On savait que René DUMONT, Agronome, pacifiste, tiers-mondiste, écologiste dont on a célébré le centenaire de la naissance en 2004 n’entretenait quasiment aucun contact avec « les Verts »
C’est pourtant au travers de ses combats et engagements que l’écologie a droit de citée (encore bien modeste dans la classe politique)
Les très jeunes n’ont pas connu l’homme et ses prodigieux coups de gueule. Il fallait en effet assister à ses conférences pour comprendre la puissance de ses idées. Bien qu’invité par un grand groupe d’informatique pour clôturer leur meeting, il n’hésita pas à les brocarder à la tribune (j’en témoigne)
Décédé en 2001, il s’est créé une fondation René Dumont que vous pouvez visiter au travers d’un site Web
Extraits : « René DUMONT nous lègue un héritage inestimable dans lequel se mêlent valeurs morales, engagement et intuitions politiques. Certes, René Dumont n’a été ni le père, ni le penseur de l’écologie – il était trop occupé à courir le monde –, mais il a été l’un des premiers à pousser les écologistes à s’engager dans le combat politique, à leur demander de se situer, dans ce combat, clairement à gauche, espérant ainsi la rénovation d’une gauche empêtrée dans des visions dépassées et dans des expériences pour le moins ambiguës.
Sur ces bases, il fut le premier à manifester, à l’occasion de l’élection présidentielle de 1974, l’entrée de l’écologie en politique et à tracer les prémices d’une "écologie politique". Que ce précurseur ait des cheveux blancs en bataille, de la terre sous ses semelles et mille combats dans sa besace, plutôt que l’allure sévère du haut fonctionnaire ou affectée d’un intellectuel parisien, est notre honneur. »
Or que lis-je ce matin dans la presse ?
La porte-parole des Verts, Cécile Duflot, a annoncé dans une lettre aux Verts sa candidature à la candidature du parti pour l'élection présidentielle, dans l'espoir que sa campagne puisse donner "un nouveau départ" à l'écologie politique.
Le député Yves Cochet et les sénateurs Dominique Voynet et Jean Desessard ont fait officiellement part de leur candidature.
Yves Contassot, adjoint au maire de Paris, qui appartient au même courant (RDV, le plus à gauche) que Cécile Duflot, est aussi sur les rangs.
On pouvait se moquer du Parti socialiste !!! Mais là, lorsqu’on regarde le nombre de militants titulaires d’une carte du parti par rapport au nombre de candidats à la candidature, on rêve !!!
Il est clair que nous avons à maintes reprises assisté aux déchirements, contradictions, scissions et ambitions des élus Verts. Nous avons pu assister aux attitudes suicidaires de certains élus parisiens utilisant leur capacité de nuisance contre leurs alliés socialiste au risque de faire chuter la majorité en place.
La très grande majorité des élus Verts ne pensent qu’à une chose, se faire élire à PARIS pour continuer à jouer avec leur nouveau laboratoire au détriment bien souvent de la simple logique économique. Le point d’orgue ayant été atteint lorsque qu’un édile a déclaré que les banlieusard n’avaient qu’à rester chez eux.
La tribune que représente l’élection présidentielle est encore une fois l’occasion de mettre en avant des egos sans avoir la moindre vision sur l’avenir économique, l’emploi ou même les problèmes sociétaux.
Où étaient-ils lors des émeutes de banlieue ?
Il me semble pourtant qu’un grand nombre de Verts sont élus députés, sénateurs ou conseillers municipaux des villes qui ont subit les plus grands affrontements.
L’écologie est une science sans idéologie : Pas pour Les Verts. Il est donc logique qu’il y ait autant de candidats que de courants et sous courants dans le parti.
Doit-on espérer que le candidat désigné obtienne la barre des 5% pour obtenir le remboursement des frais de campagne ?
Ce pourcentage (même inférieur) sera-t-il encore fatal au candidat le mieux placé de la gauche ?
Et si on acceptait chez les Verts de se pencher à nouveau sur ce que déclarait René DUMONT ?
« Il ne faut pas mettre tous les problèmes d’environnement et de développement sur le même pied. Il y a des priorités. Les problèmes qui touchent la vie de millions, sinon de milliards, d’individus dans le monde doivent avoir la priorité. En l’an 2000, il y a encore 850 millions de personnes qui souffrent de malnutrition (qui n’ont ni la quantité, ni la qualité suffisantes de nourriture pour atteindre leur plein développement physique et mental). Il y a 1,3 milliard de personnes dans le monde qui n’ont pas d’eau vraiment potable en quantité suffisante pour vivre. ÇA SUFFIT ! Il faut agir rapidement là où il est encore possible d’infléchir les courbes de progression. »
Peut être retrouveraient-il le chemin duquel il n’auraient jamais du s’écarter.