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dimanche, mai 09, 2010

Il n’y a plus qu’une seule chose à régler: nos comptes avec le capital et son État

Un texte publié par des camarades communistes libertaires grecs, "l’agence de notation de crédit des prolos et des pauvres". Plusieurs traductions différentes sont disponibles sur le web,  nous publions donc celle-ci.

Un compte-rendu des luttes récentes en Grèce
Dans les périodes de crise, telles que la période actuelle de suraccumulation, les capitalistes manient la politique de « dette publique » de sorte à inventer de nouvelles façons d’intensifier l’exploitation. Au contraire des embellies capitalistes, lorsque la dette privée s’accroit, les récessions sont caractérisées par l’accroissement de la « dette publique ». L’investissement privé en obligations d’État garantit des profits qui proviennent des contributions directes et indirectes des travailleurs, dans le but de percevoir des dividendes et menant, finalement au renforcement du secteur bancaire. Ainsi, la « dette publique », contrairement à ce qui est généralement annoncé, vient en aide au capital privé et, de la sorte, doit être comptabilisée au titre de ses profits.

De plus, sur les 2 dernières années, la « dette publique » a triplé dans 20 des 27 pays de l’UE, du fait des dépenses massives pour renflouer le secteur financier. Cet argent ne fut pas distribué par le biais de prêts au capital privé (non bancaire) pour des investissements productifs. En outre, les emprunts publics furent et continuent à être faits suivants des conditions qui outrepassent largement le taux de profit moyen, rendant les investissements en obligations d’État bien plus rentables que les investissements pour la création d’unités de production et, a fortiori donc, d’autant plus intéressants que ce genre d’investissement est exempt des risques de luttes sur les sites de production.

La récession économique généralisée des années précédentes, qui est la manifestation la plus récente de la crise de reproduction permanente du capital, ces 35 dernières années – une crise que viennent juste interrompre des rétablissements temporaires –, a touché de façon inéluctable l’accumulation sur l’aire nationale. Toutefois, hormis les conséquences de la réduction de l’activité économique globale sur les exportations de capital grec, en particulier dans le fret maritime et le tourisme, la récession est aussi devenue l’occasion de mettre à jour la crise permanente dans la mise au pas et l’exploitabilité du prolétariat.

Après la période qui court du milieu des années 90 au milieu des années 2000, lorsque le capital était parvenu à accroitre le taux d’exploitation et à augmenter sa rentabilité, la rentabilité du capital en Grèce a ralenti sans interruption ces dernières années, du fait de la faible hausse de productivité en regard des salaires. En conséquence, elle a commencé à chuter davantage depuis 2006, jusqu’à s’écrouler, au premier semestre 2009, de 51,5 % par rapport au premier semestre 2008, du fait de la récession globale. La chute du chiffre d’affaires et de la rentabilité dans les entreprises privées a conduit à son tour à une importante réduction des investissements du fait de l’incapacité croissante des entreprises à obtenir des crédits de la part des banques. De plus, les banques étaient directement touchées, puisque leurs profits déclinaient dramatiquement à cause de l’augmentation significative des pertes provenant des retards de paiement ou des prêts impayés ; elles avaient, en sus, un problème de liquidités plus général à cause de la crise financière globale.

jeudi, mai 06, 2010

A propos des trois personnes décédées en Grèce...

Vous avez sans doute entendu parler dans la presse bourgeoise des trois personnes décédées dans l'incendie d'une banque mercredi 5 mai en Grèce, alors que le pays était paralysé par une grève générale d'une ampleur rarement égalée. Les lignes qui suivent restituent le contexte de cet évènement tragique est offrent une lecture des évènements tout à fait différente de celle qui nous est "vendue" dans les médias de masse.

Avant toutes choses, il faut avoir conscience que cet événement sert actuellement le gouvernement grec qui - à travers le médias - minimisent la mobilisation et ne parle que de la mort de ces 3 personnes. En ce qui nous concerne, il nous importe d'en dire au moins un mot: la mobilisation de ce mercredi 5 mai fut la plus grande depuis 10 ans dans le pays. Rien qu'à Athènes, entre 150 000 et 200 000 personnes ont défilé dans les rues pour s'opposer à la "stratégie du choc" mise en place par le FMI et les pays de la zone euro pour "sauver" l'économie agonisante du pays au moyen de politiques budgétaires réactionnaires. De plus, depuis mercredi, tout un espace politique (les anarchistes) est ciblé et calomnié (l'après-midi même s'est produite une invasion de flics dans un squat-local anarchiste avec à la clé plusieurs arrestations).

Un compte-rendu de la journée de mercredi: http://juralibertaire.over-blog.com/

***
Athènes - A propos de l’incendie mortel de la Marfin Egnatia Bank
(Texte traduit sur Indymedia Paris).

Les trois personnes décédées sont des employés de la banque Marfin Egnatia Bank. Il s’agit de Paraskeui Zoulia (35 ans), Aggeliki Papathanasopoulou (32 ans) et de Epameinondas Tsakalis (36 ans) : un homme et deux femmes, dont une était enceinte.

