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12 mars 2013

Marges, chômage, protection sociale : le nouveau mix de Laurence Parisot !

En pleine campagne pour un possible troisième mandat, Laurence Parisot continue de débiter des contre vérités à la chaîne. Mais les ennemis sont toujours les mêmes : Le code du travail et l'Etat !  


En termes d'échec d'entreprises, la crise financière et économique peut avoir bon dos. En effet, il ne faut pas oublier que beaucoup d'entreprises défaillantes ont été victimes d'inadéquation entre leurs produits et les demandes des clients et parfois aussi d'une gamme dépassée.

C'est d'autant plus grave, lorsque l'entreprise fabrique ses propres produits. Combien, de fois, au cours de ma carrière, ai je croisé des entreprises aux locaux et moyens de production vétustes. Et combien de fois ai je entendu le chef d'entreprise m'expliquer qu'investir pour faire évoluer l'outil de travail pouvait attendre, puisque : « ça diminuerait la marge »

Puis, sont arrivés les nouveaux pays de l'Union Européenne et « l'eldorado chinois » qui ont mis à mal tous ceux qui pensaient qu'investir  « ça diminuerait la marge » Coût de l'opération, les salariés qui n'ont aucun droit de regard ou de conseil sur la stratégie des entreprises ont commencé à être licenciés, avec le point culminant que nous connaissons ces dernières années.

On aurait pu penser que les organisations patronales auraient pu s'imposer un droit d'inventaire avant de montrer du doigt l'état et les salariés. Or, à écouter Laurence Parisot, les entreprises n'ont rien à se reprocher.

Démonstration

Le 11 mars, chez Yves Calvi  sur France 2 : « Nous n’arrivons plus à créer de richesses en France. Nos entreprises ont des taux de marges structurellement bas et c’est cela qui est à l’origine d’un taux de chômage anormalement élevé, d’une augmentation beaucoup trop faible du pouvoir d’achat et du coup d’une incapacité à financer nos systèmes sociaux »

et d'ajouter : « La fiscalité en France pénalise l’investissement et empêche la prise de risque entrepreneuriale, or il n’y aura pas de réduction du chômage s’il n’y a pas toute liberté à l’entrepreneur »

Belle équation qui ... ne tient absolument pas la route ! Car, si les clients continuent de bouder les produits français, la marge des entreprises n'augmentera que très provisoirement, donc elle n'embaucheront pas, donc le pouvoir d'achat ne progressera pas et à terme, il faudra encore diminuer les effectifs ...

Par contre, en ce qui concerne les systèmes sociaux, chacun sait que le Medef dispose d'entreprises membres, dont les hôpitaux et cliniques privées ou les banquiers et assureurs accepteraient volontiers d'en prendre la charge ainsi que ... le fabuleux pactole qui va avec !

Où est le lien avec la baisse du chômage ? nul ne le sait ! Mais, sur ce damné chômage, notre amie Laurence a d'autres idées

Le 10 mars, sur France 3, Laurence Parisot après avoir exigé des parlementaire de transposer sans modification l'accord ANI de flexibilité, a estimé que : « (...) Les chefs d’entreprise n’ont qu’une envie, voir leur entreprise se développer (…) et pour grandir il faut embaucher (...) Simplement, nous avons une législation sociale qui crée une peur de l’embauche qui est terrible (...) »

Il faudra m'expliquer pourquoi des entreprises qui sont exangues au niveau du carnet de commandes embaucheraient qui que ce soit, même en pouvant licencier plus facilement.

C'est d'ailleurs ce que pense Geoffroy Roux de Bézieux ( candidat contre Parisot à la tête du Medef ) puisqu'il  déclare au sujet de l'ANI  : « (...) Maintenant, il ne faut pas se dire que cet accord va tuer directement la peur de l’embauche (...) »

Donc, une fois de plus, aucun lien avec la baisse du chômage !

Quant à l'état, il lui est reproché sa dépense publique : « la dépense publique en France étouffe la création de richesses et empêche la création d’emplois. Si nous ne réduisons pas la dépense publique, nous n’inverserons pas la courbe du chômage. »

Comme on dit trivialement : tu dis ça à un cheval de bois et il te met une ruade ! Il faudra que Laurence Parisot nous explique ça un jour, graphique à l'appui.

Mais comme d'habitude, il faudra se contenter d'affirmations jamais prouvées. L'essentiel étant que ces déclarations, qui ne sont qu'une compilation de ce qu'on peut trouver sur les sites des think tank libéraux comme l'IFRAP, la Fondation Concorde, Fondapol, ou le célébrissime Institut Turgot  soient reprises par la presse, friande de déclarations tonitruantes qui se chargera de reproduire, à la virgule près, la belle légende de la restauration des marges et de la baisse de la dépense publique qui inverseront la courbe du chômage !  
 

23 juillet 2012

La fraude hébergée dans les paradis fiscaux ne connaît pas la crise !

La fraude fiscale se porte bien en ces temps de crise économique. C'est le constat que fait Tax Justice Network qui évalue à ... 25.500 milliards d'euros le montant caché dans les paradis fiscaux.


En ces temps d'austérité appliquée à la quasi totalité des peuples de la planète pour cause caisses vides, l'information diffusée par Reuters en provenance de Tax Justice Network a de quoi franchement mettre en colère !

En effet, alors que Martin Schulz , le président du Parlement européen, parle, à juste titre,  d'une possible « explosion sociale » en Europe et que le directeur exécutif de l'OIT appelle à une amélioration de la protection sociale, on apprend que : « (...) Les actifs financiers détenus par des particuliers et leurs familles et dissimulés dans des paradis fiscaux atteignent entre 21.000 et 32.000 milliards de dollars (entre 17.000 et 25.500 milliards d'euros) (...) »

Au delà du côté dementiel des montants avancés, il faut savoir que : « (...) L'étude, qui ne prend pas en compte des actifs non financiers comme les biens immobiliers ou l'or, estime à 280 milliards de dollars (225 milliards d'euros) le manque à gagner pour les Etats, en terme de revenus fiscaux (...) »

Et, on fait quoi direz-vous ?

Eh bien, en ce qui concerne ces sommes astronomiques qui manquent dans les budgets des pays, rien !

Par contre, il est de bon ton de s'en prendre aux salariés n'étant pas encore frappés par la précarité et le chômage.

Ainsi, le FMI recommande aux : « (...) leaders européens de s'employer à restaurer la compétitivité des pays de la zone euro. D'une part, par des réformes du marché du travail, d'autre part, par un abaissement des coûts du travail dans les secteurs exposés à la concurrence internationale (...) » Et le Gouverneur de la Banque de France préconise de : « (...) rapprocher les différents contrats de travail et, en ce qui concerne les conditions d'emploi, avoir moins de réglementations et donner plus d'espace aux accords de branche ou d'entreprise (...) »

Alors, oui, il est incontestablement plus facile de s'en prendre aux salariés et à leurs conditions de travail que de rapatrier des sommes tranquillement hébergées dans des paradis fiscaux pourtant clairement identifiés ! Une situation qui ne peut que donner encore plus raison à l'inquiétude de Martin Schulz !

Le tout est de savoir, si les chefs d'état et de gouvernement auront la volonté, et se donneront les moyens d'aller chercher l'argent caché, dans les paradis fiscaux. Paradis qui, au passage avaient selon Nicolas Sarkozy, miraculeusement disparu en 2009, ou pousser leurs citoyens à la révolte ...


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09 juillet 2012

La précarisation des salariés va à l'encontre de la compétitivité !

Le Medef continue d'affirmer qu'il est nécessaire de précariser les salariés au nom de la compétitivité. Or, une baisse même temporaire des salaires ne remplacera jamais la fabrication de bons produits par des salariés ... capables de les acheter !  




Le Medef a décidé de faire comprendre aux salariés français que le choix électoral qu'ils ont fait à la présidentielle et aux législatives n'était pas le sien. Il compte bien sur la conférence sociale pour exiger l'application unilatérale de ses demandes.

