Thalheimer (1884-1948)

thalheimer

Docteur en philosophie, August Thalheimer collabore à la presse du SPD avant la 1° guerre mondiale et se lie à Radek.

Il rejoint ensuite le groupe Spartakus de K. Liebknecht et R. Luxemburg, dont il sera un dirigeant. Il joue un rôle important dans la révolution de novembre 1918 à Stuttgart. Considéré par Lénine comme le « meilleur marxiste » d’Allemagne, il va plus tard participer à la direction du P.C. allemand, et devenir conseiller de son secrétaire général Heinrich Brandler. Dans une brochure publiée dans les années 30, il démontrera que lors de l’échec de l’insurrection de 1923 suite à la conférence de Chemnitz, la direction du PC allemand ne fit que suivre les directives de l’IC, les polémiques qui suivirent par la suite étant des instrumentalisation a posteriori dans le cadre du conflit entre la troïka et Trotsky. Retenu à Moscou de 1924 à 1928 (il y enseigne à l’Université Sun-Yat-Sen), où il est proche de N. Boukharine, il rentre en Allemagne en 1928, découvrant l’affaire Wittorf et l’étouffement de toute discussion dans le KPD. Il est exclu comme « droitier » au 1° janvier 1929, et fonde le KPO (P.C. d’Opposition) avec H. Brandler. Il sera le théoricien du nouveau parti et un ardent défenseur du front unique antinazi des organisations ouvrières. Le 31 janvier 1933, il lance en vain un appel à “la réunion immédiate des chefs des syndicats, du S.P.D. et du K.P.D.” pour proclamer la grève générale.

Le KPO fut confronté à la perte d’une minorité qui partit avec Paul Frölich au S.A.P. (1932), et tenta de construire une Opposition internationale (qualifiée « de droite » par ses adversaires, opposition qui modèrera ses critiques sur les affaires intérieures de Russie jusqu’au procès de Boukharine): l’IVKO (Internationale Vereinigung der Kommunistischen Opposition).

Réfugié en France en 1933, Thalheimer participe à la mise en place d’un comité (Auslandskomitee) qui garde le contact avec un comité à Berlin qui supervise l’action clandestine en Allemagne (transmission d’informations sur le régime, tracts, syndicats clandestins dans les usines). La résistance brandlérienne échappe à la Gestapo mais le contact avec l’ Auslandskomitee est rompu avec l’occupation de la France [sur la résistance KPO à Berlin en 1933-37 voir le témoignage, en allemand, de Walter Uhlmann ici].

August Thalheimer se rend à Barcelone en novembre 1936 (cf. son Journal de Catalogne). Le KPO y a envoyé des militants combattre auprès du POUM (étant déjà lié par l’IVKO à l’ex-BOC de Maurin, sa principale composante), notamment Theodor Bergmann, Waldemar Bolze, Karl Heidenreich, Kuno Brandel, Walter Schwartz… Il écrit à Negrin après l’arrestation de ce dernier en août 1937.

Il meurt en exil à Cuba, empêché par les autorités alliées de rentrer en Allemagne malgré les efforts de sa soeur Bertha (Brandler le pourra en 1949).

Le groupe communiste brandlérien a survécu en Allemagne occidentale jusqu’à nos jours autour de la revue Arbeiterpolitik. Theodor Bergmann, qui aide le PDS à s’implanter à l’Ouest, a écrit en 2001 une histoire du KPO: Gegen den Strom«. Die Geschichte der KPD (Opposition).

Textes disponibles:

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Voir aussi:

Gegen den Strom, journal du KPO

Edition en espagnol (1962)

Édition en espagnol (1962)

4 Réponses to “Thalheimer (1884-1948)”

  1. Gegen den Strom (1928-1935) « La Bataille socialiste Says:

    […] en ligne la collection complète de Gegen den Strom, organe du KPD-Opposition de Brandler et Thalheimer de 1928 à […]

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  2. Chris S Says:

    Any idea where I could get more sources on the KPO that are in English? MIA only has a dozen or so Thalheimer texts.

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  3. entdinglichung Says:

    @ Chris S:

    There is a number of articles by Mike Jones on the topic scattered around some journals (Revolutionary History, What Next?) … I don’t know how much you will find in Robert J. Alexander’s « The Lovestoneites and the International Communist Opposition of the 1930s » … the major studies on the history of the KPO by Tjaden and Bergmann are only available in German

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  4. Après six mois de bolchevisation (Souvarine, 1925) « La Bataille socialiste Says:

    […] Il y a bien encore quelques cadavres récalcitrants: on avertira ces Radek, ces Brandler et autres Thalheimer qu’ils aient à faire les morts une bonne fois. Il y a bien core quelques gêneurs, un […]

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