Cette banque est propriété du magnat grec Andreas Vgenopulos, surnommé le “nouvel Onassis”, est considéré comme un des hommes les plus riches du pays : propriétaire de Olympic Air et d’autres entreprises (Marfin Investment Group). On ne connaît pas encore les circonstances exactes de l’incendie. La porte d’entrée en bois aurait été touchée par un cocktail molotov et le feu se serait rapidement propagé dans les étages. D’après les témoins, les pompiers ont remarqué qu’il n’y avait pas d’extincteurs dans la banque et que la sortie de secours était fermée avec un cadenas! Alors que le pays était paralysé par la grève générale, que dans tout le quartier les magasins avaient leurs rideaux baissés, il semble que dans cette banque les employés avaient été contraints de travailler.

Le syndicat des employés de banque (OTOE) a appelé ce soir à une journée de grève pour demain jeudi.

Dans une lettre publiée ce soir mercredi sur le site Indymedia d’Athènes, un employé de la Marfin Egnatia Bank fait une déclaration, demandant qu’elle soit rendue publique.

« Je me sens dans l’obligation vis-à-vis de mes collègues qui sont si injustement morts aujourd’hui de témoigner de quelques faits objectifs. J’envoie ce message à tous les médias. Ceux qui ont encore une conscience le publieront. Les autres peuvent continuer à jouer le jeu dugouvernement.

« Les pompiers n’ont jamais reçu de permis d’exploitation pour le bâtiment en question. L’accord avait été conclu sous la table, comme cela arrive dans presque tous les commerces et entreprises en Grèce.

« Le bâtiment en question n’a aucun mécanisme de sécurité incendie en place, ni de plans pour en installer – c’est-à-dire qu’il n’a ni gicleur au plafond, sortie de secours ou tuyaux d’incendie. Il n’y a que quelques extincteurs portatifs qui, évidemment, ne peuvent en rien aider en cas de feu important dans un bâtiment qui est construit avec des normes de sécurité largement dépassés.


« Aucune agence de la Marfin Bank n’a de membre de son équipe entrainé pour gérer un incendie, ni même dans l’utilisation des rares extincteurs. La direction utilise également les coûts élevés d’une telle formation comme un prétexte et n’a même pas pris les mesures les plus élémentaires pour protéger son personnel.

« Dans toutes les agences de la Marfin Bank, il n’y a jamais eu d’exercice d’évacuation des employés ni d’exercice d’interventions des pompiers pour prévenir de telles situations. Les seuls entrainements qui aient eu lieu à la Marfin Bank concernent les scénarios d’action terroristes et plus précisément, l’évacuation des hauts membres de la direction de leurs bureaux dans une telle situation.

« Le bâtiment en question n’a aucun accord en cas de feu, même sa construction est très sensible et le bâtiment était rempli de matériel du sol au plafond. Matériel qui est très inflammable, comme du papier, des plastiques, des fils électriques ou des meubles. L’architecture du bâtiment ne convient objectivement pas à l’accueil d’une banque.

« Aucun membre de la sécurité n’a une quelconque connaissance des premiers secours ou d’extinction d’incendie et de toutes les façons, ils sont la majeure partie du temps chargés de la sécurité du bâtiment. Les employés de la banque devaient se tourner vers les pompiers ou la
sécurité de l’immeuble selon l’envie de M. Vgenopoulos [propriétaire de la Marfin Bank].

« La direction de la banque a formellement interdit les employés de quitter la banque aujourd’hui, bien qu’ils l’aient demandé avec insistance dès la première heure du matin – tandis qu’elle a aussi forcé les salariés à verrouiller les portes et a confirmé à plusieurs reprises par téléphone que l’établissement resterait fermé pendant la journée. Ils ont même bloqués les connections internet afin d’empêcher les employés de communiquer avec le monde extérieur.

« Depuis plusieurs jours, il y a eu une intimidation totale des employés concernant la mobilisation de ces jours : « soit vous travaillez, soit vous êtes viré ».

« Les deux policiers en civils qui sont affectés sur l’agence en question afin d’empêcher les vols ne sont pas venus aujourd’hui alors que la direction avait promis aux employés qu’ils seraient là.

« Enfin, messieurs, faites votre autocritique et cessez de faire semblant d’être choqué. Vous êtes responsable pour ce qui s’est passé aujourd’hui et dans n’importe quel État de droit (comme ceux que vous souhaitez utiliser de temps en temps comme les meilleurs exemples dans vos émissions de télévision) vous devriez avoir déjà été arrêté pour les raisons définies ci-dessus. Mes collègues ont perdus leurs vies aujourd’hui par préméditation : la préméditation de Marfin Bank et de M. Vgenopoulos qui a explicitement déclaré que quiconque ne viendrait pas travailler aujourd’hui [le 5 mai, journée de grève générale !] n’auraient pas à revenir le lendemain [car ils seraient virés] »

samedi, mars 20, 2010

Grèce: un anarchiste tué par la police

Flics! Porcs! Assassins!


A huit milles kilomètres d'ici...
Athènes. Grèce. A deux mille kilomètres d’ici. L’Etat grec est quasi en banqueroute et l’économie grecque n’en sort plus. Sur les conseils des autres pays de l’Union Européenne, le parti socialiste gouvernante a décrété toute une série de mesures d’austérité et de restructurations. Ca coutera « du sang, de la sueur et des larmes », c’est ce que jurent les ministres, mais « on ne peut pas faire autrement ». Depuis janvier, des routes, des ports, des aéroports, des frontières, des usines, le réseau ferroviaire… sont régulièrement bloqués par ceux qui savent que ce seront eux qui payeront le prix. Les manifestations se suivent et aucun politicien ne semble être encore capable de calmer et de canaliser les protestations. Fréquemment, de durs affrontements ont lieu avec la police anti-émeute et des centaines de destructions, d’incendies et d’attaques explosives dirigent leur attention dévastatrice contre les structures de l’Etat et de l’économie, contre toutes les expressions de l’autorité.

