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30 juillet 2013

« 35 projets » de Fillon : Un sommet de banalités et de cadeaux ... au Medef !

Rendu peu audible par le retour annoncé de Nicolas Sarkozy, François Fillon nous livre ses « 35 projets » dont la platitude peine à cacher la montagne de cadeaux offerte aux organisations patronales au cas où il deviendrait Président de la République. Revue de détail.

 

A part ses fans et ses adversaires de l'UMP, peu de gens visitent le site Force Républicaine de François Fillon. Il faut dire que depuis sa mise en place, on pouvait y lire des choses aussi intéressantes que les objectifs qui se résument à :

« Rassembler les Français et aller à la rencontre de tous ceux qui désespèrent de la République et cherchent de nouvelles raisons de s’engager
Fédérer des milliers d’adhérents de toutes professions et de toutes sensibilités pour amplifier notre action
S'engager la reconquête des territoires, avec l’UMP, dès 2014
»

Ou bien découvrir la page de dons destinée à remplir les caisses du micro parti de l'ancien premier ministre devenu au passage, conférencier via sa société « 2F Conseil » pour la modique somme de 30.000 à 50.000 euros. Que voulez-vous, préparer une primaire coûte cher ...

Néanmoins, si figurait dans les objectifs : « Présenter un projet percutant pour la France dès 2016 pour battre la majorité actuelle », on était jusque là bien en peine de trouver la trace d'un projet même anodin. Or, depuis très peu, c'est chose faite, au travers de la mise en ligne de « 35 propositions pour la France » sorte pré programme présidentiel qu'on ne peut pas vraiment qualifier de percutant.
Afin de donner un petit côté démocratique à l'exercice, les internautes peuvent voter pour ou contre chacune d'elles. Sauf que tout le monde sait que ce ne sont que des perfusés qui viennent docilement valider les projets du chef.

Sinon quelles sont les propositions ou projets de l'homme qui se verrait bien à l'Elysée en 2017 ?

Des propositions qui sont des quasi copié/collé des propos du gouvernement actuel

« L’innovation est la clé la croissance et de notre compétitivité. Innover, c’est développer les nouvelles technologies et les nouveaux produits qui assurent des marchés pour nos entreprises; c’est retrouver notre capacité d’exporter.  Je propose de renforcer les investissements d’avenir en concentrant nos efforts sur les secteurs stratégiques qui feront les ruptures de demain : transports du futur, biotechnologies, robots, économies d’énergie, réseaux d’information à très haut débit… Ces investissements d’avenir doivent être articulés avec ceux de nos partenaires européens afin de faire de l’Europe la première place de l’innovation dans le monde »

Des banalités sur l'Europe dont certaines ressemblent à des « YAKA » que François Fillon sait par avance inapplicables.

« Défendre la souveraineté nationale, c’est défendre l’Europe. Etre patriote, c’est voir dans l’Union européenne la seule réponse possible à l’émergence des nouvelles puissances et à l’instabilité du monde. Avec 28 membres, l’Europe doit être conçue sur un fonctionnement à géométrie variable autour de quatre cercles : le moteur franco-allemand, la zone euro, l’Union européenne, les partenaires de l’Union. Au cœur de l'Europe, je propose la création d’un noyau dur autour de la France et de l'Allemagne qui doivent faire converger leurs économies et leurs fiscalités (...) L’Union européenne doit être une place Forte qui sache mieux défendre ses intérêts et protéger ses frontières. Elle doit rester ouverte sur le monde, mais sur la base du donnant-donnant, face à des grands concurrents qui se protègent plus que nous. Je propose l’instauration de règles strictes de réciprocité dans les échanges internationaux, notamment les marchés publics (...) »

Nous vous laissons découvrir les autres, à l'exception toutefois de celles qui devraient réjouir les salariés français. Nous nous sommes amusés à les comparer à celles de Pierre Gattaz, le nouveau Président du Medef. En route pour le « jeu des ressemblances »

Encore une petite banalité pour commencer : « (...) Plongé dans la récession, la priorité des priorités est de créer les conditions de la croissance. Notre pays peut se redresser en travaillant plus, en innovant plus, en se réformant (...) » puis les choses sérieuses commencent

François Fillon : « (...)  je propose la suppression de la durée légale du travail, fixée à 35h, et la capacité donnée aux entreprises et aux salariés de négocier sur le terrain le temps de travail et son organisation »

Pierre Gattaz (Medef) : « (...) Les 35 heures font partie de ces dogmes qu'il faut revoir avec les partenaires sociaux. Le mieux c'est de le faire dans l'entreprise (...)  Le Monde

François Fillon : « (...) Notre coût du travail est supérieur à la moyenne européenne. Le poids des charges vampirise les marges d’investissement de nos entreprises. Je propose une baisse du cout du travail de 6% financée par une hausse de la TVA (...) »

Pierre Gattaz : « (...) Nous sommes aujourd’hui sur un niveau de coût du travail extrêmement élevé et nous demandons un transfert de 50 milliards de charges vers une fiscalité de type TVA et CSG » Medef

François Fillon : « (...) Notre code du travail est l’un des plus étouffants des pays industrialisés. Il dissuade les embauches et paralyse les entrepreneurs. Aujourd’hui le passage de 49 à 50 salariés entraine l’application de 34 législations et réglementations supplémentaires et son montant représente environ 4% de la masse salariale. Je propose que les seuils réglementaires qui régissent la vie des PME soient relevés de 50%

Pierre Gattaz : « (...) Ce que nous souhaitons au Medef ce serait de baisser de 3 à 5% par an le Code du travail, l'ensemble des 85 codes qui régissent la France. Aujourd'hui, nous sommes dans une inflation de codes, de normes, de règlements. A chaque fois quelles sont les victimes ? Ce sont les entreprises. Et quelle est la victime ultime ? C'est l'emploi (...) » Europe1

Quant au relèvement des seuils sociaux, c'est ne n'est,nous apprenait Le Monde en 2008 une nouveauté puisque : « (...) Déjà, en 2003, une proposition de loi signée par une centaine de députés de l'UMP suggérait d'assouplir la législation en dispensant de leurs obligations réglementaires, pendant cinq ans, les entreprises dont les effectifs ne dépasseraient pas de moitié les seuils sociaux de 10, 20 ou 50 salariés.(...) » On pourra d'ailleurs s'étonner que François Fillon qui préconnise cette mesure n'ait pas profité de la période 2007 à 2012 pour l'imposer. 

François Fillon : « (...) Je propose de réformer la formation professionnelle en remplaçant l’indemnisation du chômage par l’indemnisation de la formation. Ce droit à la formation serait encadré par deux contraintes : la dégressivité des allocations chômage pour inciter à la reprise d’activité et l’obligation d’accepter un emploi correspondant à la formation suivi.

Notre marché de l’emploi est trop cloisonné. Je propose la création d’un nouveau  contrat de travail alliant flexibilité et sécurité qui évite les effets de rupture entre CDD et CDI
(...) »

Quelle audace, lorsqu'on sait que les résultats du gouvernement Fillon sur le sujet. En effet, écrivait le site Juritravail, citant les chiffres de la Dares : « (...) Fin mai 2012 (...) Les catégories A, B et C totalisent 4.347.100 demandeurs d’emploi inscrits à Pôle emploi, 4.621.000 en incluant les DOM (...) Dans les catégories D et E, 612.900 demandeurs d’emploi sont inscrits à Pôle emploi (...) » Et ça donne des conseils ?

Au fait que dit le Medef au sujet des allocations chômage ? : « (...) les employeurs veulent (...) revisiter en profondeur les conditions d'indemnisation, notamment en rétablissant une dégressivité des allocations pour inciter les chômeurs à reprendre plus rapidement un emploi (...) » Pierre Gattaz étant lui partisan de : (...)  limiter à 2000 euros le montant des allocations mensuelles et à un an la période totale d'indemnisation (...) »

Quant au contrat de travail alliant « flexibilité et sécurité » ce n'est ni plus ni moins que le serpent de mer du contrat de travail unique à droits progressifs. Rappelons qu'il faisait partie des engagements du candidat Sarkozy dont François Fillon était parfaitement au courant et qu'ils se sont dépêchés tous d'eux d'oublier pendant 5 ans !

