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25 juillet 2013

Retraites : Le Medef se fout de la gueule des salariés

Les dernières propositions du Medef sur la réforme des retraites sont une insulte aux millions de salariés qui font fonctionner au quotidien les entreprises. Mais, monsieur Gattaz et son organisation semblent assez satisfaits de leurs outrances !



La retraite à 70 ans, ça vous tente ? Hé bien c'est l'une des propositions du Medef pour assurer l'avenir des régimes de retraites.

Comment ça ? direz-vous.

Extrait du communiqué publié sur le site officiel du Medef : « (...) Seul un relèvement de l'âge légal de la retraite couplé à un allongement de la durée de cotisation est susceptible de rétablir durablement l'équilibre du système de retraite en respectant une solidarité intergénérationnelle. D'après les estimations du MEDEF, à horizon 2020, une durée de cotisation portée à 43 annuités et un relèvement de l'âge légal à 63 ans seraient un premier pas susceptible d'engager un redressement de la situation. Il est à noter que, même dans ce cas de figure, la France resterait en deçà de l'âge légal effectif dans les autres pays européens (65 ans, voire 67 ans déjà programmés dans plusieurs pays). A défaut d'agir sur l'âge légal, il conviendra que la durée de cotisation augmente très rapidement pour rétablir un équilibre financier, soit 44 annuités en 2020 » 

Faites un rapide calcul. A condition d'avoir une vie professionnelle linéaire : l'âge moyen pour un premier CDI étant de 27 ans + 44 ans de cotisation = 71 ans. Ce qui n'empêche par le Medef d'écrire : « (...) La pérennité de notre système de retraite par répartition est un enjeu majeur pour notre société. Il importe aujourd'hui que nos concitoyens, et notamment les salariés, aient confiance dans le système actuel et futur (...) »

C'est au nom de ce raisonnement que le même Medef écrit plus loin : « (...) La situation économique dégradée des entreprises françaises rend impossible toute solution visant à augmenter les charges qu'elles payent à moins de choisir délibérément d'augmenter le chômage à terme. Rappelons que les entreprises françaises ont un taux de marge de 28 % contre 40 % pour la moyenne européenne : une augmentation de 0,1 % des cotisations sociales des entreprises représente 2 000 à 6 000 postes détruits à court terme (2015) et 6 à 12 000 postes à long terme (5-10 ans) »

En clair, la solidarité ce n'est pas le problème des employeurs mais seulement celui des salariés. Belle mentalité ! Et le Medef d'ajouter : « (...) Il est donc indispensable, pour notre avenir et pour redonner confiance notamment aux salariés, que la réforme annoncée permette d'équilibrer notre régime de manière structurelle, lisible et transparente (...) » d'où le fameux : « (...) il conviendra que la durée de cotisation augmente très rapidement pour rétablir un équilibre financier, soit 44 annuités en 2020 » 

Mais ce n'est pas tout puisque dans ses propositions le Medef n'oublie pas ses adhérents bancassureurs : « (..) il convient de développer la retraite par capitalisation de manière complémentaire au «système cœur» par répartition (...) Dans le même temps, le taux de remplacement est plus bas chez les cadres que chez les non cadres. Encourager un complément de retraite par capitalisation, notamment chez les jeunes cadres, permettrait donc de leur assurer un meilleur taux de remplacement et donnerait une souplesse supplémentaire pour équilibrer le régime général »

Et Pierre Gattaz, de conclure : « Aujourd'hui, les Français sont inquiets pour leur avenir et celui de leurs enfants. L'incertitude qui pèse sur le système de retraite actuel participe à cette inquiétude. Il est de notre devoir et de celui du gouvernement de tenir un discours de vérité et de proposer des réformes courageuses et ambitieuses qui redonnent confiance à nos concitoyens (...) »

Clairement, monsieur Gattaz et son organisation se foutent de la gueule des salariés et semblent assez satisfaits de leurs outrances ! Car l'angoisse c'est le chômage et la peur de ne pas avoir une retraite suffisante pour survivre. Mais « que diable » aurait pu dire Ernest-Antoine Sellières, l'un des prédécesseurs de Pierre Gattaz : On peut être patron et avoir de l'humour !

D'autant que le Medef n'envisage à aucun moment de s'engager sur le maintien dans l'emploi ou l'embauche des salariés ou chômeurs de 55 ans et plus. Rappellons au passage que l'adaptation des postes de travail où la prise en compte de la pénibilité doit être un autre excellent sujet d'amusement au siège du Medef.

En gros le salarié et son « coût » seraient les seuls obstacles à une France plus compétitive. Mais on n'est pas à une insulte près vis à vis de salariés qui se battent pourtant tous les jours pour faire tourner les entreprises de ce pays. Salariés dont on n'hésite pas à se séparer avec l'aide de la rupture conventionnelle (invention du Medef), ce bel outil qui sert essentiellement à faire payer par l'UNEDIC les dernières années des seniors (58-60 ans) avant l'âge de la retraite !

D'après un reportage réalisé par Rue89 chez Radiall l'entreprise de Pierre Gattaz, celui-ci aurait dit à l'un de ses salariés : « la lutte des classes, c’est terminé » et qu'en termes de dialogue social dans cette entreprise : « Les gens peuvent s’exprimer. Mais ça n’est jamais sur des remises en cause profondes. C’est pour dire qu’Untel s’est mal garé sur la place de parking ». Les salariés français sont maintenant prévenus de la façon dont le Medef de monsieur Gattaz va les traiter ! 


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18 juin 2013

Retraites : Le Medef propose de travailler plus ... tout au long de la vie et tout au long de l'année !

Dernière ligne droite pour Laurence Parisot avant de céder son siège de présidente du Medef. En forme de cadeau souvenir aux salariés, elle propose : « d'augmenter notre quantité de travail tout au long de la vie et tout au long de l'année ». Donc, travailler plus, sans la moindre garantie d'avoir le droit, un jour, à une retraite décente.

Dans quelques jours, Laurence Parisot va pouvoir passer plus de temps dans sa maison de Saint Barth et peut être un peu mieux justifier les 22 000 euro mensuels qu'elle se versait en tant que patronne de l'IFOP, en tant que : chargée de la veille stratégique de l'IFOP, le tout pour : « une demi-journée par semaine ». Néanmoins, cela ne semble pas suffisant pour apaiser le dépit qu'elle doit ressentir à l'idée de laisser sa place, alors qu'elle espérait bien rempiler pour un nouveau mandat.

Est ce ce dépit qui l'a poussée à commenter de façon vindicative le rapport de Yannick Moreau sur les retraites qui doit servir de base de négociation aux partenaires sociaux pour la énième « réforme » des retraites ?

Laurence Parisot : « A court terme, les leviers d'action envisagés [dans le rapport Moreau] sont une fois de plus des pistes fiscales, de hausse des cotisations des employeurs et des salariés. C'est inacceptable, inenvisageable, irresponsable. C'est faire comme si personne n'avait entendu parler de la chute de la compétitivité des entreprises françaises, du décrochage de l'économie et de la régression du pouvoir d'achat des salariés ( ...) La piste de l'âge et celle de la durée de cotisation sont considérées marginalement. Notre message sera celui du travail. Nous ne sortirons des difficultés qu'à condition d'augmenter notre quantité de travail tout au long de la vie et tout au long de l'année »

Les chômeurs actuels et futurs, de tous âges apprécieront !

Néanmoins, à y regarder de plus près, on constate que notre amie Laurence mélange allègrement les torchons et les serviettes. En effet, quel est le lien entre la durée légale du travail qu'elle n'a cessé de combattre en réclamant son abrogation, la compétitivité et l'avenir des régimes de retraites ?

Réponse : aucun. Si ce n'est une crise d'hystérie ultra libérale, due probablement à la frustration de ne pas avoir réussi à imposer aux salariés français des semaines de 48H00 payées au tarif de 35, licenciables à volonté et sans recours possible et, surtout, de ne pas avoir apporté aux banques et assureurs adhérents du Medef la rente de la retraite par capitalisation.

Analysons la situation par rapport à cette boulimie d'heures de travail réclamée par madame Parisot

Les carnets de commande des entreprises sont pleins à ce point qu'il soit nécessaire de faire travailler les salariés plus et plus longtemps ?

La réponse est non !

Les entreprises française relocalisent-elles au point qu'elles manquent de salariés ?

La réponse est non !

Les salariés sont-ils responsables d'une situation où les entreprises ont préféré ignorer l'innovation ou s'installer à l'étranger pour des raisons de normes sociales inexistantes ?

La réponse est non !

Les entreprises se battent-elles pour conserver à l'effectif les salariés de plus de 55 ans pour leur savoir-faire ?