« Du sang, de la sueur et des larmes. » Tandis que la police charge toujours plus violemment toute manifestation ou rassemblement, tandis qu’elle a déjà cassé les jambes et les bras de centaines de personnes, du sang meurtrier a coulé à l’aube du 12 mars 2010. Une patrouille de police avait surpris deux compagnons anarchistes en train de voler une voiture. S’en suivit une fusillade, un compagnon a pu s’enfuir tandis que l’autre, Lambros Fountas, a été atteint par plusieurs balles. Grièvement blessé, il a encore essayé de fuir, mais il a été rattrapé par les flics et qui l’on laissé saigner à mort. Lambros Fountas avait 35 ans et ça faisait des années qu’il s’était engagé dans la lutte contre toute forme d’autorité ; parfois seul ou avec quelques compagnons, parfois coude à coude avec d’autres opprimés et rebelles. Il se battait avec toutes les armes qu’il considérait utiles : avec la plume et le papier, avec des pierres et du feu, avec des barricades et des manifestations, avec des revolvers et des grenades. La révolte était le rythme de sa respiration et la liberté faisait battre son cœur. Voilà pourquoi nous ne l’oublierons pas, même si nous ne le connaissons peut-être pas personnellement. Voilà pourquoi son mort ne peut qu’accélérer notre respiration, aspirant à la vie, se frayant, à travers la sédition, un chemin vers la liberté.


Des massifs montagneux et des grands fleuves, des plaines étendues et la terre brûlée de l’ex-Yougoslavie nous séparent de la Grèce. Mais partout en Europe et aussi ici en Belgique, les Etats sentent que les choses se gâtent. Ils sentent qu’il se peut, qu’il est possible que leurs sujets se débarrassent du joug de la résignation et qu’ils n’acceptent plus rien. Il est toujours plus clair que partout de plus en plus de gens seront jetés par-dessus bord. Ce n’est pas un hasard que justement maintenant les flics appuient plus vite et plus résolument sur la détente, qu’ils sont en train de construire un nouveau centre fermé pour clandestins et qu’ils commenceront bientôt la construction de neuf nouvelles prisons. Ils se préservent contre la possibilité de la rage.

Ca pourrait nous faire peur. Peur de la prison, peur d’être tabassé par les flics, peur de mourir sous les balles du pouvoir, peur de perdre aussi le peu qu’on avait encore. Mais à un certain moment, on ne peut plus esquiver la question : vivre à genoux, utilisé et balancé en fonction de l’économie et du contrôle, broyé par la hiérarchie sociale, abattu par d’interminables files d’attente et la routine du boulot-métro-dodo ou… une vie où le battement de ton cœur libre se heurte à toute autorité et où tes mains prennent toutes les armes pour l’atteindre.

Rien n’est sûr, tout est possible. La révolte qui s’étend en Grèce était presque impensable il y a encore quelques années ; ni les politiciens, ni les journalistes ne savent encore comment la bâillonner. Car le langage de cette révolte s’est forgé le refus de se laisser encore traîner dans la boue. Approprions-nous ce langage, apprenons son vocabulaire, étudions sa grammaire, faisons en notre dialecte.

Il est temps d’abandonner l’attitude paralysante de se laisser aveugler par l’océan de soumission et de résignation qui nous entoure. Pour ne plus prendre cette réalité, cette répétition apparentement ininterrompue de la même routine, comme l’horizon, mais pour porter nos regards vers ce qu’il y a derrière cet horizon, vers les possibilités inespérées.
Il est temps de souffler fort sur les feux qui couvent.

Quelques anarchistes 

Source
Plus d'infos en anglais

vendredi, décembre 11, 2009

Urgent Communique from Athens Anarchists

Désolé pour celles et ceux qui auraient du mal avec l'anglais. Voici un communiqué émis par des anarchistes d'Athènes à propos de la répression à laquelle ils et elles font face :

9-12-2009 : RECENT DAYS HAVE SEEN INCREDIBLE JUNTA ORGIES IN GREECE

EXAMPLES:

1 ) Cops with guns in the demonstrations.
2 ) Motorbike raids against protesters.
3 ) Cops following peaceful demonstrators in their tracks, wild and indiscriminate arrests.
4 ) Staged events such as the alleged assassination attempt against the rector of the Pritanea.
5 ) An enormous number of vague and even criminal charges and arresting people young and old.
6 ) Closing schools on the pretext of swine flu and the merciless beating of students who wanted to get to their schools.
7 ) Undercover cops kidnapping young protesters.
8 ) Higher level visible collaboration between Golden Dawn neo-nazis and the Police.
9 ) Secret meetings between Chrysohoides and the bosses of the TV channels and journalists to decide on how TV reporting was going to be done over these days.
10 ) Secret covert cameras and helicopters hovering constantly.
11 ) Zero tolerance makes a bitter orange and a stone against a bank a felony and a pretext for a police attack.
12 ) BAN on demonstrations and political gatherings in the conversion areas with massive police intimidation and outrageous controls/databasing.
13 ) Hacker attacks on indymedia, and sites of squatted places and TVXS (no borders TV), deleting comments.
14 ) Invasion and PREVENTIVE ARRESTS in many self-managed spaces.
15 ) In an Orwellian way anarchists and the rebels are referred to “fascists and Nazis!”.
16 ) Junta-like removal of asylum [in the universities].

