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30 janvier 2014

Chômage : Qui, de l'OCDE ou des patrons, se moque le mieux des seniors ?

Selon l'OCDE, la France doit inciter les seniors à travailler. Seul problème : 63,5% des Français âgés de 55 à 64 ans sont sans emploi. Ce qui n'empêche pas les employeurs de continuer de se séparer des plus âgés sans pour autant recruter des plus de 55 ans.




Grand spécialiste, s'il en est, du « YAKA - YFO », l'OCDE qui répète à l'envie qu'en France : « le turnover est faible et la protection des salariés en place, élevée » (en gros que nous ne partageons pas assez le temps de chômage), vient, écrit Le Monde, de faire des : « (...) recommandations explosives, dans un rapport rendu public jeudi 30 janvier. Intitulé « Vieillissement et politique de l'emploi : mieux travailler avec l'âge »

Qu'y a t-il d'explosif dans ces recommandations ?

L'OCDE dénonce tout d'abord les ruptures conventionnelles appliquées aux salariés les plus âgés. Il serait intéressant d'entendre Pierre Gattaz à ce sujet. En effet, c'est le Medef qui a lutté pour obtenir cette rupture conventionnelle.

Souvenez-vous de Laurence Parisot, la passionaria de cette nouvelle forme de licenciement : « La vie, la santé, l'amour sont précaires, pourquoi le travail échapperait-il à cette loi ? » déclarait-elle avec gourmandise !

Ainsi nous avons découvert : le concept de « séparabilité » justifié de la façon suivante par le Medef : « La rupture conventionnelle a permis de moderniser le marché du travail et la relation salarié-employeur en instaurant une « flexisécurité » à la française»

Or, précise l'OCDE : « (...) les ruptures conventionnelles représentent plus d'un quart des fins de CDI chez les 58-60 ans, contre 16 % pour l'ensemble des Français. Contrairement aux démissions, les ruptures conventionnelles permettent aux salariés de bénéficier de droits au chômage. Un système qui constitue dès lors des « préretraites déguisées » Et, nous ajouterons, surtout de transférer à l'UNEDIC la responsabilité de ces salariés !

Outre que cette affirmation est exacte, on pourra faire remarquer à l'OCDE que s'il semble tomber de l'arbre, n'importe quel salarié français avait compris la manœuvre patronale. Il est bien évident que lorsque le Medef demandait le report de l'âge légal à la retraite, il n'envisageait pas une seconde, de maintenir plus longtemps les salariés âgés dans l'emploi !

Et l'OCDE de proposer : « (...) de rendre « moins attractives » les ruptures conventionnelles en fin de carrière (...) » Ce avec quoi, comme la CGT, nous sommes parfaitement d'accord, puisque la rupture conventionnelle est devenue l'outil préféré des DRH pour éviter des plans sociaux autrement plus contraignants, notamment en termes de reclassement. Et surtout pousser dehors des salariés pour qui on envisage absolument pas des adaptations de postes ou de conditions de travail.

Nul doute que le Medef condamnera ces arguments de l'OCDE, mais appréciera par contre la partie consacrée aux chômeurs seniors.

L'OCDE déplore que : « (...) la durée d'indemnisation maximale des chômeurs de plus de 50 ans est de trois ans, contre deux pour le reste de la population. Une durée parmi les plus longues des pays membres de l'OCDE (...) »

Rien de surprenant de la part de l'OCDE qui pour habitude de choisir le moins disant social dans ses rapports. Et l'organisation d'ajouter : « (...) L'OCDE appelle syndicats et patronat, qui discutent actuellement des règles d'indemnisation des chômeurs, à « remettre en cause » cette « filière longue ». « Les dépenses dégagées pourraient ainsi être mieux utilisées pour accompagner les chômeurs âgés vers l'emploi (…) en renforçant les aides de retour à l'emploi des seniors »

Le rédacteur du présent billet, ancien chômeur de longue durée (3 ans), ne peut que manifester sa colère. Heureusement que les seniors disposent d'une durée de 3 ans d'indemnisation, surtout quand on sait comment sont accueillies leurs candidatures. Toutes les excuses sont bonnes pour ne embaucher les plus de 50 ans !  Dont certaines que les employeurs ou DRH n'osent pas exprimer à voix haute, mais appliquent sans le moindre remord.

Florilège de propos recueillis par l'auteur du billet

Les plus de 50 ans sont plus sujets que les autres aux maladies : Cet argument est aussi sordide que celui qui consiste à éliminer des femmes jeunes au fait qu'elles ont des enfants en bas âge ou qu'elles pourraient être enceintes. En gros un plus de 50 ans ça risque plus de pathologies lourdes qu'un jeune. C'est, nous l'ont affirmé des employeurs ou DRH, sous le sceau du secret un critère d'élimination fréquent.

Les plus de 50 ans ont des prétentions salariales trop importantes : C'est dommage pour les employeurs, mais jeune avec 20 ans d'expérience, ça n'existe pas encore. Et l'expérience, ça a un prix. Toutefois, essayez si vous êtes un senior au chômage de proposer de travailler au SMIC pour redémarrer, vous verrez vite que l'objection du salaire élevé n'était qu'une allégation mensongère.

Les plus de 50 ans ne maîtrisent pas les outils de communication modernes : C'est de moins en moins vrai ! En effet, l'utilisation des nouvelles technologies est de plus en plus répandue en entreprise et les 50 ans et plus les utilisent aussi bien à titre professionnel que personnel (ordinateurs, tablettes, smartphones). Par contre, le nombre de chefs d'entreprises françaises qui ne s'en servent pas au fait qu'ils : « n'ont beaucoup trop de travail pour aller se connecter sur le net  ou taper un courrier classique ou un E-mail » est encore légion en France. En admettant que certains employés ne soient pas parfaitement familiers des nouveaux outils de communication, rien n'empêche de les former ! Encore une fois, il s'agit d'une allégation mensongère

Que viennent faire en ce cas les « aides au retour à l'emploi » des seniors proposées par l'OCDE ?

Doit-on verser une fois de plus des subsides aux employeurs pour qu'ils les recrutent ? Doit-on comme dans certains pays permettre aux entreprises de verser des salaires de 300 à 400 €, le complément étant à la charge de l'état et du contribuable ?

La vérité, c'est que les employeurs et leurs organisations syndicales ne veulent plus s'encombrer de salariés qu'ils considèrent comme trop âgés. Les seniors sont devenus l'une des premières variables d'ajustement des entreprises qu'elles soient en difficulté ou pas.

L'OCDE qui peut de temps en temps, ne pas être naïf (ou cynique) constate  : (...) les salariés ne sont pas les seuls responsables du retard français en matière d'emploi des seniors. L'OCDE pointe notamment les réticences à embaucher des plus de 50 ans côté employeurs (...) Pour contrer cette tendance, les auteurs du rapport demandent que les entreprises soient davantage contrôlées et sanctionnées. Ils avancent l'idée « d'utiliser régulièrement la méthode des candidatures fictives pour identifier la suspicion de discrimination d'une entreprise particulière ». Une fois repérée, l'entreprise devrait faire elle-même la preuve qu'elle n'a pas de pratiques discriminantes (...) »

De bonnes idées qui devraient rester des vœux pieux, dans la mesure où, les organisations patronales s'opposeront à tout contrainte, lui préférant un énième ... code de bonne conduite qui n'engagera ... que ceux qui veulent bien y croire !. 

Pour ce faire, en d'interpellation sur l'emploi de seniors, Pierre Gattaz le patron du Medef se fera fabriquer en urgence un pin's « J'aime les seniors en entreprise » qu'il pourra alterner avec celui sur lequel on peut lire « 1 million d'emplois». Facétieux non ? Que voulez-vous, on peut être patron et avoir de l'humour ...   

Source et bibliographie

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Allergique.org

26 février 2013

La retraite à 65 ans ? : Laissez nous d'abord travailler jusqu'à 62 !

Que ce soit au Medef ou à l'UMP, le son de cloche est le même : Il faut augmenter l'âge de départ à la retraite ! Or, le taux d'emploi des 55-64 ans ne progresse pas et leur nombre à Pôle emploi ne cesse d'augmenter !


Nul n'a oublié l'inénarrable Xavier Bertrand notamment dans sa période ministre du travail et du choooooommmage, comme aimait à le qualifier le regretté Patrick Roy ! Hé bien, Xavier Bertrand qui, rappelons le, ambitionne de devenir Président de la République en 2017 (du moins s'il gagne la primaire de l'UMP) vient de prendre la parole pour nous parler de ... l'âge de la retraite.

Que dit-il ?

« (...) La prochaine étape pour les retraites, disons-le sans détour, c'est 65 ans entre 2025 et 2030" mais "certainement plus près de 2025 (...) Il va falloir accepter de travailler plus longtemps (...) » - Libération

Ce que dit également Geoffroy Roux de Bézieux, candidat à la présidence du Medef : « (...) L'allongement de l'espérance de vie implique d'augmenter la durée d'activité. C'est non négociable ! (...) »

La seule différence entre ces deux promoteurs du travailler plus longtemps ?

