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31 mai 2013

Restaurants & restaurateurs : Réchauffeurs de plats ou cuisiniers ?

La majorité des syndicats patronaux de la restauration s'opposent à ce que le terme restaurant soit réservé à ceux qui ne servent à leurs clients que des assiettes cuisinées sur place à partir de produits bruts. Ce qui en dit long sur leur vision de la gastronomie et l'artisanat de bouche !


La France pays de la gastronomie que le monde nous envie ! C'est en général le cri de guerre des Chefs, des critiques gastronomiques et de quelques élus épris de terroir. Sauf que lorsqu'on interroge les clients des milliers de restaurants français, beaucoup ont la sensation que ce sont surtout les industriels de l'agroalimentaire qui sont à l'origine du repas à base de « produits frais » qu'ils ont parfois payé fort cher ... 

Pour s'en rendre compte, il est intéressant de lire une récente étude Opinionway citée par L'Express qui positionne bien le débat qui est en train de monter dans le mileiu des restaurateurs : « (...) moins de deux Français sur trois disent faire confiance aux restaurateurs pour favoriser les produits locaux, les produits de saison (...) 82% estiment que l’utilisation par des restaurants de produits industriels est incompatible avec ce qu’ils attendent d’un restaurant (...) Un autre pas vers la qualité que les Français soutiennent massivement, c’est la création d’un statut garantissant que les plats sont cuisinés sur place : 96% d’entre eux jugent que ce serait une bonne chose (...) »

Précisons que cette étude a été commandée, si l'on en croit le document, par l'UIMH, qui avec six organisations professionnelles de l'hôtellerie-restauration (dont les fast food) sont opposées à la création d'une appellation « restaurant » et « restaurateur » dont  seuls bénéficieraient les lieux où le repas est cuisiné sur place à partir de produits bruts !

C'est quoi le problème ?

Un des syndicats de restaurateurs, le SYNHORCAT a décidé de mettre le feu à la profession. Il écrit sur son blog : « (...) le SYNHORCAT se bat depuis plusieurs mois pour que l’appellation « restaurant » » soit protégée par la Loi (...) » Précisant au passage qu'il est à l'origine d'un : « (...) projet d’amendement que nous avons rédigé et présenté à notre ministre de tutelle, Madame Silvia Pinel, ainsi qu’à de très nombreux parlementaires (...) » qui définit que : « (...)  un restaurant c’est un lieu où l’on sert à la clientèle des plats cuisinés sur place à base de produits bruts (...) » Et le SYNHORCAT de donner cet exemple : « (...) A l’instar des boulangers dont la qualité du pain s’est développée avec la protection de l’appellation « boulangerie », la protection de l’appellation restaurant tirera notre profession vers le haut (...) »

Au delà d'un très probable règlement de compte entre organisations syndicales qui remonte à la création du SYNHORCAT dont la vocation était de contrebalancer l'influence de l'UIMH, il faut effectivement s'interroger sur la définition d'un restaurant !

Selon l'UIMH et les syndicats GNC, SNARR, SNRPO, SNRTC et CPIH (voir descriptif ) , qui représentent également les fast-food, les chaînes d'hôtels, les cafétérias et les chaînes de restaurants : « un restaurant est un établissement où l'on sert des repas moyennant paiement ».  Ce que confirmait sans le moindre complexe Roland Héguy, le président de l’Umih, l’Union des métiers et des industries de l’hôtellerie, seuls 20 000 points de vente de restauration, sur les 120 000 de France, travaillent avec le frais.

On est bien loin de l'image du restaurateur se rendant chez ses fournisseurs de produits frais ou accueillant son petit maraîcher de bon matin, ainsi qu'aiment nous le montrer les émissions de télévision.

On notera au passage que la proposition du SYNHORCAT présente des similitudes étonnantes avec le statut de maître restaurateur. En effet, l'obligation est faite aux quelques 2700 restaurateurs labellisés de : « n'utiliser que des produits bruts de qualité et une cuisine élaborée sur place ». Seulement, cette fois-ci, c'est l'appellation restaurant qui serait retiré à tous ceux qui ne respecteraient pas les termes indiqués par le SYNHORCAT. 

Ce qui priverait toutes les chaînes disposant d'une cuisine centralisée, tous les fast food (qui utilisent des viandes surgelés), les pizzeria qui achètent leur pâte aux industriels et tous ceux qui sont des spécialistes de la tarte au citron ou du tiramisu maison fabriqués par ... des industriels (voir le catalogue Relai d'or Miko), du panneau restaurant.

C'est pourquoi L'UMIH, et les syndicats GNC, SNARR, SNRPO, SNRTC et CPIH qui affirment être des défenseurs du goût à la française s'opposent vigoureusement au projet. Au travers d'ailleurs d'arguments assez étonnant : « (...) cette nouvelle appellation restrictive risquerait « de créer une complète confusion dans l'esprit du public, des clients et surtout des touristes internationaux » et bien entendu, s'adressant au gouvernement, brandissent l'inévitable couplet  de l'emploi : « (...) l'usage restrictif du mot « restaurant » aurait « des conséquences dramatiques en termes d'emplois, notamment chez les jeunes » alors qu'un quart des 700 000 salariés du secteur a moins de 25 ans »

En revanche écrit Le Parisien : « (...) les six organisations syndicales sont favorables à la création d'un statut d'« artisan-restaurateur » allant dans le même sens, et discuté en ce moment à Bercy » et qui risque d'être un épiphénomène au même titre que les maîtres restaurateurs quasiment inconnus, à ce jour, de la population française.

En attendant, on pourra toujours sourire en écoutant les Chefs, les critiques gastronomiques et quelques élus épris de terroir nous parler de la France pays de la gastronomie que le monde nous envie, tout en évitant d'être naïfs sur le contenu et le prix des assiettes ... de la restauration française.



Bibliographie


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09 janvier 2013

Compétitivité :" Les profits d’hier n’ont pas été les investissements d’aujourd’hui "

" La dégradation du taux de marge et du potentiel de croissance de l’économie n’est pas due à des salaires directs ou indirects excessifs " explique preuves à l'appui, Liêm Hoang-Ngoc, économiste, Maître de conférences à l’Université de Paris I. Par contre, le Medef et ses "experts" aimera bien nous le faire croire !

Si on écoute un tant soi peu Laurence Parisot ou sa garde rapprochée, la situation actuelle des entreprises n'est due qu'aux 35H00, au manque de flexibilité des salariés et, bien entendu aux salaires trop élevés, face à la concurrence internationale. Salaires qui sont très souvent désignés comme étant les premiers responsables de la dégradation des marges des entreprises françaises.

Cette dernière accusation restée longtemps sans réponse est démontée pièce par pièce par Liêm Hoang-Ngoc, économiste, membre du bureau national du PS et député européen dans une tribune qu'il a publiée le 8 janvier dans Le Monde

Selon Liêm Hoang-Ngoc, on nous vend toujours le même argument : " (...) Lestées par un coût du travail trop élevé, les entreprises ne dégageraient pas suffisamment de marges d’autofinancement pour engager les investissements nécessaires afin de réorienter l’offre sur une trajectoire hors coût à l’allemande. La restauration des marges d’aujourd’hui serait donc les investissements de demain et la compétitivité hors coût d’après demain (...) "

Or, ce n'est pas le coût du travail qui est le premier critère mais l'augmentation des dividendes au détriment de l'investissement

" (...) que nous enseigne l’analyse de l’évolution récente du taux de marge en France ? (...) une part croissante des bénéfices fut redistribuée, au détriment de l’investissement, sous forme de dividendes. Les profits d’hier n’ont pas été les investissements d’aujourd’hui (...) "

