Allemagne
République fédérale d’Allemagne
Bundesrepublik Deutschland (de)
Drapeau de l'Allemagne |
Armoiries de l'Allemagne |
Devise nationale | (de) Einigkeit und Recht und Freiheit[1] « Unité et droit et liberté » |
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Hymne national | Deutschlandlied (troisième couplet) |
Forme de l'État | République constitutionnelle parlementaire fédérale |
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Président fédéral | Joachim Gauck |
Chancelière fédérale | Angela Merkel |
Président du Bundestag | Norbert Lammert |
Président du Bundesrat | Stanislaw Tillich |
Langues officielles | allemand, régionalement aussi le bas-allemand et les langues des minorités reconnues : sorabe, danois, frison, romani |
Capitale | Berlin |
Plus grandes villes | Berlin, Hambourg, Munich, Cologne, Francfort-sur-le-Main, Stuttgart, Düsseldorf, Dortmund, Essen, Brême, Dresde, Leipzig, Hanovre, Nuremberg, Duisbourg |
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Superficie totale | 357 340 km2 (classé 63e) |
Superficie en eau | 2,18 % |
Fuseau horaire | UTC +1 (été +2) |
Indépendance | des Royaumes francs |
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Par le Traité de Verdun en | |
843 | |
Unification | 18 janvier 1871 |
Création RFA | 23 mai 1949 |
Création RDA | 7 octobre 1949 |
Réunification | 3 octobre 1990 (fête nationale) |
Gentilé | Allemand |
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Population totale (31 décembre 2015) | 82 175 700[2] hab. (classé 16e) |
Densité | 230 hab./km2 |
PIB nominal (2015) | 3357,614 milliards de $ -13,34%[3] (4e/193) |
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PIB (PPA) (2015) | 3840,55 milliards de $ +2,47%[3] (5e/193) |
PIB nominal par hab. (2014) | 47 589,972 $ + 3,01 % (18e) |
PIB (PPA) par hab. (2014) | 45 888,423 $ + 2,67 % (19e) |
Taux de chômage (2014) | 5% de la pop. active -4,62% (17e/69) |
Dette publique brute (2015) | Nominale : 2148,236 milliards d'€ -1,65%[3] Relative : 70,995% du PIB -5.24%[3] |
IDH (2014) | 0.916[4] (très élevé) (6e) |
Monnaie | Euro, Franc suisse (de facto à Büsingen) ( ) |
Code ISO 3166-1 |
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Domaine Internet | .de |
Indicatif téléphonique | +49 |
L'Allemagne, en forme longue République fédérale d'Allemagne[5] (abrégé en RFA), en allemand Deutschland (Bundesrepublik Deutschland, prononcé [ˈbʊn.dəs.ʁe.pu.ˌbliːk ˈdɔʏtʃ.lant] et abrégé en BRD), est un pays d'Europe centrale, entouré par la mer du Nord, le Danemark et la mer Baltique au nord, par la Pologne et la République tchèque à l'est, par l'Autriche et la Suisse au sud, et par la France, le Luxembourg, la Belgique et les Pays-Bas à l'ouest. Pays décentralisé et fédéral, l'Allemagne compte quatre métropoles de plus d'un million d'habitants : la capitale Berlin, ainsi que Hambourg, Munich et Cologne. Le siège du gouvernement est situé dans la ville de Berlin et dans la ville fédérale de Bonn. La ville de Francfort-sur-le-Main est considérée comme la capitale financière de l'Allemagne[N 1] c'est dans cette ville que se trouve la Banque centrale européenne.
Différents peuples germaniques occupent le nord du territoire actuel depuis l'Antiquité classique. Durant ce que l'on nomme les invasions barbares, les tribus germaniques s'étendent vers le sud. À partir du Xe siècle, les territoires forment la partie centrale du Saint-Empire romain germanique. Au XVIe siècle, le Nord de l'Allemagne est au cœur de la Réforme protestante. Le pangermanisme entraîne l'unification des états allemands en 1871 pour former l'Empire allemand. Après la Première Guerre mondiale, et la Révolution allemande de 1918-1919, l'Empire est remplacé par la République parlementaire de Weimar. L'accès au pouvoir des Nazis en 1933 mène à la Seconde Guerre mondiale, au cours de laquelle le régime totalitaire connu sous le nom de Troisième Reich et dirigé par le dictateur Adolf Hitler perpètre des crimes de masse en Europe, dont la Shoah et laisse le pays en ruines. Après sa défaite militaire en 1945, l'Allemagne perd des territoires et — par la volonté des vainqueurs alliés qui entrent dans la « guerre froide » — est contrainte de se scinder en deux nations : à l'ouest un État démocratique, la République fédérale d’Allemagne (en abrégé RFA) et, à l'est, la République démocratique allemande (en abrégé RDA) sous emprise de l'Union soviétique. Le Mur de Berlin — qui symbolise cette division dans l'ancienne capitale — tombe le et l'Allemagne est à nouveau réunifiée le , avec une nouvelle fois Berlin pour capitale.
La langue officielle du pays est l'allemand, sa monnaie est l'euro, sa devise est Einigkeit und Recht und Freiheit (« Unité et Droit et Liberté ») et son drapeau est constitué de trois bandes horizontales aux couleurs nationales de l'Allemagne : noir, rouge et or. Son hymne national est Das Deutschlandlied (Le Chant d'Allemagne).
Avec plus de 82 millions d'habitants[2], l'Allemagne est le pays le plus peuplé de l'Union européenne. Elle est une grande puissance politique[6] et la chancelière fédérale Angela Merkel est largement perçue comme la personnalité politique la plus influente de l'Union européenne[7].
L’Allemagne est aussi la première puissance économique d'Europe ainsi que la quatrième puissance économique mondiale et elle compte parmi les pays industrialisés, les plus développés et les plus performants dans le monde. Elle figure parmi les premiers mondiaux dans les secteurs de l’aéronautique, de l’automobile, de l'industrie chimique et de la construction mécanique. L'Allemagne est en 2011 le deuxième exportateur mondial et elle est le pays présentant le plus grand excédent commercial du monde[8]. Elle a aussi le taux de chômage le plus bas parmi les 28 États membres de l'Union européenne, celui-ci s'établissant à 4,5 % en , d’après Eurostat[9]. L'Allemagne affiche un niveau de vie « très élevé » : elle est 6e au classement IDH en 2013.
L'Allemagne est membre fondateur de l'Union européenne et membre du G7, du G20, de la zone euro, de l'Espace Schengen et de l'OTAN ; elle abrite le siège de la Banque centrale européenne, du Tribunal international du droit de la mer et de l'Office européen des brevets.
L'Allemagne est le pays le plus apprécié du monde, ceci d’après des sondages dus à la BBC en [10], au GfK en [11] et au US News en [12]. Elle est la deuxième destination d'immigration la plus prisée dans le monde[13], après les États-Unis.
Sommaire
Étymologie[modifier | modifier le code]
Au départ, il y a un mot gotique Thiuda signifiant peuple. Il a comme adjectif Thiudisk. Thiudisk a été transformé en Theodischus par les Romains, puis en Teudischus. Thiudisk est devenu Diutisca en vieil allemand pour aboutir à Deutsch en allemand moderne ou Tysk dans les langues scandinaves (d'où Tyskland). En ancien français, le latin Theodiscus a donné Thodesche, puis Tudesque.
Le français moderne a préféré le mot Allemand issu du latin Alamanni désignant le peuple des Alamans[14]. Ceci est également valable par exemple, en portugais (Alemão), en espagnol ou castillan (Alemán), et pour le catalan (Alemanys). L'italien lui, a conservé l'origine latine dans son adjectif Tedesco pour dire Allemand[15].
Germany en anglais se réfère aux Germains et Saksa en finnois et en estonien se réfère aux Saxons.
Dans les langues des peuples slaves, le nom renvoie au fleuve Niémen (Nemetskii, en russe) qui les séparait des peuplades germaniques, ou bien à l'adjectif signifiant « muet ».
En langue chinoise écrite, c'est le « Pays de la Vertu » (德国), en partie pour des raisons phonétiques.
Histoire[modifier | modifier le code]
Longtemps dominés par l'Autriche dans le cadre du Saint-Empire romain germanique (de 962 à 1806) puis de la Confédération germanique (de 1815 à 1866), en 1871, à la fin de la guerre franco-prussienne, les divers États allemands furent réunis dans un État dominé par la Prusse, donnant ainsi naissance à l'Allemagne unifiée moderne, dite également Deuxième Reich ou Reich Wilhelminien. La défaite allemande qui suivit la Première Guerre mondiale provoqua en 1918 l'avènement de la République, puis en 1933 celui du Troisième Reich, lequel s'effondra en 1945 dans la défaite qu'entraîna la Seconde Guerre mondiale. D'abord occupée par les forces armées de ses vainqueurs, l'Allemagne fut séparée en deux parties en 1949, qui formèrent la République fédérale d'Allemagne (dite « Allemagne de l'Ouest ») et la République démocratique allemande (dite « Allemagne de l'Est »). La réunification a eu lieu le , onze mois après la chute du Mur de Berlin, qui marqua la réunification populaire. En 1990, sa capitale redevient Berlin.
Du Saint-Empire aux principautés (~843–1806)[modifier | modifier le code]
La linguistique et les textes latins nous montrent que la mention du peuple germain remonte à l'époque romaine. Cependant les historiens s'entendent pour trouver les origines d'un territoire allemand au partage de Verdun de 843. Louis le Germanique a obtenu, lors de ce partage, l'est de l'empire carolingien, nommé Francie orientale. C'est de la Francie orientale qu'est issu le Saint-Empire romain germanique fondé par Otton Ier, dit le Grand (936–973). Cet empire comprend, outre le territoire de l'actuelle Allemagne, l'Italie du nord et la Bourgogne. Dès sa fondation, ce nouvel empire est entravé par le peu d'institutions sur lesquelles l'empereur peut asseoir son autorité et la faiblesse des revenus, les empereurs ne disposant que de leurs propres domaines pour financer leur politique. Le système d'élection de l'empereur par les princes-électeurs conduisit souvent à affaiblir le pouvoir du monarque. Traditionnellement, l'empereur élu entreprenait un voyage à Rome pour être couronné par le pape.
Le délitement du pouvoir impérial est accentué par l'obsession de certains empereurs à vouloir établir une autorité forte dans leurs possessions italiennes. Au XIIIe siècle, Frédéric II est tellement occupé par ses affaires italiennes qu'il renonce à tout pouvoir et tout contrôle dans les nombreuses principautés ecclésiastiques allemandes et qu'il abdique une grande partie de ceux-ci dans les principautés laïques. De ce fait, les terres allemandes sont pratiquement indépendantes du pouvoir impérial dès cette époque.
À partir du XIe siècle, la Germanie déborde de ses limites traditionnelles entre le Rhin et l'Oder. Commence alors la colonisation de l'Europe centrale sous l'action de grands seigneurs, des rives de la mer Baltique par une croisade menée par les chevaliers Teutoniques et du sud du pays à partir du règne de Otton Ier. Des centaines de milliers d'Allemands de l'Ouest poussés par la surpopulation ont ainsi migré vers l'Est où des tenures plus vastes et des droits féodaux plus légers les attendent[16]. Les villes rhénanes et les ports se développent mais prennent une part peu active au grand commerce européen du XIIe siècle.
Après 1438, l'empereur porte le titre d'un « empereur élu » après son élection formelle par les sept « électeurs » de l'Empire à Francfort. À l'époque moderne, le Saint-Empire compte plus de 300 États qui n'obéissent que de très loin à l'empereur Habsbourg.
