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07 novembre 2013

Les « poissons rouges » politiques de Slovar au théâtre !



Ecrire un billet sur un député qui avait déposé un amendement pour améliorer la vie des poissons rouges et apprendre que celui-ci a en partie servi d'argument à une troupe théâtrale pour créer sa nouvelle pièce, c'est un grand moment de plaisir pour tout blogueur qui se respecte ! 





En juillet 2011, révolté par ce que je venais de découvrir sur le site de l'Assemblée nationale, j'écrivais un billet portant le titre suivant : « Le calvaire des poissons rouges : priorité sociale de l'UMP ? »

J'y écrivais entre autre : « (...) Les conditions de vie des précaires, immigrés et homosexuels sont-elles moins difficiles que celles d'un poisson rouge ? C'est ce qu'on peut se demander en lisant la question, hautement insolite, d'un député UMP au gouvernement ! (...) »

Qui était ce député ?

Michel Zumkeller député UMP du Territoire-de-Belfort. Ce grand humaniste qui avait : «  (...) voté pour le projet de loi relatif à l’immigration, à l’intégration et à la nationalité qui a pour objet de : « (...) modifier les règles d’entrée et de séjour en France (...) renforcer les exigences en matière d’accession à la nationalité (...) » qui a donné lieu à la Loi du 16 juin 2011 dans laquelle on peut lire : « Le titre de séjour étranger malade ne pourra désormais être accordé que si le traitement n’existe pas dans le pays d’origine, indépendamment des conditions d’accès plus ou moins assurées à ce traitement (...) » et qui portait la plus grande attention aux titulaires du RSA qu'il soupçonnait forcément de vivre comme des nababs.

Qui aurait pu croire que ce pourfendeur des « assistés de tous poils » pouvait se muer en grand sentimental lorsqu'il s'agissait d'améliorer la vie ... des poissons rouges. En effet, le 5 juillet 2011, il posait au ministre de l'agriculture la question suivante :

« Michel Zumkeller interroge M. le ministre de l'agriculture(…) sur les conditions de vie des poissons dans les « boules aquariums ». À l'époque où le bien-être des animaux est un sujet plus que jamais à l'ordre du jour, il souhaite savoir pourquoi les « boules aquariums », ces boules de verre « primitives » sont encore vendues couramment à des personnes qui n'ont aucune notion des conditions optimales nécessaires au maintien des poissons d'aquariums. (…) Au bout de quelques semaines, si les poissons ont survécu, ce changement se fera uniquement lorsque l'eau du bocal deviendra nauséabonde ou lorsque les poissons piperont l'air en surface, preuve qu'il faut agir, s'il en est encore temps. En conclusion, il se demande simplement si on peut interdire la vente de ces bocaux ou « boules pour poissons » comme l'ont déjà fait certains pays européens et interdire strictement d'offrir le poisson rouge en tant que lot dans les foires et autre fêtes foraines (…) » ce à quoi nous ajoutions : Transmis à tous ceux qui tournent en rond et vivent à plusieurs dans un appartement de quelques mètres carrés, voire insalubre ou ... dans la rue !

 J'avoue que j'avais oublié ce billet tout comme ce député, jusqu’à la réception d'un mail étrange rédigé par Hadrien de Corneillan : « Je me permets de vous écrire à la suite de votre article sur "le calvaire des poissons rouges : priorité sociale de l'UMP" relatif à la proposition du député Michel Zumkeller d'interdire la vente des bocaux pour poissons rouges. Cet article insolite avait attiré mon attention, et ce d'autant plus que je constatais à quel point l'info était reprise par de très nombreux médias (...) Cette histoire est aujourd'hui à l’origine de la création d’une comédie pour le théâtre (sur Paris) : « Comment gagner une élection avec 1 lama, 7 poules et 2 poissons rouges »


Et c'est ainsi que je me retrouvais invité par Hadrien de Corneillan et Nathalie Guyot au petit théâtre Le Proscenium dans le 11eme arrondissement. Et là mes amis, que du bonheur. Car le génie des auteurs c'est d'avoir imaginé comment un élu peut utiliser l'opportunisme comme outil de communication politique. A croire par moments que ceux qui ont écrit le scénario ont passé une partie de leur vie professionnelle dans les coulisses de la politique.

Car tout y est ! La terreur de l'oubli dans lequel vivent une partie des élus, le sort de certains assistants parlementaires taillables et corvéables à merci, les discours destinés à faire monter l'élu dans les sondages et surtout les media omniprésents (excellente Jennifer Dubourg) sans oublier l'obsession écologiste qui a saisi nombre d'élus et qui est devenue pour beaucoup une béquille en cas de manque d'idées.


