Discours du Coordonnateur Résident du Système des Nations unies au Niger au Lancement officiel du processus de formulation du PDES 2017-2021

-      Excellence, Madame Kané Aïchatou Boulama, Ministre du Plan,

-      Mesdames et messieurs les Présidents des Institutions de la République,

-      Honorables députés nationaux,

-      Mesdames et messieurs les membres du Gouvernement,

-      Mesdames et messieurs les représentants des Forces de Défense et de Sécurité,

-      Monsieur le Gouverneur de la région de Niamey

-      Mesdames et messieurs les représentants des entités décentralisées (maires et régions), du secteur privé et de la société civile,

-      Honorables leaders religieux et traditionnels,

-      Excellences Mesdames et Messieurs les ambassadeurs, chefs de mission diplomatique et représentants des organisations internationales,

-      Mesdames et messieurs les participants,

-      Chers invités,

L’honneur m’échoit de prendre la parole en ma qualité de Président du Comité des Partenaires Techniques et Financiers, au nom de mes pairs que je remercie vivement pour m’avoir désigné comme porte-parole. J’espère m’acquitter dignement de cette tâche.

Nous voudrions exprimer toute notre gratitude au Gouvernement de nous avoir associés au lancement du processus d’élaboration du Plan de Développement Economique et Social (PDES 2017-2021) et de nous témoigner ainsi sa confiance et de montrer la qualité de notre partenariat. Nous le démarrons assez tardivement ; donc il est plus nécessaire que nous tenions la feuille de route notamment la disponibilité d’un document de qualité en janvier 2017.

Le Processus d’élaboration du PDES que nous lançons aujourd’hui est d’une importance capitale pour plusieurs raisons :

1.    D’abord parce qu’il doit être le lieu de débats et recommandations sur les grands enjeux qui impriment leurs marques sur le développement national. Nous citerons celles notamment déclinées telles que la question de la sécurité et du développement, le forum sur la protection sociale, le forum sur Population et développement, la question de la sécurité alimentaire et nutritionnelle et les résultats des consultations nationales post 2015. La question de la population est une urgence et un enjeu car elle a des incidences sur tous les indicateurs de développement, y compris sur l’Indice de développement humain (IDH). Elle constitue un facteur de tension sur l’accès aux services et l’atteinte de la plupart des objectifs de développement durable. Cette question démographique représente aussi un enjeu dans la mesure où les politiques publiques réussiraient à mieux intégrer la forte population active jeune dans  l’œuvre de construction nationale, afin de bénéficier du dividende démographique. Le dividende démographique requiert aussi des hommes et des femmes en bonne santé, bien éduquées, y compris sur le plan de la formation professionnelle, et ayant accès à des opportunités socio-économiques créées par un secteur privé dynamique, basé sur un esprit d’entreprise et d’initiative et évoluant dans un environnement favorable et avec des financements adéquats. La question de la sécurité alimentaire et nutritionnelle, de l’accès aux services sociaux et de l’emploi, les aspects humanitaires, la prévention et la gestion des conflits, des risques et des catastrophes, la gestion des ressources naturelles sont donc intimement liées aux questions de population. Le développement est d’abord une affaire d’hommes et de femmes, de jeunes filles et de jeunes garçons, donc de population ! La trajectoire de notre pays dépendra fortement de cette tendance lourde démographique et de la qualité de la solution qui lui sera apportée de manière consensuelle, hic et nunc et dans le futur.

2.    Ensuite, le processus doit constituer un moment important de rétrospective basé sur une analyse objective de l’état de mise en œuvre du PDES 2012-2015 étendue à 2016, dont l’évaluation est en cours. « Tuna baya shi ne roko ». Les leçons tirées de cet exercice doivent certainement nous permettre de mesurer le chemin parcouru dans votre quête de l’amélioration des conditions de vie des populations Nigériennes, toutes catégories sociales confondues, et au-delà des clivages politiques, avec l’appui des partenaires techniques et financiers. En ce sens, l’évaluation représente un moment important de redevabilité. Nous aussi, en tant que partenaires techniques et financiers, nous devons rendre compte à nos instances respectives et aux populations des différents pays contribuant à nos financements pour le développement du Niger.

3.    Enfin, parce que ce processus coïncide avec une nouvelle architecture de développement au plan international avec notamment marquée par l'adoption de l'Agenda 2030 des Nations Unies, l'Agenda 2063 de l'Union Africaine, l'Agenda d'Actions d'Addis-Abeba pour le financement du développement, la tenue de la conférence de Sendai sur la réduction des risques de catastrophes, sans oublier l'accord historique sur le changement climatique en cours de ratification et le Premier Sommet Humanitaire Mondial. La grande opportunité de ce processus réside particulièrement, au plan national, dans un nouveau leadership découlant des élections présidentielle et législatives de 2016 basé sur le programme renaissance II du Président Issoufou; le processus de la stratégie de développement durable et de croissance inclusive ; et les prochaines élections de 2017 qui vont avoir des incidences sur la décentralisation (les régions et les communes).

Pour toutes ces raisons, et certainement d’autres que des autorités plus avisées souligneront, je voudrais faire les considérations suivantes :

1.    Comme pour le PDES 2012-2015, les Partenaires techniques s’engagent à appuyer de manière collaborative, efficiente, efficace, transparente, de manière concertée et coordonnée, le processus d’élaboration du PDES. En effet, le PDES doit être de qualité car il constitue notre cadre de référence sur lequel s’appuient tous nos cadres de coopération. Dès lors, il conditionne nos stratégies, nos plans d’action et nos financements pour contribuer au développement socio-économique et à l’amélioration des conditions de vie des populations et au renforcement de leur espoir en un avenir meilleur. Cela est une étape importante pour renforcer la stabilité, l’inclusion sociale, la réduction des inégalités et la paix. Cela s’avère particulièrement pour les jeunes représentant plus de deux tiers de la population, et les femmes. Notons, qu’en Afrique, selon le PNUD, le fossé dû au déséquilibre de genre coûte 95 milliards de dollars US par an, soit plus que le transfert des migrants et l’aide publique au développement. Le Niger, plus que tout autre pays, est largement concerné par cet aspect.

