Sous différents impacts, et venus d’horizons divers surprenants, au nom de la « nouveauté », du désenchantement du quinquennat finissant, on assiste en ce moment à des tirs en règles contre « les partis », pour les sauveurs providentiels, les pouvoirs personnels, les institutions aléatoires et même contre les élections et le suffrage universel direct et représentatif .
L’arriération des grands médias fait 75 « une » pour le prédicateur hologramme Macron comme si on nous prenait pour un pays débile et inculte.
Certes toute la faute en revient à François Hollande, qui non content d’avoir, plus que tout autre avant lui, trahi la gauche, a crée un sentiment profond d’écoeurement, de mal être massif et partagé sur le sens de nos institutions, son dernier livre » ce qu’un président ne devrait pas dire… » étant l’apogée du cynisme et de l’hypocrisie.
François Hollande est la preuve supplémentaire, s’il en fallait une du caractère haïssable du pouvoir personnel tel qu’il a été installé, (une « exception française »), depuis le referendum de De Gaulle de 1962. Elire un « roi », lui donner tout pouvoir, relève du pire système de gouvernement. La V° république en personnalisant la politique dépolitise les personnes. Elle fait de l’élection présidentielle, le pilier d’un système où les humeurs d’un individu, l’emportent sur le sort collectif de la nation, du peuple, de la République. On se réunit à 46 millions d’électeurs une fois tous les 5 ans pour choisir non pas une politique mais la couleur de la cravate, seyante ou non, d’un seul homme : le marketing, l’intrigue, la manipulation, le « buzz » l’emportent sur toute raison, toute conscience collective, tout choix émancipé. En dépit des moyens sophistiqués et des sommes colossales mises en œuvre, ca fonctionne de façon réductrice, caricaturale, comme une sorte de société primitive qui choisirait librement de se subordonner, de se soumettre aveuglement à un tabou ou un totem magiques.
Cela crée les « écuries » présidentielles comme elles sont si bien nommées.
Cela régresse au niveau des « Cour » avec tous les arbitraires qui en découlent ou les partisans les plus habiles maraboutent, avec ou sans son accord, le monarque « élu » et décident de tout par dessus le gouvernement, le Parlement, les partis, les corps intermédiaires, les autres institutions.
L’Elysée décide de tout, ceux qui y sont cooptés ou nommés ont plus de pouvoir que les ministres, le cercle des courtisans s’impose au cercle des ministres, le gouvernement ne gouverne plus, il s’impose aux députés, qui sont réduits au rang de « godillots » sans espace, ni liberté d’action, de décision, de vote. Le Parlement est une fiction, alignée mécaniquement et à force des cris, de pressions, de sanctions sur la majorité acquise lors de l’élection du « président » puis tout se poursuit sous les ordres des lobbies : quand bien même un président élu voudrait-il lutter contre la finance, la finance s’installe à l’Elysée, et des Macron ou Jouyet en grand nombre, petits, moyens, gros, font la pluie et le beau temps. Le pouvoir hyper-concentré, de ce fait à la fois tout puissant et affaibli, échappe totalement au peuple, à la majorité, à ses aspirations, et tout naturellement tombe entre les mains des activistes des lobbies des banques, des actionnaires et milliardaires, des grands médias, en un mot de l‘oligarchie.
On l’a vu, c’est une horreur, trois ou quatre hommes et leurs zélotes ont décidé, rédigé et imposé une loi dite El Khomri, qui a cassé cent ans de code du travail, alors qu’elle n’était même pas prévue au programme, qu’aucune force sociale ne l’exigeait fortement : elle n’a été concertée et votée nulle part, par personne, par aucun parti (la majorité du PS avait même voté contre dans son congrès de Poitiers), par aucun député, par aucune institution, elle est passée par coup de force, par coup d’état dit « 49 3 » et elle s’impose à tout le pays, à tous les salariés, à tous les citoyens. 70 % de l’opinion était contre, 78 % de la jeunesse était contre, 3,5 millions de manifestants ont manifesté contre pendant six mois, 1,5 million de citoyens ont signé contre, tous les sondages, tous les débats attestaient du caractère majoritaire écrasant des opposants, rien n’y a fait, la loi maudite et scélérate a été promulguée en plein été le 8 août 2016. Il en avait été de même pour la première loi dite Macron le 9 août 2015.