François Fillon : « (...) Grâce aux réformes, le crash financier de notre régime par répartition a été évité (...) Je propose d’augmenter la durée d’activité en jouant à la fois sur une hausse de l’âge légal de départ en retraite qui doit progressivement atteindre 65 ans et une augmentation de la durée de cotisation (...) »

Parlons en des réformes des retraites organisées par François Fillon et son gouvernement ! Celles de 2003 et 2010 ont été tellement mal ficelées qu'il faut en refaire une dare-dare pour tenter d'équilibrer le système en 2020. Néanmoins, une fois de plus, le copié /collé Gattaz et Fillon est étonnant

Pierre Gattaz : « (...) plaide pour une hausse de la durée des cotisations retraite et un report de l’âge légal à 65 ans (...) La Dépêche

Quant à la capitalisation retraite, une fois de plus François Fillon est en osmose avec le patron du Medef

François Fillon : « Pour sécuriser le système par répartition, le développement d’un troisième étage de retraite par capitalisation est nécessaire.(...) »

Pierre Gattaz : « Il convient de développer la retraite par capitalisation de manière complémentaire au "système cœur" par répartition (...) » Politis

En résumé, un programme social et économique rédigé sur mesures, par les spécialistes du Medef ! Certes, 2017 est encore loin, mais en ce qui concerne François Fillon et son programme, les salariés sont d'ores et déjà prévenus !

26 avril 2013

Le concours Lépine de l'emploi du Medef et de l'UMP a commencé !

Alors que le nombre de chômeurs progresse impitoyablement, le Medef et l'UMP se lancent dans un véritable concours Lépine des solutions anti-chômage. Leurs réponses : Flexibilité et insécurité totales, le tout sur fond de chômeurs fainéants et irresponsables qu'il faut stigmatiser !


Créer de l'emploi, voilà donc la nouvelle croisade du Medef et de l'UMP ! Si du côté du Medef, Laurence Parisot, la Présidente sortante, on essaye mollement de persuader le bon peuple que l'ANI suffira à stopper l'hémorragie, à l'UMP, on ressort les vieilles recettes libérales qu'on n'a toutefois pas appliqué entre 2007 et 2012 !

Que dit le Medef ?

Laurence Parisot, à qui il ne reste que deux mois de mandat, et qui partage son temps entre l'expédition des affaires courantes et le surf à St Barth, essaye surtout de valoriser le texte ANI voulu et négociée par elle : « (...) ces mauvaises chiffres ne sont pas une fatalité : Je crois profondément qu'il est à la portée de la France de redevenir prospère, d'inverser cette terrible tendance, de réduire les déficits (...) l'accord permettra aux entreprises d'adapter (leur) organisation à la conjoncture (...) C'est un accord qui va fondamentalement réduire la peur de l'embauche qui existe aujourd'hui chez les chefs d'entreprise (...) »

Elle en profite, au passage pour brandir des chiffres invérifiables, en provenance du nouvel outil du Medef, dont Slovar vous parlait le 16 avril dernier : Le baromètre Tendance emploi compétence (TEC), qui montre que :  « (...) Au dernière trimestre 2012, 100.000 offres d'emploi proposées par les entreprises n'ont pas été pourvus (...) » 

Plus sérieusement, c'est aux déclarations des deux candidats les mieux placés à sa succession qu'il faut s'intéresser.

Du côté de Pierre Gattaz, on peut lire ceci : « (...) tous les chefs d’entreprises de France ont six problèmes majeurs : le coût du travail, la peur de l’embauche, le financement du développement de leur entreprise, la fiscalité et l’environnement réglementaire, la transmission. Sur tous ces sujets, nous devons aller plus loin. Si nous les réglons, nous serons les rois du monde ! (...) »

Dans son programme, on trouve pêle-mêle, des idées que n'aurait pas renié son père, Yvon Gattaz, ex président du CNPF, (l'ancêtre du Medef), lui qui assurait dans les années 80, que : « si on facilitait les licenciements, il y aurait un pic d’embauche de 400 000 emplois » 

On trouve également dans ses proches conseils Denis Kessler, dont le premier but dans la vie est, la destruction du programme du Conseil National de la Résistance

Quelques extraits du programme de Gattaz fils: 

« Il faut que nos concitoyens comprennent que les entrepreneurs installés en France sont des héros
L’accord (ANI) de janvier dernier est un premier pas, mais il nous faut aller largement au-delà.
Il faut transférer 50 milliards (de cotisations) vers l'impôt
Le fléau du chômage, qui affecte la société française, s’analyse d’abord comme un symptôme,le fruit d’une maladie provoquée par un terrible système d’entraves administratives et fiscales
»

Auquel il faut ajouter bien entendu le report de l'âge légal de la retraite à 65 ans, tout comme Roux de Bézieux son concurrent.

Le même de Bézieux dont les propositions raviront les salariés. En effet, il pointe : « (...) les Prud'hommes, juridiction lente et inégalitaire (...) » Remet en cause : « (...) les contrats de travail, qui sont parfois un frein à l'embauche (...) » et surtout insiste sur le fait que : « (...) La première négociation test du président élu sera la renégociation de l'assurance-chômage (...) il faudra revoir le plafonnement des indemnités et mettre en oeuvre leur dégressivité (...) »

Face à ce festival de recettes, l'UMP n'a pas voulu être en reste. Première remarque : Pourquoi l'UMP qui a disposé de 5 ans pendant lesquels elle avait une confortable majorité n'a t-elle pas mis en place les mesures qu'elle préconise aujourd'hui ?

Directement issues des réflexions des libéraux de l'UMP (Chatel, Longuet et Novelli) les propositions du Mouvement Populaire ne sont qu'un catalogue des pires solutions face à la situation actuelle de l'emploi. Néanmoins, elles sont une parfaite compilations des demandes les plus folles réclamées depuis la nuit des temps par les organisations patronales. Elles portent le « joli » nom de :  Libérer le travail !

Hervé Mariton délégué général chargé du projet de l'UMP, nous explique : . « (...) Nous refusons la fatalité du chômage et croyons que la France peut revenir au plein emploi(...) On a besoin pour cela d'une politique économique plus dynamique qui inspire davantage confiance, mais aussi de corriger vigoureusement certaines règles du travail qui, aujourd'hui, empêchent le développement de l'emploi et aggravent la situation du chômage (...) défendant une logique d'assouplissement du marché du travail (...) »

On trouve dans le catalogue :

Suppression des 35 heures,
contrat de travail unique,
réforme de l'indemnisation du chômage


Amis du copié/collé patronal bonjour ! Sachez toutefois que l'ensemble de ces mesures devrait selon ses auteurs nous ramener au plein emploi !

On notera au passage que pour l'UMP, Pôle Emploi qui était, pourtant pour eux, l'une des plus brillantes réussite de Nicolas Sarkozy disparaitrait et se verrait remplacé par une : Agence pour le travail qui regrouperait Pôle emploi, des missions locales de Cap emploi et de l'Apec, des services d'orientation et de formation professionnelle. Et selon l'UMP : « cette agence aura pour mission d'accompagner du mieux possible les salariés, quand ils ont un emploi et quand ils n'en ont pas (...) » Avec quels moyens financiers diront certains esprits chagrins ?

Hé bien l'UMP va une fois de plus vous étonner ! En effet écrit L'Express : « (...) l'UMP propose de renforcer les moyens humains d'intervention et de suivi de cette agence en les finançant par ... une plus grande dégressivité de l'indemnisation chômage des demandeurs d'emploi» 

En résumé : la flexibilité la plus totale en toute insécurité ! Quand aux chômeurs de longue durée, ou non indemnisés, ou seniors dont personne ne veut ? Là dessus, Medef et UMP ne sont pas très loquaces ...

Et dire que le concours Lépine de l'emploi du Medef et de l'UMP ne fait que commencer ....

21 mars 2013

21 mesures pour la compétitivité : L'UMP ressort ses archives de 2011 et 2012

L'UMP vient de publier un document sur lequel figurent 21 propositions destinées à relancer la compétitivité de la France. Au programme, que des nouveautés de ... 2011 et 2012


A l'UMP, on est toujours en mai 2012, d'ailleurs, il n'y a qu'à regarder leur site dans la rubrique "Les idées" où on peut voir que "Nos idées pour demain" portent encore les illustrations de la campagne de 2012.