2.    C’est pourquoi, le processus à notre avis doit être participatif, inclusif et s’appuyer sur une forte participation citoyenne. Cela suppose la conjugaison de deux approches : de haut en bas avec la vison nationale partagée et de bas en haut en reflétant les priorités des différents acteurs, les communautés de base, les entités décentralisées (communes, régions), le secteur privé, la société civile, les jeunes, les femmes. Il nous faut penser autrement et mieux les politiques publiques ; car celles-ci doivent être davantage consensuelles d’autant que pour le Niger, certains enjeux requièrent des changements de comportements, des décisions difficiles, et des actions de tous les jours. Il en est ainsi des enjeux démographiques, de la place de la jeune fille et de la femme dans la société, des questions de sécurité et développement, de la corruption et de la bonne gouvernance. La renaissance culturelle appelée par le Président est tout autant sociétale qu’individuelle.

3.    Le PDES doit veiller à une synergie et une articulation avec les politiques publiques sectorielles, les plans de développement régionaux, les plans de développement communaux. En outre, les lois de finance doivent aussi être articulées avec les plans d’investissement. En effet, il s’avère important de mettre en place les mécanismes adaptés de gestion axés sur les résultats avec des objectifs précis, des indicateurs appropriés SMART et un système statistique adéquat pour la mesurabilité des résultats, de leur impact et la redevabilité. Sur cette base, des revues conjointes régulières doivent être conduites.

4.    Le processus doit avoir un mécanisme adéquat de conduite. La structure en charge du processus et l’administration en général doivent avoir les compétences et les capacités requises. Sur la base d’un diagnostic institutionnel, les PTF sont prêts à continuer à contribuer au renforcement des capacités. Les liaisons entre la structure chargée du PDES et la taskforce ont permis une bonne conduite du PDES 2012-2015. Il serait indiqué et important qu’un mécanisme similaire soit maintenu pour le PDES actuel.  Le mécanisme de mise en œuvre doit aussi intégrer une rationalisation des groupes thématiques et de concertation et une plus grande concertation entre les Nigériens avant la concertation entre les Nigériens et les PTF.

Je vous remercie de votre aimable attention. Hannu daya baya daukar daki ! Bene loxo du xadd neek! Munataare ! Roko Karaje ! Irgo tchar bandé ! Nous sommes ensemble ! 

Rapport sur le développement humain en Afrique 2016

Les disparités entre les genres coûtent quelque 95 milliards de dollars US par an en moyenne à l’Afrique subsaharienne et ont culminé à 105 milliards de dollars de pertes en 2014 (soit 6 % du PIB régional), compromettant de ce fait les efforts du continent en faveur d’un développement humain et d’une croissance économique inclusifs, indique le Rapport. Le rapport du PNUD analyse les facteurs politiques, économiques et sociaux qui entravent la promotion de la femme en Afrique et propose des politiques et des mesures concrètes pour combler l’écart entre les genres. Il s’agit notamment de corriger la contradiction entre la législation et la pratique afin de passer d’une égalité des genres juridique à une égalité de fait, de rompre avec les normes sociales préjudiciables aux femmes et de transformer les cadres institutionnels discriminatoires, en vue de garantir la participation économique, sociale et politique des femmes. D’après le rapport, une augmentation de 1 % de l’indice d’inégalité de genre contribuerait à réduire l’indice de développement humain (IDH) d’un pays de 0,75 %.

Discours du Coordonnateur du SNU au Niger lors du lancement des ODD

Le processus d’adoption des objectifs de développement a été fortement amélioré par rapport à celui de la déclaration du millénaire sur les OMD.

Le processus a été plus participatif et l’Afrique en général et le Niger en particulier y ont joué un rôle important. En effet, sur la base de l’agenda 2063 de l’Union Africaine, l’Afrique a proposé le Common African Position Paper (CAP) qui a été un document cardinal dans les objectifs du Millénaire : Transformation structurelle des économies et croissance inclusive ; Innovation, transfert technologique et R&D

Paix et sécurité ; Financement et partenariat. Le Niger a été parmi les 50 pays dans lesquels la consultation sur l’agenda post 2015 a été menée. Les consultations ont durée deux ans.

L’approbation des objectifs de développement couronne un moment important de changement de l’architecture du développement et de la paix. Permettez-moi de citer quelques jalons importants : (i) la Déclaration du millénaire et sommet mondial de 2005 ; le sommet mondial sur le Développement Durable et sur le Développement Social ; la conférence sur les PMA et sur les PED sans littoral ; CIPD+20, Beijing+20, Rio+20 ; Sendhai (03/2015) sur la réduction des risques de catastrophes ; Addis-Abeba (07/2015) sur le financement du développement ; le Sommet d’adoption des ODD en septembre 2015 ;Paris sur la COP21 (décembre 2015) ; l’architecture de la paix et le 70ème anniversaire des NU.

Les ODD prennent aussi en en compte : la Charte des NU, la Déclaration universelle des droits de l’homme, la Déclaration sur le droit au développement.

 

 « Vivre mieux dans un monde dans un monde meilleur en 2030 ».

Les 17 objectifs et les 169 cibles à caractère universel. D’ici 2030, l’intention est de mettre fin, une fois pour toutes, à la pauvreté, de combattre les inégalités, d’assurer une protection continue de la planète et de ses ressources, et de créer les conditions d’une croissance économique et une prospérité partagée durables, globales et soutenues.

Le (1) social avec les objectifs (1 (pas de pauvreté) ; 2 (faim zéro) ; 3 (bonne santé et bien-être) ; 4 (éducation de qualité) ; 6 (eau potable et assainissement) et 10 (inégalités réduites)) ; (2) l’économique (8 (travail décent et croissance économique) ; 9 (industrie, innovation et infrastructure) ; 7 (énergie propre et d’un coût abordable) ; (3) l’environnement (11 (villes et communautés durables) ; 12 (consommation et production responsables) ; 13 (mesures relatives à la lutte contre les changements climatiques) ; 14 (vie aquatique) ; 15 (vie terrestre ») et (4) la gouvernance et les institutions (16 ( paix, justice et institutions efficaces) et 17 (partenariats pour la réalisation des objectifs).