La réponse est non !

Les entreprises recrutent-elles des chômeurs de plus de 55 ans ?

La réponse est non !

Dans ces conditions, comment exiger qu'on repousse la date de départ à la retraite. Et surtout pourquoi ?

Tout d'abord, par pure idéologie libérale. Ensuite, et surtout parce que le marché français de la capitalisation retraite est marginal. Il est clair qu'en allongeant et en déplaçant sans fin l'âge de départ à la retraite, les jeunes génération finiront par être demandeuses de plan retraites capitalisation leur permettant, de partir avant d'avoir obtenu le taux plein.

Ce qui, vous diront les économistes proches du patronat, sauvera définitivement notre système de retraites, puisqu'il ne versera quasiment plus que des pensions amputées par le fait que quasiment personne ne sera susceptible de cotiser au delà de 42, 43 ou 44 ans.

Conclusion de cette théorie fumeuse : Une paupérisation des retraités qui n'auront pas pu bénéficier d'un salaire décent pour épargner correctement sur un plan de capitalisation individuel. Or, lorsque l'INSSE indiquait  que :  50% des salariés gagnent moins de 1675 euros, et que les ouvriers sont payés en moyenne 1583 euros, on prend toute la mesure du désastre à venir. D'autant qu'il n'y a aucune raison pour que le loyer, les dépenses de nourriture ou d'habillement, de transports ou de santé diminuent.

Certes mais les banques et les assureurs qui ont tous laissé des plumes dans la crise des subprimes ou la crise des dettes des états ont besoin d'argent frais investi sur le long terme. Et dans la mesure où les plans de capitalisation retraite rendraient captive l'épargne des français sur des durées de 30 à 40 ans, cela représenterait une formidable aubaine et ... de beaux bénéfices pour les actionnaires de ces fonds de pension à la française. 

Alors, madame Parisot, arrêtez de vous servir de la compétitivité et de la régression du pouvoir d'achat pour justifier l'injustifiable en matière de retraites. A cause de la mondialisation, vous savez pertinemment que les emplois ne reviendront pas, à moins bien évidemment, que les salariés français acceptent d'être payés au tarif roumain, chinois ou Bengalis. Vous savez de toute façon que l'informatisation accrue des moyens de production réclamera toujours moins de personnel. Tout comme vous savez que le tout export initié par l'Allemagne prendra fin un jour faute d'acheteurs.

Expliquez plutôt aux salariés français que l'avenir de la retraite par répartition est probablement le cadet de vos soucis et que le rêve, partagé par de nombreux dirigeants de votre organisation patronale, d'éradiquer le programme du Conseil National de la Résistance reste un des objectifs prioritaires. Là au moins, vous serez crédible !

14 juin 2013

Repousser l'âge de la retraite : Que le Medef balaye d'abord devant sa porte !

Le futur patron du Medef demande à ce que soit repoussé l'âge légal de la retraite. Il faudrait tout d'abord que le Medef et ses adhérents s'engagent à changer d'attitude et de méthodes à l'égard des plus de 55 ans !


Ses deux principaux rivaux ayant jeté l'éponge en échange de postes de vice présidents du Medef, c'est donc Pierre Gattaz, qui va présider dans quelques semaines le mouvement patronal. Interrogé sur l'avenir des retraites en France, il a repris le couplet de dame Parisot : Il faut repousser l'âge légal de la retraite. Il en parle dans une interview au Monde

Le Monde : Que préconisez-vous au sujet des retraites ?

Pierre Gattazz : « Le débat doit être dépassionné. Regardons ce que font les autres pays. Nous vivons de plus en plus vieux. Le pourcentage d'actifs par rapport aux retraités ne cesse de baisser. C'est un problème mathématique, pas politique. Sur quels paramètres peut-on jouer ? Les cotisations ? Non, il ne faut pas les relever. Les pensions ? Il ne faut pas les baisser ou alors à la marge, par la désindexation. La durée de cotisation peut en revanche être augmentée en passant de 41 à 43 années à l'horizon 2020. Et il y a l'âge légal de départ à la retraite, qui peut être repoussé . Si on ne règle pas ces problèmes-là, que laisse-t-on aux générations futures ? »

Pourquoi cette subite pudeur, alors qu'il a clairement indiqué à quel âge il devait être repoussé

Il l'a précisé à de nombreuses reprises lors de sa campagne : « On n'accepterait pas d'augmenter encore le poids des cotisations des retraites. Il faudra faire quelque chose, sans doute augmenter l'âge de départ à la retraite, sans doute à 65 ans dans une première étape » comme le rappelle Challenge citant ses déclarations sur Europe1

Nous poserons donc la même question que nous posions au mois de mai à madame Parisot. Comment faites vous pour modifier le taux de seniors dans l'emploi ? compte tenu que : un dossier étude de l'INSEE, en mars 2013 indiquait que : « Le taux d’activité des personnes de plus de 55 ans est particulièrement faible en France, surtout pour les hommes, dont le taux d’activité est l’un des plus bas de l’Union européenne (...)  » Tout en sachant que ce taux est de 19,8% pour ... les 60-64 ans.

Nous y ajouterons quelques questions

Quand le Medef et ses adhérents cesseront-ils d'utiliser la rupture conventionnelle pour se séparer des plus de 55 ans, devenue comme l'expliquait l'Expansion : « Une pratique courante chez les seniors » ?

Quand le Medef obligera t-il les entreprises, quelle que soit leur taille, à mettre en place des solutions efficaces contre les TMS qui touchent en priorité les salariés âgés ?

Quand le Medef obligera t-il ses adhérents à former les 55 ans et plus ? alors qu'on constate que : « Les personnes de plus de 55 ans ont un taux d’accès à la formation de 9%, contre 26% pour les 35 – 44 ans (...) »

Sans le moindre doute, le Medef répondra : Code de bonne conduite, mobilité, flexibilité, adaptabilité, ... Car si le Medef refuse qu'on lui impose la moindre contrainte, il n'hésite jamais à demander à l'état d'imposer les contraintes qu'il juge nécessaire aux salariés.

Néanmoins, monsieur Gattaz ne pourra pas s'exonérer d'une réponse précise sur le fait que le tour de passe passe qui consiste à se séparer de salariés à qui, il ne reste tout plus qu'un ou deux ans avant la retraite, ne fonctionnera plus si on passe l'âge légal de 62 à 65 ans.Ce qui signifierait au passage, pour les salariés, d'attendre 69 ans pour obtenir le taux plein. Vous imaginez bien combien atteindront cet âge en restant dans l'emploi !

Mais, que deviendront les 55/62 ans qui perdront leur emploi ?

Compte tenu du peu d'appétence et d'engagement des entreprises pour ces salariés, ils devront se limiter à toucher les indemnités chômage pendant 3 ans. Ensuite, les plus chanceux toucheront l'Allocation équivalent retraite (AER) si la droite revenant au pouvoir ne la supprime pas une fois de plus, pour les autres ce sera le RSA ou ... rien du tout !

Mais comme un malheur ne vient jamais seul, monsieur Gattaz souhaite rendre leur sort encore plus difficile ! Dans l'interview accordée au Monde, il évoque au passage, l'assurance chômage et glisse : « (...)  Il faut mettre en place un système d'incitation pour les demandeurs d'emploi qui reprennent une activité rapidement (...) Il faut également jouer sur la dégressivité des allocations »

Et Pierre Gattaz de conclure : « (...) Quand vous croulez sous le poids des charges, vous ne pouvez plus investir, vous ne prenez plus d'apprentis, de stagiaires, de jeunes en alternance (...) » les vieux quant à eux ....

Voila le message que monsieur Gattaz souhaite laisser aux « générations futures » qui, après tout, auront probablement, entre temps, découvert les joies de la retraite par capitalisation, cheval de bataille de Denis Kessler son conseiller occulte et patron de l'assureur SCOR qui aurait, selon Le Figaro, obtenu en échange de son ralliement : « (...) que les questions des retraites et de protection sociale reviendraient à la fédération de l'assurance (...) »

Sans commentaire !


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Libération

13 mai 2013

43 ans de cotisations : Le cheval de troie de la capitalisation retraite !

Le Medef veut absolument repousser l'âge légal de la retraite à 65 ans et allonger la durée de cotisation à 43 ans. Ce qui, compte tenu de l'âge du premier emploi, reviendrait à condamner les salariés à partir à 70 ans ou cotiser 47 ans !

Même si Laurence Parisot vit ses dernières semaines de présidente du Medef, c'est elle qui représente l'organisation patronale reçue par Jean-Marc Ayrault, dans le cadre de la préparation de la conférence sociale des 20 et 21 juin. 