On pourra lire à ce sujet un article publié en novembre 2008 par Michel Husson qui écrivait : " (...) la part des salaires a baissé et celle des profits a donc augmenté. Mais les entreprises ne se sont pas servies de cette manne pour investir plus. Comparant la périodes 2000-2006 aux deux décennies précédentes précédentes, un rapport de l'ONU montre que dans un grand nombre de pays, dont la France, le taux d'investissement a baissé en dépit de l'augmentation de la part des profits dans la valeur ajoutée (...) "

Ce qui est confirmé dans autre article publié en mai 2010 : " (...) Pendant ce temps les revenus nets distribués par les sociétés non financières (pour l’essentiel des dividendes) continuent leur ascension, en dépit de la crise (...)
En 2009, les entreprises consacrent donc plus de 8 % de leur valeur ajoutée aux actionnaires contre 3 % au début des années 1980
Si on prend l’excédent brut d’exploitation (EBE) comme référence, c’est près de 28 % du profit qui va aux actionnaires (13 % au début des années 1980). L’année 2009 est en quelque sorte un rattrapage du creux de 2008, et cela malgré la baisse relative du taux de marge
(...) "

De la légende du coût du travail "assassin" à la réalité de l'insuffisance de demande 

La légende : " (...) Selon l’interprétation la plus courante, le taux de marge aurait baissé à cause de l’augmentation du coût unitaire du travail (calculé en tenant compte de la productivité). Cela plomberait donc l’incitation à investir et, par voie de conséquence, la compétitivité et serait la cause de la dégradation du solde extérieur, en dehors de l’impact exercé par la hausse du prix des importations de matières premières. Pour restaurer la compétitivité, il suffirait donc de réduire le coût du travail afin de restaurer le taux de marge et rendre l’investissement profitable. Plus le choc est important (20 milliards selon Gallois), plus l’effet serait spectaculaire (...) "

La réalité : " (...) La dégradation du taux de marge et du potentiel de croissance de l’économie n’est pas due à des salaires directs ou indirects excessifs (leur progression ayant été contenue, sous la « pression exercée par le chômage » dans les négociations sociales). La baisse du taux de marge est avant tout est liée à une dégradation de la demande. La conjoncture, devenue morose à partir de 2008, a en effet amenuisé les carnets de commandes des entreprises, qui ont donc réduit leurs ventes. Leur production fut donc moins forte, sans que les entreprises n’ajustent immédiatement l’emploi à la baisse. La productivité a donc mécaniquement baissé. Le coût unitaire de la main d’œuvre a donc augmenté et, symétriquement, le taux de marge a diminué (...) "

Les entreprises utiliseront-elles le crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi pour investir ?

" (...) La contraction des carnets de commandes a en effet provoqué une baisse du taux d’utilisation des capacités de production, qui se situe à son plus bas historique. Dans ce contexte, les entreprises n’ont aucune raison d’investir (...), même en présence d’une baisse du coût du travail. Elles ont d’ores et déjà tendance à déclasser leur stock de capital inutilisé et à « ajuster » leur main d’œuvre (...) "

Ce qui ne fait que confirmer les propos de Laurence Parisot qui, lorsqu'elle réclamait une baisse des cotisations sociales des entreprises, en octobre 2012, refusait la moindre contrepartie, y compris d'investissement : « (...) l'entreprise pourra profiter des baisses de cotisations pour baisser son prix hors taxes, investir, augmenter les salaires... ou conserver sa marge. Pas question de négocier des engagements (...) Il faut laisser la liberté d'utiliser les marges de manoeuvre »

Peux t-on être plus clair ?

Ce qui amène Liêm Hoang-Ngoc à conclure que contrairement au fait qu'aucune contrepartie n'a été demandée aux entreprises pour bénéficier du crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi (CICE), il va falloir : " (...) tôt ou tard conditionner l’octroi du CICE aux entreprises à des décisions d’investissement, dès lors que la relation causale allant du taux de marge à l’investissement n’est pas avérée (...) "

Faute de quoi, une fois de plus, dans quelques années, on ne pourra que constater que  : " Les profits d’hier n’ont pas été les investissements d’aujourd’hui ".  Ce qui n'empêchera certainement pas le successeur de Laurence Parisot au Medef d'essayer de nous démontrer le contraire !

A découvrir :

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03 janvier 2013

La mondialisation : ce sont ceux qui n'y sont pas confrontés qui en disent le plus grand bien !

Cela fait longtemps qu'on répète aux français qu'il faut qu'ils n'aient pas peur de la mondialisation, qu'elle est avant tout une chance. Vous remarquerez d'ailleurs que ce sont surtout ceux qui ont le moins à la craindre qui l'affirment.



Les chantres de la mondialisation me font penser à ces retraités de longue date qui fustigent : les 35H00, les chômeurs qui ne font pas d'effort pour trouver "n'importe quel petit boulot" et, les salariés qui devraient travailler plus longtemps. Mais, qui étaient tellement heureux au travail qu'ils ont immédiatement profité de la retraite à 60 ans, sans remord, dès sa mise en place.

Quant aux chantres de la mondialisation, imaginez une seconde que demain matin, nos politiciens, économistes ou journalistes économiques soient mis en concurrence avec leurs homologues des pays dits émergents.

Il ne fait nul doute qu'un Jean-François Copé, pour qui :  " (...) si on n'a ici que des gens qui se contentent de 5.000 euros par mois, on n'aura que des minables" serait le premier à hurler à la mort si un député indien, payé 345 $, le remplaçait au pied levé !

De même, François Lenglet, grand donneur de leçons économiques télévisuelles serait l'un de premiers à se révolter, s'il était mis en concurrence avec des confrères Vietnamiens, Bangladais ou Mozambicains probablement aussi "brillants" que lui, si elle lui était imposé par la mondialisation.

Et que dire de ces économistes "distingués" qui passent d'un plateau télé à l'autre pour expliquer que nous devons "nous adapter" et jeter aux orties toute notion de protection sociale, de durée du travail et cumuler, si nécessaire, 2 ou 3 "emplois" pour arriver à survivre. 

En existe t-il un qui ait été soumis à une baisse de son salaire parce que, des économistes, il en existe de talentueux et ... de moins onéreux, dans le monde entier ?

En clair ces prescripteurs sont : croyants mais pas pratiquants !

Quant aux pratiquants, c'est à dire les salariés et les  chômeurs, la mondialisation ça ressemble étrangement aux anciens combats de free fight dans lesquels s'affrontaient des combattants de poids et taille différents. Le public connaissait le vainqueur à l'avance, mais espérait secrètement que le plus chétif pourrait un jour avoir le dessus.

Petite différence, toutefois, avec le free fight, c'est que dans la mondialisation, l'atout nécessaire pour massacrer les autres ne repose pas sur la force mais sur l'absence de protection sociale et des salaires indigents. 

La mondialisation, ça consiste, par exemple, à mettre en concurrence un ouvrier chinois travaillant  7 jours sur 7, jusqu'à 12 heures par jour, soit 80 à 90 heures par semaine, pour un salaire d'environ 115 euros par mois, dormant dans un dortoir collectif, avec tous les autres salariés de la planète.

La mondialisation, c'est le règne de la flexibilité, synonyme de précarité, qui permet de liquider à moindre coût des gens qui ont donné 10, 20 ou 30 ans de leur vie à leur entreprise. C'est aussi, disposer d'un vivier mondial de salariés devenus moins exigeants puisqu'en concurrence permanente. Pour ce faire, il est nécessaire d'installer des usines flambantes neuves dans les pays à bas coût tout en laissant se dégrader les usines où c'est considéré comme trop cher.

La mondialisation c'est l'émergence du low cost tant vanté par nos politiques, économistes et journalistes économiques qui ne voyagent jamais sur Ryanair, n'achètent jamais de véhicules DACIA, et ne font jamais leurs courses chez les super discounters, mais en disent le plus grand bien. Low cost qui un est vrai "succès" puisque la grande majorité des salaires ne permettent plus d'acheter autre chose.