Ils constituent un prolongement des OMD en y incluant davantage les droits de l’homme pour tous, égalité des sexes et autonomisation des femmes et des filles, et les questions économiques. Ils couvrent les trois dimensions du développement durable (économique, sociale et environnementale) et la gouvernance et les institutions ; de manière intégré et indissociable. Cela témoigne de l’ampleur et de l’ambition pour chaque pays. Evidemment, il s’agit clairement d’un engagement collectif de ne laisser personne sur le bord du chemin, vers un avenir meilleur marquée par la résilience. C’est pourquoi, ce plan d’action est pour l’humanité, la planète et la prospérité. Il coûte aussi cher : 45 000 milliards de dollars de 2016 à 2030 soit près de 3000 milliards de dollars par an ! (1 trillion de dollars par an : argent illicite) !

D’abord, l’élimination de la pauvreté, de la faim et la réduction des inégalités et la réalisation par chaque individu de son potentiel avec dignité et égalité et dans un environnement sain, sans nul doute, contribueront à une vie prospère et épanouissante et à un progrès économique en harmonie avec la nature. Tous ces facteurs seront des impératifs dans notre recherche permanente de sociétés pacifiques, plus justes, plus inclusives et libérées de la peur et de la violence. Pas de développement durable sans paix et pas de paix sans développement durable. La situation actuelle du Bassin du Lac Tchad nous rappelle cette impérieuse nécessité.

Ensuite, il faut protéger la planète contre sa dégradation par la promotion de modes de production et de consommation durables, la gestion durable des ressources naturelles et la mise en œuvre de mesures hardies contre les changements climatiques. Il faut que nous puissions faire de la planète bleue un endroit meilleur pour les générations actuelles mais aussi pour les générations futures.

Enfin, l’ambition des objectifs de développement durable, leur universalité (tous les pays sans exception et tous les acteurs) et les contraintes et opportunités collectives liées commandent fortement, si nous voulons réussir, le renforcement d’un partenariat mondial revitalisé considérant davantage d’esprit de solidarité, mettant l’accent sur les besoins des plus démunis et des plus vulnérables, en réduisant les inégalités,  sur le contexte de chaque pays et surtout en faire un agenda des peuples, c’est-à-dire de leurs forces vives, les femmes, les jeunes, les citoyens et les citoyennes, le secteur privé, les organisations de la société et tous les acteurs du développement socio-économique.

Que pouvons-nous faire au Niger ?

D’abord, les ODD sont en phase avec l’agenda 2063 et notamment 20 objectifs du de la première décennie (FTYIP) qui reflètent les aspirations de paix, sécurité et culturelles des Africains en plus de celles économiques, sociales et environnementales présentes dans les ODD et aussi avec les axes à l’étude de la SDDCI.

A l’image de la plupart des pays en développement, l’Agenda des OMD reste inachevé au Niger malgré les progrès enregistrés dans nombre de domaines (pauvreté, éducation, santé, etc.). Des gaps plus ou moins importants existent au niveau de tous les OMD et de ce fait l’Agenda 2030 des ODD et l’Agenda 2063 de l’Union Africaine doivent être saisis par le Niger comme une opportunité majeure pour lever les défis et les goulots d’étranglement à l’atteinte des objectifs de développement. Au regard des leçons tirées de la mise en œuvre des OMD au Niger, les efforts doivent être redoublés non seulement pour les OMD en progression (on track : incidence pauvreté, éducation, mortalité infantile, mortalité maternelle, etc.) mais surtout pour ceux qui sont en régression (off track : incidence du paludisme et pourcentage des forêts).

Ainsi, la mise en œuvre des Agendas 2030 et 2063 intégrés au Plan National de Développement, en plus des défis transversaux de développement (croissance démographique, inégalités liées au genre, etc.) devrait spécifiquement s’attaquer à la faible diversification et au caractère informel de l’économie fortement préjudiciable à la mobilisation des ressources internes, gages de durabilité des interventions de développement. Il importe également de lever le défi lié à l’équilibre entre les interventions d’urgence et les interventions de développement durable à travers notamment un investissement intensif dans la consolidation des bases productives, la transformation des produits agricoles et pastoraux ainsi que la promotion des chaines de valeurs. Des efforts doivent également être fournis dans le sens de la scolarisation et la formation des jeunes déscolarisés  en vue d’exercer des professions indépendantes ainsi que la création d’emplois décents, particulièrement pour les jeunes et les femmes.

Des mesures doivent également être prises pour enrayer la malnutrition chez les enfants de moins de 5 ans et améliorer la couverture vaccinale. D’autres défis de taille doivent aussi être relevés comme la mise en œuvre de la directive gouvernementale sur les transferts des compétences de l’Etat aux collectivités territoriales car les ODD doivent être déclinés et mis en œuvre jusqu’au niveau local ; ou encore la question relative au renforcement des capacités de l’administration publique pour sensiblement améliorer l’absorption des ressources.

Ensuite les autorités ont manifesté leur volonté politique nationale en signant non seulement le document mais aussi en lançant cet événement. Il faut en faire un programme des filles et des fils du Niger, de la capitale aux hameaux en impliquant les entités décentralisées, le secteur privé, la société civile. Pour ce faire, il faut de larges campagnes de sensibilisation et des débats. Le Niger a une grande opportunité. Les ODD sont signés au moment où le Président a son programme, le Premier Ministre a vu sa déclaration de politique générale approuvée et où l’élaboration de la Stratégie de développement durable et de croissance inclusive est en cours et le nouveau plan envisagé. L’intégration des ODD qui sont déjà en résonnance avec les documents précités sera certainement grandement facilitée. Il faut une grande cohérence entre les politiques publiques sectorielles et les nouveaux documents de planification. Ces plans, programmes innovants doivent avoir une action réelle sur la transformation socio-économique et culturelle de la société Nigérienne, donnant une grande part à l’esprit d’entreprise, à l’emploi des jeunes sous-tendu par une éducation de qualité et une bonne formation professionnelle, à l’égalité des genres et une meilleure considération du facteur démographique.