Conférence au cours de laquelle sera évoqué, entre autre, l'avenir des régimes de retraite.
Egale à elle même, elle a déclaré : « (...) Il convient, dans un objectif de moyen terme, d'allonger la durée de cotisation (...) Notre préconisation est d'allonger la durée de cotisation à 43 ans d'ici 2020 et de repousser l'âge légal de la retraite à au moins 65 ans à l'horizon 2040 (...) »

On aura beau rétorquer à notre « amie » Laurence que : L'âge moyen du premier emploi stable était de 20,5 ans en 1975, de 22,5 ans en 1992 et de 27 ans en 2009. Ce qui signifie, si on applique la demande d'allongement de la durée de cotisation proposé par le Medef, que pour obtenir le droit de partir à la retraite, à taux plein, il serait nécessaire de travailler jusqu'à 70 ans. Quant à ceux qui auraient commencé à travailler à partir de 18 ans, le report de l'âge de départ à la retraite leur ferait cotiser 47 ans pour obtenir le même taux plein ! Le tout, bien entendu dans un contexte où on dénombre 5,033 millions de français au chômage, dont moins d'un inscrit sur deux est indemnisé.

Les propos de madame Parisot sont d'autant plus cyniques que, comme nous le révélait un dossier étude de l'INSEE, en mars 2013 : « Le taux d’activité des personnes de plus de 55 ans est particulièrement faible en France, surtout pour les hommes, dont le taux d’activité est l’un des plus bas de l’Union européenne (...)  » Tout en sachant que ce taux est de 19,8% pour ... les 60-64 ans. Quant aux chômeurs de 56 à 64 ans, il leur est à la limite plus facile de gagner la cagnotte du LOTO que de retrouver un emploi !

En gros, on s'achemine vers des comptes en équilibre et des générations de retraités de plus en plus précaires. Mais que faire pour éviter ce cauchemar ?

Hé bien, très simplement en appliquant aux retraites le même système qu'à la santé. En effet, hormis être éligible à la CMU, qui aujourd'hui en France peut se passer d'une assurance complémentaire de santé privée ? 

En fonction de ses revenus il est donc possible de choisir un contrat haut de gamme ou d'entrée de gamme, ce qui à la sortie donne des résultats très différents pour les patients assurés ! Néanmoins, il faut savoir que si en 2010, les français ont versé 25,4 milliards de cotisation santé, ils ont laissé environ 22% de ces cotisations aux organismes complémentaires d'assurance maladie, nous apprend Que Choisir.  Ce qui, vous l'avouerez représente un joli pactole et surtout une jolie rente !

Or, le prochain pactole/rente que visent le Medef et ses adhérents bancassureurs c'est celui de la retraite !

Soyons logiques un instant : Il est clair qu'un jeune salarié à qui on va expliquer qu'il devra attendre 65 ou 70 ans pour obtenir une retraite à taux plein, dont l'indexation sera remise régulièrement en cause, sera sensible au fait de cotiser à un plan de capitalisation individuel,  qui pourrait lui permettre de pouvoir partir plus tôt, et dans de meilleures conditions. 

C'était d'ailleurs le sens de ce que disait l'ancien assureur Xavier Bertrand, ce matin sur Europe1, en parlant (6' 04) de la mise en place de la capitalisation retraite qui est, comme par hasard, une demande du Medef ! 


Xavier Bertrand : "Les retraités sont les... par Europe1fr


Mais, il n'y a que des avantages, vous expliquerons certains !

Pour ceux qui ont une bonne situation et de bon revenus, certainement. Quant aux autres, c'est à dire la très grande majorité dont le salaire se situe entre 1200 et 1700 €, le montant de l'épargne qu'ils pourront affecter à leur retraire privée sera faible. Et si on ajoute à celà les périodes où ils ne pourront rien épargner pour cause de difficultés familiales ou de chômage, à terme, sur une durée d'environ 45 ans, le résultat risque d'être très peu significatif. 

De plus, à part quelques charlatans, nul n'est capable de prédire ce vaudra l'argent placé durant 20, 30 et à fortiori 45 ans dans un fonds de retraite privé. Les salariés/retraités américains ruinés plus d'une fois pourraient vous en parler savamment ! 

Alors, que faire pour éviter la faillite des systèmes de retraites ?

Peut être lire plus attentivement les propositions d' Henri Sterdyniak, le directeur du Département économie de la mondialisation au sein de l'Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE) qui propose : « (...) une hausse des cotisations pour résorber le déficit des régimes (...) Pour garantir les retraites par répartition et convaincre les jeunes qu'ils auront bien une retraite satisfaisante, le gouvernement et les syndicats doivent annoncer clairement que c'est par la hausse progressive des cotisations que le système sera équilibré » Ce qui est préféré par les français à qu'un allongement de la durée ou le recul de l'âge légal de départ à la retraite.

Oui, mais les organisations patronales ont d'ores et déjà annoncé qu'elles s'opposeraient à toute augmentation des cotisations.

Et dire que la négociation n'a pas encore commencé. C'est dire s'il va falloir être vigilants !

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Avec l'aimable autorisation de Florian Rouliès 

17 décembre 2012

Les belles légendes du Medef : Travailler plus longtemps pour préserver le régime de retraite !

Laurence Parisot s'en prend à nouveau à l'âge de départ à la retraite. Alors que les 50-64 ans ne sont qu'environ 44 % à être encore dans l'emploi, Elle réclame le passage de 62 à 63 ans ! Mais cette attaque est un leurre puisque l'objectif est de rendre de plus en plus difficile le départ à la retraite de ceux qui ne pourront pas avoir recours à la capitalisation individuelle !

En termes d'âge de départ à la retraite, Laurence Parisot ne désarme pas. Après avoir hurlé de bonheur lorsque François Fillon s'était prononcé pour un départ à 67 ans et essayé d'imposer une partie de capitalisation obligatoire aux salariés, devenus caducs par la défaite de la droite à la présidentielle et aux législatives, elle remonte au créneau pour exiger que les salariés français travaillent une année de plus que l'âge légal actuel.

Quels sont ses arguments ?

Ils nous sont livrés par Reuters : " La France doit repousser au moins à 63 ans l'âge minimum de départ en retraite afin de financer les pensions, a estimé dimanche la présidente du Medef Laurence Parisot. La réforme menée sous le mandat Sarkozy qui a porté de 60 à 62 ans l'âge minimum et à 65 ans l'âge requis pour bénéficier d'une pension à taux plein quelle que soit la durée de cotisations est insuffisante (...) Nous disions déjà en 2010 qu'il faudrait au moins 63 ans, et je le redis aujourd'hui. Il faudra à nouveau repousser l'âge légal de départ à la retraite, allonger la durée de cotisations (...) Est-ce que nous, en France, on peut être les seuls à rester à 62 ans, alors que nos voisins espagnols, italiens, anglais allemands, sont suivant les cas entre 65 et 67 ans? Non, ce n'est pas possible (...) "

On rapellera pour mémoire à madame Parisot que :

En Allemagne : La réforme de 2007 fait passer l’âge d’obtention d’une pension complète de 65 ans et un mois en 2012 à 67 en 2031 (...) L’âge minimum de départ reste, lui, fixé à 63 ans - sous réserve de 35 années de cotisation. Mais de fortes décotes sont prévues pour les travailleurs qui souhaitent liquider leur pension à cet âge (...) "

Espagne : " (...) La durée de cotisation nécessaire à une retraite à taux plein est de 35 ans dans la plupart des cas (...) Les professions dites "à grand danger", comme les mineurs, les cheminots ou les marins peuvent profiter de départs anticipé dès 60 ans. L'Espagne propose également des départs à 61 ans aux salariés mutualistes, aux licenciés économiques et aux chômeurs de longue durée qui peuvent faire valoir 30 ans de cotisation (...) En juillet 2011, le Parlement espagnol a adopté une loi qui définit l'âge de la retraite à 65 ans. Si le salarié a cotisé 35 ans, il pourra toucher sa retraite à 100% (...) "

Italie : " Les Italiens doivent désormais verser entre 40 et 42 annuités pour les hommes et 41 pour les femmes avant de partir en retraite. A partir de 2018, hommes et les femmes partiront en retraite à 66 ans. Cet âge légal sera, par la suite retardé en fonction de l'évolution de l'espérance de vie "

Royaume-Uni : (...) Depuis 2007, Il faut seulement trente ans de cotisation pour bénéficier de la (minuscule) retraite d'État de base (116 euros par semaine). Mais, avec la réforme engagée, à savoir un départ à 68 ans à l'horizon 2046, une pension à taux plein nécessitera, de fait, quarante-quatre ans de cotisation pour les hommes et trente-neuf pour les femmes. Actuellement, les retraites anticipées sont monnaie courante : depuis 2006, un salarié peut liquider sa retraite complémentaire (seconde pension d'Etat ou fonds de pension privé) dès 50 ans, c'est-à-dire avant même de pouvoir percevoir sa retraite de base. - Source : Myeurop

Donc, à part l'italie dont les durées de cotisation se rapprochent des nôtres, la démonstration de Laurence Parisot est comme à l'habitude tronquée !