Alors évidemment, ce n’est pas un hasard si devant pareille déroute des institutions de la république et de la pensée, il en ressort un accroissement des doutes, du rejet de la politique, et la recherche obscurantiste de conduites magiques arriérées.
- L’idée que le vote ne sert à rien se développe et nourrit les appels au « vote blanc » comme si en quoi que ce soit c’était une solution
- l’abstention a connu un bond en avant gigantesque puisque apparemment la différence d’un gouvernement à l’autre entre droite et gauche est si peu sensible, « à quoi ça sert, s’ils sont tous pareils ».
- le rejet des camps de classe, droite et gauche, est plus fort et renvoie à la confusion en laissant place encore plus à des gourous et à des prédicateurs.
- Les dits gourous, augmentent en nombre, se placent au « centre » qui n’existe pas et essaient « ni droite ni gauche », de jouer les attrape-tout, parlant au « peuple » par dessus ses classes sociales, détruisant encore davantage le sens des choix politiques collectifs réels à faire.
- La démonétisation des partis s’accroit, de tous les partis, au profit de « mouvements » de « rassemblements » de soumis ou non-soumis
- Il surgit même des solutions encore plus archaïques, relevant de Cro-Magnon comme le « tirage au sort » dernier mode magique superstitieuse qui apparait de ci de la.
- Il y en a même qui vont a contrario du bon sens et proposent encore plus d’augmenter le pouvoir du président et de diminuer le nombre de députés.
- Et d’autres qui demandent le droit de révocation permanent empêchant toute action concrète des gouvernants.
- Ou la multiplication de referendums dits d’initiative populaire.
En fait, selon moi nos sociétés ont besoin de devenir plus informées, plus éduquées, plus émancipées, plus conscientes et de faire des choix collectifs, pas de régresser sous l’appel du hasard de tirages au sort et de ses éventuelles facéties.
Selon moi, le clivage droite-gauche n’a jamais été aussi décisif, il est celui entre les deux classes sociales fondamentales, le patronat et le salariat. Ce sont deux camps irréductiblement opposés, supérieurement même au prétendu « camp national ». Même si hélas les partis traditionnels existants ne représentent ces classes que de façon très déformée.
Selon moi, les partis sont discrédités non pas parce qu’ils sont des partis mais parce qu’ils ont été pris en main par des appareils claniques et corrompus loin de leurs militants, de leurs électeurs, de leur base sociale naturelle. Les partis sont, sinon, la forme organisée humaine la plus libre, la plus élevée, la plus naturelle, et le plus consciente, irremplaçable. Sans parti pas de droits, pas de progrès, pas de réforme, pas de révolution. Défendons les droits à constituer et à faire le mieux vivre possible, avec de bons statuts précis, le droit de tendance, les partis seront ainsi comme la prunelle de nos yeux. Qui s’en prend aux partis s’en prend à la démocratie et à l’humanité.
Ce n’est pas les partis qui sont en cause : selon moi, la démocratie doit être poussée jusqu’au bout et non pas muselée, limitée, matée. Les partis doivent développer en leur sein une démocratie scrupuleuse, des statuts vigilants permettant à tous leurs membres d’exprimer et défendre leurs opinions, et de les faire valoir.
Sans démocratie, pas de réforme valable pas de révolution sociale.
Sans démocratie, pas de parti de gauche authentique.
Sans démocratie, pas de socialisme.
La démocratie n’est pas une technique ni un supplément d’âme, c’est une méthode essentielle, c’est un droit et un ensemble de droits, c’est un moyen permanent d’action, elle conditionne le parti, le syndicat, le pouvoir quel qu’il soit, c’est une méthode d’action, une pédagogie et une garantie essentielle, une protection, une surveillance, un échange. Il faut qu’elle soit méticuleuse, définie jusque dans ses détails : “ La procédure est sœur jumelle de la liberté. ” La démocratie ne s’use que si l’on ne s’en sert pas. La démocratie est faite de l’attention de tous, de l’accord de tous. Être socialiste, être révolutionnaire, c’est pousser jusqu’au bout cette démocratie. C’est une praxis, une expérimentation collective qui brasse les expériences, homogénéise, intègre, développe en respectant à l’infini toutes les sensibilités. C’est la condition de toute expression authentique d’une classe, d’un peuple, de l’élaboration collective, du respect des décisions produites, du succès pratique de leur mise en œuvre de l’émancipation humaine toute entière.
