Théoriquement, en 2019, la liberté de planter de la vigne en Europe sera totale. Afin, dit la Commission européenne, d'accroître la productivité des vins européens. Retour vers un passé où les producteurs gagnaient (mal) leur vie en produisant médiocre ?
En 2008, un texte passé inaperçu du grand public : « (...) après de longs débats, les Etats et les institutions européennes étaient tombés d'accord sur une libéralisation progressive du droit de plantation des vignobles (...) » Nous rappelle Eurativ Très exactement : « (...) l'Union européenne a programmé la fin du régime des droits de plantation à compter du 1er janvier 2016, les états membres conservant la possibilité de les maintenir jusqu'en 2018 (...) »
A cette époque, la France seule opposante, n'avait pu que s'incliner et prendre acte de cette décision.
Or, le sujet revient sur le devant de la scène, puisque en France, les députés toutes tendances confondues ont décidé : « (...) d'enregistrer au sein de la commission affaires économiques une proposition de résolution européenne pour revoir cette règle et maintenir ces contraintes »
Et cette fois-ci, contrairement à 2008 : « Les ministres de l'Agriculture de neuf pays européens (Allemagne, France, Italie, Chypre, Luxembourg, Hongrie, Autriche, Portugal et Roumanie) ont écrit à la Commission pour demander le maintien, au-delà de 2015, d'un encadrement des droits de plantation au niveau de l'ensemble de l'UE et pour l'ensemble des catégories de vins »
Au delà du fait, que le productivisme et la compétitivité avec le « nouveau monde » sont mis en avant par la Commission européenne, il est étonnant de constater que pendant des années, la Commission a fait ... le contraire, en ne cessant de favoriser l'arrachage des vignes, au nom de la qualité !
En 2004 le Monde écrivait : « La crainte d’une surproduction a toujours été l’obsession communautaire, surtout après l’adhésion de l’Espagne, qui possède le plus grand vignoble du monde. Le premier objectif des aides a donc été de limiter les productions par des aides à l’arrachage des vignes. Entre 1988 et 1997, 2,5 milliards d’euros de « primes à l’abandon définitif » ont été dépensés en Europe à cet effet (...) pendant vingt ans, l’UE a accompagné la transformation du vignoble européen. Les surfaces ont été réduites de 10 % (500.000 hectares dont 100.000 en France), même si l’arrachage a surtout concerné des vignes de faibles rendement, la production a été contenue et la restructuration du vignoble a été opérée (...) »
En 2006, La commissaire européenne à l'Agriculture, Mariann Fischer Boel déclarait : « (...) En dépit de notre tradition et de la qualité de tant de vins communautaires, le secteur est en proie à de graves difficultés (...) L'Europe produit trop de vin qui ne trouve pas de débouchés (...) Nous consacrons beaucoup trop d'argent pour écouler nos excédents au lieu de renforcer notre qualité et notre compétitivité (...) » - Toute L'Europe
Tout ça pour en arriver à une : « libéralisation progressive du droit de plantation des vignobles »
« (...) comment justifier qu'au moment où l'Union européenne décide de libérer les droits de plantation, elle prépare cette libéralisation par une politique d'arrachages massifs ? (...) Les États producteurs se sont souvent opposés à ces arrachages massifs, qui étaient socialement trop brutaux et économiquement discutables puisque l'arrachage massif conduisait à décimer un potentiel de production. Mais personne ne pouvait s'attendre à ce que cette politique d'arrachage soit... le prélude à une politique d'expansion (...) » pouvait-on lire dans la Proposition de résolution européenne, présentée, au nom de la commission des affaires européennes, et émise par des sénateurs, le 10 février 2011
Quelles conséquences, si le texte était finalement appliqué ?
« (...) Les conséquences seraient un déséquilibre entre l'offre et la demande. Le détournement de notoriété ferait que l'on pourrait exploiter un vignoble à l'intérieur même d'une appellation. Des délocalisations avec dommages collatéraux, entraînant problèmes d'emploi et même, la disparition des petites exploitations (...) affirme le parlementaire Philippe Martin qui ajoute : « Cette décision de la fin du régime de droits de plantation est calquée sur le modèle du Nouveau monde : Australie, Argentine (...) Ils sont en crise aujourd'hui, notamment l'Australie (...) »
Effectivement, où est la logique dans cette affaire ? Alors qu'années après années, les pouvoirs publics n'ont cessé de se féliciter, du fait que les populations buvaient : « moins mais mieux » ! Est-il utile d'innonder le marché européens de ces « petits vins » bas gamme qui correspondraient à un pouvoir d'achat ... en baisse chez les consommateurs ?