Le fait que Roux de Bézieux ajoute : « (...) Cela passe aussi par un effort des entreprises pour maintenir les seniors dans l'emploi car, même si du chemin a été fait depuis dix ans, c'est loin d'être suffisant (...) »

Un effort des entreprises vis à vis des seniors ? Parlons en justement, au travers d'une étude publiée par l'association "A compétence égale" reprise par Capital sur son site Web.

Qu'y apprend-on ?

« (...) Les recruteurs ont tendance à écarter leurs profils perçus comme trop coûteux ou surdimensionnés par rapport au poste. Les consultants en recrutement, eux, redoutent qu'une recrue âgée ne s'intègre pas dans une équipe jeune, voire témoigne d'une trop grande résistance au changement (...) la loi de 2009, qui oblige les entreprises de plus de 50 salariés à mettre en place un plan d'action pour le maintien dans l'emploi et le recrutement des seniors, n'a eu qu'un effet très limité. Pour 84% des DRH et 83% des consultants en recrutement, elle s'avère même totalement inefficace (...) le taux d'emploi des 55-64 ans n'a quasiment pas progressé à 41,5%, un niveau encore bien en deçà de la moyenne européenne à 47,4%. Parallèlement, la crise a entraîné la flambée du taux de chômage des 55-64 ans (à 6,8% fin 2012). Ils sont ainsi plus de 682.000 quinquas à pointer à Pôle emploi (+16,9% sur un an) soit la plus forte hausse, toutes générations confondues (...)  »

Est ce à dire que M. Roux de Bézieux, comme ses collègues du Medef, se moque du monde ?

Certainement, dans la mesure où les entreprises françaises ont outrageusement abusé de la rupture conventionnelle pour se débarrasser de leurs salariés âgés !

Ainsi : « 17% des ruptures conventionnelles ont été signées par des salariés de 50 ans ou plus au 1er semestre 2012 (...) » et : « (...)  6,7% des ruptures conventionnelles concernent des salariés de plus de 58 ans (...) » Ecrit sur son blog Nathalie LAILLER avocate spécialisée en droit du travail. 

Ce que confirme son confrère Frédéric Benoist : « (...) La rupture conventionnelle est utilisée dans 3 cas sur 4 par les entreprises de moins de 50 salariés. Elle concernerait majoritairement les seniors (...) » tout comme le site Intelligence RH : « (..) un demandeur d’emploi de 55 à 60 ans sur cinq s’est inscrit à Pôle emploi au cours du premier trimestre 2010 suite à une rupture conventionnelle de son contrat de travail (...) »

Loin d'être suffisant disiez vous M. de Bézieux ? Reconnaissez tout simplement que l'objectif des entreprises est de transférer à l'UNEDIC la charge des salariés les plus âgés.

Hé oui, certains, après deux ou trois ans de chômage indemnisé, pourront faire valoir leurs droits à la retraite. Ceux nés en 1952 ou 1953 pourront espérer toucher l'allocation équivalent retraite (AER) rétablie à compter du 1er mars, quant aux autres ....  

Du côté de Xavier Bertrand qui, au passage, avait supprimé l'AER pour faire des économies, pour ensuite lui substituer l'ATS, quasi impossible à obtenir, puisqu'elle n'avait concerné que 500 personnes en juillet 2012, au lieu de 68 700 allocataires en janvier 2008 pour l'AER, on évite le sujet, préférant reprendre l'éternel fantasme du Medef : La capitalisation retraite !

Or, ce que demandent les salariés seniors, ce n'est pas de jongler d'une indemnisation ou d'une aide à l'autre. Ce qu'ils réclament, c'est :

Le droit de continuer à travailler sans subir de discrimination à cause de leur âge
Le droit à être formé si nécessaire pour s'adapter à toute nouvelle technologie
Et surtout celui de ne pas voir leurs candidatures être rejetées avant même d'avoir été étudiées ou même simplement lues !

Alors, MM. de Bézieux et Bertrand, avant de nous obliger à attendre 65 ans pour partir à la retraite, laissez nous déjà travailler jusqu'à ... 62 ans !


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22 octobre 2012

A quand un contrat de génération pour les seniors ... au chômage ?

On ne peut que saluer les partenaires sociaux d'avoir trouvé un accord pour la mise en place du contrat de génération. Seul problème, celui-ci ne concerne pas les seniors qui sont au chômage et qui pourraient pourtant être d'excellents tuteurs !


Conserver les seniors dans l'emploi tout en embauchant des jeunes à qui ils apprendront le métier. C'est en résumé l'un des engagements de François Hollande qui portait le nom de contrats de génération et qui vient d'être signé par les organisations patronales et les syndicats de salariés.

Une bonne chose ? Certainement !

Tout d'abord parce que la transmission des savoirs est un atout pour les entreprises et ensuite parce que l'ensemble des organisations patronales et la quasi totalité des syndicats (la CGT réservant sa signature mais indiquant que : « ce n'est pas un accord négatif ») ne s'étaient pas mis d'accord sur un projet de cette envergure.

Fort bien, direz-vous, mais les seniors sont-ils tous concernés par cet accord ?

Pour ceux qui ont un emploi, la réponse est oui, par contre pour tous ceux qui ont été victimes d'un plan social, de la fermeture de leur entreprise ou de pressions pour accepter une rupture conventionnelle la réponse est non. Et c'est à notre sens une faille dans le dispositif des contrats de génération. En effet, dans les plus de 800 000 plus de 55 ans inscrits à Pôle Emploi, beaucoup sont d'excellents professionnels dont la carrière s'est interrompue pour les raisons citées plus haut.

Or, tous les seniors chômeurs vous le diront, à moins d'avoir un formidable coup de chance, toutes vos candidatures servent au mieux à alimenter le destructeur de documents des recruteurs. La réalité est là : « Retrouver un CDI est quasi impossible » expliquait, Sylvain Grevedon, spécialiste de l’emploi des seniors au Cabinet Mercuri Urval.

Alors, puisque les organisations patronales acceptent l'idée de conserver leurs seniors, tout en continuant à  réclamer régulièrement un report de l'âge de la retraite, (67 ans si l'on en croît Laurence Parisot) pourquoi, au lieu de laisser ces salariés tomber dans le chômage de longue durée qui les pousse vers la la fin de leurs droits à l'indemnisation, ne pas proposer aux partenaires sociaux d'inclure dans le dispositif les professionnels chômeurs seniors qualifiés ?

Et qu'on ne nous dise pas que c'est difficile de les identifier, où alors à quoi servent les fichiers de Pôle Emploi ! 

Pôle Emploi qui pourrait par ailleurs, puisque cela fait partie de ses attributions, se charger de leur trouver des formations leur permettant d'être rapidement opérationnels et d'être de très bons tuteurs pour les jeunes générations.

Le coût d'une telle mesure argueront certains ?

Inférieur à celui de l'indemnisation chômage, et surtout, ceux qui entreront dans le dispositif auront une chance de revenir dans l'emploi et de verser à nouveau des cotisations sociales comme salarié !

Pourquoi le gouvernement, les organisations patronales et les syndicats de salariés n'y ont pas pensé ? C'est la question qu'on peut se poser, tout en ayant une petite idée de leurs non motivations.

Si du côté du gouvernement on considère trop souvent, à tord, que les contrats aidés sont la panacée pour les chômeurs seniors, du côté des syndicats de salariés, ( à part la CGT chômeurs ) aucun ne se préoccupe de ceux qui après tout ne cotisent plus et ne sont plus mobilisables. Quant aux organisations patronales, la rupture conventionnelle dont leurs adhérents usent et abusent avec les salariés âgés est un énorme scandale.

Alors, un petit effort de plus mesdames et messieurs les négociateurs afin de pouvoir crier à l'accord historique en ce qui concerne l'emploi des seniors ! 


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L'Express

05 juillet 2012

Salariés et chômeurs seniors : Les mal aimés des entreprises !

Si les organisations patronales militent pour faire travailler plus longtemps les salariés seniors, la réalité de leurs conditions de travail est loin d'être évidente. La lecture du baromètre seniors en entreprise et édifiante à ce sujet.





Il y a encore quelques mois, François Fillon, sous les acclamations de Laurence Parisot,  proposait de reporter l'âge de la retraite de 62 à ... 67 ans. Déjà, direz-vous, pour que les salariés atteignent 62 ans, il faudrait que les entreprises changent d'attitude à l'égard de plus âgés qui, lorsqu'ils ne se voient pas proposer une rupture conventionnelle déplorent, nous dit le 12e Baromètre Seniors en entreprise : « (...)  leurs conditions de travail et l'inaction de leur employeur concernant leur gestion de carrière (...) »

La lecture du Baromètre Seniors en entreprise, qui vient d'être publié par le magazine Notre Temps, apporte un parfait démenti aux propos tenus par le précédent gouvernement et les organisations patronales. En effet, loin des images d'Epinal, de la longévité heureuse des plus âgés au travail, on découvre que toutes les mesures présentées pour justifier le report de l'âge de la retraite ne sont au mieux que des postures, au pire des impostures ! 