Enfin, concernant plus spécifiquement le SNU, il a aussi tiré les leçons des OMD et ont développé un outil pour appuyer les pays dans les ODD : MAPS : Mainstreaming, Acceleration and Policy Support.

Il s’agit de :

1.     Intégration des ODD dans les plans nationaux, sous-nationaux et locaux de développement et dans les allocations budgétaires ;

2.     Orientation des ressources vers les domaines prioritaires en accordant une attention particulière aux synergies et arbitrage, aux goulets d’étranglement, aux partenariats et à la mesure ;

3.     Soutien politique : veiller à ce que les compétences et l’expertise du système de développement des NU soient mises à disposition d’une manière efficace et en temps opportun.

Cet appui du SNU s’inscrit dans l’approche concertée des PTF en vue d’une contribution à une plus grande cohérence des politiques publiques et un engagement plus fort mais en considérant trois points transversaux importants :

-         Le développement de partenariats à tous les niveaux, les parlements et autres institutions de la république, le secteur privé, la société civile, les média ;

-         La nécessité d’avoir des cadres de suivi et d’évaluation permettant une plus grande responsabilité et une plus grande redevabilité ;

-         La révolution des données afin de renforcer les systèmes nationaux de statistiques pour une meilleure collecte des données, une analyse plus fine, un bon reporting et un suivi des progrès vers les ODD.

Il faut créer cette large coalition à la mesure de l’ambition des ODD.

Pour conclure, j’ai la ferme conviction que le Niger pourra être au rendez-vous de 2030 et de 2035, malgré les handicaps de départ par rapport aux résultats sur les OMD à condition que des engagements fermes et des actions concrètes soient engagés :

-         Une renaissance culturelle renforçant l’esprit d’initiative, l’esprit entrepreneurial valorisant davantage les vertus du travail, des résultats, des performances, du civisme et de la construction nationale ;

-         Des options économiques transformatrices de manière structurelle prenant en compte les secteurs porteurs tels que l’agriculture, l’élevage, les autres filières et les mines ; la nécessité de mettre au travail ces immenses forces juvéniles et féminines dotées de meilleures capacités professionnelles ; de renforcer l’éducation en quantité et en qualité y compris l’éducation des jeunes filles ; de renforcer l’intégration régionale ; une administration et des entités décentralisées davantage tournées vers la gestion axée sur les résultats s’appuyant sur un taux de croissance inclusive adéquat et surtout la mobilisation des ressources domestiques et une meilleure utilisation des ressources internationales dans le sens du Plan d’Action d’Addis Abeba sur le financement du développement ;

-         Une entente nationale (« j’allais dire un concordat national ») sur les grands enjeux de développement tels que la question de la population et du dividende démographique (« une tendance lourde qu’il faut commencer à infléchir »), l’agriculture et la sécurité alimentaire, la sécurité, la paix et le développement ; le rôle des femmes et des jeunes ; la décentralisation et la participation citoyenne ; la bonne gouvernance et la construction d’institutions fortes et fiables ; l’éducation.

C’est à ce prix que le lancement sera le prélude à un nouveau paradigme de développement économique et social pour un plus grand espoir et un plus grand bonheur pour l’ensemble des Nigériennes et des Nigériens.

Munatare ! Irgo kéré bandé ! Roko karaye ! i den n’gondi !

Déclaration à la presse du RSSG de l'ONU en Afrique de l'Ouest à la fin de sa visite à Diffa au Niger

Déclaration à la presse

Diffa, le 22 juin 2016

Au nom du Secrétaire Général des Nations Unies, je suis venu exprimer notre solidarité au peuple et aux autorités nigériens et à la communauté humanitaire tout entière, à la suite des récentes attaques de Boko Haram contre la ville de Bosso et le camp de déplacés de N’gagam. 

Je présente mes condoléances les plus attristées aux familles éprouvées et  souhaite un prompt rétablissement aux blesses, avec l’expression de ma profonde compassion et de ma très grande sympathie.

Les quelques heures que j’ai passées dans la région ont été particulièrement instructives.

En effet, elles m’ont permis: (i) d’évaluer  les conséquences désastreuses des attaques de Boko Haram; (ii) d’apprécier la rapidité et l’efficacité des interventions  tant des communautés hôtes et des autorités nigériennes que de la communauté humanitaire sous le leadership du coordonnateur humanitaire, pour soulager les populations et sauver des vies;  et enfin (iii) de noter le comportement digne de ces populations déplacées malgré la situation difficile dans laquelle elles se trouvent.

Je voudrais ici féliciter le gouvernement et rendre un hommage mérité à mes collègues du Système des Nations Unies  et aux organisations non gouvernementales pour leurs efforts incessants, en equipe et dans une parfaite synergie. Je salue leur engagement constant dans des conditions parfois difficiles.  

Je saisis l’occasion pour remercier tous les partenaires techniques et financiers pour leur appui et les exhorte à rester mobilises aux cotes du Gouvernement et de la population nigériens. C’est egalement le lieu de remercier notamment le Ministre de l’Action Humanitaire, le Directeur des opérations de la Banque mondiale, le directeur régional de l’Organisation Internationale de la Migration pour avoir accepté de faire le déplacement avec moi.

Certes, beaucoup reste encore à faire et le temps presse.

Cependant, grâce à l’excellente coopération entre le gouvernement nigérien, le système des Nations Unies, les organisations non gouvernementales et les partenaires techniques et financiers, je suis confiant que nous réussirons à relever ces nouveaux défis qui viennent aggraver une situation humanitaire déjà préoccupante et à contribuer au développement économique et social de cette région a fort potentiel.