La mondialisation, enfin, ça consiste à liquider les services publics, considérés comme non rentables, pour les livrer au privé qui pourra ainsi se créer des rentes colossales. Car, ne l'oublions pas, pour les promoteurs de la mondialisation, les états-nations sont des structures trop anciennes et inadaptées, devant être remplacées par un gouvernement mondial, qui lui ne se mêlera pas d'économie ou de social.

Si vous pensez que j'exagère, je vous propose la lecture d'un texte disponible sur l'Express.be que ne renieraient pas nombre de politiques, économistes ou journalistes économiques. Il a été écrit par un dénommé Mohnish Pabrai dont le métier est semble t-il : "gestionnaire de portefeuille"

" (...) créer en Europe méridionale de petites zones économiques où le salaire minimum se limite à 5 euros de l'heure, où les employeurs peuvent licencier leurs employés quand ils le veulent, et où les syndicats ne sont pas autorisés pendant les 20 premières années. Ces zones deviendront sans délai le siège de bon nombre de multinationales (...) Les entreprises seront alors libérées de la mainmise que l'Etat exerce sur elles depuis des décennies, et retrouveront la liberté de créer des emplois, d'innover et de s'étendre, tout comme cela s'est passé en Corée du Sud et en Chine (...) ce n'est pas le manque de demande économique ou de stimulants, ni les "économies", mais bien les lois, les régulations et les directives imposées par les autorités, qui expliquent la persistance de la crise (...) "

Il a simplement oublié : supprimer le droit de vote et les reportages trop critiques. Ce qui aurait remis en cause l'élection de nombreux politiques et l'utilité d'experts économiques ou de journalistes spécialisés. C'est dommage parce que dans ce cas, la mondialisation leur aurait semblé ... particulièrement injuste !

Allez bonne année et courage à tous !

27 août 2012

Unilever, ou le capitalisme adapté aux pauvres !

Crise économique aidant, les plus grandes multinationales voient leurs chiffres d'affaires décliner. Unilever a une solution : Vendre les mêmes produits mais, en plus petite quantité. Une belle leçon de cynisme commercial !  


Unilever fait partie de ces géants de l'agroalimentaire dont on connaît plus les marques que le nom. Et pourtant, ces derniers mois, les français ont pu découvrir ses méthodes, notamment au travers de l'affaire Fralib.

Affaire Fralib ?

Pour ceux qui l'auraient oublié, Fralib est une filiale française à 100%d'Unilever qui fabrique les infusion des marques Lipton et Elephant. Or, depuis septembre 2010, pour d'obscures raisons de rentabilité, Unilever a annoncé la fermeture de l’usine Fralib de Gémenos (Bouches-du-Rhône), afin de délocaliser la production à l’étranger.

Outre que le plan de sauvegarde de l'emploi a été rejeté par l'inspection du travail, Paul POLMAN, le PDG d'Unilever refuse mordicus de céder la marque aux employés qui envisagent de reprendre l’activité sous forme de société coopérative de production.

Il s'en est expliqué au Figaro dans une interview où il menace le gouvernement français, et nous gratifie d'une logorrhée bien patronale, par laquelle il réclame pèle mêle : La réduction des dépenses de l'état, la compétitivité qui serait obtenue, bien entendu, en augmentant la flexibilité des salariés, ... Et d'ajouter : « En Europe, les charges sur les salaires sont trop élevées »

Mais encore ?

« (...) L'Europe doit aussi s'attaquer au défi de la compétitivité de l'emploi, avec des charges sur les salaires souvent trop élevées. La crise monétaire est un symptôme des problèmes de l'Europe, elle n'en est pas la cause… La pression des charges sur le travail nous fait perdre du terrain en matière de compétitivité par rapport aux fabricants de marques de distributeurs (...) »

On notera au passage que monsieur POLMAN a une vision bien particulière de la concurrence ! Et une mauvaise foi totale, dans la mesure où les charges qu'il incrimine sont strictement les mêmes pour les industriels qui fabriquent les produits de marques des distributeurs.

Au passage ce grand humaniste explique : « (...) Notre défi, c'est l'Europe, où les coûts augmentent et où les consommateurs ont moins d'argent (...) » D'où cette idée de génie lancée aujourd'hui et reprise, entre autre par le Nouvel Obs : Tout simplement diminuer la taille des contenants ! 

Alors comment continuer à vendre aux pauvres tout en conservant des marges confortables ?

Jan Zijderveld  : « Si un Espagnol ne dépense plus en moyenne que 17 euros quand il fait les courses, je ne vais pas lui proposer un paquet de lessive qui coûte la moitié de son budget » Donc pourquoi ne pas proposer comme dans les pays asiatiques : « (...) des produits meilleur marché car en plus petit conditionnement (...) » Et Zijderveld de nous expliquer : « (...) En Indonésie nous vendons des échantillons individuels de shampoing pour 2 à 3 centimes pièce et pourtant nous gagnons de l'argent (...) »

Le Financial Times Deutschland qui l'a interviewé nous explique d'ailleurs : « (...) qu'Unilever a par exemple commencé à vendre en Espagne de petits paquets de lessive ne permettant de faire que cinq machines »

Belle démonstration de cynisme que les consommateurs des produits et marques d'Unilever devraient apprécier à sa juste valeur ... 


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23 juillet 2012

La fraude hébergée dans les paradis fiscaux ne connaît pas la crise !

La fraude fiscale se porte bien en ces temps de crise économique. C'est le constat que fait Tax Justice Network qui évalue à ... 25.500 milliards d'euros le montant caché dans les paradis fiscaux.


En ces temps d'austérité appliquée à la quasi totalité des peuples de la planète pour cause caisses vides, l'information diffusée par Reuters en provenance de Tax Justice Network a de quoi franchement mettre en colère !

En effet, alors que Martin Schulz , le président du Parlement européen, parle, à juste titre,  d'une possible « explosion sociale » en Europe et que le directeur exécutif de l'OIT appelle à une amélioration de la protection sociale, on apprend que : « (...) Les actifs financiers détenus par des particuliers et leurs familles et dissimulés dans des paradis fiscaux atteignent entre 21.000 et 32.000 milliards de dollars (entre 17.000 et 25.500 milliards d'euros) (...) »

Au delà du côté dementiel des montants avancés, il faut savoir que : « (...) L'étude, qui ne prend pas en compte des actifs non financiers comme les biens immobiliers ou l'or, estime à 280 milliards de dollars (225 milliards d'euros) le manque à gagner pour les Etats, en terme de revenus fiscaux (...) »

Et, on fait quoi direz-vous ?

Eh bien, en ce qui concerne ces sommes astronomiques qui manquent dans les budgets des pays, rien !

Par contre, il est de bon ton de s'en prendre aux salariés n'étant pas encore frappés par la précarité et le chômage.

Ainsi, le FMI recommande aux : « (...) leaders européens de s'employer à restaurer la compétitivité des pays de la zone euro. D'une part, par des réformes du marché du travail, d'autre part, par un abaissement des coûts du travail dans les secteurs exposés à la concurrence internationale (...) » Et le Gouverneur de la Banque de France préconise de : « (...) rapprocher les différents contrats de travail et, en ce qui concerne les conditions d'emploi, avoir moins de réglementations et donner plus d'espace aux accords de branche ou d'entreprise (...) »

Alors, oui, il est incontestablement plus facile de s'en prendre aux salariés et à leurs conditions de travail que de rapatrier des sommes tranquillement hébergées dans des paradis fiscaux pourtant clairement identifiés ! Une situation qui ne peut que donner encore plus raison à l'inquiétude de Martin Schulz !

Le tout est de savoir, si les chefs d'état et de gouvernement auront la volonté, et se donneront les moyens d'aller chercher l'argent caché, dans les paradis fiscaux. Paradis qui, au passage avaient selon Nicolas Sarkozy, miraculeusement disparu en 2009, ou pousser leurs citoyens à la révolte ...