Que dit le baromètre ? Extraits

Conditions de travail

« (...) Les seniors sont plutôt insatisfaits de leurs conditions de travail et notamment de l'inaction de leur employeur concernant leur gestion de carrière (...) Côté salaire, 78% des séniors interrogés affirment n'avoir reçu aucune augmentation individuelle depuis trois ans. 85% déplorent également le manque de promotion, de changement de poste ou d'affectation sur un nouveau projet ces trois dernières années. Ils ne sont globalement pas très confiants puisque 82% ne pensent pas pouvoir donner une nouvelle direction à leur carrière. Plus alarmant : 42% des sondés ont le sentiment qu'eux-mêmes ou les seniors en général sont victimes de harcèlement du fait de leur âge (contre 40% non). Un chiffre en augmentation puisqu'ils étaient 36% en 2010 et 2011 (...) »

La retraite

« (...) Si la plupart des sondés souhaiteraient dans l'idéal, prendre leur retraite à 60 ans ou voire moins, un quart ne savent pas à quel âge ils devront travailler pour obtenir leur retraite à taux plein. Mal informés, la plupart des répondants (81%) n'ont eu aucun bilan, rendez-vous de carrière ou aide à l'orientation au cours des trois dernières années et 78% disent ne pas avoir bénéficié d'une information sur la retraite ou bilan retraite sur cette même période (...) »

Etonnant, écrit le blog Mode d'Emploi, puisque : « (...) le précédent gouvernement avait rendu obligatoire l'entretien de seconde partie de carrière par la Loi sur l'orientation et la formation de novembre 2009... (...) »

Le tutorat outil de maintien dans l'emploi

« (...) 56% d'entre eux pensent que le contrat de génération proposé par le gouvernement Hollande, basé sur le principe un jeune de moins de 30 ans embauché, un senior de plus de 55 ans maintenu dans son emploi pour le tutorer, peut constituer une vraie solution pour le maintien dans l'emploi des séniors (...) 76% des seniors regrettent que leur entreprise n'ait mis en place aucun dispositif de tutorat pour leur permettre de transmettre leurs compétences (...) »

A cela nous ajouterons la gadgeterie communicatrice, du précédent quinquennat : campagne d'information gouvernementale sur les TMS lancée en fanfare par Eric Woerth : « Mettre fin aux troubles musculo-squelettiques dans votre entreprise, c’est possible »,   ou l'opération : « Bonnes pratiques seniors » lancée par Xavier Bertrand et Laurent Wauquiez qui consistait à proposer aux entreprises de se faire auditer par Vigéo sur : « (...) les processus de gestion des ressources humaines les plus exposés au risque de discrimination : recrutement, formation, santé au travail (...) »

Pas brillant direz-vous ? Et encore, pourrait-on dire, les seniors interrogés sont encore dans l'emploi.

Mais qu'advient-il de ceux qui sont au chômage, dont la majorité de longue durée ? Il est bon de relire ce témoignage de Sylvain Grevedon, spécialiste de l’emploi des seniors au Cabinet Mercuri Urval, qui expliquait que pour les seniors : « Retrouver un CDI est quasi impossible » et ajoutait : « (...) on commence à être considéré comme un salarié trop âgé à 52 ans (...) leur taux de chômage a explosé ces dernières années et le marché de l’emploi leur reste toujours aussi hostile (...) Les experts s’accordent à dire que les employeurs ont privilégié le maintien dans l’emploi de leurs salariés au détriment du recrutement de nouveaux seniors (...) Si le nombre de demandeurs d’emploi a progressé de 5,6% en 2011, celui des plus de 50 ans a explosé de 15,5%. Ils sont désormais 872.000 à être inscrits à Pôle emploi (...) »

Face à un telle situation, nombreux sont ceux qui se tournent vers les pouvoirs publics, leur demandant de mettre en place des dispositifs d'aides financières ou de formation pour les seniors. Le contrat de génération même s'il n'est pas parfait est une ébauche de solution. Du moins pour ceux encore dans l'emploi.

Pour les autres, les aides ou formations ne représentent au mieux que des effets d'aubaines pour les entreprises, au pire ne servent à rien puisqu'aucune embauche ne leur sera proposée à terme !

La question de l'emploi des plus âgés est plutôt à poser aux organisations patronales qui continuent de prôner l'allongement sans fin de l'âge légal de la retraite, mais continuent à abuser de la rupture conventionnelle pour se débarrasser d'eux tout en évitant de les recruter, une fois au chômage.

Bien que ces organisations patronales qui seront présentes lors de la conférence sociale des 9 et 10 juillet n'auront que les mots compétitivité et flexibilité à la bouche, il serait intéressant que quelqu'un veuille bien les mettre devant leurs responsabilités en ce qui concerne l'emploi des seniors.

Car, il est vraiment temps de rappeler à Laurence Parisot qui nous expliquait en 2008 : « (...) Pour favoriser l'emploi des seniors, il faut repousser l'âge légal de la retraite (...) les pays ayant les plus forts taux d'activité des seniors sont ceux où l'âge de la retraite est le plus élevé (...) » où à Jean-François Roubaud de la CGPME qui déclarait : « il va falloir travailler plus longtemps » que les salariés et chômeurs seniors qui sont partant pour continuer à travailler dans de bonnes conditions, sont toujours en attente des résultats de leur propos et démonstrations !



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26 juin 2012

Le Medef envisage t-il de torpiller le « contrat de génération »?

Le Medef trouve l'idée du contrat de génération « intéressante » mais pas au point de sacrifier ses allégements des cotisations sur les bas salaires. Chronique d'un sabordage en vue ?  



Habile torpillage en vue du contrat de génération ? C'est la question qu'on peut se poser après avoir appris que le Medef aurait refusé les exonérations de cotisations sociales attachées au contrat de génération. 

En effet, ses représentant préfèrent en discuter dans le cadre de  : « (...) l'ouverture d'une négociation entre syndicats et patronat (...) » mais surtout : « (...) se prémunir contre la remise en cause du dispositif général d'allégements des cotisations sur les salaires entre un et 1,6 Smic (...) »

Contrat de génération késako ?

C'était l'une des promesses phares du candidat Hollande destinée à maintenir les salariés âgés dans les entreprises, tout en embauchant des jeunes à la recherche d'un emploi.

Contrairement au tutorat défini par la loi du 21 décembre 2006, qui permet à un ancien salarié, parti à la retraite, de devenir le tuteur d’un ou de plusieurs salariés de l’entreprise, le contrat de génération, lui, vise les seniors salariés encore en activité.

Extrait du programme de François Hollande 

« (...) Le dispositif consisterait en la conclusion d’un contrat entre l’employeur et deux de ses salariés : un jeune, de moins de 30 ans et un senior, de plus de 55 ans. Par ce contrat l’entreprise s’engagerait à former le jeune salarié en recourant à l’expérience du salarié senior. Le salarié senior devrait consacrer une part de son temps de travail (le quart ou le tiers du temps) à former, entraîner et guider le jeune salarié. Le senior serait donc chargé d’apprendre son métier au jeune. Le dispositif serait réservé aux jeunes titulaires d’un diplôme dont le niveau restera à discuter avec les partenaires sociaux ; l’objectif de cette mesure est de favoriser l’emploi dans l’industrie, et d’éviter le déclassement des diplômes pour des jeunes qui, à l’issue de leur formation, ont des difficultés à trouver un travail (...) »

Bien que des dérives ou des effets d'aubaine soient toujours possibles, il est clair que la volonté de maintenir dans l'emploi les plus âgés tout en intégrant les jeunes générations mérite qu'on s'y arrête. En effet, il s'agit des deux catégories les plus exposées au chômage.

Comment devraient-ils être financés ?

Apparement par la fin de l'exonération des heures supplémentaires, parfaitement contreproductive, alors qu'on compte un peu plus de 5 millions d'inscrits à Pôle Emploi, et un redéploiement des éxonérations de cotisations sociales.

A la surprise générale, Laurence Parisot qui : « (...) réitère son soutien au contrat de génération (...) » a déclaré : (...) il n'est pas nécessaire que cette forme modernisée du tutorat soit accompagnée d'un allègement de charges (...) »

Et par quel miracle, le Medef qui est à l'affût de toutes les aides, refuserait celle-ci ? 

Oh, certes pas au nom de la solidarité budgétaire avec le gouvernement, mais pour un motif beaucoup plus terre à terre que nous explique La Tribune. Ce refus a pour but de : « (...) se prémunir contre la remise en cause du dispositif général d'allégements des cotisations sur les salaires entre un et 1,6 Smic (...) »

Ce qui signifie dans l'esprit du Medef, qu'à terme, le mécanisme du contrat de génération pourrait reposer sur le seul volontariat des entreprises. Et qui dit volontariat ... Entre temps, combien de seniors auront quitté les entreprises par le le biais des ruptures conventionnelles, première raison de la mise au chômage des plus de 55 ans ? Et, combien de jeunes continueront à chercher un emploi ?