Au XVIe siècle, la réforme luthérienne continue à diviser l'Allemagne. En 1546, l'empereur Charles Quint entre en guerre contre les nombreux princes et villes allemands qui se sont convertis au luthéranisme. Son échec à réduire le protestantisme dans le Saint-Empire est sanctionné par la paix d'Augsbourg de 1555, qui permet à chaque prince et ville libre de choisir sa religion mais oblige les sujets à avoir la même religion que leur souverain — cujus regio, ejus religio. L'Allemagne n'en a pas pour autant fini avec les guerres de religion. Les progrès du calvinisme en Allemagne à la fin du XVIe siècle et la volonté de l'empereur Ferdinand II d'imposer son autorité et celle de la religion catholique aux États du Saint-Empire, entraînent la guerre de Trente Ans qui ravage le pays de 1618 à 1648. Les traités de Westphalie entérinent l'affaiblissement du pouvoir impérial en favorisant les droits des 350 États allemands. La liberté religieuse des princes est réaffirmée.
Le rapprochement se fait partiellement par la finance. La "Francfort Wertpapier Boerse" créée en 1585 par des marchands pour établir un cours unique des monnaies, devenue une bourse aux effets de commerce au XVIIe siècle, centralise depuis la fin du XVIIIe siècle la négociation de la dette publique. La Banque de Bethmann innove en fragmentant et revendant, par appel à l’épargne publique, les prêts souverains à François Ier d'Autriche[17].
De la Confédération germanique à l’Empire allemand[modifier | modifier le code]
Sous la pression de la France, le Saint-Empire est dissous en 1806 et remplacé par la Confédération du Rhin sous protectorat français. Après le congrès de Vienne ( – ), celle-ci est remplacée par la Confédération germanique (« Deutscher Bund ») qui ne regroupe plus que 39 États sous la direction honorifique des Habsbourg, lesquels ne portent plus que le titre d'Empereur d'Autriche. En fait, cette confédération ne peut exister que si l'Autriche et la Prusse s'entendent. À partir de 1834, le Zollverein ou union douanière commence à se constituer à l'initiative de la Prusse. Il construit un espace économique sans douane intérieure et définit une même politique commerciale vis-à-vis de l'extérieur. Cet espace, progressivement élargi, exclut délibérément l'Autriche. Les révolutions de 1848 touchent la plupart des États allemands. Une assemblée élue au suffrage universel se réunit à Francfort et propose la couronne d'une Allemagne unifiée au roi de Prusse, Frédéric-Guillaume IV, qui la refuse, soucieux de ne pas tenir son pouvoir de la souveraineté du peuple. Il est prêt à accepter la couronne que lui proposent les princes allemands, mais l'Autriche force la Prusse à renoncer en 1850. L'Allemagne se retrouve dans la même situation politique qu'en 1815.
En 1862, Otto von Bismarck devient le ministre-président du roi de Prusse Guillaume Ier. Il a compris que l'unité allemande ne se fera pas sans l'éviction de l'Autriche par la guerre. Il fait passer par la force les réformes modernisant l'armée. En 1866, l'armée prussienne écrase l'armée autrichienne à Sadowa.
La Prusse annexe les territoires situés entre sa partie orientale et sa partie occidentale, et dirige la Confédération de l'Allemagne du Nord. Seuls les quatre États du Sud n'y adhèrent pas.
La France, en déclarant la guerre à la Prusse le , permet de fédérer tous les États allemands autour d'un ennemi commun. La défaite française débouche sur la proclamation de l'Empire allemand le dans la galerie des Glaces du château de Versailles, avec Guillaume Ier de Prusse à sa tête, entraînant également l'annexion de l'Alsace (sauf Belfort) et du nord de la Lorraine, dont la région de Metz, place-forte de première importance. L'unité allemande s'est faite par le haut et par la guerre, comme le souhaitait Bismarck.
L'indemnité de guerre de 1871, forçant la France à emprunter 25 % de son PIB pour verser de l'or à l'Allemagne, dope la spéculation immobilière à Berlin, précipitant le krach de , le plus profond de l'histoire boursière allemande puis la Grande Dépression (1873-1896). Les banques se méfient les unes des autres. Les prêts interbancaires s'assèchent, mais la Deutsche Bank nouvellement créée résiste à la tempête et d'autres banques la suivent.
La sidérurgie allemande connaît une formidable expansion car elle profite mieux des procédés Bessemer (1858) et surtout Thomas (1877), grâce à un charbon plus abondant, même s'il est moins rentable, exploité dans les mines de la Ruhr. Dans les années 1890 des dizaines de milliers de travailleurs polonais émigrent de Pologne vers la Ruhr pour s'embaucher dans les mines de charbon, dont une partie qui se feront embaucher après la Première Guerre mondiale par les industriels français souhaitant relancer leur économie, grâce à leur savoir-faire[18].
D’une guerre à l’autre (1914–1945)[modifier | modifier le code]
L'Allemagne, devenue une des puissances politiques majeures en Europe s'engage dans la Première Guerre mondiale aux côtés de l'Autriche-Hongrie (1914) et tente d'envahir la France. Après les premiers assauts, la guerre s'oriente vers une longue et lente guerre de position dans les tranchées, meurtrière d'un côté comme de l'autre. Elle prend fin en 1918 avec la défaite allemande, et l'empereur allemand, le Kaiser Guillaume II, doit abdiquer en raison de la Révolution allemande de . Lors du traité de Versailles, l'Allemagne est considérée comme responsable de la guerre et condamnée à payer de très lourdes réparations, d'autant que les Allemands ont fait sauter les cuvelages de 18 des 19 sociétés minières françaises du nord pendant la guerre et noyé les galeries.
L’Allemagne, chose unique dans l’histoire diplomatique, n’est pas invitée aux discussions versaillaises. Elle est jugée comme principalement responsable (avec l’Autriche-Hongrie) de la guerre, mais conserve néanmoins la Rhénanie, au regret de la France qui voulait fixer la frontière sur le Rhin. L'Alsace et la Lorraine perdues en 1871 reviennent à la France qui n’obtient cependant pas la Sarre (51 millions de tonnes de charbon, soit deux tiers des besoins français), en raison des pressions exercées par l’Angleterre. La Sarre est placée sous la tutelle de la Société des Nations et un référendum sera organisé quinze ans plus tard pour décider son rattachement à la France ou à l’Allemagne. Le Schleswig du Nord est rattaché au Danemark après consultation de la population. Les cantons d’Eupen et de Malmedy sont rattachés à la Belgique. La Pologne obtient un accès à la mer, le fameux « corridor de Dantzig », avec les populations Kachoubes parlant un dialecte polonais mais étant favorables aux Allemands. La ville de Dantzig n’est rattachée ni à l’Allemagne, ni à la Pologne, c’est une ville libre sous contrôle de la SDN. Solutions de compromis qui ne plaisent à personne. 80 kilomètres séparent la Prusse-Orientale du reste de l’Allemagne. La Haute-Silésie, rattachée après plébiscite à l’Allemagne en , est occupée par la Pologne peu après. La SDN arbitre la situation et le partage, dénoncé par les deux parties, est réalisé arbitrairement.
L’Allemagne perd 88 000 km2 et huit millions d’habitants. Le service militaire est aboli et l’armée est réduite à 100 000 hommes dont 5 000 officiers. Elle ne peut posséder ni blindés, ni artillerie lourde, ni aviation. Sa flotte de guerre se saborde à Scapa Flow le . Elle perd ses colonies, qui sont placées par la SDN sous mandats confiés aux vainqueurs. Comme responsable de la guerre, elle doit céder du matériel et des produits agricoles. Les réparations de guerre sont évaluées en 1921 à 132 milliards de marks-or à payer en 30 ans. Tous les brevets allemands sont perdus, les vainqueurs obtiennent la clause de « nation la plus favorisée » et le Rhin, l’Oder et l’Elbe sont internationalisés, l’Allemagne perdant tout pouvoir sur leur contrôle. La rive gauche du Rhin, avec des têtes de pont rive droite, est occupée, puis considérée comme démilitarisée perpétuellement.
Malgré ces mesures intransigeantes, l'industrie allemande résiste et affiche une croissance plus forte que celle des Anglais, qui sont les perdants de la forte expansion européenne des années 1920. En 1939, le charbon français coûte 25 % plus cher qu'en Allemagne.
Trois grand pays industriels européens | Angleterre | Allemagne | France |
Hausse de la production manufacturière entre 1913 et 1928 | 6 % | 18 % | 39 % |
Le pangermanisme dévoyé en un nationalisme raciste, le ressentiment contre les conditions du traité de Versailles et les conséquences particulièrement dures de la crise économique mondiale de 1929 permettent au NSDAP (parti nazi) d'Adolf Hitler d'accéder démocratiquement au pouvoir en 1933. Hitler élimine rapidement toute opposition puis prend le contrôle absolu de l'État allemand en instaurant un régime totalitaire[19]. En 1935, l'Allemagne devient officiellement antisémite en promulguant les lois de Nuremberg. La politique d’Hitler consistant à annexer ou envahir ses voisins finit par provoquer la Seconde Guerre mondiale le .
L’Allemagne domine le début du conflit. Elle conquiert une grande partie de l'Europe, de l'Afrique du Nord, de l'URSS. Mais pendant l'hiver 1941-1942, l'armée allemande subit de lourdes pertes sur le front russe. En 1942-1943, la guerre tourne en faveur des pays alliés : le Royaume-Uni, le Canada, les États-Unis, l'URSS écrasent finalement les armées de l'Axe, envahissant finalement Berlin. La Shoah est l’extermination systématique par l'Allemagne nazie d'entre cinq et six millions de Juifs, soit les deux tiers des Juifs d'Europe et environ 40 % des Juifs du monde. Le , Hitler se suicide.
Division du pays et réunification (1945–1990)[modifier | modifier le code]
Dévastée par la guerre (même si le potentiel industriel du pays est encore énorme car la politique de la terre brûlée souhaitée par Adolf Hitler n'est pas appliquée de façon conséquente), l'Allemagne est occupée par les Alliés. Le pays et Berlin sont divisés en quatre secteurs, chacun contrôlé par l'une des nations victorieuses (États-Unis, Royaume-Uni et Union soviétique et France). Après plusieurs propositions pour une nouvelle Allemagne (comme le plan Morgenthau), elle est finalement divisée en deux parties durant toute la Guerre froide : la RFA (République fédérale d’Allemagne) créée le à l’Ouest avec Bonn pour capitale et siège administratif, et la RDA (République démocratique allemande) créée le à l’Est avec Berlin-Est pour capitale. Les territoires à l'est du fleuve Oder et son affluent Neisse de Lusace ont été intégrés à la Pologne et à l’URSS.
Le creux démographique provoqué par la guerre est rapidement compensé par l'arrivée d'environ 13 millions d'Allemands expulsés des anciens territoires d'Allemagne-Orientale et des pays d'Europe de l'Est. Ces millions de réfugiés ont été intégrés dans la société d'après-guerre des territoires de la RFA et la RDA. Ils venaient principalement des anciennes provinces allemandes de la Silésie, de la Prusse-Orientale et aussi de l'est de la province de la Poméranie. En outre ils venaient de Pologne, notamment des anciennes provinces de la Prusse-Occidentale et de la Posnanie. Ils venaient encore des régions qui autrefois appartenaient à l'Autriche-Hongrie : de la Tchécoslovaquie - notamment des régions de Bohême, Moravie et Silésie Tchèque (Allemands des Sudètes) -, ainsi que de Hongrie et de Roumanie (Transylvanie). Par ailleurs ils venaient du territoire de Klaipėda (Memel), en Lituanie.
Sous l'impulsion du plan Marshall (1948-1952), l'Allemagne de l'Ouest renoue rapidement avec la croissance économique, au contraire de l'Allemagne de l'Est. L'amitié franco-allemande naît avec Konrad Adenauer et Charles de Gaulle, et est considérée encore aujourd'hui comme le moteur de l'Europe. À la chute du mur de Berlin le , prélude à la réunification de l’Allemagne du , les deux pays de RFA et de RDA ne possèdent pas le même niveau économique. Cette différence persiste aujourd'hui, les Länder de l'Est (ancienne RDA) demeurant plus pauvres que ceux de l'Ouest. Le coût de la réunification a entraîné d'importantes difficultés économiques pour le pays depuis les années 1990. Son unification a cependant permis d'en faire une nation politiquement incontournable au sein de l'Union européenne et la première puissance économique du continent.