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19 juillet 2012

Corruption : Les entreprises multinationales loin d'être vraiment transparentes

La dernière étude de Transparency International montre que les multinationales ont encore pas mal de chemin à faire en ce qui concerne la corruption. Avec une mention spéciale pour les banques et assurances !




Bien que peu connu du grand public Transparency International fait un formidable travail sur : « la transparence et à l’intégrité de la vie publique et économique » Ils ont décidé de traquer l'un des pires fléaux que connaisse nos sociétés modernes : La corruption.

Ils s'en expliquent sur leur site

« TI France a pour objectif principal de contribuer à améliorer significativement, dans notre pays, la gouvernance publique et privée en termes de transparence, d’intégrité et de responsabilité. Ceci passe notamment par une action résolue de prévention et de lutte contre les différentes formes de corruption, le blanchiment de l’argent sale et les divers types de fraudes. TI France entend contribuer au développement de comportements éthiques, citoyens et responsables et, ce faisant, aux conditions de la confiance entre les différents acteurs de la société »

Compte tenu des effets de la crise économique et des efforts demandés aux populations le tout couplé à des licenciements massifs, la lecture du rapport de Transparency International,  publiée le 10 juin, sur le site web français, est particulièrement intéressante. Même si le rapport intégral est rédigé en anglais, la lecture des nombreux graphiques devrait largement vous édifier.

Que dit le résumé publié sous forme de communiqué de presse par Transparency International France ? Extraits

« (...) Le rapport, intitulé Transparency in Corporate Reporting: Assessing the World's Largest Companies [Transparence du reporting : évaluation des plus grandes sociétés dans le monde], évalue les 105 entreprises les plus importantes cotées en bourse sur la base de leur engagement public en faveur de la transparence (...) Les notes obtenues par les entreprises vont de 0 à 10, 0 indiquant le plus faible degré de transparence et 10 le plus élevé. Ces notes se basent sur la disponibilité publique d’informations concernant les systèmes anti-corruption mis en place, l’organisation des entreprises évaluées et  la quantité d’informations financières qu’elles fournissent pour chacun des pays dans lesquels elles opèrent (...) L’étude révèle (...) que, dans l’ensemble, les banques et les compagnies d’assurance ne publient pas suffisamment d’informations sur leurs mesures de transparence, alors même que l’opacité des structures de certaines sociétés a joué un rôle prépondérant dans les récentes crises financières et que des efforts considérables ont été entrepris pour pallier le manque de transparence dans ce secteur. Les vingt-quatre compagnies financières évaluées dans le rapport obtiennent une note moyenne de 4,2 (...)

Et le communiqué d'ajouter : « (...) À cause du manque de transparence, il est plus difficile d’identifier les pays dans lesquels les compagnies font des profits, paient des impôts ou contribuent à des campagnes politiques. L’étude montre, par exemple, que les trois quarts des entreprises évaluées n’indiquent pas où sont enregistrées leurs filiales et la moitié environ ne publie pas d’informations relatives à leurs contributions politiques (...) »

Et de conclure : « (...) Les gouvernements et les organismes de régulation doivent faire de la transparence une obligation pour toutes les entreprises qui sollicitent des subventions à l’exportation ou qui concourent à des marchés publics. Les investisseurs doivent réclamer plus de transparence dans la publication d’informations par les entreprises afin de garantir une croissance des activités éthique et durable ainsi qu’une saine gestion des risques (...) »

On ne pourra qu'être d'accord avec la conclusion de Transparency International, au moment même où les multinationales réclament toujours plus de compétitivité de la part des salariés et surtout toujours plus d'aides à leurs gouvernement pour gagner des marchés à l'export !

A méditer ...


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19 juin 2012

Activité économique : Le retour des chantages du Medef ?

Dépités par la défaite de Nicolas Sarkozy et de l'UMP, le Medef voit s'envoler ses rêves de « réforme du marché de l'emploi » et de baisse des cotisations patronales. Ce qu'il espère pourtant obtenir du nouveau gouvernement, plus par chantage que par négociation !




Lorsque les salaires sont bas et qu'on compte plus de 5 millions de personnes inscrites à Pôle Emploi, il n'est pas étonnant qu'on assiste à  : « (...) une chute des carnets de commandes, des tensions sur les trésoreries, un gel des projets d'embauche, la suppression des projets d'investissements (...) » Car, rappelons le, c'est la consommation et non l'investissement des entreprises, qui tire la croissance française depuis des années. 

Néanmoins, ce n'est pas l'analyse de Laurence Parisot qui expliquait, lors de sa conférence de presse mensuelle, que : « les projets de réformes économiques et sociales du gouvernement de Jean-Marc Ayrault se traduisent par « une angoisse palpable et une inquiétude immense chez tous les entrepreneurs »

Et comment le gouvernement peut-il lever « l'angoisse palpable et l'inquiétude immense » ? 

Hé bien en revenant aux fondamentaux du Medef qui ont été rappelés le même jour dans une tribune, publiée sur le site des Echos, par plusieurs grands patrons français. les signataires en sont : Philippe Varin, le président de PSA Peugeot-Citroën, Pierre-André de Chalendar, le PDG de Saint-Gobain, Jean-Yves Naouri (président exécutif de Publicis Worldwide),  Christel Bories (ex-PDG de Constellium), Pierre Gadonneix (ex-président d'EDF), Benoît Potier (PDG d'Air Liquide), Denis Ranque (ex-PDG de Thales)

Que réclament-ils ? 

Tout simplement ce que Nicolas Sarkozy et l'UMP avaient promis au Medef en cas de réélection !

« (...) une réforme du marché de l'emploi (...) Ces industriels souhaitent à moyen terme une flexibilité accrue du travail, à travers des accords de performance (...) »

En clair, ils demandent que soient mis en place les accords compétitivité-emploi défendus par le précédent gouvernement ainsi, bien entendu, qu'une réflexion sur les obligations en cas de licenciement économique, et peut être, même la mise en place progressive d'un contrat de travail unique à droits progressif, qui permettrait de licencier sans motif et à meilleur coût.  Le tout sans aucun engagement sur l'emploi !

On remarquera au passage que Philippe Varin, le président de PSA Peugeot-Citroën signataire de la tribune envisage de fermer son usine d'Aulnay sous Bois (plus de 3000 salariés). Ce qui ressemble à s'y méprendre à un habile chantage, sachant que la fermeture pourrait intervenir fin juillet. 

Il réclament également : « (...) un allègement des cotisations patronales, afin de favoriser une montée en gamme des produits des entreprises françaises (...) »

Traduction : Ils souhaitent que la TVA sociale soit maintenue. Or, comme l'expliquait il y a encore peu Laurence Parisot, nul ne devrait contrôler l'utilisation de cette baisse qui pourrait être affectée au libre choix des entreprises, à une baisse des prix publics, à l'investissement ou rétrocédée aux actionnaires. Alors la montée en gamme ...

C'est justement au sujet des actionnaires que la patronne du Medef est montée au créneau. Elle s'élève violemment contre un probable prélèvement à la source de 3% sur les dividendes versés par les entreprises à leurs actionnaires.

Quel est le problème de madame Parisot ?

Le nouveau gouvernement souhaite inciter les entreprises à réinvestir leurs profits plutôt qu'à rémunérer grassement leurs actionnaires, explique L'Expansion. Pour ce faire, il propose d'instaurer à partir de l'été un prélèvement à la source de 3% sur les dividendes versés par les sociétés à leurs actionnaires.

