éditoriaux
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Acta fabula, dossier critique : "Écopoétiques, tour d'horizon"
La littérature aurait-elle besoin d’espaces ? C’est en tout cas ce que laisse à penser, depuis une vingtaine d’années, la richesse des approches qui, de la géocritique promue par Bertrand Westphal à la géographie littéraire proposée par Franco Moretti ou Michel Collot, en passant par la géopoétique illustrée par Michel Deguy puis Kenneth White, s’efforcent de penser la manière dont l’écriture peut mettre l’espace en mots, et dont les territoires peuvent à leur tour être habités par les textes. Le quarante-deuxième dossier critique d’Acta Fabula propose ainsi un tour d’horizon des écopoétiques actuelles, qui permettent de revisiter les créations littéraires et artistiques à la lumière de leur relation à l’environnement. Qu’il s’agisse de faire un état des lieux général de la géocritique, de focaliser l’attention sur des écrivains contemporains (Échenoz, Calvino, Pynchon, Ransmayr), ou encore d’analyser quelques-uns des motifs symboliques de notre rapport à l’espace (la frontière, la zone périurbaine), les articles rassemblés ici soulignent combien la littérature s’inscrit dans le sillage de ces « pratiques » qui, selon la formule de Michel de Certeau, transforment les lieux en espaces vécus, récités et mythifiés. Voici donc une belle occasion d’arpenter de nouveaux chemins critiques, et de revisiter le dossier « Écopoétique » dans l’Atelier de Fabula. (Illustration : © Josef Koudelka/Magnum Photos)
Photolittérature
![Photolittérature](http://web.archive.org./web/20161010160237im_/http://www.fabula.org/actualites/documents/75657.jpg)
1839. La photographie s’invente et s’invite dans les arts pour en bouleverser les relations. Elle vient modifier les modes de représentation de l’espace, du temps, de la mémoire, et interroger, au-delà des peintres, les écrivains dans un mélange de rejet et de fascination. Du 14 octobre au 30 décembre 2016, la Fondation Jan Michalski (Suisse) accueille une exposition consacrée à la photolittérature, des années 1840 à aujourd’hui : dialogues photographes-écrivains, écrivains photographes, photographes écrivains, textes illustrés de photographies anonymes, livres sans illustrations dans lesquels la photographie est un thème et l’image, absente, un embrayeur de récit… Le parcours vise à rendre compte de l'éventail des phénomènes photolittéraires, depuis l’invention de la Modernité – que la photographie contribue à constituer – jusqu'aux nouvelles potentialités numériques. Signalons aussi à cette occasion la parution aux Presses Universitaires de Paris-Sorbone de l'essai d'A. Reverseau intiulé Le Sens de la vue. Le regarde photographique dans la poésie moderne.
Illustration : © Albert Camus, La postérité du soleil, photographies d’Henriette Grindat, itinéraire par René Char, Genève, E. Engelberts, 1965
Le penser du théâtre
![Le penser du théâtre](http://web.archive.org./web/20161010160237im_/http://www.fabula.org/actualites/documents/76016.jpg)
Le théâtre et l'université partagent une même quête d'universalité, et ont ceci de commun de s'adresser idéalement à "l'entièreté" de l'homme. Au croisement de la philosophie, des sciences de la scène et des arts vivants, un colloque à l'Université de Lausanne (13-15 oct.) cherche à créer sous l'intitulé Le penser de la scène un échange sur les enjeux actuels du théâtre et sur l’actualité de cette idée de "l’entièreté" de l’homme : en quoi le théâtre possède-t-il un potentiel émancipateur qui le distingue d’autres arts comme le cinéma ? Adossée à des essais déjà mis en ligne sur un site dédié, la question sera abordée lors de conférences, discutée lors d’une table ronde, et exemplifiées lors de représentations théâtrales, dont Qu'est-ce que le temps ? de Denis Guénoun, le 14 oct. à la Grange de Dorigny.