AND HOW MUCH MORE!

Some of these things happened in isolation, and some only happened before under the junta in 1967-1974; others have never happened before, only now.

They never ever happened altogether in such a short space of time!

It seems that the crash which happened here and they are hiding, like the indomitable December, has the power to activate an emergency plan, a new ‘PLASTER CAST’ [repeating the pronuncement of the junta in 1967].

These moments are more than historical. We are witnessing for the first time since 1967 an attempt to impose a fascist police coup. If a parliamentary democracy are able to commit those crimes, the junta is something different and we have all have begun to understand that. The anarchist slogans in the streets are beginning to say bluntly: “DOWN THE JUNTA”.
A collusion of prosecutors, rectors, the upper classes, TV media and police, and still we do not know what other local and foreign forces have been mustered. You hear of missing people. The climate is heavy like under the junta.

THIS IS NOT THE TIME TO BE SILENT! THIS IS NOT THE TIME TO RELAX!
EVERYBODY IN THE STREETS - SQUATS EVERYWHERE!
PLEASE HELP TO SMASH DOWN THE GREEK JUNTA!
THE REGIME IS GOING THE WAY OF 1967!


lundi, décembre 07, 2009

Grèce : Le premier anniversaire de la mort d'Alexandros Grigoropoulos tourne à l'émeute.

Le 6 décembre 2008, lors d'une manifestation à Athènes, Alexandros Grigoropoulos, un camarade âgé de 15 ans, a été assassiné, de sang froid, d'une balle policière à la poitrine.

Un an plus tard, les commémorations de samedi à lundi ont eu lieu dans tout le pays notamment à Athènes et Salonique. Des manifestation appelées principalement par les partis d'extrême gauche, les groupes anarchistes et autonomes et quelques syndicats. Pour la deuxième journée de manifestation à Salonique, entre 8000 et 10000 manifestant-es auraient défilé. Du côté d'Athènes c'est plusieurs milliers de personnes qui ont pris la rue. Évidemment les flics ont attaqué les contingents et de dures batailles de rue se sont déroulées; jets de pierre et molotov contre matraques, grenades assourdissantes et lacrymos. À Salonique des sources rapportent que les policiers auraient attaqués à coup de lacrymogènes les contingents, ce qui aurait provoqué une riposte bien méritée de la part des manifestant-es.

La manif a d’abord été attaquée au moyen des gaz, mais sans se scinder ni permettre aux flics d’approcher — jets de pierres. Après la manif, une AG était prévue à Polytechnique. Sans raison, les antiémeute ont pénétré une troisième fois en trois jours dans l’espace universitaire, frappant, gazant et arrêtant les gens. Leur intention de tuer ou d’estropier ne peut pas faire de doute à qui était là. Les étudiants occupent le bâtiment principal de l’Université où une assemblée (ouverte à tous après les derniers événements) doit avoir lieu.source




De samedi à lundi, au moins 823 personnes ont été arrêtées dans tout le pays, parmi lesquelles 159 ont officiellement été gardées à vue et inculpées. Ce sont les chiffres officiels, on se doute que le nombre est beaucoup plus élevé. La dictature des colonels n'est pas très loin dans ce pays hautement répressif...

Voici quelques images...


State and Capital assassinate every day and not with bullets alone. We live the causes, we don’t wait for any occasions. Everyone to the streets: For dignity, for freedom, for Anarchy. Open anarchist assembly for multiform action.








Pour plus d'infos, images et vidéos...

jeudi, décembre 18, 2008

En Grèce, les travailleurs-euses commencent à s'organiser...


Voici la déclaration des travailleurs-euses grecs(Assemblée générale des travailleurs insurgés) qui occupent actuellement le bâtiment de la GSEE (Confédération générale des travailleurs de Grèce--un syndicat majeur et bureaucratique). La lutte s'intensifie et les travailleurs-euses commencent à s'organiser. Serions-nous à l'aube de voir émerger des instances révolutionnaires des travailleurs-euses?(source)

depuis le bâtiment libéré de la GSEE
mercredi 17 décembre 2008
Nous déterminerons notre histoire nous même ou nous la laisserons être déterminée sans nous.

Nous, travailleurs manuels, employés, chômeurs , intérimaires et précaires, locaux ou migrants, ne sommes pas des téléspectateurs passifs. Depuis le meurtre d’Alexandros Grigoropoulos le samedi soir, nous participons aux manifestations, aux affrontement avec la police, aux occupations du centre ville comme des alentours. Nous avons dû maintes et maintes fois quitter le travail et nos obligations quotidiennes de prendre les rues avec les lycéens, les étudiants et les autres prolétaires dans la lutte.

NOUS AVONS DECIDE D’OCCUPER LE BATIMENT DE LA CONFEDERATON GENERALE DES TRAVAILLEURS EN GRECE (GSEE)

Pour le transformer en un espace de libre expression et un point de rendez-vous pour les travailleurs,

Pour dissiper les mythes encouragés par les médias sur l’absence des travailleurs des affrontements, que la rage de ces derniers jours ne serait que l’œuvre de quelques 500 « cagoulés » (koukoyloforon), « hooligans », ou d’autres histoires farfelues, alors que dans les journaux télévisés les travailleurs sont présentés comme des victimes de ces affrontements, et alors que la crise capitaliste en Grèce et dans le Monde mène à des licenciements innombrables que les médias et leurs dirigeants considère comme un « phénomène naturel ».