Or, il faut savoir que les entreprises qui seraient les plus touchées par ce prélèvement sont loin d'être des TPE-PME puisque les plus concernés seraient : « Total (coût de 170 millions d'euros), Sanofi (123 millions), GDF Suez (101 millions), France Télécom (94 millions), EDF (63 millions), Axa (53 millions), L'Oréal (44 millions), Vivendi (39 millions), Schneider (33 millions) et Danone (30 millions). Sachant qu'en 2011, les groupes du CAC 40 ont distribué 45 milliards d'euros sous forme de dividendes et de rachats d'actions. Un montant en hausse de 15 % par rapport à 2010 » Rappelons aussi que ce sont ces entreprises qui payent le moins d'impôts sur les sociétés.

Donc, madame Parisot a attribué au gouvernement des mauvais points : Sur le coup de pouce au Smic et, surtout, sur le projet de taxe sur les dividendes distribués aux actionnaires.

Conclusion : Afin de délivrer de « l'angoisse palpable et l'inquiétude immense » les entreprises (du CAC 40 ? ), il serait nécessaire de précariser (pardon, flexibiliser) beaucoup plus les salariés, augmenter à nouveau l'âge de départ à la retraite, tout en refusant toute augmentation de salaires qui mettrait en cause la compétitivité. 

Pas certain que cette démonstration fonctionne auprès du nouveau gouvernement et de la nouvelle assemblée, du moins pour l'instant. Mais comme Laurence Parisot est persuadée que la pédagogie est répétitive ... 


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14 juin 2012

Think tank Ultra libéral recherche futurs exilés fiscaux pour ... témoignage !

L'ultra libéral think tank IFRAP lance un appel à témoignage sur son site web aux entrepreneurs et entreprises qui pensent quitter la France. Une démarche insolite pour des gens qui prétendent être en contacts permanent avec les entrepreneurs. 





Dans la famille des think tank libéraux et ultra libéraux, il en est un qui se détache, c'est l'IFRAP. C'est entre autre celui qui déteste le plus : l'administration, les fonctionnaires, les régimes de retraites, les aides sociales, le SMIC, le code et le droit du travail, Pôle Emploi, les syndicats et bien entendu tous les impôts, notamment l'ISF responsable selon eux de la « délocalisation des patrimoines »

On aurait pu penser que de tels spécialistes entretenaient comme beaucoup de think tanks des relations étroites avec des entrepreneurs et des entreprises, ce qui leur permettrait de connaître les tendances et réactions de ceux-ci. Or, on peut lire depuis le 8 juin dernier sur leur site un appel à témoignage étonnant 

« (...) La Fondation iFRAP fait un appel à témoignages auprès des entrepreneurs et entreprises qui pensent à quitter la France pour les pays limitrophes pour des raisons fiscales afin de pouvoir donner aux décideurs des exemples non nominatifs montrant que les mesures fiscales punitives ne sont pas la bonne solution (...) »

Quel est l'argumentaire qui suit cette demande pour le moins insolite ? Extraits

« Le Ministre des Finances Pierre Moscovici ne veut pas commenter les « rumeurs » de délocalisations de personnes physiques et morales qui circulent en France en ce moment (...) Ces « rumeurs » font clairement suite aux annonces d’augmentation de la pression fiscale sur les personnes physiques (et morales) dont nous avons déjà largement explicité les incidences négatives potentielles (...) »

Suit une description de plusieurs cas « dramatiques » d'entrepreneurs qu'on risque entre autre, de priver de bouclier fiscal, et que l'IFRAP semble bien connaître. Pour en arriver à ce morceau d'anthologie 

« (...) A ce stade, il nous a semblé nécessaire que la Fondation iFRAP puisse recueillir des témoignages sur les raisons de ce choix de l’exil afin de faire la pédagogie de la situation auprès de nos décideurs. Ces témoignages n’ont pas besoin d’être nominatifs mais juste détaillés (expliquer comment la conjonction des différentes mesures fiscales incitent au départ) afin de les publier sur notre site internet et de démontrer que la fiscalité punitive n’est pas la bonne démarche (...) »

Suivent quelques témoignages anonymes que nous vous laissons découvrir mais dont les pseudos comme : « Henri IV , Picsou75 ou equité » devraient en réjouir plus d'un. 

Vous avouerez que la méthode est assez étonnante, sauf que IFRAP signifie : Fondation pour la recherche sur les administrations et les politiques publiques ce qui n'a qu'un lien lointain avec la vie des entreprises.

Par contre, Agnès Verdier Molinié sa directrice n'a pas hésité à chiffrer le programme de François Hollande : « A la demande du Figaro Magazine » et d'Eric Brunet qui revendique le fait d'être le premier réactionnaire de France et qui n'hésitait pas à écrire, le 8 juin dernier, sur le droitier site Atlantico : « Pourquoi Nicolas Sarkozy a gagné la présidentielle »

Mais dans la mesure où ni le Figaro, ni Eric Brunet ne semblent plus informés que l'IFRAP sur : « des entrepreneurs et entreprises qui pensent à quitter la France pour les pays limitrophes pour des raisons fiscales » il ne reste plus qu'à attendre la publication des résultats de la consultation en ligne sur le site de l'IFRAP qui, à notre avis ne devrait probablement pas être très favorable à l'actuel gouvernement ...


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30 mai 2012

Petroplus : Les salariés en lutte ont un visage et une histoire !

« Les Petroplus » font partie des salariés qui se battent pour conserver leur emploi. Deux photographes ont décidé de les soutenir et leur rendre hommage en mettant en ligne le visage de ceux qu'on considère de plus en plus comme des variables d'ajustement économique !




Quelle tête ont les salariés qui se battent pour conserver leur emploi ? Qui pour parler de leur combat et de l'énergie qui les anime ? Dans la majorité des cas, à part leurs proches nul ne le sait. C'est pourquoi deux photographes Martin Flaux et Bruno Maurey qui ont côtoyé les salariés en lutte de Petroplus ont lancé à leurs côté un projet : « Donnons un visage à la crise » qui a abouti à un site Web, sur lequel on peut découvrir les portraits de ces 550 salariés, dont les média ont beaucoup parlé, il y a quelques mois, avant ... de passer à autre chose !

Pourquoi les salariés de Petroplus sont-ils en lutte ?

L'affaire Petroplus, c'est celle d'un groupe de raffinage pétrolier suisse possédant cinq raffineries en Europe, dont une en France à Petit-Couronne, près de Rouen, qui n'a pas réussi à trouver un accord avec ses créanciers et s'est mis en faillite. 

En attendant qu'un repreneur sérieux se présente, la raffinerie de Petit-Couronne a été arrêtée ce qui mettait en cause 550 emplois. Cette affaire, comme celle des ArcelorMittal, s'était invitée pendant la présidentielle. Nicolas Sarkozy s'étant rendu sur place en tant que Chef de l'état. Il annonçait à l'époque, hors caméra : « (...) Je suis quelqu'un de parole. C'est signé » avec Shell » Avant d'ajouter : « Je ne dis pas que ça sauve la raffinerie, mais c'est signé, ça donne du boulot pour 6 mois »

Entre temps, on apprenait par l'intersyndicale qu' Eric Besson qui avait beaucoup communiqué et gesticulé sur le redémarrage, mais avait préféré se rendre à un mariage plutôt que le transmettre à son successeur, ne lui avait en fin de compte laissé qu'un dossier quasi vide. Chapeau les artistes !   

Quelle est actuellement la situation de Petroplus Petit-Couronne ?

Le Point nous explique que : « Les administrateurs judiciaires de la raffinerie Petroplus de Petit-Couronne, près de Rouen, n'ont pas reçu d'offre ferme de reprise en l'état, alors que le délai de dépôt des dossiers expirait vendredi soir, mais des négociations se poursuivent, a indiqué la direction du site (...) »

Néanmoins, les salariés veulent continuer de croire que leur combat aboutira favorablement. C'est pourquoi ils sont particulièrement fiers du site Web qui leur a été dédié et sur lequel, sans exhibitionnisme, ils arborent un sourire de complicité avec les internautes visiteurs.