C'est probablement pourquoi le "Mouvement Populaire" propose 21 propositions pour la compétitivité qui ressemblent à s'y méprendre, entre autre, aux propositions de Nicolas Sarkozy pour la présidentielle. C'est le site des Echos qui nous les présentent

Tout d'abord, alors que l'UMP tire à boulets rouge sur la politique actuelle de réduction des déficits engagée par le gouvernement, lui reprochant de plonger le pays dans l'austérité, elle propose de : (...) revenir à un taux de dépenses publiques de 50 % du PIB en cinq ans. Soit un effort considérable de 130 milliards d'euros : 10 % de la dépense publique (...)

Ce à quoi l'UMP ajoute qu'il est impératif de procéder à un désendettement de la France, oubliant au passage qu"elle a très largement contribué à ce que la dette pèse plus de 90% du PIB.

Comment fait-on ?

Taper sur les fonctionnaires, ce qu'elle fait depuis toujours

Passage à 39 heures du temps de travail des fonctionnaires
Non-remplacement de deux fonctionnaires sur trois partant à la retraite

Ce qui se traduira très probablement par : Travailler plus et gagner la même chose. Ce qui est amusant, lorsqu'on sait que l'UMP n'a de cesse de reprocher à l'actuel gouvernement de faire baisser le pouvoir d'achat des salariés. Mais dans la mesure où à droite on a toujours cultivé une haine viscérale du fonctionnaire ...

Et en ce qui concerne la compétitivité des entreprises direz-vous ?

L'UMP n'ayant qu'un seul référent : le Medef, au point de faire des copiés/collés de ses demandes, nul ne s'étonnera par conséquent de retrouver dans ses nouvelles propositions, le retour de la TVA sociale destinée à transférer certaines cotisations sociales des entreprises vers les consommateurs : « (...) Baisse de 10 % des charges sociales sur les salaires en supprimant les cotisations sociales « famille » ce qui : (...) représenterait une « bouffée d'oxygène de 33 milliards pour l'emploi et l'innovation » Le tout étant compensé théoriquement par une hausse de 3 points du taux supérieur de TVA.

Ce à quoi, il faut ajouter : « (...) 13 milliards de baisse des charges que permettait la TVA anti-délocalisations votée en fin de mandat de Nicolas Sarkozy, ainsi qu'une baisse de 10 milliards des taxes pesant sur la masse salariale et le chiffre d'affaires des entreprises ». Concernant les 10 milliards, on notera au passage que l'UMP indique que : « Ces sommes seront au besoin compensées par des dotations budgétaires gagées par des baisses de dépenses » en gros, on ne sait pas où, mais on verra plus tard ...

Coût de l'ardoise ? Plus de 40 milliards

Somme qui est à rapprocher d'une demande faite par le Medef en novembre 2011, dont Slovar vous avait parlé !

A cette date, le Medef présentait trois scénarios de transfert de certaines cotisations sociales vers l'impôt. Ses propositions allaient de 30 milliards en hypothèse basse à 70 milliards dans la plus haute. Que disait Laurence Parisot de l'utilisation de ces montants que l'UMP souhaite dédier à l'emploi et l'innovation ? :  « (...) l'entreprise pourra profiter des baisses de cotisations pour baisser son prix hors taxes, investir, augmenter les salaires... ou conserver sa marge. Pas question, a d'ailleurs prévenu le patronat, de négocier des engagements. « Il faut laisser la liberté d'utiliser les marges de manoeuvre »

Donc fin programmée d'une belle légende en cas où l'UMP revenu au pouvoir mettait en place de tels cadeaux aux entreprises !

La seule vraie nouveauté de ces propositions, repose sur un constat : Dans la mesure où l'UMP n'envisage pas une seconde de contraindre les banques de faire leur métier, en prenant le risque de financer sérieusement l'économie réelle alors, que de nombreuses entreprises ont un besoin criant de trésorerie, une idée de génie est sortie de la tête d'Hervé Mariton : Mettre la main sur l'épargne des français !

De quelle façon ?

« ( ...) Hervé Mariton veut rendre l'épargne plus « productive ». En abaissant les plafonds des livrets réglementés (hors LEP) et en allongeant, de huit à douze ans, la durée nécessaire pour être exonéré d'impôt sur l'assurance-vie (...) »



En clair, puisque les français ont, à juste titre, fuit la bourse, on va les y faire revenir et, orienter leur épargne dans des placements à risque. Placements que les banques, dont le comportement spéculatif à l'origine de la crise économique actuelle, a été notoirement constatée, se feront un plaisir de leur proposer.

ça n'a strictement aucune chance de relancer la compétitivité mais, le tout couplé au gel ou baisse des salaires, suppression de RTT, ... pour les salariés, prévus par l'ANI, permettra aux actionnaires de se cotiser pour envoyer quelques caisses de champagne à l'UMP au cas où elle reviendrait aux affaires ...

Source copies d'écran
Les Echos
Crédit et copyright photo
Le Dauphiné

11 mars 2013

UMP : La parité en politique, c'est simple comme ... un trou dans les caisses ?

Jean-François Copé vient de lancer un vibrant appel aux militantes et élues de l'UMP pour que le parti ait davantage de candidates aux prochaines municipales. Les caisses vides du parti ne lui permettraient plus de payer les amendes ?



L'UMP vivrait-elle sa révolution en ce qui concerne la parité hommes femmes en politique ? C'est la question que certains pourraient se poser en prenant connaissance des dernières déclarations de Jean-François Copé sur le sujet.

Selon Libération le Président de l'UMP aurait écrit : « aux militantes, cadres et élues de l’UMP pour les appeler « à la mobilisation », afin que le parti puisse présenter davantage de femmes lors des prochaines élections »

Que dit-il dans ce courrier ?

« Depuis de nombreuses années, je suis investi dans la lutte pour l’égalité entre les sexes à travers plusieurs lois que j’ai initiées ou portées avec les députés UMP (...) la loi pour la parité dans les conseils d’administration des entreprises cotées, la loi contre le port de burqa, la loi contre les violences faites aux femmes, les mesures de sanction contre les entreprises qui ne respectent pas l’égalité salariale » Il assure également que son « combat en faveur des femmes est guidé à la fois par une volonté de justice sociale et par une volonté de sortir des stéréotypes (...) Individuellement et collectivement, nous devons nous saisir de la question de l’égalité entre les hommes et les femmes et la faire vivre dans les circonscriptions, dans les villes, dans les territoires ruraux. Nous devons aboutir au partage de toutes les responsabilités. Le chemin n’est plus législatif, il est culturel et il ne tient qu’à nous de l’emprunter jusqu’au bout »

Etonnant non ? d'autant plus que le parti qui s'est : « investi dans la lutte pour l’égalité entre les sexes » s'est jusqu'à présent illustré comme étant celui qui résiste le plus à la parité hommes femmes en politique !

Pour mémoire, L'Express publiait le 21 mai 2012 un article portant le titre suivant : « La parité est un luxe que l'UMP ne veut pas se payer »

Qu'y apprenait-on ?

« Cette année encore, l'UMP n'entend pas respecter la loi, qui impose aux partis politiques de présenter un nombre égal d'hommes et de femmes, avec un écart maximal de 2%. Avec 28% de femmes investies, ce parti est le mauvais élève de cette élection. Jean-François Copé, secrétaire général de l'UMP, a plaidé coupable avec regret (...) C'est un arbitrage que nous avons eu à rendre et qui était difficile dès lors que nous avions 317 députés sortants et qu'une bonne part d'entre eux se représentent (...) » Ajoutant sans le moindre complexe :  « (...) Chacun doit comprendre que dans la période qui est la nôtre, il nous faut absolument avoir le maximum de députés et que cela passe par le poids, l'ancrage local de beaucoup d'entre nous (...) »

Cette attitude dénoncée à l'intérieur du mouvement, notamment par Marie-Jo Zimmermann, la secrétaire nationale en charge des droits des femmes à l'UMP a d'ailleurs un prix. Celui des amendes que la formation politique réglait jusqu'à présent « avec regret »

Rien qu'en 2007, elle a représenté 4 millions d'€. Seulement, depuis les dernières élections de 2012, les finances de l'UMP sont dans le rouge. A tel point que l'UMP Paris a décidé de ne pas organiser de meeting pour les primaires, au fait que : « c'est trop coûteux ».

Il faut dire que le parti « des droits et des devoirs » cumule une dette de l’UMP de 55 millions d'€ qu"elle est censée rembourser en quatre ans. Sans parler des 11 millions d'euros que l'UMP pourrait être amenée à rembourser, suite à l'invalidation des comptes de campagne du candidat Sarkozy ....

