29 octobre 2010

Laurence Parisot : Les entreprises n'ont aucune responsabilité dans le chômage des jeunes !

François Chérèque a t-il pu croire une seconde à la validité de l'offre de Laurence Parisot d'une : " délibération sociale " sur le chômage des jeunes et seniors ? En tous cas, celle-ci est formelle : Il n’y a pas de responsabilité des entreprises dans le fait que le taux de chômage des jeunes soit très élevé !

Le leader de la CFDT aurait du lors de l'émission "Mots croisés" lundi soir, se rappeller de cette phrase de Nicolas Sarkozy : " pour négocier il faut avoir quelque chose à négocier" avant de lancer son : ... / ... Il faut absolument maintenant entrer dans les négociations sur l'emploi des jeunes, l'emploi des seniors, c'est une urgence"

Car, si cette offre de négociation immédiatement reprise au vol par Laurence Parisot : " ... / ... qualifiant cette proposition de "scoop" ... / ... " et affirmant " Je suis d'accord pour qu'on ouvre une délibération sociale, pour voir si on peut, sur ces sujets évoqués par François Chérèque commencer à travailler ensemble" ... / ..." - Slovar

Néanmoins, il semble bien, qu'on se soit un peu payé la tête des français, car ce joli dialogue, digne d'une pièce de Feydau, était dépourvue de spontanéité, comme le faisait remarquer le Canard Enchaîné, puisque " Raymond Soubie, le conseiller "social" de l'Elysée avait annoncé la veille sur Europe 1, le principe de telles négociations, quasiment dans les mêmes termes" - Le Monde

Au delà de ce constat, ce que nous regrettons, c'est que madame Parisot n'ait pas eu le courage de profiter de l'émission Mots croisés, pour expliquer sa perception du chômage des jeunes, qui tourne autour de 25 %

Elle a préféré se confier à Paris Match, (repris par Le Monde) où elle répond d'une façon aussi creuse que surréaliste !

Paris Match : Le taux de chômage des jeunes tourne autour de 25 %. N’y a-t-il pas une responsabilité des entreprises dans ce mal français ?

Laurence Parisot “Non, car embaucher coûte si cher que nos entreprises doivent se restreindre pour recruter. Restaurons le zéro charge pour toute embauche dans les TPE, elles sont le gisement de l’emploi futur ! " et de nous brandir : " l’Allemagne où le coût du travail est moins élevé, quoique les salaires y soient supérieurs"

Ce qui est parfaitement faux comme l'écrit Intox2007, se référant à un article du Monde du 24 mars 2010, où Mathilde Lemoine, directrice des études économiques de la banque HSBC France expliquait : " Le coût du travail est plus élevé au Royaume-Uni ou en Allemagne qu'en France"

Mais qu'à celà ne tienne puisque, Laurence Parisot a sa vision du "modèle social français "

Paris Match : Vous suggérez que le modèle social français est à revoir ?

Laurence Parisot : " ... / ... Notre modèle social doit évoluer pour intégrer une autre échelle, celle du monde, et ce fait majeur que la France est en perte de compétitivité ... / ... La ­Corée du sud va nous ravir la cinquième place des exportateurs mondiaux. C’était inimaginable il y a dix ans. Lorsque nos entreprises ne sont pas compétitives, elles doivent fermer, délocaliser, supprimer des emploi ... / ... "

Alors monsieur Chérèque, toujours persuadé de l'opportunité d'une "... / ... négociation entre le patronat et les organisations syndicales sur l'emploi des jeunes et des seniors ... / ... " ou sur ... le modèle social français du futur vu par le MEDEF ?

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Le Figaro

28 octobre 2010

Financement de la Sécurité Sociale : Les perdants et les gagnants !

Après avoir expédié la "réforme" des retraites, le gouvernement et sa majorité vont s'occuper de la Sécu. Au programme : Economies sur le dos des assurés et de plus en plus de transferts vers les assureurs qui voient d'un bon oeil cette nouvelle rente !

" Quand on a un marteau en tête, on voit tous les problèmes sous forme de clous " dit un proverbe, qui illustre, à merveille la façon dont le gouvernement et sa majorité sont en train de façonner la vie des français pour les années à venir.

Même si le dossier des retraites n'est pas, à notre sens clos, au gouvernement et à l'UMP, on est déja "passé à autre chose". Et cet autre chose, c'est, comme l'appelle, Christian Saout : " ... / ... Le détricotage du filet de sécurité que constitue l’assurance maladie ... / .. "

En effet : " Les députés ont commencé mardi soir l'examen du projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) pour 2011 ... / ... présenté par François Baroin, ministre du Budget, et Roselyne Bachelot, ministre de la Santé, qui proposent 4,5 milliards d'euros de recettes nouvelles et un plan d'économies de 2,4 milliards d'euros ... / ... "

Et là encore, le gouvernement fait preuve de sa "volonté de concertation" puisque : " L'examen de ce projet de loi ... / ... devrait s'achever vendredi soir ou samedi, l'Assemblée devant se prononcer le 2 novembre par un vote solennel sur l'ensemble du texte " - Le Point

Alors, tous aux abris ?

Si du côté de l'UMP on essaye de mettre en valeur les quelques nouvelles taxes qui pourraient contribuer à la baisse du déficit, comme nous l'expliquent Les Echos

- La hausse du forfait social sur la participation et l'intéressement de 4 % à 6 %
- L'augmentation des cotisations des employeurs au titre des accidents du travail.
- Assujettisement aux cotisations sociales les indemnités de licenciement supérieures à trois fois le plafond de la Sécurité sociale, soit 103.860 euros
- Soumission des actions gratuites au même régime que les stockoptions (le gouvernement y est hostile)
- Taxation des retraites chapeaux (seuil pas encore définit)

La réalité est beaucoup plus prosaïque, puisque ce sont les assurés qui vont payer au prix fort la majeure partie de ces économies !

C'est ce que nous explique la Mutualité Française : " Plusieurs ... / ... dispositions vont pénaliser les ménages et leurs complémentaires, à travers des transferts de charge directs pour un montant de 340 millions d’euros ... / ... les dispositifs médicaux, comme les attelles ou les pansements, seront remboursés à 60% au lieu de 65% ... /... relèvement du seuil à partir duquel la contribution du malade est plafonnée à 18 euros pour les actes coûteux, réalisés en ville ou à l’hôpital. Ce seuil passera de 91 à 120 euros. Les dépenses de transport ne seront plus systématiquement prises en charge pour les patients en affection de longue durée (ALD) ... / ... l’hypertension artérielle isolée ne sera plus inscrite à la liste des ALD ... / ... De fait, ces transferts de charge seront tout simplement imposés aux usagers après la publication des différents textes réglementaires ... / ... "

D'où proviennent ces informations ? Et bien, tout simplement des déclarations de Roselyne Bachelot, lors de la présentation du Projet de loi de financement de la sécurité sociale 2010. Et que disait-elle ?

" Tous les acteurs du système de soins devront poursuivre les efforts engagés et les maintenir dans la durée" ... Les patients compris !

Si certains argueront que la baisse du remboursement de quelques médicaments ou pansements n'est pas un drame, en ce qui concerne les ALD, on ne parle pas de remèdes au "Service médical faible ou insuffisant" Car, il s'agirait ni plus ni moins que de faire payer ceux que de graves maladies rendent les plus fragiles, en : Supprimant la prise en charge systématique des patients atteints d’affections de longue durée (ALD) comme l'indiquent la Mutualité Française et Futura santé

Ces mesures, que condamne Catherine Lemorton, député PS qui fait remarquer qu'il y a : " ... / ... quasi-obligation, pour ceux qui en ont les moyens, de recourir à une complémentaire santé pour se garantir un taux de couverture décent ... / ... "

C'est vrai ! Mais, si on en parlait, justement des organismes d'assurances qui vendent de la "complémentaire santé" et se voient accorder par le gouvernement la plus belle des rentes ?