Depuis la réunification en 1990[modifier | modifier le code]
De 1991 à 2000, 150 milliards de DM ont été investis chaque année à l'Est de l'Allemagne sans parvenir à sortir cette région de la crise, mais des réformes en profondeur sont entreprises dans les deux parties de l'Allemagne dans les années 1990, afin d'inciter le pays à être plus compétitif, en particulier celle du Système de retraite en Allemagne. De 1998 à l'automne 2005, le gouvernement allemand est dirigé par Gerhard Schröder, du SPD (Parti social-démocrate). Les écologistes du parti Die Grünen participent à un gouvernement de coalition. Après les élections législatives anticipées de 2005, la chancelière chrétienne démocrate Angela Merkel dirige un gouvernement basé sur une « grande coalition » qui regroupe cette fois la CDU (et sa branche bavaroise la CSU) et le SPD. Depuis 2009, la même Angela Merkel est à la tête d'une coalition « noire-jaune » entre la CDU et les libéraux du FDP avant de former une nouvelle « grande coalition » après les élections fédérales en 2013.
En 2005, le cardinal Joseph Ratzinger, ancien archevêque de Munich, et au Vatican préfet de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi, est élu pape sous le nom de Benoît XVI. Benoît XVI est le premier pape germanique depuis Benoît XI, qui a régné au XIIIe siècle.
En 2015, lors de la crise migratoire en Europe, Angela Merkel affirme que l'Allemagne doit être un pays d'accueil et annonce vouloir accueillir 800 000 migrants[20]. Mais, rapidement confronté à une vague d'une ampleur inattendue qui dépasse le million de migrants[21] le gouvernement décide de rétablir sa frontière avec l'Autriche le 13 septembre 2015 afin de freiner le flux des arrivées[22].
En 2016, les agressions sexuelles du Nouvel An qui font plus de 1 049 victimes ont un impact considérable dans la population allemande[23]. En juillet de la même année, le pays connaît ses premiers attentats islamistes[24],[25],[26]. Ceux-ci, impliquant des demandeurs d'asile, font 15 morts et plusieurs dizaine de blessés en moins d'un mois[27].
Géographie[modifier | modifier le code]
Le nord est occupé par la plaine d'Europe du Nord, formée par les glaciations du quaternaire, aux paysages fortement différenciés, le centre par des montagnes anciennes d'altitudes peu élevées, le sud par un bassin sédimentaire et par le massif alpin. Ce pays, bordé au Nord-ouest par la mer du Nord et au Nord-est par la mer Baltique, occupe une place centrale dans l'Union européenne par sa situation, sa puissance démographique, industrielle et commerciale. Une grande partie de l'Allemagne occidentale fait partie de l'Europe rhénane, la région la plus dynamique d'Europe et l'une des plus dynamiques du monde.
La réunification de 1990 a changé l'organisation de l'espace allemand. L'espace rhénan reste cependant le cœur de l’Allemagne et l'axe le plus fréquenté, aussi bien sur le plan économique que sur le plan démographique malgré la nécessaire mutation de la Ruhr. Francfort et la conurbation de Région Rhin-Main continue de jouer son rôle de capitale financière du pays.
Depuis le début des années 1960, les régions du Sud, le Bade-Wurtemberg et la Bavière sont des espaces attractifs. Ce sont des régions aussi bien industrielles (technologies de pointe, complexes militaro-industriels) que touristiques. Le solde migratoire régional est fortement positif.
Depuis la réunification, le centre et le Nord jouissent d'une position privilégiée. Ils sont devenus un nouveau centre géographique de l'Allemagne. Les ports de Hambourg et de Brême disposent de l'Hinterland de l'ancienne RDA dont ils étaient privés jusqu'en 1990. Le transit entre ces ports et les régions diverses d'Allemagne et d'Europe permet au Land de Basse-Saxe d'occuper une place majeure dans l'espace de l'Allemagne réunifiée.
Les cinq Länder de l'Est constituent une périphérie en reconstruction. Le passage d'une économie socialiste à une économie de marché a entraîné la fermeture de nombreuses usines vétustes et peu concurrentielles, le développement de friches industrielles, des migrations régionales vers les Länder de l'Ouest et une forte augmentation du chômage. Le taux de chômage était, fin 2006, de 16,4 %[28] alors qu'il est de 10,1 % pour l'ensemble de l'Allemagne. Ceci est dû à une faible compétitivité qui persiste depuis plus de quinze ans, malgré les investissements consentis par le gouvernement fédéral. Cette situation a abouti à un « désamour » entre les Allemands de l'Ouest « Wessis » et les Allemands de l'Est « Ossis », les uns trouvant qu'ils ont payé trop cher l'union, les autres se sentant oubliés par les plus nantis et regrettant l'époque de la RDA. Ce dernier phénomène a été appelé Ostalgie par les journalistes. Cependant, les autorités misent sur les nouveaux élargissements de l'Union européenne à l'Est pour dynamiser l'économie des cinq Länder de l'Est.
Territoire[modifier | modifier le code]
L'Allemagne a connu des changements territoriaux successifs au XXe siècle. La défaite de 1918 a sonné le glas de l'Empire allemand. Le traité de Versailles de 1919 qui règle le sort de l'Allemagne fait passer la superficie de l'Allemagne de 540 848 km2 à 468 776 km2. Celle-ci est amputée de l'Alsace-Moselle, du Nord de Schleswig et d'Eupen et de Malmedy. De plus, pour permettre à la Pologne d'avoir un accès à la mer, la Prusse-Orientale est séparée du reste de l'Allemagne par le corridor de Dantzig.
Après la défaite de 1945, l'Allemagne est occupée par les vainqueurs. À l'Est, onze millions d'Allemands sont chassés ou fuient vers l'Ouest. Environ 110 000 km2 à l'Est sont rattachés à la Pologne ou à l'URSS. Une des conséquences de la Guerre froide est la création en 1949 de la RFA à l'Ouest dans les zones d'occupations des occidentaux suivie par celle de la RDA dans la zone occupée par les soviétiques à l'Est. Il y a désormais deux États allemands : la RFA, une démocratie pluraliste et capitaliste et la RDA, une démocratie populaire avec un parti unique au pouvoir, le Parti socialiste unifié d'Allemagne (SED), et une économie calquée sur celle de l'URSS.
Le , le mur de Berlin, construit en 1961, tombe. L'année suivante la RDA est absorbée par la RFA. Les Allemands sont de nouveau réunis dans un seul État, la RFA, le . L'Allemagne renonce alors officiellement à ses revendications territoriales sur la Prusse-Orientale[29]. Ce nouvel État doit surmonter le coût de la réunification allemande, c'est-à-dire investir pour rattraper le retard économique des Länder de l'Est par rapport à ceux de l'Ouest. Il s'agit de reconnecter les deux territoires coupés par le rideau de fer durant la Guerre froide : le gouvernement a notamment mis en œuvre des chantiers d'infrastructures de transport : le projet « Unité allemande » lancé en 1992, prévoit des travaux jusqu’en 2010[30] pour un montant total de plusieurs dizaines de milliards d’euros. L'effort est porté en particulier sur les autoroutes à numéros pairs, d'orientation est-ouest : par exemple, la Bundesautobahn 4 qui va de la Rhénanie-du-Nord-Westphalie à la frontière polonaise en passant par la Thuringe. Les canaux sont modernisés ou complétés, comme le Mittellandkanal. L'intégration de l'ex-Allemagne de l'Est à l'Union européenne reste encore inachevée et les inégalités sont toujours présentes.
- Massifs montagneux
- Alpes bavaroises 2 962 m - Zugspitze
- Alpes de Berchtesgaden 2 713 m - Mittelspitze
- Forêt-Noire 1 493 m - Feldberg
- Forêt de Bohême 1 456 m - Großer Arber
- Monts Métallifères 1 215 m - Fichtelberg
- Harz 1 141 m - Brocken
- Forêt de Bavière 1 095 m - Hirschenstein
- Fichtelgebirge 1 051 m - Schneeberg
- Jura souabe 1 015 m - Lemberg
- Forêt de Thuringe 982 m - Großer Beerberg
- Rhön (ou Rhœn) 950 m - Wasserkuppe
- Forêt du Haut-Palatinat 901 m - Entenbühl
- Taunus 882 m - Großer Feldberg
- Hunsrück 816 m - Erbeskopf
- Monts de Lusace 793 m - Lausche
- Eifel 747 m - Hohe Acht
- Jura franconien 689 m - Hesselberg
- Pfälzerwald 673 m - Kalmit
- Westerwald 657 m - Fuchskaute
- Odenwald 626 m - Katzenbuckel
- Elbsandsteingebirge 562 m - Großer Zschirnstein
- Forêt de Teutberg 331 m - Dörenberg
- Îles
Les plus grandes îles de l'Allemagne sont
- Rügen
- Usedom (en polonais : Uznam ; en wende : Uznjöm/Uznjom ; partagée avec la Pologne)
- Fehmarn (en danois : Femern)
- Sylt (en danois : Sild ; en frison : Söl)
- Föhr (en frison : Feer ; en danois : Før)
- Pellworm (en danois : Pelvorm ; en frison : Pälweerm)
- Poel
- Borkum
- Norderney (en bas allemand de la Frise orientale : Nörderneei)
- Amrum (en öömrang [frison d'Amrum] : Oomrang)
Hydrographie[modifier | modifier le code]
- Fleuves et rivières
Les plus longs fleuves d'Allemagne sont listés ci-dessous (avec la longueur entière et la longueur en Allemagne, entre parenthèses est indiquée la plus grande ville allemande dans le bassin versant du fleuve respectif).
Affluent de la mer Noire :
Affluent de la mer du Nord :
Affluent de la mer Baltique :
- l'Oder 866 km - 187 km (Francfort-sur-l'Oder)
Les plus long fleuves entièrement en Allemagne (mer du Nord) :
Les villes d'Aix-la-Chapelle et Mönchengladbach sont situées dans le bassin versant de la Meuse.
La Vltava froide (en tchèque : Studená Vltava ; en allemand: Kalte Moldau), le premier affluent de la Vltava, prend sa source en Bavière. Elle est le plus court des deux ruisseaux qui s'unissent pour former la Vltava. Le plus long est la Vltava chaude (en tchèque : Teplá Vltava).
La Breg et la Brigach s'unissent à Donaueschingen, dans la Forêt-Noire, pour former le Danube.
- Lacs
- Lac de Constance, 536 km2, (partagé avec la Suisse et l'Autriche), Bade-Wurtemberg et Bavière
- Lac Müritz, 117 km2, Mecklembourg-Poméranie-Occidentale
- Chiemsee, 80 km2, la mer bavaroise, Bavière
- Lac de Schwerin, 61,54 km2, Mecklembourg-Poméranie-Occidentale
- Lac de Starnberg, 56 km2, Bavière
- Ammersee, 46,6 km2, Bavière
- Plauer See, 38,4 km2, Mecklembourg-Poméranie-Occidentale
- Lac de Kummerow, 32,9 km2, Mecklembourg-Poméranie-Occidentale
- Großer Plöner See, 29,97 km2, Schleswig-Holstein
- Lac de Steinhude, 29,1 km2, Basse-Saxe
Länder[modifier | modifier le code]
Les États fédérés de l'Allemagne se nomment Bundesland (singulier) ou Bundesländer (pluriel).