Selon moi, les partis doivent être pluralistes et non pas monolithiques. Pas de sauveur suprême pas de pouvoir personnel, c’est valable dans le Parti comme au Parlement.
Je suis pour une VI° République sociale, parlementaire, laïque, féministe, écologique, internationaliste, pacifique. Et pour une Assemblée Constituante afin de la construire.
Selon moi l’élection du président au suffrage universel doit être supprimée. S’il faut une présidence, qu’elle soit élue par les assemblées aux quatre-cinquièmes des voix et qu’elle n’ait pas le pouvoir de dissolution.
C’est le gouvernement qui doit gouverner collectivement, en rendant compte devant une seule grande Assemblée nationale qui doit être élue au suffrage universel à la proportionnelle la plus poussée possible. Toutes les sensibilités doivent être ainsi représentées.
Selon moi, l’Assemblée doit être nombreuse et élargie, et non pas diminuée, pour chaque député représente un secteur restreint du territoire et des citoyens, afin d’être proche d’eux et de leur rendre des comptes. Pas de cumul de mandats, ni dans le nombre, ni dans le temps. Plafonnement des indemnités, et contrôle systématique des revenus de tous les élus. Transparence a tous les niveaux, accès aux données fondamentales sous contrôle des citoyens concernés. Procédures révocatoires rendues possibles et casiers judiciaires vierges pour tout mandat. Statut de l’élu, interdiction des pantouflages et autres reclassements corrompant. Consultations multiples des citoyens et de leurs syndicats et associations, ce qui assure une « démocratie participative »
Selon moi chaque budget distinct du pays doit être gérée par son Assemblée distincte, le budget de la nation par le Parlement national, le budget des collectivités par les collectivités ad hoc, le budget de la protection sociale par un Parlement social des syndicats élus- aussi tous les cinq ans aux caisses de protection sociale en même temps que les prud’hommes – par les assujettis.
Selon moi, on doit se féliciter (et non pas le réduire ou le supprimer) du réseau de plusieurs centaines de milliers d’élus aux municipalités, départements, régions, et dans le maximum d’institutions existantes : on multiplier les élections et non pas les diminuer c’est la meilleure façon d’associer le maximum de citoyens a la gestion du pays à tous les niveaux c’est essentiel et garant des contrôles et de la démocratie maximale.
C’est pourquoi, je suis opposé
- aux propositions d’Arnaud Montebourg, de tirer le Sénat au sort. Je suis contre le tirage au sort, et contre le Sénat et son suffrage censitaire. Je suis contre un « septennat » comme il le présente après avoir paradoxalement pourtant participé à la « C6R ». Et contre la diminution par 2 des députés, au contraire je suis plutôt pour les multiplier par 2.
- aux attaques actuelles « à la mode » de tous bords contre les partis en général : ils peuvent être transformés, dépassés, rénovés, rassemblés, mais les vilipender, les insulter, vouloir les briser est non seulement de mauvaise guerre mais dangereux, car les meilleurs des citoyens militants s’y trouvent ou s’y trouveront.
- Enfin je suis contre les sauveurs, les gourous, les conducator, qu’ils s’appellent Macron ou autres prédicateurs autoproclamés, je suis pour le collectif, la réflexion citoyenne, l’écoute des partis, des associations, des syndicats, le rassemblement, les coalitions, les fronts unitaires, un candidat commun, une plateforme commune, la parole aux salariés qui produisent les richesses et n’en reçoivent pas la part qu’il méritent. Ainsi qu’aux retraites, aux chômeurs et aux jeunes. Il faut prendre le temps et les formes de la démocratie.
- Institutionnellement le droit du travail doit être universel et non pas PME par PME. La politique et l’humanisme doivent l’emporter sur l‘économie. Le droit du travail est attaché aux besoins des humains, pas besoins des entreprises. La loi scélérate el Khomri doit être abrogée, l’état de droit républicain doit régner dans toutes les entreprises. L’égalité professionnelle et salariale femme homme doit être imposée.