Ce qui pourrait expliquer, en grande partie, le brusque élan de parité et de féminisme de Jean-François Copé. 

Militantes de l'UMP ayant vocation à être candidates aux prochaines municipales, vous connaissez maintenant la signification de : « (...) nous devons nous saisir de la question de l’égalité entre les hommes et les femmes et la faire vivre dans les circonscriptions, dans les villes, dans les territoires ruraux ... »

Crédit et copyright photo

28 février 2013

Xavier Bertrand : Un spécialiste du chômage cynique ou incompétent ? Les deux mon capitaine !

Xavier Bertrand, l'un des plus mauvais ministre du travail de la 5 eme République, en ce qui concerne l'éradication du chômage de masse, vient d'apostropher François Hollande sur les derniers chiffres de l'emploi en, France. On pourrait en rire si le sujet n'était pas aussi grave !

Ainsi, Xavier Bertrand se pose en expert de la réduction du chômage de masse qui affecte notre pays. Il réclame des mesures d'urgence. Ce qui doit faire sourire un grand nombre de français mais pas forcément ceux qui ont découvert le chômage à l'époque où il officiait au ministère du travail.

Que déclare t-il au juste ?

« Depuis vingt ou trente ans, on ne réussit pas à avoir un niveau de chômage qui se situe au niveau des autres pays européens, il faut des mesures d'urgence et je demande au gouvernement de se réveiller (..) Je demande aussi au président de la République de prendre la question du chômage au sérieux (...) avant toutefois d'avouer« personne ne peut faire le malin sur les questions de l'emploi (...) se souvenant avoir dû annoncer comme ministre "parfois de bonnes nouvelles et souvent des mauvaises". Mais "le chômage augmente deux fois plus vite qu'il n'augmentait au début de l'année 2012 (...) Première mesure d'urgence, " une baisse des charges dans les très petites entreprises, chez les artisans (...) » - Le Point

Outre que le montant des cotisations sociale n'a strictement aucun lien avec le carnet de commande des artisans, n'oublions pas que Xavier Bertrand a contribué avec Jean-François Copé au torpillage du processus de représentation des salariés dans les TPE défendu par les patrons de l'artisanat. Ce qui fait effectivement de lui un fin connaisseur de ce type d'entreprise !

Mais regardons de plus près comment notre expert a lutté contre le chômage

Avril 2011 : « Très sûr de lui » comme écrivait L'Express : Parce que les emplois qui manquent, Xavier Bertrand va les créer, en utilisant massivement les contrats aidés. Une recette que la droite boude, car contraire au dogme libéral, mais qu'elle pratique parce qu'elle est bien commode pour faire baisser les mauvais chiffres. L'argent sera débloqué puisque le chef de l'Etat a promis 250 millions d'euros supplémentaires pour financer 50 000 emplois aidés de plus. Déjà, en 2002, Jean-Pierre Raffarin, alors à Matignon, et son ministre des Affaires sociales, un certain François Fillon, avaient juré la fin de ces dispositifs avant d'y recourir quelques mois plus tard (...) grace à cette technique, il comptait : (...) réduire le taux de chômage de 9,2 % (fin 2010) à 8,5 % en décembre 2011 (...) »

Le tout s'étant soldé par la célèbre phrase de Nicolas Sarkozy sur la : « baisse tendancielle de l'augmentation du nombre de chômeurs »

Or, ces contrats aidés s'adressent aux populations les plus éloignées de l'emploi et comme le rappelle La MAIF, sont très souvent réservés aux organismes publics, parmi lesquels l'éducation nationale joue souvent le premier rôle. 

Donc, exit la création de richesses au travers de l'emploi marchand que nous serinent régulièrement Xavier Bertrand et ses collègues de l'UMP ! Ce qui était d'ailleurs confirmé par les Les Echos : « (...) l'Etat compte concentrer son effort sur le premier semestre pour limiter la casse avant l'élection présidentielle. C'est ce que révèle la traditionnelle circulaire de programmation des contrats aidés que le ministère du Travail vient d'adresser à ses services déconcentrés. En date de 19 décembre, elle prévoit que, sur les 340.000 contrats du secteur non marchand (CUI-CAE) inscrits au budget, 225.000 devront être conclus au premier semestre. Cela correspond à une moyenne de 37.500 par mois. Un rythme particulièrement soutenu si on le compare à celui décidé pour le premier semestre de 2009, au plus fort de la récession, qui était de 32.000 par mois (...) l'éducation nationale (...) sera en particulier mise à contribution (...) »

L'emploi des seniors

A part déplacer l'âge de la dispense de recherche d'emploi pour les plus âgés dont, on trouve trace dans : un des volets de la loi n° 2008-758 du 1er août 2008 : La suppression à compter du 1er janvier 2012 de la dispense de recherche d’emploi pour les chômeurs âgés qui visait à : «  (...) à relever progressivement l’âge d’accès à la dispense de recherche d’emploi, jusqu’à la supprimer définitivement en 2012, conformément à la politique d’augmentation du taux d’emploi des seniors (...) » on cherche vainement toute mesure en faveur de l'emploi des salariés âgés.

D'ailleurs, tout le monde a pu se rendre compte que le nombre d'embauches de seniors a flambé durant la période où Xavier Bertrand était aux manettes ! 

On pourrait aussi, aborder les fameux « emplois non pourvus », qui permettaient à Xavier Bertrand et Nicolas Sarkozy de rejeter la faute sur les chômeurs. Ce qui faisait écrire au journaliste MarcLandré, du Figaro : « Plus c'est gros plus ça passe (...) D'où sort ce chiffre de 500 000 ? En fait, de nulle part. C'est un chiffre pifométrique et fantasmagorique (...) Il est tiré, à l'origine, d'un sondage réalisé il y a quelques années par les chambres des métiers afin d'estimer le nombre d'emplois non pourvus dans leurs secteurs d'activité (...) »

Par contre, Xavier Bertrand a su nous expliquer que les chômeurs étaient des privilégiés à qui il convenait de réduire la durée de leurs indemnités qui étaient : « des freins au retour à l'emploi » et qu'il fallait envisager : « la réintroduction d'une dégressivité des allocations chômage, incitative à la reprise d'emploi (...) »

En fin de compte, le seul domaine où Xavier Bertrand a su montrer l'étendue de son talent, c'est lorsqu'il déclarait que : « Nicolas Sarkozy est le seul à proposer des mesures puissantes pour faire reculer le chômage » et nous vantait la manifestation sarkozyste pour le vrai travail : « Certains font mine aujourd’hui de s'étonner que nous voulions un rassemblement pour fêter la valeur travail (...) Ni la gauche, ni l’extrême gauche ne nous imposeront un couvre-feu pour nous empêcher de nous mobiliser pour la valeur travail le 1er mai (...) Nous on veut mettre en avant la valeur travail et la différence avec l’assistanat (...) »

Et c'est ce brillant spécialiste qui vient aujourd'hui pérorer et donner des conseils ? On aurait pu penser qu'avec de telles références, Xavier Bertrand aurait eu la pudeur de se taire. Mais sachez qu'en politique l'outrance, l'incompétence et le cynisme font bon ménage !

16 octobre 2012

Propositions emploi et chômage de Fillon et Copé : Blanc bonnet et bonnet blanc !

Après Jean-François Copé, c'est au tour de François Fillon de nous expliquer que les français ne travaillent pas assez, que les chômeurs ne cherchent pas d'emploi et que le code du travail est un obstacle à l'emploi des jeunes. Comparons les !

La légende propagée par les soutiens de François Fillon pour la présidence de l'UMP voudrait que celui-ci soit très différent de Jean-François Copé son adversaire. Toujours selon eux, il serait : un « gaulliste social réformateur ».

Donc, François Fillon serait très différent du très libéral Jean-François Copé ?

Et pourtant, à la lecture d'interviews des deux candidats à la présidence de l'UMP, on s'aperçoit qu'il n'existe la moindre différence entre les deux, en ce qui concerne la politique de l'emploi et le traitement du chômage.

Jean-François Copé - 3 octobre 2012 dans son opuscule : « Manifeste pour une droite décomplexée » que nous avions décortiqué sur Slovar les Nouvelles

Suppression de toute référence à l'horaire légal de travail pour le remplacer par un temps de travail négocié entreprises par entreprises, dans la limite maximale de 48H00 par semaine

Instauration d'un contrat de travail unique

Chômeurs : Formation obligatoire et une indemnisation moins longue.