Prenant la parole en marge de la conférence sociale Laurence Parisot a déclaré que : « (...) François Hollande devrait faire comprendre aux ouvriers que certaines usines et certains emplois disparaîtront à jamais, comme l'avait fait Barack Obama lors de son soutien à l'industrie automobile en 2008-2009 (...)  la patronne du Medef affirme qu'il faut que « tout le monde comprenne que si on veut que ces entreprises soient à nouveau performantes et puissantes et leaders au niveau mondial, dans cinq ou dix ans, il faut accepter des ajustements, il faut accepter des restructurations »

Et dans la mesure où François Hollande n'aurait pas compris le message, Laurence Parisot promet une hécatombe d'emplois à la rentrée : « (...) En cause ? La période estivale durant laquelle « les trésoreries des entreprises sont toujours mises à mal, les carnets de commandes n'étant pas suffisamment garnis (...) »

Résumons-nous : Si les salariés français acceptaient sans rien dire

Qu'on ferme toutes les usines jugées plus assez rentables,
Qu'on dégraisse les effectifs à la première baisse de chiffre d'affaires,
De consentir au plafonnement des dommages et intérêts qui leur sont accordés par les tribunaux en cas de faute de l'entreprise et qui seraient : « Un frein majeur à l'embauche »
Voire de travailler ... bénévolement pendant les mois d'été au lieu de partir en congés ... Selon le Medef, la compétitivité de la France et de ses entreprises seraient assurées !

Madame Parisot oubliant bien entendu de parler de partage des richesses produites, celui-ci étant réservé aux actionnaires. Pour ce qui concerne les salariés, la question du partage ne se pose pas puisque pour maintenir un haut niveau de revenus pour les actionnaires, il faudra, face à la concurrence, encore plus de plus de compétitivité, donc de flexibilité et de licenciements !

Oui dira madame Parisot mais c'est pour maintenir l'emploi ! De combien de personnes et pour combien de temps ? Le Medef dans sa frénésie de compétitivité refuse d'y répondre. Tout comme il refuse de prendre le moindre engagement en contrepartie des sacrifices faits par les salariés.

Ce qui signifie que si après avoir accepté tant de sacrifices, les salariés constatent, à terme,  que les commandes reprennent et que la santé de l'entreprise est bonne, il y a fort à parier qu'on leur expliquera qu'il est impossible d'augmenter à nouveaux leurs salaires mais qu'il est toujours nécessaire d'effectuer des ajustements d'effectif ... 

Le modèle de Laurence Parisot est simple : Obtenir des salariés de mieux en mieux formés, payés au plus près du salaire minimum (tant qu'il existe), licenciables sans aucun recours, mais capables de produire des biens et services affichant la meilleure marge. Le tout étant quand même de trouver des clients !

Car si l'ambition patronale est de tirer la production vers le haut de gamme, la très grande majorité de la population ainsi précarisée, sera de plus en plus contrainte d'acheter toujours plus de produits ou services low cost issus de pays à moindre coût salarial.

Par contre, ce n'est pas demain que les entreprises françaises, faute d'avoir consacré assez d'argent à la recherche et l'innovation, iront tailler des croupières aux pays créateurs de produits industriels technologiques solidement installés sur les marchés à l'export.

Mais celà n'inquiète pas le Medef qui, s'il obtenait la flexibilité la plus totale et l'absolue liberté de licencier, n'hésiterait pas une fois de plus à tendre sa sébile en direction du gouvernement pour obtenir de nouvelles aides sans pour autant s'engager à réindustrialer le pays.

Le seul problème sera de savoir s'il restera en France assez de contribuables salariés pour payer une nouvelle addition ! 


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28 mai 2012

Medef : Echangerait plans sociaux contre flexibilité et précarité ?

Le Medef prétend que les nombreux plans sociaux en cours et à venir ne sont que la conséquence de la perte de compétitivité de la France. Objectif : Essayer d'obtenir la flexibilité des salariés que lui promettait Nicolas Sarkozy !  




Même si Laurence Parisot s'en défend, le nombre de plans sociaux camouflés pendant la durée de la campagne présidentielle et qui ressortent, est considérable. En effet, ce sont pas loin de 45 000 emplois qui sont menacés de disparaître.

Ce chiffre fournit par la CGT qui s'est livrée à un minutieux travail de recensement  et qui sera  livré mardi au gouvernement, est à peine contesté par Laurence Parisot qui déclare : « (...) Il n'y a pas plus de plans sociaux que l'an dernier, de plans sociaux retenus ou de choses cachées (...) » dénonçant : « peut-être » un habillage politique de la part de la CGT (...) »

Et Laurence Parisot de désigner les coupables : La baisse de compétitivité et le possible retour de la retraite à 60 ans pour certains salariés ! 

Quels sont ses arguments ?

A propos des plans sociaux : « (...) Ce qui est annoncé ou en préparation n'est malheureusement que la conséquence de cette perte de compétitivité (...) lutter contre les licenciements, c'est d'abord favoriser l'embauche. Et donc éviter toute mesure économique et sociale qui freine les embauches (...) »

Et quelle est donc cette mesure  économique et sociale qui freine les embauches ?

Hé bien, semble t-il, c'est le financement du projet du gouvernement de permettre aux salariés ayant commencé à travailler tôt de partir à la retraite à 60 ans. C'est pourquoi, elle stigmatise : « (...) le danger d'ajouter des charges nouvelles aux entreprises » Ben voyons !

Pour être plus concret, il est nécessaire de prendre connaissance d'un court article du Figaro dans lequel Laurence Parisot explique les objectifs que son organisation s'est fixée

« (...) Lors d'une conférence de presse, Mme Parisot a souligné qu'avec le ministre du Travail, Michel Sapin, qu'elle a rencontré lundi, elle n'a aucune divergence sur l'organisation d'une conférence sociale (...) pour elle, le thème prioritaire qui doit y être abordé est celui du marché du travail. Nous devons avoir le courage, dans l'esprit de concertation qui anime le président de la République, d'aborder le fonctionnement du marché du travail (...) Alors que le gouvernement va abandonner la TVA sociale, Mme Parisot s'est dite favorable à une augmentation de la CSG afin de réduire les charges sur les entreprises (...) » ajoutant sans rire que : « (...) La modernisation du dialogue social et la qualité de vie au travail sont les deux autres thèmes qu'elle souhaite aborder lors de cette réunion (...) »

Résumons-nous. Ayant acquis la certitude que le programme du Medef, qui préconisait entre autre, la mise en place d'accords compétitivité-emploi permettant aux entreprises de moduler à volonté les horaires et salaires de leurs employés, le durcissement des conditions d'indemnisation des chômeurs porté et le transfert d'une partie des cotisations sociale des entreprises vers l'impôt, soutenus par l'UMP et le candidat Sarkozy ne pourraient pas être imposés aux salariés, quoi de mieux qu'un beau chantage aux licenciements pour faire essayer de faire céder l'actuel gouvernement ?

Et puis, tant qu'à faire, pourquoi ne pas remettre sur le tapis le contrat de travail unique à droits progressifs qui fragiliserait les salariés en CDI sans pour autant apporter de solutions durables à ceux actuellement en CDD ou intérim, mais tellement avantageux pour les entreprises puisqu'il leur de licencier plus facilement à un coût dérisoire ?

Ce qui signifie, à destination du gouvernement et des salariés : Medef échangerait plans sociaux contre flexibilité et précarité !

Et que se passerait-il au cas ou le gouvernement accepterait de suivre le Medef dans ses réflexions ?

Une précarisation généralisée du salariat dans la mesure où à l'exception de quelques salariés jugés stratégiques et qui se verraient proposer des conditions exceptionnelles, le reste de la population alternerait entre courtes périodes d'emploi et plus ou moins longues périodes de chômage le tout bien entendu sans réel filet de sécurité.

Mais direz-vous, pourquoi seuls les salariés seraient-ils mis à contribution. Les actionnaires ne pourraient-ils pas aussi être contributaires en cas de difficulté des entreprises ?

Sachez que selon madame Parisot, ce n'est pas à l'ordre du jour, puisque : « (...) le Medef indique clairement que les dirigeants et actionnaires ne seront pas contraints de faire le même effort que les salariés ! En clair, pendant que les salariés voient leur rémunération baisser, celles des dirigeants restent intactes et les actionnaires continuent à toucher des dividendes ! Au final, les entreprises pourraient donc baisser les rémunérations pour augmenter leur profit ! (...) »

A suivre, avec attention, dans les jours et semaines à venir ...


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24 janvier 2012

« Notation sociale » des entreprises : Le pouvoir aux consomm'acteurs ?

Chez Novethic et Vigeo, on ne doit pas bouder son plaisir. En effet, François Hollande a décidé d'ajouter la notion de « notation sociale des entreprises » à ses propositions. Si les salariés et les consommateurs devraient apprécier, il ne devrait pas en être de même des organisations patronales !

Et si les consommateurs et les épargnants avaient la possibilité de connaître la situation sociale des entreprises avant d'acheter un produit ou un service ou investir leur argent ? C'est l'une des propositions de François Hollande : « (...) On note tout aujourd'hui, moi je propose une idée audacieuse : une notation sociale des entreprises (...) »

Qu'a t-il exactement proposé ?