Sourire que vous pouvez leur rendre en postant, si vous le souhaitez, votre portait sur le site. Leur combat peut être également soutenu au travers d'une pétition disponible sur le site.

En attendant que le nouveau Ministre du Redressement productif se montre plus efficace que celui de l'industrie du précédent gouvernement, les salariés toujours mobilisés considèrent que : « (...) quelle que soit l’issue de la lutte, il leur restera ce patrimoine, cet aspect humain de la crise » déclare Martin Flaux l'un des photographes.

Quant à nous, nous leur souhaitons de revoir leur usine redémarrer rapidement et qu'aucun d'eux, ne manque à l'appel ce jour là !

Les550 sur Twitter


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06 février 2012

Produits origine France : L’imposture du vote des députés UMP et Nouveau Centre !

Les députés UMP et NC viennent de voter une proposition de résolution sur le Fabriqué en France, consistant à identifier l'origine des produits. Et pourquoi pas une proposition de loi ? Tout simplement parce que seule la commission européenne peut le décider !

Produire en France ! C'est le cri de guerre des candidats à la présidentielle. Pour ce faire, 150 députés UMP et Nouveau Centre, ont adopté une résolution visant à développer le « Fabriqué en France » et à déterminer la notion d’origine des produits.

L’idée de Christian Estrosi, le chef de file de ces députés est, nous dit Europe1 de : « (…) redonner à la production française un sens (…) Avec en filigrane la volonté de défendre la qualité de la fabrication à la française, pour préserver les emplois dans l’Hexagone (…) »

Fort bien direz-vous ! Oui, sauf que vous aurez remarqué que les députés UMP et Nouveau Centre ont voté une proposition de résolution et non une proposition de loi. Mais pourquoi ?

Et bien tout simplement parce que : Cela relève du droit communautaire. Donc les parlementaires français n’ont aucune autorité et ne peuvent qu’adresser un message à la Commission Européenne en espérant qu’elle voudra bien se pencher sur le sujet !

Ce qui est clairement indiqué sur le site de l’Assemblée Nationale

« (…) Souhaite que la Commission européenne, en lien avec le Parlement européen et le Conseil de l’Union européenne, reconnaisse que le marquage de l’origine des produits intra-communautaires ou extra-communautaires n’est pas incompatible avec le principe de libre circulation et ne constitue donc pas une entrave aux échanges ;

(…) Souhaite que les institutions européennes engagent un travail sur la notion d’origine des produits en minimisant la logique douanière et en favorisant une logique de production industrielle et de transparence vis-à-vis des consommateurs ;

Invite la Commission européenne, en lien avec les travaux déjà réalisés au Parlement européen, à réfléchir à la possibilité d’ajouter pour chaque marquage d’un produit d’origine intra-communautaire, à côté du marquage de l’État membre, le marquage « Fabriqué dans l’Union européenne ».

Ce qui signifie qu’on peut résumer le vote des députés UMP et Nouveau Centre à une simple opération de communication !

D’autant précise Europe1 que dans le cas où l’Union européenne venait à s’emparer du dossier, rien ne serait résolu puisque : « (…) La modification de la législation ne peut passer que par des négociations. Or, la majorité des pays ne souhaitent pas voir obligatoire le marquage d’origine des produits (…) » Alors, la résolution qui propose : « un étiquetage plus précis, avec le label Made in France pour les produits ayant plus de 55% de fabrication française »

Cet échec programmé n’empêche toutefois pas Christian Estrosi de se réjouir. En effet, il s'est félicité d’avoir lancé un débat « brûlant, actuel, incontournable » tout en omettant de rappeler que la seule arme du gouvernement reste ... la TVA sociale rebaptisée taxe anti-délocalisation qui viendra, quoi qu’il arrive, grever le pouvoir d’achat des consommateurs sans sauver ou créer un seul emploi !

Merci qui ?

05 février 2012

TVA sociale : Les belles histoires et légendes contées aux français ?

Le gouvernement prévoit, en contre partie de la TVA sociale, une baisse du prix des produits fabriqués en France et la création de 70 000 à 100 000 emplois. Si pour les prix, on peut toujours rêver, en ce qui concerne l'emploi il faudra attendre ... 3 ans !

« Je vous ai promis le plein emploi, je vais me battre pour le plein emploi. J'ai dit que le pouvoir d'achat était un grave problème, je me battrai pour le pouvoir d'achat » déclarait Nicolas Sarkozy en 2007, ajoutant : « Je veux dire à chacune et à chacun d'entre vous que je ne vous trahirai pas, je ne vous mentirai pas, je ne vous décevrai pas »

Eh bien, on peut dire que nous n'avons pas été déçus, puisque Pôle Emploi compte 5 millions d'inscrits et que le pouvoir d'achat est en berne depuis pas mal de temps. Néanmoins, notre Président serait prêt à briguer un nouveau mandat, au cours duquel, il résoudrait chômage et pouvoir d'achat au travers d'une providentielle TVA sociale.

TVA sociale qui devrait au demeurant permettre aux entreprises de regonfler leurs marges sans pour cela créer d'emploi, du moins à temps plein, puisque l'investissement et les embauches ne sont visiblement pas la priorité du Medef !

En effet, expliquait Laurence Parisot : « (...) l'entreprise pourra profiter des baisses de cotisations pour baisser son prix hors taxes, investir, augmenter les salaires... ou conserver sa marge. Pas question de négocier des engagements. « Il faut laisser la liberté d'utiliser les marges de manoeuvre »

Ce qui est confirmé par Patrick Artus, économiste en chef, directeur de Natixis : « (...) Que vont faire les entreprises de la baisse des charges sociales patronales ? Je ne pense pas qu’elles vont en profiter pour baisser leurs prix. Je suis persuadé qu’elles vont plutôt augmenter leurs marges bénéficiaires (...) »

En fait, même si le Chef de l'état ne le reconnaît pas, il n'a fait que recopier les revendications du Medef publiées en novembre 2011. Dans lequel l'organisation patronale promettait, à la volée, la création de 30 à 50 000 emplois. Voire plus chez Rexecode, officine amie du Medef, qui, elle, annonce des possibilités de créations nettes d’emplois ... pouvant aller jusqu'à 200 000 !

Ces promesses sont bien tentantes pour communiquer, à quelques encablures du premier tour de la présidentielle. C'est pourquoi, nous expliquait Le Figaro, samedi : « (...) selon le ministère de l'Économie, la mise en place de la TVA sociale pourrait permettre la création de 100.000 emplois (...) Les Echos dévoilent un rapport de Bercy qui estime les performances attendues de la mesure dont l'objectif est de réduire le coût du travail et de décourager les délocalisations. Le ministère de l'Économie précise que certaines estimations se situaient à 70.000 ou 80.000 emplois créés, d'autres nettement au-delà de 100.000. Le chiffre retenu est une moyenne jugée réaliste à environ ... trois ans (...) »

Petite précision qui devrait amuser un autre économiste, Nicolas Bouzou, qui déclarait le 30 janvier : « Ce qu'a annoncé Nicolas Sarkozy est une vraie TVA sociale, sans doute utile, mais d'une ampleur très limitée, et sans effet spectaculaire sur l'emploi, loin du choc de compétitivité escompté »

Concernant le pouvoir d'achat : Selon le rapport de Bercy, le relèvement de 1,6% du taux de TVA n'aura « pas d'impact significatif » sur les prix.

Vous voulez en connaître la raison ?

Selon les experts du ministère de l'économie l'impact reposerait sur : « seulement » 40 % des biens et services consommés.

