Marsyas
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Dans la mythologie grecque, Marsyas (en grec ancien Μαρσύας / Marsýas), fils d'Olympos (ou d'Œagre selon certaines versions, qui font d'Olympos un simple disciple) et d'Hyagnis, est un satyre phrygien.
Les traditions phrygiennes lui attribuent l'invention de la musique et divers chants religieux en l'honneur de Cybèle[1].
Mythe[modifier | modifier le code]
Marsyas était un Silène, dieu de la rivière Marsyas, un affluent du Méandre en Anatolie. Pindare raconte comment la déesse Athéna, une fois inventé l'aulos, le jeta, ennuyée qu'il déforme son visage quand elle en joue. Marsyas le ramassa, et commença à en jouer avec une telle grâce que tous les auditeurs furent captivés, déclarant qu'il avait plus de talent qu'Apollon lui-même. Marsyas, très fier, ne les contredit pas, jusqu'à ce qu'un jour sa renommée parvienne à Apollon, qui le défia (selon d'autres versions ce fut Marsyas qui lança le défi).
Les Muses déclarèrent Apollon vainqueur. Pour punir Marsyas de sa démesure (ὓϐρις / hubris, fait d'avoir défié un dieu), Apollon le fait écorcher vif et cloue sa peau à un pin (l'arbre de la déesse). On montrait encore la peau de Marsyas à l'époque historique, pendue dans une caverne au pied de l'acropole de Kelenès (Célènes) en Phrygie[2] :
« [Les Perses] arrivèrent à Célènes, où sont les sources du Méandre, et celles d'une autre rivière qui n'est pas moins grande que le Méandre, et que l'on appelle Catarractès. Le Catarractès prend sa source dans la place publique même de Célènes, et se jette dans le Méandre. On voit dans la citadelle la peau du Silène Marsyas ; elle y fut suspendue par Apollon en forme d'outre, à ce que disent les Phrygiens, après que ce dieu l'eut écorché. »
— Hérodote (trad. Larcher), Histoires[3]
Platon fait également référence à la légende de Marsyas changé en outre dans l'Euthydème[4]
Il le cite encore dans le Banquet, dans l'éloge de Socrate par Alcibiade, qui compare Socrate à Marsyas, tant par son physique que par sa capacité à subjuguer ses auditeurs par ses paroles, comme Marsyas le faisait en jouant de la flûte.
Le Marsyas se jette dans le Méandre. Pour avoir tranché en faveur de Marsyas, le roi Midas reçoit pour sa part une paire d'oreilles d'âne.
Un concours comparable eut lieu, selon Ovide, entre Apollon et Pan.
Le concours entre Apollon et Marsyas, symbole de la lutte entre les influences apolliniennes et dionysiennes de l'homme, est un sujet favori des artistes antiques.
Sources[modifier | modifier le code]
- Apollodore, Bibliothèque [détail des éditions] [lire en ligne] (I, 4, 2).
- Diodore de Sicile, Bibliothèque historique [détail des éditions] [lire en ligne] (III, 59 ; V, 75, 3).
- Hérodote, Histoires [détail des éditions] [lire en ligne] (VII, 26).
- Hygin, Fables [détail des éditions] [(la) lire en ligne] (CLXV).
- Ovide, Fastes [détail des éditions] [lire en ligne] (VI, 695–709), Métamorphoses [détail des éditions] [lire en ligne] (VI, 382–400).
- Pausanias, Description de la Grèce [détail des éditions] [lire en ligne] (II, 7 ; X, 30, 9).
- Platon, le Banquet, 215a
Notes et références[modifier | modifier le code]
- Contes et légendes de Grèce et de Rome, Editions du Chêne, 2006, 342p, (ISBN 978-2842776732)
- Jacques Brosse, Mythologie des arbres, Payot, 2001 (ISBN 978-2-228-88711-3)
- Hérodote - Histoire, VII, 26
- 285c
Liens externes[modifier | modifier le code]
- Notices d'autorité : Gemeinsame Normdatei
- (es) Gravures Apolon, Marsyas et Midas de Melchior Meier et Apolon faisant dépecer Marsyas du maître au Dé, de la collection Verda.