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14 mai 2012

Législatives : Le dernier tract électoral de l'UMP est-il illégal ?

L'UMP en vue des législatives va distribuer un tract bleu-blanc-rouge édité à 8 millions d'exemplaires. Problème, selon le code électoral, l'appropriation des 3 couleurs est interdite sur les affiches et circulaires !

C'est le 15 mai, date de l'investiture du nouveau Président de la République que l'UMP a décidé de diffuser son tract en vue des législatives. Si sans surprise on y retrouve les « grandes réussites » de la législature :

Le pouvoir d'achat
La lutte contre le chômage
La lutte contre la délinquance
L'Immigration

Cliquer sur l'image pour lire le document dans son contexte

 


Dont les candidats de l'UMP proposent de s'occuper au cas où les français leur donneraient une majorité aux prochaines législatives. Si le slogan : « Ensemble choisissons la France » peut faire sourire, on pourra par contre légitimement s'étonner de l'utilisation d'une marée de drapeaux bleu-blanc-rouge en couverture du document !

Si l'UMP argue que : « (...) La présence des drapeaux tricolores sur ce document de quatre pages (...) et le choix du slogan se veulent une réponse, selon l'UMP, à la fête de la Bastille, le soir de l'élection de François Hollande, dimanche 6 mai, où les partisans du nouveau président avaient brandi des drapeaux français et étrangers (...) »

Cette appropriation du principal symbole national par l'UMP est assez choquante dans la mesure où elle sous entend que les autres formations et candidats seraient moins français que les siens. Mais, que ne ferait-on pas pour attirer les électeurs du parti qui fête Jeanne d'Arc le 1er mai !

Il serait toutefois bon de rappeler à l'UMP et à ses candidats qu'on ne peut pas faire n'importe quoi avec les couleurs nationales !

En effet, il suffit de lire l'article R27 du code électoral pour s'en convaincre : « Les affiches et circulaires ayant un but ou un caractère électoral qui comprennent une combinaison des trois couleurs : bleu, blanc et rouge à l'exception de la reproduction de l'emblème d'un parti ou groupement politique sont interdites »

Ce qui en clair signifie que l'UMP joue avec le feu légal en s'attribuant une marée de drapeau bleu blanc rouge pour faire campagne !




Il ne reste plus maintenant qu'à savoir si la justice sera saisie pour cette initiative du parti « des droits et  des devoirs » pour utilisation illégale des symboles de la nation. Utilisation  qui quoi qu'il arrive ne trompera personne et ne saurait éviter une défaite cuisante à l'UMP aux prochaines législatives ! 


Crédit et copyright images
UMP 

30 mars 2012

Et il est où le président qui promettait de réduire la pauvreté ?

En 2007, le Président Sarkozy déclarait intolérable que 7 millions de français vivent sous le seuil de pauvreté. En 2012, ils sont 11,2 millions ! Alors, il est où le Président qui promettait de réduire la pauvreté ?


Si le Président de 2007 qui déclarait : « (...) J'ai voulu prendre un risque : fixer un objectif de réduction de la pauvreté (...) J'ai en effet fixé au gouvernement l'objectif de réduire d'au moins un tiers en cinq ans la pauvreté dans notre pays (...) J'ai voulu nous mettre dos au mur pour rendre des comptes aux Français (...) » et ajoutait : « Je ne veux pas gérer la pauvreté, je veux la combattre » A laissé place au candidat qui fustige les assistés et des profiteurs qui ne font rien pour sortir de leur condition, il est assez peu probable qu'il s'explique dans un meeting sur le fait que de 2007 à 2012, le nombre de français touchés par la pauvreté sont passés de 7 millions à 11,2 millions !

D'où viennent ces chiffres ?

Ils proviennent du rapport de l’Observatoire National de la Pauvreté et de l'Exclusion Sociale (ONPES), qui a été publié le 29 mars 2012.

Que dit il ?

Extrait : « (...) Ce rapport souligne une lente tendance à l’augmentation de la pauvreté en France depuis 2004, qui touche en 2009 près de 8,2 millions de personnes, soit 13,5 % de la population (...) accentuation de la précarité en emploi, réévaluation partielle des minima sociaux, laissent présager une poursuite de l’augmentation de la pauvreté (...) »

La crise actuelle ne doit cependant pas être un motif pour réduire l’effort mené par la France en matière de lutte contre l’exclusion (...) Prévenir le basculement ou la persistance dans la grande pauvreté est possible (...) Dans le contexte actuel de crise économique qui perdure, le système d’observation devra être particulièrement attentif aux risques de décrochage des personnes les plus en difficulté (...) Il faudra aussi porter remède aux situations fréquentes de non-recours aux droits, indice de découragement et de repli des plus vulnérables (...) »

Si travailler suffisait pour sortir de la misère ça se saurait !

« (...) l'Onpes s'inquiète des « transitions fragiles » entre RSA socle, RSA activité et situation d'emploi autonome qui ne garantit pas pour autant une sortie de la pauvreté. « Il vaut mieux avoir un emploi pour éviter la pauvreté, mais il n'en prémunit plus autant qu'avant », souligne l'Onpes. En 2009, 6,7 % de la population en emploi est pauvre, un phénomène très marqué chez les femmes seules chargées de famille (15,5 %) (...) » indiquent Les Echos

« Je ne veux pas gérer la pauvreté, je veux la combattre »

A vous entendre rapidement, Monsieur le président, sur le résultat de cinq ans de combat contre la pauvreté !



Sources
Rapport de l'ONPES
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Urtikan.net

21 février 2012

Les français élus meilleure agence de voyage ... éléctorale par Frédéric Lefebvre ?

Frédéric Lefebvre veut convaincre les américains de venir passer leurs vacances en France. C'est l'explication de son cabinet pour justifier son troisième voyage en un mois au pays de l'oncle Sam où ... il est candidat aux législatives !

N'en déplaise aux touristes asiatiques, russes, australiens, africains ou du Golfe Persique, les seuls touristes que Frédéric Lefebvre a décidé de cajoler et séduire sont ... les américains !

Ces derniers doivent être particulièrement réticents à venir visiter notre beau pays, puisque nous dit le site Notre Temps : « (...) Le secrétaire d'Etat au Tourisme Frédéric Lefebvre se rendra de jeudi à mardi aux Etats-Unis pour promouvoir la destination France, un 3ème voyage en Amérique du Nord en un mois (...) » Il sera donc du : « 23 au 28 février, à San Francisco et Los Angeles sur les thèmes promotion de la destination France et développement et compétitivité des entreprises (...) »

Slovar vous a raconté son précédent voyage qui remonte tout de même au ... 8 février : « (... ) Vendredi 8, Frédéric Lefebvre sera à Miami afin de représenter le gouvernement français lors du premier Symposium Mondial des conseillers de commerce extérieur de la France (... ) Puis : La Floride (...) Le secrétaire d'Etat ira donc à la rencontre de cette communauté d'affaires, rassemblée à l'initiative de son cousin, Christophe Maincourt, le nouveau président de la French-American chamber of commerce of Florida (...) Samedi, c'est à New York que le secrétaire d'Etat sera attendu (...) » Sans oublier, au passage, de rencontrer les élus UMP : « (...) à l'abri des regards indiscrets (...) »

Que disent les services du ministre pour justifier une telle débauche de déplacement particulièrement ciblés ... géographiquement ?

« Ces déplacements du secrétaire d'Etat n'ont rien à voir avec les législatives (...) sa campagne n'est pas lancée", il ne parle pas des législatives lors de ses déplacements, n'a accordé aucune interview sur ce sujet (...) Les seuls rendez-vous politiques de ces déplacements sont des réunions privées avec les militants UMP locaux, comme il y en a aussi en province (...) »

Au delà du comique de dissimulation auquel se livre Frédéric Lefebvre avec la complicité du gouvernement et du Président candidat, il est assez désagréable pour les français d'avoir la franche sensation d'être pris pour des enfants en bas âge ou des demeurés.

Pour nous convaincre du contraire, il ne reste plus à notre ministre voyageur qu'à se rendre, par exemple, en Russie, en Asie ou en Océanie, pour promouvoir avec la même force, la destination France. A moins que ce travail n'ait été déjà réalisé par son collègue des transports Thierry Mariani qui y est candidat dans cette gigantesque circonscription.

Dans ce cas, il reste encore 9 autres circonscriptions remplies de pays, comme la 7 eme : « Allemagne, Albanie, Autriche, Bosnie-Herzégovine, Bulgarie, Croatie, Hongrie, ancienne République yougoslave de Macédoine, Pologne, Roumanie, Serbie-et-Monténégro, Slovénie, République tchèque » qui, nous en sommes certains, seraient ravis d'écouter les arguments de Frédéric Lefebvre, sur le potentiel touristique de la France ...