C'est UFC-Que Choisir, qui s'en est chargée et nous donne ses constatations dans une enquête publiée le 30 septembre, sur le coût des dépenses de santé des ménages : " ... / ... l’inflation des primes est sans rapport avec les remboursements ». Soit une progression de 44% par personne couverte, entre 2001 et 2008, contre seulement une croissance de 27% des prestations de remboursement ... / ... Quand une personne consacrait 407 euros à se soigner en 2001, elle devait y consacrer 618 euros, sept ans plus tard. Soit une progression de 52% ... " Nous dit le site 24Ore

Si les assurés sont pieds et poings liés face à cette nouvelle "réforme", il n'en est pas de même semble t-il du côté du corps médical.

En effet, dans un article mis en ligne le 26 octobre 2010 par le site Le Journal de Médecine, on apprend que : " ... / ... L’attention des professionnels de santé et de l’ensemble des observateurs devrait se concentrer sur les garanties données quant au respect des hausses de tarif (notamment le passage du C à 23 euros pour les généralistes) ... / ... la disposition qui prévoit que les augmentations d’honoraires pourront s’appliquer trois mois (contre six auparavant) après la signature d’un accord entre l’Assurance maladie et les professionnels de santé devrait se révéler très rassurante ... / ... "

Mais comme le fait remarquer Le Figaro : " Alors que l'Assurance-maladie devrait enregistrer cette année un déficit historique de 14,5 milliards, la revalorisation des généralistes lui coûtera environ 250 millions par an. Le prix, espère le chef de l'État, de la réconciliation avec le corps médical, l'une des cibles électorales traditionnelles de la droite, qui a visiblement déserté lors des régionales, marquant son exaspération ... / ... " CQFD !

27 octobre 2010

Le chômage total ou partiel touche 3,999 millions de français !

Triste record des tenants du "travailler plus pour gagner plus" ! les personnes sans activité (au chômage) et ceux qui ont une activité réduite étaient à fin septembre 2010 près de 4 millions en France, selon le Ministère de l'emploi.

Obnubilé par sa "pédagogie" sur la "réforme" des retraites, le gouvernement semble avoir oublié que : Le chômage est de loin la plus grande inquiétude des Français. En effet : " Pour 28,8% d'entre eux, c'est la première des préoccupations " ! - L'Expansion

Or, les chiffres de septembre 2010 sont tombés hier et il sont franchement mauvais !

" ... / ... Le nombre de demandeurs d'emploi sans aucune activité (catégorie A) a progressé de 4.600, à 2,697 millions en septembre. En incluant les personnes ayant exercé une activité réduite, le nombre des inscrits au Pôle emploi a crû de 28.300, se rapprochant du seuil fatidique des 4 millions (à 3,999 millions) ... / ... " Ces chiffres viennent malheureusement confirmer ceux du mois d'août : " ... / ... +15.900 pour la catégorie A ... / ... " Détails sur AFP

Et que répondent les ministres concernés : Christine Lagarde et le secrétaire d'Etat à l'Emploi Laurent Wauquiez. ?

" Cette hausse limitée n'interrompt pas la tendance à la stabilisation du marché du travail observée depuis plusieurs mois ... / ...Les chiffres de septembre "montrent que le choc du mois d'août est en train de se résorber ... / ... L'année 2010 se terminera avec un recul du taux chômage ... / ... "

Ben voyons. Vous ne croyez pas, madame et monsieur les ministres, qu'il faudrait arrêter de prendre les français pour des enfants en bas âge ?

Car, si l'on en croit Eric Heyer, économiste à l'Observatoire français des Conjonctures économiques (OFCE), la situation devrait empirer : " la croissance n'est pas assez forte et visible à long terme pour inciter les entreprises à reprendre les embauches massives". "L'ajustement sur le marché de travail n'est pas terminé, même s'il y eu un peu de croissance".

Prévoyant un "essoufflement de la croissance en 2011", Eric Heyer : " table sur "une hausse du taux de chômage à 9,7% fin 2011, après 9,4% cette année" AFP/Google

Ces chiffres, qui parlent mieux que le bel étalage de propos technocratiques et politiques de nos ministres, mettent en "valeur" une donnée, au combien importante, au moment où les deux assemblées viennent de voter la "réforme" des retraites

" ... / ... le point noir reste la dégradation continue de l'emploi des seniors, sujet qui a été au coeur des polémiques sur la réforme des retraites. Le nombre des plus de 50 ans --sans activité ou avec activité réduite-- en quête d'un emploi a cru de 1,5% sur le mois et bondi de 16,3% sur un an (soit 727.200 personnes). Par ailleurs, le chômage de longue durée continue de progresser et touche désormais 1,469 million de personnes, plus du tiers du total des inscrits ... / ... " - AFP/Google

Ce qui vient contredire de façon formellle les propos que Laurent Wauquiez tenait dans une tribune libre, publiée le 13-10-2010 sur le site Le Marché des Seniors.

Extraits

" ... / ... La réforme des retraites veut inciter les séniors à demeurer en activité plus longtemps. Cette population a trop longtemps été considérée comme une variable d’ajustement en cas de ralentissement de l’activité économique ... / ... Le combat pour l’emploi des seniors est une priorité du gouvernement. Pour le gagner les incitations financières et les nouveaux dispositifs légaux doivent s’accompagner d’une véritable révolution des mentalités. ... / ...

En fait, cette population continue d'être la : " variable d’ajustement en cas de ralentissement de l’activité économique " contrairement à ce qu'affirme monsieur Wauquiez !

Et ce n'est pas le : " lancement du club "emploi seniors" qui " s'ajoutera à d'autres dispositifs: l'aide à l'embauche pour les demandeurs d'emploi de plus de 55 ans et le doublement de l'aide, jusqu'à 700 euros par mois, pour les entreprises dont les seniors assurent en toute fin de carrière le tutorat de jeunes ... / ... " ni d'ailleurs : " l'évaluation en milieu de travail, qui permet au candidat de tester l'entreprise (gratuitement) pendant quelques jours ... / ... " qui vont faire illusion !

A qui ferez-vous croire que les entreprise qui ne recrutent jamais de salariés de plus de 50 ans le feraient parce que l'état lui verserait des subsides. A moins de considérer que celles-ci ne sont que des vulgaires "chasseuses de primes" ?

Où est la : " véritable révolution des mentalités" dont vous parlez, si bien, monsieur Wauquiez, dans votre tribune ?

Non madame et monsieur les ministres, la réalité, c'est que vous ne pouvez rien faire contre des "allègements" d'effectifs ou comme l'écrit Eric Heyer : " ajustement sur le marché de travail " rendus plus faciles, notamment, grâce à la rupture conventionnelle. Vous avez accepté le principe pervers des organisations d'employeurs qui vous ont chanté une fois de plus : " la liberté de mieux licencier pour mieux embaucher " le tout sur fond de politique industrielle inexistante !

Devant une situation gravissime, les français ne pourront que constater que vous restez particulièrement silencieux le volet de la loi TEPA sur les "fameuses" heures supplémentaires qui représentent : " ... / ... chaque année environ 4 milliards d'euros (0,2% du PIB) pour inciter les salariés et les entreprises à faire des heures supplémentaires ... / ... " - Alternatives Economiques

Alors, s'il vous plaît : Arrêtez de prendre les français pour des enfants en bas âge !


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Babouse

26 octobre 2010

CFDT : Lacher la proie de la "réforme" pour ... l'ombre de la négociation avec le MEDEF ?

Alors que la CGT souhaite durcir le conflit avec le gouvernement, sur la réforme des retraites , Christine Lagarde vient de se réjouir en déclarant qu'elle pensait que : " l'expression est en train de changer et saluait à la fois le retour de la raison et du dialogue". L'appel du pied de François Chérèque au MEDEF n'y est pas certainement pas étranger !

Christine Lagarde semble bien informée, puisqu'elle a : " estimé mardi, sur Radio Classique, que le conflit sur les retraites était à un "tournant", ajoutant que le "retour au dialogue" était "une très bonne chose" et de lancer : " Je pense que l'expression est en train de changer et je salue à la fois le retour de la raison et du dialogue"

Ces propos faisaient référence à une "négociation sur l'emploi des jeunes et des seniors" proposée par le leader de la CFDT, François Chérèque et immédiatement acceptée par la présidente du Medef Laurence Parisot, lors de l'émission Mots croisés lundi soir sur France 2 " -AFP/Google

Alors, fin du front syndical uni au profit de négociations au contenu ... hypothétique ?

