L’objet de la migration :
La construction de la figure de l’exilé par les objets dans l’espace narratif.
21 novembre 2016 I 10h-20h
INALCO 65 rue des Grands Moulins 75013 Paris
Entrée libre
Argumentaire
Dans Pnine (1957), Nabokov présente son héros éponyme, un russe émigré, fasciné par les objets de la modernité occidentale, sa maladresse signifiant sa condition d’étranger. Dans les pages finales du roman, le seul bien auquel il tient est mis en danger par un objet « bipède » significativement aigu et lourd, leur collusion incarnant les affects engagés par une situation singulière, celle de l’exil. A la précieuse coupe de Pnine répondent en écho le bol à raser de Sender Roth (Philip Roth, Patrimoine, une histoire vraie, 1992), la valise de Sergueï Dovlatov (La valise, 1984), le fauteuil d’Hélène Cixous (Les Rêveries de la femme sauvage, 2000), le costume de Mohammed Saleh (Alaa El Aswany, Chicago, 2007), le sac vert olive de Velibor Colić (Manuel d’exil, 2016), bien d’autres encore entrelaçant expériences personnelles et espaces fictionnels dans un topos de l’exil à la fois pérenne et réactualisé.