15 septembre 2006

Retraites : L'UMP pyromane social ?

S’il est bien un domaine où la droite a toujours sermonné et vilipendé la gauche, c’est sur la notion « d’égalitarisme » (L'égalitarisme est une doctrine politique prônant l'égalité absolue des citoyens en matière politique, économique et sociale. (Wikipedia)

Que n’avons nous entendu à droite sur le sujet : Nivellement par le bas, perte de responsabilité, démotivation des salariés, …

Si on s’appuie sur ce refus de l’égalitarisme, il faudrait alors se demander pourquoi François FILLON et Nicolas SARKOZY se sont prononcés pour le plus parfait égalitarisme des régimes de retraite.

A cela quelques réponses :

Opération de raccolage électoral ?
Application des obligations imposées par la commission européenne ?
Aveux d'échec du « plan de réforme des retraites » mis en place en 2003 alors que l'échance de 2008 avait été fixée par des ministres UMP?
Retour de batons d'élus de droite ayant eu maille à partir avec les salariés des entreprises publiques de transport et souhaitant leur rendre la monnaie de leur pièce ?

En fait à l’UMP on déclare : « nous sommes contre l’égalitarisme mais pour l’équité » D’accord. Alors regardons de plus près à quoi ressemblent ces dangereux privilégiés qui fallait montrer du doigt 7 mois avant l’échéance de la présidentielle.

Quelques professions possèdent des régimes spéciaux qui n’ont pas été concernés par la réforme de 2003.

Les exploitants agricoles et forestiers
Les marins
Les clercs et employés de notaire
Les mineurs
Le personnel de la chambre de commerce de Paris
Les personnels de la SNCF et de la RATP - EDF et GDF
Les militaires de carrière
Et …Les parlementaires et membres du conseil économique et social

Combien de personnes sont elles concernées : De 5 à 6 millions.

En l’état, on doute que l’UMP souhaite se mettre à dos les agriculteurs et pêcheurs et n’envisage pas un instant de déclencher un mouvement de grogne chez les militaires. Quant aux parlementaires, il risque d’y avoir des réactions violentes toutes tendances politiques confondues.

En ne dévoilant pas dans sa déclaration la liste exacte des professions concernées, François FILLON attire habilement le regard des français vers les salariés des transports publics et bien entendu vers les gaziers et électriciens.

Il n’est qu’à regarder, comment l’institut CSA a libellé ses questions dans le sondage paru ce jour dans « Le Parisien » :

« Vous savez que François FILLON vient de proposer que les régimes spéciaux des retraites (par exemple ceux de la SNCF, de la RATP, d’EDF et de Gaz de France…) soient réformés au de la prochaine législature … Vous personnellement êtes vous ? »

Tout à fait favorable Plutôt favorable Plutôt opposé Tout à fait opposé A une telle réforme

Est-il indispensable de chauffer à blanc ces salariés alors que nous sommes encore bien loin de mars 2007 et … de son résultat. Peut on émettre l’hypothèse d’un mauvais coup politique fait au gouvernement de Dominique de VILLEPIN ? En tout cas Jean-Pierre RAFFARIN il y a quelques jours mettait en garde contre « la méthode employée et l’absence de dialogue préalable »

La très grande majorité des français le concède : Il faudra adapter la situation actuelle et mener des discussions entre les titulaires de régimes spéciaux et l’état. Mais qui sera vraiment concerné ? Les parlementaires auront-ils le bon goût de réformer leur système à titre d’exemple ? L’UMP et l’UDF qui sont majoritaires aux assemblées pourraient faire passer un texte dans ce sens sans attendre 2007 !!!

Néanmoins la méthode utilisée par l’UMP qui consiste à jouer les "culturistes" en toute occasion ne présage rien de bon en cas de victoire électorale.

Alors bravade destinée à attirer des électeurs pas encore fixés sur leur choix ou définition d’une ligne politique future ?

Beaucoup de français ont intérêt à écouter attentivement toutes les déclarations du parti majoritaire jusqu’à la dernière échéance, car de mois en mois c’est bien des choix de société qui seront proposé aux français.

Réponse dans les urnes en mars 2007.

14 septembre 2006

Qui sont les propriétaires de la France ?

Beaucoup de français sont copropriétaires de leur résidence et font appel à un syndic de copropriété pour administrer celle-ci.

Que se passerait-il si le syndic décidait de vendre les espaces verts, les parkings et les locaux communs à d’autres personnes physiques ou morales sans reverser un centime aux copropriétaires ?

Nul doute que le syndic serait condamné lourdement pour abus de pouvoir et escroquerie !!! Le syndic dispose d’un mandat et ne peut outrepasser celui-ci.

