Quelle solution choisir dans un pays où la loi nous sanctionne d'aimer et d'être humain? Quand tout débordement d'affection est qualifié d'attentat à "la pudeur et aux bonnes mœurs" et puni de prison par l'article 226 du code pénal? Quand vivre avec la personne qu'on aime sans contrat de mariage est un délit?
Ces derniers jours ont été marqués par la sortie officielle du livre "أخبار الرازي" ou "les nouvelles d'Al Razi" de l'auteur tunisien et de l'une des perles de la psychologie clinique Aymen Daboussi. Le livre étant prêt depuis 2014, l'auteur cherchait depuis la maison d'édition adéquate pour le publier.
Concrètement, la tribune de Lotfi Zitoun représente une première pierre et là où, à mon avis, les politiciens ratent encore une opportunité, c'est qu'au lieu de continuer ce chantier, de saluer cette initiative, de continuer ce débat et d'en ouvrir potentiellement d'autres, ils se soucient de débattre sur les arrières-pensées de celui qui a posé cette pierre
Inès a 12 ans et comme toute adolescente de son âge, elle commence à se questionner à propos de son corps et de la sexualité en général.
Dans cette société phallocrate et misogyne, la femme affronte tous les jours une guerre impitoyable et destructrice non moins importante qu'une guerre réelle, avec armes et munitions: celle contre les esprits rétrogrades qui la chosifient, transforment son corps en un champ de bataille et le considèrent comme le siège de l'honneur de la famille, de la tribu ou du clan.
La justice également... Cette machine sans cœur et sans cervelle, crevassée par la bêtise et l'immondice. Cette machine qui ronge, qui infeste, qui broie.
Alors si la violence du patriarcat instauré par les hommes pour garder le contrôle sur les femmes et leur corps est aussi solide, c'est qu'il est indûment préservé par les femmes, consciemment ou inconsciemment, défendu par elles.
La dimension humaine de ces actes ne peut être oubliée: essayez de vous mettre une seule minute à la place de celui qui a été torturé, car lui comme vous êtes des être humains. Et tout mal qui touche la dignité d'un homme, touche la dignité de l'humanité.
Néji Jalloul, ministre de l'éducation a récemment déclaré qu'il comptait faire de l'anglais la deuxième langue dans l'enseignement tunisien. Cette déclaration a provoqué tout un débat à propos de l'enseignement des langues en Tunisie. Un des volets de ce débat était la question de la langue arabe. Doit-on continuer à utiliser l'Arabe comme langue officielle? Ma réponse est clairement: non. Et voilà pourquoi.
La porte du service a fini par être un mur de lamentations où les patients les plus démunis viennent réclamer à coups de poing un peu de soins, puis un peu d'écoute puis maintenant un peu de pitié.
Youssef Chahed est face à une opportunité unique pour changer la marche du pays, et il a entre les mains des atouts que très peu avant lui ont eu. À lui de rectifier le tir, et d'avoir le courage d'exposer et d'engager la nation autour de sa vision de la Tunisie du futur avant qu'elle ne sombre dans un débat autour de la taxe sur les piscines...
Toute l'insanité prend forme dans l'article 227 bis du code pénal. Un tel article bénira encore et encore le mariage d'une victime avec son violeur, peut-être tous les jours en Tunisie, loin des médias, des "Andi Menkollek", dans un silence honteux.
Pour que la transition démocratique ne soit pas synonyme de banqueroute nationale, l'heure est peut-être venue d'envisager autrement le salut national.
Si cette affaire n'est qu'un simple fait divers pour certains, elle est pour une bonne partie des jeunes tunisiens tout un symbole.
La volonté de changement doit être collective. Et pour moi, les premiers responsables de la décadence du système scolaire tunisien ne sont ni les ministres, ni les professeurs, ni les élèves. Ce sont bel et bien les parents d'élèves, et a fortiori, la famille.