On rappellera également à la patronne du Medef qu'en France : " Les seniors voient leur taux de chômage augmenter, comme d’habitude, plus que la moyenne,  de 1,9 % en un mois, de 17,6% en un an (pour la France métropolitaine, catégorie A) " écrivait Michel Abhervé le 27 novembre dernier. Par ailleurs : " (...) Fin août 2012, le nombre de demandeurs d'emploi seniors (autrement dit, âgés de 50 ans et plus) s'élevait à 946 300 chômeurs seniors pour les catégories A, B, C (...) "  indiquait l'association Grenadine

Ce qui signifie que reporter d'un an l'âge légal de la retraite ne ferait qu'allonger la file des chômeurs seniors à Pôle Emploi.

Mais revenons en au système britannique, cité par Laurence Parisot, et qui nous le pensons, est un modèle absolu en ce qui la concerne. En effet, un système de retraite qui assure moins de 500 € par mois pousse la totalité des salariés à souscrire un plan privé de retraite. Et c'est d'ailleurs le but. 

Ce qui fait qu'un salarié bien rémunéré peut se constituer une épargne retraite individuelle sur 20 à 30 ans et prendre sa retraite à partir de 50 ans sans tenir compte du minimum retraite assuré par l'état. Pour ceux dont les revenus sont faibles ou aléatoires, il faut trimer longtemps pour que le cumul de la pension d'état et de sa pension privée permette de survivre. A condition, bien entendu que les placements des fonds de pensions donnent d'excellents résultats. Faute de quoi ...

Ne nous y trompons pas, l'avenir du système de retraite français est bien la dernière préoccupation de madame Parisot. Son combat est tout autre, puisqu'il consiste à rendre l'accès à la retraite le plus difficile possible pour que les salariés acceptent de cotiser individuellement à des fonds de pension ou d'investissements comme en Grande Bretagne ou aux Etats-Unis. 

Pour quelle raison ?

Tout simplement, comme nous l'avons expliqué à de nombreuses reprises parce que la Fédération française des sociétés d'assurances dirigée par Bernard Spitz et la Fédération Bancaire Française dirigée par Ariane Obolensky sont tous deux adhérents au Medef et lorgnent avec insistance sur le magot que représenterait la mise en place de fonds pensions à la française. Ajoutons à cela que madame Parisot est administrateur de la BNP.

En fait, les coups de boutoirs successifs du Medef contre le système social français n'ont qu'un but : Assurer une rente aux établissements bancaires et aux compagnies d'assurances. Pour la grande majorité des salariés dont le salaire moyen n'atteint pas 2000 € par mois, ce serait tout simplement catastrophique. Car, au delà de leur capacité à épargner pour se constituer une retraite, ils seraient livrés pieds et poings liés aux performances des marchés financiers pendant de très longues durées sans le moindre engagement de performances.

Pas certain que ça permette aux français de disposer d'une retraite, mais certain que dans certains milieux patronaux on doit allumer tous les jours des cierges pour que le miracle de la rente se produise un de ces jours. Si ça vous tente ....


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13 juin 2012

Les recettes de l'OCDE pour les retraites : Partir à 70 ans et cotiser à une pension privée !

L'OCDE vient de publier un rapport sur l'avenir des retraites dans lequel elle distribue des bons et mauvais points aux pays en fonction de l'âge départ. Elle propose aussi d'avoir recours aux pensions privées pour : « stimuler la croissance » !




Connaissez vous le slogan de l'OCDE ? hé bien c'est : « Des politiques meilleures pour une vie meilleure » Elle l'explique sur son site de la façon suivante : « (...) promouvoir les politiques qui amélioreront le bien-être économique et social partout dans le monde (...) Nous comparons la façon dont les systèmes éducatifs préparent les jeunes à la vie moderne et la façon dont les systèmes de retraite protègeront les citoyens plus âgés (...) »

C'est justement donc au nom de la protection des systèmes de retraites que l'OCDE vient de publier son dernier rapport. Que dit-il ?

« L’espérance de vie continuant d’augmenter partout dans le monde, les gouvernements devront graduellement augmenter l’âge de départ à la retraite pour que leurs systèmes nationaux de pension soient à la fois financièrement viables et adaptés (...) »

Et le Secrétaire général de l’OCDE, Angel Gurría de donner selon lui une des solution clés du problème : « Il faut agir avec vigueur. Faire tomber les obstacles à la poursuite d’activité au-delà de l’âge habituel d’accès à la retraite sera indispensable pour garantir à nos enfants et à nos petits enfants le bénéfice d’une retraite adéquate au terme de leur vie active »

Il est clair que Angel Gurria ne lit pas les rapports de l'OIT. C'est dommage car il aurait appris que dans le monde, de 196 millions en 2011, le nombre de chômeurs passera en 2012 à environ 202 millions et que l'OIT table pour 2013 sur le chiffre de 207 millions.

Et le Directeur de l'Institut international d'études sociales de l'OIT, Raymond Torres d'ajouter : « (...) il est peu probable que l'économie mondiale croisse à un rythme suffisant ces deux prochaines années pour, simultanément, combler le déficit d'emplois actuel et fournir du travail à plus de 80 millions de personnes qui devraient arriver sur le marché du travail au cours de la même période (...) »

Donc des chômeurs de tous les âges qui cotisent peu ou pas et dont, en ce qui concerne les plus âgés on ne veut plus dans les entreprises ! 

Mais l'OCDE n'en a cure puisque l'objet de son rapport est ailleurs. Son plaidoyer pour le report de l'âge de la retraite idéal qu'elle préconise de : « lier formellement l’âge de la retraite à l’espérance de vie » n'est en fait qu'un alibi pour promouvoir ... les pensions privées !

Ce qu'elle explique clairement : « Quoique ces réformes puissent parfois être impopulaires et douloureuses, elles peuvent aussi (...) contribuer à stimuler une croissance bien nécessaire dans des économies vieillissantes »

De quelle façon ?

« (...) Les personnes qui commencent de travailler aujourd’hui peuvent compter percevoir une pension nette de régime public d’environ la moitié de leurs revenus nets, en moyenne, dans les pays de l’OCDE, si elles prennent leur retraite après une carrière pleine, à l’âge officiel du départ à la retraite. Mais, dans pratiquement les 13 pays qui ont rendu les pensions privées obligatoires, les retraités peuvent espérer percevoir une pension représentant environ 60 % de leurs revenus (...) »

Et pour ceux qui feraient remarquer qu'il est assez gonflé de proposer ce système en pleine crise de l'Euro et d'incertitude économique généralisée, l'OCDE suggère l'idée suivante : « (...) Pour renforcer la confiance dans les pensions privées, les gouvernements devraient aussi améliorer la supervision des fonds pour garantir que les frais ne sont pas trop élevés et minimiser les risques (...) » En résumé, YAKA !

Certains feront remarquer que la démonstration de l'OCDE est en tous points identique à ce qu'a proposé à plusieurs reprises, Laurence Parisot la patronne du Medef, à laquelle ... la Fédération Bancaire Française (FBF) est adhérente. Mais c'est probablement un hasard, puisque l'OCDE affirme ne dépendre pour son fonctionnement que des pays membres. Ce qui n'exclue pas que lesdits gouvernements, tout comme les économistes de l'OCDE, peuvent être sensibles aux arguments du lobby bancaire international  ...

Au fait, pour ceux que la question titillerait : Quel est le régime de retraite des salariés de l'OCDE ? on peut en trouver réponse dans la rubrique Salaires et avantages de son site.

Outre qu'on apprend que : « Les émoluments bénéficient de l'exonération fiscale dans la plupart des pays membres de l'Organisation, y compris en France (...) » et que : « L'OCDE a un excellent système d'assurance médicale et sociale (...) »

Il faut savoir que : « (...) les agents peuvent prétendre dès 63 ans, et après au moins 10 ans de service, à une pension s'élevant à 2 % de leur dernier traitement de base par année de service, jusqu'à un montant maximum de 70 % après 35 ans de service. Une pension réduite peut être payée aux agents prenant leur retraite, dès l'âge de 51 ans (...) » Sachant que les émoluments sont assez éloigné du montant du SMIC français, c'est assez confortable !