On peut le lire sur son site officiel « (...) Ce dispositif obligerait toutes les entreprises à faire certifier annuellement la qualité de leur gestion des ressources humaines au regard de criteres officiels de qualité de l’emploi qui seront définis avec les partenaires sociaux. Les résultats de cette notation seront rendus publics afin que les salariés, mais aussi les consommateurs aient connaissance de la qualité sociale des entreprises (...) »

Les concepts de responsabilité sociale des entreprises et de l'investissement socialement responsable ne sont pas nouveaux, mais jusqu'à présent, ils étaient observés avec plus ou moins d'attention ou ... d'indifférence par les partis politiques.

La nouveauté dans la proposition de François Hollande, c'est de passer du volontariat actuel à l'obligation.

Si du côté des syndicats, François Chérèque a déclaré : « (...) J'avoue que c'est la première fois que j'entends un responsable politique évoquer la notation sociale (...) » les organisations d'employeurs n'ont pas encore réagit au fait que, des représentants des salariés, puissent un jour : « sièger dans les conseils d'administration et les comités de rémunération »

Mais il ne faut pas être un grand expert pour prévoir que les syndicats patronaux ne vont pas tarder à faire connaître leur opposition et leur hostilité à de telles propositions.

Hostilité qu'ils ont déja manifestée en février 2010, lorsque Xavier Darcos décidait de mettre en place un site web qui visait à « favoriser l’exemplarité des entreprises en matière sociale » Au lancement du site : Les pages publiées distribuaient des codes couleur comme des bons ou des mauvais points. Ils indiquaient le degré d’avancement des entreprises dans la mise en œuvre d’une politique de « prévention du stress professionnel »

Panique immédiate des entreprises qui se voyaient appliquer un « feu orange » ou un « feu rouge » A tel point que : « (...) Lorsque les premiers noms sortent en rouge le 18 février, une avalanche de coup de fil tombe au ministère du travail. Peu d’entreprises tiennent absolument à être classées en vert car elles craignent un retour de bâton de leurs partenaires s’ils jugent le dispositif insuffisant, mais elles veulent absolument éviter le rouge. La méthode choque car elle n’est pas habituelle et les entreprises appellent le MEDEF à la rescousse pour éviter d’être jetées en pâture qu’elles aient de bonne ou mauvaise fois initié des actions (...) » - Usine Nouvelle

Résultat, le 19 février, les listes orange et rouges des entreprises en matière de prévention du stress, disparaissaient du site Travailler Mieux ... tout comme le problème des salariés malades du stress !

On devrait savoir jeudi si François Hollande intègre la notation sociale dans son programme présidentiel et connaître le niveau d'opposition des organisations patronales et de l'UMP.

Néanmoins, en cas de victoire, il est évident que la mise en place d'un tel projet ne sera pas facile. Mais qu'ont à craindre les entreprises : « (...) qui font un effort pour former leurs salariés et limiter la souffrance au travail (...) » ? Si ce n'est de voir consommateurs et épargnants récompenser leurs efforts !


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Le Monde

23 janvier 2012

Modèle social français : Choix de société ou entrave pour les bancassureurs ?

Le modèle social français est une entrave pour les banquiers et assureurs qui lorgnent sur un pactole pour l'instant inaccessible. Denis Kessler l'un de leurs meilleurs porte parole ne désespère pas de liquider cet héritage du Conseil National de la Résistance pour leur plus grand profit.

Il est probable que peu de gens auront lu ce matin l'interview de Denis Kessler, l'actuel PDG du réassureur SCOR dans laquelle il déclare : « notre modèle social n'est pas tenable ». Et pourtant elle est importante. En effet, dans cette interview, l'ex-numéro deux du Medef et ex patron de la Fédération française des sociétés d'assurances, explique qu'au nom de la compétitivité, il est nécessaire de : « réinventer un modèle social adapté à notre temps »

Les initiés diront que ces propos ne sont pas nouveaux dans la mesure où Denis Kessler s'est juré d'avoir la peau d'un système qu'il exècre, et qui est issu du Conseil National de la Résistance. Pour s'en convaincre, il suffit de relire la tribune publiée sur le magazine Challenge en 2007

Extraits : « Le modèle social français est le pur produit du Conseil national de la Résistance. Un compromis entre gaullistes et communistes. Il est grand temps de le réformer (...) La liste des réformes ? C’est simple, prenez tout ce qui a été mis en place entre 1944 et 1952, sans exception. Elle est là. Il s’agit aujourd’hui de sortir de 1945, et de défaire méthodiquement le programme du Conseil national de la Résistance ! (...) Ce compromis, forgé aune période très chaude et particulière de notre histoire contemporaine, se traduit par la création des caisses de Sécurité sociale, le statut de la fonction publique, l’importance du secteur public productif (...) le conventionnement du marché du travail, la représentativité syndicale, les régimes complémentaires de retraite (...) »

On pourra répondre à monsieur Kessler que la baisse des remboursements des frais de santé qui a profité aux mutuelles et compagnies d'assurances ont aboutit à ce que : « (...) plus d'1 Français sur 4 (27%) avoue avoir déjà reporté des dépenses de santé, faute de moyens financiers suffisants en 2011 (...) » Ce qui n'est malheureusement qu'un début, puisque, en novembre 2011, on apprenait que : « ( ... ) 32% des Français sont prêts à renoncer à leur mutuelle santé, si elle devient trop chère (...) Pour ceux qui résisteraient encore, ils reverraient les garanties à la baisse mais favoriseraient à 42% la couverture des frais d’hospitalisation, devant les frais de soins courants (...) » Et comme 2012 sera une année exceptionnelle en matière d'augmentations de tarifs !

Tout comme la brillante idée qui a consisté à « privatiser » une partie du travail de Pôle Emploi en ayant recours à des entreprises prestataires, pour s'apercevoir un peu plus tard, que le taux de retour à l'emploi était plus élevé dans le service public que chez un opérateur privé !

Mais ceci ne pose aucun problème à Denis Kessler pour qui la cible ultime est la retraite. Il est d'ailleurs clair dans son interview : « (...) l'absence de fonds de pension dans notre pays est une erreur historique... que l'on n'a toujours pas corrigée » point de vue qu'il partage avec Laurence Parisot qui proposait en mai 2010 de rendre obligatoire la capitalisation individuelle.

Pour en revenir à Denis Kessler, il expliquait dans Challenges, comment équilibrer durablement le système des retraites. A savoir faire assumer par le budget de l'état une retraite de base minimale dont les conditions d'accès seraient drastiques (durée de cotisation, âge légal de départ ) et maintenir une partie de répartition classique. Notons au passage que les deux premiers piliers seraient interdits de déficit. Pour le troisième pilier, la capitalisation ferait le reste, à répartir ... entre les assureurs et banquiers !

Si en période économique faste, cette démonstration peut éventuellement se défendre, en période de crise et de chômage très élevé, la mise en place d'un tel système ne bénéficierait qu'aux revenus les plus élevés qui pourraient ainsi librement choisir la date de leur départ à la retraite. Pour les autres ....

Autre problème : Quelle pérennité des fonds de pensions et quelles garanties de service d'une pension correcte sur des durées de versement pouvant excéder 25 ou 30 ans ?

A priori aucune, dans la mesure où l'état n'est pas censé garantir les fonds de pensions privés.

Des exemples ?

20Minutes nous expliquait en juin 2009 : « (...) L'Irlande, l'Australie, le Danemark, les États-Unis, les Pays-Bas et le Royaume-Uni, où les fonds de pensions ont un poids important, sont les plus affectés. Dans ces pays, cette perte de revenus met les salariés les plus âgés dans la plus mauvaise posture. Ils n’ont guère le temps de reconstituer leur épargne avant de devoir commencer à puiser dans leurs actifs pour financer leur retraite (...) »

En fin de compte, les seuls vrais bénéficiaires d'une rente seraient les assureurs et les banquiers qui disposeraient d'une épargne captive de longue durée leur permettant d'engranger des frais de gestion et des revenus issus du placement de l'argent des futurs retraités sans réel engagement vis à vis des épargnants retraite.

Mais Denis Kessler est formel : « (...) un modèle social financé à crédit n'est pas durable. Il faut réinventer un modèle social adapté à notre temps (...) Nous sortirons de l'ère du désendettement qui s'annonce d'autant plus rapidement que notre pays acceptera les réformes indispensables de son organisation collective pour renforcer sa compétitivité (...) »

Eh oui, capter une partie plus ou moins grande des quelques 100 milliards d’euros de la retraite par répartition est à ce prix ...


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L'Express

19 janvier 2012

Industrie française : Nous sommes tous ou serons tous un jour des « Lejaby » !

