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Face aux attaques de Donald Trump contre les droits des femmes, appel à réunir à Genève et non à New York la 61e Commission de la condition des femmes de l'ONU

Cet événement est clé pour faire progresser l'égalité entre les femmes et les hommes dans l'ensemble des pays du monde.

10/02/2017 07:00 CET | Actualisé il y a 10 heures
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Bryan Woolston / Reuters
Des centaines de milliers de manifestant.e.s protestent contre Donald Trump lors de la Women's March à Washington, le 21 janvier 2017.

Comme chaque année depuis 61 ans, la Commission de la condition des femmes (CSW) doit se réunir au siège des Nations-Unies à New York en mars prochain, du 13 au 24. Mais cette année des menaces sur les droits des femmes pèsent particulièrement dans le pays hôte et les entraves au libre accès à cet évènement nous conduisent à en appeler au Secrétaire général des Nations-Unies, António Guterres, pour que la 61e CSW se tienne à Genève, siège des Nations-Unies.

Cet événement est clé pour faire progresser l'égalité entre les femmes et les hommes dans l'ensemble des pays du monde. Il rassemble depuis 1946 les ministres, les représentant.e.s des Organisations internationales et des militant.e.s de la société civile engagé.e.s pour les droits des femmes. Leurs discussions aboutissent chaque année à la publication d'un texte commun qui dresse le bilan des avancées réalisées et fixe un cadre politique et juridique que les acteurs et actrices de l'égalité peuvent mobiliser dans leur pays.

C'est dans le cadre de la CSW qu'a notamment été élaborée la Convention sur l'élimination de toutes les formes de discrimination à l'égard des femmes, dite convention CEDAW, adoptée le 18 décembre 1979 par l'Assemblée générale des Nations-Unies. Cette convention majeure a conduit à ce que les États signataires prennent des mesures dans leurs pays pour aller vers l'égalité réelle entre les femmes et les hommes. En 2013, la France a par exemple reconnu l'égalité des parents dans le choix du nom de l'enfant comme le prévoit ce texte.

Nous sommes préoccupé.e.s parles mesures discriminatoires qui entravent l'accès au territoire américain pour les ressortissant.e.s de 7 pays pénaliseront les femmes irakiennes, iraniennes, libyennes, somaliennes, soudanaises, syriennes et yéménites, y compris pour participer aux réunions des Nations-Unies. La participation de femmes de tous les pays est une condition sine qua non de la pleine réussite de ce rendez-vous annuel. Nous ne voulons pas nous réunir sans elles.

Nous appelons à une position forte de l'ONU face aux déclarations hostiles aux droits des femmes du nouveau Président élu qui, dès le lendemain de son investiture, a commencé à traduire en actes ses menaces en interdisant le financement d'ONG internationales soutenant l'accès au planning familial et à l'avortement.

Nous sommes déterminé.e.s à promouvoir le respect des droits humains et des principes qui fondent la démocratie et qui sont au fondement de la Charte des Nations-Unies, dont les Etats-Unis sont signataires depuis 1945. Nous sommes solidaires des femmes du monde entier. Nous désirons nous réunir sereinement pour échanger librement.

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