Souvent CFDT varie serait-on tenté de dire et de penser. Alors qu'il y a encore 4 jours, François Chérèque déclarait au sujet de la mobilisation sur la "réforme" des retraites : " Les salariés nous demandent de continuer et on le fait" Il soulignait dans ses propos : " un sondage ... / ... selon lequel 69% des personnes interrogées approuvent les grèves et manifestations contre le projet de loi" et ajoutait qu'il y avait "un fort sentiment d'injustice sur cette réforme et sur beaucoup d'autres choses" indiquant au passage : qu'il était " temps de se remettre à dialoguer " AFP/Google

" temps de se remettre à dialoguer " : C'est cette dernière phrase qui aurait du mettre la puce à l'oreille des salariés opposés dans leur grande majorité à la "réforme" !

Car, depuis quelques heures, visiblement la détermination du leader de la CFDT a du plomb dans l'aile !

En effet, François Chérèque, a déclaré lundi : " ... / ... La meilleure chose qu'on a à faire ... / ... c'est qu'on ouvre une négociation entre le patronat et les organisations syndicales sur l'emploi des jeunes, l'emploi des seniors" ... / ... On ne peut plus y couper, la responsabilité des entreprises est engagée. Le patronat a voulu cette réforme, sa responsabilité est engagée. Il faut absolument maintenant entrer dans les négociations sur l'emploi des jeunes, l'emploi des seniors, c'est une urgence"

Cette offre de négociation a été immédiatement reprise au vol par Laurence Parisot qui, pleine d'enthousiasme, a répondu : " Je voudrais dire à François Chérèque que je suis d'accord", qualifiant cette proposition de "scoop" ... / ... Je suis d'accord pour qu'on ouvre une délibération sociale, pour voir si on peut, sur ces sujets évoqués par François Chérèque commencer à travailler ensemble" ... / ... Elle a ajouté que " ce serait une bonne façon de passer à autre chose" - AFP/Google

"Négocier", "passer à autre chose". Celà signifierait-il que la CFDT a fait son deuil du recul de l'âge légal de départ à la retraite auquel elle était opposée ? Cela signifie t-il aussi qu'elle aurait fait défiler et fait faire grève à des millions de salariés pour rien ?

A vrai dire, l'offre de négociation de la CFDT au MEDEF s'apparente à une capitulation en bonne et due forme. Capitulation qui devrait permettre au Président et à sa majorité d'affirmer que la "pédagogie" a rallié un partenaire social de poids !

Comme en 2003, où la CFDT a validé une réforme des retraites qui devait selon ses dires avoir pour priorité : l'état de l'emploi des seniors ?

Capitulation que François Chérèque aura du mal à expliquer aux salariés, alors qu'il fustigeait le 29 septembre : " la volonté d'humilier les Français mobilisés contre la réforme" tout en dénonçant l'Elysée, qui affirmait une moindre mobilisation : " C'est le signe que le pouvoir est gêné par notre mouvement parce qu'il reste maîtrisé et républicain ... / ... " - JDD

Des négociations avec la corde au cou ?

Plus que probablement, puisque Laurence Parisot a clairement revendiqué : " ... / ... le statut de « marraine » de la réforme engagée par le gouvernement et le recul des bornes d'âge (de 60 à 62 de l'âge légal de départ et de 65 à 67 de la retraite sans décote) et l'allongement de la durée de cotisation ... / ... " - Boursorama

D'autant que le MEDEF qui a obtenu, pêle-mêle : De larges modifications du code du travail, la suppression de la contribution Delalande, la mise en place du licenciement par rupture conventionnelle et a réussit à interdire aux salariés des les TPE toute représentation syndicale, sera en position de force face à une CFDT qui n'aura plus, qu'à manger le chapeau d'un vague : " code de bonnes pratiques " que ne manquera pas de lui imposer Laurence Parisot !

Alors, assisterons-nous au retour en fanfare du calamiteux CDD seniors pour les plus âgés et celui du scandaleux CPE pour les plus jeunes ou de leurs équivalents "modernisés", au nom de la "négociation entre le patronat et les organisations syndicales sur l'emploi des jeunes, l'emploi des seniors" ?

A vous de nous le dire monsieur Chérèque ... et vite !

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Ouest France

25 octobre 2010

Industrie automobile : L'impuissance du pouvoir à maintenir l'emploi en France !

Malgré les déclarations et les coups de menton de nos responsables politiques, l'emploi dans l'industrie en France continue à régresser. Notamment dans l'automobile qui, contrairement à ce qu'affirme le Chef de l'Etat, ignore un peu plus chaque jour le territoire national pour produire ses modèles.

Pour le Président, l'époque des visites d'usines dans lesquelles il se pâmait en répétant : " Les usines c'est mon truc " se font plus rares et surtout de plus en plus encadrées. Il faut dire que sa cote de popularité : " est tombée à 29% (-3 points)" et que " ... / ... sept Français sur dix (70%) se disent mécontents du président, selon le baromètre mensuel IFOP pour le JDD " Il est d'ailleurs à noter que : " ... / ... Parmi les salariés du secteur privé, 26% se déclarent satisfaits et 73% insatisfaits ... / ... " - AP/Yahoo

Et son son dernier déplacement à Bonneval dans l'Eure-et-Loir. où il a rencontré quelques dizaines d'ouvriers d'une usine de fabrication d'équipement professionnel de cuisines, pour leur parler, pendant près d'un quart d'heure ... de la réforme des retraites. N'apporte toujours aucune réponse à des salariés inquiets pour leur futur ou celui de leurs enfants !

C'est dans un tel contexte que, voulant probablement éviter quelques sifflets ou quolibets, il s'est rendu au dernier mondial de l'automobile ... la veille de son ouverture officielle ...

Si la petite histoire retiendra que visitant le stand Renault, il a lancé au designer : "J'aime bien vos chaussures". Ce qui lui a valu un : " Je voudrais que vous aimiez mes voitures" de la part dudit designer !

La grande retiendra que les politiques ne peuvent plus comme du temps de la "régie Renault" influer sur la stratégie d'un constructeur. Même si le Président se plait à embellir les choses ...

Le Président a profité de cette visite pour " mettre les choses au point et régler ses comptes " sur les implantations des constructeurs automobiles à l’étranger, rappelant que la part des emplois français dans l'automobile était primordiale : " ... / ... Ce n’est pas du nationalisme, pas du protectionnisme. C’est simplement que la filière auto, tous métiers confondus, c’est 10% de la population française "

Chiffre contestable puisque ... faux, comme le prouve une étude de l'OFCE

Comme l'explique Sylvain Barde, dans un court mémo du 10 février 2009: " ces fameux 10% proviennent d'un rapport du Conseil économique de 2006. Rapport qui, pour estimer le nombre d'emplois induits par l'industrie automobile en France s'appuyait lui-même largement sur les chiffres du Conseil des constructeurs français d'automobiles, le lobby qui regroupe Renault, Peugeot, leurs filiales (Citroën, Renault Trucks etc.), mais aussi Heuliez et Panhard...

En fait, sur ces 2,5 millions d'emploi évoqués régulièrement, seuls 737 000 sont directement liés à l'industrie automobile. Il s'agit des salariés des grands groupes, de leurs sous-traitants et équipementiers, des fabricants de remorques... Les autres (qui sont tout de même plus d'1,8 million)? Il s'agit des garagistes, des autos écoles, des assureurs, des employés des casses. Mais aussi des taxis, ou des salariés des constructeurs de routes. Et mieux, des pompistes, des pervenches qui mettent les PV, et même de la presse automobile ... / .. " - Source Mediapart - lire l'intégralité du mémo

Alors, justement, qu'à dit le Président de la République au Mondial de l'automobile ?