Etonnant symbole ! Au même moment où le Chef de l'Etat nous imposait son très communicant sommet social, on apprenait que les repreneurs de la marque française Lejaby, annonçaient la fermeture de la dernière usine française de production !

Le 13 décembre dernier, Nicolas Sarkozy s'exprimait sur la « réindustrialisation de la France » au travers de la visite de l'usine Rossignol de Sallanches. la marque de ski qui avait rapatrié une partie de sa production en France, venait d’obtenir le label « origine France garantie » distinguant les produits fabriqués sur le sol français.

Ce label un tantinet gadget « pensé » par Yves Jégo missionné par Nicolas Sarkozy devait être un début de réponse bien mièvre aux : plus de 500 000 emplois industriels perdus, sachant que la part de l’industrie dans le PIB français est passée de 24 à 14 %. La France constataient Patrick Artus, Marie-Paule Virard dans leur livre La France sans ses usines : « (...) a vécu dans l’idée qu’elle pouvait bâtir une économie sans usines, tournée vers les services. Mais il apparaît aujourd’hui que, lorsque les usines partent, les services finissent par suivre le mouvement (...) »

En ce qui concerne le textile, nous vous expliquions le 2 décembre 2011 comment Frédéric Lefebvre s'était démené pour obtenir le label d'état d' Entreprise du Patrimoine Vivant, ainsi que les aides afférentes, à la marque John Galliano. Sachant que « (...) Le label Entreprise du Patrimoine Vivant est une marque du Ministère de l’Economie, des Finances et de l’Industrie, mis en place pour distinguer des entreprises françaises aux savoir-faire artisanaux et industriels d’excellence (...) »

Il faut dire que la marque John Galliano est la propriété de LVMH appartenant à Bernard Arnault qui n'a jamais caché sa proximité avec Nicolas Sarkozy.

Attention dont n'auront visiblement bénéficié les ouvrières pourtant talentueuses de Lejaby victimes des choix stratégiques de leurs dirigeants, et qui ont appris hier, que le repreneur de leur marque : « (...) envisage de conserver 195 salariés sur les 450 que compte encore Lejaby et de fermer l'unité de production d'Yssingeaux (Haute-Loire), qui emploie près d'une centaine d'ouvrières, pour finir de délocaliser la fabrication dans le Maghreb (...) » Les salariés licenciées seront néanmoins ravies d’apprendre que celui-ci : « a indiqué vouloir lancer une nouvelle marque baptisée Lejaby-Luxe qui sera fabriquée en France, à Rillieux-la-Pape, par une quarantaine de personnes si le projet démarre bien (...) »

Ce qui signifie en clair que la TVA sociale chère à notre Président et à Laurence Parisot si elle avait été en place, n’aurait pas de toute façon pas pu sauver les emplois.

Xavier Bertrand le toujours ministre du travail a trouvé le moyen de se féliciter de ce que : « le tribunal de commerce de Lyon ait désigné un repreneur de l'entreprise (...) » tout en précisant que les salariées licenciées : « verront 98% de leur rémunération maintenus pendant un an (...) »

Ce à quoi il faut ajouter : « Un budget de 500.000 euros prévu pour l'accompagnement du plan social, afin d'aider les salariés à se reconvertir (...) » fourni par le repreneur.

Au de-là des propos qui frisent la provocation et l'offre dérisoire qui ne permettra en aucun cas aux salariées de retrouver rapidement un emploi équivalent leur permettant, comme elles disent elles-mêmes, de nourrir leurs gamins ou payer leurs maisons ! il faut noter l’absence de réaction de l’UMP.

Oui, mais ils ont un excuse ! En effet, après s’être félicités de la qualité du sommet social, l'UMP a une autre préoccupation. Ils sont en train de remettre en selle Jean-Louis Borloo qui avait été reçu par Nicolas Sarkozy pour préparer le sommet social du 18 et surtout contrer la poussée de François Bayrou !

Que voulez-vous, on a les priorités qu’on peut chez le « Président courageux qui protège » !


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Nouvel Obs

18 janvier 2012

Sommet social : L'éternel retour du serpent de mer de la formation des chômeurs

Face à un chômage endémique, Nicolas Sarkozy propose de faire recevoir les chômeurs de longue durée en catégorie A, afin de leur proposer un emploi ou une formation. Retour d'un « serpent de mer » destiné avant tout à minorer les chiffres du chômage avant la présidentielle !

Que retiendra l'histoire du Sommet social du 18 janvier 2012 ? Probablement rien, si ce n'est une imposture, destinée à montrer l'activisme du Président ... pas encore candidat.

Imposture organisée semble-t-il avec le Medef, dont les demandes ont fait l'objet de toutes les attentions de l'Elysée. En effet, comme le prédisait hier l'Humanité : « Le Medef voulait une hausse de la TVA ? Il l’aura. Il voulait une flexibilisation du marché du travail, pouvoir plus facilement se séparer des salariés ? Il aura une négociation ouverte sur ce sujet-là. »

Car, s'il y a un vainqueur, c'est bien l'organisation patronale. Il n'y a qu'à lire les déclarations de Laurence Parisot pour s'en rendre compte. Elle : « (...) a qualifié cette réunion à l'Élysée de très riche, très diverse. Beaucoup de sujets (ont été) abordés avec une ligne directrice claire : la compétitivité de notre pays (...) » Donc une fois de plus gare à une annonce du Président à la fin du mois sur la légalisation du chantage à l'emploi réclamée à cor et à cri par le Medef !

Pour ce qui concerne le chômage, dont les chiffres de décembre devraient tomber sous peu, on constatera que le Président n'a pas vraiment innové.

Nicolas Sarkozy : « Ceux qui ne connaissent plus d'activité professionnelle depuis au moins deux ans, tous sans exception, se verront proposer soit une formation, soit un emploi, soit un processus de resocialisation » Dans le détail : « Tous les demandeurs d'emploi qui sont depuis deux ans en catégorie A (239 000 personnes) seront reçus à Pôle Emploi pour qu'on leur propose soit un emploi, soit une formation »

Que l'on pourra comparer avec ceux prononcés en ... février 2011 : «Tous les chômeurs de longue durée devront être reçus dans les trois mois pour recevoir soit une formation qualifiante, soit un emploi »

Seule différence, en février 2011, il s'agissait de convoquer : « (...) 680.000 personnes inscrites depuis plus d'un an au chômage en catégorie A (...) »

Ayant fait partie des convoqués d'avril 2011, je peux affirmer ici ( comme de nombreux demandeurs d'emploi ) qu'à ce jour, aucune offre d'emploi ou proposition de formation ou stage ne m'est parvenue.

Néanmoins, le gouvernement et le Président ( qui finira bien par être candidat ) parient qu'il sera moins difficile de caser 3 fois moins de personnes, dans des stages ou formations parking afin d'améliorer les chiffres du chômage de la catégorie A.

Oui, mais les chômeurs qui vont se voir proposer une formation, un emploi ou un processus de resocialisation et vont l'accepter (pourront-ils d'ailleurs refuser, même si ceux-ci sont totalement inadaptés ? ) vont passer de la catégorie A, sur laquelle le gouvernement communique aux catégories ... C et D

Catégorie D : demandeurs d’emploi non tenus de faire des actes positifs de recherche d’emploi (en raison d’un stage, d’une formation, d’une maladie…), sans emploi
Catégorie E : demandeurs d’emploi non tenus de faire des actes positifs de recherche d’emploi, en emploi (par exemple : bénéficiaires de contrats aidés)

Et comme par magie, Xavier Bertrand pourra présenter : « des chiffres encourageants obtenus par la détermination du gouvernement et du Président», pour les derniers mois avant le vote pour la présidentielle !

Et oui : ça se passe comme ça chez ... « Le Président courageux, qui protège », mais qui ne devrait, cette fois-ci, pas tromper beaucoup de français !

17 janvier 2012

Sommet social : 73% des français mettent en doute son efficacité !

Si 73% des français interrogés considèrent que le sommet social du 18 n'apportera aucune solution au problème de l'emploi en France, il semblerait que l'état envisagerait de mettre encore plus de pression sur les chômeurs, histoire d'améliorer les chiffres ...

Près des 2/3 des français pensent que le sommet social décrété par Nicolas Sarkozy ne permettra pas de trouver des solutions efficaces pour améliorer la situation de l’emploi en France nous dit une étude CSA / L’HUMANITÉ réalisé du 10 au 12 janvier 2012.