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Ministère des finances et de l'industrie

14 février 2012

Le candidat Sarkozy ira t-il vanter son bilan aux aciéries Arcelor-Mittal ?

En 2008, le Président se rendait en urgence au chevet de l'usine ArcelorMittal de Grandange pour y faire des promesses ... non tenues. En 2012 il est assez improbable qu'il renouvelle l'opération à Florange où gronde la colère !

En février 2008, Nicolas Sarkozy se rendait en Lorraine pour rassurer les salariés d'ArcelorMittal, inquiets pour leur avenir. Sur de lui, Il y prononçait le célèbre : « Gandrange comme voyage de noces, y a pas mieux ». Résultat : En février 2009, la CFDT faisait symboliquement installer une stèle en granit sur laquelle on pouvait lire : « Ici reposent les promesses de N. Sarkozy faites le 4 février 2008 à Grandange : Avec ou sans Mittal, l’Etat investira dans Grandange »

Et pourtant, c'était l'époque du travailler plus, des heures supplémentaires, de la mondialisation heureuse et du capitalisme que notre Président allait réformer. Avec les résultats exécrables que nous connaissons en termes de fermetures d'entreprises et de chômeurs.

Or, le mandat de Nicolas Sarkozy étant quasiment à son terme, selon les média, il devrait annoncer sa candidature demain vers 20H00 sur une grande chaîne de télévision propriété du témoin d'un précédent mariage et parrain de son fils Louis.

Dans les jours qui suivent ils devrait enchaîner les meetings. Sont annoncés Annecy (Haute-Savoie), puis Marseille (Bouches-du-Rhône) le point d'orgues étant la grande réunion prévue à Villepinte prévue pour le 11 mars.

Il est peu probable par contre qu'il tienne meeting près de l'usine ArcelorMittal de Florange où les salariés viennent d'apprendre que la mise en sommeil des deux hauts fourneaux lorrains sera prolongée au moins jusqu'à l'été

On ne va pas se laisser tuer en silence. On a une fenêtre d'opportunité jusqu'en mai. Après, c'est rideau, estime un des syndicalistes, pour qui les politiques doivent mouiller leur chemise comme pour le fabricant de lingerie Lejaby. En attendant : « L'intersyndicale, qui comprend la CFDT, la CGT, FO et la CFE-CGC, réunira les salariés jeudi en assemblée générale pour définir des actions dures (...) Nous ne serons pas les Grecs de la métallurgie française », a prévenu Edouard Martin de la CFDT, en annonçant une mobilisation « tous azimuts »

Une bonne occasion pour le président « qui aime les usines », « courageux et qui protège » pour adapter son programme et venir annoncer aux salariés d'ArcelorMittal de Florange la même bonne nouvelle qu' ceux de Photowatt. A savoir que leurs emplois sont sauvés.

Mais dans la mesure où il semble improbable que LVMH ou EDF se montrent intéressés, il va falloir faire preuve d'imagination, ou bien éviter de venir vanter cinq ans de bilan dans ce qui reste du bassin sidérurgique Lorrain ...

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L'Express

13 février 2012

Droite populaire et Medef : Les inspirateurs du programme du candidat Sarkozy ?

On apprend par petites touches à quoi devrait ressembler le programme du Président pas encore candidat mais qui devrait l'être cette semaine. Au menu, chasse aux émigrés et aux chômeurs et ... report de l'âge de la retraite.

Dans les salles de rédaction de tous les média de France, si on ne se pose plus la question de la candidature du Président pour un nouveau mandat, les paris sont ouverts sur le jour qu'il choisira pour officialiser celle-ci.

Par contre, depuis l'interview accordée au Figaro, on commence à connaître les inspirateurs de son futur projet.

Le JDD décrit à merveille l'influence de la droite populaire dans plusieurs thèmes. Indiquant au passage, la satisfaction de ces élus UMP, à droite de la droite parlementaire, pour qui : « on revient aux fondamentaux ! »

Donc, exit le mariage homosexuel que la droite populaire trouve dangereux, au fait qu'il pourrait faire fuir les électeurs vers le FN, réaffirmation des racines chrétiennes. Et poursuite de la chasse à de nouveaux assistés ... les chômeurs !

Sur ce dernier sujet, Lionnel Luca le spécialiste des apéros saucisson vin rouge n'a pas assez de mots exprimer sa joie, à l'idée d'un référendum qui permettrait de taper sur ces fainéants de français, qui n'ont pas d'emploi : « (...) Cela permet de dépasser les pesanteurs sociologiques du pays (...) »

Sans oublier bien entendu l'idée d'un référendum sur l’immigration.

Florilège :

« (...) En matière de droit des étrangers, donner la compétence au seul tribunal administratif comme l'avance Nicolas Sarkozy, c'est simplifier le processus de raccompagnement aux frontières d'immigrés illégaux, se réjouit Jacques Myard, député et maire de Maisons-Lafitte (Yvelines). Dans les années à venir, la gestion des flux migratoires sera un enjeu majeur de notre société et parallèlement nous assistons dans notre pays à une judiciarisation des procédures de reconduite. C'est donc du bon sens de se doter d'un outil efficace (...) »

Bon, ça c'était pour le sociétal, mais quid du programme économique ?

Les lecteurs de Slovar les Nouvelles ne seront pas surpris d'apprendre qu'après avoir fourni clés en mains, ses désidérata à l'UMP, Laurence Parisot révélera 20 propositions pour les présidentielles, qui devraient enchanter le : « pas encore candidat mais qui devrait l'être cette semaine.

Challenge, qui a pu les lire, indique que les propositions 2012 ne devraient pas contrarier le programme du futur candidat de l’UMP. En effet, on y retrouve la TVA sociale pour laquelle le Medef avait rédigé une opportune étude, un éloge des ruineux partenariats public privé et propose de rouvrir le débat pour repousser l’age légal de la retraite ...

Confirmation des intentions sociétales, économiques et sociales par le « Président courageux qui protège » dans les jours ou heures à venir ... A vous de voir si ça vous tente !

08 février 2012

Nadine Morano ou le droit à l'image réservé ... à elle même ?

Nadine Morano a semble t-il pris plaisir à attaquer Eva Joly, Ségolène Royal et François Hollande sur leur physique. C'est donc avec le même plaisir que nous rappellerons l'affaire du « double menton » de la ministre qui l'avait beaucoup moins amusée !


Nadine Morano est-elle devenue, comme la célèbre Cristina Cordula (Ma chééériiie) une spécialiste en termes de relooking et d'esthétique ? Cette nouvelle vocation qui pourra toujours lui servir lorsqu'elle quittera le gouvernement, aurait pu prêter à rire, si ses propos ne frisaient pas l'insulte.

Extraits : « Interrogée par la quotidien sur la série de France 2 « Les hommes de l’ombre », qui montre la campagne d’une femme à l’élection présidentielle, Nadine Morano explique l’importance du physique chez une femme politique. « Les images restent, alors il faut faire attention à tout, surtout quand on est une femme, scrutée du brushing aux chaussures », estime la ministre, avant de poursuivre: « Le problème d’image d’Eva Joly ne vient pas que de son accent, c’est aussi physique. On sent du coup qu’il n’y a pas de communicant derrière »

Avant de s'en prendre également à Ségolène Royal : Ségolène Royal qui, « contrairement » à Joly, « en 2007, est allée jusqu’à la médecine esthétique et la correction dentaire » et à François Hollande : « (…) On est dans la construction d’un personnage par des communicants. Je fais un régime, je change de lunettes, je fais attention à me contenir à tout instant… Mais l’image se fissure toujours à un moment »

Au delà du mépris que mérite ces propos, on rappellera que si madame Morano aime donner des leçons d'esthétisme, il en est tout autrement ... lorsqu'elle est la cible de moqueries sur son comportement ou de « mise en cause » de son physique.

En effet, contrairement à Eva Joly, Ségolène Royal ou François Hollande, elle n'accepte pas sa marionnette aux Guignols de l'Info : « Hier soir, moment de repos je regarde Les Guignols de l’info. L’horreur ma marionnette. Je comprends pourquoi ma famille ne regarde plus. Quand même, ces gens-là oublient que nous avons des enfants… La caricature n’est pas l’invention d’une créature ! la vulgarité tue la dérision et assassine l’humour, s’est elle plainte. Les Guignols sont cachés pour mieux distiller leur médiocrité »

Etonnant manque d'humour pour quelqu'un qui aime brocarder les autres, non ?

De même, alors que Eva Joly, Ségolène Royal ou François Hollande n'ont jamais fait de scandale au sujet d'une de leurs photos parue dans la presse, notre amie Nadine, elle, n'a pas ce genre de scrupule, surtout lorsqu'il s'agit de protéger son physique !

En janvier 2011, notre ministre s'emportait violemment contre un journaliste photographe de l'Est Républicain lors d'une réunion publique à Pont-à-Mousson.

Quelle est était la cause ?