" ... / ... Jamais je n’accepterai la désindustrialisation de la France. Que chacun le note bien. Il n’y aura de ma part aucune faiblesse en la matière. Gagnez des parts de marché, devenez des intervenants mondiaux, mais la France veut garder une partie de sa production industrielle, notamment dans l’automobile, en France. Nous ne céderons jamais. Tout ce qu’on fait, ce n’est pas simplement pour que vous créiez des usines à l’autre bout du monde. Créer des usines pour gagner des parts de marché, formidable. Mais fabriquer à l’étranger pour vendre en France, non. C’est la limite absolue " - L'automobile magazine

Limite absolue ?

C'est certainement pour cela que la Gendarmerie Nationale qui avait décidé de remplacer ses véhicules d'intervention rapide Subaru Impreza WRX, a décidé de retenir la Renault Megane RS - Automoto

Le message du Président aurait donc été retenu par l'administration, puisqu'une voiture française, permettra de lutter contre l'insécurité routière (deuxième cheval de bataille du Président) !

Sauf que : La Mégane R.S. est assemblée à ... Palencia en Espagne ! nous apprend le magazine Autoplus 1154 du 19/10/10 et ce n'est pas, semble t-il que provisoire, puisque : " Tous les opérateurs de l’usine de Palencia en Espagne ont bénéficié de formations spécifiques, parmi elles : le montage des accessoires extérieurs, l’assemblage des trains avant à pivot indépendant, le montage des sièges Recaro " - Edubourse

Que représentent, diront certains, quelques voitures (mais au combien symboliques) à côté du formidable projet de voitures électriques qui doivent être construites en commun avec Daimler (Mercedes-Benz ) ?

Projet qui avait donné lieu en octobre 2009, à une visite officielle de Nicolas Sarkozy à l’usine de Hambach qui fabrique les SMART. Visite au cours de laquelle le Président de la République et Dieter Zetsche, président du conseil d’administration de Daimler AG et directeur de Mercedes-Benz Cars avaient officialisé le projet

On notera quand même que la lecture de l'automobile magazine de novembre 2010 n'est pas des plus rassurantes. En effet, au détour d'une brève : " Renault-Nissan et Daimler -Benz la prise de bec" on apprend qu'on est loin des nombreuses créations d'emplois promises : " ... / ... nous pensions être prêts pour un accord de standardisation des prises en bornes de recharge. Nous venons de nous rendre compte que ce n'est pas le cas. dit en termes diplomatiques mais clair Dieter Zetsche" Conclusion : " le débat à rallonge risque de mettre en péril le planning de lancement extrêmement serré .... / ... "

Ennuyeux ! Mais non, un petit coup de fil à la "chère Angela" et à Carlos Carlos Ghosn, devrait régler le problème rapidement ... enfin, peut être ... Au fait, quelqu'un a t-il des nouvelles des mesures "fortes" que Christian Estrosi devait prendre à l'encontre de l'entreprise Molex ?

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Startin'sport
20Minutes

22 octobre 2010

L'UMP champion de France des départements ... les plus endéttes ?

Lors des dernières élections régionales, l'UMP qui espérait reprendre quelques régions à la gauche lançait son "livre noir des régions" . Cette attaque frontale a eu, on le sait, peu d'effet sur le résultat. A quelques mois des cantonales, il était intéressant de savoir si l'UMP, qui ressortira l'argument fiscal, était meilleure gestionnaire que la gauche lorsqu'elle dirige un département ...

La droite a toujours adoré mettre en avant la "mauvaise gestion" des finances locales de la gauche en période électorale. D'ailleurs, elle est tellement exemplaire dans ce genre de classement qu'elle récoltait en novembre 2009 : les 3 premières places des villes les plus endéttées de France : 1er Levallois Perret - 2eme Cannes - 3eme Fréjus ...

Or, les cantonales qui seront les dernières élections avant la présidentielle et les législatives de 2012 devaient nous permettre d'assiter au retour du "marronier" fiscal cher à l'UMP. Néanmoins, compte tenu du climat social et de la popularité decroissante l'exécutif et de sa majorité, il est peu probable, comme au régionales, que celui-ci ait la moindre influence sur l'électorat.

D'autant qu'il sera difficile d'expliquer aux électeurs que le gouvernement privilégie les départements puisque, budget de crise oblige, celui-ci cherche plutôt à limiter ou diminuer leurs ressources.

Il leur sera également difficile d'expliquer qu'il soutiennent ce même gouvernement alors qu'ils viennent de se joindre aux élus de gauche, pour le mettre en demeure de trouver une solution, face à la situation financière des départements - Le Télégrame

En effet, les Présidents de conseils généraux étaient en Congrès. " A l'issue de deux jours de travaux dans la salle du conclave du Palais des Papes à Avignon, ils ont adopté, à l'unanimité, une motion réclamant au gouvernement des "ressources durables et pérennes" ... / ... "

Ce qui a donné lieu à cette résolution finale : " les présidentes et présidents de Conseils généraux ont adopté à l’unanimité une résolution finale qui met en exergue la situation financière très grave des départements" - Lire le communiqué de presse

A noter, cette phrase dans le texte intégral de la : Résolution des Présidentes et Présidents de Conseils généraux : " Si cette analyse est partagée par l’ensemble des 102 présidentes et présidents de Conseils généraux, quelle que soit leur sensibilité, leurs inquiétudes sont grandes quant à la dégradation des finances départementales liée au dynamisme des allocations universelles de solidarité versées pour le compte de l’Etat, à la perte d’autonomie fiscale et au gel des dotations de l’Etat à l’égard des collectivités territoriales ... / ... " - Departement.org

Or, pas un mot de la part des dirigeants de l'UMP qui préfèrent se consacrer à la défense de la "formidable" réforme des retraites ...

Il faut dire que, si l'on en croit l'étude réalisée par le JDN (publiée le 20/10/2010) sur : les départements les plus endettés en combinant le montant total de leurs emprunts et le poids de la dette sur chaque habitant ", les départements gérés par la gauche ne sont pas les seuls à se distinguer en ce qui concerne le plus fort endettement !

Alors, dispendieux à gauche et exemplaires à droite ? Quel est donc le département le plus endetté de France selon l'étude du JDN ?

Roulement de tambour ... Et bien, the winner is : Les Alpes Maritimes !

Et oui, le département (que certains surnomment UMPland) encore géré, il y a peu par Christian Estrosi, notre ministre de l'industrie puis par Eric Ciotti remporte la palme d'or : " ... / ... Avec 942 millions d'euros d'emprunts, le département est particulièrement endetté. Ce montant représente 68,4% de son budget global en 2010. Et la situation aurait plutôt tendance à s'aggraver puisqu'entre 2009 et 2010, la dette s'est encore accrue de 26% ... / ... "

Suite du classement

2e : la Seine-Maritime - PS

" La Seine-Maritime dispose d'un des plus gros budgets départemental de France : 1,51 milliard d'euros. Elle traîne également la deuxième plus grosse dette départementale de l'HExagone : 987 millions d'euros ... / ... "

3e : le Val d'Oise - PS

" Sixième département le plus endetté de France en valeur, 12e département par sa dette par habitant... le Val d'Oise traine sa dette (812,3 millions d'euros) comme un boulet. Et la situation ne s'arrange pas. La dette a encore augmenté de 15,4% entre 2009 et 2010 ... / ... "

4e : le Var - UMP

Autre fief de l'UMP de longue date : " Avec 705 millions de dettes cumulées en 2010, le Var occupe la huitième place des départements à la plus importante dette en valeur. Un montant vertigineux qui peut donner quelques motifs d'inquiétudes. En effet, non seulement cette dette a augmenté de 14,8% entre 2009 et 2010, mais qui plus est, elle représente désormais 64,8% du budget annuel de la collectivité ... / ... "

5e ex-æquo : la Seine-et-Marne - PS

Détenue, il y a encore peu de temps par l'UMP (jusqu'en 2004) : " Les finances de la Seine-et-Marne ont de quoi donner quelques motifs d'inquiétudes. Ses dettes cumulées (856 millions d'euros) représentent désormais 71,1% de son budget annuel ... / ... "

5e ex-æquo : la Dordogne - PS

" La situation financière de la Dordogne apparaît aujourd'hui délicate. En effet, le montant total des dettes de cette collectivité en 2010 représente l'équivalent de 80% de son budget annuel ... / ... " Le classement intégral des 30 départements les plus endettés

A la lecture de ces chiffres et compte tenu de l'unanimité, il ne fait nul doute qu'à l'approche des cantonales, Eric CIotti, Christian Estrosi et Xavier Bertrand n'hésiteront pas à mettre en demeure le gouvernement de trouver des solutions pour des "ressources durables et pérennes" et nous éviteront le couplet sur ... la mauvaise gestion des finances locales par la gauche !