Extraits

A la question : « Vous personnellement, pensez-vous que ce sommet permettra de trouver des solutions efficaces pour améliorer la situation de l’emploi en France ? »

Les résultats sont sans appel

Non pas du tout : 29%
Non pas vraiment : 44%
Total : 73%

Oui tout à fait : 4%
Oui plutôt : 18%
Total : 22%

A noter que si le oui l'emporte à une petite majorité de 50% chez les sympathisants de l'UMP, le non varie de 81 à 96% chez les sympathisants de Gauche, du Front de Gauche, du PS, d'EELV, du MODEM et du FN.

En ce qui concerne les salariés, chômeurs et retraités

« (...) Les actifs, et particulièrement les chômeurs, directement concernés par le sommet manifestent davantage leur scepticisme que la moyenne: seuls 18% d'entre eux pensent que le sommet social aboutira à des mesures efficaces. L’homogénéité de ce doute parmi les salariés est remarquable, et ce qu’ils soient employés par l’Etat ou une collectivité locale (16%), dans le privé (17%) ou encore dans une entreprise publique (20%). A contrario les inactifs y croient un peu plus (28%), et notamment les retraités (29%) »

Ce qui conforte la position de Bernard Thibault le secrétaire général de la CGT qui estimait lundi que le sommet social : « relevait d'un affichage politique pré-électoral (...) Je suis presque convaincu qu'il (Nicolas Sarkozy) a programmé une rencontre avec les organisations syndicales plus pour l'affichage, dans une séquence électorale, que dans une véritable volonté de tirer les enseignements de la situation (...) »

Par contre, du côté du Medef, la « love story » continue avec le Président, puisque Laurence Parisot, se réjouit des idées lancées par le chef de l'état. En effet, quel bonheur pour l'organisation patronale que d'envisager l'application de la TVA sociale, des « accords de chantage à l'emploi » ou de la suppression de l'horaire légal du travail !

Au delà des propositions ou idées déja dévoilées par le gouvernement, un sujet devrait pourtant peser lourd, durant la rencontre du 18 : Celui des plus de 4,5 millions de chômeurs à temps complet ou partiel. Car, si les mesures de chômage partiel ou de « chantage à l'emploi » ont pour but de limiter le nombre de nouveaux demandeurs d'emploi, rien n'indique que la situation de ceux qui sont déja inscrits à Pôle Emploi puisse s'améliorer à court ou moyen terme.

En effet, comme l'indique ce matin Le Parisien, Pôle Emploi, une des réalisations dont notre Président est le plus fier, est au bord de l'asphyxie. Parisien qui indique dans son édition papier que l'état, histoire d'améliorer les chiffres, pourrait essayer de reprendre en main la gestion de l'UNEDIC.

« Ce que Nicolas Sarkozy se gardera bien de dire demain mais qu'il n'écarte plus désormais, c'est la possibilité que l'état reprenne la main sur la gestion de l'UNEDIC (...) la tentation est d'autant plus forte que le gouvernement souhaite avoir les mains libres pour réformer en profondeur et mettre un peu plus la pression sur les demandeurs d'emploi. Notamment en durcissant les conditions d'indemnisation chômage. Une recette impopulaire que plusieurs pays, dont l'Allemagne on déjà mise en oeuvre (...) »

Information à prendre au sérieux dans la mesure où Xavier Bertrand déclarait en septembre 2011 : « (...) notre système d'indemnisation n'encourage pas forcément le retour à l'emploi (...) » et ne se cachait pas de vouloir réintroduire : « (...) une dégressivité des allocations chômage, incitative à la reprise d'emploi (...) »

Plus que jamais, comme nous l'écrivions hier : A vous d’être vigilants et de ne jamais oublier que le slogan de 2007 : « ensemble tout est possible » reste toujours à l’ordre du jour, pour notre plus grand malheur !


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20Minutes

15 janvier 2012

L'UMP envisagerait-elle de supprimer la 5 eme semaine de vacances ?

Le retour à 4 semaines de congés fait-il partie du programme de l'UMP ? C'est ce qu'on est en droit de penser après les dernières déclarations de Luc Chatel sur radio J

Luc Chatel a t-il involontairement lâché une idée, que l'UMP garderait sous le coude, mais qui serait applicable en cas de victoire à la présidentielle et aux législatives ? on peut légitimement se le demander, après avoir pris connaissance de l'interview accordée à Radio J

Si le ministre a expliqué sans rire, mais sans convaincre que, si : « les déficits avaient explosé quand Nicolas Sarkozy était ministre du Budget entre 1993 et 1995, c'est parce c’était la première fois depuis 1945 qu’il y avait une récession dans notre pays » Il a soigneusement évité de parler de la sortie du livre « Un quinquennat à 500 milliards » qui met en évidence la facture du sarkozysme.

Non, pour Luc Chatel, il ne peut y avoir qu'un seul responsable de la situation actuelle : Les socialistes !

« À chaque fois que les socialistes ont été aux responsabilités, on a eu une fuite en avant budgétaire et on a fait reposer sur la génération future les avantages sociaux de la génération précédente » avant d'ajouter que la perte du AAA : « ce n’est pas la sanction de la politique de Nicolas Sarkozy, c’est le résultat de 30 ans de fuite en avant budgétaire, d’incurie budgétaire »

Ben voyons !

Le petit défaut de la démonstration de Luc Chatel, c'est que si une période 30 ans est nécessaire pour englober l'année 1981, elle inclut également les gouvernement Balladur, Raffarin et Villepin, soutenus alors par Luc Chatel, et qui pourtant, nous ont montré leur savoir faire en termes : « d’incurie budgétaire »

On pourra s'étonner d'ailleurs que Luc Chatel, Secrétaire d'État chargé de la Consommation et du Tourisme puis de l'Industrie, de 2007 à 2009, n'ait jamais condamné publiquement, la fuite en avant budgétaire ... de Jacques Chrirac et de ses premiers ministres de droite.

Peu importe. Lancé dans sa diatribe partisane, Luc Chatel a ensuite fustigé les erreurs des socialistes qui seraient selon lui totalement responsables des déboires du pays : la retraite à 60 ans, les 35H00 et ... la cinquième semaine de congés payé !

Les socialistes auraient : « fait payer à crédit les cinquièmes semaines de congés payés, la retraite à 60 ans, tout comme les 35 heures »

Dans la mesure où le sommet social du 18 janvier, dont on connaît les grandes lignes : Organisation du chômage partiel, légalisation du chantage à l'emploi, TVA sociale, approche à grand pas. Et que le slogan phare de l'UMP est « travailler plus et mieux ». Nul besoin d'être grand clerc, pour comprendre qu'une fois les RTT liquidées, dans le cadre de la « négociation du temps de travail par branches et entreprises », il serait toujours temps de s'occuper de la cinquième semaine de congés ... en cas de victoire en 2012 !

Au PS, Delphine Batho, l'une des porte-parole de François Hollande s'est faite la même remarque : « (...) Doit-on comprendre les propos de Luc Chatel comme un ballon d'essai dans la perspective du prochain discours annoncé par Nicolas Sarkozy ? (...) »

Il faut pourtant prendre au sérieux la sortie de Luc Chatel, dans la mesure où celui-ci est depuis peu le porte parole des libéraux de l'UMP. Composante fondée notamment Hervé Novelli, l'inventeur du « big bang social », consistant à : Faire sauter la durée légale du travail, réformer les contrats de travail et nettoyer en profondeur le Code du travail.

Et comme il se dit que les libéraux de l'UMP auraient l'oreille du Président, pas encore candidat, sur la politique économique et sociale ... Il y a vraiment lieu de s'inquiéter des intentions du : « Président courageux qui protège » sur l'avenir des salariés français en cas de victoire de l'UMP et de son candidat en 2012 !


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Le Figaro

05 janvier 2012

L'UMP maintient la « double peine » des accidentés du travail !

Initiée par Jean-François Copé en 2009, la fiscalisation des indemnités d'accident du travail avait été supprimée par le Sénat, lors du débat sur le projet de loi de finances pour 2012. C'était sans compter sur les députés UMP qui l'ont rétablie !


Lorsque Jean-François Copé, avec l'assentiment de Nicolas Sarkozy avait lancé son offensive pour la fiscalisation des indemnités journalières relatives aux accidents du travail, il avait déclaré : « C’est un revenu qu’il s’agit de soumettre à l’impôt. Cela n’a rien de choquant (...) cela rapportera environ 150 millions d’euros »

Revenu bien involontaire dans la mesure où nul salarié ne souhaite être victime d'un accident du travail. Ce que faisait judicieusement remarquer la FNATH dans l'Expansion : « (...) Si les indemnités journalières versés aux victimes du travail ne sont pas taxées, c'est parce qu'elles constituent non pas un revenu de remplacement, mais la réparation d'un préjudice subi du fait d'un risque professionnel (...) »

Néanmoins, députés et sénateurs UMP votaient le texte qui était à son tour, validé par le Conseil Constitutionnel.

