Espace autogéré l’Aquarium - Nancy

L’aquarium expulsé…

July 26th, 2007

Pour celleux qui ne le savaient pas encore une mauvaise nouvelle : l’aquarium est expulsé depuis une semaine. A la place de notre maison, de notre salle de spectacle, de notre lieu d’activité : un entrepôt de sel de déneigement. Dehors, la façade est maintenant toute blanche. Dedans, plus un meuble, plus une affaire. Un lieu de vie est devenu un entrepôt. Vive la propriété privée !

L’AQUARIUM EXPULSABLE A BESOIN DE SOUTIEN !

Cela fera 5 mois que l’espace autogéré L’Aquarium est ouvert à Nancy. L’Aquarium, c’est un espace de vie alternatif, une zone de gratuité, des tas d’ateliers de partage de savoirs comme l’atelier vélo, écriture, informatique, des projections, des rencontres-discussions, des concerts, un espace de répétitions, un infokiosk… bref un espace de partage et de résistance non autoritaire et non marchand ! La fréquentation du lieu pendant ces cinq mois a démontré l’enthousiasme et la pertinence de ce projet sur Nancy face aux politiques locales de marchandisation culturelle, comme la toute nouvelle salle de “musique actuelles” subventionnée “l’autre canal”… Merci à vous d’avoir apporté votre soutien, vos idées, vos activités, vos soirées ou votre sourire à l’aquarium !!!

Hélas, un tel projet n’est pas du goût de tous et nous serons expulsables à compter du 6 juin. Nous ne laisserons pas mettre dehors sans rien dire et nous comptons bien passer à la vitesse supérieure pour ce qui est de la visibilité des cultures alternatives et de ce lieu sur Nancy.

Plus que jamais, n’hésitez pas à venir participer aux projections, ateliers, concerts ou autres activités durant cette période sensible - ou bien sûr à venir organiser celles qui vous tiennent à cœur. Surveillez le calendrier, il devrait encore se passer plein de choses, expulsables ou non !!! Qu’on se le dise : l’aquarium résiste !

Pour dire à André Rossinot, Maire de Nancy et à Laurent Hénart, adjoint au maire, ce que vous pensez de leur politique de tolérance zéro en matière de logements et de culture alternative, vous pouvez aussi les contacter directement par téléphone ou par mail à l’aide de la lettre-type ci-dessous.

Merci de faire tourner ce mail à vos zami-e-s qui aiment le bocal à Poisson.

L’aquarium
63, rue de Malzéville
54000 Nancy
aquarium@a4nancy.net.eu.org
http://aquarium.a4nancy.net.eu.org

PS : Pour les copain-e-s d’autres villes qui veulent passer quelques jours à Nancy pour soutenir le lieu on vous accueillera comme d’hab’ avec plaisir….

Contacts mairie

Par téléphone :
Hénart: 06.07.50.43.59 ou 08.79.25.10.59
Service culturel: 03.83.85.34.84 (Thiéry Domagala)
Mairie de Nancy: 03.83.85.33.15 (standard)

Par mail :
laurent@henart2007.com
lhenart@mairie-nancy.fr
ville-en-direct@nancy.fr

Lettre type

M. Le Maire, M. L’adjoint au Maire,

Je soussigné “trucmuche”, souhaite vous faire connaître ma vive
opposition face aux menaces d’expulsion que la CUGN et la Municipalité
de Nancy font peser sur l’espace autogéré l’Aquarium au 63, rue de
Malzéville.

(Suivi de ce que vous voulez faire savoir à la Mairie à ce sujet.)

Cordialement, “trucmuche”, habitant à “trucmucheville”.

affiche week end antispéciste

Incroyable à Nancy. Après un petit dej de soutien à 9 h à la cité judiciaire “pour rien”, puisqu’on nous a gentiment dit que le délibéré ne serait communiqué qu’à notre avocate, dans l’après midi, nous avons appris que nous bénéficions d’un délai de 2 mois ! À bientôt pour de nouvelles aventures !

Pour la défense des espaces autonomes

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Présentation d’Ungdomshuset

Ungdomshuset était un centre social autonome situé à Copenhague, au Danemark. Il existait depuis 1982, et était le fruit des luttes radicales alors menées par le mouvement squat danois, qui parvint à arracher ce lieu aux autorités pour y poursuivre ses pratiques autogestionnaires et y développer une contre-culture en rupture avec le capitalisme, en opposition aux institutions et à l’état. Au fil des années, Ungdomshuset est devenu un maillon crucial d’une scène musicale indépendante et politisée, de la culture “do-it-yourself” et de l’activisme anarchiste en Europe du nord. En plus de 20 ans d’activités, les évènements qui s’y sont déroulés - concerts, projections, ateliers, repas populaires, débats et bien d’autres - se comptent par milliers; de nombreux projets politiques, groupes d’affinités et collectifs libertaires en ont fait leur pied-à-terre. (1)

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La résistance et l’explusion

