mercredi 1 janvier 2014

Vœux 2014 : F.Hollande confirme être un social-libéral.

N'était-ce pas évident hier soir lors de la traditionnelle séance de vœux télévisée ? François Hollande souhaite pour 2014 ce que ses prédécesseurs à droite ont toujours défendu.
En mettant l'accent sur la baisse des charges des entreprises et la baisse des dépenses de l'état, il développe deux thématiques chères aux plus libéraux d'entre nous.

Déjà avec la loi de sécurisation de l'emploi, la majorité de "gauche" avait bien du mal à s'adapter à ce penchant libéral dans les politiques menées sur l'emploi. 
Vous en doutiez encore ? Vous vous en moquez ? François Hollande mène la même politique que celles menées sous la droite, à la différence près qu'il a financé les emplois aidés dès le début de son quinquennat.

F.Hollande nous démontre encore qu'il adhère à l'idéologie libérale qui veut que la création d'emplois dépend de la baisse des charges.
Les charges dont il est question, sont celles qui financent notre protection sociale, retraite, assurance maladie ; ainsi en se privant des recettes, il impose la baisse des dépenses, il s'impose une restriction de l'intervention de l'état.
N'est-ce pas là toute l'idéologie libérale en application sur le thème de l'emploi ? Cela ne serait pas aussi regrettable si nous ne savions par avance que ces orientations n'apportent rien en terme de création d'emplois.

Voilà donc quelques lignes jetées ce 1er Janvier 2014, après une longue absence sur ce blog. Exceptionnellement l'envie y était ce matin, surement motivé par les bonnes résolutions de début d'année. Mais je ne m'y trompe pas, pour quelqu'un de gauche comme moi qui ne se reconnait pas dans les politiques mises en oeuvre par ce président, il m'est difficile d'écrire pour continuellement critiquer.
Lorsque toute la gauche était dans l'opposition, nous pouvions critiquer la droite aux responsabilités et proposer des alternatives. Ici, le débat sur la vraie gauche en opposition à la gauche sociale-libérale ne m’intéresse pas.

Alors, je laisse cet espace connecté, et libre à moi d'y intervenir selon mes aspirations ou mes exaspérations. 
En attendant, je souhaite aux lecteurs, aux quelques blogueurs qui pourraient encore intervenir ici, tous les meilleurs vœux qu'on puisse souhaiter. Une très bonne année à tous.

samedi 21 septembre 2013

Contrat de génération, l’échec annoncé d'un coup politique

Ils sont mauvais. Droite, gauche, de tous les courants politiques, ils ne sont pas nombreux à proposer des idées, des mesures en phase, une idéologie qui rencontre les attentes, les besoins auxquels aspire l'opinion publique. Au gouvernement comme dans l'opposition, ce sont les mêmes sérénades qu'on nous propose.

Quelques exemples de l'actualité récente étayent ce constat. Aujourd'hui je veux parler de la "vraie fausse bonne idée" qu'est le contrat de génération de François Hollande.

Sur le front de l'emploi, F.Hollande insiste et répète avec insistance qu'il réussira à inverser la courbe du chômage avant la fin de l'année, ce que tout le monde souhaite. Mais quand il déclare encore dimanche dernier lors d'un JT de 20h, "On est tout prêt du but", jugeant que la mise en oeuvre de dizaines de milliers d'emplois aidés commence à porter ses fruits, ça frise le manque de réalisme, pour ne pas dire plus.

Techniquement c'est possible, mais les derniers chiffres des leviers actionnés et dont on espère qu'ils permettront la baisse escomptée, tels que ceux des emplois aidés, montrent que le compte n'y est pas[*]. L'échec est cuisant sur le contrat de génération, le gouvernement espérait voir signés100 000 contrats en un an, à peine 10 000 le sont, les contrats d'avenir sont également à la peine.

Rapidement, le dispositif est orienté vers les PME de moins de 300 salariés qui ont la possibilité d'attendre un accord de branche à la place d'accord d'entreprise.
A l'inverse, dans les grandes entreprises, où la mise en oeuvre du dialogue social est plus courante, les accords d'entreprise sur le contrat de génération sont signés, mais on préfère bien souvent les pénalités -10% d’allègement de charge sur les bas salaires, puisque il n'y a pas souvent une grande proportion de ces bas salaires dans ce type d'entreprises.

Si l'objectif de ce contrat de génération est bon, sa mise en oeuvre est ringarde. Voilà l'exemple typique du coup politique qui pourrait répondre à de vraies attentes, ici le chômage des jeunes et des seniors, mais qui ne rencontre pas le succès parce qu'il a été mal traduit dans les textes.

Ils sont mauvais.

[*] Au 2e trimestre 2013, le taux de chômage en France métropolitaine s'élève à 10,5%, en hausse de 0,1 point sur 3 mois et de +0,7 point sur 1 an.

mercredi 28 août 2013

[Retraites] Une réforme irréaliste qui pénalise les jeunes

Le premier ministre a annoncé les grandes lignes de la réforme des retraites, et la déception est grande.

Cette réforme est dans la continuité de celles menées par la droite. Sans véritables nouveautés dans le mode de financement, ce sont bien les traditionnels leviers de financement qui ont été actionnés, montant et durée de cotisations.

Sur le montant des cotisations, l'acceptation du principe faisait son chemin. C'est bien sur l'allongement de la durée de cotisation que le gouvernement butte. Comment accepter un nouvel allongement complètement en décalage avec la réalité du marché du travail, des parcours professionnels des salariés ?

La double peine - Pourquoi spéculer sur des durées de cotisations pour des salariés concernés en 2035 quand on ne sait déjà pas garantir l'emploi aujourd'hui ?
Et ce sont les jeunes déjà concernés par le chômage aujourd'hui qui devraient être pénalisés encore en fin de carrière ?

La réalité est tout autre, demander à travailler plus longuement aujourd'hui revient à demander à baisser le montant des retraites, c'est concrètement ce qui se passe déjà aujourd'hui. En France moins d'un salarié sur deux est en activité avant la retraite, l'allongement de la durée de cotisation augmente les chiffres du chômage.
Et bien sûr tout cela se traduit par des pénalités dans le calcul des pensions de retraite.

C'est nul, annoncer l’allongement de la durée de cotisation ne sert à rien, sauf à se défausser des réalités. Au vu du manque d'imagination pour repenser le mode de financement des caisses de retraites, le gouvernement aurait dû dire la vérité aux français. Qu'il faudra "espérer" travailler jusqu'à 65 ans minimum pour les jeunes avec une forte probabilité d'avoir des pensions réduites comme peau de chagrin au vu des périodes de chômage qui seront les leurs.

Avec cette nouvelle réforme, on appauvrit encore plus les futurs retraités.

On ne félicite pas Monsieur Hollande, qui clamait vouloir faire beaucoup pour les jeunes... Ils apprécieront !