Fin de partie direz-vous ?

Eh bien non, puisque les Sénateurs de gauche étant devenus entre temps majoritaires à la haute assemblée, on profité du du débat sur le projet de loi de finances pour 2012, pour supprimer la fiscalisation partielle des indemnités journalières des victimes du travail.

Un désaccord immédiat en commission mixte (Sénat Assemblée ) aboutissait finalement à une remise en place de la fiscalisation, par les députés UMP, majoritaires à l'Assemblée Nationale.

Ce choix des députés UMP est d'autant plus injuste que, explique la FNATH : « (...) l’engagement de faire évoluer l’indemnisation des victimes du travail pris en 2009 par les députés n’a pas été respecté (...) » Ce qui se traduit : « (...) par une diminution des ressources des personnes accidentées (...) » Et la FNATH d'ajouter : « (...) sur cette inégalité le Gouvernement, qui avait mis en avant la valeur travail, reste désespérément muet : nous pouvons donc aller travailler, mais surtout en n’ayant pas d’accident ! »

Oui, mais ça s'était en 2007 !

Maintenant pour Jean-François Copé et l'UMP, il s'agit de « travailler plus et mieux ». Ce qui n'inclut visiblement pas le sort des éclopés du travail, qui ne pourraient que ralentir le développement, de : « (...) nos filières d’excellence (...) pour faire du « made in France » une marque aussi reconnue que le « made in Germany »

Alors, les « petits bobos » mal indemnisés des ouvriers, dont le taux de fréquence des accidents du travail, dépasse les 50% dans les certains métiers manuels ...


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Couleurgeek

30 décembre 2011

Les petites mesquineries de l'UMP : Supprimer les sucreries de noël des vieux !

Pour faire des économies budgétaires, le conseil général du Loiret, dirigé par l'UMP, a décidé de ne plus distribuer de sucreries de fin d'année aux pensionnaires des maisons de retraite en 2012. Celles-ci seront remplacées par des rencontres avec des élus !

L'année 2011 ayant été riche en idées et suggestions farfelues, saugrenues ou scandaleuses, émises par des élus UMP, il semblait difficile de désigner un vainqueur. Néanmoins, le Conseil Général du Loiret dans un effort de dernière minute vient de l'emporter haut la main !

En effet, lors de l'adoption du budget 2012, celui-ci a décidé de ne plus offrir de friandises au personnes âgées hébergées dans les 60 établissements qu’il gère à travers le Loiret. nous apprend La République du Centre

A combien se chiffre cette économie ?

Selon un communiqué publié par le conseil général, cette suppression ferait gagner 80.000 € au budget. A rapporter au montant total qui est de 644 529 110 €. Ce qui a mis en colère Michel Ricoud, élu du Front de gauche : « Les gens trouvent cela choquant, on a besoin d'un peu d'humanisme, de social, de lien avec ces personnes qui n'ont pas grand-chose dans la vie » et pense à juste titre, qu'on aurait pu trouver autre chose, pour faire des économies.

Le budget Technologies de l’information et de la communication par exemple, qui représente tout de même : 3 488 500 euro ?

Ce à quoi, la majorité UMP oppose un argument qui vaut son pesant d'or : « les pâtes de fruits, dans la majorité des cas, n’étaient pas consommées » et propose de remplacer les sucreries par une action « moins onéreuse, privilégiant quelques instants de rencontre entre élus et résidents (...) le contexte financier actuel impose de réinventer certaines politiques départementales et, dans le cas présent, privilégier l’affectif par rapport au matériel est une bonne démarche »

Pas certain que les résidents des maisons de retraite se satisfassent du discours lénifiant ou condescendant d'un élu, en lieu et place d'une sucrerie à l'heure du café. Il leur reste toujours la possibilité de prendre une photo de la boîte, qu'ils recevront au titre de 2011, histoire de garder un souvenir d'une France généreuse ... dirigée par un président qui protège ...

07 novembre 2011

La très belle « prime dividendes » des salariés ... de l'UMP ?

Alors que le gouvernement avec l'assentiment de l'UMP, doit annoncer aujourd'hui de nouvelles mesures d'austérité, on apprend que les salariés de l'UMP vont toucher de de 1.000 à 2.000 euros au titre ... de la « prime dividendes » !

La Prime dividendes inventée par le Président de la République pour récompenser les « efforts consentis par les salariés pendant la crise » est, on le sait aujourd'hui, un flop monumental ! Ce qui n'avait pas empêché Xavier Bertrand de justifier cette mystification en déclarant : « Pour certaines entreprises, c'est 150 euros, d'autres 200, d'autres 600 (...) s'il n'y avait pas eu cette loi, on ne toucherait rien du tout (...) »

On pourra s'étonner toutefois que ce dernier n'ait publié aucun communiqué ou réaction enthousiastes au sujet du seul endroit en France où les salariés vont toucher une prime de 1000 à 2000 euros !

Il faut dire, à sa décharge que les 120 heureux salariés récompensés pour avoir fait des efforts pendant la crise, ne travaillent pas dans une entreprise mais ... à l'UMP, si l'on en croît le dernier numéro du JDD qui a publié hier une brève dont nous vous donnons ci-dessous l'intégralité.

« Les 120 salariés de l’UMP vont recevoir l’équivalent d’un 13e mois au titre de la « prime dividendes » créée par le gouvernement. Le montant sera compris entre 1.000 et 2.000 euros. Jean-François Copé fait observer que l’UMP a choisi d’être exemplaire puisque cette prime est obligatoire seulement pour les entreprises versant des dividendes à leurs actionnaires»

On rappellera pour mémoire à Jean-François Copé, les termes de : « Loi de financement rectificative de la sécurité sociale pour 2011 qui institue la « prime dividendes » , également appelée « prime de partage » des profits »

« (...) Plusieurs critères définissent les sociétés concernées par le versement de la prime dividendes : Type de sociétés concernées : sociétés commerciales (SA, SAS, SARL, SNC...)

Versement des dividendes aux associés ou actionnaires : la société doit avoir attribué à ses associés ou actionnaires des dividendes, dont le montant par part sociale ou par action est en augmentation par rapport à la moyenne des dividendes par part sociale ou par action versés au titre des deux exercices précédents
(...) »

A moins que l'UMP n'ait changé de statut et que ses dirigeants n'aient perçu des dividendes, on voit mal en quoi cette prime « exemplaire » est justifiée !

Autre particularité de cette « prime dividendes » : Elle proviendra en tout ou partie des subventions publiques aux partis politiques ( 54 019 008 € en 2009 - CNCCFP Page 5 )

Quant à la santé financière de l'UMP, nous l'évoquions en décembre 2010 : « L'UMP, qui accusait un déficit de 30 millions d'euros après la présidentielle de 2007, table sur un retour à l'équilibre en 2011, a déclaré à l'AFP son trésorier Dominique Dord (...) Et pour ce qui concerne les comptes de 2010, celui-ci prévoit : (...) un déficit réduit à 3 à 4 millions d'euros à la fin de l'année, pour un retour à l'équilibre en 2011 (...) »

Cela n'avait pas empêché l'UMP, en juin 2010, de se lancer dans l'acquisition de son nouveau siège de 5 500 m2 « baigné de lumière », situé au 238, rue de Vaugirard, pour un montant de 40 millions d'euros, qu'elle allait, selon Xavier Bertrand, emprunter. Les conditions du prêt étant très probablement liées au versement du financement public issu des futurs résultats électoraux de l'UMP en 2012 et à la générosité des donateurs privés !

Donc, vous constaterez que tous les critères retenus pour le versement d'une « prime dividendes » sont bien réunis !

Allons, ne boudons pas notre plaisir, puisque 120 salariés français vont toucher beaucoup plus que les 1000 euros, suggérés à l'origine, par François Baroin. Ce qui devrait mettre du baume au coeur des salariés dont quelques uns se sont vu proposer en moyenne 300 euros et les autres de 8 à 20 euros ou même ... rien du tout !


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Cap Info

27 octobre 2011

Les DRH prédisent l'explosion sociale en France pour 2012 !

Entreprise & Personnel , le think tank des DRH de grandes entreprises envisage une explosion sociale, due à la rigueur en 2012. Il appelle les patrons à faire preuve de pédagogie et à se montrer exemplaires en termes de responsabilité sociale. Pas gagné !

Inconnu du grand public mais adulé par les experts et journalistes économiques, la note de conjoncture d' Entreprise & Personnel, est attendue, tous les ans comme le messie. Il faut dire que ce think tank regroupe aujourd'hui plus de 110 des grandes entreprises, organisations privées et publiques.