Bravo et merci aux auteurs, metteur en scène et aux acteurs pour cette soirée à qui je souhaite de nombreux autres spectacles aussi réjouissants.


Bonus pour les lecteurs de Slovar : Hadrien de Corneillan et Nathalie Guyot ont gentiment accepté de répondre à quelques unes de mes questions


Slovar : Pouvez-vous nous dire quelques mots sur l'association ART'CHOUM ?

C'est une association d'auteurs, de metteurs en scène et de comédiens, créée en 2000, spécialisée dans le théâtre. Ses mots d'ordre sont création et hétéroclisme. Du spectacle pour enfants à la comédie satirique sur le monde politique, Art'choum s'attache à créer ses spectacles de toutes pièces : texte, mise en scène, mais aussi décors, musique, illustrations.

Slovar : « Comment gagner une élection avec 1 lama, 7 poules et 2 poissons rouges » est une pièce sur les mœurs politiques. Est ce un thème habituel pour vos spectacles ?

Pas du tout. Nous avons cherché à innover. C'est le fait divers dont la pièce s'inspire qui nous a donné l'impulsion.  En tant qu'auteurs, nous cherchons des sujets pertinents, que nous pensons à la fois intelligents et abordables. C'est le défi que nous nous sommes lancés avec cette comédie : aborder un sujet sérieux sur un ton léger.

Slovar : Pour ceux qui n'ont pas eu la chance de venir voir  « Comment gagner une élection ... » y aura t-il une ou plusieurs séances de rattrapage ?

Nous l'espérons ! Nous sommes en pleine prospection. La pièce se jouera au Théâtre du Rempart à Avignon les 14, 15 et 16 février 2013. Nous recherchons par ailleurs des théâtres pour continuer l'aventure aussi bien à Paris qu'en province.

Slovar :  Comment vous contacter pour connaître votre future programmation ?

Vous pouvez suivre notre actualité sur notre page facebook : comment gagner une élection avec 1 lama 7 poules et 2 poissons rouges

Vous pouvez également nous écrire sur artchoum(at)hotmail.fr



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Axel Perez

12 septembre 2012

Chômage : Fillon veut faire travailler plus .. ceux qui ont un emploi !

Pour François Fillon l'essentiel n'est pas de réduire le chômage, mais de faire travailler plus ... ceux qui ont un emploi. Curieuse idée au moment où plus de 5 millions de personnes pointent à Pôle Emploi !


Si la guerre des candidatures fait rage à l'UMP, il existe toujours un moyen de faire l'unité, c'est de dénoncer les 35H00 qui sont, comme tout le monde le sait, coupables : Du manque de compétitivité, du déclin économique de la France, un cauchemar pour les entreprises et peut être même responsables du réchauffement climatique, de la déroute du capitalisme mondial et pourquoi pas de la défaite de l'UMP aux dernières élections !

Qu'à donc déclaré l'ancien collaborateur de l'ex Président de la République à propos des 35H00 ?

En campagne pour la présidence de l'UMP à Pavillons sous Bois dans le 93 avec ses "spécialistes" Laurent Wauquiez, Valérie Pécresse et Eric Woerth dont deux se sont illustrés dans leur incapacité à réduire la montée du chômage et de la précarité, il a déclaré : " Le plus important aujourd'hui, c'est de sauver l'économie française (...) Pour cela, il faut travailler plus (...) Il n'y a aucune chance de s'en sortir en étant le pays au monde avec le temps de travail le plus faible"

Résumons : Après avoir défiscalisé les heures supplémentaires, ce qui a eu pour effet de diminuer l'embauche des entreprises, il faudrait, alors que plus de 5 millions de personnes snt inscrites à Pôle Emploi, faire travailler plus ceux qui ont un emploi !

Etonnant direz-vous. Et vous auriez raison !

Car l'idée de François Fillon est la suivante : " qu'on puisse négocier dans chaque entreprise la durée du temps de travail ". Sachant que la durée légale maximale du travail fixée par l'Europe est de 48H00 par semaine et qu'il n'existerait plus d'horaire légal national, les salariés en poste auraient toutes les chances de ne plus jamais toucher de majoration pour leurs heures supplémentaires. Quant à ceux qui sont à la recherche d'un emploi, il faudrait qu'il attendent une démission, un départ à la retraite où d'un décès, pour espérer trouver un poste de libre !