Mais, nous ne doutons pas une seconde que l'OCDE après la publication de son rapport ne va pas manquer d'appliquer à titre d'exemple, dans les mois qui viennent, ses recommandations à l'ensemble de son personnel ...


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22 mai 2012

Retraite à 60 ans : L'insupportable chantage du Medef !

Selon le Medef, autoriser des salariés ayant commencé à travailler dès 18 ans et cotisé 41 ans à partir à la retraite à 60 ans serait insupportable. Par contre se séparer des seniors à coup de ruptures conventionnelles serait une mesure ... sociale phare ! 




Il se dit qu'au Medef, nombreux sont ceux qui reprochent à Laurence Parisot ses prises de positions et diverses « déclarations d'amour »  à l'encontre l'ex président Sarkozy pendant la présidentielle. A tel point qu'elle déclenché des ricanements dans son propre camp en déclarant : « Les entreprises ne sont ni à gauche, ni à droite »

Néanmoins, si elle s'est vite reprise, en constatant les résultats, annonçant qu'elle était impatiente de travailler avec le nouveau gouvernement, il semble bien qu'elle ait décidé de faire payer aux salariés le très probable abandon de la TVA sociale et des accords compétitivité-emploi inclus dans le programme de son champion de candidat.

En effet, alors que la complicité entre le précédent gouvernement et le Medef a permis de mettre en place la rupture conventionnelle qui s'est avérée être un des meilleurs outils pour se séparer des seniors, les DRH affirmant avec délice que : « La rupture conventionnelle du contrat de travail est considérée comme la mesure sociale phare du quinquennat Sarkozy », Laurence Parisot a décidé de faire barrage à la possibilité pour les salariés ayant commencé à travaillé dès 18 ans et atteint 41 ans de cotisation à prendre leur retraite à 60 ans ! 

Quels sont les arguments de notre « amie» Laurence ?

Dans l'Usine Nouvelle « (...) Elle se demande par exemple si dans le prochain calcul seront pris en compte uniquement les trimestres cotisés ou, comme certains le demandent, des trimestres validés intégrant congés maternité, périodes de chômage etc. Dans cette hypothèse, l'impact financier n'est tout simplement pas le même (...) » Oubliant au passage de poser la question du coût pour l'UNEDIC des chômeurs seniors de longue durée. Mais, dans la mesure où l'indemnisation ne dure que trois ans, le compte est vite fait pour madame Parisot !

Bien que nous soyons opposés aux restrictions contenues dans le programme de François Hollande sur le sujet, la réponse figurait dans les engagements du candidat : Seules périodes de trimestres cotisées seront prises en compte. Donc, une polémique de plus donc madame Parisot est coutumière ! Ce qui ne l'empêche pas de menacer : « (...) si l'Agirc et l'Arcco devaient financer ce surplus, le Medef serait amené à poser des questions importantes et très structurelles sur ce que nous voulons faire de ces régimes (...) »

Polémique qui ne résout pas le problème principal : Est-il possible de rester dans l'emploi au delà de 50 ans ?

Rester dans l'emploi et surtout en retrouver un, une fois qu'on l'a perdu ! Mais, sur ce dernier sujet, il ne faut pas compter sur Laurence Parisot pour obtenir la moindre réponse. Car, selon la logique de l'organisation patronale, le salarié n'est qu'une variable d'ajustement dans une économie mondialisée. En clair, le jour où l'entreprise préfère recruter un plus jeunes (plus économique et moins revendicatif) à défaut de l'archaïque harcèlement moral, elle utilisera la moderne rupture conventionnelle. Par contre, pas question de perdre du temps avec les plus de 850 000 inscrits de plus de 50 ans à Pôle Emploi !

Soyons clairs madame Parisot, vous exigez que les salariés partent le plus tard possible à la retraite, votre objectif étant, comme votre ami François Fillon d'atteindre 67 ans. Mais pourquoi puisque vous refusez toute obligation ou quota en ce qui concerne les salariés âgés ?

En toute probabilité parce que vous savez qu'en repoussant au plus loin l'âge légal, il se trouvera bien un gouvernement qui mettra en place un pilier obligatoire de capitalisation permettant à ceux qui le peuvent de cotiser individuellement et de partir à la retraite à la carte en faisant l'impasse sur les pénalités du régime général !

Et ce jour, vos adhérents banquiers et assureurs pourront acheter la totalité du stock de vins de champagne pour fêter la captation sur le long terme de l'épargne des français en vue de financer leur retraite privée. Bien entendu, banques et assurances n'offriront aucune garantie à leurs clients (krachs financiers inclus) et pourront comme n'importe quel fond de pension spéculer et dépecer des entreprises pour verser au retraités leur pension.

Mais que vous importe, puisque vous auriez réussit là ou tous vos prédécesseurs ont échoué : liquider une bonne fois pour un des plus importants volet du programme du Conseil National de la Résistance. 

Alors, votre posture qui consiste à exiger une rencontre avec Marisol Tourraine la nouvelle ministre des Affaires sociales, pour faire revenir le gouvernement sur son projet de décret autorisant un départ à la retraite à 60 ans pour des salariés ayant commencé à travailler tôt, tout comme votre chantage, ne  trompent personne.

Mais peut être êtes, misez-vous sur une possible victoire des candidats de l'UMP aux législatives qui vous permettrait d'obtenir une précarisation généralisée des salariés, un nouveau report de l'âge légal de la retraite et ... son financement privé. 

Confirmant par là même que votre propos sur  « Les entreprises qui ne sont ni à gauche, ni à droite » était comme à l'accoutumée une aimable plaisanterie qui a du bien faire rire dans les couloirs du Medef ... 


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10 mai 2012

Législatives 2012 : L'exécrable « bilan social » des députés UMP - Volet 2

Si les dirigeants de l'UMP ont retenu : « Choisissons la France » comme slogan de campagne législative, dans le domaine social, ils ont surtout choisi celui des organisations patronales. Exemple : La pénibilité !




L'UMP a dévoilé hier son slogan officiel pour les législatives : « Choisissons la France ». Outre nous apprend L'Express, qu'ils n'ont fait que piquer une formule utilisée dans la profession de foi de François Hollande pour le second tour, on se demande bien en quoi les élus du Mouvement Populaire représenteraient mieux la France que les autres partis ou mouvements politiques.

Par contre, reconnaissons aux élus de l'UMP une constance de 5 ans dans leurs choix sociaux puisque comme nous l'avons démontré à de nombreuses reprises ils ont reproduit jusqu'au copié collé les demandes des organisations patronales. Un des meilleurs exemples étant : La prise en compte de la pénibilité dans la dernière réforme des retraites !

Le 16 juin 2010 à l'Assemblée Nationale, le gouvernement et les députés de la majorité présidentielle réfléchissaient sur la prise en compte de la pénibilité dans le cadre de la réforme des retraites. Eric Woerth avec sa délicatesse coutumière lançait : « On pourrait bien sûr dire que tous les métiers, que le travail en général, comme la vie d’ailleurs, sont fatigants ; c’est vrai que quand on est éveillé, c’est plus fatigant que lorsque l’on dort ! »

Le tout aboutissant à considérer la pénibilité comme ... une invalidité, ce qui existait déjà depuis longtemps !

Or, en décembre 2011, on obtenait les résultats du volet pénibilité que l'UMP commentait comme une grande avancée sociale pour les salariés.

S'appuyant sur les conditions dans lesquelles un salarié peut demander son départ à 60 ans pour cause de pénibilité.

« Les assurés qui justifient d'un taux d'incapacité permanente d'au moins 20 % provoqué par une maladie professionnelle ou un accident du travail peuvent continuer à liquider leurs droits à 60 ans (...) Ceux qui souffrent d'une incapacité comprise entre 10 % et 20 % peuvent également faire une demande, mais la retraite à 60 ans ne leur est pas accordée automatiquement. Une commission pluridisciplinaire examine leur dossier. L'assuré doit avoir été exposé pendant au moins dix-sept ans à des facteurs de risque dont la liste est précisément établie (...) »

On apprenait que de 30 000 départs annoncés par le gouvernement, seules  466 demandes avaient abouti à un départ à 60 ans ! Si du côté gouvernemental, , écrivions-nous, on préfère justifier ce nombre ridicule, par le manque d'information des salariés, du côté de la CGT on est plus réaliste : « (...) de nombreuses personnes qui ont eu des carrières pénibles ne sont plus en activité à 60 ans mais au chômage, en invalidité ou aux minima sociaux. »

Néanmoins, le 18 avril dernier Eric Woerth qui figure dans l'organigramme de l'UMP comme conseiller politique, n'hésitait pas à déclarer au site Atlantico : « (...) Nous avons créé la notion de pénibilité, qui, pour la première fois, permet à certains salariés « usés » par le travail de partir à la retraite de façon anticipée (...) » et concluait façon visionnaire : « L'attitude de François Hollande sur les retraites est en réalité la même que celle de Martine Aubry, à l'époque, au sujet des 35 heures : celle du déni de la « valeur travail » et de l'effort ! Cette France hésitante et irresponsable, les Français sauront la refuser. Le 6 mai, ils ne s’y tromperont pas et feront le choix de l’action et du courage. J’en suis certain »

Choix de « l'action et du courage » qu'ils vont très probablement, une fois de plus rejeter en juin, histoire de rapeller aux députés de l'UMP qu'on ne peut pas se moquer impunément d'eux ! 