Pour démasquer le rôle honteux de la bureaucratie syndicale dans le travail de sape contre l’insurrection, mais aussi d’une manière générale. La Confédération générale des travailleurs en Grèce (GSEE), et toute l’intégralité de la machinerie syndicale qui le soutient depuis des dizaines et des dizaines d’années, sape les luttes, négocie notre force de travail contre des miettes, perpétue le système d’exploitation et d’esclavage salarié. L’attitude de la GSEE mercredi dernier parle d’elle même : la GSEE a annulé la manifestation des grévistes pourtant programmée, se rabattant précipitamment sur un bref rassemblement sur la place Syntagma, tout en s’assurant simultanément que les participants se disperseraient très vite, de peur qu’ils ne soient infectés par le virus de l’insurrection.

Pour ouvrir cet espace pour la première fois, comme une continuation de l’ouverture sociale créée par l’insurrection elle-même, espace qui a été construit avec notre contribution mais dont nous avons été jusqu’ici exclus. Pendant toute ces années nous avons confié notre destin à des sauveurs de toute nature, et nous avons finit par perdre notre dignité. Comme travailleurs, nous devons commencer à assumer nos
responsabilités, et cesser de faire reposer nos espoirs dans des leaders « sages » ou des représentants « compétents ». Nous devons commencer à parler de notre propre voix, nous rencontrer, discuter, décider et agir par nous même. Contre les attaques généralisées que nous endurons. La création de collectifs de résistance « de base » est la seule solution.

Pour propager l’idée de l’auto-organisation et de la solidarité surles lieux de travail, de la méthode des comités de luttes et des collectifs de base, abolir les bureaucraties syndicales.

Pendant toutes ces années nous avons gobé la misère, la résignation, la violence au travail. Nous nous sommes habitués à compter nos blessés et nos morts - les soit disant « accidents du travail ». Nous nous sommes habitués à ignoré que les migrants, nos frères de classe étaient tués. Nous sommes fatigués de vivre avec l’anxiété de devoir assurer notre salaire, de pouvoir payer nos impôts et de se garantir une retraite qui maintenant ressemble à un rêve lointain.

De même que nous luttons pour ne pas abandoner nos vies dans les mains des patrons et des représentants syndicaux, de même nous n’abandonnerons pas les insurgés arrêtés dans les mains de l’Etat et des mécanismes juridiques.

LIBERATION IMMEDIATE DES DETENUS

RETRAIT DES CHARGES CONTRE LES INTERPELLES

AUTO-ORGANISATION DES TRAVAILLEURS

GRÈVE GENERALE

ASSEMBLEE GENERALE DES TRAVAILLEURS DANS LES BATIMENTS LIBERES DE LA GSEE Mercredi 17 décembre à 18 heures

L’assemblée générale des travailleurs insurgés

mercredi, décembre 17, 2008

Grèce et vidéos

Hier, à Montréal, s'est tenue une (petite) manifestation en solidarité avec le peuple grec. Voici un bref vidéo (cliquez dessus pour visionner) de l'événement, diffusé par Indymedia Montréal.



Et tant qu'à parler de vidéo, en voilà une deuxième, directement tirée de la télévision d'État grecque, qui montre quelques jeunes interrompant un discours du premier ministre Karamanlis, en forçant la diffusion de leur message. Sur leurs banderoles, les téléspectateurs et les téléspectatrices pouvaient lire : "Cessez de regarder, sortez dans les rues", "Libérez les arrêtéEs".

lundi, décembre 15, 2008

Grèce : On n'avait pas besoin d'un autre martyr

Solidarité avec le mouvement anarchiste grec et avec les victimes de la répression; solidarité internationale avec toutes les luttes sociales, en Grèce et dans le reste de l'Europe!

[Italiano] [English] [Castellano] [Ελληνικά] [Nederlands]



On n'avait pas besoin d'un autre martyr

Tandis que la Grèce se préparait à une journée de grève générale, le mercredi 10 décembre, contre le gouvernement Karamanlis et la crise économique, et avec la mobilisation qui germe de la base dans les écoles et les universités, contre les projets de réforme, Alexandros Grigoropolous, âgé de 16 ans seulement, a été désigné pour servir de victime, de bouc émissaire pour l'appareil policier, et fut tué de sang froid par les forces répressives de l'État.

La crise économique, déclenchée par le capitalisme international contre les exploitéEs du monde entier et gérée par les États à coups de mesures imposant l'appauvrissement général, affaiblit l'équilibre fragile entre les groupes de pouvoir et les partis, de droite comme de centre-gauche, nous permettant d'entrevoir la véritable vocation anti-démocratique subversive de l'État et de son système (in)sécuritaire : l'aliénation, la criminalisation et l'élimination de l'opposition populaire.

Ça s'est produit avec Carlo Giuliani, à Gênes, en 2001. Ça s'est produit à de nombreuses reprises, ces derniers temps, en des endroits comme la Palestine et Oaxaca, au Mexique. Samedi dernier, ça s'est produit en Grèce.

En ce moment, des milliers d'étudiantes et d'étudiants manifestent devant les quartiers généraux de la police, à Athènes, mais aussi dans bon nombre de villes et villages d'un bout à l'autre de la Grèce.