Land |
Capitale |
Aire[31] (km2) |
Habitants[32] (millions) |
Densité[33] (habitants/km2) |
---|---|---|---|---|
Bade-Wurtemberg (Baden-Württemberg) | Stuttgart | 35 751 | 10,569 | 300 |
Bavière (Bayern) | Munich (München) | 70 552 | 12,520 | 177 |
Berlin* | Berlin* | 891 | 3,375 | 3 806 |
Brandebourg (Brandenburg) | Potsdam | 29 480 | 2,450 | 87 |
Brême (Bremen) * | Brême (Bremen) * | 404 | 0,655 | 1 641 |
Hambourg (Hamburg) * | Hambourg (Hamburg) * | 755 | 1,734 | 2 309 |
Hesse (Hessen) | Wiesbaden | 21 115 | 6,017 | 289 |
Mecklembourg-Poméranie-Occidentale (Mecklenburg-Vorpommern) | Schwerin | 23 182 | 1,600 | 74 |
Basse-Saxe (Niedersachsen) | Hanovre (Hannover) | 47 641 | 7,779 | 168 |
Rhénanie-du-Nord-Westphalie (Nordrhein-Westfalen) | Düsseldorf | 34 086 | 17,554 | 530 |
Rhénanie-Palatinat (Rheinland-Pfalz) | Mayence (Mainz) | 19 853 | 3,990 | 204 |
Sarre (Saarland) | Sarrebruck (Saarbrücken) | 2 568 | 0,994 | 409 |
Saxe (Sachsen) | Dresde (Dresden) | 18 417 | 4,050 | 232 |
Saxe-Anhalt (Sachsen-Anhalt) | Magdebourg (Magdeburg) | 20 446 | 2,259 | 121 |
Schleswig-Holstein | Kiel | 15 800 | 2,807 | 179 |
Thuringe (Thüringen) | Erfurt | 16 172 | 2,171 | 144 |
Total | 357 114 | 80,524 | 231 |
* Berlin, Brême et Hambourg sont des « villes-Länder » (en allemand « Stadtstaat »). Pour Hambourg et Brême, il s'agit d'un héritage du passé commercial de ces villes (voir Hanse). Elles sont des Länder à part entière.
Chaque Land a sa propre constitution (Verfassung). Il est aussi doté d'un Parlement (Landtag) et d’un gouvernement (Landesregierung) issu de la majorité du Landtag. Il est souverain en matière de culture (enseignement, théâtre, musique, etc.), d'organisation des services de police, de droit communal. La Fédération peut élargir les compétences des Länder par des prescriptions-cadres : l'enseignement supérieur, l'aménagement du territoire, la protection de la nature et la conservation des sites naturels sont passés de la compétence de la Fédération à celle des Länder. Enfin, les Länder ont la responsabilité de faire respecter les décisions fédérales sur leur territoire. Chacun des Länder peut également lever des impôts. De ce fait, 36 % des impôts directs collectés reviennent aux Länder, l'État fédéral en recevant près de 50 % et les communes se partageant le reste. La loi fondamentale n'a pas délimité strictement certains domaines législatifs : pour le droit civil, le droit pénal, le droit économique, le droit du travail, la politique du logement, la politique énergétique, la circulation routière ou encore la gestion des déchets, les Länder peuvent légiférer à condition que l'État fédéral l'autorise. Et ce dernier ne peut légiférer que pour un besoin uniforme à l'échelle nationale.
Une des particularités de la démocratie allemande est l'institutionnalisation du rôle des partis politiques : représenter les citoyens et leur apporter une formation politique.
Transport[modifier | modifier le code]
Réseau ferroviaire[modifier | modifier le code]
La Deutsche Bahn, souvent désignée par son nom commercial Die Bahn ou par le sigle DB, est l'entreprise ferroviaire publique en Allemagne, la plus importante d'Europe après la Russie, tant par la longueur de son réseau, que par le chiffre d'affaires ou les prestations de transport.
Infrastructures aéroportuaires[modifier | modifier le code]
Voici une liste des aéroports allemands avec plus de 1 000 000 passagers par an
- Aéroport de Francfort-sur-le-Main
- Aéroport international Franz-Josef-Strauss de Munich
- Aéroport international de Düsseldorf
- Aéroport de Berlin-Tegel
- Aéroport de Hambourg
- Aéroport de Cologne/Bonn Konrad Adenauer
- Aéroport de Stuttgart
- Aéroport de Berlin-Schönefeld
- Aéroport international de Hanovre Langenhagen
- Aéroport de Nuremberg
- Aéroport de Francfort-Hahn
- Aéroport de Weeze (Niederrhein)
- Aéroport de Brême
- Aéroport de Leipzig/Halle
- Aéroport de Dresde
- Aéroport de Dortmund
- Aéroport international de Münster Osnabrück
- Aéroport de Karlsruhe Baden-Baden
- Aéroport de Paderborn-Lippstadt (de)
- Aéroport de Berlin-Brandenburg International (en construction)
Politique et administration[modifier | modifier le code]
Les alliés occidentaux ont réintroduit une structure fédéraliste en Allemagne en 1949. Le but était de préserver l'unité de la partie occupée par les occidentaux en empêchant le retour d'une Allemagne trop puissante sur le plan politique. Le fonctionnement du système politique allemand est donc régi depuis 1949 par une Constitution appelée Loi fondamentale (Grundgesetz). La Cour constitutionnelle qui siège à Karlsruhe veille à son respect. Depuis cette date, l'Allemagne est donc une république fédérale, composée d'abord de 11 Länder[N 2], puis de 16 depuis 1990. Depuis la réunification des deux Allemagnes la capitale fédérale est Berlin. Les pouvoirs exercés par la seule Fédération concernent les affaires étrangères, la défense, la nationalité, la monnaie, les frontières, le trafic aérien, les postes et télécommunications, et une partie du droit fiscal. Le Parlement allemand est composé de deux chambres, le Bundestag, élu au scrutin mixte pour quatre ans, et le Bundesrat (Conseil fédéral) qui comprend 68 représentants des gouvernements des Länder. Chaque Land donne toutes ses voix pour ou contre une loi.
L’accroissement des pouvoirs du Bundesrat met ceux-ci en mesure de bloquer l'action du gouvernement fédéral. En même temps, les compétences de l'État fédéral ont augmenté aux dépens des Länder. L'imbrication des compétences rend toute décision de plus en plus difficile. En effet, le Bundesrat doit se prononcer sur toutes les lois dont le contenu est applicable dans les Länder. En cinquante ans, la proportion de lois fédérales exigeant l'accord du Bundesrat est passée de 10 % à 60 %. En cas de différence de majorité entre les Länder et le gouvernement fédéral, il y a parfois blocage. Cela gêne même l'action de l'Allemagne dans les instances européennes[34].
Les Länder et le gouvernement fédéral ont donc réfléchi ensemble à une réforme des institutions allemandes qui a été votée en . Les prérogatives législatives du Bundesrat sont diminuées. Le Bundesrat ne vote que les lois qui ont un impact sur les budgets des régions. En contrepartie, l'État fédéral abandonne à celles-ci des champs entiers de compétences dans l'éducation, la recherche et l'environnement[35].
Le président de la République fédérale (Bundespräsident) est élu pour un mandat de cinq ans, renouvelable une fois, au suffrage indirect, c'est-à-dire par les députés du Bundestag et des personnes élues par les parlements des Länder. Il représente l'unité allemande et défend les intérêts de l'Allemagne mais ses prérogatives restent serrées, son rôle étant essentiellement symbolique. Cependant, il s'agit d'une autorité morale respectée et écoutée. L'actuel président fédéral est Joachim Gauck ; cet ancien pasteur et militant des Droits de l'Homme en RDA qui exerça les fonctions de commissaire fédéral des archives de la Stasi a été élu à la fonction présidentielle le .
Le chancelier fédéral (Bundeskanzler) est le chef du gouvernement allemand. Il est élu par les membres du Bundestag, sur proposition du président fédéral pour un mandat de quatre ans, renouvelable à plusieurs reprises. Angela Merkel (CDU) est l'actuelle chancelière fédérale (Bundeskanzlerin) depuis le ; elle a été réélue le .
La formation de coalitions (généralement désignées par référence aux couleurs qui symbolisent les grands partis) joue un grand rôle dans le fonctionnement politique de l'Allemagne, tant au niveau fédéral que dans chaque Land. Un seul des vingt-et-un gouvernements fédéraux ne reposait sur aucune coalition : le cabinet Adenauer III, entre 1960 et 1961. Deux grands partis dominent traditionnellement ces coalitions et s'opposent électoralement, quand ils ne sont pas unis dans une Grande coalition (große Koalition, de 1966 à 1969, de 2005 à 2009 et depuis 2013 au niveau fédéral) : l’Union chrétienne-démocrate d'Allemagne (Christlich Demokratische Union Deutschlands, CDU, symbolisée par le noir, centre droit démocrate chrétien et libéral-conservateur, présent dans tous les Länder sauf la Bavière) et son allié bavarois l’Union chrétienne-sociale en Bavière (Christlich-soziale union in Bayern, CSU, symbolisée par le bleu ou le noir, droite démocrate chrétienne et conservatrice), membres du Parti populaire européen, ont dominé le gouvernement fédéral en occupant la chancellerie de 1949 à 1969, de 1982 à 1998 et depuis 2005) ; le Parti social-démocrate d'Allemagne (Sozialdemokratische Partei Deutschlands, SPD, symbolisé par le rouge, centre gauche social-démocrate), membre du Parti socialiste européen, a dirigé l'Allemagne fédérale de 1969 à 1982 et de 1998 à 2005, et deuxième force d'une Grande coalition de 1966 à 1969, de 2005 à 2009 et depuis 2013.
Deux autres partis ont été des partenaires mineurs de coalition au niveau fédéral : le Parti libéral-démocrate (Freie Demokratische Partei, FDP, symbolisé par le jaune, centre libéral), membre de l'Alliance des libéraux et des démocrates pour l'Europe, a été associé aussi bien à la CDU-CSU (coalition noire-jaune) de 1961 à 1966, de 1982 à 1998 et de 2009 à 2013, qu'au SPD (coalition sociale-libérale ou rouge-jaune) de 1969 à 1982, en s'affirmant pendant longtemps comme la troisième force politique du pays avant de disparaître du Bundestag en 2013 ; l’Alliance 90 / Les Verts (Bündnis 90 / Die Grünen, symbolisée par le vert, centre gauche écologiste), membre du Parti vert européen, n'a été membre d'un cabinet fédéral qu'en association avec le SPD (coalition rouge-verte) de 1998 à 2005, après avoir connu une progression électorale relativement soutenue depuis les années 1980. Une cinquième formation est représentée au Bundestag depuis 2009 sans avoir jamais fait partie d'une coalition au niveau fédéral et est devenue la troisième force politique allemande (et la première d'opposition) en 2013 : Die Linke (« La Gauche », symbolisé par le rouge, gauche et extrême gauche socialiste démocratique, antilibéral et populiste de gauche), membre du Parti de la gauche européenne. Plus récemment, durant les années 2010, suite successivement à la crise de la dette dans la zone euro et à la crise migratoire en Europe, un parti eurosceptique a vu ses résultats électoraux progresser très rapidement (cinquième force lors des élections européennes de 2014, la deuxième lors des élections législatives régionales de 2016 en Saxe-Anhalt et la troisième pour celles de Rhénanie-Palatinat et de Bade-Wurtemberg la même année) : l’Alternative pour l'Allemagne (Alternative für Deutschland, AfD, symbolisé par le bleu et le rouge), à l'origine créé par des économistes critiques envers l'euro, devenu davantage national-conservateur depuis 2015 en se réorientant vers des positions anti-immigration et anti-islam.
Au niveau des Länder, au , neuf d'entre eux ont un ministre-président social-démocrate dont quatre dans le cadre d'une coalition rouge-verte (Brême, Rhénanie-du-Nord-Westphalie, Basse-Saxe et Hambourg), deux avec une Grande coalition (Berlin et Mecklembourg-Poméranie-Occidentale), deux dans une coalition en feu tricolore (avec l'Alliance 90 / Les Verts et un parti centriste libéral ou régionaliste, Schleswig-Holstein avec le parti de défense de la minorité danoise de la Fédération des électeurs du Schleswig du Sud ou SSW, et Rhénanie-Palatinat avec le FDP), un avec une coalition rouge-rouge (avec Die Linke, Brandebourg). Quatre Länder ont un chef de gouvernement issu de la CDU, dont deux en Grande coalition (Sarre et Saxe), un avec une coalition noire-verte (avec l'Alliance 90 / Les Verts, Hesse) et un avec une coalition noire-rouge-verte ou kényane (avec le SPD et l'Alliance 90 / Les Verts, Saxe-Anhalt), à quoi s'ajoute un Land traditionnellement dominé par la CSU seule (Bavière). Enfin, deux Länder ont un ministre-président issu d'autres mouvements que les deux grandes forces de gouvernement : le Bade-Wurtemberg a un dirigeant issu de l'Alliance 90 / Les Verts gouvernant en coalition avec la CDU (coalition verte-noire) depuis 2016 après l'avoir fait avec le SPD (coalition verte-rouge) de 2011 à 2016 ; la Thuringe avec un chef issu de Die Linke depuis 2014 qui mène une coalition rouge-rouge-verte (avec le SPD et l'Alliance 90 / Les Verts).