Comparons maintenant avec les propositions du «gaulliste social réformateur»

Interview François Fillon : Les Echos - 10 octobre - Extraits 

Contrat de travail : « (...) C'est la rigidité de notre droit du travail qui écarte une grande partie de la jeunesse française de l'emploi. L'angoisse dans notre société est d'abord liée au fait qu'une grande partie de la jeunesse n'a pas d'avenir professionnel (...) Je crains une crise politique majeure s'il n'y a pas rapidement d'assouplissement (...) »

Temps de travail :  « (...) Je milite pour des mesures d'urgence, en remettant en cause certaines dépenses sociales et en allongeant la durée du travail (...) Le redressement national passe par un effort de travail supplémentaire. Il faut supprimer la référence à la durée légale et autoriser une négociation collective dans les entreprises sur le temps de travail, dans les limites des règles européennes (...) »

Les chômeurs : « (...) D'abord, il faut faire la réforme fondamentale de l'assurance-chômage et de la formation professionnelle que Nicolas Sarkozy avait proposée. Il s'agirait de rémunérer les demandeurs d'emploi non pas parce qu'ils sont demandeurs d'emploi mais parce qu'ils sont en formation (...) »

En résumé, vous avez le choix entre le programme de Jean-François ... Fillé et François ... Copon. « Etonnant non ! » comme disait le regretté Pierre Desproges dans : « la rubrique nécessaire de monsieur cyclopède ».

Sauf que les deux prétendants à la présidence de l'UMP n'ont aucun humour et qu'ils appliqueront l'un comme l'autre l'intégralité des demandes formulées par Laurence Parisot qui, ne l'oublions pas, indiquait dans Libération le 9 octobre dernier, qu'il était nécessaire de :  « (...) Trouver les bonnes modalités pour adapter la durée du travail et la masse salariale en échange du maintien des effectifs lorsque l’entreprise fait face à une baisse d’activité significative (...) »

En fin de compte, la seule différence entre les deux repose sur le fait de savoir, en cas de retour de l'UMP au pouvoir, lequel sera ... le petit télégraphiste du Medef ... Pas vraiment étonnant à vrai dire ... 


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03 octobre 2012

Flexibilité et précarité : Jean-François Copé persiste et signe !

Alors que la négociation sur la sécurisation de l'emploi commence demain au siège du Medef, Jean-François Copé indique dans son dernier opuscule, sa vision du monde du travail et du traitement du chômage. Elle ressemble à s'y méprendre aux propositions de campagne de Nicolas Sarkozy qui étaient inspirées ... des demandes du Medef !


Nombreux sont les politiques à réfuter le « contre le chômage on a tout essayé » de François Mitterrand. Force est pourtant de constater que face à des organisations patronales qui se sont de plus en plus radicalisées et dont les adhérents n'ont plus qu'une lointaine ressemblance avec le capitalisme familial qui prévalait il y a quarante ou cinquante ans, il est de plus en plus difficile d'imposer quoi que soit en termes d'emploi.

C'est pourtant ce que tente le gouvernement en poussant les partenaires sociaux à travailler ensemble pour essayer d'aboutir, si ce n'est à un compromis, du moins à un accord sur : d'avantage de souplesse aux entreprises en échange de plus de sécurité pour les salariés

C'est au même moment que Jean-François Copé, le candidat à la présidence de l'UMP, publie son dernier opuscule : « Manifeste pour une droite décomplexée » dont le volet emploi est décalqué sur les demandes du Medef que Nicolas Sarkozy et l'UMP avaient intégrés dans leurs programme.

A savoir :

Instauration de la TVA sociale, pudiquement rebaptisée TVA antidélocalisation, qui ne devrait pas empêcher de dormir ceux qui souhaitent délocaliser leurs productions, mais permettrait un certain nombre de variantes, comme l'expliquait Laurence Parisot : « (...) l'entreprise pourra profiter des baisses de cotisations pour baisser son prix hors taxes, investir, augmenter les salaires... ou conserver sa marge. Pas question de négocier des engagements (...) Il faut laisser la liberté d'utiliser les marges de manoeuvre »

Traduction : Maintien des prix, pas d'augmentation des salaires et une meilleure rémunération pour les actionnaires. Vous noterez au passage qu'il n'est fait aucune référence à l'emploi. Donc la TVA antidélocalisation est un leurre en termes d'emploi ! 

L'instauration d'un contrat de travail unique : Cette mesure figurait au programme présidentiel de 2007 de Nicolas Sarkozy, mais n'a jamais été appliquée. En quoi consiste t-elle ? Eh bien, comme nous l'écrivions en novembre 2010 : « A partager le chômage entre tous ». En gros, l'idée serait de nous reproposer les fameux CPE et CNE. Mais en les réunissant, cette fois, en une même formule ! Et surtout de faire baisser considérablement ... le montant des indemnités dues en cas de licenciement

Traduction : Permettre aux patrons de licencier à leur guise, quasiment sans préavis ! Vous noterez au passage que le volet de sécurisation professionnelle à la mode danoise qui consiste à « recycler » dans les meilleures conditions, les salariés licenciés, à étonnement disparu. Il faudra par conséquent se contenter du séjour plus ou moins long à Pôle Emploi qui, comme tout le monde le sait, a les plus grandes difficultés à faire face à l'afflux de chômeurs.

Mais direz-vous, si licencier devient une simple formalité, le nombre de chômeurs devrait s'accroître, ce qui mettrait rapidement l'UNEDIC en difficulté !

Vous avez raison. C'est pourquoi, Jean-François Copé a décidé de recycler une autre proposition de l'ancien Président candidat : Il prône une formation obligatoire et ... une indemnisation moins longue.

Traduction : Obliger les chômeurs à accepter les emplois qui ne trouvent pas preneurs pour cause de très bas salaires et/ou de temps partiel imposé. En fait nous ressortir la loi n°2008-758 du 1er août 2008 et le décret n°2008-1056 du 13 octobre 2008, qui concerne la procédure de radiation de la liste des demandeurs d’emploi. Dans laquelle on peut lire : Tout demandeur d'emploi qui refuserait, sans motif légitime, et à deux reprises, une offre d'emploi raisonnable. Mesure qui n'a que peu été appliquée par Pôle Emploi dans la mesure où il aurait fallut être capable d'en proposer au moins une !

Formation obligatoire ? Si ce n'était pas aussi pathétique, ça pourrait amuser les salariés qui ont fait un passage par Pôle Emploi et qui ont essayé d'obtenir une formation qualifiante. Mais cette fois-ci, changement de ton, et retour de la belle légende des emplois non pourvus !

En fait, la formation pourrait se résumer aux quelques jours nécessaires pour devenir vendeuse à domicile en lingerie ou vendeur de portes et fenêtres et tout un tas de boulots payés au lance pierre ne durant en général que quelques semaines ou même jours, et qui sont la spécialité d'un certain nombre d'entreprises qui se lamentent de ne pas trouver de candidats.

Quant à savoir si celà permettra aux salariés de se loger ou se nourrir correctement, ça n'est, évidemment pas le problème de M. Copé !  

Et enfin, le (seul) slogan fédérateur de l'UMP : La fin des 35H00, qui est en général suivi de : « Nous ne travaillons pas assez ! » qui fait irrésistiblement penser au : « S'ils n'ont pas de pain, qu'ils mangent de la brioche ! » attribué à Marie-Antionette

C'est d'ailleurs le seul point sur lequel les quelques 5 millions d'inscrits à Pôle Emploi sont d'accord avec Jean-François Copé ! Mais comme nous l'avons déjà expliqué à plusieurs reprises, l'objectif n'est pas d'avoir plus de salariés travaillant 35H00. Mais bien de supprimer toute référence à l'horaire légal de travail pour le remplacer par un temps de travail négocié entreprises par entreprises, dans la limite maximale de 48H00 par semaine. Ce qui permettrait de faire travailler plus longtemps les salariés sans aucune heure supplémentaire. Et bien entendu de limiter les embauches au strict minimum !

Par chance pour les salariés, monsieur Copé et ses amis de l'UMP sont pour cinq ans dans l'opposition et réduits, lorsqu'ils auront terminé leurs primaires pour la présidence de l'UMP et pour la candidature à la présidentielle de 2017, à porter les revendications les plus extrêmes de certains milieux patronaux.