On pourra se poser également la question du report de l'âge de la retraite, sachant que de nombreux rapports indiquent que le tutorat effectué par des salariés âgés auprès de jeunes entrants dans l'entreprise, est un des principaux atouts pour maintenir les seniors dans l'emploi ? 

Oui, mais comme le préconisent ces rapports, cette démarche implique des adaptations et une méthodologie qui a ... un coût. Mais dans la mesure où l'actuel combat du Medef serait plutôt : Le refus de la taxation des dividendes, Alors le devenir des salariés âgés et des jeunes sans emploi ... 


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16 mars 2012

Chômage des seniors : Le plus grand scandale du quinquennat Sarkozy !

Alors que le nombre de chômeurs seniors a largement dépassé les 800 000, le 14 mars, se tenait à Paris le Forum emploi seniors organisé par le Medef et le Ministère de l'Emploi qui durait ... une journée !

En Février 2010, Laurent Wauquiez alors Secrétaire d'Etat à l'Emploi visitait le Forum emploi seniors où il se montrait très optimiste quant aux perspectives d'emploi de ces chômeurs.

Le 15 mars 2012, le site SeniorActu publiait un reportage sur le Forum emploi seniors qui s'est déroulé mercredi 14. On y apprend que : « (...) moins de 40% des 55-65 ans ont un emploi en France (...) Bien que la France compte 6 millions d’actifs de 50 ans et plus, le taux d'emploi des seniors continue d'être l’un des plus faibles d'Europe avec 37,8% (...) » de quoi afficher, effectivement, un bel optimisme !

En clair, rien n'a changé, si ce n'est que les seniors sont toujours les premiers concernés par la rupture conventionnelle réclamée par le Medef et votée par les parlementaires de l'UMP et qu'une fois au chômage, ils n'ont quasiment aucune chance de revenir dans le monde du travail !

Opinion qui n'est pas partagée par deux entreprises spécialistes auto proclamés de l'emploi des seniors interviewés par L'Express

Selon Bertrand Favre, président et co-fondateur de Bitwiin, un site qui met en relation seniors et recruteurs, les seniors ne frapperaient pas toujours aux bonnes portes : « On sait qu'il y a des centaines de milliers d'emploi à pourvoir dans les PME (...) D'autant que le dirigeant de PME veut juste trouver quelqu'un pour remplir un poste. Il n'a pas de frein lié à l'âge, surtout que les jeunes ne s'y pressent pas (...) »

On pourra également sourire ou hausser les épaules aux propos de Christian Cazalot président du cabinet de recrutement Attitudes : « (...) Beaucoup de candidats seniors font des erreurs de ciblage. Quand ils postulent dans des grandes entreprises, leurs difficultés ne viennent pas toujours de stéréotypes associés à leur âge, mais de processus de recrutement complexes (...) ce n'est pas eux qui ne sont pas faits pour l'entreprise, mais l'entreprise qui n'est pas faite pour eux (...) »

On en rirait si ce n'était pas aussi grave !

Agé de 57 ans, j'ai récemment connu 26 mois de chômage consécutif pendant lesquels après avoir successivement revu mes exigences jusqu'à un niveau de junior et recherché un poste dans d'autres secteurs d'activité je n'ai obtenu que deux entretiens d'embauche infructueux !

Et pourtant, contrairement à l'objection sur l'inadaptation des salariés âgés, je maîtrise la bureautique et je maîtrise les NTIC depuis plus de dix ans. Néanmoins, comme me l'a dit un recruteur au téléphone : Dans l'Internet, monsieur, l'âge de recrutement se situe aux alentours de 25 ans ! Quant à envisager les autres secteurs d'activité, la réponse aura été la même que celle qu'on fait à tous les demandeurs d'emploi : Vous manquez d'expérience !

Alors, que pouvaient trouver les chômeurs seniors au Forum emploi seniors ?

SeniorActu nous présente quelques opportunité qui étaient offertes au seniors à la recherche d'un emploi

Une association éditrice d'un site de valorisation des compétences qui organise, comme Pôle Emploi des ateliers : CV (avec conseils pour CV, lettre de motivations, des bilans de compétences ) ainsi que : « des séances gratuites sur : le conseil en image et communication ; le marketing de soi ; les solutions pour concrétiser le retour à l'emploi ; l'étude du CV et de la lettre de motivation (...) »

Comment obtenir un diplôme avec la Validation des Acquis de l’Expérience

Une association qui proposait aux seniors : « (...) de s’investir bénévolement à leurs côtés pour accompagner les demandeurs d’emploi et s’adresse également aux seniors en recherche d’emploi (...) »

Des activités de mandataire indépendant en assurances proposées par AXA qui précise que : « (...) cette opportunité est particulièrement adaptée aux jeunes retraités, aux artisans, commerçants (...) »

Une enseigne de vente à domicile de produits cosmétiques : « (...) spécifiquement dédiés aux peaux matures (...) dont les vendeuses : sont à la retraite, et d’autres exercent encore une activité professionnelle en parallèle de l'activité de conseillère (...) »

Du lourd comme vous pouvez le voir ! A part ça, comme le disait notre Président candidat s'adressant à un chômeurs âgé, lors de l'émission Parole de Candidat : A 57 ans on est pas fichu ...


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Le site de l'Elysée

09 février 2012

Chômage des seniors : Plus gros échec de la politique de l'emploi du gouvernement !

Il est bien loin le temps où le gouvernement envisageait de punir les entreprises qui n'embaucheraient pas de seniors. En 2012, dixit le directeur marketing de Pôle Emploi : « Sortir du chômage quand on a plus de 50 ans est très difficile »

Si la situation n'était pas si grave, on pourrait sourire à la lecture de cet extrait de Libération daté du 21/04/2008 : « Une entreprise qui n'embaucherait pas assez de seniors serait punie par un « malus », c'est à dire une pénalité financière ou une hausse des cotisations chômage. A l'inverse les bons élèves bénéficieront de bonus. Selon La Tribune, c'est une des pistes pour l'emploi des seniors élaborées par Xavier Bertrand, ministre du travail et son secrétaire d'Etat à l'emploi, Laurent Wauquiez. Le gouvernement réfléchirait aussi à la mise en place de quotas. Une entreprise serait obligée d'embaucher au moins 5% de plus de 55 ans. Objectif affiché: faire travailler les chômeurs seniors et même les retraités (...) »

Cette stratégie destinée à justifier le report de l'âge de la retraite est en train de se retourner contre le gouvernement, et surtout contre toute une partie de la population qui, après avoir donné les meilleures années de sa vie au travail, se voit traitée comme des parias !

La dernière initiative de Xavier Bertrand sur le sujet remonte à hier. Le ministre du travail et du chooooomaaage, participait avec Jacques Kossowski, député maire de Courbevoie et secrétaire national de l’UMP en charge de l’emploi des seniors, à une table ronde dans le cadre de la première journée nationale pour l’emploi des Seniors.

Devaient y être évoquées, les attentes des demandeurs d’emploi senior. Le communiqué du site Bitwin, partenaire de l'opération indiquant que : « (...) Cette rencontre permettra également aux différents acteurs, qu’ils soient chercheurs, employeurs ou partenaires sociaux d’échanger autour de leurs convictions et initiatives, ainsi que des leviers à actionner pour faire avancer la question de l’emploi des seniors (...) »

Bon, ça c'est pour la communication des dernières semaines de mandat présidentiel, mais qu'en est-il vraiment de l'efficacité du gouvernement sur le chômage des seniors ?

Sylvain Grevedon spécialiste de l'emploi des seniors au Cabinet Mercuri Urval est formel : « Retrouver un CDI est quasi impossible ».

La Tribune qui l'a interviewé, donne des chiffres qui parlent eux-mêmes : « (...) on commence à être considéré comme un salarié trop âgé à 52 ans (...) leur taux d'emploi, autour de 40%, est toujours inférieur à la moyenne européenne (...) leur taux de chômage a explosé ces dernières années et le marché de l'emploi leur reste toujours aussi hostile (...) Les experts s’accordent à dire que les employeurs ont privilégié le maintien dans l’emploi de leurs salariés au détriment du recrutement de nouveaux seniors (...) Si le nombre de demandeurs d’emploi a progressé de 5,6% en 2011, celui des plus de 50 ans a explosé de 15,5%. Ils sont désormais 872.000 à être inscrits à Pôle emploi » Et Sylvain Grevedon d'exprimer son pessimisme : « (...) sur leur chance de retrouver un travail, excepté pour des profils pointus dans des secteurs en situation de pénurie (...) »

Que propose Jacques Kossowski, le secrétaire national de l’UMP en charge de l’emploi des seniors ? Accrochez-vous !