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26 décembre 2011

Réforme des retraites : Retour sur « l'escroquerie » de la pénibilité !

Selon Les Echos, moins de 500 salariés ont pu partir en retraite à 60 ans pour cause de taux d'incapacité permanente d'au moins 10 %. On est très loin des affirmations d'Eric Woerth sur le le problème des salariés ayant eu une vie professionnelle très usante !

Souvenez-vous, c'était en mai 2010, Eric Woerth épaulé par Raymond Soubie, alors conseiller du Président, nommé entre temps au Conseil économique et social préparait les français au passage à 62 ans de l'âge légal de la retraite. Inquiets de la réaction des salariés, nos deux spécialistes mettaient brandissaient une contrepartie majeure : la prise en compte de la pénibilité.

Eric Woerth dans une interview au JDD expliquait d'ailleurs, qu'il prendrait : « (...) des mesures dans lesquelles sera privilégiée l'évaluation au cas par cas (...) nous allons vraiment prendre en compte la pénibilité alors que ce n'était pas le cas jusqu'à présent. Il y aura une véritable avancée dans ce domaine. Avancées que n'ont pas fait d'autres pays (...) »

Les Echos nous rappellent les conditions dans lesquelles un salarié peut demander son départ à 60 ans pour cause de pénibilité.

« Les assurés qui justifient d'un taux d'incapacité permanente d'au moins 20 % provoqué par une maladie professionnelle ou un accident du travail peuvent continuer à liquider leurs droits à 60 ans (...) Ceux qui souffrent d'une incapacité comprise entre 10 % et 20 % peuvent également faire une demande, mais la retraite à 60 ans ne leur est pas accordée automatiquement. Une commission pluridisciplinaire examine leur dossier. L'assuré doit avoir été exposé pendant au moins dix-sept ans à des facteurs de risque dont la liste est précisément établie (...) »

Or, si le gouvernement escomptait : « (...) jusqu'à 30.000 départs par an au titre de ce dispositif, qui est entré en vigueur le 1 er juillet dernier (...) » Les chiffres officiels de mi octobre 2011 sont sans appel : (...) seules 1.338 demandes avaient été déposées, dont seulement 377 pour des incapacités comprises entre 10 % et 20 % (...) Parmi les demandes traitées, 466 départs à 60 ans ont été accordés (...) »

Si du côté gouvernemental, on préfère justifier ce nombre ridicule, par le manque d'information des salariés, du côté de la CGT on est plus réaliste : « (...) de nombreuses personnes qui ont eu des carrières pénibles ne sont plus en activité à 60 ans mais au chômage, en invalidité ou aux minima sociaux. »

Autre volet de la pénibilité, fixée par la loi du 9 Novembre 2010 sur la réforme des retraites : Celui qui prévoyait : « (...) que les entreprises d’au moins 50 salariés, dont au moins 50 % des effectifs sont exposés à certains facteurs de risques, doivent être couvertes par un accord ou un plan d’action de prévention de la pénibilité »

S'il a donné naissance à un site web : « Travailler mieux - la santé et la sécurité au travail », opulent en termes de textes et données , il faut savoir qu'il était censé se préoccuper de la prévention de la pénibilité. Or, les branches professionnelles avaient jusqu'au 31 décembre de cette année, pour négocier entre partenaires sociaux des accords sur la prévention de la pénibilité.

Où en est-on ?

Selon un autre article des Echos : « (...) Deux types de pistes ont été proposées par le patronat : d'abord l'étalement de la disparition des primes de pénibilité lorsqu'un salarié prend un poste classique (...) Ensuite, la possibilité de convertir des primes en temps, à prendre dans l'année ou en fin de carrière pour avancer l'âge du départ en retraite (...) » Ce qui, expliquent les syndicats, existe déjà dans plusieurs entreprises ou branches. En bref, on tatônne ... sans plus !

Néanmoins, les millions de salariés en activité doivent savoir qu'en cas d'échec des négociations de branches, l'avenir de la prévention de la pénibilité relèverait des entreprises. D'où une grande disparité de situations à prévoir !

Mais que se passerait-il si les entreprises à leur tour, trainaient les pieds ?

Et bien, si le gouvernement avait la moindre idée de mobiliser ses troupes pour contrôler la mise en place des accords, la sanction serait terrible, puisque : « (...) les entreprises ont de toute façon six mois pour se conformer à leurs obligations (...) »

Nul doute que les salariés apprécieront, à juste titre la : « véritable avancée » mise en place par Eric Woerth et l'UMP ...

24 novembre 2011

Troubles musculo-squelettiques : Les futurs « bon chiffres » du gouvernement ?

Contrepartie de la réforme des retraites, la lutte contre les TMS se résume essentiellement à des campagnes d'information. Mais comment prouver que le gouvernement a obtenu des résultats ? Eh bien en publiant un décret modifiant la désignation des maladies !

Lors de la récente réforme des retraites, allongeant de deux l'âge légal, le gouvernement par la voix d'Eric Woerth avait expliqué avoir pris en compte la pénibilité, permettant à certains salariés de continuer à partir à 60 ans.

Quelles en sont les règles ?

Les assurés qui pourront bénéficier du dispositif de départ anticipé sont :

« (...) les personnes justifiant d’une incapacité permanente d’au moins 20 % au titre d’une maladie professionnelle ou d’un accident du travail ayant entraîné des lésions identiques à celles d’une maladie professionnelle

les personnes justifiant d’une incapacité permanente comprise entre 10 et 20 % (au titre d’une maladie professionnelle ou d’un accident du travail comme précédemment) à condition de pouvoir justifier qu’elles ont été exposées, pendant une durée minimum qui est fixée à 17 ans à un ou plusieurs facteurs de risques professionnels (...) »

Dans la mesure où, nous dit la FNATH : « (...) les troubles musculo-squelettiques continuent d’exploser et constituent la première maladie professionnelle (...) » Ce dispositif était assorti d'un volet prévention essentiellement représenté par des campagnes : « (...) pluri-annuelle de sensibilisation et de prévention (...) » dont la dernière a été lancée le 18 octobre.

Elle s'adresse : « (...) plus particulièrement aux employeurs et aux cadres dirigeants. Ces actions de communication ont pour objectif de les inciter à se poser les bonnes questions et à mettre en place des actions de prévention (...) »

Un cautère sur une jambe de bois, direz-vous, puisque d'après le blog Polyarthrite- Rumatoide : « (...) Les TMS représentent un problème majeur de santé au travail (...) Leur expression la plus fréquente affecte le poignet et la main (45 %), l’épaule (32 %), le coude (19 %) (...) » A noter que : « (...) lombalgies et cervicalgies ne sont pas comptées dans les statistiques de TMS… »

Il faut donc compter sur le bon vouloir des employeurs pour : « (...) proposer à leurs salariés exposés à des facteurs de pénibilité un aménagement pour la fin de leur carrière (...) » ce qui, en termes de baisse de handicaps issus des TMS, est beaucoup trop long, pour le Président (pas encore pas candidat), qui aspire à garder le pouvoir, après les présidentielles de 2012 !

Alors, en ce cas, comment éviter le courroux des salariés électeurs grugés par le volet pénibilité de la réforme des retraites ?

Eh bien, nous explique Arnaud de Broca, Secrétaire général de la FNATH, en se livrant à une discrète manipulation, permettant de prouver que la politique du gouvernement a fait baisser le nombre de TMS !

Un décret publié au Journal Officiel opère : « une refonte du tableau de maladies professionnelles n°57 (...) » Il apporte : « (...) des modifications notables : en premier lieu, il modifie la désignation des maladies qui, pour certaines d’entre elles, devront être objectivées par un IRM. Cela va obliger les victimes à réaliser un tel examen et à consulter des médecins spécialistes en secteur 2 et pas toujours enclin à réaliser des certificats médicaux (...) »

Mais, il y a beaucoup plus pernicieux !