Et enfin, souhaite t-on à terme retomber dans la situation des années 1900 où : « De 1900 à 1906, la production de vin du Languedoc, aidée par l'introduction des ceps venus d'Algérie, venus remplacer ceux malades du phylloxéra, permettait de grimper de 16 à 21 millions d'hectolitres (...) La surproduction se soldait vite par une mévente et une chute brutale des prix. Ceux-ci sont divisés par deux ou par trois en quelques années (...) »
Mais visiblement, le productivisme assassin, au nom de la « compétitivité » a toujours le vent en poupe à la Commission européenne !
Crédit photo
ADO
A cette époque, la France seule opposante, n'avait pu que s'incliner et prendre acte de cette décision.
Or, le sujet revient sur le devant de la scène, puisque en France, les députés toutes tendances confondues ont décidé : « (...) d'enregistrer au sein de la commission affaires économiques une proposition de résolution européenne pour revoir cette règle et maintenir ces contraintes »
Et cette fois-ci, contrairement à 2008 : « Les ministres de l'Agriculture de neuf pays européens (Allemagne, France, Italie, Chypre, Luxembourg, Hongrie, Autriche, Portugal et Roumanie) ont écrit à la Commission pour demander le maintien, au-delà de 2015, d'un encadrement des droits de plantation au niveau de l'ensemble de l'UE et pour l'ensemble des catégories de vins »
Au delà du fait, que le productivisme et la compétitivité avec le « nouveau monde » sont mis en avant par la Commission européenne, il est étonnant de constater que pendant des années, la Commission a fait ... le contraire, en ne cessant de favoriser l'arrachage des vignes, au nom de la qualité !
En 2004 le Monde écrivait : « La crainte d’une surproduction a toujours été l’obsession communautaire, surtout après l’adhésion de l’Espagne, qui possède le plus grand vignoble du monde. Le premier objectif des aides a donc été de limiter les productions par des aides à l’arrachage des vignes. Entre 1988 et 1997, 2,5 milliards d’euros de « primes à l’abandon définitif » ont été dépensés en Europe à cet effet (...) pendant vingt ans, l’UE a accompagné la transformation du vignoble européen. Les surfaces ont été réduites de 10 % (500.000 hectares dont 100.000 en France), même si l’arrachage a surtout concerné des vignes de faibles rendement, la production a été contenue et la restructuration du vignoble a été opérée (...) »
En 2006, La commissaire européenne à l'Agriculture, Mariann Fischer Boel déclarait : « (...) En dépit de notre tradition et de la qualité de tant de vins communautaires, le secteur est en proie à de graves difficultés (...) L'Europe produit trop de vin qui ne trouve pas de débouchés (...) Nous consacrons beaucoup trop d'argent pour écouler nos excédents au lieu de renforcer notre qualité et notre compétitivité (...) » - Toute L'Europe
Tout ça pour en arriver à une : « libéralisation progressive du droit de plantation des vignobles »
« (...) comment justifier qu'au moment où l'Union européenne décide de libérer les droits de plantation, elle prépare cette libéralisation par une politique d'arrachages massifs ? (...) Les États producteurs se sont souvent opposés à ces arrachages massifs, qui étaient socialement trop brutaux et économiquement discutables puisque l'arrachage massif conduisait à décimer un potentiel de production. Mais personne ne pouvait s'attendre à ce que cette politique d'arrachage soit... le prélude à une politique d'expansion (...) » pouvait-on lire dans la Proposition de résolution européenne, présentée, au nom de la commission des affaires européennes, et émise par des sénateurs, le 10 février 2011
Quelles conséquences, si le texte était finalement appliqué ?
« (...) Les conséquences seraient un déséquilibre entre l'offre et la demande. Le détournement de notoriété ferait que l'on pourrait exploiter un vignoble à l'intérieur même d'une appellation. Des délocalisations avec dommages collatéraux, entraînant problèmes d'emploi et même, la disparition des petites exploitations (...) affirme le parlementaire Philippe Martin qui ajoute : « Cette décision de la fin du régime de droits de plantation est calquée sur le modèle du Nouveau monde : Australie, Argentine (...) Ils sont en crise aujourd'hui, notamment l'Australie (...) »
Effectivement, où est la logique dans cette affaire ? Alors qu'années après années, les pouvoirs publics n'ont cessé de se féliciter, du fait que les populations buvaient : « moins mais mieux » ! Est-il utile d'innonder le marché européens de ces « petits vins » bas gamme qui correspondraient à un pouvoir d'achat ... en baisse chez les consommateurs ?
Et enfin, souhaite t-on à terme retomber dans la situation des années 1900 où : « De 1900 à 1906, la production de vin du Languedoc, aidée par l'introduction des ceps venus d'Algérie, venus remplacer ceux malades du phylloxéra, permettait de grimper de 16 à 21 millions d'hectolitres (...) La surproduction se soldait vite par une mévente et une chute brutale des prix. Ceux-ci sont divisés par deux ou par trois en quelques années (...) »
Mais visiblement, le productivisme assassin, au nom de la « compétitivité » a toujours le vent en poupe à la Commission européenne !
Crédit photo
ADO