Les manifestations spontanées à travers le pays sont le résultat de la colère populaire contre le gouvernement Karamanlis et les agissements criminels de la police. Le gouvernement grec a d'abord armé et envoyé les flics assassins, puis a lancé une kyrielle pathétique d'excuses et de résignations, sans que personne n'ait été puni. En fait, il tente d'attirer l'attention sur la destruction de propriété publique et privée, tout en continuant de réprimer les manifestations, en attaquant le peuple avec des armes chimiques et en torturant les personnes arrêtées.

La révolte ne fait que commencer. Et la grève générale, cette grève syndicale et sociale, politique et de classe, peut transformer la rage du peuple en une force organisée pour la construction de l'alternative libertaire.

Dans tous les pays, la crise croissante du capitalisme refile la facture aux travailleuses, aux travailleurs et aux exploitéEs.

Nous devons répondre, dans chaque pays, en construisant ensemble l'opposition sociale, nécessaire à notre défense collective face à l'annihilation au nom du profit.

Solidarité avec le mouvement anarchiste grec et avec les victimes de la répression; solidarité internationale avec toutes les luttes sociales, en Grèce et dans le reste de l'Europe!


8 décembre 2008


Federazione dei Comunisti Anarchici (Italie)
Melbourne Anarchist Communist Group (Australie)
Zabalaza Anarchist Communist Front (Afrique du Sud)
North-Eastern Federation of Anarchist Communists (États-Unis)
Union Communiste Libertaire (Canada)

dimanche, décembre 14, 2008

Nous sommes ici / Nous sommes partout / Nous sommes une image du futur .


Les émeutes en Grèce se poursuivre après plus d'une semaine d'affrontements. hier, des communiqués faisaient état que les manifestants avaient attaqué les bureaux du Ministère d’aménagement et des travaux publics en solidarité avec la lutte des résidentEs du village Leukimi à Corfu, village dans lequel une femme du village à été assassinée par la police l’été dernier. De plus, deux banques ont été saccagé et incendié ainsi que des boutiques haut-de-gamme. (source).

De plus, en France, lors d'une manifestation vendredi devant l'ambassade grecque en solidarité avec la jeunesse grecque à l'appel d'organisations syndicales, associatives et politiques françaises, six militants ont été arrêtés alors qu'ils prenaient la direction de Franklin-Roosevelt. Un rassemblement de solidarité a d'ailleurs été appelé hier pour exiger leur libération(Alternative Libertaire).

Par ailleurs,(blog Émeutes et amour) voici un communiqué écrit par l’assemblée d’occupation de l’École des Affaires d’Athènes, vendredi le 12 décembre.

C’est en serrant les dents de peur que les chiens grognent : Retour à la normalité – le festin est terminé ! Les philologues de l’assimilation ont déjà commencé à affûter leurs caresses les plus tranchantes : “Nous sommes prêts à oublier, à comprendre, à excuser la promiscuité des derniers jours, mais maintenant tenez vous bien ou alors nous emmèneront nos sociologues, nos anthropologues, nos psychiatres ! Comme de bons pères nous avons toléré avec retenue vos éruptions émotionnelles – maintenant regardez comment les comptoirs, les bureaux et les magasins sont vides ! Le temps est venu d’en revenir, et qui que ce soit qui refuse cette tâche sacrée sera durement frappé, sociologisé, psychiatrisé. Une injonction plane sur la ville : “Es-tu à ton poste ?” La démocratie, l’harmonie sociale, l’unité nationale et tous les autres grands coeurs puant la mort ont déjà tendus leurs bras morbides.

Le pouvoir (depuis le gouvernement jusqu’à la famille) vise non seulement à réprimer la généralisation de l’insurrection, mais à produire une relation d’assujettissement. Une relation qui définit la vie politique comme une sphère de coopération, de compromis et de consensus. “La politique à suivre est une politique du consensus; le reste nous mènerait à la guerre, aux émeutes et au chaos”. La vraie traduction de ce qu’ils nous disent, de l’effort qu’ils mettent à nier le cœur de notre action, à nous séparer et à nous isoler de ce que nous pouvons faire : non pas d’unir les deux dans l’un, mais bien de rompre sans cesse l’un en deux. Leurs appels répétés à l’harmonie, à la paix et à la tranquillité, à la loi et à l’ordre, nous demandent de développer une dialectique. Leurs vieux trucs sont désespérément transparents et leur misère est visible dans les gros ventres des patrons syndicaux, dans les yeux délavés des intermédiaires qui sont comme ceux des charognards qui tournent autour des conflits pour manger le cadavre de toutes passions pour le réel. Nous les avons vu en Mai, nous les avons vu à Los Angeles et à Brixton, et nous les voyons faire lorsqu’ils grugent les os de la Polytechnique en 1973. Nous les avons encore vu hier lorsque, plutôt que d’appeler à une grève générale permanente, ils se sont mis à genoux devant la légalité en annulant la manifestation de grévistes. Ils savent très bien que la route pour la généralisation d’une insurrection passe par le champ de la production – à travers l’occupation des moyens de production de ce monde qui nous écrase.

Demain est encore un jour où rien n’est certain. Et qu’est-ce qui pourrait être plus libérateur que cela après tellement de longues années de certitude ? Une balle a été capable d’interrompre la séquence brutale de tous ces jours identiques. L’assassinat d’un garçon de 15 ans a été le moment d’un déplacement suffisamment fort pour renverser le monde. Et ce qui semblait si difficile s’est avéré être si simple.