Bonne chance aux consommateurs pour trouver des vêtements, chaussures, équipements de la maison, électronique, électro ménager, audiovisuel, jouets, ameublement, ... fabriqués en France. Produits qui risquent de ne pas baisser de prix puisque : « (...) Bercy veut également croire que les entreprises qui vont profiter de la baisse des charges la répercuteront sur leurs prix. Si bien que le prix TTC devrait baisser pour les produits non concernés par le relèvement de TVA (...) »

Quant aux produits soumis à une augmentation de la TVA, ils pourraient : « (...) rester globalement stables pour ceux concernés par la hausse de TVA. Les entreprises n'ont pas intérêt à augmenter leurs prix de vente sous peine de perdre des parts de marché »

Et le rapport de conclure : Seuls les prix des produits importés devraient donc augmenter. CQFD !

Ce que conteste Patrick Arthus qui signale que : « la hausse de la TVA va faire monter les prix, comme cela a été le cas outre-Rhin – contrairement à ce qu’a indiqué M. Sarkozy –, au Royaume-Uni ou au Japon. Elle pourrait nous coûter entre 0,2 et 0,3 point de croissance du fait de la baisse prévisible de la consommation (...) »

Des produits fabriqués en France dont le prix baisse en même temps qu'on crée de 100 à 200 000 emplois. Et dire qu'il aura fallu attendre les derniers mois du mandat de notre président, de son gouvernement et de sa majorité pour découvrir la recette miracle, c'est rageant, vous ne trouvez pas ?

Néanmoins, le tout est de savoir si les français ont envie de les reconduire pour 5 ans, histoire de vérifier si 10 ans de pouvoir sont nécessaires pour vérifier que les promesses ... n'engagent que ceux qui y croient !


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Mondes francophones

11 janvier 2012

Soldes : Petites manipulations autour du travail du dimanche ?

Obsession du Président de la République, le travail du dimanche ne fait pas recette. Frédéric Lefebvre et Xavier Bertrand ont décidé de profiter du lancement des soldes pour essayer de l'imposer, avec quelques arrières pensées électorales.

N'ayant aucune réponse à donner aux français en termes de bas salaires et de faible pouvoir d'achat, notre vibrionnant secrétaire d’Etat au Commerce, Frédéric Lefebvre souhaiterait imposer les soldes comme arme anti-crise.

Néanmoins, cette année, les français risquant de se limiter aux achats indispensables, comme notamment habiller leur famille à petit prix. Notre ministre a l'ambition de transformer Paris et le grandes villes françaises en concurrentes de Londres ou de Milan pour ce qui concerne le tourisme des soldes.

Le seul problème selon Frédéric Lefebvre étant que : « nos commerces ne sont pas ouverts le dimanche »

Ah, le travail du dimanche ! Pour ceux qui l'auraient oublié, il est indispensable de se souvenir que c'est Nicolas Sarkozy qui avait lancé le débat en 2009. Et de quelle façon !

En effet, au cours d'un colloque à la Défense, le Président nous créditait d'une anecdote écrivait Libération : Lorsque Barack Obama accompagné de sa famille était en visite en France pour les célébrations du 65e anniversaire du Débarquement, son épouse avait souhaité faire du shopping à Paris ... un dimanche.



Or, expliquait Nicolas Sarkozy : « Est-ce qu’il est normal que le dimanche, quand Mme Obama veut avec ses filles visiter les magasins parisiens, je dois passer un coup de téléphone pour les faire ouvrir ? » ce qui lui permettait de réclamer un assouplissement des règles du travail dominical ! Ajoutant : « Il ne s’agit pas de dire que tout le monde va travailler le dimanche, je n’ai jamais dit ça (...) » mais « (...) avec 80 millions de touristes par an, ça fera un jour de plus où, dans les zones de tourisme, il y a aura de la croissance »

Or, entre temps, devant le peu d'engouement des petits commerçants et les nombreuses actions en justice des syndicats contre les ouvertures de grandes surfaces et supérettes, il faut dire que l'enthousiasme de départ était bien retombé.

C'est donc profitant de l'ouverture des soldes d'hiver que 2012 que Frédéric Lefebvre et Xavier Bertrand ont lancé leur offensive.

Pour Lefebvre, il faut impérativement : « Autoriser les commerçants qui le souhaitent, à ouvrir le premier dimanche des soldes (...) Je ne me fais pas à l'idée que, dans ce moment où nous avons besoin d'aller chercher la croissance, on laisse d'autres capitales, comme Londres ou Rome maintenant prendre la place de Paris (...) »

Xavier Bertrand de son côté n'y va pas par quatre chemins : « (...) La loi que nous avons votée constituait un pas en avant, mais elle n'apporte pas encore toutes les possibilités pour les salariés qui souhaiteraient travailler le dimanche et les employeurs qui souhaiteraient ouvrir (...) »

Par contre, pas un mot sur le fait que les articles qui n'ont pas trouvé preneurs soit parce qu'ils étaient jugés trop chers par ceux qui pouvaient l'acheter ou inaccessible aux budgets serrés se vendraient mieux si leur prix était plus bas le reste de l'année.

Mais là, répondront-ils en choeur, impossible d'intervenir dans un marché régulé par la libre concurrence !

Alors, pourquoi relancer le débat du travail dominical ?

Tout d'abord pour satisfaire l'égo de quelques lobbies patronaux et récupérer le vote de quelques commerçants et boutiquiers désireux de faire travailler leur personnel le dimanche.

Et surtout, campagne présidentielle oblige, essayer de faire croire que les maires de gauche des grandes villes qui refusent d'accorder des dérogations d'ouverture, à commencer par Paris, sont des ennemis de la croissance et de l'emploi.

Ce qui est censé faire oublier les promesses ... en attente du président du pouvoir d'achat et du travailler plus pour gagner plus ?

10 novembre 2011

Novelli, Madelin, Longuet : Au secours ! les libéraux de l'UMP reviennent !

Les libéraux de l'UMP sont formels : « pas question d'accepter que la mondialisation soit le bouc émissaire de la crise actuelle ». Leurs boucs à eux se nomment : L'Etat, les 35H00 et les fonctionnaires !

Il ne se passe pas un jour sans que la Droite Populaire, la Droite Sociale, la Droite Rurale, les Humanistes et les libéraux, composantes de l'UMP ne nous gratifient d'idées ou propositions allant du plus incongru au plus provocateur en passant par le plus rétrograde.

A ce « concours Lépine » des idées de droite, les libéraux de l'UMP avaient été oubliés au profit de leurs amis de la Droite Populaire et la Droite Sociale grands pourfendeurs des immigrés et assistés de tous poils.

C'est donc pourquoi, les animateurs de la droite libérale : Gérard Longuet, Hervé Novelli, Alain Madelin, Jean-Pierre Raffarin et le petit nouveau Luc Chatel on décidé de monter au créneau pour essayer de faire intégrer leurs « valeurs » dans le programme 2012 du Président pas encore candidat.

Face à la plus grave crise économique et financière jamais connue, un chômage endémique et une récession qui nous pend au nez et qui selon l'OIT : « pourrait se traduire par une pénurie massive d’emplois parmi les pays membres du G20 l’an prochain (...) se concrétisant par un manque de 40 millions d’emplois dans les pays du G20 pour la seule année prochaine, puis un déficit bien plus important en 2015 (...)

Le « lou ravi » du libéralisme, Hervé Novelli (qui dit-on, est très écouté par Jean-François Copé) affirme : « pas question d'accepter que la mondialisation soit le bouc émissaire de la crise actuelle, due aux Etats surendettés. La mondialisation est au contraire une chance, les gagnants étant ceux qui savent s'adapter »

Et qui sont ceux qui doivent s'adapter ? Et bien selon les libéraux de l'UMP ce sont les salariés !

Nos libéraux faisant fi de la difficulté croissante, pour les français de trouver ou conserver leur emploi, proposent tout simplement d'officialiser une demande récurente du Medef : Laisser les partenaires sociaux fixer librement l'horaire de travail sans intervention de l'état ou des parlementaires.