Le renouvellement de son mandat ou les poursuites à son égard relève du syndicat des copropriétaires. Démocratique me direz vous ?

Mais qu’en est-il des différentes instances élues qui gouvernent notre pays ?

Prenons maintenant l’entreprise Gaz de France. Cette entreprise qui a été financée en ce qui concerne son développement par l’impôt des français semble devoir être privatisée par les « syndics » de la maison France.

Quel recours ont les français ? Aucun. Combien leur sera versé dans l’opération ? Rien.

Que disent les pouvoirs publics à ce sujet ?

"Il faut désendetter la France et créer un champion mondial de l’énergie". Tout à fait d’accord mais sont-ce les français qui ont plombé volontairement les comptes de la nation ou leurs dirigeants ?

Un leader de l’énergie : Oui, mais si chaque foyer fiscal recevait des titres du nouveau groupe puisqu’ils en sont (jusqu’à privatisation) copropriétaires.

En fin de compte, à quoi ont été utilisées les sommes issues des privatisations : Trois utilisations de ressources nettes :


Le remboursement de la dette émise,

Le financement des dépenses courantes

Et la capitalisation ou la recapitalisation des entreprises du secteur public (éventuellement en vue d’une meilleure privatisation)

Il en est de même pour toutes les privatisations industrielles ou tertiaires réalisées depuis quelques années. S’il s’agissait d’entreprises créées de toute pièce par des capitaux privés on pourrait considérer que les français ont utilisé un service ou des produits et qu’une fusion ou un changement de propriétaire relève exclusivement des actionnaires. Mais lorsqu’on a livré France Télécom pour partie aux actionnaires privés, a-t-on demandé aux « actionnaires contribuables » leur avis ? Quelle a été leur contrepartie ?

Car, à bien y regarder de plus près, qui a donné mandat aux élus de la nation pour se débarrasser de biens qui ne leur appartiennent pas ?

Lorsque le ministre des finances annonce que l’état doit vendre une partie de son patrimoine immobilier, est ce le sien ou celui des français ?

Le débat que je lance coïncide avec le train de restrictions concernant la couverture santé et l’avenir des retraites. Vous avouerez qu’il est assez cocasse qu’après avoir préparé financièrement la transmission des plus beaux fleurons de l’industrie et des services de leur pays, il se trouve des ministres ou élus qui viennent expliquer aux français qu’ils vivent au dessus de leurs moyens ?

Enfin, il faut être enthousiaste puisque les français pourront toujours redevenir copropriétaires des entreprises privatisées au bord du dépôt de bilan ou de la cessation d’activité pour mieux les recapitaliser et les rendre au marché en bonne santé.

Il est temps d’interroger de façon régulière les propriétaires de la maison France au lieu de brader son patrimoine. Les mandats électoraux sont courts et nul ne peut demander raison à ceux qui ont décidé par idéologie ou incompétence de la richesse du pays.

Gouverner ne veut pas dire se substituer. Il est temps que les français demandent et obtiennent systématiquement des comptes sur l’utilisation de la richesse et du patrimoine national.

Alors, plutôt que 130 000 amendements ou la menace d’un 49.3 pourquoi pas un référendum pour savoir ce que les propriétaires du pays en pensent ?

Crédit photo :

Fondation patrimoine
Fañch Ar Ruz

13 septembre 2006

Madame .... est élue présidente de la république

C’est en 1936 (Gouvernement Léon BLUM) que pour la première fois, trois femmes sont secrétaires d’état : Cécile Brunschwig à l’éducation nationale, Irène Joliot-Curie à la recherche scientifique, et Suzanne Lacore à la protection de l’enfance.

La première femme qui aura rang de ministre sera Germaine Poinso-Chapuis en 1947. Elle occupera celui du ministère de la Santé publique et de la population.

Bien que théoriquement elles pouvaient se présenter aux élections, elles n’obtiendront le droit de vote, qu’en 1945 pour les élections municipales.

La société française si elle a progressée sur les sujets d’égalité, il reste encore beaucoup à faire. Pour s’en rendre compte, il suffit de se rendre sur le site Web du secrétariat d’état dirigé par Catherine VAUTRIN. On s’apercevra que si les intentions sont bonnes, « il y a du boulot » comme on dit !!!

Si elles doivent encore gagner beaucoup de batailles, elles ne peuvent se satisfaire du seul sujet de la condition féminine lorsqu’ elles abordent le champs politique. Longtemps symbolisées par la très respectée Simone WEIL, l’approche de la présidentielle de 2007 met sur le devant de la scène un assez grand nombre de candidatures féminines qui nous montrent que de l’anecdote, on est passé à une vraie révolution des mœurs.