Défense[modifier | modifier le code]
La Bundeswehr (en allemand « force de défense fédérale ») est une armée exclusivement servie par des professionnels depuis 2011, composée en de 191 818 militaires, dotée d'un budget de 31,68 milliards d'€ qui déploie aujourd'hui à l'étranger plus de 13 000 hommes.
Politique étrangère[modifier | modifier le code]
De 1945 à la réunification allemande de 1990, la RFA cultive l’« oubli de puissance »[36]. Elle devient le modèle de l’État-marchand civil qui renonce à toute ambition militaire et rôle important dans les relations internationales. Elle cherche à faire oublier son passé impérialiste en s'intégrant au sein du plus grand nombre d’alliances. De ce point de vue l'entrée de la RFA dans l'OTAN, en 1955, la fait passer de pays occupé à partenaire stratégique des États-Unis. La RFA tient d'autant plus à cette alliance que les États-Unis sont ses principaux protecteurs face à l'Union soviétique. La participation à la CECA en 1951 et à la naissance de la CEE marquent le retour de l'Allemagne dans le jeu européen. Néanmoins, les actions de la RFA sur la scène internationale étaient de l'ordre d'une « diplomatie du chéquier[37], » la RFA se montrant généreuse sur le plan des solidarités internationales. Le traité de l'Élysée signé en 1963, permet la réconciliation franco-allemande et une coopération profitable pour les deux pays.
La chute du communisme et la réunification de l'Allemagne changent le statut du pays. L’unification intéresse directement les quatre vainqueurs de 1945 qui s'étaient partagé quatre secteurs d'occupation. Sans leur accord l’unité allemande est impossible, chacun ayant un droit de veto sur le processus. D’où la signature, à Moscou en 1990, du traité « 4 + 2 » ou « 2 + 4 », ou bien traité de Moscou, son véritable nom étant pour autant « Traité portant règlement définitif concernant l’Allemagne »[38]. Ce traité règle le nouveau statut international de l’Allemagne unie au cœur de l’Europe en fixant définitivement les frontières (art. 1er), et en plafonnant l’armée allemande à 370 000 hommes. Après 45 ans de tutelle étrangère, l'Allemagne retrouve sa souveraineté pleine et entière ; elle redevient un État comme les autres. Forte de sa puissance économique et de sa stabilité, elle s'efforce d'aider les autres États, principalement ses voisins de l'est, à acquérir cette même stabilité politique. N'ayant plus de visée de puissance ou d'hégémonie, elle promeut les critères environnementaux, les droits de l’homme ou les droits sociaux[39], elle privilégie la culture d'influence via les investissements économiques dans les pays de l'Europe centrale et orientale dont elle favorise l'intégration à l'Europe politique. Elle est devenue un des piliers de l'Europe. Des troupes allemandes sont intervenues dans le cadre des missions de l'OTAN en Bosnie-Herzégovine, au Kosovo et en Afghanistan. En ce qui concerne ce dernier pays, la Bundeswehr y participe depuis à la mission de la Force internationale d'assistance à la sécurité (ISAF) de l'OTAN[40]. En 2005, environ 7 000 soldats y étaient stationnés[41].
Finances publiques[modifier | modifier le code]
Après une hausse considérable de la dette publique allemande à cause de paiements forts pour l'Allemagne de l'Est après la réunification allemande et la crise économique à partir de 2008, le taux de la dette publique trouvait son maximum en 2010 (80,3 % du PIB)[42]. À partir de 2012, l'Allemagne a réalisé des excédents budgétaires sur l'ensemble de l'État[43] et était capable de réduire ses dettes de 80,3 % en 2010 à 71,2 %[44] du PIB (2 123,0 milliards d’euros) en 2016[42]. L’Allemagne a réussi à réaliser un excédent budgétaire de 18,0 milliards d’euros, soit 0,6 % du PIB, en 2014[45]. Au total, les recettes publiques ont atteint 1 293,8 milliards d'euros en 2014, pour quelque 1 275,8 milliards d'euros de dépenses. L'Allemagne a enregistré en 2015 un excédent de 19,4 milliards d’euros (dont 10,3 milliards pour l’État fédéral), soit 0,6 % du PIB[46]. Cela signifie que la dette de l’Allemagne ne grossit plus mais au contraire désormais se rétracte. Par conséquent, l' Allemagne respecte le critère sur le déficit budgétaire du Pacte de stabilité et de croissance de la zone euro, qui limite le déficit à 3 % du PIB ainsi que les critères du Pacte budgétaire européen de 2012 qui limitent le déficit structurel à 0,5 % du PIB pour l'objectif budgétaire à moyen terme.
En 2009 l'Allemagne a introduit un frein à l'endettement pour continuer à atteindre des budgets publiques sans déficits structurels (Länder, États fédéraux) ou au maximum un déficit très limité (0,35 % du PIB pour l'État fédéral). Le frein à l'endettement est maintenant fixé en article 109 paragraphe 3 de la Loi fondamentale. Entre-temps, quelques Länder ont aussi adopté le frein d'endettement dans leurs constitutions régionales. Avec le frein d'endettement, le déficit structurel fédéral, et non le déficit conjoncturel, ne doit plus surmonter 0,35 % du PIB à partir de 2016. Pour les Länder, des déficits structurels sont complètement interdits à partir de 2020. Seule exception sont des catastrophes naturelles ou récessions fortes. Le ministère fédéral des Finances Wolfgang Schäuble veut réduire la dette publique à 61,5 % du PIB allemand d'ici 2019[47].
La notation financière de l'Allemagne par les trois agences de notation les plus suivies Moody's, Standard & Poor's et Fitch est AAA, la note maximale. L'emprunt d'État à long terme (10 à 30 ans) émis par l'Allemagne s'appelle Bundesanleihe et constitue le marché directeur des taux d'intérêt à moyen et long terme dans la zone euro.
Population et société[modifier | modifier le code]
Démographie[modifier | modifier le code]
L’Allemagne est peuplée de 82,2 millions d’habitants[2] en décembre 2015, dont 8,7 millions d’étrangers[2]. Avec ses 230 habitants par km², l’Allemagne est un des pays les plus densément peuplés d'Europe (après Monaco, le Vatican, Malte, Saint-Marin, les Pays-Bas, la Belgique et le Royaume-Uni). C'est le pays le plus peuplé de l'Union européenne. L’Ouest reste plus peuplé que l’Est. En effet, on rencontre d’importantes concentrations urbaines à l’ouest (Région métropolitaine Rhin-Ruhr), au sud-ouest (Région Rhin-Main, Région métropolitaine Rhin-Neckar) et au sud du pays (Région métropolitaine de Stuttgart, Région métropolitaine de Munich).
Le taux de natalité de l'Allemagne est l’un des plus faibles du monde (8,25 ‰) et son accroissement naturel est négatif depuis les années 1980 pour les onze Länder de l'Ouest et dès 1972 à l'échelle nationale. Jusqu'au début des années 1990 cependant les cinq Länder de l'Est avaient un taux de fécondité bien plus élevé qu'à l'Ouest, mais la natalité de l'Est est aujourd'hui aussi faible que celle de l'Ouest. Une des raisons de cette faible fécondité réside dans la difficulté pour les femmes de concilier vie familiale et vie professionnelle. D'habitude, les mères restaient à la maison et n'avaient pas recours à une aide extérieure. Durant longtemps, la RFA a été réticente à toute politique incitative qui lui rappelait l'époque nazie ou communiste de la RDA. La récente coalition CDU-SPD a pris une série de mesures, sous la houlette de la ministre de la Famille, des Personnes âgées, des Femmes et de la Jeunesse, Ursula von der Leyen, qui bouleversent la politique familiale. En 2007, un salaire parental a été créé. Il vient s'ajouter aux allocations familiales. Le parent qui arrête son travail pendant un an touche une allocation représentant 67 % du salaire perdu, avec un plafond de 1 800 euros et un minimum de 300 euros[48]. La ministre a décidé la construction de crèches représentant 500 000 places jusqu'en 2013 pour les enfants de un à trois ans. Le nombre de places en crèches a atteint de nouveaux sommets en 2014[49]. L'aménagement du temps de travail, indispensable au développement de toute politique familiale, commence à entrer dans les négociations collectives.
Actuellement, la population allemande n'augmente que grâce à un solde migratoire positif[2]. L’Allemagne a enregistré en 2013 un solde migratoire au plus haut depuis vingt ans, avec un nombre de personnes s’installant dans le pays excédant de 437 000 celui des départs[50] : 1 226 000 personnes ont immigré en Allemagne et 789 000 ont quitté le pays en 2013[51]. L’essentiel des nouveaux immigrés en Allemagne sont originaires des pays de l’Union européenne. L’immigration nette des pays de l’UE a en effet atteint 300 000 personnes l’an dernier. Dans le détail, les principaux pays d’origine se trouvent en Europe centrale, la Pologne arrivant en tête avec une immigration nette de 72 000 personnes, devant la Roumanie (+ 50 000). Mais l’immigration en provenance de certains pays du sud de l’Europe touchés par la crise de l’euro a fortement augmenté l’an dernier, notamment en provenance d’Italie (32 000 personnes, +52%) et d’Espagne (22 000 personnes, + 19%)[50].
Pour résoudre le problème du financement des retraites, les assemblées allemandes ont choisi d'élever l'âge légal du départ à la retraite de 65 à 67 ans entre 2012 et 2029[52].
L’Allemagne accueille environ 8,7 millions d’étrangers, parmi lesquels les Turcs forment la plus importante minorité avec 1,5 millions de ressortissants[53], devant les Italiens, les Polonais, les Russes et les Grecs.
Villes[modifier | modifier le code]
Le tableau ci-dessous donne la liste des principales aires urbaines au sens de l'Eurostat :
|
Ville | Aire urbaine | Commune |
|
|
---|---|---|---|---|---|
1 | Berlin | 4 971 331 | 3 439 100 | ||
2 | Hambourg | 3 134 620 | 1 769 117 | ||
3 | Munich | 2 531 706 | 1 330 440 | ||
4 | Cologne | 1 873 580 | 1 000 660 | ||
5 | Francfort-sur-le-Main | 2 517 561 | 709 395 | ||
6 | Stuttgart | 2 663 660 | 600 068 | ||
7 | Düsseldorf | 1 525 029 | 586 217 | ||
8 | Dortmund | 4 950 000 | 581 308 | ||
9 | Essen | 5 302 179 | 576,259 | ||
10 | Brême | 1 249 291 | 547 685 | ||
11 | Hanovre | 1 294 447 | 520 966 | ||
12 | Leipzig | — | 518 862 | ||
13 | Dresde | — | 517 052 | ||
14 | Nuremberg | 1 288 797 | 503 673 | ||
15 | Duisbourg | 5 302 179 | 491 931 |
Dans le dernier classement de Mercer des villes les plus agréables à vivre dans le monde de mars 2015, cinq villes allemandes étaient dans le top 20, en offrant une très haute qualité de vie à leurs habitants : Munich (4e), Düsseldorf (6e), Francfort (7e), Berlin (14e) et Hambourg (16e). Stuttgart se trouvait sur position 21[54].