C’est ce qui est arrivé, c’est tout ce que nous avons. Si quelque chose nous fait peur c’est bien de revenir à la normalité. Parce que dans la destruction et le pillage des rues de nos villes de lumières nous ne voyons pas seulement les résultats de notre rage, mais aussi la possibilité de commencer à vivre. Nous n’avons plus rien d’autre à faire que de nous installer dans cette possibilité pour la transformer dans une expérience vécue : en nous basant sur le plan de la vie quotidienne, notre créativité, notre pouvoir de matérialiser nos désirs, notre pouvoir non pas de contempler mais de construire le réel. Ceci est notre espace vital. Tout le reste est mort.

Ceux qui veulent comprendre comprendront. Il est maintenant temps de briser les chaînes invisibles qui nous maintenait tous et chacun dans notre petite vie pathétique. Cela ne demande pas seulement ou nécessairement d’attaquer une station de police ou de brûler des commerces ou des banques. Le temps où quelqu’un s’extirpe de son sommeil et de la contemplation passive de sa vie, de sortir dans la rue pour parler et écouter, en laissant derrière lui ou elle tout ce qui est privé, suppose au plan de la sphère sociale la force déstabilisante d’une bombe nucléaire. Notre séparation alimente le monde capitaliste. Voilà le dilemme : avec les insurgés ou bien seuls, chacun de notre côté. Et c’est maintenant l’un des très rares moments où un tel dilemme peut prendre corps de manière si absolue et si réelle.


Pour ceux et celles qui désirent suivre au quotidien, les évènements en Grèce, nous vous ajoutons dans la marge droite de ce blogue les principaux liens relatant les évènements avec les mises à jour de l'actualité là bas.

jeudi, décembre 11, 2008

Les manifestations en Grèce s'étendent au reste de l'Europe.

Après 6 jours de manifestations et d'affrontements contre la flicaille en Grèce, les manifestations se sont déplacées au reste du continent européen. L'Espagne et l'Italie vivent maintenant des manifestations et des émeutes pour protester contre la mort de notre jeune camarade de 16 ans, Alexandros Grigoropoulos. Voici une dépêche du journal Le Monde (via AFP).


Nous sommes une images du futur...(graffiti dans l’université occupée d’Economie d’Athènes)



Le peuple aura le dernier mot/ Ce sont les nuits d’Alexis.(slogan scandé dans les rues d'Athènes)

Les manifestations contre la mort d'un jeune Grec gagnent d'autres villes européennes

Tandis qu'en Grèce, pour la sixième journée consécutive, quinze établissements universitaires et une centaine de lycées étaient toujours occupés, jeudi 11 décembre au matin, le mouvement de protestation contre la mort d'un adolescent tué samedi à Athènes par la police a, de façon inattendue, gagné l'Espagne et l'Italie mercredi soir, où des manifestations ont dégénéré en affrontements avec la police.
A Barcelone, près de 400 jeunes, dont un grand nombre d'origine grecque, ont défilé à partir de 21 heures avec des pancartes afin de protester contre la mort du jeune Grec, certains brûlant du mobilier urbain ou attaquant des agences bancaires. A la suite d'affrontements avec la police, deux manifestants, dont une jeune fille d'origine grecque, ont été arrêtés et deux policiers locaux légèrement blessés.
La tension a été plus vive à Madrid, où quelque 200 jeunes ont attaqué un commissariat du centre-ville, près de la Gran Via, brisant les vitres aux cris de "police assassine", selon le quotidien El Mundo. Plusieurs policiers auraient été blessés. La police anti-émeute est intervenue, arrêtant cinq manifestants, avant de poursuivre les protestataires dans les rues alentours et d'en arrêter quatre autres après que des conteneurs ont été brûlés et une agence bancaire criblée de pierres dans le centre-ville, selon un reponsable de la police.
Des incidents similaires se sont par ailleurs produits en Italie, lors de manifestations à Rome et à Bologne. A Sofia, en Bulgarie, des manifestants se sont aussi rassemblés devant l'ambassade de Grèce en signe de protestation.
NOUVELLE MANIFESTATION PRÉVUE À ATHÈNES

A Athènes, dans le quartier d'Exarchia, où a été tué l'adolescent samedi, les jeunes et les policiers se faisaient toujours face aux abords de l'Ecole polytechnique : tôt jeudi matin, une quarantaine de jeunes ont jeté des pierres contre les forces anti-émeutes, qui ont riposté par des tirs de gaz lacrymogène pour les disperser. Trois personnes ont été interpellées.
A Salonique, des dizaines de jeunes restaient retranchés dans l'enceinte de l'université de la ville, où selon la loi, la police n'a pas le droit d'intervenir. Des déprédations ont eu lieu au sein de l'établissement : plusieurs professeurs ont indiqué aux médias locaux que leurs bureaux avaient été saccagés et leurs archives déchirées.
Les étudiants doivent se réunir de nouveau jeudi pour décider de la poursuite de l'occupation des universités alors qu'une nouvelle manifestation d'étudiants est prévue jeudi soir à Athènes, selon le ministère de l'intérieur.

mardi, décembre 09, 2008

Des nouvelles du front Grec....