Une des photos prise précédement par le journaliste n'était pas au goût de notre ministre, spécialiste du relooking. Elle faisait apparaître selon elle un double menton. « Nadine Morano hausse le ton contre un photographe et finit par lui interdire de se servir de son appareil (...) J'exerce mon droit à l'image. Plus jamais vous ne me prendrez en photo, c'est fini »



Comme quoi, il est toujours plus amusant de donner des leçons aux autres que de gérer son incapacité à accepter son propre physique. A bon entendeur ...



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L'Express
Telestar

03 février 2012

Sernam : Une nationalisation à peine déguisée, mais ... opportune ?

Après le sauvetage « miraculeux » de l'usine Lejaby, le gouvernement va devoir trouver rapidement une solution pour la Sernam qui emploie 1 600 salariés. Le candidat préféré du gouvernement pour la reprise serait la SNCF dont la Sernam était une filiale ... avant sa privatisation en 2005.

Nicolas Sarkozy grand amateur de privatisations, comme celle de GDF, décidera t-il de procéder à une renationalisation ? C'est ce qu'on est droit de se poser, en apprenant que l'état souhaiterait que la SNCF, qui avait vendu sa filiale le Sernam en 2005, au fonds d'investissement Butler Capital, en redevienne le principal actionnaire.

Il faut dire qu'entre temps, contrairement à l'article élogieux rédigé en 2007 par Le Figaro, les nouveaux actionnaires n'ont pas fait de miracle et que l'entreprise vient d'être placée en redressement judiciaire !

Eh oui, la situation économique a changé et le Président et son gouvernement sont confrontés à deux problèmes : l'accélération des mises en redressement judiciaire et des plans sociaux et la proximité des élections présidentielles. Or, nul ne peut contester que les électeurs seront particulièrement attentifs au taux de chômage lors des prochaines élections.

Jean-Christophe Féraud, du service économie de «Libération» nous donne pour mémoire les récents cas les plus médiatisés : 5 000 suppressions de postes annoncés chez PSA pour 2012, 800 chez Areva, la faillite de SeaFrance (800 emplois), celle de Lejaby et de Petroplus, ... Ce à il faut ajouter ... le dossier Sernam !

Et la Sernam, avec tout le respect du aux 98 ouvrières de Lejaby, c'est une toute autre dimension. En effet, le groupe emploie 1 600 salariés, mais avec les sous-traitants, ce sont 3 000 emplois au total qui pourraient être menacés par une faillite explique un syndicaliste interrogé par Libération

Panique à bord du bateau gouvernemental et mobilisation de pas moins de quatre ministres François Baroin (Economie), Xavier Bertrand (Travail), Eric Besson (Industrie) et Thierry Mariani (Transports) pour trouver une solution avant l'échéance fatidique de la présidentielle. Et dans la mesure ou Bernard Arnault n'envisage pas de reconvertir 1600 personnes dans l'industrie du luxe, c'est tout naturellement vers un des opérateurs publics, à savoir la SNCF que les yeux gouvernementaux se sont tournés.

Geodis, filiale de la SNCF a miraculeusement manifesté dès lundi son intérêt : « Nous allons nous inscrire dans la perspective du redressement judiciaire et faire des propositions » , a annoncé son directeur général Pierre Blayau (accésoirement ancien PDG et liquidateur de Moulinex)

Ce qui est autant étonnant qu'amusant, c'est que la Sernam a été créé par la SNCF en 1970 pour gérer le transport des colis et des bagages, en France et à l'étranger. Et privatisée en 2005 par le gouvernement Villepin dans lequel on trouvait, entre autre, Nicolas Sarkozy, François Baroin et Xavier Bertrand.

Ce sont donc eux qui vont devoir essayer d'arbitrer entre l'offre du groupe Caravelle, spécialisé dans la reprise d'entreprises en difficulté (et qui a déja mis la main sur deux autres entreprises de transport moribondes) et Geodis, branche de la SNCF.

Ajoutons à celà, nous dit l'Expansion que Pierre Blayau : « Dans une interview à L'officiel des transporteurs, en mars (...) avait pourtant déclaré qu'en aucune manière Geodis ne rachèterait Sernam » Et ajoute : « Il semble toutefois que l'intérêt de Geodis pour Sernam réponde plutôt à un souhait du gouvernement qui, dans une période stratégique, tient à sauvegarder des emplois non délocalisables »

Après tout, direz-vous si cette opération de nationalisation à peine déguisée permets aux salariés de conserver leur emploi, pourquoi pas ? Il faut savoir de temps en temps manger son chapeau et reconnaître que le marché et la concurrence peuvent être parfois être les pires ennemis de l'emploi.

Nous espérons que cette nouvelle « opération commando » du gouvernement aboutira et qu'elle pourra rassurer les salariés. Mais, rappelons que le Sernam a été privatisé sur décision de la Commission européenne. On donc peut imaginer aisément, la réaction de la même Commission, dans le cas où une filiale de la SNCF reprendrait le contrôle de la Sernam. D'autant que compte tenu de sa grave situation financière, la SNCF devrait réinjecter des fonds, ce qui sera immédiatement condamné par la Commission Européenne.

Verra t-on dans les jours qui viennent plusieurs ministres faire l'aller et retour entre Paris et Bruxelles pour infléchir les membres de la Commission et essayer de gagner quelques précieux mois entre le rachat et une intervention de la Commission européenne ?

C'est assez probable et ça éviterait au Président et à son gouvernement de trouver un peu de temps avant d'être obligé d'expliquer aux 1600 salariés qu'ils sont victimes de l'incohérence du dogme européen sur la concurrence !

Affaire à suivre ...


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Passion Trains

31 janvier 2012

François Fillon et Xavier Bertrand : Parler plus pour ... embrouiller plus ?

Xavier Bertrand reçoit aujourd'hui les syndicats pour évoquer avec eux les accords compétitivité-emploi. Quel intérêt, puisque pour cause d'agenda électoral, le texte ne verra pas le jour avant la présidentielle ?

Xavier Bertrand est vraiment un type extraordinaire. Ce matin sur RTL : « (...) Interrogé sur les accords compétitivité-emploi, M. Bertrand a assuré que c'est une bonne idée qui permet d'adapter dans les entreprises le droit du travail avec des garanties, à la souplesse et à la réalité de l'activité de l'entreprise (...) »

Ajoutant sans la moindre vergogne : « (...) Il y a deux verrous: la loi et l'accord majoritaire dans l'entreprise. Cela fait de sacrés garanties pour les salariés, cela engagera le processus qui est une logique protectrice des salariés (...) »

Peut-on appeler garanties le fait d'accepter une modification unilatérale de son contrat de travail qui va donner lieu à une baisse de salaire sans aucune garantie d'un simple retour à la normale dans le cas ou l'entreprise fait des bénéfices ? A vous de juger !

Alors, parler plus pour embrouiller plus ? Certainement puisque les accords compétitivité-emploi vantés par le Président et son ministre du travail, n'ont ... aucune chance de voir le jour, dans la mesure où, nous explique Le Figaro : « (...) le texte « ne serait pas soumis au Parlement », a reconnu le premier ministre. Les accords compétitivité-emploi ne verront donc pas le jour avant la fin du quinquennat (...) »

Le même Premier Ministre qui lançait le 30 janvier : « (...) Nous pourrions nous en contenter et renvoyer à l'après-campagne les mesures supplémentaires mais la violence de la crise, les engagements que nous avons collectivement pris au sein de la zone euro, la dégradation de la situation économique rendent impossible l'idée d'une pause dans la mise en oeuvre des réformes (...) »

Ce qui signifie également que la lettre que François Fillon doit : « (...) écrire aux partenaires sociaux « pour leur demander de négocier dans les deux mois qui viennent » sur les accords dits « compétitivité-emploi » est une imposture médiatique !

Ce qui devrait provisoirement rassurer les salariés, à qui on annonçait déjà la possibilité de les faire travailler au delà de 35H00 ... gratuitement !

Néanmoins, nos ministres ne s'arrêtent pas en si bon chemin puisque ce matin, Xavier Bertrand se félicitait du «succès instantané » des recrutements de jeunes (jusqu'à 26 ans) dans les petites entreprises ( 0 % de charges). Prouvant clairement qu'on se moque des français ou qu'on les prend pour des enfants en bas âge !

Donc, à défaut de pouvoir faire « travailler plus et gagner moins», les salariés ou de faire passer la moindre réforme, avant la présidentielle, le gouvernement a décidé de : « Parler plus pour embrouiller plus » les électeurs !

Le chef d'oeuvre du premier ministre restant : « (... ) les Français se priveront de mesures extrêmement efficaces pour la compétitivité de l'économie si la gauche l'emporte lors des élections (...) »

Ce qui ne devrait probablement pas angoisser des français, las de ce gouvernement, qui prendront sans nul doute, le risque de refuser les « mesures extrêmement efficaces », suggérée par le Président et ses ministres ... dans 82 jours !