Originalité de leur dernière note de conjoncture : Une vision apocalyptique de la situation sociale. En clair, une explosion sociale liée à la rigueur qui devrait s'accroître en 2012 et à l'incompréhension grandissante entre les salariés et leurs employeurs.

Sandra Enlart directrice général d'Entreprise & Personnel s'en expliquait sur BFM Business le 21 octobre dernier.

Outre indiquer aux entreprises qu'il est nécessaire de faire attention au climat social interne, elle prône la pédagogie du : « Vivre ensemble » et les appelle à assumer leurs responsabilités et obligations et se montrer exemplaires termes de responsabilité sociale. Elle tire également la sonnette d'alarme sur le dialogue social en panne, craignant que les partenaires sociaux ne se fassent déborder par leur base !

Quelques extraits du rapport sur l'avenir des salariés en 2012 ?

De nouvelles délocalisations à venir !

« (...) L’atonie des marchés européens et américains risque en outre d’entraîner des délocalisations vers l’Asie et l’Amérique du Sud (...) ce contexte doit inciter les entreprises à redoubler d’efforts d’« explication » des stratégies auprès de salariés déboussolés (...) » - Le Collectif

Les salaires en berne !

« (...) Pour les grandes entreprises, ce rendez-vous risque d'être difficile (...) Elles vont annoncer de bons résultats, la distribution de bonus mais leurs politiques salariales vont tenir compte des réalités économiques et de l'inflation. Les négociations risquent d'être tendues (...) Et la prime dividende n'est pas venue simplifier les discussions. Elle a généré plus de déceptions que d'attente (...) elle aura un impact sur la renégociation des accords d'intéressement et sur les politiques de rémunération en 2012 »- Actuel-RH

« Des entreprises qui (...) vont devoir expliquer à leurs troupes pourquoi, alors qu’elles vont enregistrer en 2011 des résultats records, elles vont revoir à la baisse les augmentations de salaires qu’elles prévoyaient encore au printemps dernier : leur hausse devrait ainsi être comprise entre 2 % et 2,5 % contre les 3 % précédemment annoncés »- Pour se former

Le chômage en augmentation !

« Le chômage de longue durée tout comme le chômage des jeunes devraient repartir à la hausse (...) Les entreprises devraient continuer à maîtriser les coûts et à couper dans les effectifs afin de maintenir leur compétitivité (...) »

Le modèle social remis en cause ?

« (...) Personne ne peut dire aujourd'hui si, même en augmentant les prélèvements fiscaux, on pourra préserver notre modèle social ou s'il faudra le remettre en cause (...) les questions de son coût et de son financement, notamment via la TVA sociale, on ne les évitera pas (...) » - Blog Marc Landré

TVA sociale que, justement, le MEDEF vient de revendiquer en réclamant un transfert de 30 à 80 milliards vers les consommateurs qui, du coup ... diminueront leurs achats auprès des entreprises qui, elles mêmes diminueront le nombre de leurs salariés ....

Devant ce cocktail de « bonnes nouvelles», Entreprise & Personnel ajoute : « Reste à se demander jusqu'où le corps social acceptera ces restrictions » bonne question à laquelle devront répondre les candidats à la candidature suprême et surtout le vainqueur de l'élection présidentielle !

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Fañch Ar Ruz

10 octobre 2011

Idées du patronat : Le retour des syndicats de salariés « maison » ?

Depuis longtemps, le Medef se bat pour que le contrat l'emporte sur la loi. Pour que ce projet soit crédible, il faudrait un fort taux de salariés syndiqués. D'où l'idée de rendre obligatoire l'adhésion des salariés à des syndicats ... peu revendicatifs ou « maison » ?


Le taux de syndicalisation des salariés français est faible puisqu'il ne dépasserait pas 5% dans le privé. Cette réalité ne permet pas aux organisations d'employeurs de justifier le transfert de la gestion du droit du travail et du dialogue social au seuls partenaires sociaux.

Alors, aussi étonnant que cela puisse paraître, le Medef qui, il y a peu, avec l'aide de l'UMP liquidait le projet de loi « dialogue social » dans les TPE, au fait que : « Loin de simplifier les choses, l'instauration d'institutions représentatives du personnel (...) ferait perdre du temps dans la résolution des problèmes » propose de rendre obligatoire l'adhésion de tous les salariés à un syndicat.

Cette proposition faite par le Medef 44 est, à y regarder plus près, une manipulation grossière, équivalente à celle de 2007, où l'intention du Medef était de : « (...) paralyser une future éventuelle majorité parlementaire de gauche pour qu’elle ne puisse pas légiférer souverainement sur le droit du travail et le droit social (...) » comme l'expliquait Gérard Filoche le 2 août dernier dans un article publié sur Marianne2

Au delà du débat lancé par le Medef 44, force est de constater qu'il ne fait pas bon être syndiqué, dans la plupart des entreprises privées où, comme le dit Bernard Thibault : « (...) Le droit de se syndiquer est le même pour tous, agriculteurs, avocats, médecins ou salariés. Mais il n'y a que les salariés qui subissent des intimidations. Cette peur est d'autant plus forte dans un environnement fait de chômage et de précarité, où l'on dit aux salariés qu'on peut les remplacer facilement »

Quel est le contenu de la proposition du Medef 44 et que cache t-elle ?

C'est le Journal des entreprises qui nous l'explique : « (...) Il s'agit de l'une des dix propositions que l'organisation patronale locale fait remonter à son échelon national en vue des prochaines élections présidentielles (...) L'équipe de Laurence Parisot compilera certaines de ces propositions dans le livre « Besoin d'air2 », son programme politique qu'elle soumettra aux candidats de 2012 (...) »

Marginaliser les syndicats revendicatifs au profit des plus dociles ?

C'est ce qu'on peut se dire en lisant les propos du Président de la CGPME régionale qui affirme : « Quand on a un syndicalisme décadent, il faut le réformer. Celui-ci est trop politique, trop partisan et c'est d'ailleurs pour cela que les salariés ne s'y retrouvent pas » La solution étant selon les organisations patronales : « (...) de favoriser le dialogue avec des personnes représentatives et non plus enfermées dans des bastions »

En clair, explique le Journal des Entreprises : « (...) La manoeuvre du Medef consiste en effet à diluer l'extrémisme par l'adhésion du plus grand nombre (...) »

Face à cette proposition, la CFDT tire la sonnette d'alarme : « Le risque, c'est que les chefs d'entreprise favorisent l'émergence de telle ou telle organisation syndicale. Au bout du compte, on aurait des syndiqués et des dirigeants pieds et poings liés et ce n'est pas bon pour le dialogue social »

C'est le moins qu'on puisse dire !

Objection balayée d'un revers de manche par le président du Medef 44 qui n'hésite pas à affirmer : « (...) Si les employeurs et les salariés sont suffisamment forts pour être représentatifs, nous pourrons nous passer de l'État (...) Le dialogue social doit se faire entre ces deux partenaires et non pas, comme c'est le cas actuellement, avec un État qui joue systématiquement le rôle d'arbitre. Si on propose cela, c'est qu'il est grand temps de changer de culture pour qu'employeurs et syndicats puissent véritablement construire ensemble »

Ce qui aboutirait, dans la mesure où l'état et les parlementaires n'auraient plus voix au chapitre, à la situation totalement déséquilibrée que décrivait Filoche : « (...) Mettre aujourd’hui encore sur le même plan, 1,2 million de patrons et 18 000 000 de salariés est un « paritarisme » curieux : non seulement ce n’est pas « un humain, une voix », non seulement ce n’est pas démocratique, non seulement cela ne corrige pas le déséquilibre qui existe manifestement au détriment des salariés, ça n’a rien à voir avec la « démocratie sociale » mais c’est un système qui favorise les plus favorisés, la force dominante (...) »

Cette proposition ne fait toutefois pas l'unanimité auprès des employeurs, puisque la CGPME, comme à son habitude craint l'arrivée de syndicalistes « radicaux » dans ses entreprises. Mais retrouve le Medef sur la notion de « nouveau syndicalisme » qui les libérerait de la tutelle de l'état et des élus de la nation.

Philippe Moreau, président de la CGPME des Pays de la Loire affirme que : « (...) le syndicalisme doit évoluer. On assiste aujourd'hui à une surenchère infernale alors qu'en période de crise, il faudrait une certaine complicité entre l'économique et le social. Dans certains pays, les syndicats ne sont pas que dans la contestation, offrent des services et sont co-responsables (...) »

En gros, ce syndicalisme « new look » se limiterait par exemple, à expliquer aux autres salariés pourquoi ils doivent accepter des modifications de leurs horaires ou durée du travail, sans bien entendu, revendiquer d'augmentations de salaires, au nom d'une : « certaine complicité entre l'économique et le social » ! Le but final étant d'imposer enfin le grand fantasme patronal du « salarié partenaire » qui accepterait de prendre à son compte tous les aléas de l'entreprise sans avoir les avantages des actionnaires !