Il s’agit de renforcer l’espoir en un avenir meilleur de ces populations notamment les  femmes et les jeunes. Pour ma part, sachez que je ne ménagerai aucun effort pour être le porte-parole et appuyer le plaidoyer de la communauté humanitaire auprès du Conseil de Securite.

Je souhaite à toutes et à tous un bon courage au bénéfice des populations nigériennes.

Je vous remercie

Le Niger célèbre le cinquantenaire du PNUD

Célébration du cinquantenaire du PNUD le jeudi 26 Mai au Palais des congrès de Niamey en présence 15 membres du gouvernement dont les ministres délégué aux affaires étrangères, la ministre de la population, la ministre de la promotion de la femme, les Ambassadeurs, les chefs de mission et Représentants des organisations des Nations Unies et personnel du SNU,les chefs traditionnels, les leaders Religieux, les étudiants, les  associations féminines, société civile etc.

Il faut noter la présence effective de SE M Brigi Rafini, Premier Ministre, il a félicité la coopération très fructueuse du Niger avec le PNUD pendant les 39 dernières années  « le PNUD a apporté la preuve de sa capacité à soutenir notre pays, nos institutions et notre population dans la prise des décisions stratégiques … étant un conseiller et acteur solide, constant, fiable, impartial et efficient » en souhaitant pour le futur, une continuité et un affermissement de la collaboration : « Pour le futur, nous entendons que la collaboration avec le PNUD continue et s’affermisse …. pour l’élaboration de la Stratégie de Développement Durable et de Croissance Inclusive –Vision 2030 …. incluant les nouveaux Objectifs de Développement Durable, pour lequel le PNUD a déjà contribué aux différentes réflexions ; Le support à la mobilisation de ressources et la mise en œuvre du nouveau plan de Développement du Niger…. »

Mr Mohamed Ibn Chambas, Représentant Spécial du SG pour l’Afrique de l’Ouest et le Sahel a félicité le PNUD au nom du SG pour son appui à l’atteinte des priorités de développement des pays et pour sa contribution à l’amélioration de la gouvernance, facteur primordial de la paix sociale et donc du développement, d’où le triptyque paix, sécurité et développement.

Mr Fodé N’Diaye Représentant Résident du PNUD a insisté sur la disponibilité du PNUD à continuer le support au Gouvernement du Niger, en présentant certains défis de développement dont le Niger devrait prendre en compte dans l’élaboration de sa vision et sa nouvelle stratégie de développement.

Un film sur les interventions du PNUD au Niger a suscité un grand intérêt avec les applaudissements du public : https://www.youtube.com/watch?v=iGWV41uY5Mk

Une exposition présentant les activités du PNUD au Niger a eu lieu dans le grand hall du Palais des Congrès. Le Premier Ministre a visité chacun des 12 stands avec un intérêt particulier, une foule de jeunes étudiants et officiels s’est ruée dans les stands et sur les documents.

Il faut noter qu’une bénéficiaire à souligner au Représentant Résident du PNUD et à son adjointe aux Programmes « depuis que nous avons les plateformes, nous avons maintenant les mains des femmes de Niamey (lisses et propres) parce que nous ne pilons plus le mil et nous ne tirons plus l’eau des puits…. Le PNUD ne nous a pas donné du poisson, il nous a donné des filets pour pêcher »

Discours du Représentant Résident du PNUD Niger au lancement de la formation des animateurs des radios communautaires

  • Excellence Madame la Ministre de la Communication ;
  • Monsieur le Gouverneur de la Région de Dosso ;
  • Monsieur le Président du Conseil Régional de Dosso ;
  • Monsieur le Préfet du département de Dosso ;
  • Monsieur le Maire de la Commune Urbaine de Dosso ;
  • Honorable Sultan de Dosso ;
  • Mesdames et Messieurs les participants,

C’est pour moi un réel plaisir de participer ce jour à la cérémonie de lancement officiel des activités de formation à l’endroit des animateurs et gestionnaires des radios communautaires de Tillabéry et Dosso.

Cette formation, attendue de longue date, s'inscrit dans le cadre du partenariat entre le PNUD et le Ministère de la communication, ayant permis l’acquisition et l'installation de 33 radios communautaires, pour un montant global de 2.072.624 dollars US (soit environ 1,206 milliards de FCFA).

Ceci renforce l’importance de les rendre opérationnelles et d’en assurer un usage optimum pour le bien-être des populations au niveau des toutes les 33 communes des sept (7) régions bénéficiaires, à savoir Dosso, Tillabéry, Tahoua, Agadez, Maradi, Zinder et Diffa.

Permettez-moi de rappeler que c’est par un processus démarré en 2014, où le PNUD a accepté de soutenir les efforts du Gouvernement dans le  renforcement des capacités des communes en matière de communication pour le développement. 33 communes bénéficiaires de sept (7) régions, à savoir Dosso, Tillabéry, Tahoua, Agadez, Maradi, Zinder et Diffa sont concernées.

Je voudrais saluer tous les efforts consentis de part et d’autre pour relever le défi de l’améliorer de l’accès et l’accessibilité des citoyens à la communication.

Mme la Ministre,

Les radios communautaires constituent, à mon avis, un moyen privilégié d’échanges, d’information et de formation pour tous les citoyens, et un vecteur inégalé de leur participation à la vie publique. Ceci renforce l’importance de rendre ces radios communautaires opérationnelles et d’en assurer un usage optimum.

Je suis convaincu que votre département ministériel et ses services déconcentrés assureront un suivi rapproché des formations qui seront dispensées, ainsi que des activités et du fonctionnement de ces radios, pour le bien-être des populations concernées, et notamment les jeunes, filles et garçons.

Je ne saurai terminer mon propos sans remercier les autorités et les populations de Dosso pour leur accueil chaleureux, qui témoigne, si besoin en était, de leur intérêt pour les radios communautaires.

Je voudrais enfin réaffirmer ici l’engagement et la disponibilité du PNUD à accompagner le Niger dans la promotion de la démocratie et de la bonne Gouvernance à tous les niveaux.