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Le JDD

30 janvier 2012

L'Elysée et l'UMP filiales des organisations patronales ?

Si les organisations patronales se réjouissent des annonces de Nicolas Sarkozy sur les futurs accords compétitivité-emploi, elles ne pavoisent pas encore, puisqu'un échec du Président et de sa majorité ruinerait leurs espoirs et ceux de leurs actionnaires !

Comme nous vous l'expliquions hier les propos du Président et de son premier ministre sont une transposition de type copié/collé des demandes des organisations patronales, notamment de l'UIMM. Elles s'appuient sur un raisonnement très simple : Transformer la rémunération des salariés en variable d'ajustement de l'activité économique !

Afin d'y parvenir, il est nécessaire de priver ces salariés du droit de s'opposer à une modification unilatérale de leur contrat de travail ! Les organisations patronales n'ayant pas ce pouvoir, elles ont mandaté le Président, son gouvernement et sa majorité.

Ainsi, on a pu entendre Nicolas Sarkozy indiquer que François Fillon allait : « (...) écrire aux partenaires sociaux « pour leur demander de négocier dans les deux mois qui viennent » sur les accords dits « compétitivité-emploi »

Dans la mesure où la CGT et FO y sont totalement opposés et que la CFDT a annoncé qu'elle refusera : « (...) une mesure décidée unilatéralement et précipitamment (...) » Il est clair qu'aucun accord ne peut être trouvé rapidement, au grand dam des organisations patronales.

Alors direz-vous, projet mort et enterré ?

Certainement pas, puisque les organisations peuvent compter sur l'Elysée, le gouvernement et l'UMP pour les aider à obtenir satisfaction. En effet, Nicolas Sarkozy conscient de l'opposition des syndicats de salariés a annoncé lors de son intervention qu'en cas de : « blocage idéologique » des partenaires sociaux, un texte sera présenté au Parlement pour « gérer la période transitoire » avant qu'un accord ne se trouve.

Blocage idéologique qui ne pourrait vous vous en doutez bien provenir des organisations patronales puisqu'elles ont déjà annoncé la couleur sur leurs sites Web.

Medef : « (...) La perspective d'accords d'entreprise "compétitivité-emploi" permettra de faire face avec souplesse et dans le dialogue social à toutes les évolutions de conjonctures. Le Medef se tient prêt à ouvrir immédiatement une négociation avec les organisations syndicales sur le sujet afin de définir le cadre de tels accords (...) »

CGPME : « (...) la CGPME se tient prête à participer à la prochaine négociation interprofessionnelle sur la définition des accords cadres compétitivité-emploi. Elle fera valoir, à cette occasion, la nécessité de mettre en place les conditions de leur application pour qu'ils ne soient pas, dans la pratique, réservés aux seules grandes entreprises mais adaptés à la réalité des PME (...) » Communiqué

Sanction pour les salariés ?

De fait, expliquent Les Echos : « (...) les accords pourront moduler le temps de travail à la baisse, pour préserver l'emploi en réduisant la masse salariale, mais aussi à la hausse, en imposant de travailler plus de 35 heures sans revalorisation salariale (...) »

Les salariés qui seront content d'apprendre que contrairement à la cogestion à l'allemande, les organisations patronales françaises ne semblent pas vouloir s'engager comme leur homologues d'outre Rhin sur une : (...) garantie d'emploi qui peut courir jusqu'à quatre ou cinq ans (...) ni d'ailleurs sur un retour à de meilleurs salaires en cas de meilleure santé des entreprises !

Ce qui en résumé revient à faire payer la crise par ceux qui n'en sont pas responsables ! Et permettre aux actionnaires de voir leurs revenus maintenus

Le pire dans cette affaire, c'est qu'on oublie totalement de l'Elysée à L'UMP en passant par les organisations patronales de parler d'une implication directe pour les salariés : Que se passera t-il, lorsqu'un salarié dont le prêt immobilier ou à la consommation ont été été calculés sur la base ou en fonction de ses revenus, verra sa rémunération baisser de 20% ou plus ?

Eh bien, ils se débrouilleront avec leurs banques, quitte à hypothéquer ou mettre en vente leurs biens. L'essentiel n'est-il pas de permettre aux entreprises de continuer à bien rémunérer leurs actionnaires ?


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Le Figaro

29 janvier 2012

Travailler plus et gagner moins : Le nouveau slogan de « Sarkozy 2012 » ?

Ceux qui se lèvent tôt et avaient été séduits en 2007, par le travailler plus pour gagner plus, vont découvrir à leurs dépends qu'il vont bien travailler plus ... mais gagner moins. Du moins au cas où ils feraient confiance au président ... pas encore candidat !

Comme aurait dit Coluche, c'est l'histoire d'un mec qui après avoir expliqué aux salariés que les 35H00 les ont appauvris, va leur expliquer qu'ils pourraient travailler 37 ou 39 H00 payées 35 !

Traduction de Xavier Bertrand : sortir de l'esprit des 35 heures, sans faire payer à nouveau la facture aux ouvriers et aux salariés !

Traduction de l'Express : Il pourrait s'agir, dans les entreprises en difficulté, de mettre en place des mécanismes de baisse des salaires pour éviter les licenciements. Le temps de travail pourrait également dépasser les 35 heures hebdomadaires sans augmenter le salaire

Mais d'où vient cette idée saugrenue ?

Eh bien tout simplement de l'UIMM, premier contributeur au budget du Medef !

L'UIMM qui a ni plus ni moins rédigé pour le gouvernement ses préconisations dans : Le «Manifeste pour l'industrie» dont Slovar vous parlait en mai 2011.

A l'époque dans un document préparatoire, on pouvait lire : « (...) donner plus de marges de négociation aux partenaires sociaux dans l'entreprise, en permettant via un accord collectif d'«ajuster temporairement la durée du travail et les rémunérations des salariés, à la hausse comme à la baisse, en fonction de la conjoncture». Bref, pouvoir augmenter salaires et temps de travail quand l'entreprise fait face à une hausse temporaire de ses commandes… et les baisser en période de vaches maigres (...) »

A comparer avec les accords compétitivité-emploi dont devrait nous entretenir le Président ce soir et dont François Fillon faisait il y a peu la publicité aux députés UMP. Xavier Bertrand de son côté lançait publiquement : « (...) quand ça ne va pas bien [pour l'entreprise], on peut adapter le temps de travail, s'il y a une garantie pour l'emploi, et travailler par exemple 30 heures seulement, pas forcément payées 30 heures (...) »

Ce qui est expliqué par Jean-François Copé de la façon suivante : « La mondialisation oblige la France à plus de compétitivité, à plus d’innovation, à plus de solidarité, à plus de discipline budgétaire, à plus de réactivité internationale, et tout cela exige du courage, de la clairvoyance et de la fierté nationale (...) »

Nul doute que les salariés apprécieront le « courage » de ... dupliquer les demandes des organisations patronales ! Et d'apprendre par la même occasion que « président courageux qui protège » a d'ores et déjà choisit ceux qu'il souhaitait protéger en cas de deuxième mandat !


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Le Post

26 janvier 2012

Ne vous en déplaise Monsieur Bertrand : Oui à la retraite à 60 ans !

Xavier Bertrand s'oppose de façon virulente à l'engagement de François Hollande de ramener l'âge légal de la retraite à 60 ans à taux plein. On pourrait lui rappeler que plus de 800.000 chômeurs seniors sont toujours en attente des promesses du gouvernement !

Il y a quelques heures lors de la présentation de son programme, François Hollande a déclaré : « Je ferai en sorte que tous ceux qui ont 60 ans et qui auront cotisé la totalité de leurs annuités retrouvent le droit de partir à la retraite à taux plein à cet âge-là : ce principe sera mis en œuvre immédiatement (...) »

Démagogie, faute de gestion, ruine du système hurleront dans les heures qui viennent ministres et parlementaires de l'UMP, qui se feront plus discrets sur ... les derniers chiffres du chômage et tout particulièrement ceux qui concernent ... les seniors privés d'emploi !

Seniors qui sont aujourd'hui plus de 835.000 sans emploi et à qui le gouvernement et l'UMP ont supprimé

La dispense de recherche d'emploi,
L'Allocation équivalent retraite (remplacée par la restrictive Allocation transitoire de solidarité)
Et qui restent en tête des ruptures conventionnelles !