« (...) c’est surtout l’établissement d’une liste de travaux très restrictive, qui va entraîner une diminution des TMS reconnus : en effet, il faut dorénavant pouvoir mesurer des angles d'abduction, mais aussi des durées moyennes minimales quotidiennes... Pour entrer dans les conditions de ce nouveau tableau de maladie professionnelle, il faudra, par exemple, avoir effectué des « travaux comportant des mouvements ou le maintien de l'épaule sans soutien en abduction avec un angle supérieur ou égal à 60° pendant au moins 3 h 30 par jour en cumulé »

Ce qu'il faudra, bien entendu, prouver devant une : « une commission spécifique qui examinera le lien entre l’incapacité et l’exposition aux risques professionnels »

Il est clair que ce nouveau « parcours du combattant » devrait diminuer encore un peu plus le nombre de salariés éligibles à un départ anticipé à la retraite. Mais aussi plomber un peu plus la branche maladie que l'UMP à la demande du Medef propose de faire financer par l'impôt. Merci qui ?

Ce tour de passe passe devrait donc permettre au gouvernement, comme l'écrit Arnaud de Broca de : « (...) se targuer d’avoir limité l’explosion des TMS et se gargariser de l’efficacité des campagnes de prévention ou des actions menées par les entreprises (...) »

Xavier Bertrand répondrait que : « Pour le moment ne sont concernés par ce décret que les TMS de l’épaule (...) » Mais indique Arnaud de Broca : « (...) le Gouvernement ne va pas s’arrêter en si bon chemin. La suite est déjà en préparation avec la refonte des conditions concernant le coude (...) »

Après tout, les éclopés du travail actuel et à venir, n'ont qu'à serrer les dents et se réjouir, en pensant qu'ils contribuent ainsi, au maintien (provisoire ?) de la note AAA de la France, indispensable selon Nicolas Sarkozy pour sa réélection en 2012 !


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CFTC

09 novembre 2011

Recul de l'âge de la retraite : Petites économies et ... grande détresse !

Noyée dans les mesures de rigueur budgétaire, l’accélération de la réforme des retraites voulue par le gouvernement va provoquer de nombreuses situations de détresse pour les salariés et surtout chez les chômeurs âgés !

Xavier Bertrand était tout fier de déclarer au Nouvel Obs, sur la dernière modification de la réforme des retraites : « C’est moi qui ai eu cette idée sur les retraites » Ajoutant avec sa compassion habituelle : « Ce n’est pas un effort simple : pour les personnes nées en 1955, cela représente quatre mois de travail en plus (...) »

Quelle est la réalité de cette modification ?

Première punition

Europe1 nous donne une première réponse : « (...) Avec les nouvelles règles imposées par le gouvernement, les chômeurs sur le point de partir à la retraite vont se retrouver pendant plusieurs mois sans ressource. La raison ? Ils auront épuisé leurs droits aux allocations chômage mais n'auront pas, pour autant, atteint le nouvel âge légal de départ à la retraite (...) »

Deuxième punition

De plus , il ne faut pas oublier que : « Selon toute vraisemblance, l’âge du taux plein devrait ainsi passer à 65 ans et 9 mois pour les assurés nés en 1952, à 66 ans et 2 mois pour ceux nés en 1953, 66 ans et 7 mois pour ceux nés en 1954 et 67 ans pour ceux nés en 1955 et après (...) » nous dit Capital

Devant quoi notre ministre brandira l'allocation transitoire de solidarité (ATS) remplaçante de l'allocation équivalent retraite (AER) destinée à ceux qui privés d'emploi, n'ont pas atteint l'âge minimum de départ à la retraite.

Oui, sauf que ce que l'ATS n'est ouverte qu'aux chômeurs qui ont plus de 60 ans aujourd'hui !

Que vont devenir tous les autres ?

Pas grand chose si l'on en croît les résultats du baromètre seniors publié le 8 novembre par France Retraite et Add'if. En effet, on y apprend que concernant la stratégie dédiée aux seniors issue du plan d’action relatif à l’emploi des salariés âgés imposé par le gouvernement : « (...) seules 11% des entreprises ont fait part de leur intention d'embaucher des salariés âgés (...) »

On notera au passage la réaction de Laurence Parisot autoproclamée représentante des 100% des entreprises françaises, qui a trouvé : « extraordinairement rassurant l'accélération de la réforme de retraites » ajoutant même qu'elle y voyait : « un signe très encourageant »

Sans commentaire !


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Le Figaro

27 septembre 2011

Retraite à 67 ans : Laurence Parisot fan de l'idée de François Fillon !

Les chiffres du chômage du mois d'août, sont une fois encore désastreux pour les seniors. Ceux-ci voient la durée de leur inactivité augmenter. Néanmoins, Laurence Parisot est enthousiaste à l'idée de leur faire attendre 67 ans pour partir à la retraite.

Xavier Bertrand a fait profil bas sur les chiffres du chômage du mois d'août. Se limitant à saluer une : « évolution positive » sur le front de l'emploi, « malgré un net ralentissement de la croissance depuis plusieurs mois » Ce tout petit satisfecit ne résiste néanmoins pas à l'analyse des données fournies par le Ministère de l'emploi et Pôle Emploi.

En effet, si on note un recul de 0,1% des demandeurs d'emploi en catégorie A : « En additionnant les demandeurs de catégorie B et C, qui exercent un activité réduite, la hausse du chômage en août est de 0,5%, soit 20.200 personnes de plus en un mois, pour atteindre 4.148.200 (...) » Mais plus grave, la durée du chômage augmente : le nombre de d'inscrits à Pôle Emploi depuis plus d'un an progresse de 0,6% par rapport à juillet pour remonter à 1.581.300 en août. « Un chiffre sans précédent depuis novembre 1999 selon les statistiques du ministère du Travail » précise Boursier.com

De quelle ampleur est cette augmentation ?

« (...) En un an, le nombre de demandeurs inscrits depuis deux à trois ans a augmenté de 25 % et ceux inscrits depuis plus de trois ans de 19,8 % (...) » indique Eric Heyer de l'OFCE qui précise que la catastrophe annoncée ici à plusieurs reprises du chômage des seniors s'accélère : « (...) Entre juillet et août, le nombre de chômeurs de plus de 50 ans a augmenté de 0,9 %. Sur un an, ils ont même grimpé de 13,5 %. « On constate les effets de la réforme des retraites (...) 40.000 personnes qui auraient dû sortir de la population active au début de l’été y sont restées. » - France Soir

Si on ajoute à cela le rapport OIT-OCDE, qui indique clairement que : « la crise économique mondiale pourrait se traduire par une pénurie massive d'emplois » Et que selon le rapport : (...) il sera impossible à court terme de combler le déficit d'emplois accumulés pendant la crise, qui s'élève à plus de 20 millions (...) » Rapport complet en anglais

Force est de constater que les seniors n'arriveront pas à se maintenir dans l'emploi, jusqu'à leurs 65 ans pour obtenir une retraite sans décote. Tout comme il sera illusoire de faire croire que les moins âgés auront la capacité de cotiser 42 ou 43 ans, pour obtenir un taux plein. A moins, bien entendu, de partir à la retraite au delà à 67 ans ou plus ! Seulement, les français, conscients qu'ils seront tous un jour des salariés seniors ... au chômage, espèrent partir avant leurs 67 ans, quitte à toucher une pension minorée pour cause de décote !

D'où la brillante idée de François Fillon de repousser l'âge légal de la retraite à 67 ans. Idée qui a provoqué un tollé ... sauf au Medef, où on clame son enthousiasme !

C'est vrai qu'un nouveau report de l'âge légal de la retraite salué par une organisation d'employeurs qui ne fait aucun effort, contrairement à ses promesses, pour recruter des seniors est du meilleur goût !

Mais Laurence Parisot qui n'en est pas à une contradiction ou une provocation près, n'en a cure. Invitée de RMC pour présenter son dernier livre, se plaindre des charges, de l'indolence des politiques face à la crise financière, et réclamer le transfert de l'assurance maladie vers d'autres sources de financement que les entreprises, elle en profitait (14 eme minute de la vidéo) pour approuver la proposition de François Fillon sur le report de l'âge légal de la retraite à 67 ans, indiquant au passage que c'était une excellente idée et que, après tout : « quand on aura 67 ans en 2030, on sera dans un état de santé, un état physique comparable à 62 ans aujourd’hui »


Rappelons, qu'alors que l'âge légal vient de passer à 62 ans, plus de 800 000 seniors sont au chômage en 2011. Combien seront-ils au regard du rapport OIT-OCDE en 2030 si l'âge légal de départ était fixé à 67 ans ?