Il « (...) estime qu'à partir d'un certain âge, le bilan d'étape professionnel doit être un réflexe, comme pour le bilan de santé après 40 ans. Passé ce cap, tout salarié est plus vulnérable au chômage. La meilleure façon de s'en prémunir, c'est de faire le point sur son employabilité comme on fait le point sur sa santé (...) »

Au delà de la sensation de cautère sur une jambe de bois, nous attirons votre attention sur le fait que la solution proposée par le monsieur emploi senior de l'UMP, est exactement ce que reproche Sylvain Grevedon aux actions réalisées, jusqu'à présent : « (...) les employeurs ont privilégié le maintien dans l’emploi de leurs salariés au détriment du recrutement de nouveaux seniors (...) »

Jacques Kossowski, milite également : « (...) pour que les seniors soient reçus par des conseillers d’un âge équivalent histoire d’éviter le décalage générationnel (...) » Ce qui serait plus agréable pour leur annoncer la fin de leurs droits ?

Mais la solution de l'UMP et du « président toujours pas candidat mais qui ne va pas tarder à l'être » n'est-elle pas de faire disparaître le problème en ayant recours à un : référendum sur les obligations des chômeurs ? L'idée, serait de demander aux français si les chômeurs ont le droit de refuser un emploi ou une formation !

Ce qui ressemble étonnamment à l'offre raisonnable d'emploi qui a été votée par les députés de la majorité, en même temps que ... la suppression progressive d'ici 2012 de la dispense de recherche d'emploi (DRE) dont pouvaient bénéficier les chômeurs âgés de plus de 57,5 ans.

La seule différence, cette fois-ci, c'est que le « président courageux qui protège » transférerait aux français la responsabilité de décider si la chasse aux chômeurs est ouverte.

Ceci dit, les français, dont les seniors au chômage, ont rendez-vous dans moins de 3 mois pour un référendum d'un tout autre genre ! A la question : « approuvez-vous le bilan de l'emploi du gouvernement ? » Il est de moins en moins certain que les français répondent oui et souhaitent en reprendre pour cinq ans !



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Europe1

04 janvier 2012

Fin de la dispense de recherche d'emploi pour les seniors : Illusoire et anxiogène !

Décidée en 2008, du temps des ambitions de plein emploi du Président, la suppression de la dispense de recherche d'emploi des chômeurs âgés est appliquée depuis le 1er janvier 2012.


Si de l'Elysée, au gouvernement, en passant par l'UMP, on ne jure, ces derniers jours que par le sommet social, dont le Président et Xavier Bertrand nous ont déjà donné les grandes lignes, on notera leur extrême discrétion sur l'application de l'un des volets de la loi n° 2008-758 du 1er août 2008 : La suppression à compter du 1er janvier 2012 de la dispense de recherche d'emploi pour les chômeurs âgés.

Il faut dire qu'avec des chiffres du chômage calamiteux, il valait mieux éviter de rappeler les propos « enthousiastes », tenus par la majorité UMP en juillet 2008 à l'Assemblée Nationale, où on évoquait pêle mêle : La définition de l’offre raisonnable d’emploi, le franc succès de la fusion ANPE/Assedic et la radiation des chômeurs.

L'UMP glissait, à cette occasion, un amendement visant : « (...) à relever progressivement l’âge d’accès à la dispense de recherche d’emploi, jusqu’à la supprimer définitivement en 2012, conformément à la politique d’augmentation du taux d’emploi des seniors (...) » Il était soutenu et justifié par Laurent Wauquiez : « (...) il faut en finir avec l’hypocrisie en matière d’emploi des seniors : la dispense de recherche d’emploi a permis de les expulser du marché de l’emploi, donc d’améliorer les statistiques du chômage, et elle a été pour les employeurs un instrument commode de gestion des ressources humaines (...) le relèvement du seuil doit être progressif, et s’accompagner de la montée en puissance de l’accompagnement personnalisé des seniors (...) »

Sans oublier le très célèbre : « A 57 ans et demi on n'est pas fichu, on peut retrouver un emploi (...) donc, on continue à rechercher et le service public de l'emploi devra mettre sur la table des instruments très spécifiques de formation, de mise à niveau, d'aide à la recherche » de Christine Lagarde

Or, à fin 2011, si la rupture conventionnelle était devenue le premier « instrument commode de gestion des ressources humaines » pour se séparer des seniors, force était de constater l'échec de l'accompagnement de ceux-ci, dans la mesure où ils représentaient plus de 800 000 des 5 201 300 inscrits à Pôle emploi.

Tout chômeur ayant dépassé les 55 ans, tel votre serviteur, pourrait vous narrer pendant des heures, les mines affligées des conseillers de Pôle Emploi lors de votre inscription, la quasi impossibilité d'obtenir une formation de longue durée nécessaire à un recyclage, ainsi que la diminution de la durée des entretiens au fil des mois. Ce à quoi il faut ajouter l'absence systématique de réponse des entreprises aux candidatures seniors sur les annonces qu'elles publient sur le site de Pôle Emploi.

C'est pourquoi, il n'était pas scandaleux que des chômeurs de plus de 57 ans soient dispensés de recherche active d'emploi en contrepartie de leurs indemnités. Mais, c'était sans compter sur la conjonction du passage de l'âge légal de la retraite à 62 ans et la décision prise en 2008 de supprimer la dispense.

Concrètement, que va t-il se passer pour les chômeurs âgés dont aucune entreprise ne souhaite s'encombrer ?

Et bien, ils vont être obligés de : « (...) justifier de l’accomplissement d’actes positifs et répétés en vue de retrouver un emploi, de créer ou de reprendre une entreprise (...) » Et bien entendu, de ne pas pouvoir : « (...) sans motif légitime, refuser à deux reprises une ORE (offre raisonnable d’emploi) »

Or, qui peut croire, comme l'écrit Michel Abhervé : « (...) que les services de Pôle emploi, alors qu’ils accueillent ces derniers temps des demandeurs d’emploi toujours plus nombreux (...) auront la possibilité d’assurer à ces demandeurs un accompagnement renforcé, alors que les perspectives de retour à l’emploi sont bien faibles, et que les seniors sont la catégorie où le chômage augmente le plus, + 15 % en un an (...) »

Maurad Rhabi, en charge des questions de l'emploi et du chômage à la CGT, craint à juste titre autant : « l'impact psychologique » représenté par la pression de Pôle Emploi pour leur faire rechercher des emplois « qui n'existent pas » que l'obligation d'accepter, sous peine de radiation, la précarité des sous emplois ou micro boulots de quelques heures

La solution consisterait bien entendu à revenir sur une loi qui ne tient pas compte de la réalité de la crise actuelle de l'emploi. Mais à quelques mois de l'échéance présidentielle, il semble que pour le Président le terme social soit plus associé à celui de TVA qu'à celui de quelques milliers de chômeurs soumis à une situation encore plus anxiogène !


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L'Alsace

12 octobre 2011

Comment le gouvernement a fait des économies sur l'emploi des seniors !

La prime forfaitaire de 2000 €, offerte aux entreprises qui embaucheraient un senior, ne fait pas recette. Elle s'est pourtant substituée à un dispositif beaucoup plus incitatif, mais plus coûteux ... enterré par le gouvernement.

Le chômage des seniors est paraît-il un des priorités du gouvernement qui ne cesse d'évoquer les contrats aidés qu'il souhaite leur réserver. Dans ces contrats, on trouve la fameuse prime forfaitaire de 2000 €, offerte aux entreprises recrutant des seniors en contrat de professionnalisation, annoncée par Nicolas Sarkozy à Bobigny, le 1er mars 2011, qui apparemment ne séduit pas les entreprises.

Or, cette mesure peu attrayante a succédé à une autre, bien différente, pourtant inclue dans la loi « portant réforme des retraites » et relative aux dispositifs d'aide à l'embauche des séniors. On peut la découvrir, en lisant sur Legifrance, l'article 103 de la LOI n° 2010-1330 du 9 novembre 2010

Que dit-elle ?

Article 103 : Aide à l'embauche des seniors : « Art.L. 5133-11.-Les employeurs qui se trouvent dans le champ d'éligibilité de la réduction prévue à l'article L. 241-13 du code de la sécurité sociale perçoivent sur leur demande une aide à l'embauche, en contrat à durée indéterminée ou à durée déterminée d'au moins six mois, de demandeurs d'emploi âgés de cinquante-cinq ans ou plus, inscrits sur la liste des demandeurs d'emploi mentionnée à l'article L. 5411-1 du présent code (...) L'aide, à la charge de l'Etat, représente, pour une durée déterminée, une fraction du salaire brut versé chaque mois au salarié dans la limite du plafond mentionné à l'article L. 241-3 du code de la sécurité sociale. « Un décret en Conseil d'Etat précise les conditions et modalités d'application de l'aide (...) »

Or, on apprenait, il y a peu, par le biais d'une question écrite d' Hervé Maurey (Eure - UC) posée à Xavier Bertrand, que cet article n'a jamais été appliqué pour cause de ... non publication du décret afférent.