Le « professeur » Novelli propose donc de mettre en place la : « primauté du contrat par rapport à la loi, notamment pour en finir définitivement avec les 35 heures et négocier la durée du travail entreprise par entreprise ou, à défaut, branche par branche (...) »

Ce qui reviendrait, une fois des accords signés avec des «syndicats maison », ou d'employeurs à employés, de pouvoir faire travailler les salariés 48H00 hebdomadaires ( adieu les heures supplémentaires ) alors que plus de cinq millions de français, chômeurs à temps complet ou partiel ambitionneraient de travailler ... au moins 35 H00 !

Bon, pour les salariés du privé, c'est réglé, passons maintenant à la bête noir des libéraux de l'UMP : Les fonctionnaires !

Novelli et ses amis ont un modèle : Le Canada où le statut de fonctionnaire est réservé aux seules missions régaliennes ( police, justice et défense ) Ils proposent donc que : « (...) Les fonctionnaires en exercice (...) à leur départ en retraite (...) seraient remplacés par des contractuels de droit privé remplissant des missions de service public (...) »

Ils sont un peu moins précis en ce qui concerne ceux de l'éducation et l'hôpital, dont : « la question serait tranchée lors d'états généraux de la dépense publique, incluant les partenaires sociaux (...) » Et comme le Medef a indiqué que le privé était beaucoup plus performant que l'hôpital public ...

Luc Chatel, le nouveau converti, qui cite Churchilll : « Je vous promets du sang et des larmes (...) « mais à la fin je vous conduirai à la victoire » en profite pour plaider pour « une nouvelle prospérité », estimant que « la croissance est en nous si nous la voulons »

Fantasmes d'une petite troupe de nostalgiques, direz-vous ? Soyez vigilants, car le futur programme du Président pas encore candidat, dont le slogan devrait probablement être : « un président courageux qui protège la France et les Français » pourrait bien contenir quelques morceaux de cette « une nouvelle prospérité » à vos dépends !


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Durable

31 octobre 2011

G20 des patrons : Le retour du « faciliter les licenciements pour mieux embaucher » ?

Au B20, version patronale du G20, on devrait parler croissance et emploi. Les solutions devraient faire la part belle à la flexibilité des salariés du moins si l'on en croit les propositions du groupe des fédérations industrielle, le représentant des industriels au sein du Medef !


Laurence Parisot vit son heure de gloire. En effet, on peut lire sur le site du Medef : « La présidence française du G20 a demandé au Medef d’organiser, en marge du sommet des chefs d’Etat, un B20 qui réunira les organisations patronales et les entreprises des 20 pays les plus industrialisés (...) »

L'une de ces thématiques abordée, porte le nom de : Emploi et dimension sociale. Elle est présentée sur le site du B20 de la façon suivante : « Suite à la crise financière et économique, entraînant une augmentation du chômage, de la pauvreté et des inégalités ainsi que des bouleversements au sein des entreprises, le Sommet du G20, ainsi que la communauté des affaires, s’attaqueront aux problèmes d’ordre économique et social (...) »

Bien que, précise le JDD : « (...) rien ne s’y décide de concret (...) Le G20 est (...) l’occasion d’un face-à-face au sommet entre chefs d’État et chefs d’entreprise (...) Raison de plus pour que les salariés soient attentifs aux solutions que les organisations d'employeurs proposeront.

On peut néanmoins en avoir un aperçu en lisant le : « Nouveau Pacte pour l’Industrie, pour la Croissance et pour l’Emploi », présenté le 25 octobre 2011 par le Groupe des Fédérations Industrielles (GFI).

Groupe des Fédérations Industrielles, Késako ?

Selon leur site web : « Créé en 1988, le Groupe des Fédérations Industrielles (GFI) rassemble les plus importantes fédérations industrielles françaises et représente ainsi environ 80% de l’industrie (...) Les fédérations industrielles composant le GFI représentent l’industrie au MEDEF (...) »

De quoi parle ce pacte ?

« Avec un Nouveau Pacte pour l’Industrie, pour la Croissance et pour l’Emploi, le GFI apporte la contribution de l’industrie aux débats publics qui précèderont les élections de 2012. Ce Pacte propose un choc de compétitivité pour créer les conditions d’un nouveau développement de l’industrie en France »

On y trouve 12 propositions allant de : l'ambition industrielle pour le pays clairement affirmée et mise en oeuvre en passant par : une réglementation fiscale, juridique et environnementale simplifiée et surtout, l'explication du : « choc de compétitivité ».

Point 5 : « Pour améliorer la croissance et l'emploi, le GFI propose de : réduire significativement le coût du travail en France, en basculant une partie du financement de la protection sociale vers la fiscalité (TVA, CSG,…) »

Celà suffirait-il à relancer l'emploi ? Certes non mais le GFI a d'autres pistes qu'on pourrait qualifier de « fantasmes ultimes » du patronat français

« (...) En France, la croissance est contrainte par de multiples obstacles : (...) Une législation et une réglementation du travail qui freinent l’embauche en période de croissance et handicapent l’ajustement rapide des effectifs de l’entreprise en période de ralentisse­ment de l’activité (...) »

Car, tout le monde sait que lorsqu'on simplifie les procédures de licenciement, les employeurs se mettent brutalement a embaucher. Il n'y a qu'à voir les « brillants résultats » de la rupture conventionnelle, qui aura servi essentiellement à se délester des plus de 50 ans. Quant à la suppression/transfert de la protection sociale il faudrait être assez naïf pour ne pas croire qu'il permettrait aux entreprises d'augmenter leurs marges et la rétribution des actionnaires !

Mais là où les salariés doivent être les plus vigilants c'est sur le dialogue social. Et là, on touche au sublime puisqu'il s'agit de laisser : « (...) la responsabilité et la liberté aux parte­naires sociaux représentatifs de négo­cier et de décider entre eux les compro­mis les meilleurs en matière d’emploi, de durée du travail et de rémunérations (...) »

Dans le détail

« Rendre aux partenaires sociaux le réel pouvoir de négociation et de décision sur l’emploi, la durée du travail, les rémunérations. Faciliter la gestion conjoncturelle de l’emploi dans les entreprises, leur per­mettant d’adapter en temps réel le niveau des effectifs avec celui de l’ac­tivité tout en sécurisant les parcours professionnels des salariés concernés » Et le GFI d'ajouter (sans rire) : (...) Tant que la pression de l’exécutif et du législatif s’exercera en France sur ce qui doit être négocié par les partenaires sociaux en liberté et en responsabilité, il est illusoire d’imaginer une améliora­tion sensible et durable de la situation de l’emploi (...) »

Qu'arriverait-il dans ce cas ? Eh bien l'application de ce que le GFI appelle la facilitation de gestion conjoncturelle dans les entreprises et dans les branches !

« (...) L’intensité et la vitesse de diffusion de la crise économique de 2008/2010 ont exigé des entreprises une réactivité sans précédent pour s’adapter à des chutes d’activité comprises entre 20 et 30 % en moyenne, certaines atteignant plus de 50 % en quelques semaines ! Sans cette réactivité, l’entreprise peut disparaître (...) »

Ce qui aboutit à cette recommandation : « Le GFI recommande que la gestion des effec­tifs en période de crise soit totalement revue en confiant aux partenaires sociaux le soin de définir les solutions pertinentes préser­vant au maximum les capacités de rebond (...)»

Au fait, pour ceux qui l'ignoreraient, le président du GFI se nomme Pierre Gattaz et est le fils d'Yvon Gattaz qui dirigea le CNPF (ancêtre du MEDEF) et avait annoncé en 1986 que la suppression de l'autorisation administrative de licenciement se traduirait par la création de 400 000 emplois. Ce qui avait eu pour effet de : faciliter, pour les entreprises, le recours aux contrats à durée déterminée, au travail temporaire, et au travail à temps partiel.

Etonnant non ?


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B20