Le tout étant parfaitement résumé par Gaby Bonnand, le président de l'Unedic : « Le nombre de chômeurs de plus de 50 ans est en effet en forte hausse (+16 % sur un an). Les entreprises licencient ou parviennent à se séparer par d'autres moyens des salariés les plus âgés qui n'ont pas toujours eu, dans leur carrière, les formations qui leur aurait permis de rebondir. Par ailleurs, les employeurs conservent de fortes réticences à embaucher des personnes de plus de 50 ans. D'un côté donc on licencie les seniors sans qualification; de l'autre, les entreprises ne recrutent plus après un certain âge (...) »

On est bien loin, aujourd'hui des propos enflammés de Laurent Wauquiez qui déclarait en 2010 : « (...) Notre mobilisation a déjà payé et nous sommes en train de récolter les fruits de nos efforts (...) Jamais le taux d'emploi des seniors n'avait autant progressé en France, surtout en temps de crise. L'accélération s'est produite au troisième trimestre 2009 au moment où nous enclenchions notre plan d'emploi des seniors (...) »

Tout comme ceux d'une Laurence Parisot qui clamait son enthousiasme devant l'idée de François Fillon de repousser l'âge légal de la retraite à 67 ans, ajoutait : « quand on aura 67 ans en 2030, on sera dans un état de santé, un état physique comparable à 62 ans aujourd’hui » et que c'était : « une excellente idée et une bonne réponse à la crise actuelle (...) » oubliant au passage les engagements pris en 2008 et en 2009 par le Medef

Alors, qu'est ce qui est préférable : Permettre à des salariés ayant leur nombre d'années de cotisations de partir à 60 ans ou les faire galérer inutilement jusqu'à 62 ?

Même si certains pourront reprocher le maintien par François Hollande de 41 années de cotisations, n'oublions pas que : « (...) depuis la réforme du gouvernement de novembre 2010, il faut, pour bénéficier d’une retraite à taux plein, avoir cotisé 41 ans pour pouvoir partir à 60 ans et 8 mois quand on est né en 1952 et 41,5 ans pour pouvoir partir à 62 ans quand on est né en 1955 et après (...) et que si on ne dispose pas de ces annuités il faut continuer à travailler jusqu’à un âge maximum de 67 ans, qui a été repoussé de deux ans par la réforme du gouvernement » - Ouest France

D'autant que le candidat socialiste ne ferme pas la porte à la prise en compte de la pénibilité qui a été purement et simplement massacrée par Eric Woerth.

Ce qui ne devrait pas empêcher l'UMP de promettre aux français le feu du ciel au cas où François Hollande serait élu Président de la République. Français beau joueurs qui laisseront toutefois encore 87 jours au Président, à Xavier Bertrand et aux parlementaires UMP pour leur prouver qu'on peut sans difficulté travailler plus longtemps !


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France Soir

25 janvier 2012

Accords compétitivité-emploi : L'envers du décor du « chantage à l'emploi » !

La TVA sociale que le président essayera de nous vendre dimanche soir, n'est en fait qu'un écran de fumée destiné à masquer les accords-compétitivité-emploi qui vont modifier en profondeur le code du travail au seul profit des entreprises !


Comme vous avez du le remarquer, le dernier élément de langage du gouvernement et de l'UMP, pour faire oublier les chiffres cauchemardesques du chômage est : Restaurer notre compétitivité ! Problème pour les salariés, ils vont le payer lourdement !

Que les salariés ne s'y trompent pas ! La discrétion du gouvernement et l'UMP sur le fonctionnement des accords compétitivité-emploi, est volontaire. En effet, expliquer clairement à quelques semaines de la présidentielle et des législatives que : « (...) cette mesure doit permettre aux entreprises de négocier le temps de travail des salariés en fonction de l'activité du moment (...) En échange d'une garantie de maintien des emplois (...) »

Après négociation avec les représentants des salariés : « (...) trois décisions peuvent être prises : soit augmenter le temps de travail en gardant le même salaire, soit maintenir le temps de travail en baissant le salaire, soit baisser à la fois le temps de travail et le salaire (...) » est assez suicidaire électoralement !

En résumé, le président, le gouvernement et l'UMP vous proposent de : travailler plus ou moins sans toutefois jamais gagner plus !

Belle escroquerie direz-vous ? Et vous aurez raison ! D'autant qu'il existe une face cachée que détaillent 3 avocats en droit social interrogés par L'Express. Ils sont unanimes : Cette mesure suppose de modifier le code du travail en profondeur.

Nous vous conseillons vivement la lecture intégrale et édifiante de l'article de L'Express, dont vous donnons ci-dessous quelques extraits.

« (...) Aujourd'hui encore, l'article L.1222-7 du code du travail autorise la diminution du nombre d'heures dans le cadre d'un accord de réduction de la durée du travail sans que cela ne soit une modification du contrat de travail (...) La seule différence de taille (...) c'est qu'il n'y a pas de baisse de salaire (...) »

« (...) Aujourd'hui le socle contractuel est défini par la loi et la jurisprudence (rémunération, horaires de travail,...). Toute modification contractuelle suppose l'accord du salarié (...) L'idée serait donc de rendre sa force obligatoire aux conventions collectives et aux accords d'entreprise (...) Ils s'imposeraient ainsi aux contrats de travail (...) »

« (...) il faudra fixer avec précision les contreparties possibles : pour les salariés d'une part (maintien de l'emploi ? des contrats de travail ?) (...) Il faudra aussi s'interroger sur le système de surveillance mis en place car le vrai problème est là (...) il faudra des garde-fous, notamment pour savoir jusqu'où il sera possible de baisser les salaires (...) » Et surtout : « (...) à quel niveau pourront être signés ces accords : celui de la branche, de l'entreprise ? (...) »

Mais il y a encore plus grave à notre sens. Il s'agit de la possible requalification du motif de licenciement, en cas de refus d'un salarié de voir modifier son contrat de travail : « (...) Aujourd'hui lorsqu'un salarié refuse une telle modification de son contrat de travail, il s'agit d'un licenciement économique. Ce n'est pas le refus du salarié qui est la cause du licenciement mais le motif de la modification proposée. Il pourrait être décidé que dans ce cas il ne s'agit plus d'un motif économique mais un motif personnel (...) »

En résumé le président, le gouvernement et l'UMP vous proposent de : travailler plus ou moins sans toutefois jamais gagner plus, sans réelles garanties !

Ce qui signifie que l'aventure subie par les salariés de Continental à Clairoix (Oise), dont le site a été fermé en 2010, malgré un accord fin 2007, pourrait devenir une hypothèse courante si les accords compétitivité-emploi étaient généralisés. Car comme le dit avec amertume le secrétaire national de la CGT, Maurad Rabhi : « ces accords n'ont jamais empêché une usine de fermer »

Alors séduits par cette version de la compétitivité qui sachez le, n'est en réalité ... qu'une commande passée au gouvernement par l'UIMM, et le Medef ? En tous cas, c'est bien ce qui pourrait arriver aux salariés au cas ou « le président courageux qui protège » était réélu ! Maintenant, c'est vous qui voyez ...

20 janvier 2012

Le chômage sera l'arbitre de l'élection présidentielle !

Selon Henri Guaino, Nicolas Sarkozy « n'a jamais baissé les bras » contre le chômage. Néanmoins, en 2012, la France devrait compter, selon l'Unedic, plus 3 millions demandeurs d'emplois sans aucune activité.

Soit Henri Guaino est inconscient, soit il a beaucoup d'humour. En effet, comment déclarer : que le Président « n'a jamais baissé les bras » contre le chômage alors même que l'Unedic vient de publier ses projections pour 2012 : « La France devrait ainsi franchir le cap des 3 millions demandeurs d'emplois sans aucune activité (4,4 millions en incluant ceux qui ont une activité réduite) »

Et le même Guaino d'accuser la crise mondiale : « (...) il s'est passé quelque chose depuis 2007, la plus grande crise financière puis économique depuis la seconde guerre mondiale (...) »

On aura quand même soin de rappeler qu'en juillet 2007 : « La France comptait officiellement 2 415 000 chômeurs, soit 8,1 % de la population active (...) Sur ce total, 1,9 million était en catégorie 1 ( devenue depuis la réforme de 2008 la catégorie A ) et n'exerçait aucune activité (...) »

Ce qui n'a pas empêché Henri Guaino d'affirmer : « On n'a jamais tout essayé. C'est bien pour cela qu'il y a eu un sommet social, c'est bien pour cela qu'il y a encore des mesures à prendre et si cela ne marche pas, il faudra en prendre d'autres »

Dans l'immédiat, ce sont 430 millions d'euros de crédits que l'Etat a annoncé vouloir redéployer pour financer quelques mesures d'urgence, dont 150 millions d’euros consacrés à la formation des chômeurs « très éloignés de l'emploi »

A comparer avec le solde « recettes–dépenses » de l'Unedic qui selon ses propres prévisions atteindrait : -4,3 milliards d’euros en 2012 !