         Je vous remercie de votre attention.

 

Trois blocs de deux classes offerts par le projet TICAD

Une mission de journalistes accompagnée par le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD) a sillonné du 14 au 18 mars 2016, plusieurs communes de la région de Tahoua. L’objectif de cette mission  est de réaliser un film documentaire  sur les réalisations du projet TICAD au Niger. Ce film documentaire sera tourné dans plusieurs pays du sahel qui bénéficient du prjet TICAD (Mali, Burkina Faso, Niger Tchad et Mauritanie).

Le PNUD Niger à travers l'unité prévention crises et relèvement a mis à profit cette mission pour recommander une série d'articles sur les réalisations du projet TICAD. Cliquez sur l'icône pdf en haut à droite pour télécharger l'article original. 

 

Déclaration du Représentant Spécial du Secrétaire Général des Nations Unies pour l'Afrique de l'Ouest et le Sahel suite à la proclamation des résultats provisoires des élections présidentielles second tour du Niger

Niamey, le 22 mars 2016

Conformément au chronogramme de la CENI, le deuxième tour de l’élection présidentielle s’est tenu le 20 Mars 2016. Le vote s’est déroulé dans le calme avec un engouement moindre.   

La CENI vient de publier les résultats. Je félicite le vainqueur, M. Mahamadou Issoufou pour sa réélection.  

Je saisis cette occasion pour lancer un appel aux Nigériennes et Nigériens pour le maintien de la paix sociale dont ils jouissent. En de telles circonstances, il est important de mettre l’intérêt du pays au-dessus de tout autre intérêt. 

Les Nations unies souhaitent que le Niger demeure un modèle de démocratie, basé sur la bonne gouvernance, le respect des institutions et l’Etat de droit, garants de la stabilité et de la sécurité du pays et de la sous-région.  

L’engagement de toute la classe politique et de la population nigérienne dans son ensemble, sera crucial pour garantir l’unité nationale, la sécurité et promouvoir les perspectives de développement.  

En particulier, il sera de la responsabilité du Président élu de prendre toute initiative de nature à apaiser le climat social, à rassembler la population et à conduire ensemble avec les Nigériennes et les Nigériens un processus inclusif de dialogue national constructif pour le bien de la Nation.  

J’appelle tous les acteurs concernés à y répondre favorablement. Enfin, j’encourage toutes les parties prenantes à l’élaboration et à la mise en œuvre des réformes requises pour améliorer le processus électoral et consolider la démocratie.   

Les Nations Unies, en synergie avec la communauté internationale, réitèrent leur disponibilité à accompagner un tel dialogue entre les Nigériens et continuera de travailler avec toute la population, à la consolidation des institutions, au renforcement de la cohésion nationale et sociale ainsi qu’au développement du pays. 

Je vous remercie 

Message d’Helen Clark à l’occasion de la Journée internationale de la femme 2016

Aujourd’hui, alors que nous célébrons la Journée internationale de la femme, d’importants progrès sont attendus à travers le monde sur la voie de l’égalité entre les sexes. Le Programme de développement durable pour 2030, adopté l’an passé par l’Assemblée générale des Nations Unies, affirme que l’égalité entre les sexes n’est pas seulement un droit humain, mais aussi le socle d’un monde plus pacifique et inclusif. Cette problématique est au cœur de l’un des 17 objectifs de développement durable et fait partie intégrante des autres objectifs, reflétant un consensus de plus en plus répandu selon lequel loin de n’être qu’une finalité louable en soi, elle constitue également un moteur de progrès pour tous les objectifs de développement.

Combler les écarts entre les sexes sur les marchés du travail, dans l’éducation, la santé et dans d’autres domaines est un moyen de lutter contre la pauvreté et la faim, d’améliorer l’alimentation et le niveau d’éducation des enfants, tout en favorisant une croissance inclusive. Ce n’est pas un choix, mais un véritable impératif : si nous ne combattons pas les inégalités entre les sexes et la discrimination envers les femmes, les objectifs de développement durable demeureront lettre morte.

 

Comme nous le rappelle en effet le thème de la Journée internationale de la femme de cette année La parité en 2030 : avancer plus vite vers l’égalité des sexes ! parvenir à un Monde 50-50 implique « de ne laisser personne pour compte », un principe qui est au fondement du Programme de développement durable pour 2030. En matière d’éducation, d’emplois décents, de salaires équitables et de prise de décisions à tous les niveaux de gouvernement, les femmes et les filles ne doivent pas être laissées à la traîne, pas plus qu’elles ne doivent être oubliées sur le plan des droits et de l’accès à des services tels que l’assainissement et l’eau potable ou la protection contre la violence sexiste.

La semaine prochaine, la 60e session de la Commission de la condition de la femme se tiendra à New York. Les discussions porteront sur l’autonomisation des femmes et ses liens avec le développement durable. Grâce au Programme de développement durable pour 2030, nous disposons d’une feuille de route claire pour parvenir à l’égalité entre les sexes ainsi qu’à l’autonomisation des femmes.

 

À l’occasion de cette Journée internationale de la femme, renforçons notre engagement en faveur d’un développement durable qui ne laisse aucune fille ni aucune femme derrière lui.

 

Déclaration du RSSG de l'ONU en Afrique de l'Ouest UNOWA sur les élections 2016 du Niger

La Commission Electorale Nationale Indépendante vient de proclamer les résultats provisoires des élections présidentielles et législatives. Je saisis cette occasion pour féliciter, encore une fois, le peuple et les acteurs politiques Nigériens pour leur participation massive aux scrutins du 21 Février 2016, dans le calme et la sérénité.

Je voudrais souligner qu’il s’agit de résultats provisoires qui devront être validés par la Cour Constitutionnelle. Aussi, j’encourage fortement tous les acteurs, en cas de besoin, à user du droit de recours que leur offrent la constitution et les lois électorales.

Je réitère une fois de plus mon appel, à tous les leaders politiques et à leurs partisans, de faire preuve de retenue et de s’abstenir de tout acte ou propos de nature à inciter à la violence.