Candidates officielles

LES VERTS : Dominique VOYNET - CAP 21 : Corinne LEPAGE -

Candidates possibles

PCF : Marie Georges BUFFET Clémentine AUTAIN - LCR : Arlette LAGUILLIER - UMP : Christine BOUTIN - Génération Ecologies : France GAMERRE - PRG : Christine TAUBIRA et PS : Ségolène ROYAL.

Candidates hypothétiques

PS : Martine AUBRY - UMP : Michelle Alliot-Marie

A deux exceptions près toutes sont ou ont été ministres, députées ou sénatrices. Même si elles sont incontestablement moins présentes que leurs homologues masculins dans les assemblées de la nation ou au gouvernement, nul ne peux plus prétendre que les femmes citées dans cet article manquent de conviction ou d’engagement.

Il faut ajouter que ces candidates sont des militantes qui ont obtenu ou sont en passe d’obtenir leur investiture par leur qualités et non pas au nom d’une quelconque parité !!!

Alors prêts les français à appeler une femme aux plus hautes fonctions de l’état ?

Interrogés en 2005, les français donnaient cette réponse :

Les Françaises et les Français sont 85 % à déclarer qu’ils seraient prêts à élire une femme président de la République, selon un sondage réalisé en février 2005. Un résultat encourageant pour l’avenir de la parité en politique, alors que les femmes représentent seulement 13,3 % des députés et 17 % des sénateurs pour 51 % du corps électoral.

Si la première femme premier ministre (Edith CRESSON) n’a pu s’imposer, c’est probablement à cause de son style et de la réserve que tous les milieux politique confondus avaient à son égard. Mais la prochaine, sera plus certainement élue à la tête de l’état avec pourquoi pas .... une femme comme premier ministre ?

Dans quelques mois, si les français le décident l’une des candidates va porter le costume (tailleur ?) de présidente de la république. Il est clair qu’elle ne s’attendra pas à être épargnée par l’opposition ou même ses collègues.

Elle pourra peut être réconcilier les français sans pour cela se draper dans un statut de minorité que certain ou certaines voudraient brandir comme un étendard. Elle sera observée et jugée plus durement qu’un autre. L’essentiel sera qu’elle ne le soit que sur des décisions, orientations et choix de société

12 septembre 2006

Un président pour quelle majorité ?

Les électeurs français habitués à sanctionner le gouvernement au cours du mandat présidentiel ont découvert qu’ils n’avaient plus ce droit. Bien entendu, le président de la république peut toujours changer de premier ministre mais il n’existe plus de possibilité d’alternance parlementaire donc de cohabitation.

Sur le papier, on pourrait dire que la fin de la cohabitation est une bonne chose mais ce n’est pas ce que pensent beaucoup de français. Car, en y regardant de plus près, on s’aperçoit que chaque consultation durant le deuxième mandat de Jacques CHIRAC s’est soldée par une déroute de la majorité présidentielle ( Elections européennes, régionales, référendum sur le traité constitutionnel européen)

Il faut ajouter que la période de cohabitation issue de la dissolution de 1997 entre Lionel JOSPIN et Jacques CHIRAC a été assez populaire en France. Pour tout dire, tant que l’élection présidentielle de 2002 était loin, les français ont trouvé que « ça marchait plutôt bien »

Ceux qui pensent aujourd’hui que gagner l’élection présidentielle de 2007 suffirait à obtenir la majorité au parlement se bercent d’illusion.

L’élection présidentielle en France est le choix d’un homme (une femme ?) alors que celui d’un député est basé sur des critères de responsabilité bien différents. Ce cas de figure a d’ailleurs faillit se produire lors des législatives de 1988 qui ont suivit la réélection de François MITTERRAND

L’électeur qui votera pour l’homme SARKOZY pourra très bien sanctionner un député UMP qu’il rendra responsable de la validation de 5 ans de politique gouvernementale. Il pourrait d’ailleurs en être de même pour les municipales (voir résultats de 2001 )

Il sera en effet difficile pour beaucoup d’élus de l’UMP de se désolidariser brutalement d’un bilan auquel ils auront activement participé. Pourront-il refuser l’héritage RAFFARIN et VILLEPIN et ... SARKOZY ?

Depuis le deuxième tour de la présidentielle de 2002, plus rien n’est certain et les électeurs pourraient très bien placer le président SARKOZY face à une majorité (même étroite) de gauche. Les (trop) nombreux candidats à gauche ont-ils des chiffres ou des indications ? Si c’est le cas, on comprendrait mieux l’hystérie qui les frappe.