Unedic qui précise sur son site : « Pour 2012 la prévision d’équilibre financier se base sur le Consensus des économistes de janvier 2012 qui anticipe une croissance nulle en 2012. L’emploi affilié diminuerait de 123 300 postes, en lien avec la récession attendue au premier trimestre. En 2012, la hausse du nombre de chômeurs indemnisés par l’Assurance chômage serait supérieure à celle de 2011 (+140 500 chômeurs indemnisés). Cette situation du marché du travail accentuerait les dépenses et ralentiraient les recettes du régime d’Assurance chômage (...) »

Avouons qu'on est bien loin de la toute petite embellie d'avril 2011 où Xavier Bertrand annonçait s'être fixé une obligation de résultats en matière de lutte contre le chômage. Ajoutant à l'époque que : Nicolas Sarkozy sera avant tout jugé sur cet indicateur en 2012.

Alors, que compte faire notre président face à des résultats dont son gouvernement et lui même portent malgré tout la responsabilité ?

Et bien, dans un premier temps il a retrouvé les accents du candidat de 2007 pour fustiger : le système actuel « totalement défaillant » de formation des chômeurs. En outre : « Il souhaite une réforme systémique » et fixe un objectif : « (...) que chaque chômeur ait une formation » et « l'obligation, à l'issue, d'accepter l'offre d'emploi qui lui est proposée » Que n'avons nous élu cet homme ? On en rirait, si ce n'était pas si grave !

Celà va t-il remettre en cause, à court terme, tout ou partie de l'indemnisation des chômeurs ?

Normalement, la convention d'assurance-chômage en vigueur actuellement n'arrivant à son terme qu'à la fin de 2013, il n'est pas question de revoir ce calendrier. Ce qui est au moins une garantie de deux ans pour les chômeurs.

En ce qui concerne le financement, selon Gaby Bonnand, président de l'Unédic (CFDT) qui cèdera sa place en février à Geoffroy Roux de Bézieux, l'actuel vice-président (Medef) de l'Unedic : « (...) Ce n'est pas la première fois que l'Unédic va connaître un tel niveau d'endettement (...) » Mais ce qui est alarmant : « (...) c'est la situation de l'emploi et la prévision de croissance de 0% (...) »

Or, face à une telle situation, force est de constater que les mesures lancées par Nicolas Sarkozy à l'issue du sommet social sont totalement sous dimensionnées. Notamment la suppression, pendant 6 mois, des cotisations sociales pour l'embauche des jeunes de moins de 26 ans dans les très petites entreprises (TPE) qui aura surtout pour effet de bloquer l'embauche des toutes autres catégories d'âge.

Il est clair que cette fois-ci le « travailler plus et mieux » de l'UMP que devrait certainement reprendre le Président ( qui devrait être candidat ), ne suffira pas à calmer des français lassés de voir qu'on essaye une fois de plus de leur vendre un slogan au lieu de solutions !

15 janvier 2012

L'UMP envisagerait-elle de supprimer la 5 eme semaine de vacances ?

Le retour à 4 semaines de congés fait-il partie du programme de l'UMP ? C'est ce qu'on est en droit de penser après les dernières déclarations de Luc Chatel sur radio J

Luc Chatel a t-il involontairement lâché une idée, que l'UMP garderait sous le coude, mais qui serait applicable en cas de victoire à la présidentielle et aux législatives ? on peut légitimement se le demander, après avoir pris connaissance de l'interview accordée à Radio J

Si le ministre a expliqué sans rire, mais sans convaincre que, si : « les déficits avaient explosé quand Nicolas Sarkozy était ministre du Budget entre 1993 et 1995, c'est parce c’était la première fois depuis 1945 qu’il y avait une récession dans notre pays » Il a soigneusement évité de parler de la sortie du livre « Un quinquennat à 500 milliards » qui met en évidence la facture du sarkozysme.

Non, pour Luc Chatel, il ne peut y avoir qu'un seul responsable de la situation actuelle : Les socialistes !

« À chaque fois que les socialistes ont été aux responsabilités, on a eu une fuite en avant budgétaire et on a fait reposer sur la génération future les avantages sociaux de la génération précédente » avant d'ajouter que la perte du AAA : « ce n’est pas la sanction de la politique de Nicolas Sarkozy, c’est le résultat de 30 ans de fuite en avant budgétaire, d’incurie budgétaire »

Ben voyons !

Le petit défaut de la démonstration de Luc Chatel, c'est que si une période 30 ans est nécessaire pour englober l'année 1981, elle inclut également les gouvernement Balladur, Raffarin et Villepin, soutenus alors par Luc Chatel, et qui pourtant, nous ont montré leur savoir faire en termes : « d’incurie budgétaire »

On pourra s'étonner d'ailleurs que Luc Chatel, Secrétaire d'État chargé de la Consommation et du Tourisme puis de l'Industrie, de 2007 à 2009, n'ait jamais condamné publiquement, la fuite en avant budgétaire ... de Jacques Chrirac et de ses premiers ministres de droite.

Peu importe. Lancé dans sa diatribe partisane, Luc Chatel a ensuite fustigé les erreurs des socialistes qui seraient selon lui totalement responsables des déboires du pays : la retraite à 60 ans, les 35H00 et ... la cinquième semaine de congés payé !

Les socialistes auraient : « fait payer à crédit les cinquièmes semaines de congés payés, la retraite à 60 ans, tout comme les 35 heures »

Dans la mesure où le sommet social du 18 janvier, dont on connaît les grandes lignes : Organisation du chômage partiel, légalisation du chantage à l'emploi, TVA sociale, approche à grand pas. Et que le slogan phare de l'UMP est « travailler plus et mieux ». Nul besoin d'être grand clerc, pour comprendre qu'une fois les RTT liquidées, dans le cadre de la « négociation du temps de travail par branches et entreprises », il serait toujours temps de s'occuper de la cinquième semaine de congés ... en cas de victoire en 2012 !

Au PS, Delphine Batho, l'une des porte-parole de François Hollande s'est faite la même remarque : « (...) Doit-on comprendre les propos de Luc Chatel comme un ballon d'essai dans la perspective du prochain discours annoncé par Nicolas Sarkozy ? (...) »

Il faut pourtant prendre au sérieux la sortie de Luc Chatel, dans la mesure où celui-ci est depuis peu le porte parole des libéraux de l'UMP. Composante fondée notamment Hervé Novelli, l'inventeur du « big bang social », consistant à : Faire sauter la durée légale du travail, réformer les contrats de travail et nettoyer en profondeur le Code du travail.

Et comme il se dit que les libéraux de l'UMP auraient l'oreille du Président, pas encore candidat, sur la politique économique et sociale ... Il y a vraiment lieu de s'inquiéter des intentions du : « Président courageux qui protège » sur l'avenir des salariés français en cas de victoire de l'UMP et de son candidat en 2012 !


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Le Figaro

13 janvier 2012

Même à Neuilly s/Seine le sarkozysme ne fait plus recette ?

La belle histoire entre Nicolas Sarkozy et Neuilly sur Seine est semble-t-il en train de prendre fin. En effet, l'UMP n'investira pas de candidat officiel au législatives contre l’actuel maire de Neuilly qui ne fait pourtant pas partie du sérail sarkozyste.

L’information n’a pas fait grand bruit dans les média et pourtant elle a force de symbole : « (…) L’UMP ne devrait investir personne aux législatives dans le fief de Nicolas Sarkozy (...) Le maire (DVD) de la ville Jean-Christophe Fromantin, ennemi juré de Jean Sarkozy, a en effet indiqué il y a plusieurs mois qu’il serait candidat sous ses propres couleurs (…) » - 20Minutes

Ce que confirme Le Parisien qui nous apprend que, Joëlle Ceccaldi-Raynaud devenue députée de la circonscription en 2002, à la faveur de l’entrée au gouvernement de Nicolas Sarkozy, a fait savoir officiellement qu’elle ne se représenterait pas, affirmant qu’elle préférait se consacrer à l’Epad et l’Epadesa qui selon elle : « impliquent énormément de temps »

En fait, il semble qu’à l’Elysée, on souhaite éviter un remake du désastre Martinon, poulain du Président de la République, survenu lors des municipales de 2008. Car affirme l’Express : « (…) la sortante serait menacée sur cette circonscription composée à 60% d’électeurs neuilléens (…) » de plus en plus fidèles à Jean-Christophe Fromantin leur maire et Conseiller Général.

Fromantin qui s’est même permis de critiquer les parachutage dans les Hauts de Seine : « On n'est plus à l'époque féodale où on considérait une circonscription comme une charge qu'on remet ou qu'on transmet à l'un ou à l'autre » Toute ressemblance avec Claude Guéant ....

Et le futur candidat d’ajouter : « (…) ma première satisfaction, plus que le retrait de Joëlle Ceccaldi, est de constater que, depuis quatre ans, l’ambiance est bien plus sereine à Neuilly »

Comment notre homme peut-il se permettre de telles réflexions qui pourraient en conduire plus d'un au peloton d'exécution politique ?

