Le PNUD et l’USAID appuient la consultation nationale pour l’élaboration de la stratégie nationale de lutte contre l’extremisme violent et le terrorisme

28 juin 2016

La consultation sur l’élaboration de la stratégie nationale de lutte contre l’extremisme violent et le terrorisme a débuté ce mardi 28 juin au Centre International des Conférences de Bamako. La cérémonie d’ouverture était placée sous la présidence du Ministre des Affaires étrangères, de la Coopération Internationale et de l’Intégration africaine, son Excellence M.Abdoulaye Diop en présence de l’Ambassadeur des Etats-Unis au Mali, son Excellence M. Paul Folmsbee et  du Représentant spécial adjoint du Secrétaire Général des Nations Unies, Représentant résident du PNUD au Mali, Mme Mbaranga Gasarabwé accompagnée du Directeur adjoint du PNUD , Maleye Diop.

Cette rencontre qui durera 3 jours et l’issue de laquelle un document de stratégie nationale de lutte contre l’extrémisme violent et le terrorisme sera présenté est organisée avec l’appui du Programme des Nations Unies pour le développement et l’USAID.

«  L’extrémisme violent et le terrorisme ne sauraient aucunement se justifier, mais ces phénomènes ne sont point le fruit du hasard. Lorsque les droits de l’Homme sont violés, les principes de bonne gouvernance non respectés, des groupes de population marginalisés et n’ayant pas accès aux services sociaux de bases, les opportunités économiques quasi-existantes, les discours mettant l’accent sur les motifs de mécontement et d’injustice deviennent séduisants…

Face à la complexité de la problématique actuelle, je souhaite qu’au-delà de son élaboration, la mise en œuvre de la stratégie fasse l’objet de consultations régulières entre le Gouvernement et l’ensemble des acteurs » a déclaré l’Ambassadeur des Etats-Unis au Mali.

Au Mali, les jeunes représentent  60% de la population dont plus de 50% sont au chômage

«… En effet, sans qualification professionnelle qui permet d’exploiter les opportunités économiques, les jeunes sont parfois tentés par des activités illicites, allant de l'enlèvement d’otages pour le compte de gangs terroristes à l'intégration des groupes d’extrémistes violents, ce qui représente une menace majeure pour la stabilité.

Après la signature de l’Accord pour la Paix et la Réconciliation, le pays fait face aux défis de consolidation de la paix dans un contexte d’émergence de nouvelles formes de menaces à la paix et la stabilité que sont le terrorisme, le radicalisme  et la violence extrémiste.

Il est par conséquent important que des réflexions de fonds soient menées pour apporter des réponses efficaces et durables à ces formes de menaces émergentes.

C’est en cela que les Nations Unies fondent beaucoup d’espoir dans le processus qui commence par cet atelier dont je souhaite l’aboutissement soit un éclatant succès pour que le Mali retrouve enfin la paix, la stabilité et s’engage dans la voie du développement économique inclusif et durable et de retrouver sa place d’antan et poursuivre ses ambitions vers l’émergence. » a ajouté Mme Gasarabwé.

 

Le Ministre Diop a quant à lui insisté sur la nécessité d’une action inclusive :

 

« La présente consultation traduit la volonté inébranlable du Président de la République et du Gouvernement du Mali de bâtir, la meilleure architecture possible de sécurité qui permettrait au Mali de prévenir l’extrémisme violent mais aussi de combattre sans relâche toutes formes de violence, singulièrement le terrorisme.

 

Cela ne peut se faire que dans un cadre inclusif et ne peut réussir qu’en associant l’ensemble des acteurs du secteur de la sécurité : pouvoirs publics, administration générale, secteur privé, société civile, collectivités territoriales et partenaires techniques et financiers.   

 

Lorsque l’ensemble de ces acteurs se seront accordés sur l’état des lieux et la même compréhension du phénomène de l’extrémisme violent, ils pourraient plus facilement en détecter les causes et les conséquences tout en envisageant les meilleures voies et moyens de l’éradiquer à travers une stratégie de  riposte plus efficace, sous le leadership du Gouvernement ».

 

L’initiative pour la prévention de la violence extrémiste (PVE) lancée au mois de Novembre 2015 à New York par le PNUD est aujourd’hui déclinée en un programme régional porté par le Bureau Régional pour l’Afrique et le Bureau Régional pour les pays Arabes et l’Afrique du Nord.

 

Au cours d’une réunion organisée en Avril 2016 à Nairobi par le PNUD, le Mali a été retenu comme pays récipiendaire de l’initiative PVE. Il est ressorti de cette rencontre qu’une enveloppe d’environ 3 millions de dollars annuel pourrait être allouée au Mali pour la période 2016-2019. Pour ce faire, il importe que le Mali se dote d’une stratégie nationale de prévention de la violence extrémiste et élabore un plan d’action pluriannuel.