« (...) L'article 103 de la loi prévoyait la mise en place d'une aide à l'embauche des demandeurs d'emploi de plus de 55 ans. Le Gouvernement n'a non seulement pas pris les décrets d'application nécessaires mais aurait, selon un rapport adopté par la commission des affaires sociales de l'Assemblée nationale adopté le 6 juillet dernier, renoncé à ce dispositif craignant un effet d'aubaine. Comme les auteurs (1) de ce rapport, il s'étonne que « le Gouvernement s'en rende compte après la promulgation de la loi, alors même que le dispositif figurait dans le projet de loi déposé par le Gouvernement » et s'interroge sur les bases du mécanisme de l'aide de 2 000 euros pour les entreprises embauchant des seniors annoncée en substitution par le Gouvernement. Ce revirement est d'autant plus préoccupant que sans une réelle politique d'accompagnement de l'emploi des seniors, le report de deux ans de l'âge légal de la retraite n'a aucun sens (...) »

D'autant que la prime forfaitaire de 2000 € s'applique aux demandeurs d'emploi âgés de plus de ... 45 ans alors que le taux d'emploi chez les plus de 55 ans est d'environ 38% !

Dit clairement : Outre que le gouvernement a utilisé une astuce déplorable pour annuler une partie d'un texte voté par les parlementaires, on ne pourra que constater que celui-ci, pour faire des économies budgétaires a préféré transformer une mesure qui pouvait, COMME TOUT CONTRAT AIDE, profiter à quelques entreprises chasseuses de primes, au profit d'une prime forfaitaire, totalement inefficace, mais à priori ... moins coûteuse pour les finances de l'état.

Et comment a réagit Xavier Bertrand ?

Et bien de la façon la plus simple qui soit, puisqu'on peut lire en dessous de la question du sénateur la réponse suivante : « En attente de réponse du Ministère du travail, de l'emploi et de la santé »

Les seniors chômeurs de plus de 55 ans qui ne trouvent aucun employeur tenté par une prime de 2000 € en échange d'un contrat de professionnalisation, apprécieront !

(1) Assemblée Nationale : Les mesures relatives à l'emploi des seniors


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Ministère de l'Emploi

07 octobre 2011

Nous serons tous un jour des seniors ... qui ne pourront plus se soigner !

Pourrons-nous continuer à nous soigner correctement ? C'est la question que pose une enquête de Que Choisir ? qui pointe du doigt la part de plus en plus importante du budget santé pour les plus âgés ... que nous serons tous un jour !

Ce n'est plus un secret, la santé est devenue une marchandise comme les autres ! Le problème, c'est que lorsqu'une prestation accède au rang de marchandise, elle est soumise aux lois du marché qui en fixe lui même les règles ... et les prix.

La preuve par une étude récente de l'UFC Que choisir : « La part des dépenses de santé prises en charge par l’assurance maladie, en inexorable recul depuis 2004, a atteint en 2010 son niveau le plus bas depuis 1973, occasionnant un impressionnant transfert de charges vers les usagers ou leurs complémentaires santé, de 2,3 milliards d’euros » (2)

Pour notre santé nous sommes donc devenus les clients d'un système dans lequel à moins d'être assurés par une compagnie d'assurances ou adhérents à une mutuelle, il est impossible d'accéder à des soins de qualité.

Or, si les montants à la charge des ménages ne fait qu'augmenter : « En 2010, ce ne sont pas moins de 41,9 milliards d’euros que les ménages ont dépensé pour se soigner, équivalent au quart de la consommation de soins et de biens médicaux. Les dépenses de santé à la charge des ménages connaissent une croissance rapide, deux fois supérieure à l’évolution des revenus depuis 2006 (...) » Ecrit Que Choisir ? dans son étude sur le coût de la santé pour les ménages publiée fin septembre 2011 (1)

Chronique d'une catastrophe annoncée !

Concentrés sur le maintien de leur note AAA, les pouvoirs publics continuent à diminuer la part de l'assurance maladie. Or, si les plus âgés sont déjà les plus exposés, selon l'UFC Que Choisir, le montant qu'ils devront acquitter devrait littéralement exploser !

« (...) les seniors sont les plus confrontés à des cotisations de complémentaire santé écrasantes. Ainsi, en 2011, sur les 335 contrats analysés par l’association, leur cotisation atteint en moyenne 90 € par mois et par assuré, soit 5,8 % de leurs revenus. L’augmentation par rapport à 2010 est spectaculaire : + 11,8 %, à garanties inchangées (...) En l’absence de nouveaux transferts de charges, le taux d’effort des seniors pour l’acquisition d’une complémentaire atteindrait 8,9 % de leur revenu en 2020. Pire, si le dramatique désengagement de l’assurance maladie continuait au même rythme que depuis 2004, la fièvre tarifaire des complémentaires santé monterait jusqu’à une moyenne de 190 € par mois en 2020, soit 10,1 % de leur revenu (...) »

Ce qui signifierait, qu'à court terme, la majorité des personnes âgés qui souscrivent déja des contrats à garanties limitées pourraient faire l'impasse sur une couverture complémentaire de santé.

Devant un tel problème, l’UFC – Que Choisir a adressé trois demandes aux parlementaires appelés à examiner le PLFSS pour 2012 :

« Sanctuariser le périmètre d’intervention de la solidarité nationale, qui doit cesser son inquiétant déclin ;
Revaloriser l’aide à la complémentaire santé (ACS) pour les personnes de plus de 50 ans, mesure intégralement finançable avec les excédents dégagés par le Fonds CMU ;
Accentuer la concurrence dans le secteur de l’assurance santé pour faire baisser les frais et les marges, notamment par la publication, pour chaque contrat, du niveau de remboursement en euros pour les dix actes les plus courants du parcours de soins »

Il n'est pas certain que les députés de l'UMP, comme le Président, entièrement tournés vers le renouvellement de leur mandat en 2012 y accordent pour l'instant la moindre importance.


Sources
(1) Etude UFC-Que Choisir (PDF)
(2) Que Choisir ?

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Santé Médecine

05 octobre 2011

Lutte contre la solitude : Les solutions « bon marché » de l'UMP ?

En vue de 2012, pour remobiliser l'électorat âgé, déçu, par l'abandon du dossier de la dépendance, l'UMP lance en catastrophe des idées pour lutter contre la solitude. Au programme : Bénévolat et compassion !

De qui ce brûlot sur la situation des français et l'inertie du gouvernement face à la solitude ? : « Précarité familiale, montée de l’individualisme, pressions constantes dans le monde du travail, sentiment d’une mise en concurrence permanente, perte de repères face à la mondialisation : la solitude est aujourd’hui devenue un phénomène social majeur qui touche aussi bien les jeunes que les personnes âgées, les hommes que les femmes, dans tous les milieux (...) »

Et bien de l'UMP qui l'écrit dans ses 27 propositions « Lutte contre la solitude : un nouveau défi pour tous les Français »

Outre, qu'on pourra se féliciter de la lucidité (tardive) de la majorité présidentielle, pourtant aux manettes des deux assemblées pendant quatre ans, on remarquera que ses propositions tombent à pic pour essayer de remobiliser l'électorat âgé, habituel fond de commerce de l'UMP, qui n'a pas digéré l'abandon du dossier de la dépendance. Au point qu'en août 2011, les plus de 65 ans n'étaient plus que 47 % à accorder leur confiance au Chef de l'Etat !

Il faut dire que l'abandon de la création d'une cinquième branche de protection sociale, destinée à prendre en charge la dépendance Abandonnée au profit de financements, tous plus hypothétiques les uns que les autres, puis repoussée au calendes grecques par Fillon en 2011, a eu un effet dévastateur sur l'électorat âgé !

Or, quel signe envoyer aux plus de 65 ans, pour qu'ils n'abandonnent pas le Président candidat et l'UMP en 2012, compte tenu que cette fois-ci, les caisses sont vraiment vides ?

La réponse a été donnée par Michelle Alliot Marie qui s'est improvisée spécialiste de la solitude. Que dit-elle ?

Attention, sortez vos mouchoirs !

« Vous savez, la solitude est une expérience que chacun peut faire à un moment ou un autre dans sa vie professionnelle ou personnelle (...) » - JDD

On notera aussi cette émouvante déclaration de Jean-François Copé : « Lorsque j'ai été battu lors des législatives en 1997, j' ai connu des moments de solitude »

Mais que proposent ces anciens solitaires, qui viennent de se souvenir que le gouvernement a justement décrété la solitude grande cause nationale 2011 ?

Nous ressortant une fois de plus l'argument de l'assistanat coûteux, ils proposent de : « remplacer une logique de guichet par une logique de lien social, en sensibilisant chaque Français sur la nécessité de savoir aller vers l'autre » Et de quelle façon ? : « prolonger la sensibilisation de tous les publics par une campagne de communication récurrente, insistant sur la responsabilité de chacun pour lutter contre ce fléau »

En clair, ça fera toujours un peu d'argent pour les agences de communication amies, qui pourront expliquer aux français, qu'en fin de compte, il n'y a pas que l'argent qui compte dans la vie !