Tout simplement nous explique 20Minutes parce que, lors des cantonales de 2011 : (…) Candidat dans le canton de Neuilly-nord, celui de Nicolas Sarkozy quand il était au conseil général des Hauts-de-Seine, Jean-Christophe Fromantin a écrasé l’UMP Marie-Cécile Ménard (70,2% des voix contre 29,8%) » Ce qui fait dire à un cadre de l’UMP : « Il tient sa ville, il n’est pas prenable »

Fin du sarkozysme en son lieu de naissance ?

Un certain Jean Sarkozy ancien président du Groupe UMP, et aujourd’hui vice-président du CG 92, en charge de l’économie sociale et solidaire aimerait bien prouver le contraire.

Ainsi, on a pu entendre un cadre départemental de l’UMP exiger des signes clairs d’allégeance : « S’il ne soutient pas Sarkozy dès le premier tour ou s’il en soutient un autre, la question sera réglée ». Jean Sarkozy, ayant précisé qu’il : « (…) attendait de Fromantin qu’il s’exprime sur ses valeurs »

Mais dans la mesure où Jean-Christophe Fromantin a indiqué qu’il appellerait à voter pour Nicolas Sarkozy au premier tour, sans toutefois manifester le moindre enthousiasme, il est clair que Jean Sarkozy va devoir attendre encore un peu pour reprendre possession de ce qu’il considère très probablement comme un bien familial.

A moins que les Neuilléens et Neuilléennes n’ait une bonne fois pour toutes décidé que l’époque : « où on considérait une circonscription comme une charge qu'on remet ou qu'on transmet à l'un ou à l'autre » est bel et bien révolue !


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Mairie de Neuilly s/Seine par Topic Topos

06 janvier 2012

Présidentielles : Le retour des contrats aidés « cache misère » statistiques !

Que faire, à quelques mois de la présidentielle, lorsqu'on dirige le pays depuis bientôt cinq ans et que le nombre de chômeurs est au plus haut ? Eh bien ressortir la « grosse ficelle » des contrats aidés ... pour améliorer les chiffres !

Selon un sondage du 2 janvier, 81% des français placent le traitement du chômage en tête de leur priorités. Or, il n'est pas un jour où on apprenne une nouvelle fermeture d'entreprise, ou un nouveau plan social.

Dans la mesure où le « travailler plus et mieux » lancé récemment par l'UMP, n'aura aucune influence à court terme, sur les chiffres du chômage, on a décidé au sommet de l'état de maquiller en urgence le désastre ! Car, comme le font remarquer Les Echos : « D'ici au second tour de l'élection présidentielle, le ministère du Travail publiera quatre nouveaux chiffres mensuels du chômage »

Mesure choc proposée : Booster les emplois aidés, supprimés en 2007, et rétablis en 2008 par Nicolas Sarkozy.

Comment compte procéder le gouvernement ?

Selon Les Echos : « (...) l'Etat compte concentrer son effort sur le premier semestre pour limiter la casse avant l'élection présidentielle. C'est ce que révèle la traditionnelle circulaire de programmation des contrats aidés que le ministère du Travail vient d'adresser à ses services déconcentrés. En date de 19 décembre, elle prévoit que, sur les 340.000 contrats du secteur non marchand (CUI-CAE) inscrits au budget, 225.000 devront être conclus au premier semestre. Cela correspond à une moyenne de 37.500 par mois. Un rythme particulièrement soutenu si on le compare à celui décidé pour le premier semestre de 2009, au plus fort de la récession, qui était de 32.000 par mois (...) »

On notera au passage que l'éducation nationale dont le Président et son gouvernement nous expliquent en permanence qu'il est possible de faire mieux avec moins : « (...) sera en particulier mise à contribution (...) »

Néanmoins, il y a tout lieu de penser que Xavier Bertrand, qui devrait toujours être en charge de l'emploi jusqu'au deuxième tour de la présidentielle, viendra commenter les « résultats positifs de l'action du gouvernement dans le domaine du chômage »

Et par quel miracle ?

Simplement, explique Le Figaro, grâce au : « (...) transfert comptable de demandeurs d'emplois d'une catégorie à une autre (...) »

Cette technique, aussi habile que méprisable, permettra au gouvernement de faire basculer un certain nombre de demandeurs d'emploi, dans une catégorie statistiquement plus favorable : « (...) En l'occurrence des catégories A, B ou C, dont l'évolution est généralement prise en compte pour apprécier la baisse ou la hausse du chômage, vers les catégories D et E (...) »

Catégorie D: Demandeurs d’emploi inscrits à Pôle emploi, non tenus de faire des actes positifs de recherche d’emploi pour diverses raisons (stage, formation, maladie, etc.)
Catégorie E: Demandeurs d’emploi inscrits à Pôle emploi, non tenus de faire des actes positifs de recherche d’emploi en emploi (par exemple : bénéficiaires de contrats aidés)

De telle sorte, conclut Le Figaro : « (...) que le gouvernement limite ainsi la casse. Et évitera, peut-être, que la France ne franchisse la barre des 3 millions de chômeurs d'ici le mois de mai (...) »

Ne reste plus aux français, lassés qu'on ne se mobilise qu'à quelques mois des échéances électorales majeures, pour trouver des solutions à leurs problèmes, qu'à observer la mine réjouie ... ou dépitée de Xavier Bertrand, dans les mois à venir !


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Relations sociales

04 janvier 2012

Fin de la dispense de recherche d'emploi pour les seniors : Illusoire et anxiogène !

Décidée en 2008, du temps des ambitions de plein emploi du Président, la suppression de la dispense de recherche d'emploi des chômeurs âgés est appliquée depuis le 1er janvier 2012.


Si de l'Elysée, au gouvernement, en passant par l'UMP, on ne jure, ces derniers jours que par le sommet social, dont le Président et Xavier Bertrand nous ont déjà donné les grandes lignes, on notera leur extrême discrétion sur l'application de l'un des volets de la loi n° 2008-758 du 1er août 2008 : La suppression à compter du 1er janvier 2012 de la dispense de recherche d'emploi pour les chômeurs âgés.

Il faut dire qu'avec des chiffres du chômage calamiteux, il valait mieux éviter de rappeler les propos « enthousiastes », tenus par la majorité UMP en juillet 2008 à l'Assemblée Nationale, où on évoquait pêle mêle : La définition de l’offre raisonnable d’emploi, le franc succès de la fusion ANPE/Assedic et la radiation des chômeurs.

L'UMP glissait, à cette occasion, un amendement visant : « (...) à relever progressivement l’âge d’accès à la dispense de recherche d’emploi, jusqu’à la supprimer définitivement en 2012, conformément à la politique d’augmentation du taux d’emploi des seniors (...) » Il était soutenu et justifié par Laurent Wauquiez : « (...) il faut en finir avec l’hypocrisie en matière d’emploi des seniors : la dispense de recherche d’emploi a permis de les expulser du marché de l’emploi, donc d’améliorer les statistiques du chômage, et elle a été pour les employeurs un instrument commode de gestion des ressources humaines (...) le relèvement du seuil doit être progressif, et s’accompagner de la montée en puissance de l’accompagnement personnalisé des seniors (...) »

Sans oublier le très célèbre : « A 57 ans et demi on n'est pas fichu, on peut retrouver un emploi (...) donc, on continue à rechercher et le service public de l'emploi devra mettre sur la table des instruments très spécifiques de formation, de mise à niveau, d'aide à la recherche » de Christine Lagarde

Or, à fin 2011, si la rupture conventionnelle était devenue le premier « instrument commode de gestion des ressources humaines » pour se séparer des seniors, force était de constater l'échec de l'accompagnement de ceux-ci, dans la mesure où ils représentaient plus de 800 000 des 5 201 300 inscrits à Pôle emploi.

Tout chômeur ayant dépassé les 55 ans, tel votre serviteur, pourrait vous narrer pendant des heures, les mines affligées des conseillers de Pôle Emploi lors de votre inscription, la quasi impossibilité d'obtenir une formation de longue durée nécessaire à un recyclage, ainsi que la diminution de la durée des entretiens au fil des mois. Ce à quoi il faut ajouter l'absence systématique de réponse des entreprises aux candidatures seniors sur les annonces qu'elles publient sur le site de Pôle Emploi.

C'est pourquoi, il n'était pas scandaleux que des chômeurs de plus de 57 ans soient dispensés de recherche active d'emploi en contrepartie de leurs indemnités. Mais, c'était sans compter sur la conjonction du passage de l'âge légal de la retraite à 62 ans et la décision prise en 2008 de supprimer la dispense.

Concrètement, que va t-il se passer pour les chômeurs âgés dont aucune entreprise ne souhaite s'encombrer ?