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Le JDD
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21 octobre 2010

Les centres d'appels : Un fort potentiel ... de stress, de précarité et de bas salaires ?

Laurent Wauquiez cherche des emplois. Après avoir célébré les entreprises de vente directe, il va aujourd'hui ouvrir les " Assises de la Relation Client", histoire de mettre en valeur, le "formidable potentiel" emploi des centres d'appels. Le tout est de savoir de quelle qualité sont ces emplois ...

L'emploi industriel continuant à régresser (n'en déplaise à Christian Estrosi) le gouvernement qui se doit de montrer qu'il est actif dans le domaine de l'emploi, continue à explorer tous les pistes qui lui permettraient d'améliorer un bilan qu'on peut qualifier de désastreux !

Nous vous expliquions sur Slovar les Nouvelles le 5 octobre dernier, comment Laurent Wauquiez s'était engagé à "fournir" des chômeurs issus de Pôle Emploi aux sociétés de vente à domicile. Cette opération étant destinée à "caser" quelques seniors : " ... / ... Les seniors figurent parmi les "publics cibles" de plusieurs accords signés par l'organisme, comme récemment avec le secteur de la vente directe "

Alors, pourquoi pas, essayer de réussir un nouveau "coup" en signant un accord plus large avec les centres de "relation clientèle" ?

Et surtout faire oublier l'énorme "bourde" du ministre qui a faillit déclencher un incident diplomatique avec le Maroc et la Tunisie, en proposant de donner des avantages aux centres d'appels s'ils relocalisaient l'emploi en France !

Que dit le communiqué du ministre sur les "assises de la relation client" ?

" ... / ... Caractérisé par son fort potentiel de croissance, mais aussi par une image nuancée malgré les avancées de la profession pour l’améliorer, la Relation Client s’impose comme un secteur d’avenir... / ... "

Relation client ?

Sémantique aidant, de même qu'on dit "vente directe" en lieu et place de "vente à domicile", on dit "relation clientèle" en lieu et place de "centre d'appel téléphonique"

Snobisme ou besoin de changer d'image de marque ?

La "relation clientèle" est définie par les termes : centres d’appels téléphoniques, centres de relations clients, centres de relations client à distance, plateaux d’accueil clientèle, centres de téléservices, centres de télémarketing " qui " gèrent des appels téléphoniques " entrants" et / ou " sortants " comme nous l'explique l'INRS dans un important dossier qu'il a consacré au travail dans les centres d'appels

Et qui sont les salariés de ces centres de "relation clientèle" ? Envoyé Spécial leur avait consacré un reportage.


Call centers : les nouveaux prolétaires (envoyé spécial)
envoyé par sudteleperformance


Profitant de ses assises, l'Express a interviewé, Olivier Duha, co-président de Webhelp, n° 2 français du secteur dont, l'entreprise a été citée récemment, pour l'ouverture d'un : " ... / ... centre d’appels de 3 500 m² à Compiègne dans l’Oise ... / ... " Qui " ... / ... ouvrira ses portes fin 2011 et accueillera 200 collaborateurs et près de 500 d’ici trois ans ... / ... " - Usine Nouvelle

Et que dit-il ?

L'Express : Les délocalisations de centres d'appels sont-elles inévitables?

Elles sont souhaitables ! Car elles répondent à un besoin impossible à satisfaire en France : le coût de production d'une heure de centre d'appels dans l'Hexagone est le plus élevé au monde ... / ... De plus, certaines activités ne peuvent pas être rentabilisées en France, comme le télémarketing par exemple. Ou encore, les clients exigent une flexibilité telle que le droit du travail ne nous permet pas de l'offrir en France ... / ...."

L'Express : Créer de l'emploi en France dans ce secteur serait donc impossible?

" ... / ... Aujourd'hui 80% de l'activité des centres d'appels français est réalisée en France, 20% à l'étranger ... / ... Si demain, nous ne pouvons plus nous installer au Maroc ou en Tunisie, ces emplois ne reviendront pas en France. En réalité, l'offshore subventionne aujourd'hui des emplois qui, dans l'Hexagone, sont structurellement déficitaires ... / ... On avait le choix, d'un point de vue macro-économique, entre augmenter les salaires ou baisser les prix. On a privilégié la deuxième option ... / ..."

En clair : Quelques aides financières seraient les bienvenues ! Pourtant à y regarder plus près, Webhelp n'a pas l'air d'avoir trop de difficultés pour obtenir de "solides subventions" pour créer ou développer son activité en France

L'Express : Quel est le niveau de votre activité en France chez Webhelp?

.... / ... nous faisons le pari d'ouvrir des sites sur le territoire français, généralement dans des bassins d'emploi de taille suffisante, où le taux de chômage est élevé et le secteur tertiaire peu développé, afin d'être sûr de trouver une main-d'oeuvre disponible. A nous ensuite de la former ... / ... "

D'accord, mais si nous donnions la parole à ces salariés issus : " généralement dans des bassins d'emploi de taille suffisante, où le taux de chômage est élevé et le secteur tertiaire peu développé" et qui travaillent chez Webhelp ?

C'est sur le site de la CGT de Webhelp (relayé par Miroir social) que nous avons trouvé quelques réponses. Exemple : le site Webhelp de Caen

" Le bilan social 2009 du centre d'appel Webhelp de Caen indique que 45 % des CDI recrutés en 2007 ne sont plus en poste, soit près de 100 départs par an pour 500 CDI ... / ... si les CDI représentent 74 % des effectifs (531 salariés), le taux a baissé de 5 % depuis 2007 et 30 % des salariés en production se trouvent être aujourd'hui des intérimaires ... / ... "

Ce bilan qui a d'ailleurs déclenché une grève, le vendredi 26 mars 2010

" Depuis mardi matin, les salariés de Webhelp Caen sont en grève dans le cadre de la Négociation Annuelle Obligatoire (NAO) ... / ... sur le site de Fresnel, il y avait environ 70% de grévistes sur les plateaux Orange et Pôle Emploi (eh oui, ce sont eux qui font ça !) ... / ... "

On pourrait aussi évoquer ce témoignage d'une téléconseillère du centre d'appel GDF au journal Le Parisien et reprise par le site Couleurgeek le 28 août 2010

" ... / ... Fanny qui a travaillé pour Armatis dans un centre d’appel de Caen, sous traitant pour GDF Suez ... / ... Elle explique : “Quelle que soit la raison de l’appel, chaque téléconseiller possède une liste de produits commerciaux qu’il doit coûte que coûte proposer à son interlocuteur au cours de la conversation ... / ... Chaque jour, je devais gérer environ une centaine d’appels. Il fallait enchaîner à toute vitesse. Le TMP c’est-à-dire le temps moyen par appel ne devait pas dépasser les huit minutes, quel que soit le problème !”(…)”Nous étions pour la plupart payés au smic, c’est-à-dire autour de 1 000 € net. Pour nous, vendre ces produits nous permettait de toucher des primes pouvant aller jusqu’à 200 € supplémentaires par mois ... / ... Les appels étaient enregistrés et, régulièrement, on nous débriefait en les écoutant et en nous donnant des notes ... / ... "

Mais arrêtons de focaliser sur la France pour nous intéresser au Maroc et parlons de la : " flexibilité telle que le droit du travail ne permet pas en France"

Nous avons trouvé un texte publié par La CDT : Confédération Démocratique du Travail, centrale syndicale marocaine qui décrit : " Les conditions de travail dans les centres d’appels au Maroc"

" ... / ... Comment avez-vous débuté dans le secteur des centres d’appel ? J’ai commencé à travailler à 15 ans, j’ai étudié en parallèle ... / ... IL y a 300 centres d’appel à Casa, ça pousse comme des champignons ... / ... Beaucoup profitent des 5 premières années d’exonération fiscale à 100% et des 5 années suivantes à 50% ... / ... Les premiers centres d’appel qui sont venus s’installer pensaient à un salaire minimum d’environ 7000 Dirhams (700 €). Mais le patronat marocain a fait campagne pour le diminuer de 3.500 à maximum 6.000 DH ... / ... Pour correspondre à la pause déjeuner en France , on doit prendre nos repas à 10h, heure marocaine ... / ... Côté sécurité, s’il y avait le feu, on serait cuit ! La cour a été transformée en cafétéria, les escaliers de secours sont trop étroits pour le nombre d’employés et le patron a mis des grilles à plusieurs endroits qui bloqueraient notre sortie ... / ... " - Intégralité du témoignage sur La Voix des travailleurs

Nous vous conseillons aussi la lecture de ce témoignage d'un salarié marocain "black listé" après avoir porté plainte contre son licenciement abusif.