Les Nations Unies réaffirment leur engagement à continuer à accompagner les Nigériens dans le renforcement de leur processus démocratique dans la paix et la sécurité.

Je vous remercie.

 

                                                                           Niamey, le 23 Février 2016

Les élections 2016 au Niger

Dimanche 21 février 2016, les nigériens étaient aux urnes pour élire le Président de la République et les députés nationaux.

A Boukoki un quartier populaire de Niamey, dans l’enceinte de l’école de la croix rouge règne une ambiance de fête. On remarque une file de voitures garées devant la cour de l’école.  A l’intérieur, des interminables files se tiennent devant chacune des vingt classes que compte l’école.

En effet chaque classe est un bureau de vote.

Il est 8 heures, malgré la présence des électeurs et des agents de sécurité, aucun bureau de vote n’est ouvert.

Après renseignement, nous apprenons que les membres des bureaux de vote sont encore au siège de la commission communale des élections pour acheminer  le matériel de vote.

A 9 heures un camion amène les membres des bureaux de vote et le matériel.

Un quart d’heure plus tard, les bureaux s’ouvrent et les électeurs commencent à rentrer.

Un policier est positionné devant chaque bureau et filtre les entrées. Chaque électeur doit montrer sa carte d’électeur et sa pièce d’identité.

A l’intérieur du bureau de vote 172, l’ambiance est bon enfant. Au bon milieu de la classe trônent deux urnes transparentes : l’une pour les présidentielles et l’autre pour les législatives.

Chaque bureau de vote est composé d’un président, un secrétaire, et deux accesseurs. Chaque parti politique ou candidat indépendant est représenté dans le bureau de vote par un délégué.

Quand l’électeur rentre dans le bureau de vote, il présente sa carte d’électeur et sa pièce d’identité au secrétaire qui l’identifie sur la liste électorale, il passe devant le 1er accesseur qui lui  donne le bulletin de vote. Il s’isole et fait son choix dans un isoloir prévu à cet effet. Après le choix, l’électeur vient à l’urne pour introduire son bulletin. Il passe devant le président qui coche son nom sur la liste d’émargement et signe sa carte d’électeur, pendant que le deuxième accesseur lui met de l’encre indélébile sur son doigt pour prouver qu’il a voté.

L’électeur reprend le même processus car il s’agit d’élections présidentielles couplées aux législatives.

Dehors c’est une ambiance de fête, on rit on se taquine. Dans les rangs les jeunes semblent ravir la vedette aux adlutes. Mamoudou un  ouvrier du bâtiment de 25 ans sort du bureau de vote avec un large sourire, il affirme, « c’est le plus beau jour de ma vie, je viens pour la première d’exercer mon devoir de citoyen. J’espère que j’ai fait le bon choix et je souhaite que ces élections se terminent bien ».

Il est 13 heures à Tourakou un autre quartier au nord de Niamey, malgré les trente-cinq degré, les électeurs se tiennent en file indienne devant les salles de classe qui servent de bureaux de vote.

Aissata une femme âgée qui ne supporte pas la file est assise sous un arbre  mais s’assure que sa place dans le rang est toujours gardée. Elle affirme « Depuis l’instauration de la démocratie au Niger en 1993, on a jamais vu une affluence aussi massive un jour de vote ».

A 19 heures le crépuscule a envahi le ciel brumeux du quartier Tourakou, mais la cour de l’école garde toujours son ambiance de fête.

Cette fois-ci les femmes sont plus nombreuses que les hommes dans les rangs.

Fati, une étudiante en sociologie de 22 ans « vous savez nous les femmes, il faut que nous finissions nos travaux domestiques avant de venir voter ».

Vu le retard accusé à l’ouverture, les responsables des bureaux de vote accordent un bonus de temps aux retardataires pour pouvoir voter.

Il est 19h30, on annonce la fin des opérations de vote.

Le président invite les scrutateurs présents à venir assister au dépouillement. « Les choses  sérieuses commencent » affirme Idrissa un quinquagénaire qui connait apparemment le mécanisme du dépouillement.  

Un dimanche pas comme les autres à Niamey.

 

Le PNUD appui le Niger pour des élections apaisées

Le PACEN (Projet d’Appui au Cycle Electoral du Niger) a appuyé le Conseil Supérieur de la Communication (CSC) du Niger à produire un hymne pour des élections apaisées au Niger.

Cet hymne a été présenté au cours d'une cérémonie organisée, au Centre de formation et de promotion musicale (CFPM) Elhadj Taya sous les auspices du président du Conseil supérieur de la communication M Abrourahamane Ousmane et en présence du ministre de la Culture, des arts et des loisirs Elhadj Habou Gambo et du représentant résident du PNUD au Niger M Fodé N'Diaye.
Il s'agit d'une œuvre musicale composée par des artistes professionnels nigériens de la culture pour apporter leur contribution dans la conduite du processus électoral au Niger. Chanté dans toutes les langues nationales, l'hymne met en exergue l'importance du vote en démocratie mais aussi et surtout appelle les Nigériens à la responsabilité pour que les élections se déroulent dans la paix, la tolérance, la cohésion et le respect de l'adversaire et cela tout long de la période électorale.
Le ministre de la Culture a apprécié le travail des artistes avant de les remercier pour avoir compris les enjeux des élections et répondu favorablement à l'initiative du CSC en composant cet hymne de qualité avec autant de célérité.
Le ministre Habou Gambo a espéré que le message contenu dans l'oeuvre sera bien perçu par les Nigériens pour que l'objectif visé, celui d'aller à des élections apaisées, soit atteint tout en adressant ses remerciements au CSC pour son initiative louable et au PNUD pour l'appui apporté à notre organe de régulation des médias.