Et bien, ils vont être obligés de : « (...) justifier de l’accomplissement d’actes positifs et répétés en vue de retrouver un emploi, de créer ou de reprendre une entreprise (...) » Et bien entendu, de ne pas pouvoir : « (...) sans motif légitime, refuser à deux reprises une ORE (offre raisonnable d’emploi) »

Or, qui peut croire, comme l'écrit Michel Abhervé : « (...) que les services de Pôle emploi, alors qu’ils accueillent ces derniers temps des demandeurs d’emploi toujours plus nombreux (...) auront la possibilité d’assurer à ces demandeurs un accompagnement renforcé, alors que les perspectives de retour à l’emploi sont bien faibles, et que les seniors sont la catégorie où le chômage augmente le plus, + 15 % en un an (...) »

Maurad Rhabi, en charge des questions de l'emploi et du chômage à la CGT, craint à juste titre autant : « l'impact psychologique » représenté par la pression de Pôle Emploi pour leur faire rechercher des emplois « qui n'existent pas » que l'obligation d'accepter, sous peine de radiation, la précarité des sous emplois ou micro boulots de quelques heures

La solution consisterait bien entendu à revenir sur une loi qui ne tient pas compte de la réalité de la crise actuelle de l'emploi. Mais à quelques mois de l'échéance présidentielle, il semble que pour le Président le terme social soit plus associé à celui de TVA qu'à celui de quelques milliers de chômeurs soumis à une situation encore plus anxiogène !


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L'Alsace

02 janvier 2012

Légion d'honneur : Dernière distribution de hochets avant départ !

La dernière remise de légions d'honneur est encore l'occasion de s'amuser, s'étonner ou s'offusquer de la remise de rubans, au titre des services éminents rendus à la nation. D'autant que c'était la dernière du mandat de Nicolas Sarkozy.


S'il est une institution dont on doit revoir en urgence le fonctionnement, c'est bien celui de l'ordre de la légion d'honneur. En effet, destinée à honorer tout Français ou Française ayant rendu à la nation des services éminents et justifiant de vingt ans d’activité, son attribution avec le temps, relève de plus en plus des goûts ou ... du bon plaisir du Président.

En effet, après la tournée des amis du Fouquet's, celle des grands couturiers, et quelques insolites comme la directrice de la boutique Dior de l'avenue Montaigne, où le Président aime faire ses emplettes ou Mireille Mathieu au nom, certainement, de son interprétation ... des mille colombes, lls se trouve encore dans la liste quelques choix qui peuvent amuser ou agacer.

Le JDD a publié sur son site, le Journal Officiel du 1er janvier, donnant la liste complète : portant promotion ou élévation aux dignités supérieures de l'ordre.

Si les ministres ont utilisé leurs quotas, sous forme de « pots de départ », récompensant à tour de bras, hauts fonctionnaires, directeurs d'associations et chefs d'entreprises, on remarquera en cette année électorale, le soin particulier apporté aux français de l'étranger. Rappelons que ceux-ci auront pour la première fois la possibilité d'élire leurs députés.

Sont donc récompensés

M. Janson (Jacques, Jean, Simon), conseiller à l’Assemblée des Français de l’étranger pour le Canada.
M. Villard (Marc, Raymond, André), directeur dans une société de distribution de produits français auVietnam, membre de l’Assemblée des Français de l’étranger
M. Ducaud (Michel), conseiller à l’Assemblée des Français de l’étranger
Mme de Vallois (Catherine, Marie-Thérèse), conseil en affaires européennes, présidente de l’Assemblée des Français de l’étranger de Belgique

A noter également l'attention portée aux anciens combattants qui n'auront pas non plus été oubliés puisque 13 présidents ou membres d'associations d'anciens combattants auront été récompensés.

On pourra s'étonner au passage, que le Ministre du Travail et de la santé ait décidé de porter au grade d’officier : Mme Erra (Maria de Las Mercedes dite Mercedes), directrice générale d’un groupe de conseil en communication. Mais dans la mesure ou celle-ci est présidente exécutive d'Euro RSCG Worlwide qui a toutes les chances de s'occuper de la campagne du Président et des nombreux députés de l'UMP ...

Et ne pas s'étonner qu'un signe amical soit adressé au Medef et aux cadres

M. Roux de Bézieux (Geoffroy, Jacques, Marie), vice-président de Pôle Emploi et de l’Unédic
M. Van Craeynest (Bernard, Marie, Marcel), président d’une confédération professionnelle nationale (CFE CGC)

Néanmoins, cette fois encore, les people auront été à la fête puisque sont distingués

M. Jitrois, né Coste (Jean-Claude, Christian, Edmond), couturier
Mme Amaury, née Kuhn (Marie-Odile, Louise), présidente du conseil d’administration d’un groupe de presse (Le Parisien, L'équipe, le Tour de France )
Brunet (Eric, Philippe), journaliste et essayiste qui se qualifie lui même de réactionnaire et mec de droite
Kiraz (Edmond), artiste dessinateur des Parisiennes chères à Jour de France, la presse de M.Dassault Père
Charden (Jacques, André, Gilbert dit Eric), auteur, compositeur, interprète
Mme Magliulo, née Gautrat (Annie, Claudine), dite Stone



Mais aussi : Patrick de Carolis, Georges Pernoud, Anny Duperey ...

Et enfin, au titre du Ministère des affaires étrangères et européennes : « (...) par décret du Président de la République en date du 30 décembre 2011, pris sur le rapport du Premier ministre, du ministre d’Etat, ministre des affaires étrangères et européennes (...) » :

Mme Hayek-Pinault, née Hayek-Jimenez (Salma, Valgarma), de nationalité mexicaine, réalisatrice et productrice, membre actif de fondations caritatives. L'impétrante indique le JO cumulant : 23 ans de services

Décoration qui a du être dignement fêtée par la famille Pinault dans la mesure où, par le même décret, est nommé au grade de la dignité de grand officier : M. Pinault (François, Henri, Joseph), fondateur, président d’honneur et administrateur de sociétés. Caramba !

Nous laissons à votre sagacité le soin de parcourir la liste de cette brassée de fin de mandat et peut être y faire des découvertes qui auraient pu nous échapper ...

Allez, bonne année tout de même !


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Plurielles
20Minutes

29 décembre 2011

TNT : Plus belle la vie ... non taxée, du groupe Bolloré ?

Si le Conseil Constitutionnel, a validé la taxe sodas et le relèvement de la TVA à 7%, il a rejeté la taxe de 5% frappant la vente de chaînes de télévision de la TNT, Un joli cadeau de 20 millions pour le Groupe Bolloré !

Il semble bien, que la télévision n'ait pas amusé très longtemps Vincent Bolloré. Beaucoup plus préoccupé par ses concessions portuaires et sa Blue Car, il a décidé de céder sa chaîne TNT, Direct 8 à Canal+ qui souhaite mettre un pied, dans la télé gratuite.

Le montant de la transaction ? Selon Le Figaro : 465 millions €, en sachant qu'il s'était vu, à l'origine, attribuer gratuitement la fréquence TNT par le CSA.

Ce qui avait fait réagir nombre de parlementaires, de tous bords, et donné lieu à la rédaction par le Sénateur PS, David Assouline d'un amendement, au Projet de loi de finances pour 2012, destiné à : « (...) éviter la tentation que des candidatures ne soient inspirées que par le souhait de revendre les chaînes au plus offrant(...) » Ainsi il était proposé de : « taxer les reventes à hauteur de 5 % du prix de la cession (...) »

Le gouvernement, nous dit La Tribune, jugeant que le texte du Sénateur pouvait être : « fragile sur le plan constitutionnel » il a donc proposé de rédiger son propre amendement. C'est entre autre, ce texte que le Conseil Constitutionnel devait examiner, suite à un recours effectué par des élus de gauche sur la sincérité de la loi de finances.

Si le Conseil Constitutionnel a validé la taxe soda et le passage de la TVA de 5,5 à 7%. Pour cause de texte mal ficelé par le gouvernement : « (...) formulation imprécise et équivoque (...) », le Conseil Constitutionnel a retoqué « l'amendement Bolloré »

Donc : Vincent Bolloré ne payera pas la taxe de 5%, applicable lors de la vente de chaînes de télévision de la TNT, et pourra toucher l'intégralité des 465 millions de Canal+, sans contribution au budget de l'état.

On félicitera le gouvernement pour avoir réussi, alors que les juristes et constitionnalistes ne doivent pas manquer dans les cabinets ministériels, à faire avorter une taxe qui faisait l'unanimité. Peut être étaient-ils beaucoup plus mobilisés pour éviter l'échec de la taxe soda ! .

Ce loupé magistral pourrait être selon EasyBourse éventuellement corrigé : « (...) ce projet de taxe pourrait être à nouveau proposé sous une forme retravailléesous une forme retravaillée (...) » Néanmoins conclut EasyBourse : « (...) Ce jeudi vers 9h10, le titre Bolloré gagnait 1,76% (...) »

Elle est pas belle la vie ?