Oui, mais direz-vous en cette période de faible pouvoir d'achat, les salariés rechigneront à cotiser à un syndicat !

Et bien sachez que L'ANDRH (l'association nationale des DRH) y a pensé et propose que les entreprises : « facilitent le financement de l'adhésion syndicale » Ce qui vous donne une petite idée du futur contenu du : « dialogue avec des personnes représentatives » au cas ou le futur Président de la République donnerait gain de cause aux organisations d'employeurs !

08 septembre 2011

UMP : Baisse des subventions à Pôle Emploi avant ... privatisation ?

Pour le Président les réponses au chômage, ce sont : L'optimisme et la ténacité. Et certainement des moyens pour Pôle Emploi, que Gilles Carrez, Rapporteur Général du Budget et député UMP, envisagerait pourtant ... de diminuer.

Toujours fidèle au slogan « Travailler plus pour gagner plus », lors de son déplacement dans la Loire, où il n'a pas manqué de lancer une provocation, à plus de 4 millions de français, qui aspirent à un temps plein de 35H00 : « Par inclinaison personnelle, j'ai plutôt envie de donner satisfaction à ceux qui disent laissez moi travailler plus, plutôt qu'à ceux qui disent, je veux travailler moins ». Notre Président, s'est montré moins volubile, quelques jours plus tôt, dans les Vosges pour livrer ses recettes contre le chômage se résumant, si l'on en croît l'AFP à : « (...) une pincée de contrats aidés en plus et, surtout, une bonne dose de ténacité (...) »

Mais l'essentiel pour lui, ses ministres et sa majorité présidentielle est de continuer à jouer aux illusionnistes sur les salaires et le chômage, le tout sur fond ... de caisses vides ! Néanmoins, pendant ce temps là, à l'Assemblée Nationale, on émet des idées, un peu particulière sur le traitement du chômage.

En effet, Gilles Carrez, Rapporteur Général du Budget et député UMP du Val-de-Marne qui a déploré la taxation des boissons sucrées et les parc à thèmes (cette dernière ayant été supprimée par l'Assemblée) a proposé de de diminuer la part de l'état dans : « (...) les dépenses courantes des opérateurs (...) » au travers d'une baisse : « (...) de leurs subventions pour charges de services publics (...) » Il propose donc de placer au rang de premier contributeur : Le ministère du Travail, comme l'indique Acteurs Publics

Et à votre avis, quel opérateur de l'état relevant du Ministère du travail serait touché de plein fouet ?

Et bien Pôle Emploi ! Si l'on en croît Michel Abhervé (1) : « (...) La mission la plus concernée, de loin, est celle du Travail et de l’Emploi, et le plus gros contributeur à cette économie, et de très loin, si cette mesure était adoptée, serait Pôle emploi dont la dotation serait réduite de 68 Millions d’Euros (...) »

Bon, ça c'est pour le présent. Mais à la lecture d'un texte publié par La Fusion pour les Nuls, on soupçonne que l'UMP pourrait aussi réfléchir aux propositions du très libéral think tank IFRAP avec lequel Hervé Novelli est très lié.

L'IFRAP, très écouté par la majorité, propose tout simplement un « renouveau du service public » que le think tank, résume par : « Moins dépenser (réduction homothétique) mais réduire le périmètre de l’intervention publique et supprimer des missions de l’État. (…) » Un des services devant être prioritairement privatisé étant ... Pôle Emploi (Vidéo à 2'31 ) qui n'est : « (...) pas au coeur des missions régaliennes de l'état (...) »


Précisons au passage que la présidente de l'IFRAP, Agnès Verdier-Molinié, auteure de : « Les fonctionnaires contre l’Etat. Le grand sabotage » qui frise la théorie du complot, propose également de retirer le statut de fonctionnaire aux infirmières travaillant dans un hôpital public et de confier au privé les établissement scolaires située en ZEP . Tout en défendant bec et ongles la fameuse niche Copé à 22 milliards et réclamant la suppression de l'ISF au fait que celui-ci : « détruit l’emploi »

Quelques pistes indiquant à quelle sauce les français pourraient être mangés en 2012 en cas de réélection de l'actuelle majorité présidentielle ?

Mais, dans l'immédiat, les députés UMP, qui doivent se représenter en 2012, devraient se concentrer sur des mesures, moins extrêmes. Et se contenter d'essayer de « gratter » 68 millions d'euros au service de l'emploi. Belle leçon d'optimisme et de ténacité !

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FlickR - CC

31 août 2011

Dialogue social : Le retour des « casseurs de grèves » rémunérés ?

Comment neutraliser les effets d'une grève ? A la RATP, selon le syndicat SUD, on a sa petite idée : faire appel à des volontaires rémunérés ... même en l’absence de grève !

Les grèves des transports en commun ont toujours été la pire angoisse des gouvernements. Confronté à l'une des plus importantes qu'ait connue la France, Alain Juppé y perdit son crédit de Premier Ministre.

Nicolas Sarkozy soucieux de ne pas se retrouver dans la même situation avait inscrit dans son programme la notion de service minimum des transports en commun. Ce qui lui permettait le 5 juillet 2008, de lancer la fameuse provocation : « Désormais, quand il y a une grève en France, plus personne ne s'en aperçoit »

Même si l'histoire lui a prouvé le contraire, il n'en reste pas moins que la grève dans les transports en commun est soumise à présent à des restrictions. En effet, la loi sur le service minimum dans les transports en commun a créé des obligations. Celle-ci, comporte notamment deux volets importants : « l'un est consacré au dialogue et à la prévention des conflits dans les entreprises de transport terrestre, l'autre traite de l'organisation de la continuité du service en cas de grève »

Néanmoins, la grève reste un droit pour tous les salariés des transports en commun. Or qui dit grève, dit absence de personnel de conduite, qu'il faut bien compenser. A la RATP, jusqu'à présent, on se contentait, nous explique Miroir Social de : « (...) faire conduire d'ex-conducteurs passés cadres ou agents de maîtrise pendant les grèves (...) Lors du dernier conflit sur la ligne du RER A, certains cadres avaient été désignés d'office par leur directeur (...) »

Le problème c'est que cette réquisition peut être mal vécue par les personnels désignés et que leur niveau de compétence peut dans certains cas mettre en danger la sécurité des passagers. Alors comment éviter ces situations surtout dans une période de grogne sociale propice aux conflits ?

Et bien selon Sud RATP, en créant un groupe de volontaires capables de conduire indifféremment métros ou RER et touchant une prime anti grève.

Explications de Sud RATP : « Le 9 aout 2011, les directeurs des départements RER et METRO ont reçu notre organisation syndicale dans le cadre d’une audience pompeusement appelée contribution des agents de l’encadrement de la RATP au plan de transport sur les réseaux RER et METRO

Dans les faits il s’agit de donner une double qualification conduite à certains cadres et agents de maitrise qui devront posséder des autorisations de conduite sur le métro et le RER, afin de « contribuer » au plan de transport de l’entreprise.

La direction souhaite créer une milice d’environ 150 Barbouzards volontaires principalement composée de cadres et maitrises chargés de casser les futures grèves sur le RER et le Métro contre une prime de 100 euros par mois (1200 euros par an), même en l’absence de grève, pour qu’ils roulent sur les trains des grévistes (...) »

Belle interprétation de la notion de dialogue et de prévention des conflits prévue par la loi ! Mais il est clair que cette idée tombe à point, au moment où la grogne sociale et l'exaspération des français, est à la hausse. Et comme on connaît au gouvernement le retentissement d'une grève des transports, sur ces mêmes français ...

Cette idée de la RATP est-elle une « atteinte au droit de grève » ?

Rien ne dit que la justice n'interviendra pour annuler cette mesure. Comme en 2008 lorsque le juge des référés du tribunal de grande instance de Dax a condamné les agissements d'une entreprise qui proposait des primes anti grève à ses salariés, pudiquement baptisée « avance permanente de 1000 euros » Dans le cas contraire, prenons garde que cette « idée » ne devienne pas un best off dans les autres entreprises.

Car n'oublions pas que lors de la grève des salariés de TOTAL, entreprise privée, Frédéric Lefebvre au nom de l'UMP n'avait pas hésité à déclarer : « Le droit de grève n'a jamais été le droit de bloquer. L'Etat a à sa disposition une réponse parfaitement légale qui est la réquisition si c'est indispensable » De quoi rester vigilants !


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