Le Président du Coonseil Supérieur de la Communication a apprécié le travail des artistes". « Il s'agit d'un travail de qualité accompli pour aboutir à cet hymne et comme tout hymne celui-ci a un caractère sacré »

Le Représentant résident du PNUD au Niger, M Fodé N'Diaye a déclaré être ému par les propos des talentueux artistes qui, dans leur diversité, ont lancé un message fort dans toutes les langues nationales du Niger. Il les a félicité pour cela tout en remerciant le CSC et le ministère de la Culture pour cette initiative. Fodé N'Diaye a estimé que cet hymne est une contribution inestimable à travers laquelle les artistes ont vraiment touché le cœur des Nigériens.

https://www.youtube.com/watch?v=FdhSXtUUiKo

Remise de matériel informatique au Conseil Supérieur de la Communication CSC

Le Représentant Résident du PNUD au Niger Monsieur Fodé Ndiaye a remis ce matin (15 février 2016) une importante quantité  de matériel informatique et des documents au Président du CSC (Coneil Supérieur de la Communication) Monsieur Abdourahamane Ousmane dans les locaux du CSC sis au quartier plateau de Niamey.
Ce don est composé de huit (8) ordinateurs portables, cinq (5) ordinateurs de bureau, cinquante (50)  clés USB de grande capacité et mille exemplaires  de recueils de textes réglementant l'accès des partis politiques et des candidats aux médias publics et privés.

Ce matériel est acquis dans le cadre du PACEN (Projet d'Appui au Processus Electoral du Niger) un projet du PNUD financé par la Suisse, le Luxembour et le Japon.
Ce don fait suite à un autre, celui de l'hymne pour des élections apaisées au Niger.
En remettant le matériel, le Représentant du PNUD a dit qu'il est honoré de remettre ce matériel au CSC pour accompagner le Niger dans l'organisation des élections 2016. Il a affirmé que le PNUD et ses partenaires sont aux côtés du Niger dans le cadre du PACEN pour l'organisations des élections.
En recevant le matériel, M. Abdourahamane Ousmane, Président du CSC a rassuré le donateur que ce matériel sera utilisé à bon escient

Déclaration de Dr. Mohamed Ibn Chambas, Représentant spécial du Secrétaire général de l’ONU en Afrique de l’Ouest

Niamey, le 06 janvier 2016

Bonjour mesdames et messieurs

Tout d’abord, je vous souhaite une bonne et heureuse année 2016.

Lors de notre dernière rencontre en septembre 2015, j’avais annoncé que je reviendrais à Niamey pour continuer d’apporter ma contribution à la réalisation de notre objectif commun, celui de la consolidation des acquis démocratiques au Niger. Aujourd’hui, c’est chose faite. 

Je suis arrivé à Niamey le lundi 4 janvier quelque temps après que les autorités ont dénoncé une tentative de coup d’état. Comme je l’ai rappelé à l’époque, la communauté internationale, y compris l’Union africaine et la CEDEAO, rejette la prise du pouvoir par l’utilisation de méthodes anti-constitutionnelles, conformément au principe de tolérance zéro à l’égard des coups d’état. Je réitère ici mon appel à tous les Nigériens pour qu’ils sauvegardent la stabilité de leur pays dans une région en proie à des défis sécuritaires importants.

Je suis heureux que ma visite ait coïncidé avec la présentation des conclusions du contrôle du fichier électoral effectué par des experts de l’Organisation Internationale de la Francophonie (OIF). C’est ainsi une étape importante du processus qui est franchie mais elle n’est certainement pas la dernière. Aussi, j’en appelle à tous les acteurs concernés pour qu’ils mettent en œuvre sans délai les recommandations à application immédiate, en vue de la poursuite du processus électoral dans la sérénité. Je note aussi que les experts ont fait des recommandations à moyen terme qui sont tout aussi importantes à exécuter en temps voulu.

Au cours de ma mission, je me suis entretenu avec les principaux acteurs politiques (majorité, opposition et partis non affiliés), les représentants des institutions de la République et des structures en charge des élections, ainsi que les partenaires techniques et financiers. J’ai également été reçu en audience par le Premier Ministre, le Président de l’Assemblée Nationale et le Président de la République. J’ai pu ainsi mesurer les avancées enregistrées depuis le mois de septembre dernier en ce qui concerne la préparation des élections du 21 février prochain. Je note aussi avec satisfaction la décision prise par le Gouvernement du Niger de mettre à la disposition de la Commission électorale nationale indépendantes (CENI) les ressources financières nécessaires à la bonne tenue des élections.

Ce séjour m’a également permis d’apprécier le travail qu’il reste à accomplir en vue de l’organisation d’élections libres, transparentes, crédibles et inclusives, répondant aux normes internationales. Avec l’appui du Système des Nations Unies sur le terrain, de l’OIF et des autres partenaires, et la bonne volonté de toutes les parties prenantes, je suis confiant que le Niger saura relever ce défi et tenir des élections réussies dont les résultats seront acceptés par tous, à l’instar des élections récentes dans d’autres pays de la région.  

Ainsi, je me félicite du fait que les Nigériens soient disposés à travailler au maintien de la cohésion sociale et de la stabilité dans leur pays. Je les exhorte à adopter, comme par le passé, une attitude constructive dans leur quête de solutions à leurs divergences politiques. A cet égard, je note la volonté exprimée de part et d’autre de tenir une réunion du Conseil National du Dialogue Politique (CNDP) et encourage les acteurs concernés à le faire dans les meilleurs délais afin de régler les dernières questions en suspens tenant compte du calendrier électoral et des impératifs constitutionnels.

Les enjeux sont d’autant plus grands que les élections législatives et présidentielle du 21 février seront les premiers scrutins à se tenir en Afrique de l’Ouest et sur tout le continent africain en 2016. Le monde aura les yeux tournés vers vous. Il est donc crucial que ces élections se déroulent dans un climat serein et consensuel et permettent de doter le Niger d’institutions légales, légitimes et solides, à même de relever les nombreux défis auxquels fait face le pays.

Je tiens à réaffirmer la disponibilité des Nations Unies à continuer d’appuyer ce processus, ainsi que notre soutien constant à tout ce qui concourt à  l’amélioration du bien-être des populations nigériennes.

Je vous remercie de votre attention.