Ce qui, toutefois n'exonère pas le gouvernement et son actuelle majorité de suivre avec la plus grande attention le déroulement de la négociation sur la sécurisation de l'emploi, dans la mesure où le Medef y exigera la mise en place de la flexibilité. Gouvernement et actuelle majorité qui nous l'espérons a fait siens les propos de Michel Sapin, qui a déclaré , il y a peu, qu'il réfutait le terme de flexibilité qui était pour les salariés synonyme de « courber l'échine ».

Pour les salariés, le match ne fait que commencer ...


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12 septembre 2012

Chômage : Fillon veut faire travailler plus .. ceux qui ont un emploi !

Pour François Fillon l'essentiel n'est pas de réduire le chômage, mais de faire travailler plus ... ceux qui ont un emploi. Curieuse idée au moment où plus de 5 millions de personnes pointent à Pôle Emploi !


Si la guerre des candidatures fait rage à l'UMP, il existe toujours un moyen de faire l'unité, c'est de dénoncer les 35H00 qui sont, comme tout le monde le sait, coupables : Du manque de compétitivité, du déclin économique de la France, un cauchemar pour les entreprises et peut être même responsables du réchauffement climatique, de la déroute du capitalisme mondial et pourquoi pas de la défaite de l'UMP aux dernières élections !

Qu'à donc déclaré l'ancien collaborateur de l'ex Président de la République à propos des 35H00 ?

En campagne pour la présidence de l'UMP à Pavillons sous Bois dans le 93 avec ses "spécialistes" Laurent Wauquiez, Valérie Pécresse et Eric Woerth dont deux se sont illustrés dans leur incapacité à réduire la montée du chômage et de la précarité, il a déclaré : " Le plus important aujourd'hui, c'est de sauver l'économie française (...) Pour cela, il faut travailler plus (...) Il n'y a aucune chance de s'en sortir en étant le pays au monde avec le temps de travail le plus faible"

Résumons : Après avoir défiscalisé les heures supplémentaires, ce qui a eu pour effet de diminuer l'embauche des entreprises, il faudrait, alors que plus de 5 millions de personnes snt inscrites à Pôle Emploi, faire travailler plus ceux qui ont un emploi !

Etonnant direz-vous. Et vous auriez raison !

Car l'idée de François Fillon est la suivante : " qu'on puisse négocier dans chaque entreprise la durée du temps de travail ". Sachant que la durée légale maximale du travail fixée par l'Europe est de 48H00 par semaine et qu'il n'existerait plus d'horaire légal national, les salariés en poste auraient toutes les chances de ne plus jamais toucher de majoration pour leurs heures supplémentaires. Quant à ceux qui sont à la recherche d'un emploi, il faudrait qu'il attendent une démission, un départ à la retraite où d'un décès, pour espérer trouver un poste de libre !

Oui mais, explique Fillon :  " la concurrence des pays asiatiques rend nécessaire un "changement radical d'attitude"

Ce qui devrait ravir les salariés français, puisque pour lutter contre les pays asiatiques, il serait nécessaire de travailler de 70 à 80 heures, sans aucun droit du travail, de revendication ou de grève et d'accepter d'être viré du jour au lendemain sans demander son reste. On n'ose imaginer ce que François Fillon compte nous proposer pour lutter contre les produits fabriqués par des prisonniers ou des enfants mineurs !

Nul doute que ces propositions doivent faire un tabac à l'UMP et que les Copé, NKM, Chatel, Novelli, Bertrand, dont le livre de chevet est le programme économique du MEDEF vont les revendiquer haut et fort.

Et dire que ces gens aspirent à diriger à nouveau la France dans 5 ans ....



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24 juillet 2012

Français fortunés, ne craignez rien, l'UMP travaille pour vous !

L'UMP va déposer un recours au Conseil Constitutionnel pour faire invalider la contribution exceptionnelle sur la fortune. Edifiant pour ceux qui croyaient encore que le P de UMP signifiait ... Populaire !


Assez discrète sur les très nombreux plans sociaux que le précédent gouvernement avait réussi à bloquer, jusqu'à l'issue de la présidentielle, l'UMP a décidé de se mobiliser pour avoir la peau de la contribution exceptionnelle, qui devrait toucher les plus fortunés des français. 

Comment comptent-ils s'y prendre ?

Ils vont saisir le Conseil Constitutionnel pour obtenir l'annulation de certaines mesures votées par l'Assemblée Nationale où ses députés sont désormais minoritaires. Ils mettront néanmoins, toutes leurs forces dans la défense d'une catégorie qu'ils ont choyé durant la précédente législature : Les plus fortunés d'entre nous ! 

Il faut en effet savoir que les députés ont voté une contribution exceptionnelle qui concerne les contribuables possédant un patrimoine supérieur à 1,3 million d'euros et soumis de ce fait à l' ISF.

C'est était trop pour l'UMP, inventeuse du bouclier fiscal, qui a permis à 13 000 bénéficiaires de toucher de la part du fisc, un chèque moyen de 56 400 € en 2011 et qui aurait coûté la modique somme de 3,6 milliards entre 2007 et 2012.

Gilles Carrez, le président UMP de la Commission des Finances à l'Assemblée Nationale, a choisi pour justifier le futur recours au Conseil Constitutionnel, de de faire pleurer dans les chaumières ... de smicards ou de précaires : « (...) l’exemple d’une veuve vivant de la pension de reversion de son époux et ayant « un grand appartement à Paris de 3 ou 4 millions d’euros (...) Elle ne pourra pas payer la contribution exceptionnelle. Est-ce que c’est normal ? »

En gros, on essaye de nous refaire le coup de l'agriculteur de l'Ile de Ré vivant avec 1000 € par mois et dans la quasi impossibilité d'assumer le montant de son ISF. Ceci justifiant des débats à n'en plus finir sur l'injustice de cet impôt, pour tous ceux qui eux ont des revenus d'un tout autre genre.

A l'évidence, le sort d'une veuve vivant de la pension de reversion de son époux (payé au smic), et vivant dans les deux pièces d'un logement social, émeut beaucoup moins à l'UMP !

Au delà du cas « dramatique » de la veuve vivant dans un grand appartement valant de 3 à 4 millions, c'est l'ensemble des assujettis à l'ISF que Gilles Carrez et Philippe Marini, son homologue du Sénat, comptent bien faire exonérer de contribution exceptionnelle, au fait que celle-ci aurait un « caractère confiscatoire » !

Quand on vous disait que le P de UMP signifiait ... Populaire ! 


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06 juillet 2012

Primaires : A l'UMP, la confiance règne ... assez peu !

Roselyne Bachelot n'aurait-elle pas confiance dans les instances de l'UMP qui devraient se charger de la future primaire. En effet, elle vient de lancer un appel au ministre l'intérieur pour organiser et surveiller le futur déroulement de primaires ! 




Dans la bataille générale qui règne à l'UMP pour savoir qui en sera le président et le prochain candidat en 2017, on ne compte plus les déclarations fracassantes ni les menaces de candidature. Néanmoins, le combat final devrait se jouer entre les pro Fillon et les pro Copé.

Si François Fillon a attaqué Jean-François Copé sur son bilan, les accusations de mollesse du second par rapport au premier n'ont pas tardé à fuser ! Rachida Dati continue de son côté à pilonner Fillon, tandis que Xavier Bertrand, NKM, Laurent Wauquiez ou Roselyne Bachelot défendent toutes griffes dehors l'ancien Premier Ministre.

Le dernier coup d'éclat nous vient de Roselyne Bachelot qui, rappelons le, a publié un livre sur la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy, ce qui lui a valut les foudres et la grossiereté d'Henri Guaino. Contre toute attente, elle vient d'adresser une lettre ouverte à Manuel Valls, le ministre de l'intérieur, pour lui demander de mettre en place un cadre réglementaire pour l'organisation de primaires par les partis politiques.

Question : Après avoir critiqué la primaire socialiste, aurait-elle à présent des doutes sur l'honnêteté des instances de l'UMP qui seraient en charge d'organiser la leur ?