(Illustr. : "Mai, juin, juillet dans les théâtres de 1968" de D. Guénoun, m.e.s. C. Schiaretti)
Anticipons !
![Anticipons !](http://web.archive.org./web/20161010160237im_/http://www.fabula.org/actualites/documents/75804.jpg)
À l’image du romancier américain Morgan Robertson, qui raconta le naufrage du Titanic avec quatorze années d’avance, les créateurs semblent disposer d’un accès privilégié vers l’avenir, qui leur permet d’anticiper les guerres, les dictatures ou les catastrophes naturelles. Sous le titre Le Titanic fera naufrage (Minuit), P. Bayard donne le troisième volume d'une trilogie qui comprend également Demain est écrit et Le Plagiat par anticipation, pour prendre la mesure de cette capacité prémonitoire des romanciers, qui "ne devrait pas seulement inciter à leur confier des responsabilités politiques et à les associer aux recherches de la science, mais aussi à remettre en cause notre lecture des œuvres ainsi que notre représentation de l’histoire littéraire et artistique".
Approches du scénario
![Approches du scénario](http://web.archive.org./web/20161010160237im_/http://www.fabula.org/actualites/documents/75423.jpg)
Lié au projet FNS "Discours du scénario : étude historique et génétique des adaptations cinématographiques de Stendhal", le colloque lausannois "Des livres aux scénarios" est consacré à la question de l’adaptation, envisagée sous l’angle de l’écriture scénaristique et sur les pratiques d’adaptation d’œuvres littéraires durant les années 1930 à 1960, période emblématique des mutations qu’a connues le scénario français. L'ambition est de constituer les scénarios en objets d’étude académique, dans une perspective non plus seulement théoricienne mais aussi historienne, qui embrasse autant la dimension génétique que l’étude culturelle des représentations. Les journées lausannoises des 10 et 11 octobre précèdent un autre colloque organisée en partenariat, "Des scénarios et des livres », qui se tient les 13 et 14 octobre 2016 à Rouen et Paris.
La forme de nos vies
![La forme de nos vies](http://web.archive.org./web/20161010160237im_/http://www.fabula.org/actualites/documents/75805.jpg)
"Une vie vécue est inséparable de ses formes, de ses modalités, de ses régimes, de ses gestes, de ses façons, de ses allures… qui sont déjà des idées. Le monde, tel que nous le partageons et lui donnons sens, ne se découpe pas seulement en individus, en classes ou en groupes, mais aussi en styles, qui sont autant de phrasés du vivre, animé de formes attirantes ou repoussantes, habitables ou inhabitables, c’est-à-dire de formes qualifiées : des formes qui comptent, investies de valeurs et de raisons d’y tenir, de s’y tenir, et aussi bien de les combattre." Après Façons de lire, manières d'être, Marielle Macé fait paraître Styles. Critique de nos formes de vie (Gallimard), qui propose la construction d’une véritable "stylistique de l’existence", soucieuse de tout ce qu’engagent les variations formelles de la vie sur elle-même.
Fondation Michalski pour la littérature
![Fondation Michalski pour la littérature](http://web.archive.org./web/20161010160237im_/http://www.fabula.org/actualites/documents/75818.jpeg)
Située en pleine nature, au pied du Jura vaudois, la Fondation Jan Michalski pour l’écriture et la littérature vise à favoriser la création littéraire sous toutes ses formes et à encourager le goût de lire à travers diverses activités. La Fondation Jan Michalski propose ainsi une vaste bibliothèque multilingue de plus de 50’000 ouvrages, des expositions thématiques régulière, des rencontres littéraires et théâtrales, un prix annuel de littérature, et des soutiens financiers à des projets littéraires ainsi qu'une résidence d’écrivains. Elle offre aussi cet automne un cours de littérature en six heures un quart, avec M. Chandeigne, A. Volodine et P. Quillier.