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Saisir l'action publique en Afrique à travers les instruments

Congrès de l'Association française de science politique (AFSP) 2017 – Section thématique 21

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Publié le mercredi 12 octobre 2016 par Elsa Zotian

Résumé

La section thématique que nous organisons dans le cadre du prochain congrès de l'AFSP à Montpellier (10-12 juillet 2017) est centrée l’analyse des instruments d’action publique (IAP). L’objectif est de faire dialoguer des recherches plurisectorielles questionnant les techniques de gouvernement en Afrique, qu’elles aient des racines anciennes (cartographies, plans stratégiques) ou soient liées au New Public Management comme les outils de mensuration de la performance (benchmarking, ranking, rating) ou de gouvernance (normes ISO, guides de bonne conduite, assurance qualité, best practices). Il s’agit notamment de tester comment l’approche par les instruments nous renseigne sur des formes originales de la formation de l’État et, inversement, dans quelle mesure la trajectoire historique de l’État et son extraversion nous permettent de mieux comprendre la fabrique, la nature ou la réappropriation des IAP.

Annonce

Argumentaire

Cette Section thématique (ST) est centrée sur une entrée spécifique de l’analyse des politiques publiques : les Instruments d’Action Publique (IAP). L’objectif est de faire dialoguer des recherches questionnant les techniques de gouvernement en Afrique, qu’elles aient des racines anciennes (cartographies, plans stratégiques) ou soient liées au New Public Management (NPM) comme les outils de mensuration de la performance (benchmarking, ranking, rating) ou de gouvernance (normes ISO, guides de bonne conduite, assurance qualité, best practices).

Alors que l’approche par les IAP occupe une place importante dans l’analyse des politiques publiques en Europe, peu de recherches sur des terrains en Afrique ont engagé des réflexions théoriques et critiques sur ces dispositifs. Pour autant, l’analyse des IAP représente une grille de lecture originale pour étudier la transformation des Etats africains et leur insertion dans des formes globalisées de capitalisme. En effet, l’intégration dans la concurrence internationale suppose que les institutions nationales se plient aux normes internationales de qualité. Dans une logique de promotion de la « bonne gouvernance », les institutions d’aide mettent l’accent sur des instruments censés permettre une action publique effective et équitable, et leur assurer un contrôle sur l’usage des ressources qu’elles octroient. Autrement dit, les IAP en contexte africain sont aux interfaces entre trajectoires des Etats et dispositifs promus de l’extérieur, entre l’internationalisation et processus endogènes d’action publique.

Cette ST propose d’aborder la question des IAP en Afrique à travers une approche comparative, en confrontant des analyses empiriques portant sur différents secteurs. Nous partons du postulat que la variable principale orientant cette comparaison s’articule autour de la sociologie historique de l’Etat. Il s’agit de tester comment l’approche par les instruments nous renseigne sur des formes originales de la formation de l’Etat et, inversement, dans quelle mesure la trajectoire historique de l’Etat et son extraversion nous permettent de mieux comprendre la fabrique, la nature ou la réappropriation des IAP.

Ce débat théorique peut s’articuler autour de différentes entrées. Nous en proposons cinq :

  • La question des IAP dans des Etats sous régimes d’aide, qui connaissent une forte implication des acteurs internationaux (institutions financières, bailleurs de fonds, agences de développement). Il s’agit de questionner le choix des instruments, dans des configurations pluri-acteurs transnationales et caractérisés par des rapports de pouvoir asymétriques et de s’interroger sur les enjeux politiques et financiers de cette économie politique dans les différentes étapes de la mise en instrument ;
  • L’IAP comme une entrée dans l’analyse des transferts de politiques publiques. L’accent est souvent mis sur l’extraversion de l’action publique à travers l’importation et l’application des instruments internationaux. L’étude comparée des IAP, dans un même secteur, entre différents pays, permet de nuancer une telle perspective et de mettre à jour des processus singuliers de réappropriation, en fonction des trajectoires politiques nationales. L’entrée par l’Afrique permet de plus de questionner les transferts Sud-Sud, voire Sud-Nord, c’est-à-dire d’étudier l’exportation des instruments testés en Afrique, qui constitue un lieu d’expérimentation ;
  • Derrière leur apparente neutralité, les IAP sont porteurs de sens et de valeurs. La nature et l’ampleur de ces enjeux politiques peuvent différer d’un secteur à l’autre. Il s’agit ici d’étudier dans quelle mesure les IAP représentent des indicateurs de politisation en fonction du secteur étudié et d’articuler ainsi le politics et le policy ;
  • Les IAP comme vecteur de l’historicité des politiques publiques et de la construction de l’Etat. Les IAP sont souvent analysés comme des formes nouvelles de l’action publique reflétant un passage à des modes de gouvernement néolibéraux. Certaines techniques de gouvernement (cartographies, plans d’aménagement, cadastre, etc.) incorporent une histoire plus longue et représentent des outils plus anciens de construction de l’Etat postcolonial. Symétriquement, les modes d’appropriation sélective des instruments liés au NPM témoignent de formes spécifiques de redéploiement de l’Etat ;
  • Enfin il s’agit de recenser et de comparer la nature et la matérialité des IAP en contextes africains, et les stratégies de réappropriation/contournement dont ils sont l’objet. On peut s’interroger sur les techniques qui gouvernent les différents secteurs de politiques publiques, la part de matériel et d’immatériel qu’elles incluent, le rapport entre recours aux instruments et autoritarisme dans les stratégies de mise en œuvre, et leur effectivité dans des contextes de pluralité des normes.

Conditions de soumission   

Ces cinq entrées thématiques sont non-exhaustives. Toute proposition s’articulant autour de ces problématiques sera étudiée attentivement.

Date limite de l'appel à communication : 15 octobre 2015

Merci d'envoyer vos propositions à philippe.lavignedelville@ird.fr et à sina.schlimmer@web.de

Reponsables scientifiques

  • Philippe Lavigne Delville, directeur de recherche, IRD
  • Sina Schlimmer, doctorante, SciencesPo Bordeaux

Lieux

  • Montpellier, France (34)

Dates

  • samedi 15 octobre 2016

Mots-clés

  • instruments d'action publique, sociologie de l'État, New Public Management

Contacts

  • Philippe Lavigne Delville
    courriel : philippe [dot] lavignedelville [at] ird [dot] fr
  • Sina Schlimmer
    courriel : sina [dot] schlimmer [at] web [dot] de

URLS de référence

Source de l'information

  • Sina Schlimmer
    courriel : sina [dot] schlimmer [at] web [dot] de

Pour citer cette annonce

« Saisir l'action publique en Afrique à travers les instruments », Appel à contribution, Calenda, Publié le mercredi 12 octobre 2016, http://calenda.org/380559