Le Président candidat et l'UMP ont pris l'habitude de stigmatiser les chômeurs et précaires. Arguant récemment que le montant de leurs indemnités était une entrave à leur retour à l'emploi et qu'il suffirait de leur procurer une formation pour éradiquer le problème du chômage.
Ce discours destiné à flatter un électorat âgé ou ou conquérir l'électorat droitier s'applique désormais à plus de 5 millions d'inscrits à Pôle Emploi qui sont accusés régulièrement de mener une vie de rentiers.
Or, le Mouvement National des Chômeurs et Précaires (MNCP) qui vient de publier un document de 70 pages sur la situation des chômeurs et précaires sur l'année 2011 s'inscrit en faux contre les images d'Epinal que les élus de droite essayent régulièrement d'imposer.
Extrait : « (...) Quelles sont les ressources monétaires des personnes sans emploi ? La question dans sa banalité paraît appeler des réponses simples. Pourtant, c’est un grand étonnement de découvrir que les rapports et études sur le sujet sont rares et lacunaires. En particulier en provenance des institutions qui ont pour première responsabilité la situation des chômeurs : Unédic, Pôle emploi, ministère du travail (...) Cette absence de documentation permet des approximations qui laissent courir une rumeur tenace : les chômeurs sont des privilégiés. Leur situation sur le plan monétaire serait à ce point avantageuse que cela les dissuaderait de rechercher un emploi (...) »
Une réalité bien loin des contes et légendes entretenus par l'UMP et son candidat !
En effet : « (...) le chômage est le facteur essentiel de pauvreté. L’Insee le confirme en ce qui concerne le revenu des ménages (...) selon le portrait social 2011 de l’Insee, ils sont six millions à toucher moins de 750 € par mois. Une personne en chômage de longue durée qui a perdu ses droits à l’allocation chômage percevait en 2011 environ 15 € par jour (...) »
Du côté des précaires, cible permanente, puisque classés dans les assistés la situation n'est pas meilleure !
« (...) Même punition pour les six millions de travailleurs précaires, victimes de la politique de flexibilité voulue par le patronat et encouragé par le gouvernement qui gagnent moins de 750 € par mois. A comparer avec le ce que les statisticiens de l’Insee appellent le seuil de pauvreté, soit un revenu (données 2009 non réactualisées depuis) de 954 € par mois. Le seuil de pauvreté, déjà bien inférieur au smic, mais que désormais nombre de travailleurs n’atteignent pas faute de travailler en CDI à temps plein (...) »
Au delà de ces chiffres qui parlent d'eux mêmes, le MNCP aborde des sujets bien connus des chômeurs et précaires mais totalement esquivés ou oubliés par les institutions et ceux qui les dirigent.
En effet, la pression de Pôle Emploi qui agite la radiation systématique et n'accepte de dialoguer avec vous qu'au travers d'un répondeur téléphonique ou de courriers électroniques. Les factures qui s'accumulent. Et surtout l'impression d'être seul face à tous les problèmes dans la mesure où être chômeur, c'est ne plus avoir de représentation collective !
Fragilité, isolement et angoisse qui peuvent mener à la dépression ou même au suicide et pourtant ne semble pas concerner les pouvoirs publics, la majorité des syndicats de salariés ou les organisations patronales.
Face à tous ces problèmes qui ressemblent à un puits sans fond, pour ceux qui sont au chômage ou dans la précarité, le rapport du MNCP a l'avantage de mettre sérieusement le sujet sur la table ! Aux politiques de s'en saisir s'ils en ont l'envie et la volonté !
Rapport sur l'état du chômage en 2011
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Faujour