Langues[modifier | modifier le code]
L'allemand est une langue indo-européenne appartenant à la branche occidentale des langues germaniques, de même que le néerlandais ou l'anglais. 92 % de la population a l'allemand comme langue maternelle, ce qui indique une très grande homogénéité linguistique. 8 % de locuteurs parlent une autre langue : le danois, le frison, le sorabe, le polonais, les parlers de deux groupes tsiganes (les Sintis et les Roms allemands) ainsi que le turc, le kurde, ou le serbe.
Il s'agit d'une estimation, car il n'existe en Allemagne aucun recensement basé sur les données linguistiques. Les immigrés ont contribué à l'élargissement du champ linguistique.
L'allemand standard, appelé en Allemagne Hochdeutsch, n'est pas la langue vernaculaire de tous les germanophones. En effet, plusieurs millions d’Allemands parlent dans leur vie quotidienne l'un des dialectes allemands. Ces nombreux dialectes peuvent être rattachés géographiquement à trois groupes, du nord au sud : le bas-allemand (Niederdeutsch), au centre les dialectes saxon et franciques (francique mosellan, francique rhénan), et au sud le bavarois et l'alémanique souabe (voir la liste complète des dialectes dans l'article détaillé sur la langue allemande). La différenciation nord-sud (bas-allemand / haut-allemand) est apparue à partir du VIe siècle. En 1980, on estimait qu'environ 50 % des Allemands utilisaient dans leur vie quotidienne l'un de ces dialectes sans jamais l'écrire[55].
L'Anglais est très répandu, et est la première langue étrangère et commerciale: le quotidien Aktuelle Woche estime[réf. insuffisante] qu'au moins 50 % des Allemands parlent Anglais, ou ont des notions d'Anglais, et 30 % des Allemands parleraient Anglais couramment. Le Français, qui avait un taux de connaissance de quelques 15 % dans les années 1970, a maintenant moins de 5 % de locuteurs en seconde langue.
Minorités linguistiques historiques
Les lois fédérales reconnaissent quatre minorités nationales : les Danois, les Frisons, les Sorabes et les Tsiganes. Les quatre communautés reconnues ont fondé en 2004 un Conseil des minorités doté d’une convention commune pour promouvoir leurs intérêts devant le gouvernement fédéral.
Les Sorabes ou Sorbes, qui constituaient une minorité protégée dans la République démocratique allemande, vivent dans la région de la Lusace (dans les Länder de Saxe et de Brandebourg), qui est subdivisée en Haute Lusace et Basse Lusace. Ils parlent les langues slaves occidentales haut-sorabe et bas-sorabe (en sorabe hornjoserbšćina et delnjoserbšćina), et forment la minorité nationale reconnue la plus importante. Ils ont réussi à maintenir leur culture et leur langue malgré les tentatives de germanisation dans le passé. Tous parlent aussi l’allemand, le taux de bilinguisme atteignant près de 100 %[55]. Le sorabe se situe entre le tchèque et le polonais et s'écrit en caractères latins complétés par quelques signes diacritiques. Le haut-sorabe est phonétiquement proche du tchèque mais dispose d'un lexique apparenté au polonais, alors que le bas-sorabe à l'inverse est phonétiquement proche du polonais mais utilise un lexique plus proche du tchèque. La ville de Budisse, Budyšin ou Budyšyn en sorabe, est considérée comme le centre des sorabes de la Haute Lusace, et la ville de Cottbus, Chóśebuz en sorabe, est considérée comme le centre politique et culturel des sorabes de la Basse Lusace.
Les Frisons vivent dans la Frise, principalement dans la région côtière du nord-ouest du Land de Schleswig-Holstein. Ils parlent le frison, qui fait partie du groupe des langues germaniques occidentales. Il constitue avec l'anglais et le scots la branche anglo-frisonne de ce groupe. Il ressemble étroitement au vieil anglais, mais aussi au néerlandais et au bas-allemand.
Dans la moitié nord du Land de Schleswig-Holstein, il existe une petite minorité danoise (en danois : det danske mindretal i Sydslesvig), parlant le sydslesvigsdansk, le danois du sud du Schleswig. La minorité danoise représente entre 15 000 et 50 000 personnes. Elle dispose d'organisations culturelles, d'une Église (rattachée à l'Église du Danemark) et d'écoles spécifiques. La minorité danoise est reconnue officiellement et protégée dans le cadre de l'accord germano-danois de 1955 et de la convention-cadre sur les minorités du Conseil de l'Europe. La Südschleswigscher Wählerverband, son parti, est exemptée de la règle des 5 % pour être représentée au parlement régional.
Religions[modifier | modifier le code]
Les guerres de religions ont déchiré les Allemands aux XVIe et XVIIe siècles au cours de la guerre de Trente Ans. La réforme luthérienne est introduite par le moine augustin Martin Luther. La diffusion de la Dispute de Martin Luther sur la puissance des indulgences (titre latin Disputatio pro declaratione virtutis indulgentiarum), plus connue comme les Quatre-vingt-quinze thèses, a déclenché la Réforme en Allemagne. Le document aurait été placardé à la porte de l'église de Wittemberg (aujourd'hui en Saxe-Anhalt) le . Les 95 thèses sont finalement condamnées le par la bulle Exsurge Domine du pape Léon X. Luther, alors ouvertement en conflit avec l'Église, est excommunié au début de l'année suivante.
Aujourd'hui, le nord et l'est de l'Allemagne sont majoritairement protestants. La grande majorité des protestants allemands appartient à l'Église évangélique en Allemagne qui rassemble 30,8 % de la population. Des majorités catholiques se trouvent avant tout en Rhénanie, au sud du Bade-Wurtemberg et en Bavière où est né le pape Benoît XVI. 31,4 % de la population est catholique[56]. L'est de l'Allemagne et Hambourg sont majoritairement sans confession[57] mais la première religion reste le luthéranisme. Enfin, l’islam est pratiqué par la communauté turque, concentrée dans la Ruhr et à Berlin. La population alévi bektachi est estimée entre 500 000 et 6 250 000. En 2000, l'Allemagne accorde aux alévis le statut de « communauté religieuse »[58].
En Allemagne existe la Kirchensteuer, un impôt destiné aux institutions religieuses.
Religion | Membres | En % de la population |
Année | Source |
---|---|---|---|---|
Sans religion | 27 964 795 | 34,1 % | 2008 | fowid |
Église catholique romaine | 25 176 517 | 30,7 % | 2008 | DBK |
Église évangélique en Allemagne | 24 514 900 | 29,9 % | 2008 | EKD/EKIR |
Islam | 3 500 000 | 4,3 % | 2008 | REMID |
Églises (édifices)
Quelques-unes des plus grandes et fameuses églises d'Allemagne :
- la cathédrale d'Aix-la-Chapelle (patrimoine mondial de l'UNESCO)
- la cathédrale de Cologne, en Rhénanie-du-Nord-Westphalie, dont la flèche atteint 157,38 m (tour nord), est la plus haute église avec deux clochers (patrimoine mondial de l'UNESCO)
- la Frauenkirche de Dresde
- la Cathédrale Saint-Martin de Mayence, qui a fêté son millénaire en 2009.
- l'église abbatiale Saint-Michel d'Hildesheim et la cathédrale Sainte-Marie de l'Ascension d’Hildesheim à Hildesheim, Basse-Saxe (patrimoine mondial de l'UNESCO)
- l'église St Martin à Landshut, en Bavière, est le plus haut édifice en briques du monde.
- l'église Sainte-Marie de Lübeck à Lübeck, dans le Schleswig-Holstein, était un modèle pour la plupart des églises en brique le long de la mer Baltique. Elle est la deuxième plus grande église avec deux clochers (dépassée seulement par la cathédrale de Cologne) et la plus grande avec deux clochers en briques. Elle possède la plus grande voûte en briques et est inscrit au patrimoine mondial de l'UNESCO. La plus longue église en brique est la cathédrale de Lübeck.
- la cathédrale de Spire, en Rhénanie-Palatinat, est la plus grande cathédrale de style roman au monde (patrimoine mondial de l'UNESCO)
- la cathédrale d'Ulm, dans le Bade-Wurtemberg, détient toujours la plus haute flèche d’église du monde, avec ses 161,53 m de haut. Initialement une maison de Dieu pour les catholiques, la cathédrale d'Ulm est devenue après les réformes de 1529 à Ulm la plus grande église protestante du monde.
- l'église de pèlerinage de Wies à Steingaden, en Bavière, est l'une des plus belles églises de style rococo dans le monde (patrimoine mondial de l'UNESCO)
- l'église St Nikolai à Wismar (patrimoine mondial de l'UNESCO)
Économie[modifier | modifier le code]
L’Allemagne est la première puissance économique de l'Union européenne. Elle figure au quatrième rang mondial depuis 2008 derrière les États-Unis, le Japon, et la Chine[59] mais devant la France et le Royaume-Uni. Elle possède pour cela de nombreux atouts : un marché intérieur important, une population active qualifiée grâce à l'apprentissage professionnel, et un niveau de vie élevé. Les entreprises et les syndicats allemands fonctionnent en cogestion. Le PIB allemand s'élève à 3 876 milliards de dollars (GDP 2014, Fonds monétaire international)[60]. Le commerce extérieur représente un tiers du PNB : avec un volume d’exportations de 1 134 milliards d'euros (2014)[61]. L'excédent commercial était le plus élevé du monde en 2014 avec 217 milliards d'euros[61]. Le principal moteur de ce commerce extérieur est l’industrie, dont le pourcentage dans le total des exportations se situe à quelque 84 %(2004).
L'économie allemande dispose d'un réseau de communication de première qualité : le plus long réseau autoroutier d'Europe, un réseau ferré particulièrement dense et trois axes navigables, le Rhin premier fleuve mondial pour le fret, la liaison Rhin-Main-Danube et le canal du Mittelland.
L'Allemagne est la quatrième puissance maritime économique du monde. Au 1er janvier 2013, sa flotte s'élevait à 3 833 navires, totalisant 125,778 millions de tonnes de port en lourd, dont 109,136 millions battant pavillon étranger et répartis sur 3 437 unités. 52,41 % de la totalité du tonnage est immatriculée au Liberia et 10,43 % à Antigua-et-Barbuda, contre seulement 13,23 % en Allemagne[62].
Certaines entreprises allemandes occupent la première place du marché mondial dans leur domaine (par exemple BASF dans l'industrie chimique, Munich Re (aussi Münchener Rück) dans la réassurance, Aldi et Lidl pour les supermarchés hard-discount). Autres entreprises occupent la première place européenne dans leur domaine (par exemple Volkswagen dans la construction automobile, Bosch pour les équipementiers automobiles, Deutsche Bahn pour les entreprises ferroviaires, Lufthansa pour les compagnies aériennes, DHL pour la logistique, SAP pour les entreprises de logiciels ou Adidas dans la fabrication d'articles de sport). En outre, il y a beaucoup de petites et moyennes entreprises, le fameux « Mittelstand », qui occupent la première place du marché mondial ou européen dans une niche qui s'appellent « champions cachées »[63] ou « hidden champions »[64].
Industrie[modifier | modifier le code]
L’industrie est un secteur économique très important en Allemagne. Environ 33 % de la population active travaille dans ce secteur. Les principaux secteurs en chiffre d'affaires sont la construction automobile avec 777 000 salariés en 2004, suivie par l’électrotechnique avec 799 000 salariés, la construction mécanique avec 868 000 salariés et l’industrie chimique[65]. À côté des grandes entreprises mondialement connues comme Siemens, Volkswagen, ThyssenKrupp, Allianz, Bosch, BASF ou Bayer, les PME/PMI emploient plus de 20 millions de salariés. Dans la construction mécanique, secteur où la RFA détient 19,3 % du marché mondial, la grande majorité des entreprises a moins de 200 salariés. Ces succès sont dus à la réputation de bonne qualité des produits allemands en général. Les entreprises allemandes dépendent peu des banques pour leur financement. Grâce à leurs bons rendements, près de 70 % d'entre elles peuvent couvrir elles-mêmes leurs besoins financiers[66].