L’UDF (du moins ce qu’il en restera) deviendra-t-elle l’arbitre du débat politique français ? La dissolution de l’assemblée qui représente une arme à double tranchant ne risquerait-elle pas de rendre les choses encore plus difficile ?

Les sondages et les média nous l’avaient affirmé, 60 % des français voteraient pour le OUI au traité constitutionnel. Lionel JOSPIN devait affronter Jacques CHIRAC au deuxième tour. Ségolène ROYAL et Nicolas SARKOZY sont déjà au deuxième tour de 2007 ... Alors, une petite cohabitation pour la route ne serait pas pour déplaire à bon nombre de français !!!

Sources

TNS SOFRESS
Ministère de l’intérieur
La documentation française

11 septembre 2006

Le dernier des gaullistes ?

Si certains leaders de formations politiques s’insurgent contre le choix des média en termes de candidats et que la gauche du PS à l’extrême cherche toujours leurs candidats, saviez vous qu’il y a des candidats à la candidature à l’UMP qui ne s’appellent pas SARKOZY ?

Connaissez-vous ce député de 45 ans qui se proclame gaulliste, a appelé à voter NON au référendum sur le traité constitutionnel, se prononce pour le mariage des homosexuels et affirme haut et fort son refus de la fusion GDF avec SUEZ ?

Ce trublion (deux fois candidat à la présidence de l’UMP contre Alain JUPPE puis Nicolas SARKOZY) se nome Nicolas DUPONT-AIGNAN et sera candidat à la candidature pour l’élection présidentielle contre Nicolas SARKOZY

Il faut dire que DUPONT-AIGNAN possède un positionnement original et n’a pas sa langue dans sa poche :

Privatisation GDF : « En 2004, je m’étais abstenu sur l’ouverture du capital d’EDF et GDF car j’avais cru en la parole de Nicolas Sarkozy et Jacques Chirac de ne pas privatiser. Comment demander aux Français de respecter la classe politique si les dirigeants de l’Etat n’ont plus de parole ?… »

Mariage homosexuel : «Je suis pour la liberté de chacun, explique-t-il à Têtu. Quand on aime, on a le droit de concrétiser cette union. Je ne suis donc pas hostile à l’idée du mariage homosexuel.»

Fondateur du mouvement « debout la république », il propose une voie directement issue du gaullisme. Il faut dire que les slogans mis au point pour sa campagne détonnent par rapport à la quête américaine du président de l’UMP

« Assez d’une Europe sans les nations et contre les peuples »

« Depuis des années les choix des Français sont ouvertement bafoués. Après l’espoir trahi de 1995, malgré le coup de tonnerre du 21 avril 2002 et le sursaut démocratique du 29 mai 2005, les dirigeants nationaux et européens continuent comme si de rien n’était à vouloir dicter leur loi, suscitant perte de confiance et colère. Pour redresser le pays, les Français doivent redevenir maîtres chez eux, maîtres de leur destin. Cela suppose à la fois la rénovation de nos institutions et la construction d’une «autre Europe» offrant à chaque nation une réelle marge de manœuvre »

« Assez du morcellement de la république »
« Assez du nivellement économique et social par le bas »

Le tout entrecoupé de citations de Victor Hugo ou du Général de GAULLE.

Proche de Philippe SEGUIN lorsque celui-ci dirigeait le RPR, il n’est pas non plus sans rappeler un certain François FILLION avant sa conversion au Sarkozysme. Il cultive l’art du propos assassin :

« Ce ne sont pas les partis politiques qui choisissent le candidat dans l’élection présidentielle »

« l’UMP est mise en coupe réglée, organisée autour de son président Nicolas Sarkozy »


Le fait de vouloir restaurer la grandeur et l’indépendance de la France, de maintenir des services publics (outils de cohésion sociale) forts et de ne pas passer son temps à copier les autres modèles amènent à se poser deux questions :

« Que fait Nicolas DUPONT-AIGNAN à l’UMP ? et

« Le Gaullisme est-il encore une voie pour le troisième millénaire ? »

s’il déclare sur son site Web de candidature

« Je crois à une “certaine idée de la France” : un pays libre, une nation humaniste, un peuple volontaire. J’aime profondément mon pays. Je refuse son abaissement, la lâcheté du milieu politique, la résignation fataliste des élites. Je veux voir la France à nouveau debout capable de défendre ses intérêts, d’affirmer ses valeurs et de retrouver sa cohésion »

Le résultat qu’obtiendra Nicolas DUPONT-AIGNAN lors du vote pour la désignation du candidat UMP à l’élection présidentielle nous indiquera s’il représente une alternative crédible au sein de son propre parti ou un destin à la Philippe SEGUIN.