Et l'UMP de lancer des initiatives (non chiffrées) regroupant des mesures déjà existantes ou à créer, comme : « (...) généraliser les offres de visite à domicile des personnes isolées par les réseaux de service public (facteurs, gendarmes...) » ce qui est assez farce lorsqu'on sait la détermination et l'acharnement de l'UMP et du gouvernement sur le non remplacement d'un fonctionnaire sur deux, partant à la retraite !

Néanmoins, la mesure la plus emblématique est : « (...) la création d'une heure citoyenne, un engagement d'une heure par mois pour les Français qui souhaitent se mettre bénévolement au service des autres, en s'appuyant sur les réseaux sociaux numériques pour faciliter le passage à l'acte et la mise en relation (...) »

Ce qui pourrait être utile à terme aux ministres et députés de l'UMP, si ces ingrats de français avaient la cruauté de leur faire découvrir la solitude pour au moins 5 ans !

Mais, comme le déclare Roselyne Bachelot, ministre des solidarités et de la cohésion sociale qui n'ose y croire : « nos compatriotes attendent une réponse d'un grand parti politique » Défense de rire !


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Le Post

27 septembre 2011

Retraite à 67 ans : Laurence Parisot fan de l'idée de François Fillon !

Les chiffres du chômage du mois d'août, sont une fois encore désastreux pour les seniors. Ceux-ci voient la durée de leur inactivité augmenter. Néanmoins, Laurence Parisot est enthousiaste à l'idée de leur faire attendre 67 ans pour partir à la retraite.

Xavier Bertrand a fait profil bas sur les chiffres du chômage du mois d'août. Se limitant à saluer une : « évolution positive » sur le front de l'emploi, « malgré un net ralentissement de la croissance depuis plusieurs mois » Ce tout petit satisfecit ne résiste néanmoins pas à l'analyse des données fournies par le Ministère de l'emploi et Pôle Emploi.

En effet, si on note un recul de 0,1% des demandeurs d'emploi en catégorie A : « En additionnant les demandeurs de catégorie B et C, qui exercent un activité réduite, la hausse du chômage en août est de 0,5%, soit 20.200 personnes de plus en un mois, pour atteindre 4.148.200 (...) » Mais plus grave, la durée du chômage augmente : le nombre de d'inscrits à Pôle Emploi depuis plus d'un an progresse de 0,6% par rapport à juillet pour remonter à 1.581.300 en août. « Un chiffre sans précédent depuis novembre 1999 selon les statistiques du ministère du Travail » précise Boursier.com

De quelle ampleur est cette augmentation ?

« (...) En un an, le nombre de demandeurs inscrits depuis deux à trois ans a augmenté de 25 % et ceux inscrits depuis plus de trois ans de 19,8 % (...) » indique Eric Heyer de l'OFCE qui précise que la catastrophe annoncée ici à plusieurs reprises du chômage des seniors s'accélère : « (...) Entre juillet et août, le nombre de chômeurs de plus de 50 ans a augmenté de 0,9 %. Sur un an, ils ont même grimpé de 13,5 %. « On constate les effets de la réforme des retraites (...) 40.000 personnes qui auraient dû sortir de la population active au début de l’été y sont restées. » - France Soir

Si on ajoute à cela le rapport OIT-OCDE, qui indique clairement que : « la crise économique mondiale pourrait se traduire par une pénurie massive d'emplois » Et que selon le rapport : (...) il sera impossible à court terme de combler le déficit d'emplois accumulés pendant la crise, qui s'élève à plus de 20 millions (...) » Rapport complet en anglais

Force est de constater que les seniors n'arriveront pas à se maintenir dans l'emploi, jusqu'à leurs 65 ans pour obtenir une retraite sans décote. Tout comme il sera illusoire de faire croire que les moins âgés auront la capacité de cotiser 42 ou 43 ans, pour obtenir un taux plein. A moins, bien entendu, de partir à la retraite au delà à 67 ans ou plus ! Seulement, les français, conscients qu'ils seront tous un jour des salariés seniors ... au chômage, espèrent partir avant leurs 67 ans, quitte à toucher une pension minorée pour cause de décote !

D'où la brillante idée de François Fillon de repousser l'âge légal de la retraite à 67 ans. Idée qui a provoqué un tollé ... sauf au Medef, où on clame son enthousiasme !

C'est vrai qu'un nouveau report de l'âge légal de la retraite salué par une organisation d'employeurs qui ne fait aucun effort, contrairement à ses promesses, pour recruter des seniors est du meilleur goût !

Mais Laurence Parisot qui n'en est pas à une contradiction ou une provocation près, n'en a cure. Invitée de RMC pour présenter son dernier livre, se plaindre des charges, de l'indolence des politiques face à la crise financière, et réclamer le transfert de l'assurance maladie vers d'autres sources de financement que les entreprises, elle en profitait (14 eme minute de la vidéo) pour approuver la proposition de François Fillon sur le report de l'âge légal de la retraite à 67 ans, indiquant au passage que c'était une excellente idée et que, après tout : « quand on aura 67 ans en 2030, on sera dans un état de santé, un état physique comparable à 62 ans aujourd’hui »


Rappelons, qu'alors que l'âge légal vient de passer à 62 ans, plus de 800 000 seniors sont au chômage en 2011. Combien seront-ils au regard du rapport OIT-OCDE en 2030 si l'âge légal de départ était fixé à 67 ans ?

Ce n'est cependant pas le problème de Laurence Parisot qui estime que c'est : « une excellente idée et une bonne réponse à la crise actuelle (...) »

Excellente idée ? A condition, madame Parisot de respecter les engagements du Medef en contrepartie du report de l'âge de la retraite, comme en 2008 : « Le MEDEF s’engage pleinement à tout faire pour augmenter le taux d’emploi des seniors dans le secteur privé (...) » et en 2009 : « (...) L’emploi et le maintien dans l’emploi des seniors font partie des objectifs prioritaires (...) Rompre avec la culture de la sortie précoce d’activité est une nécessité, ne serait-ce que pour faire face aux enjeux démographiques et préserver les régimes de retraite (...) Pour y parvenir, une véritable révolution des esprits a été ébauchée et doit se poursuivre (...) »

Ce qui, si l'on s'en réfère aux accords sur l'emploi des seniors, signés par les entreprises, est pour l'instant est un leurre. Mais que serait le Medef sans votre mauvaise foi légendaire ?


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Alvinet

16 août 2011

Monsieur le Président : Et si vous nous reparliez de l'emploi des seniors ?

Depuis 2008, le Président ne cesse de répéter que l'amélioration de l'emploi des seniors est une priorité du gouvernement. Or, depuis, il n'y a pas eu un mois de baisse du nombre de chômeurs seniors !

Le 19 septembre 2007, Nicolas Sarkozy lors d'un discours au Sénat : « Pour un contrat social nouveau » déclarait : « Promouvoir le travail, c’est aussi mettre fin au gâchis insensé que représente la mise à l’écart des travailleurs dès 50 – 55 ans (...) Aujourd’hui, près de 6 salariés sur 10 sont chômeurs ou inactifs au moment où ils liquident leurs droits à la retraite (...) Quant aux dispenses de recherche d’emploi, elles seront progressivement supprimées pour ceux que cela concernera à l’avenir (...) » Et d'ajouter : « (...) Il n’est plus admissible que notre système d’indemnisation du chômage encourage cette culture du retrait précoce de la vie active (...) »

Le 12 août 2011, Les Echos écrivaient : « Le seuil des 800.000 demandeurs d'emploi de 50 ans ou plus devrait être annoncé lors de la prochaine publication des chiffres du chômage. En effet : Pôle emploi en a dénombré 797.800 à fin juin, soit 100.000 de plus qu'à la fin juin 2010 (...) »

Outre la faible activité des entreprises et leur peu d'appétence à recruter des salariés de 50 ans et plus, on aura soin de rapeller que cette situation est en partie due au vote, par les parlementaires UMP, dans la nuit du 17 au 18 juillet 2008, de la suppression progressive de la dispense de recherche d'emploi (DRE). Jusqu'à cette date : « les chômeurs seniors de plus de 57.5 ans pouvaient ne plus avoir à chercher un travail sans craindre la radiation et la perte de leurs droits »

Dans le détail : « (...) A partir du 1er janvier 2009, l’âge minimal pour en bénéficier devait être relevé à 58 ans, puis à 59 ans en 2010, et 60 ans en 2011. Le Gouvernement visant ainsi une suppression progressive de la DRE pour 2012 (...) » Détails disponibles sur le site du Ministère de l'Emploi

Ce qui était prévu dans le programme 2007 du candidat Sarkozy : « (...) Supprimer la dispense de recherche d’emploi pour les seniors et créer les conditions juridiques, économiques et sociales pour permettre aux seniors de conserver une activité professionnelle le plus longtemps possible (...) »

Oui, mais à cette époque, le départ à la retraite était possible à 60 ans !