La construction automobile fournit 40 % des exportations allemandes. Un salarié sur sept travaille dans ce secteur. Les grands constructeurs Volkswagen et Audi, BMW, Daimler AG, Porsche, Opel, filiale allemande de General Motors, font de l’Allemagne le troisième producteur d’automobiles mondial. Environ six millions de voitures sortent chaque année des chaînes de montage allemandes et 4,8 millions de voitures de marque allemande sont produites à l’étranger.
Autres secteurs[modifier | modifier le code]
Comme dans toutes les économies développées, le secteur tertiaire est le premier employeur allemand. Près de 28 millions de personnes y travaillent dont 10 millions dans le commerce, l’hôtellerie, la restauration et les transports. Ce secteur est constitué à plus de 40 % de PME/PMI.
Le tourisme est en Allemagne un facteur économique important. L’Allemagne est le leader mondial du tourisme d’affaires avec une part de 11 % des voyages d’affaires internationaux. Des concerts, des festivals et de grandes manifestations sportives attirent beaucoup de vacanciers. Pour ne citer que quelques exemples, il y a les fêtes de rues ou les marchés de Noël (voir aussi: section de la culture)[67].
Bien que densément peuplée et fortement industrialisée, l'Allemagne offre encore une large place à la nature. Les forêts recouvrent 29 % du territoire. La forêt bavaroise constitue le plus grand espace de montagnes boisées en Europe centrale et la Forêt-Noire conserve toujours un caractère sauvage. Il ya des siècles gestion durable des forêts en Allemagne.
L’agriculture est également très importante, contrairement aux idées reçues ; en termes de comparaison, l’Allemagne se situe juste derrière la France en termes de production céréalière, mais la devance et occupe ainsi le premier rang européen en ce qui concerne la production de lait. Depuis 2007, les exportations agro-alimentaires allemandes ont dépassé celles de la France pour parvenir au second rang mondial derrière les États-Unis[68].
Économie tournée vers l’espace mondial[modifier | modifier le code]
L’économie allemande est particulièrement orientée vers le marché mondial. Les grands partenaires commerciaux de l’Allemagne sont la France, les États-Unis, l'Italie et le Royaume-Uni. Mais l’Allemagne, qui a retrouvé un rôle de pivot de l’Europe depuis la chute du communisme et la réunification, cherche à développer de nouveaux débouchés. Elle a accru sa présence en Europe de l’Est. Depuis le début des années 1990, une partie de la production allemande a été délocalisée vers ces pays, si bien que 830 000 personnes travaillaient pour des entreprises allemandes dans les anciens pays communistes en 2002, contre presque aucune avant 1990. Des entreprises allemandes ont aussi absorbé des entreprises locales comme Volkswagen qui a racheté le constructeur tchèque Skoda[69]. Au total, plus de 10 % des exportations allemandes se font vers ces pays, soit autant que vers les États-Unis.
Les pays émergents constituent un défi de taille pour l’Allemagne. L’importance des relations économiques avec la Chine ou l’Inde ne cesse donc de croître. Les échanges avec l’Inde sont plus modestes. Les entreprises allemandes doivent relever le défi de la compétitivité face à des pays où le coût de la main d’œuvre est très faible. Cependant, elles misent peu sur le faible prix de leurs produits pour exporter, mais beaucoup plus sur leur qualité ou leur spécificité. On achète les produits allemands non pas parce qu'ils sont bon marché, mais parce qu'ils sont de bonne qualité[70], ou parce qu'on a besoin d'un produit que seuls les Allemands fabriquent.
Chômage et croissance[modifier | modifier le code]
L'Allemagne a connu après la réunification des difficultés. La concurrence internationale est importante et les entreprises doivent se moderniser rapidement ou délocaliser, sous peine de faillite. L'Ouest du pays est le plus dynamique, tandis qu'à l'Est (ancienne RDA) de nombreuses entreprises ont dû fermer, ce qui a provoqué une forte hausse du chômage jusqu'à 2005 et un exode de l'Est vers l'Ouest.
À cause des reformes du marché de travail (réformes Hartz), la performance forte des entreprises, notamment dans l'export, et aussi à cause de la démographie (plus de nouveaux retraités que de jeunes entrants sur le marché de travail), le taux de chômage a fortement diminué depuis 2005 et s'établit selon Eurostat en à seulement 4,5 %[9]. C'est le taux le plus bas de tous les 28 États membres de l'Union européenne devant la République tchèque (5,0 %) et Malte (5,1 %). Le taux de chômage pour les jeunes de moins de 25 ans s'établit à seulement 7,0 %[9] – c'est aussi le taux le plus bas de l'Union européenne devant l'Autriche (10,8 %) et les Pays-Bas (11,2 %).
Le nombre de postes proposés en Allemagne a crû fortement de 300 641 en 2009 à 556 831 en 2015[71]. Pour trouver plus de travailleurs étrangers, l'État allemand a lancé la campagne « Make it in Germany »[72].
En 2006, le PIB a crû de 2,9 %, après plusieurs années de stagnation[73]. Les entreprises profitent d'une compétitivité regagnée depuis dix ans à force de restructurations et de modération salariale. Depuis 2006, la production augmente chaque année, les carnets de commande restent remplis[74]. Après un fort recul du PIB pendant la crise économique de 2008/2009, la croissance de celui-ci a fortement repris en 2010 (4,1 %) et en 2011 (3,6 %), et plus légèrement en 2012 (0,4 %) et 2013 (0,1 %). En 2014, la croissance reprenait à 1,6 %[75], et en 2015, à 1,7 %[76].
Problèmes de pauvreté et de précarité[modifier | modifier le code]
Dans la dernière décennie, l'Allemagne a réformé son marché du travail avec les réformes Hartz (2003/2005) et pris des mesures contre la crise pour préserver son dynamisme économique. Ces mesures sont souvent vues comme un modèle pour les autres pays européens car l'Allemagne a été capable de diminuer le chômage à 4,5 % (Eurostat, )[9] et de réaliser des excédents budgétaires sur l'ensemble de l'État à partir de 2012[77], mais le prix à payer sur le plan social est également souligné par les économistes et il est jugé parfois excessif. Ainsi, Henrik Uterwedde, économiste et directeur adjoint de l'Institut franco-allemand de Ludwigsburg, parle-t-il de quasi-« abus et exploitation en ce qui concerne les temps partiels et les bas salaires. »[78]
Pour maintenir son dynamisme économique, l'Allemagne a en effet privilégié l'emploi précaire sans salaire minimum : les mesures prises par le gouvernement allemand (définissant de nouveaux contrats de travail, exonérant les employeurs et ne donnant pas droit au chômage, avec la possibilité de payer des chômeurs de longue durée moins de 1 euro par heure pour une activité à temps partiel afin d'aider ces personnes à se réintégrer dans le marché de travail normal), en accord avec le patronat et les syndicats ont ainsi entraîné une baisse de salaire de 20 % pour 1,6 million de personnes, et une stagnation depuis dix ans pour les autres[78].
Concernant la recherche d'emploi, il y a en tout 7 millions de personnes (soit 16 % de la population active) qui sont soit au chômage soit touchent des indemnités prévues par la loi Hartz IV. Les chômeurs allemands (dont le nombre s'est réduit de manière significative ces dernières années) sont les plus exposés à la pauvreté relative dans l'Union européenne : 70 % d'entre eux sont en risque de pauvreté (moins de 952 euros par mois de ressources), contre 45 % en moyenne dans l'Union européenne[79]. Cependant, le coût de la vie et en particulier du logement est beaucoup moins élevé en Allemagne - en moyenne les loyers à Paris avec 26,25 € par mètre carré sont beaucoup plus élevés qu'à Berlin (5,73 €/m²), Hambourg (6,30 €/m²), Munich (9,70 €/m²) ou Cologne (7,26 €/m²) en 2009[80]. Les loyers offerts pour les nouvelles locations dans les grandes villes ont en général augmenté fortement durant les dernières années mais ont aussi été plafonnés récemment par une nouvelle loi[81].
Pour restreindre l'emploi précaire, le gouvernement allemand a décidé en printemps 2014 d'introduire un salaire minimum de 8,50 € bruts de l'heure à partir du 1er janvier 2015, mais une période de transition est prévue pour les secteurs qui seront encore sous le coup d'un accord de branche. Au plus tard en 2017, il concernera tout le monde, sauf les moins de 18 ans, les stagiaires et les chômeurs de longue durée, exemptés pendant les six mois suivant leur embauche[82]. Le salaire minimum sera relevé à 8,84 € bruts de l'heure à partir du 1er janvier 2017[83]. La commission chargée de le réévaluer statuera en 2018 sur une nouvelle augmentation, pour une application au 1er janvier 2019[84]. En septembre 2016, l'institut IAB de recherche sur l'emploi évalue à 60.000 le nombre de postes perdus ou non-créés à cause du salaire minimum[85].
Patrimoine culturel[modifier | modifier le code]
L'Allemagne fait partie de l'aire de la civilisation occidentale et européenne et compte 40 sites inscrits au patrimoine mondial, dont trente-sept culturels et trois naturels.
La notion de culture est perçue de façon différente en France et en Allemagne. En France, la culture désigne plus une connaissance « intellectuelle », individuelle. En Allemagne, les deux sens, individuel et collectif, sont exprimés par deux mots distincts : Bildung et Kultur. La définition de la culture individuelle ou culture générale correspond au mot Bildung[86]. C'est surtout cette dernière notion que l'article se propose de développer même si le mot culture et le mot civilisation sont désormais pratiquement synonymes en France[87]. La deuxième difficulté rencontrée pour parler de culture allemande est liée au fait que l'État allemand ne date que de la seconde moitié du XIXe siècle. Beaucoup d'artistes perçus comme allemands ne se revendiquent pas comme tels, mais sont assimilés à l'aire germanique qui se définit sur des bases linguistiques. À ce titre, il est difficile de distinguer culture allemande et culture autrichienne jusqu'au milieu du XIXe siècle. Enfin, les frontières du territoire allemands ont fluctué à travers les siècles, ce qui rend la définition géographique du sujet délicate.
Certaines grandes fêtes populaires – comme la Noël en Allemagne, la fête de la bière à Munich (« Oktoberfest »), le Christopher Street Day dans les grandes villes, le Carnaval des cultures à Berlin, les carnavals de Mayence, Düsseldorf et de Cologne, le Hanse Sail de Rostock – sont depuis longtemps des pôles d'attraction pour beaucoup de locaux et touristes.
Musique[modifier | modifier le code]
Le pays compte plusieurs orchestres de renommée internationale, au premier rang desquels:
- l'orchestre philharmonique de Berlin, a été dirigé par nombre de chefs invités prestigieux, parmi lesquels Hans Richter, Felix Weingartner, Richard Strauss, Gustav Mahler, Johannes Brahms et Edvard Grieg, et il compte parmi les orchestres symphoniques les plus réputés au monde ;
- la Staatskapelle de Dresde, fondée par le prince-électeur de Saxe Maurice, le ; c'est un des plus anciens orchestres du monde, si ce n'est le plus ancien ; il est aussi considéré comme l'un des plus prestigieux orchestres européens ;
- l'orchestre du Gewandhaus de Leipzig ;
- l'orchestre symphonique de la Radiodiffusion bavaroise ;
- l'orchestre philharmonique de Munich ;
- l'orchestre de l'Opéra d'État de Bavière ;
- l'orchestre symphonique de la WDR de Cologne ;
- l'orchestre symphonique de la radio de Stuttgart.
L'Allemagne a été profuse pour les compositeurs, notamment :
Karl Friedrich Abel, Carl Philipp Emanuel Bach, Johann Christian Bach, Johann Sebastian Bach[N 3], Ludwig van Beethoven, Johannes Brahms, Johann Jakob Froberger, Christoph Willibald Gluck, Georg Friedrich Händel, E.T.A. Hoffmann, Felix Mendelssohn, Johann Pachelbel, Johann Joachim Quantz, Max Reger, Heinrich Schütz, Robert Schumann, Richard Strauss[N 4], Georg Philipp Telemann, Richard Wagner, et Carl Maria von Weber entre autres.
