Eloge de la Révolte



 Puerta del Sol | Madrid (España) | 2011

Post de 2012, remonté ici, actualité invite, 
concernant :

Le Campement illégal 
de la Puerta del Sol 
récompensé par un Prix 

Le Prix européen de l'espace public urbain est une initiative du Centre de Culture Contemporaine de Barcelone (CCCB) et de grandes institutions européennes qui, tous les deux ans, récompense une opération de réhabilitation d'espace public ; le seul Prix, en Europe, dont l'ambition est de reconnaître et de promouvoir le caractère public des espaces urbains (accès libre et universel) et leur capacité de cohésion sociale. Les réalisations primées sont, selon les organisateurs, des interventions "chirurgicales" en milieu urbain, ayant fortement "améliorées les conditions de vie des citoyens" ; et le Prix exalte l'architecture à vocation sociale plutôt que des interventions spectaculaires ou esthétisantes.

En 2012, le jury a attribué un Prix spécial au campement des "indignés" de la Puerta del Sol à Madrid, érigé lors des évènements de mai 2011, qui se composait de constructions éphémères et légères faites de cordes, câbles, toiles tendues au hasard, de matériaux de récupération, de tentes : des structures ingénieuses construites illégalement - mais n'infligeant aucun dommage au sol et aux bâtiments - devant abriter de la pluie et du soleil, les besoins logistiques tels que les services de santé, les espaces d'intérêt collectif, les représentations des organisations, les cantines populaires, le centre de presse, etc : une véritable ruche. Le mot d'ordre des manifestants fit le tour du monde : Toma la Plaza [Prends la Place]. [1]

Acampada en la Puerta del Sol | Madrid (España) | 2011

JOHN TURNER au PEROU




Il n’y a pas de 
société, 
il n’y a que des 
individus.

Margaret  Thatcher
Premier ministre, 
Royaume britannique 



If you wait for the authorities to build new towns you will be older than Methuselah before they start. 
The only way to get anything done is to do it yourself.

Ebenezer Howard to Frederic Osborn



Au Pérou, la politique des gouvernements démocratiques et des dictatures militaires qui se succèdent entre l’après seconde guerre mondiale et la révolution socialiste de 1968, pour ce qui concerne l’habitat social, peut être résumée simplement : laisser libre cours à la puissance et au marché privés, privilégier le propriétarisme «populaire» au détriment de l’habitat locatif. Confrontés à un déficit spectaculaire de logements, les millions de péruviens mal-logés et sans logis n’eurent guère d’autre choix, que d’entrer dans l’illégalité : pour échapper aux dangereux taudis urbains, infectés de maladies mortelles, des groupes solidaires parfois de plusieurs centaines de personnes déterminées, se constituèrent pour squatter des terres libres, et y bâtir leurs baraques, avec l’espoir d’obtenir une régularisation, et cela acquis, de réaliser leur rêve : construire une vraie maison. Généralement, le président, ou le dictateur y consentait, prouvant ainsi ses nobles intentions à l’égard de ses administrés-électeurs. De là est né ce que l’on nomme l’urbanisation populaire, l’urbanizacion de tipo popular [1], programme porté par le gouvernement ultra-libéral de Manuel Prado, basé sur les expériences de site and service et de self-help housing de l’après guerre, et adapté au contexte péruvien par de jeunes architectes et sociologues. C’est dans ce contexte que débarque le jeune architecte britannique déclaré anarchiste, John F.C. Turner, invité à venir travailler au Pérou. 


La brochure au format PDF
272 pages, gratuite* 
pour une lecture plus confortable
est téléchargeable :
ICI 
(Google Drivre en toute sécurité)
*La réalisation de cette modeste contribution
a été rendue possible grâce aux dons, à la générosité d’illustres lecteurs.
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FRANCE | EUROPA CITY




Europa City | BIG Architectes | 2012

Republication de ce post car débutera le 17 mars 2016 jusqu'au 30 juin, un débat public concernant le monstre Europa City, organisé par le promoteur (groupe Auchan) et la Commission nationale du débat public.

La compétition internationale entre les villes-états, impose à présent des nouveaux lieux de consommation, de plaisirs, de loisirs, de culture et d'oisiveté, non plus disséminés ou éparpillés dans la ville, mais agglomérés intimement et concentrés dans un même espace, pratiquement, sous un même "toit". Le gigantisme qui caractérise ces nouveaux complexes ludico-commerciaux en font des monuments touristiques à vocation internationale : parmi les plus remarquables, The Dubaï Mall dispose de 836.000 m² d'activités sur une aire de 1.200.000 m², le West Edmonton Mall au Canada s'étend sur 500.000 m², le New South China Mall aligne 660.000 m² d'un seul tenant [d'ailleurs quasi abandonné], concurrencé par l'ouverture prochaine de l'American Dream, Meadowlands près de New York, d'une surface de 700.000 m². En France, le plus imposant centre commercial, l'affreuse Belle-Epine en région parisienne, propose seulement, et sans autres attractions-distractions pour le chaland outre un multiplex, 140.900 m² de surfaces commerciales, banales, sans caractère, ni originalité. 