On aura soin de rapeller que cet engagement fut confirmé par Christine Lagarde en 2010 au fait qu’à 57 ans : « on n’est pas fichu, on peut retrouver un emploi »

Oui, mais maintenant l'âge légal de départ à la retraite est fixé à 62 ans et c'est encore plus difficile !

Résultat de cette opération décryptée par Les Echos : « Cette année, 8.720 chômeurs vont rester inscrits à Pôle emploi bien qu'ils aient cotisé assez longtemps pour partir à la retraite, du fait de la hausse de l'âge légal au 1 er juillet. Une part d'entre eux vont épuiser leurs droits à indemnisation, estime l'Unedic (...) »

Ce qui aura pour effet de propulser ceux-ci vers les minima sociaux ou plus aucune indemnisation. Mais pourrait bien arranger le Président et Xavier Bertrand dans leur objectif de repasser sous la barre des 9% de chômeurs.

Car comme l'explique le site Regards : « (...) Si l’on considère que les bénéficiaires des minima sociaux ne sont plus comptabilisés dans les chiffres du chômage, et si on ajoute à cela le fait que très souvent, les chômeurs non indemnisés se désinscrivent des listes de Pôle emploi (...) le chômage devrait enregistrer une baisse dans les mois à venir (...) »

Néanmoins, depuis février dernier où le Président annonçait vouloir : « (...) offrir aux entreprises qui embauchent un demandeur d'emploi âgé de plus de 45 ans une aide supplémentaire de 2 000 euros par contrat (...) » mesure accueillie dans l'indifférence la plus totale des organisations d'employeurs ! ou la discrète visite en Lorraine effectuée en mai sur le thème de l'emploi des seniors où il a lancé, je sais : « Reculer l’âge légal de départ à la retraite à 62 ans, c’est « travailler deux ans plus sans gagner plus » Plus rien !

Ce qui n'empêche pas l'UMP sur son site projet/programme pour 2012 que le Président candidat reprendra sans nul doute d'écrire : « (...) Afin de favoriser une gestion active des âges au sein des entreprises et des branches, le gouvernement s’est résolument engagé depuis mai 2007 en faveur de l’emploi des seniors. C’est la première fois, qu’en période de crise, un gouvernement ne choisit pas d’écarter les seniors du marché du travail mais s’efforce au contraire de les y maintenir (...) »

Ne pensez-vous pas monsieur le Président qu'il serait temps de nous reparler sérieusement de : l'emploi des seniors ?

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L'Expansion

03 août 2011

Prévention de la pénibilité : La formidable usine à gaz du gouvernement !

Après avoir porté l'âge légal de la retraite à 62 ans, le gouvernement a validé l'allongement de la durée de cotisation à 41,5 ans pour la retraite à taux plein. Il s'est montré plus discret sur le dispositif de prévention de la pénibilité. Et c'est bien dommage !

En juin 2010, Eric Woerth affirmait que la pénibilité du travail serait prise en compte pour un départ anticipé en retraite. Il qualifiait les propositions du gouvernement de : « droit nouveau dans le système de protection sociale et une avancée sociale absolument majeure »

Il s'en expliquait avec la « chaleur humaine » qu'on lui connaît lors d'une émission/chat de L'Internaute




Les conditions de ce départ anticipé ont été codifiées dans la Circulaire DSS, du 18 avril 2011 relative à la mise en œuvre de la retraite à raison de la pénibilité.

Extraits : « (...) La retraite à raison de la pénibilité est réservée aux assurés victimes d’une maladie professionnelle ou d’un accident de travail. Cette dernière notion s’entend stricto sensu, c’est-à-dire à l’exclusion des accidents de trajet, lesquels n’ouvrent pas droit à la retraite à raison de la pénibilité.

Pour prétendre au bénéfice de la retraite à raison de la pénibilité, les assurés devront justifier d’un taux d’incapacité permanente reconnu :

- soit au titre d’une maladie professionnelle ;
- soit au titre d’un accident du travail ayant entraîné des lésions identiques à celles
indemnisées au titre d’une maladie professionnelle (...) Le taux d’incapacité permanente requis devra être d’au moins 10 %. Lorsque ce taux sera au moins égal à 20 %, le droit à retraite sera ouvert sans autres conditions que la seule vérification, pour les victimes d’accidents du travail, de l’appréciation de la notion de lésions identiques.

En revanche, lorsque le taux sera au moins égal à 10 % et inférieur à 20 %, le bénéfice de la retraite sera subordonné :

- d’une part, au fait que l’assuré puisse apporter la preuve qu’il a été exposé, pendant au moins dix-sept ans, à des facteurs de risques professionnels ;
- d’autre part, à l’avis d’une commission pluridisciplinaire chargée d’apprécier à la fois la validité des modes de preuve apportés par l’assuré et l’effectivité du lien entre l’incapacité permanente et l’exposition aux facteurs de risques professionnels (...) »

En clair, à part les éclopés qui ne feront probablement pas de vieux os à la retraite, aucune possibilité de passer au travers des 62 ans même si vous êtes usé par le boulot !

A l'époque, les syndicats de salariés avaient fait part de leur opposition à cette individualisation de la pénibilité. D'autant qu'Eric Woerth leur avait annoncé que ce dispositif n'était : « pas ouvert à des salariés dont la santé n’est pas altérée mais risquerait de l’être plus tard » Précisant qu'il : refusait : « l’approche qui consisterait à fixer par avance une liste de métiers réputés pénibles »

Histoire de faire passer cette énorme pilule, le gouvernement instaurait : « un dispositif de prévention de la pénibilité »

On peut en trouver les modalités sur le site gouvernemental «Travailler Mieux » qui propose un kit « pédagogique » pour en comprendre le fonctionnement. « (...) Il a été préparé, par une équipe pluridisciplinaire placée sous l’égide de la Direction générale du travail, composée de juristes, de médecins, d’ingénieurs, et communicants, du ministère du travail de l’emploi et de la santé et des organismes de prévention associés au deuxième Plan de santé au travail (...) » Ouf !

Commençons par : « De quoi parle t-on ? »

Tout d'abord, un grand éclat de rire en lisant : « Ni la loi , ni les décrets ne parlent de « facteur de pénibilité ». Il est revanche question de « facteurs de risques professionnels ». Par commodité, les fiches de ce site parleront de « facteurs de pénibilité (...) »

S'ensuivent 29 fiches indiquant comment la loi définit la pénibilité jusqu'à la composition d'un « groupe de travail chargé de caractériser la présence et l’exposition à des facteurs de pénibilité au sein de l’entreprise ou du groupe » Une de fiches a néanmoins attiré notre attention. Il s'agit de : « Comment calculer l’effectif de référence de l’entreprise »

Car, en effet, comme le précise la page 14 d'un Power Point disponible sur le site : « L’entreprise a moins de 50 salariés : pas d’obligation de négocier ou d’élaborer un plan d’action » et surtout elle doit : « employer au moins 50% de salariés exposés à un ou plusieurs facteurs de pénibilité définis par la loi »

Et donc en fonction de l'effectif, il y aura ou non un plan d'action ! Alors comment va s'effectuer le calcul ?

Le site nous donne deux exemples

« (...) 15 intérimaires de trois mois, 2 CDD de huit mois et un CDD de 4 mois, comptent pour (15x3)+(2x8)+4, soit 69/12 soit 5,75 EQTP

Les salariés mis à disposition de l’entreprise par une entreprise extérieure sont également comptés au prorata de leur temps de présence, mais à condition d’y être présent et d’y travailler depuis au moins un an.

Les salariés à temps partiel sont pris en compte au prorata de leur temps de travail. On divise donc la somme totale des horaires inscrits dans leur contrat de travail par la durée légale du travail (ou la durée prévue par la convention collective de l’entreprise si elle est différente).

Exemple : 3 CDI à 25 heures hebdomadaires et 2 CDI à 31 heures, comptent pour (3x25/35) + (2X31/35), soit 3,91 unités. (Pour les temps partiels en CDD, il faut faire une application combinée des règles. 2 CDD de 4 mois travaillant 26 heures par semaine compteront pour (4/12) x 2 soit 0,66 x 26/35, soit 0,49 EQTP.

On notera au passage dans la rubrique « Seuils » que : (...) Les apprentis, les titulaires d’un CIE, d’un CAE ou d’un contrat de professionnalisation ne sont pas comptés (..) dans l'effectif

Calculs, vous l'avouerez, qui risquent de donner lieu à de nombreuses discussions et ... exemptions. D'autant que comme l'expliquait Yves Housson dans L’Humanité: (...) Quant à la pénalité prévue (1 % de la masse salariale), en cas de non-respect de ces très modestes « obligations », les entreprises pourront y échapper simplement en invoquant une « défaillance », de type « difficultés économiques », « restructurations ou fusions en cours (...) la loi contraint à travailler plus longtemps sans donner de véritables moyens de s’attaquer à la pénibilité de ce travail » Vous en doutiez encore ?

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CFDT