Les principaux opéras d’Allemagne sont situés à :
- Baden-Baden, le Palais des festivals de Baden-Baden (la plus grande salle d'opéra d'Allemagne) ;
- Bayreuth, l'Opéra des Margraves et le Palais des festivals (Festspielhaus) de Bayreuth, conçu par Richard Wagner pour qu'y soient donnés ses opéras ;
- Berlin, l'Opéra comique de Berlin, (Komische Oper) et le Staatsoper Unter den Linden, construit par G.W. von Knobelsdorff ;
- Chemnitz, l'opéra de Chemnitz ;
- Dortmund, le théâtre de Dortmund ;
- Dresde, le Semperoper ;
- Francfort-sur-le-Main, le vieil opéra de Francfort ;
- Hambourg, la philharmonie de l'Elbe (en construction) ;
- Leipzig, l'opéra de Leipzig ;
- Munich, le théâtre du Prince-Régent et le théâtre Cuvilliés ;
- Wiesbaden, le théâtre de la Hesse.
L'Allemagne connaît aussi la pratique de musiques traditionnelles, notamment le Yodel encore connu de nos jours dans les régions alpines de Bavière.
La musique populaire allemande s'appelle le Schlager. Des groupes comme Modern Talking, Alphaville, Münchener Freiheit, Ireen Sheer, Dschinghis Khan ou la chanteuse de Nouvelle Vague Allemande (Neue Deutsche Welle) Nena originaires d'Allemagne ont connu un succès international.
Le pays a donné naissance à plusieurs groupes de rock allemand de renommée internationale, notamment avec Scorpions à partir des années 1980, Rammstein des années 1990 à aujourd'hui et Scooter (groupe) de 1994 à aujourd'hui, ou encore le groupe Tokio Hotel de 2001 à nos jours.
-
Jean-Sébastien Bach
(1685–1750) -
Ludwig van Beethoven
(1770–1827) -
Richard Wagner
(1813–1883) -
Semperoper, Dresde
(construit 1878) -
Rammstein
(commencé en 1994)
Philosophie[modifier | modifier le code]
Des philosophes allemands : Theodor W. Adorno, Hannah Arendt, Jakob Böhme, Friedrich Engels, Johann Gottlieb Fichte, Jürgen Habermas, Georg Wilhelm Friedrich Hegel, Martin Heidegger, Max Horkheimer, Edmund Husserl, Karl Jaspers, Emmanuel Kant, Gottfried Wilhelm Leibniz, Karl Marx, Friedrich Nietzsche, Friedrich Wilhelm Joseph von Schelling, August Wilhelm Schlegel, Arthur Schopenhauer, Christian Wolff.
-
G. W. Leibniz
(1646–1716) -
Emmanuel Kant
(1724–1804) -
Arthur Schopenhauer
(1788–1860) -
Friedrich Nietzsche
(1844–1900)
Sciences[modifier | modifier le code]
Des ingénieurs ou scientifiques allemands :
- en mathématiques, Georg Cantor, Gerd Faltings, Carl Friedrich Gauss, David Hilbert, Felix Klein ;
- en physique ou chimie, Manfred von Ardenne, Albert Einstein, Daniel Gabriel Fahrenheit, Otto Hahn, Heinrich Hertz, Max von Laue, Walther Nernst, Max Planck, Wilhelm Conrad Röntgen ;
- en sciences naturelles ou médecine, Alexander von Humboldt, Robert Koch, Max Talmey[88] ;
- des ingénieurs ou inventeurs, Carl Benz, Wernher von Braun, Gottlieb Daimler, Rudolf Diesel, Johannes Gutenberg, Hugo Junkers, Otto Lilienthal, Philipp Reis, Konrad Zuse.
-
Johannes Gutenberg
(1400–1468) -
Alexander von Humboldt
(1769–1859) -
Max Planck
(1858–1947) -
Albert Einstein
(1879–1955) -
Konrad Zuse
(1910–1995)
Littérature[modifier | modifier le code]
La littérature allemande s'inscrit dans le cadre plus général de la littérature de langue allemande qui regroupe l'ensemble des œuvres littéraires de langue allemande, en englobant celles produites en Autriche ainsi que dans une partie de la Suisse.
Née au Moyen Âge, la littérature allemande a connu des périodes de grand rayonnement comme le « Sturm und Drang » (vers 1765-1785) avec Johann Wolfgang von Goethe et Friedrich von Schiller, le romantisme (vers 1796-1835) avec Jacob et Wilhelm Grimm et les poètes Friedrich Hölderlin, Jean Paul Richter, Novalis, Joseph von Eichendorff, et un peu plus tard Heinrich Heine, avant la période « Klassische Moderne » (de 1900 aux années 1920) où dominent Hermann Hesse, Erich Kästner et Thomas Mann qui, avec les poètes et prosateurs autrichiens, ouvrent la voie de la modernité sur laquelle pèsera le nazisme qui conduira de nombreux auteurs à l'exil.
Enfin le renouveau littéraire depuis 1945 a été notable et marqué par plusieurs attributions du Prix Nobel de littérature à des écrivains allemands : Nelly Sachs (1966, naturalisée suédoise), Heinrich Böll (1972), Günter Grass (1999) et Herta Müller (2009).
-
Goethe
(1749–1832) -
Friedrich von Schiller
(1759–1805) -
Les Frères Grimm
(1785–1863) -
Thomas Mann
(1875–1955) -
Hermann Hesse
(1877–1962)
Mode et design[modifier | modifier le code]
Certains designers allemands ont apporté une contribution importante au design industriel moderne, en s'inspirant notamment de l'école du Bauhaus, de Dieter Rams et de Braun[89].
La mode vestimentaire en Allemagne, si elle ne dispose pas d'influence au niveau mondial, est source de plusieurs personnalités reconnues, telles Karl Lagerfeld ou Claudia Schiffer ainsi que de marques largement implantées internationalement comme Hugo Boss ou Esprit. Pour ces personnalités qui officient parfois pour des entreprises tierces, une grande part de leur réussite est liée à leur présence sur la scène européenne ou parisienne, ainsi que pour l'industrie, à l'exportation. La Semaine de la mode qui a lieu annuellement dans la capitale voit grandir peu à peu son importance sur la scène européenne, y compris à travers des événements annexes tel que le Bread & Butter.
-
Karl Lagerfeld
(*1933) -
Claudia Schiffer
(*1970) -
Heidi Klum
(*1973) -
Diane Kruger
(*1976) -
Philipp Plein
(*1978) -
Toni Garrn
(*1992)
Codes[modifier | modifier le code]
L'Allemagne a pour codes :
- DE selon ISO 3166 alpha-2 et par conséquent dans les codes ISO 3166-2 et UN/LOCODE;
- DEU selon ISO 3166 alpha-3;
- 276 selon ISO 3166 numérique,
- selon la liste des prefixes attribué par l'U.I.T. Union internationale des télécommunications :
- D- selon la liste des préfixes OACI d'immatriculation des aéronefs;
- ED selon la liste des préfixes des codes OACI des aéroports (domaine civil);
- ET selon la liste des préfixes des codes OACI des aéroports (domaine militaire);
- D sur les plaques d'immatriculation;
- .de comme nom de domaine de premier niveau;
- GER selon la liste des codes pays du CIO.
Notes et références[modifier | modifier le code]
Notes[modifier | modifier le code]
- Francfort-sur-le-Main abrite notamment la bourse de Francfort, première place financière du pays, le siège de la Banque centrale européenne et de la Banque fédérale d'Allemagne (Deutsche Bundesbank), le siège des banques commerciales allemandes les plus importantes Deutsche Bank et Commerzbank et le siège des grandes banques publiques KfW et Helaba ainsi que la "banque centrale" des banques coopératives, la DZ Bank.
- Après la fondation du Bade-Wurtemberg en 1952 et l'intégration de la Sarre en 1957.
- En français, « Jean-Sébastien Bach » est couramment utilisé.
- Qu'il convient de ne pas confondre avec les compositeurs viennois, Johann Strauss père et ses fils, Johann (le plus connu), Josef et Eduard.
Références[modifier | modifier le code]
- « Die zentralen Worte daraus, “Einigkeit und Recht und Freiheit”, waren zum offiziellen Wahlspruch der BRD erhoben worden. » - Peter Ebenbauer, Christian Wessely und Reinhold Esterbaue: Religiöse Appelle und Parolen: Interdisziplinäre Analysen zu einer neuen Sprachform, Kohlhammer, 2008, S. 84 Online.
- Statistisches Bundesamt (Destatis): Population based on the 2011 Census. destatis.de. Consulté le 26 août 2016 (anglais)
- https://drive.google.com/file/d/0BwRajF-9ooSScjF4X29iOXdPb3M/view?usp=sharing
- Données sur le développement humain (1980-2015)
- Parfois traduit à tort par « République fédérale allemande » : « À compter de la date d'unification, la République fédérale allemande agit désormais dans le cadre de l'Organisation des Nations unies sous l'appellation Allemagne », comme le montre le document État de Ratification du Protocole de Montréal (relatif à la protection de la couche d'ozone) du Programme des Nations unies pour l'environnement.
- The Economist constate l’hégémonie allemande, consulté le .
- Forbes - The World's Most Powerful People, consulté le .
- Germany Replaces China as World’s Trade-Surplus Boogeyman, consulté le .
- Eurostat : Le taux de chômage à 11,0 % dans la zone euro,
- BBC poll: Germany most popular country in the world, consulté le .
- Germany knocks USA off Best Nation top spot after 5 years, consulté le .
- Overall Best Countries Ranking, consulté le .
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Voir aussi[modifier | modifier le code]
Bibliographie[modifier | modifier le code]
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- Serge Berstein et Pierre Milza, Histoire du XXe s., Hatier, 2008.
- T. 1: 1900-1945, la fin du "monde européen" (ISBN 978-2-218-71564-8)
- T. 2: 1945-1973, le monde entre guerre et paix. (ISBN 978-2-218-71565-5)
- T. 3: 1973 à nos jours, vers la mondialisation. (ISBN 978-2-218-74645-1)
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- Alfred Grosser, L'Allemagne en Occident, Paris, Hachette, coll. « Pluriel », (ISBN 978-2-010-12427-3).
- Alfred Grosser, L'Allemagne de notre temps, Livre de Poche, 1978.
- Jean Heffer, William Serman, Des révolutions aux impérialismes, Hachette-Histoire, 1973.
- Anne-Marie Le Gloannec, Allemagne, peuple et culture, Paris, La Découverte, (ISBN 978-2-707-14548-2).
- Jean-François Noël, Histoire du peuple allemand des origines à la paix de Westphalie, PUF, 1975.
- Jacques Le Rider, L'Allemagne au temps du réalisme, de l'espoir et du désenchantement, Albin Michel, 2008.
- Jacques Le Rider, La Mitteleuropa, PUF, collection « Que sais-je ? », no 2846, 1994, deuxième édition revue, 1996, traductions allemande, espagnole, italienne, croate, japonaise et roumaine.
- Francis Rapp, Le Saint-Empire romain germanique : d'Otton de Grand à Charles Quint, Paris, Seuil, coll. « Point Histoire », (ISBN 978-2-020-55527-2).
- Joseph Rovan, Histoire de l'Allemagne : des origines à nos jours, Paris, Editions du Seuil, coll. « Librairie européenne des idées », (ISBN 978-2-020-18296-6).
- Walter Herrmann, La fortification en Allemagne de la protohistoire au XIXe siècle, Strasbourg, Castrum Europe, Châteaux-forts d’Europe, (ISSN 1253-6008, lire en ligne)
Editions du Centre d'étude des châteaux-forts, no 3
Liens externes[modifier | modifier le code]
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- www.deutschland.de - Le portail actuel et plurilingue sur l’Allemagne
- (fr) Site officiel du tourisme en Allemagne
- (fr) Webcams d'Allemagne
- Willkommen in Deutschland (webzine culturel sur l'Allemagne)
- Allemagne - Faits et réalités (site du ministère des Affaires étrangères allemand)