Pour ceux et celles qui sont intéressé-es à avoir un peu plus d'information sur la situation en Grèce, voici un blogue qui donne de l'information de façon assez soutenue en anglais. Beaucoup d'informations et de détails dont les médias bourgeois ne traiteront pas. Solidarité avec nos camarades grecs!
Pour consulter le blogue: On the Greek Riots

EDIT: Tel que mentionné en commentaire(merci de m'avoir fait connaitre ce lien), il existe aussi un équivalent francophone de ce blogue que vous pouvez consulter ici:
Émeutes et amour


Ils ont d'ailleurs créer une carte dynamique des émeutes et des occupations à Athènes que voici:



Agrandir le plan

Pour voir la carte plus en détails: Ici.

lundi, décembre 08, 2008

L'occupation de la Polytechnique d'Athènes publie un communiqué

Vous avez peut-être entendu parler de ce qui se passe en Grèce? Sinon, le billet d'un camarade de Voix de Faits fournit une introduction : .

Bref, ça brasse. L'université polytechnique d'Athènes est sous occupation, et un communiqué vient d'être publié. Ma traduction :

Samedi, 6 décembre 2008, dans le quartier d'Exarchia, Alexandros Grigoropoulos, un camarade âgé de 15 ans, a été assassiné, de sang froid, d'une balle policière à la poitrine.

Contrairement aux dires des politiciens et des journalistes, complices de ce meurtre, il ne s'agit pas d'un "incident isolé", mais d'un débordement de la répression étatique qui cible, systématiquement et de façon organisée, ceux et celles qui résistent, qui se révoltent, les anarchistes et les anti-autoritaires.

C'est la pointe du terrorisme d'État qui s'exprime par l'amélioration du rôle des mécanismes de répression, leur armement continu, l'augmentation du niveau de violence qu'ils utilisent, avec la doctrine de la "tolérance zéro" et la propagande médiatique diffamatoire qui criminalise celles et ceux qui luttent contre l'autorité.

Ce sont ces conditions qui préparent le terrain pour une intensification de la répression, en tentant d'abord d'extraire le consentement social, et en armant les assassins en uniforme de l'État.

La violence létale dirigée contre le peuple dans les luttes sociales et de classes a pour objectif la soumission de toute la population, servant de sentence exemplaire et répandant la peur.

Ce meurtre fait partie de l'attaque plus large de l'État et des patrons contre l'ensemble de la société, et vise à imposer des conditions d'exploitation et d'oppression plus rigides, à consolider leur contrôle et leur répression. Des écoles et universités aux donjons de l'esclavage salarié, avec ses centaines de morts dans les prétendus "accidents de travail" et une bonne partie de la population vivant dans la pauvreté... des champs de mines situés aux frontières, des pogroms et des meurtres de réfugiéEs, d'immigrants et d'immigrantes aux nombreux "suicides" dans les prisons et les commissariats de police... des "coups de feu accidentels" des barrages policiers à la répression violente des résistances locales... La démocratie montre les dents!

Immédiatement après le meurtre d'Alexandros, des manifestations et des émeutes spontanées ont éclaté dans le centre d'Athènes, la Polytechnique, les Écoles d'Économie et de Droit sont occupées et les attaques contre l'État et le capitalisme se propagent dans les différents quartiers et dans le centre de la ville. Manifestations, attaques et affrontements éclatent à Thessalonique, Patras, Volos, Héraklion et La Canée en Crète, en Giannena, Komotini et de nombreuses autres villes. Dans la ville d'Athènes, sur la rue Patission - où se trouvent la Polytechnique et l'École d'Économie - des affrontements se poursuivent toute la nuit. Les brigades anti-émeutes tirent avec des balles de plastique.

Dimanche le 7 décembre, des milliers de personnes manifestent en direction des quartiers généraux de la police à Athènes et attaquent l'escouade anti-émeute. Des affrontements d'une ampleur sans précédent se multiplient dans les rues du centre de la ville et durent jusqu'à tard dans la nuit. Plusieurs manifestantes et manifestants sont blesséEs, dont une partie est détenue par la police.


Nous maintenons l'occupation de l'École polytechnique, qui dure depuis samedi soir, offrant ainsi un espace de rassemblement pour toutes les personnes qui luttent, et un centre permanent de résistance de plus dans la ville.
Sur les barricades, dans les occupations d'universités, dans les manifestations et dans les assemblées, nous gardons vivante la mémoire d'Alexandros, mais aussi celle de Michalis Kaltezas et des autres camarades assassinéEs par l'État, renforçant la lutte pour un monde sans maîtres ni esclaves, sans police, sans armées, sans prisons, sans frontières.

Les balles des meurtriers en uniforme, les arrestations et les contrôles musclés des manifestants et manifestantes, la guerre de gaz chimique lancé par les forces de police, non seulement ne peuvent imposer le silence et la peur, mais deviennent pour le peuple la raison de soulever contre le terrorisme étatique les cris de la lutte pour la liberté, d'oublier leurs craintes et de se rejoindre - de plus en plus à chaque jour - dans les rues de la révolte. Pour laisser déborder la rage, jusqu'à ce qu'elle les noie!

Le terrorisme de l'État ne passera pas!

Nous demandons la libération immédiate des camarades arrêtéEs les 7-8 décembre.

Nous envoyons notre solidarité à celles et ceux qui occupent les universités, qui manifestent et qui affrontent les assassins de l'État d'un bout à l'autre du pays.

- L'occupation de l'École polytechnique d'Athènes

Source : Libcom.