Sans doute pour ne pas froisser Manuel Valls, après avoir concédée que l'organisation de la primaire socialiste : « (...) s'est effectuée de façon digne (...) Et ajoute : (...) Son succès est d'ailleurs significatif de l'appétit des Français pour un fonctionnement plus participatif des partis et une rénovation en profondeur de la vie démocratique (...) » Ce qui est assez amusant lorsqu'on sait qu'elle condamnait vertement l'organisation de la primaire socialiste sur Canal Plus le 23 juin 201, elle demande pas moins que :  « (...) la création d'une commission de réflexion composée notamment des présidents du Conseil constitutionnel, du Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA) et de l'association des maires de France, de représentants des partis ou de juristes et personnalités qualifiées (...) » Cette commission devant définir les critères d'organisation de primaires qui s'appliqueraint bien entendu à celles de l'UMP !

Les mauvaises langues diront qu'en fait Roselyne Bachelot aurait quelques doutes sur la sincérité du scrutin si la seule UMP devrait s'en charger. Se pourrait-il qu'à l'UMP, «  parti des droits et des devoirs »,  certains puissent avoir la tentation de ne pas respecter les temps de parole des autres ou essayent d'influencer le vote d'une façon ou d'une autre ?

Car dans le camp Fillon on n'a pas oublié la défaite sans appel de Xavier Bertrand face à Christian Jacob (bras droit de Copé ) et on mise sur une primaire ouverte selon les sondages placerait Fillon en tête comme l'indique le dernier  publié par Le Figaro

« (...) A la question "selon vous, laquelle de ces personnalités politiques incarne le mieux l'opposition face au gouvernement aujourd'hui", 29% des personnes interrogées répondent François Fillon, devant Marine Le Pen (23%), Alain Juppé (16%), et Jean-François Copé (12%) (...) Pour les seuls sympathisants UMP, François Fillon est également en tête (49%), devant Jean-François Copé (24%), Alain Juppé (22%) »

Dernier problème, une primaire coûte cher et comme l'UMP a perdu un tiers de son financement et doit rembourser le coûteux nouveau siège, Roselyne Bachelot suggère que les contribuables pourraient peut être participer aux primaires : « (...) l'organisation de primaires peut-elle justifier une aide spécifique ? (...) »

Ben voyons ! Pourquoi ne pas proposer à madame Bachelot et à l'UMP de faire appel à la générosité publique, ce qui ne devrait pas leur poser de problème, dans la mesure où c'est le parti politique qui reçoit autant de dons de personnes physiques que de cotisations des élus et adhérents réunis ! (rapport de la Commission nationale des comptes de campagne et des financements politiques - page 6) Toute la difficulté restant de savoir quel candidat les contributeurs, notamment ceux du premier cercle auront envie de soutenir, et voir gagner ...

Et Roselyne Bachelot de conclure, dans sa lettre ouverte à Manuel Valls : «  (...) La période actuelle est propice à la sérénité nécessaire et laisse le temps de mettre en place un système qui assure à nos concitoyens une parfaite transparence et l'équité indispensable (...) » Il nous tarde de connaître les réflexions et positions de l'équipe Copé qui appréciera certainement ... cette marque de confiance !

A suivre ... rapidement ...


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28 juin 2012

Nadine Morano : Entre l'amour du couscous et le recours au Conseil constitutionnel ?

Nadine Morano n'accepte pas d'avoir perdu son siège de député. Depuis en interview, elle explique qu'elle n'est pas raciste puisqu'elle raffole de la gastronomie d'Afrique du Nord et rêve de faire annuler l'élection de son adversaire ! 




Nadine Morano ne décolère pas. A ceux qui lui font le reproche d'avoir un peu trop collé aux thèses  du Front National, elle réplique avec des sorties mémorables, dont elle a le secret.

On citera les fameux : « Me faire passer pour quelqu'un par exemple qui serait raciste, alors que j'ai des amis qui sont justement arabes, dont ma meilleure amie qui est tchadienne, donc plus noire qu'une Arabe, je trouve ça choquant », « La pizza, je l'aime plutôt Regina, et pas orientale. En revanche, j'adore le couscous, et les bricks à l'œuf »

Sans oublier cette référence sur le terme de « poissonnière » que certains lui attribuent  : « Je trouve ça complètement fou d’aller critiquer les poissonnières, à qui je rends hommage d’ailleurs »

Humour, diront ses défenseurs ! Oui, mais le problème de Nadine Morano, c'est que ça fait bien longtemps qu'on ne sait plus à quel moment elle est sérieuse et à quel moment elle plaisante !

Au delà du festival verbal auquel nous a habitués l'ancienne ministre de l'apprentissage,  qui a longtemps rêvé que son Président lui accorderait un grand ministère, elle n'a toujours pas digéré que ce soit NKM qui ait été choisie comme porte parole de son Président candidat au fait qu'elle incarnait : « (...) l'atout chic de Nicolas Sarkozy, quand Nadine Morano, ministre chargée de l'apprentissage, est censée séduire la droite populaire avec sa gouaille et ses manières directes (...)  »

Gouaille et manières qui lui ont été fatales dans le canular de Gérald Dahan où elle avait répondu avec une extrême courtoisie à un faux Louis Aliot du FN allant jusqu'à lui proposer de maintenir le contact après les législatives. Les échanges sur Twitter entre François Fillon et elle à ce sujet ont donné lieu à quelques phrases cultes : « François Fillon devrait dénoncer le délit pénal d'un Dahan militant socialiste, pour le reste je suis une responsable politique libre » Et « Je ne suis pas sa collaboratrice, même plus sa ministre, je dis ce que je veux »

Entre temps, Nadine Morano était largement battue, au deuxième tour, puisqu'elle obtenait 44, 33 % des voix , contre 55,67% pour son adversaire PS. Néanmoins, elle considère que sans le canular le résultat aurait été tout autre.

C'est pourquoi elle vient d'écrire sur son compte Twitter : « Jeudi, je dépose un recours au Conseil Constitutionnel et ma plainte au Tribunal » tout comme elle écrit ce qui devrait être l'un de ses arguments phares, pour faire annuler l'élection : « La presse rapporte que Gérald Dahan et Thomas Hollande ont déjeuné ensemble au restaurant le Cosi rue Cujas à Paris mardi... »

Car comme l'affirme Nadine Morano : « Je n'étais pas attaquable sur mon bilan donc, pour pouvoir gagner, ils ont eu recours à cette manipulation. Car ce canular n'était pas destiné à faire rire mais bien une manoeuvre politique à 48 heures d'une échéance »

Certains lui feront remarquer que c'est un peu mince pour justifier sa demande d'annulation. D'autant que si, comme Fillon lui faisait remarquer, elle avait raccroché au lieu de se répandre au téléphone, le canular serait tombé à l'eau et elle aurait probablement obtenu au moins ... 44, 33 % des voix !

Pas certain que Nicolas Sarkozy devenu entre temps membre du Conseil Constitutionnel ait envie ou puisse lui être d'un grand secours dans sa quête. Mais l'essentiel n'est-il pas d'essayer ? 


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21 juin 2012

Pour sa primaire de 2017, l'UMP dira t-elle « non au fichage politique » ?

Jean-François Copé et une bonne partie des caciques de l'UMP sont pour l'organisation de primaires pour la désignation de son futur candidat en 2017. Ce qui rend encore plus amusant la relecture de ce qu'ils disaient de la primaire socialiste ! 




Jean-François Copé déclarait récemment au sujet de l'idée d'une primaire à l'UMP : « Personnellement, je suis pour un système très ouvert » et Roselyne Bachelot, soutenue par plusieurs cadres du mouvement, vient de lui emboiter le pas en lançant : « Je milite d'ores et déjà pour des primaires ouvertes pour la candidature de 2017 ».

Donc, sauf contre ordre majeur, l'ancien parti majoritaire devrait se livrer à l'exercice qui a permis au PS de désigner François Hollande comme candidat officiel.

Bon, voilà qui est bel et bon, mais qui pourrait prêter à rire si on relit le texte d'une pétition lancée par l'UMP, au sujet de la primaire socialiste, et qui est d'ailleurs encore disponible sur son site. Nous vous livrons ci-dessous en intégralité

« Non au fichage politique des électeurs par le PS

 Pour l’organisation de ses primaires à l’élection présidentielle, le PS envisage d’utiliser prochainement les fichiers électoraux disponibles dans chacune des mairies de France, mais également, pour les opérations de vote, des salles municipales, salles de classe…

L’UMP s’interroge sur la légalité constitutionnelle d’une telle organisation parce que l’utilisation des listes électorales par le PS créera de fait un fichier politique des Français. Il serait de plus impossible d’assurer sa confidentialité ce qui pourrait se révéler gravissime pour nos compatriotes.