Oui mais, explique Fillon :  " la concurrence des pays asiatiques rend nécessaire un "changement radical d'attitude"

Ce qui devrait ravir les salariés français, puisque pour lutter contre les pays asiatiques, il serait nécessaire de travailler de 70 à 80 heures, sans aucun droit du travail, de revendication ou de grève et d'accepter d'être viré du jour au lendemain sans demander son reste. On n'ose imaginer ce que François Fillon compte nous proposer pour lutter contre les produits fabriqués par des prisonniers ou des enfants mineurs !

Nul doute que ces propositions doivent faire un tabac à l'UMP et que les Copé, NKM, Chatel, Novelli, Bertrand, dont le livre de chevet est le programme économique du MEDEF vont les revendiquer haut et fort.

Et dire que ces gens aspirent à diriger à nouveau la France dans 5 ans ....



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12 juin 2012

Législatives : La parité socio professionnelle c'est pour quand ?

L'Observatoire des inégalités constate une fois de plus que seul 1% des députés sont issus du monde ouvrier ou employé. Un vrai problème de représentativité qui ne semble pas tracasser outre mesure les grands partis !




Les employés et les ouvriers représentent plus de la moitié de la population active. Or, nous rappelle l'Observatoire des inégalités à quelques jours du deuxième tour des législatives, seul 1% des députés proviennent de leurs rangs. 

Effectivement, comme le fait remarquer le site : « Alors que la parité entre les sexes occupe largement le débat public, peu nombreux sont ceux qui s’inquiètent de l’immense sous représentation des groupes sociaux les moins favorisés.

Et pourtant, ça n'a pas été toujours le cas, puisque : « (...) Les catégories populaires (ouvriers et employés) représentaient 18,8 % des députés lors de la première législature (1946-1951) de la IVe République, qui comptait 150 députés communistes sur 522. Ce sera la représentation la plus forte depuis la création de l’Assemblée nationale. Mais en 1958, cette part était déjà revenue à 4 %. La poussée de la gauche aux élections de 1967 (Ve république) conduit à une remontée à 9 % de l’ensemble ouvriers et employés (...) Par la suite, la représentation des catégories populaires ne va cesser de se réduire, alors que cet ensemble constitue toujours environ la moitié de la population active (...) »

Cliquer sur l'image pour l'agrandir


Ce constat est également partagé par A. François et E. Grossman qui ont publié : « Qui sont les députés français de la Ve République ? » dont une synthèse est disponible sur le site La vie des idées

« L’enquête sur les députés français de la cinquième République soulève deux enjeux principaux. Le premier porte sur la correspondance de ces élus par rapport à la population française. Sont-ils représentatifs de la population française, ou au contraire, représentent-ils un groupe socialement et économiquement homogène, et distinct des électeurs, monopolisant le pouvoir politique ?  (...) »

Sans aller aussi loin, il est évident que les partis de gouvernement ont de moins en moins envie d'investir du temps et de l'argent pour transformer des militants en candidats, et ont tendance à chercher leurs jeunes recrues dans les grandes écoles, dont la professionnalisation est un atout majeur.

Ce qui se traduit par une représentation de 59% des cadres et profession intellectuelles supérieures. Sachant que si on y ajoute les professions libérales, on obtient les trois quart des députés.

Cette situation donne lieu à chaque élection à des emballements dans le monde politique. En effet, d'élections en élections, les partis politiques revendiquent le vote des ouvriers et employés. La gauche au nom de la tradition, l'UMP qui n'a cessé de parler de la « classe moyenne » en opposition aux assistés et le Front national qui s'est auto proclamé parti des ouvriers.

Or, le fait de côtoyer des ouvriers et employés lors de distributions de tracts ou de parler d'eux avec leurs employeurs n'apporte pas de vrais réponses à ces populations à qui pourtant on impose des modifications permanentes des droits sociaux ou du travail. En effet, comment se faire entendre à l'Assemblée Nationale lorsqu'on dispose de seulement 10 élus ouvriers ou employés sur 577 députés ?

Pour changer cette donne, il est indispensable qu'après avoir officialisé la fin du cumul excessif de mandats électoraux, que les partis politiques qui vivent en grande partie des subventions aient l'obligation, sous peine de se voir refuser le financement de l'état, de former et de présenter à toutes les élections (locales comme nationales) un minimum de candidats issus du monde ouvrier et employé. 

Où les former et avec quel argent ?

Et bien il n'y aura qu'à utiliser les centres de formation des élus qui pullulent à droite comme à gauche et qui dans certains cas peuvent servir à financer banquets ou cocktails ou des campus

Il ne reste plus qu'à connaître la position des partis politiques de gouvernement, toujours avides, de plus démocratie ...


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