En bref, comme le dit si bien Laurent Wauquiez, une profession : " ... / ... Caractérisée par son fort potentiel de croissance, mais aussi par une image nuancée malgré les avancées de la profession pour l’améliorer, la Relation Client s’impose comme un secteur d’avenir... / ... " Mais que ne ferait-on pas pour améliorer les chiffres de l'emploi avant l'échéance de 2012 ...

20 octobre 2010

Parlementaires, et si commenciez par "sauver" vos propres régimes de retraites ?

A l'UMP, ont affirmait que les retraites étaient "maintenant sauvées", après le vote au Sénat du report de 60 à 62 ans de l'âge du départ à la retraite. Cette affirmation n'est toujours pas une réalité pour les régimes des députés et sénateurs qui sont évasifs sur la possibilité d'un alignement sur celui des autres français !

Et même si, comme l'écrit l'AFP : " La réforme du régime de retraite des députés sera débattue le mercredi 27 octobre par le bureau (organe dirigeant) de l'Assemblée nationale, a déclaré mardi à la presse le président de l'Assemblée, Bernard Accoyer ... / ... Et que : " La réforme devrait marquer la fin du régime spécifique de retraite des députés, souvent décrié car très avantageux, comme celui des sénateurs ... / ... "

Celà n'explique pas comment les députés vont combler le déficit actuel de leur régime qui est de : 52 millions d'euros par an ! comme l'expliquait "Sauvegarde Retraites", qui ajoutait au passage que : " si on étendait à tous les régimes de retraite la gestion du régime des députés, nous aurions besoin de 1 000 milliards d'€ ... / ... "

Ce qui est confirmé par La Tribune : " La caisse de retraite des députés, verse chaque année près de 66 millions d'euros de pensions aux anciens élus du Palais-Bourbon, l'équivalent de 13 % du budget global de l'Assemblée. Mais les cotisations ne représentent que 23 millions, dont les deux tiers sont acquittés par l'Assemblée elle-même en tant qu'employeur. Pour équilibrer le régime, l'Assemblée verse donc en plus une subvention de 42 millions. Le budget de l'Assemblée étant financé par celui de l'État, c'est donc le contribuable qui finance au bout du compte l'essentiel de la retraite des députés ... / ... "

Quant aux sénateurs : " La semaine dernière, le Sénat a adopté le principe d’une réforme de son régime de retraite , sans toutefois se prononcer sur la suppression de la cotisation double. Cette mesure a fait "l’objet d’une expertise et devrait pouvoir être proposée", indiquait le communiqué, sans plus de précisions ... / ... " - Capital

Néanmoins, le Sénat affirme "autofinancer" son régime de retraite au travers de sa "cagnotte" , dont Marianne2 nous parlait, en Juin 2010. Celle-ci, sert en partie à payer les retraites des sénateurs et " s'élève à 581 millions ". Si l'on en croît Gérard Larcher, c'est une somme "épargnée et placée"

La Tribune est moins catégorique et explique : " ... / ... Pour verser annuellement 26 millions d'euros de pensions, la caisse ne peut pourtant compter que sur 3,5 millions de cotisations des sénateurs en activité, et 6,5 millions de cotisations patronales versées par le Sénat. D'où sortent alors les 15 millions d'euros restants ? De produits financiers provenant du portefeuille de la caisse, même si ce portefeuille s'est déprécié de 100.000 euros en 2009 en raison de la crise ... / ... Or, les sénateurs oublient un peu vite que les cotisations patronales acquittées par le Sénat sont en fait financées par les contribuables..."

Alors, devant tant de sollicitude pour péréniser nos régimes de retraites, les parlementaires vont-ils être magnanimes et réellement aligner le leur sur celui du régime général ?

Le Point est assez dubitatif : " ... / ... La réforme doit s'attaquer aux dispositions avantageuses et controversées de leur régime, le système de la double cotisation et la pension de réversion ... / ... Le 9 septembre, ils (députés) rejetaient un amendement du projet de réforme des retraites, portant sur leur propre système. Mais le plus surprenant reste la totale liberté des parlementaires face à leur système de retraite. Seuls maîtres à bord, ils décident, modifient et approuvent leur propre régime. Autrement dit, dans cette guerre, l'Assemblée nationale est son propre censeur ... / ... "

Donc, mesdames et messieurs les parlementaires de l'UMP, les français serons particulièrement attentifs à ce que vous vous appliquiez, sine die, ce que votre parti a écrit, le 17 octobre 2010 : " ... / ... Cette réforme est indispensable pour sauver notre système de retraite par répartition dont la crise, tout autant que l’évolution démographique, a considérablement augmenté les déficits ... / ... " Et que vous ne retarderez pas la mise en place dans vos assemblées de ce qu'Eric Woerth a appelé : " une réforme des retraites "responsable, raisonnable et juste " ...

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Le Point

19 octobre 2010

Réforme des retraites : Les 50-60 ans victimes mais aussi ... arbitres des élections de 2012 ?

Le 8 octobre, le Sénat confirmait le vote des députés en approuvant le report de l'âge légal de la retraite de 60 à 62 ans. Ces deux "petites" années vont peser très lourd pour les 50-60 ans dont le maintien dans l'emploi est hypothétique. Et pourraient coûter très cher à l'UMP en 2012 !


Le 29 novembre 2007, le Conseil d'orientation des retraites organisait un colloque : Augmenter le taux d'emploi des seniors. Les enseignements des expériences étrangères. Son compte rendu (payant) est disponible à la Documentation Française.

Extraits

" Avec un taux d'emploi de 37,8% pour les 55-64 ans en 2005, la France se situe très en dessous de la moyenne européenne - 42,5% - et loin des 50 % en 2010 fixés au niveau communautaire ... / ... "

Et même si Laurent Wauquiez se félicitait d'une "belle "réussite" : " ... / ... en période de crise, nous avons réussi à faire progresser le taux d'emploi des seniors en France, de 38% à 39%" -La Dépêche

Une étude de la DARES, reprise par Netpme ne faisait pas mystère d'une nette dégradation !

" ... / ... L’étude de la Dares révèle que le taux de chômage des seniors a augmenté plus fortement en 2009 qu'au cours des crises économiques précédentes ... / ... Du 4e trimestre 2008 au 4e trimestre 2009, le taux de chômage des 50-64 ans s'est, en effet, accru rapidement : + 1,7 point en un an, contre +1,8 point pour l'ensemble des actifs ... / ... Les trois quarts des 50-64 ans au chômage en 2008 déclarent toujours y être un an après "

En clair : Prolonger la durée d'activité de cette catégorie d'âge est une catastrophe annoncée !

Qu'en disent les premières concernés, c'est à dire : Les organisations d'employeurs qui ont défendu la "réforme" (Le MEDEF préconisant même le retour aux 65 ans)

Laurence Parisot, avec son cynisme habituel affirmait : " qu'au fur et à mesure qu'on déplace l'âge légal de départ à la retraite, on augmente corrélativement le taux d'activité des seniors ... / .... Et précisait que : " le taux d'activité des quinquagénaires était supérieur en France à la moyenne européenne, mais qu'à partir de 60 ans, le taux d'activité chutait par rapport à la moyenne européenne, à cause de l'âge légal de départ à la retraite à 60 ans" - Le Figaro

Quant à la CGPME, elle disait tout le mal qu'elle pensait de la mesure consistant à : " faire payer aux entreprises récalcitrantes, à un plan d’action en faveur des seniors, une pénalité égale à 1 % de la masse salariale" sans pour cela envisager de prendre en compte le problème !