En 1999, Ungdomshuset a été vendu par la mairie de Copenhague à un groupe fondamentaliste catholique d’extrême droite. Les squatteureuses ont tenté de négocier avec les autorités danoises pour racheter le bâtiment, sans succès. Dès lors, Ungdomshuset était explusable. À cette occasion, les squatteureuses ont appelé à une semaine de soutien qui s’est terminée le 15 décembre par une manifestation qui a rassemblé plus de 5000 personne et s’est soldée par des affrontements avec la police au cours desquels 300 d’entre elleux ont été arrêté-e-s, dont certaines sont encore emprisonnées aujourd’hui. Depuis, des actions de solidarité ont lieu au Danemark, en Russie, Lituanie, Pologne, Japon, Australie, Canada, USA, Allemagne, Suède, France, Suisse, Autriche, Grece… Le 1er au petit matin, la police danoise, accompagnée de forces militaires anti-terroristes est arrivée pour commencer l’expulsion. Du gaz lacrymogène a été lancé au travers des fenêtres de la maison, pendant que la façade était arrosée de mousse carbonique pour empêcher les occupant-e-s de résister aux fenêtres. Quatre policiers anti-terroristes ont été déposés sur le toit du bâtiment par hélicoptère, pendant que des bulldozers s’attaquaient aux barricades du bas. L’expulsion a déclenché des manifestations de soutien et des émeutes pendant plusieurs jours dans tout Copenhague, mais aussi dans plusieurs villes d’Allemagne. Au 7 mars, il y aurait environ 700 personnes arrêtées. 37 d’entre elleux, arrêté-e-s à l’intérieur de la maison se voient aujourd’hui accusé-e-s d’« entrave à la propriété » et de « violence à agent » et risquent de lourdes peines.

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Soutenons tout-e-s les inculpé-e-s

Ungdomshuset était de ces rares zones d’autonomie, qui, à travers leur existence et leurs pratiques, montrent qu’il est non-seulement réaliste mais pertinent de s’auto-organiser en marge des espaces de pouvoir ; qui, à travers leurs structures, ouvrent la possibilité de s’exprimer hors des carcans, d’inventer d’autres mondes, de se confronter à ses idées, et de lutter, dehors comme dedans, pour détruire les inégalités. Nous tenons à témoigner notre entière solidarité à tou-te-s les manifestant-e-s présent-e-s sans distinction, ainsi qu’à celleux qui se battent par divers moyens pour préserver de telles exceptions dans nos sociétés contemporaines, gangrenées par le citoyennisme, les idéologies sécuritaires et l’acceptation de la répression. Nos pensées vont tout particulièrement à celles et ceux qui demeurent incarcéré-e-s suite à la manifestation, et dont nous souhaitons la libération inconditionnelle et immédiate, tout comme nous exigeons l’abandon des poursuites contre tou-te-s les interpellé-e-s ! (1)

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(1) Extrait de « LÆNGE LEVE UNGDOMSHUSET ! Communiqué et appel à soutien pour un squat danois en résistance », 17 décembre 2006, par des occupant-e-s de l’Éspace autogéré des Tanneries.

Concert de soutien

Dimanche 18 mars - 20 h 30

avec

  • Cahos ZZZ (Crust - France)
  • Nula Osta (Punk HxC Croatie)
  • Sahn Maru (Punk - USA)

Début de journée sous le signe d’un petit déjeuner de soutien devant le palais de justice, avec musique et une quarantaine de sympathisants. Les choses sérieuses commencent avec la plaidoirie de Me Baer, qui semblait être plutôt sur la défensive alors qu’il représentait les plaignants. Anticipant la défense de notre avocate, il s’est basé uniquement sur l’avis de passage de l’huissier, pretextant des négociations qui n’ont jamais eu lieu et ce qui a été directement clarifié par la juge. Me Baer est resté fidéle à son argument habituel qui consiste à dire qu’on est plus des militant-e-s politiques que de “vrais” SDF dans le besoin, malgré le fait qu’il reconnaisse certaines de nos idées et projets comme “sympathiques”. Mais bon, il ne faut pas trop laisser faire quand même, sinon après c’est la porte ouverte à d’autres occupations. Après ça, il s’est inquiété pour notre sécurité et de celles des gens que l’on accueil toujours persuadé que nous occupons le 1, rue de la Meurthe.

Notre avocate a attaqué direct sur le fait

  • que la CUGN n’a jamais dialogué et encore moins l’huissier ;
  • que nous étions bien au 63 rue de malzéville et non au 1 rue de la meurthe et donc dans un lieu sûr qui accueillait du public il y a encore à peine 2 mois ;
  • que 16 des personnes assignées car controlées par la BAC le 1er soir étaient juste des ami-e-s présent-e-s ;
  • que la précarité des habitant-e-s n’étaient pas à prouver, sachant que les 3 ont soumis diverses pièces l’attestant.

Enfin, elle a souligné que le fait que les habitants accueillent des activités “politiques” au sens large n’était en aucun cas incompatible avec leur précarité, bien au contraire. Elle a conclu en demandant le maximum de délais, ainsi que la relaxe des 16 personnes assignées alors qu’elle ne sont pas habitantes.

Le jugement est mis en délibéré au 27 mars. D’ici là, les activités continuent !

Le 25 janvier, plusieurs dizaines de personnes sont venues réparer leur vélo à l’Aquarium dans le cadre d’un atelier proposé par deux personnes auxquelles les habitant-e-s du lieu ont prêté une salle pour faire partager leur hobby.

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