Ce n'est cependant pas le problème de Laurence Parisot qui estime que c'est : « une excellente idée et une bonne réponse à la crise actuelle (...) »

Excellente idée ? A condition, madame Parisot de respecter les engagements du Medef en contrepartie du report de l'âge de la retraite, comme en 2008 : « Le MEDEF s’engage pleinement à tout faire pour augmenter le taux d’emploi des seniors dans le secteur privé (...) » et en 2009 : « (...) L’emploi et le maintien dans l’emploi des seniors font partie des objectifs prioritaires (...) Rompre avec la culture de la sortie précoce d’activité est une nécessité, ne serait-ce que pour faire face aux enjeux démographiques et préserver les régimes de retraite (...) Pour y parvenir, une véritable révolution des esprits a été ébauchée et doit se poursuivre (...) »

Ce qui, si l'on s'en réfère aux accords sur l'emploi des seniors, signés par les entreprises, est pour l'instant est un leurre. Mais que serait le Medef sans votre mauvaise foi légendaire ?


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Alvinet

23 septembre 2011

Manifestations du 11 octobre : Fillon va t-il relancer l'intersyndicale ?

François Fillon va t-il réussir à réunifier les syndicats en vue de la journée du 11 octobre prochain. Sa sortie sur la retraite à 67 ans pourrait en effet faire réfléchir la CFDT, qui avait torpillé l'idée d'une journée unitaire !

Le 16 septembre dernier, l'intersyndicale était à l'agonie, la CFDT et l'UNSA s'opposant à toute action nationale concertée, en vue de la journée d'action interprofessionnelle contre les mesures de rigueur du gouvernement. Le syndicat de François Chérèque ayant indiqué que : « le principal souci des salariés est actuellement le risque d'éclatement de la zone euro, pas le plan Fillon »

Or, ce « coup de main » au gouvernement aura été bien mal récompensé puisque la CFDT, qui est un des interlocuteurs principaux de François Fillon, depuis la réforme de 2003, vient d'apprendre que celui-ci, sans leur en parlé (semble t-il ?) a annoncé publiquement l'idée de placer l'âge légal de la retraite en France à 67 ans !

Même si tout le monde sait que cette annonce a été lancée pour plaire aux marchés et conserver à tous prix la note AAA de la France, elle a provoqué un émoi dans le monde syndical :

La CGT : « C'est illusoire de vouloir copier l'Allemagne. On s'opposera bien entendu à toute velléité d'augmenter de nouveau l'âge de départ en retraite ou d'augmenter la durée de cotisation »

FO : « si on va dans ce sens, il faut tout rediscuter (...) On ne peut pas avoir une protection sociale self-service en prenant les options européennes qui tirent vers le bas »,

CFTC : « l'annonce du Premier ministre est très mal venue: les salariés sont déjà anxieux, les conditions de travail ne sont pas bonnes, le moral est bas »

On pourra regretter que la réaction de Jean-Louis Malys pour la CFDT ne soit pas à la hauteur de la provocation de François Fillon : « C'est une déclaration très inopportune et provocatrice, on sort d'une réforme et on veut en rajouter une couche » tout en espérant que la centrale de François Chérèque manifestera dans les jours à venir, un peu plus d'agressivité à l'égard d'un pouvoir qui se moque d'elle et ... des tous les salariés !

Rendez-vous dans les jours à venir pour savoir si la CFDT et l'UNSA modifieront leur décision sur la journée du 11 octobre, et cesseront d'expliquer aux salariés que : « leur principal souci est actuellement le risque d'éclatement de la zone euro, pas le plan Fillon »

A vous lire, voir ou entendre sur le sujet, monsieur Chérèque !


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Le Post

22 septembre 2011

L'âge légal de départ la retraite à 67 ans : Le futur cadeau de Fillon aux français ?

La convergence fiscale entre la France et l'Allemagne a bon dos ! C'est au nom de celle-ci que François Fillon aimerait aligner progressivement l'âge légal de la retraite en France sur celle de l'Allemagne. C'est à dire 65 puis 67 ans ! Une façon de pousser les salariés vers des retraites par capitalisation ?

Beaucoup de gens ignorent ou ont oublié que c'est François Fillon, alors Ministre des Affaires Sociales, en 2003, qui a été le premier à remettre en cause le système des retraites. L'une des mesures phares de cette réforme était : « (...) un allongement de la durée de cotisation soit 40 ans en 2008 pour les fonctionnaires et pour l'ensemble des actifs à 41 ans en 2012. ( Détail complet sur Wikipedia)

Et même si c'est Eric Woerth dont ne nom est associé à celui de la réforme de 2010, il n'en était pas moins ministre de François Fillon qui l'a largement supervisée.

Résultat de l'opération : L'âge légal de la retraite est de 62 ans pour ceux nés à partir de 1956 et l'obtention du taux plein est passé de 65 à ... 67 ans. Ce qui signifie que, compte tenu de l'état exécrable du marché de l'emploi, pour les plus de 55 ans (+ de 800 000 chômeurs) il y a fort à parier que ceux-ci, choisiront majoritairement de partir avec une décote (voir Comment s’applique la décote par Notre Temps ). D'où pour beaucoup des retraites de misère après plus de 40 ans passés au travail !

Mais ce n'était, semble t-il, pas assez pour notre Premier Ministre qui vient d'utiliser l'argument de la convergence fiscale entre la France et l'Allemagne pour proposer de fixer l'âge de départ à la retraite à 67 ans !

Sur quoi s'appuie Fillon ?

En Allemagne nous dit TF1/LCI : « (...) l'âge légal de la retraite n'est pas de 62, mais de 65 ans. Et il va passer graduellement à 67 ans, en vertu d'une réforme votée en 2007 et destinée à éviter l'écroulement d'un système mis à mal par une espérance de vie toujours plus longue et un rétrécissement de la population active. Ce recul se fera toutefois très progressivement, pour atteindre effectivement 67 ans aux alentours de 2030 »

Et que propose t-il ?

« (...) Il faudra aller vers un temps de travail commun, il faudra aller vers un âge de retraite commun, il faudra aller vers une convergence progressive de l'organisation économique et sociale de nos deux pays, car c'est la clef de la survie et du développement de la zone euro et du continent européen (...) » Rien que ça ?

Ce que ne dit toutefois pas François Fillon, c'est que, précise Le Monde : « (...) l'Allemagne a programmé de relever progressivement de 65 à 67 ans entre 2011 et 2029 l'âge minimum de la pension. Mais même à cette date, les Allemands pourront continuer à partir à la retraite à 63 ans s'ils ont cotisé trente-cinq ans (...) » et non pas 41 ans révisables comme l'a décidé le gouvernement français !

Vous voyez une différence ? Fillon non !

Si jamais ce projet devait voir le jour, il est évident que de nombreux salariés, sachant qu'ils ne pourront pas attendre leurs 67 ans, chercheraient à se créer un complément de retraite privée destinée à compléter la décote qui leur serait appliquée pour départ anticipé. C'est déjà possible aujourd'hui, mais pas obligatoire.

Or, en mai 2010, Laurence Parisot patronne du MEDEF ( accessoirement administratrice de la BNP) auquel la Fédération française des société d'assurances et la Fédération Bancaire Française sont adhérentes, proposait de rendre OBLIGATOIRE, pour tous les salariés, une partie de capitalisation : « (...) Nous devons aujourd'hui nous demander comment mettre en place, en plus de ce que nous pourrions garder du système par répartition, un nouveau dispositif très incitatif, voire obligatoire, de système par capitalisation »

C'est vrai que lorsqu'on se souvient que l'OCDE écrivait : « (...) En raison de la forte baisse des Bourses en 2008, les fonds de pension ont vu la valeur de leurs investissements reculer de 23% en 2008, soit de quelque 5.400 milliards USD au total dans les pays de l’OCDE (...) » et que l'on observe l'actuelle situation financière et monétaire de l'Europe et des Etats Unis, on est tout de suite rassuré pour son épargne, qui devrait être immobilisée pendant 20, 30 ou 40 ans !

Oui mais, rappelons le : Si les français se constituaient tous une épargne retraite personnelle, il pourraient faire l’impasse sur les dernières années de cotisation ! Ce qui dans ce cas, arrangerait le gouvernement qui pourrait s'en emparer pour justifier un gel des pensions et ... permettrait aux établissements financiers de récupérer, une partie de l'épargne de précaution des français, qui refusent de placer leur argent en bourse !

Si c'est ce que François Fillon définit par : la clef de la survie et du développement de la zone euro et du continent européen , nous pensons qu'il est vraiment temps pour les français d'avoir la générosité de lui offrir, ainsi qu'aux élus de l'UMP ...un pot de départ à la retraite anticipée, en 2012 !


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L'Expansion