" ... / .. Face à un véritable problème de société nécessitant une évolution des emplois, des employeurs et des Pouvoirs Publics, le Gouvernement, à défaut d’autres idées, en est réduit à sanctionner. La mise en oeuvre d’une politique de quotas, qui ne dit pas son nom, est une erreur. Le pas est franchi. Veut-on demain interdire aux chefs d’entreprise de décider librement qui ils embauchent ? "

En clair, si gouvernement et organisations patronales se rejoignaient pour faire travailler les salariés plus longtemps, aucun d'eux n'acceptait de porter la responsabilité d'un si bas taux d'emploi, préférant refiler "la patate chaude" à l'UNEDIC !

On aurait tord au gouvernement et dans sa majorité de considérer que les salariés de cette tranche d'âge, sont conquis par la pédagogie sur la réforme des retraites. Et surtout que leur "grand âge" leur fera rapidement oublier le nouvel obstacle qui se dresse devant eux !

Car, comme le fait judicieusement remarquer Le Point, en faisant référence au lancement d'un "observatoire politique et social des 50-65 ans" réalisée par IFOP pour le site planet.fr : " Voici une étude à laquelle les candidats à la prochaine présidentielle prêteront sans doute une oreille attentive ... / ... " :

Extraits

Dans le cadre de son observatoire des 50-65 ans mené en partenariat avec Planet.fr, l’Ifop a cherché à appréhender les perceptions des seniors sur l’emploi.

" ... / ... Le sentiment d’une discrimination des seniors dans le monde du travail est presque unanimement ancrée chez les Français âgés de 50 à 65 ans. Presque tous (99%) jugent les seniors discriminés à l’embauche (dont 76% « beaucoup »). Venant confirmer ce sentiment, 97% des Français âgés de 50 à 65 ans considèrent que les seniors ont plus de mal à trouver un emploi que le reste de la population (dont 80% « tout à fait d’accord »). Plus globalement, 93% des seniors estiment que leur classe d’âge est discriminée au sein des entreprises (dont 41% « beaucoup ») ... / ... "

- Face à ce constat, les seniors estiment très majoritairement que le problème doit être pris à bras-le-corps par les politiques. 89% des Français âgés de 50-65 ans jugent que l’emploi de leur classe d’âge constitue un vrai problème de société aujourd’hui en France. Plus spécifiquement, 83% considèrent que la réforme des retraites doit inclure des mesures permettant de favoriser l’emploi des seniors, la majorité des répondants (54%) étant même « tout à fait d’accord » avec cette idée ... / ...

- D’ailleurs, les seniors se montrent assez critiques sur la manière dont la problématique de l’emploi des plus âgés est prise en compte dans la politique actuelle : 71% d’entre eux estiment que l’emploi des seniors n’y a pas assez d’importance ... / ... les chômeurs se démarquent sur cette question, 83% estimant que la question de l’emploi des seniors n’est pas assez prise en compte dans la politique actuelle ... / ... "

Pour Patrice Angot, directeur associé chez Planet.fr, une chose est sûre : "Ce n'est pas parce qu'ils ont voté Nicolas Sarkozy en 2007, par exemple, qu'ils voteront pour lui à nouveau" d'autant plus qu'ils ont ressenti de plein fouet les effets de la crise ... / ... " - Le Point

D'autant que les déclarations de Laurent Wauquiez à L'Expansion, en juillet dernier sonnaient pour les 50-60, comme une formidable provocation !

" ... / ... C'est parce que nous avons pleinement pris la mesure de l'importance de l'emploi des seniors et parce que nous avons mis en place les dispositifs appropriés et incitatifs (taxation des préretraites, libéralisation du cumul emploi-retraite...) qu'enfin les choses bougent ! Augmenter l'âge de départ à la retraite, c'est avant tout créer les conditions du maintien ou du retour à l'emploi pour les seniors ... / ... "

Devraient sans nul doute, contribuer à l'effet garanti, dans les urnes ...


Tous les chiffres et détails de l'étude

Bibliographie
Les indicateurs de la DARES

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Tesson

18 octobre 2010

Réformes gouvernementales : Continuer à faire payer les mêmes !

La "réforme" des les retraites sera sans nul doute, votée au Sénat comme l'ont déclaré plusieurs membres du gouvernement et l'UMP, allant à l'encontre de la volonté de 71% des français ... Qui risqueraient aussi, de perdre un jour de congé pour financer la dépendance des personnes âgées !

Et ce n'est pas la réunion au siège de l'UMP où des : " dizaines de militants se sont pressés rue La Boétie, à Paris, pour écouter la bonne parole du gouvernement, afin de la propager ensuite ... / ... " (La Voix du Nord) Qui va calmer le jeu !

En effet, bien loin des phrases stéréotypées des responsables de l'UMP, ils sont de plus en plus nombreux à soutenir les manifestations et mouvements de grèves ou de blocage.

Selon un sondage CSA publié lundi dans Le Parisien/Aujourd'hui en France : " ... / ... le soutien envers le mouvement ne faiblit pas dans la population .... / ... " En effet : " ... / ... les précédents sondages CSA faisaient état de taux de 62% le 7 septembre, 68% le 23, 71% le 2 octobre et 69% le 12"

Dans le détail : " Plus de sept Français sur dix (71%) expriment leur soutien ou de la sympathie pour la journée de grèves et manifestations organisée mardi par les syndicats contre la réforme des retraites ... / ... Interrogés sur cette sixième journée d'action depuis la rentrée, 52% disent la soutenir et 19% éprouver de la sympathie à l'égard de ce mouvement ... / ... " - AFP/Google

Oui mais, il est plus aisé pour le Président et son gouvernement (du moins ce qu'il en reste) d'asséner des messages, sur l'urgence nécessaire à la pérennisation du système de retraites, que leur expliquer, que la rapidité de cette réforme n'est, en réalité, liée qu'à la note AAA de la France. Et que ceux-ci vont payer pour la baisse des cotisations dues à une politique industrielle à l'abandon et des éxonérations de charges sociales aussi massives qu'inefficaces !

On pourra aussi leur rappeler qu'il serait possible de se pencher sur le privilège accordé par le Ministre du Budget en 2007, un certain Jean-François Copé et qui exonère les sociétés : d'impôt sur les plus-values lors de la vente de leurs filiales, à condition de les avoir détenues au moins deux ans ... / ... " et qui a représenté pour l'état : " un manque à gagner de 22 milliards en trois ans" ... / ... " Le Figaro D'autant que : " Trois ans après son entrée en vigueur, plus de 6 200 sociétés ont profité de cette niche fiscale, censée lutter contre les délocalisations ... / ... " - Arrêt sur image

Mais, comme le disait Joseph Caillaux, ministre des finances de Clémenceau, en 1907 : " Faites payer les pauvres ! Bien sûr, les riches ont la capacité de supporter des impôts plus lourds, mais les pauvres sont tellement plus nombreux ..."

C'est dans cette situation "explosive" que : " Le président de l'Agence nationale des service à la personne (ANSP), le député UMP Laurent Hénart " , a proposé samedi : " dans une interview au Journal du dimanche, que les Français abandonnent un nouveau jour de congé pour financer la dépendance des personnes âgées "

Avant de prendre connaissance des ses arguments, rapellons que l'UMP propose également de : " ... / ... Faire payer aux futurs hypothétiques dépendants, environ 15 Euros par mois dès l'âge de 50 ans ... / ... Valérie Rosso-Debord, députée UMP et membre de la commission des lois de l'Assemblée et la présidente de la mission d'information sur la prise en charge des personnes âgées dépendantes : ... / ... s'appuie sur : " des estimations fournies par les sociétés d'assurance, le montant de la cotisation « dépendance » pourrait avoisiner les 15 euros par mois, pour une rente mensuelle d'environ 500 euros en cas de perte d'autonomie ... / ... " - Slovar sur Marianne2

Alors, quels sont les arguments de Laurent Hénart ?