Nous nous opposons à octroyer de fait au Parti socialiste les adresses de tous les électeurs français, lequel parti aurait ensuite toute latitude pour solliciter tous les Françaises et Français sans apporter la certitude qu’il détruirait par la suite ce fichier.

De même en permettant à un Parti politique d’utiliser sur l’ensemble du territoire des salles publiques pour bureaux de vote, l’UMP constate que l’on passe mécaniquement à une élection présidentielle à trois tours. Et cela n’est pas inscrit dans la Constitution.

L’aspect financier n’est pas neutre non plus car toute cette organisation qui pèserait sur les collectivités locales ne serait pas comptabilisée dans le compte de campagne du candidat élu par les militants socialistes.

Si comme nous, vous vous opposez à l’utilisation des listes électorales par le PS pour l’organisation de ses primaires, signez cette pétition pour demander à la Commission nationale informatique et liberté (CNIL) et au Ministère de l’Intérieur de protéger les libertés publiques des Français »

Il ne reste donc plus à Jean-François Copé et aux responsables de l'UMP qu'à utiliser des arguments contraires à ceux utilisés plus haut pour nous expliquer en quoi cette procédure jugée scandaleuse, deviendrait subitement, une bonne démarche pour le « Mouvement Populaire ». On s'en régale d'avance ! 


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18 juin 2012

Frédéric Lefebvre aux législatives : deux petits tours et puis s'en va !

Si les média ont fait grand cas des défaites de Nadine Morano ou de Claude Guéant apôtres s'il en est du sarkozysme, ils ont zappé celle de Frédéric Lefebvre qui pourtant représentait une synthèse des excès du précédent quinquennat !




Le lobbyiste sarkolâtre Frédéric Lefebvre ne sera donc pas député. En effet, celui qui jouait l'aboyeur à l'Assemblée Nationale en tant que suppléant d'André Santini et s'était vu attribuer la circonscription Etats-Unis Canada en lieu et place de Christine Lagarde partie au FMI, a été battu dimanche par Corinne Narassiguin la candidate PS/EELV.

Le résultat est sans appel puisque celle-ci l'emporte avec 54,01% des voix, dans une circonscription pourtant réputée imperdable pour la droite. Tout comme l'étaient nous rappelle Slate, les autres circonscriptions des français de l'étranger, que l'UMP comptait bien empocher, et dont huit des onze sont allées à la gauche.

Pour en revenir à Frédéric Lefebvre qui a lancé sa campagne en étant ministre et a cumulé les voyages à caractère officiel, comme un voyage à San Francisco et Los Angelès pour  :  « (...)  promouvoir la destination France (...) » ou à Miami pour : « (... ) représenter le gouvernement français lors du premier Symposium Mondial des conseillers de commerce extérieur de la France (... ) » ou en Floride où il rencontrait une communauté d'affaires réunie par son cousin « (...) président de la French-American chamber of commerce of Florida (...) Puis New York où il a profité de ses déplacements pour rencontrer les élus UMP : « (...) à l'abri des regards indiscrets (...) »

Les français de la circonscription qui ne sont pas des demeurés avaient quand même bien compris que celui qui écrivait sur son site qu'il avait : « (...) vécu aux Etats-Unis lorsqu’il était jeune enfant (...) pour, comme le signale le blog Great America : (...) prouver ses liens à la circonscription (...) alors qu'il avait résidé à New York jusqu’à l’âge de… 2 ans, était surtout un opportuniste pressé de trouver un point de chute politique !

Ce qui est clairement résumé par Julien Balkany son adversaire à droite

« (...) La principale raison de la victoire de la gauche réside, sans nul doute, dans les « erreurs de casting » opérées à travers des investitures données à des candidats à recaser. Parachutés à la suite de décisions prises à Paris, considérant ces nouvelles circonscriptions et leurs électeurs comme des lots de consolation, maîtrisant peu ou mal les dossiers locaux, ne partageant pas les préoccupations quotidiennes des Français de l’étranger, évitant les rencontres publiques et le travail de terrain, une partie de ces candidats ont péché par excès de confiance et se sont réposés sur le mythe que le Français de l’étranger est un privilégié qui vote « à droite ». Non, le vote des Français de l’étranger ne se donne pas, il se gagne ! Je l’ai répété à maintes reprises lors de cette campagne : on ne s’improvise pas Français de l’étranger par décret. Les suffrages des électeurs nous a montré que ces investitures n’étaient pas les sinécures espérées (...) »

En fin de compte, Frédéric Lefebvre a eu le tort de croire qu'un bon petit coup de lobbying et un survêtement de l'UMP suffirait pour enfin être élu à l'Assemblée Nationale à Paris où il aurait passé le plus clair de son temps.

Pour ceux qui se demanderaient ce qu'il va devenir, outre l'UMP qui pourra toujours lui fournir une délégation rémunérée, il pourra toujours reprendre du service comme lobbyiste chez PIC Conseil qu'il avait été obligé d'abandonner lors de sa nomination au gouvernement (pour éviter un conflit d'intérêt. D'autant que cette fois, il pourra exercer en tant qu'avocat. Il est clair que son carnet d'adresse ministériel lui permettra de mettre souvent les pieds à l'Assemblée Nationale ... 

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15 juin 2012

Dimanche 17 : Une belle occasion de dire #AuRevoirUMP et #DehorsFN !

Dimanche 17 se jouera le dernier acte de ce qui a commencé le 6 mai. La mobilisation de toutes les forces de gauche doit permettre d'envoyer l'UMP dans l'opposition de stopper la progression du FN !




Même si un ancien ministre comme Laurent Wauquiez n'a pas fait figurer sur leurs affiches et documents de campagne, de mention UMP, tout comme d'ailleurs de nombreux élus ou candidats du Mouvement Populaire ça ne suffit pas à tromper les électeurs qui savent très bien qu'ils sont tous comptables de l'exécrable bilan du précédent quinquennat !

Non, les élus candidats de l'UMP n'ont pas changé puisqu'ils proposent le même programme que celui élaboré pendant la présidentielle. Vous savez, celui dans lequel sont mis au ban de la société

Les chômeurs,
Les précaires
Les titulaires des minimas sociaux
Les immigrés

Tout en proposant, dans un tract de dernière minute, de s'opposer à toute augmentation des impôts des classes moyennes alors que ce sont eux qui ont le plus allégé l'imposition des plus riches. Ou de vouloir créer 200 000 solutions de gardes d'enfants supplémentaires qu'ils ont pas créé durant la dernière mandature !






« La droite et la gauche, ce n'est pas pareil, nos programmes sont totalement différents » écrit Jean-François Copé sur le site de l'UMP.

Pas pareil comme l'explique Nadine Morano piégée téléphoniquement a déclaré  : « La droite, la gauche, c’est tout de même pas pareil, ils vont nous mettre le droit de vote des étrangers, je sais pas si vous vous rendez compte » et : « J’ai pas envie que ça devienne le Liban chez moi » ?

C'est d'autant plus grave qu'elle pensait parler à Louis Aliot, le vice président du Front National, avec qui elle se disait prête à continuer ... de dialoguer après l'élection !

Et même si François Fillon a joué le pompier pour parer à la catastrophe en indiquant sur Twitter que Nadine Morano : « aurait dû raccrocher tout de suite car on ne parle pas aux dirigeants du FN » les français auront compris que malgré les consignes officielles de l'UMP, de nombreux élus et candidats sont en train d'ouvrir la voie à un FN, qui n'attendait que celà ! 

Non, le Front National n'est pas un parti comme les autres et ceux qui l'auraient oublié auraient intérêt à se souvenir de la gestion calamiteuse des villes que leurs élus ont dirigé.

L'enjeu de dimanche est donc  double : dire #AuRevoirUMP et #DehorsFN. Ce résultat ne sera obtenu qu'avec une mobilisation générale de tous ceux qui soutiennent la gauche !

Car même si les dernières estimations sont favorables à la gauche, dans de nombreuses circonscriptions, comme par exemple, dans le 93, Pascal Popelin, le candidat PS peut battre Eric Raoult ou à Marseille où Marie-Arlette Carlotti peut gagner face à Renaud Muselier, le résultat se jouera à quelques points !  

Alors, comme le dit avec humour la couverture du dernier Siné Mensuel  : « Achevons les, du pied gauche ça porte bonheur »  Pour qu'enfin on puisse dire que : « Le changement c'est maintenant ! »

Bon vote ! 


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