" Les Français doivent abandonner un nouveau jour de congé et il faut mettre en place un système d'assurance, comme il existe une prévoyance retraite", explique Laurent Hénart. "Je ne pense pas qu'il faille renouveler l'opération "jour férié", trop compliquée à organiser, mais il faudra demander un jour de RTT aux Français"

Jugeant que pour l'instant, la CSG (Contribution sociale généralisée) grève plus le travail que le capital, il estime qu'il " faut donc rééquilibrer son prélèvement en augmentant la taxation du capital ... / ... " - Libération

Taxation du capital, Bonne idée diront certains ! Sauf que celle-ci pourrait être hypothétique en terme ... de taxés, puisque comme nous l'apprend Le Figaro, les plus fortunés prépareraient leurs valises !

" ... / ... Dans les grands cabinets d'avocats, on constate que : "... / ... depuis quelques semaines, les dossiers de délocalisation fiscale se multiplient ... / ... les ménages fortunés sont convaincus que le bouclier va disparaître, mais que l'ISF, lui, perdurera, même si c'est sous une autre forme et peut-être sous un autre nom. En outre, quand bien même l'ISF serait allégé, la fiscalité sur les plus-values et les revenus du patrimoine augmentera ... / ... "

Et le Figaro d'ajouter : " ... / ... Typiquement, il s'agit de personnes qui ont vendu leur entreprise et qui, de ce fait, ne bénéficient plus des exonérations d'ISF pour biens professionnels. Sans bouclier, la facture fiscale deviendrait exorbitante pour eux. La Suisse ou la Belgique n'ont pas de souci à se faire pour attirer les Français… "

Alors, pas de doute, il faudra continuer à faire payer les mêmes ! Au fait, vous faites quoi mardi ?

15 octobre 2010

Social : "1 Français sur 5 se vit dans une position de fragilité sociale "

Le mouvement des entrepreneurs sociaux vient de faire paraître les résultats de son premier "baromètre des priorités sociales des français." Il en ressort beaucoup de souffrance ! Il pourrait néanmoins, devenir un outil incontournable pour ceux qui vont briguer la présidence de la République en 2012 ?


Le MOUVES (mouvement des entrepreneurs sociaux ) selon ses propres mots : " a une double mission : créer une communauté active et ouverte d'entrepreneurs sociaux et d'acteurs partenaires ; porter leurs attentes et leurs solutions dans le débat public et les politiques publiques ... / ..." Créé en 2008, il " vise 1000 adhérents entrepreneurs sociaux fin 2012"

Qui sont ces entrepreneurs sociaux ?

Des associations, des entreprises sous forme de SCOP, des financiers solidaires, des mutualistes, ... c'est à dire les entreprises de l'économie sociale et solidaire.

Leur Président Jean-Marc Borello pose le débat clairement : " La crise amène à réinterroger les modèles économiques dominants et éclaire sous un jour nouveau les pratiques différentes de l’économie sociale et solidaire. Pourtant, la petite musique d’un retour au business as usual, certes plus vert et plus social, se fait de plus en plus forte. Pendant ce temps, les problèmes sociaux et écologiques persistent et s’aggravent ... / ... "

Bien loin des statistiques officielles, des déclarations tonitruantes des politiques, des milieux économiques ou financiers traditionnels, ces entrepreneurs d'un autre type connaissent et affrontent les difficultés d'une partie croissante de la population. Leur expertise dans ce domaine les a amené à réflechir à un instrument de mesure des priorité sociales de leurs concitoyens.

Avec l'aide de TNS Sofres, il ont réalisé le premier baromètre des priorités sociales des français. Ils en ont communiqué les résultats cette semaine. Contrairement à beaucoup d'études qui reposent de plus en plus sur le Web, celle-ci a été effectuée en : " Face-à-face au domicile des interviewés, par le réseau des enquêteurs de TNS Sofres "

Le constat est édifiant : " Le sentiment de précarité des mille Français interrogés pour cette étude s’incarne dans deux chiffres: 71% d’entre eux pensent que la situation sociale a tendance à se détériorer, et ils sont 80% à estimer qu’ils n’ont pas la capacité de faire bouger les choses"

Extraits

Un Français sur cinq en situation de fragilité sociale " ... / ... c’est environ 1 Français sur 5 qui se vit dans une position de fragilité sociale, insatisfait de sa situation sociale personnelle, au global comme dans le détail ... / ...

Des Français individuellement mobilisés mais collectivement résignés

Interrogés sur le plan individuel, 76% des Français disent avoir le contrôle de leur vie, tandis que 6 Français sur 10 estiment que leur situation personnelle reste à peu près stable (61%), et 11% qu’elle s’améliore ... / ... "


La perception de la situation sociale du pays : un contexte particulièrement anxiogène


En septembre 2010, 71% des Français estiment que la situation sociale des Français en général a plutôt tendance à se détériorer. 22% estiment qu’elle reste à peu près stable, et 4% seulement qu’elle a plutôt tendance à s’améliorer.

Fait notable, ce constat est partagé par l’ensemble des catégories de population ; la perception d’une dégradation de la situation sociale des Français est donc homogène, quels que soient les catégories socioprofessionnelles, l’âge ou le niveau de revenu ... / ... "


le MOUVES et TNS Sofres ont choisi de décrypter leurs situations sociales individuelles à travers 18 thématiques de leur vie quotidienne.

Besoins fondamentaux
: sentiment de sécurité, accès aux soins de qualité, disposer d’un logement stable et satisfaisant, capacité de faire face aux charges courantes du logement, capacité à se nourrir comme on le souhaite et accès aux moyens de communication


L'indice de fragilité
s’établit à 12,3% en moyenne (16% chez les employés, 17% chez les ouvriers, 21% dans les familles monoparentales et 24% chez les chômeurs) ... / ...


Besoins économiques
: Capacité à prendre en charge un proche en situation de dépendance, possibilité d’emprunter pour financer ses projets, avoir des ressources ou de l'épargne, capacité à se déplacer de manière satisfaisante, disposer d’un pouvoir d’achat décent


L’indice de fragilité s’établit à 34,8% en moyenne (44% chez les employés, 43% chez les ouvriers, 51% dans les familles monoparentales et 57% chez les chômeurs)

Besoins personnels
: avoir un travail qui apporte satisfaction et perspective, une vie sociale et des loisirs satisfaisants, la possibilité de s’exprimer et participer à la vie citoyenne et publique, la possibilité de se faire plaisir de temps en temps, le fait d’être respecté tel que l’on est, habiter dans un cadre de vie agréable, et la capacité à subvenir à l’éducation et à l’épanouissement de ses enfants.


L’indice de fragilité
s’établit à 14,3% en moyenne (17% chez les employés, 19% chez les ouvriers, 19% dans les familles monoparentales et 22% chez les chômeurs) ... / ... "


Au-delà de ces clivages et de l’influence que chacun peut avoir sur sa propre vie, deux sentiments rassemblent une large majorité de Français vis-à-vis de la situation de leur pays : l’impression que sa situation se dégrade, et surtout la perception d’une impuissance à faire bouger les choses. La moitié d’entre eux (49%) estiment en effet ne pas pouvoir, à leur niveau, faire bouger les choses du tout dans la société, 31% pensent pouvoir le faire très peu, 18% un peu et 1% beaucoup ... / ... "

En fin de compte, cette étude confirme le sentiment de perte de repères et d'incapacité à prendre en main leur avenir que ressentent les français depuis plusieurs années. Et ce n'est pas la "pédagogie" prônée par la majorité présidentielle sur la mondialisation, les droits sociaux, du travail ou de la politique de santé publique qui va les rassurer !

Toutefois, contrairement aux études éphémères, celle du MOUVES est un baromètre qui a vocation (nous l'espérons) a fournir des données actualisées et probablement .... à devenir, un outil incontournable, pour ceux qui vont briguer ... le poste de Président de la République en 2012 !

Les résultats complets de l'étude

Sources et crédits
MOUVES
Youphil
TNS Sofres