ZANZIBAR Socialiste




ZANZIBAR

ARCHITECTURE 
URBANISME 

SOCIALISTES

[1964 - 1984]


Peu après la révolution de 1964,  en Zanzibar socialiste, Abeid Karume, le dirigeant du Conseil révolutionnaire Zanzibari,  déclarait :

« une personne qui vit dans une hutte branlante plutôt que dans un appartement moderne ne peut véritablement être dite libre ».

Loger le Peuple dignement : pour y parvenir, le premier Conseil révolutionnaire de la République de Zanzibar reprend les mesures  - adéquates - déjà instaurées auparavant en d'autres terres socialistes : réquisition, confiscation des biens immobiliers appartenant à de riches propriétaires, aux opposants, puis nationalisation et redistribution des biens et partage équitable des terres, création de coopératives agricoles, et, construction de logements, avec comme objectif, d'édifier la ville nouvelle socialiste, et au-delà, l'Homme nouveau. Ainsi, le vaste bidonville Ng'ambo, « l'Autre côté » - sordide héritage du colonialisme britannique -, qui encerclait les quartiers huppés, Stone Town, de la capitale, Zanzibar City, devait, à terme, être complètement éradiqué afin d'y bâtir la ville moderne. Pour mener à bien cette tâche gigantesque, titanesque même, Karume invita architectes, urbanistes Est-allemands, spécialistes renommés de l'architecture sociale, héritiers du Bauhaus. 


Lucia KATZ | Les asiles de nuit 1871-1914



« Au chemin du vice et du crime
Le malheureux n’est plus conduit,
Puisqu’on le reçoit en victime
À l’Hospitalité de nuit. »

(Jean de Lorr)


L’Avènement du sans-abri
Les asiles de nuit, 1871-1914
Lucia KATZ

2015


Les victimes de la rue font partie des sujets qui, depuis près de cent cinquante ans, reviennent chaque hiver, suscitant tout autant l’effroi que la compassion, l’incompréhension et l’indignation. Ce livre raconte l’avènement, au XIXe siècle, d’une nouvelle catégorie de pauvres : les « sans-abri », incarnée dans un dispositif spécifique, celui des asiles de nuit.

Lucia Katz reconstitue ce réseau d’assistance et nous introduit en son sein. C’est toute l’expérience sensible de l’asile qui est ici restituée : la file d’attente devant le refuge, l’ouverture des portes et l’inscription au registre, les étuves de désinfection, les dortoirs, le règlement à respecter sous peine d’exclusion, l’encadrement, le réveil. Elle insiste sur les nombreux débats qui parcoururent les réseaux de l’assistance et de la philanthropie : fallait-il donner à manger ? mettre au travail ? Quelle fonction donner à ces hébergements : un soulagement temporaire ou une aide à la réinsertion ? S’agissait-il de servir les pauvres ou de les contrôler ?
écarter la misère ou la révolution ?

Ce travail retrace et éclaire la genèse de nos centres d’hébergement d’urgence. Il décrypte les ambiguïtés des institutions philanthropiques et déconstruit l’idéal de cohésion et de « synthèse sociale » qui marque les débuts de la IIIe République.
Un débat toujours d’actualité.

Corée du Sud | SONG DO | Ville Ubiquitaire



ARTIFICIALITÉS FUTURES

SONGDO : 

VILLE INTELLIGENTE DU FUTUR OU CAUCHEMAR ORWELLIEN ?


Via: ECHORADAR
(Hors illustrations - Photos)
Septembre 2015


Comme Brasilia en son temps, la ville de Song Do en Corée du Sud est une création ex nihilo. Pour autant, les raisons et, à plus forte raison, les principes qui conduisent à son développement sont radicalement différents. Portée par le concept du « Zéro émission de carbone » (« Zéro CO² »), sa conception s’appuie fortement sur les systèmes d’information avec une prépondérance marquée pour les équipements et les objets connectés.

Peut-on dès lors considérer Song Do comme une ville-pilote qui viendrait dessiner l’avenir urbain des grandes métropoles du futur, écologiques, (ultra) connectées mais aussi plus intrusives, sans âme et renforçant un peu plus encore l’individualisation de ses habitants ?
 

Architecture Intelligente



" Comme les dieux du Mont Olympe, les managers de la cité scrutent une représentation miniature holographique de la ville et de ses habitants. Au lieu de nuages atmosphériques, leur aire est posée dans un nuage computationnel. Leur omniscience ne vient pas de la divinité mais d’un réseau massif de capteurs capables apparemment de tracer tout, les chutes de pluie, les embouteillages, même les mouvements des citoyens individuels. Par le contrôle à distance des infrastructures et l’expédition instantanée de transpondeurs, ils possèdent une omnipotence qu’aucun maire n’a jamais eu. Surtout, l’ordre est maintenu dans cette vision du futur ouvertement paternaliste."

Anthony Townsend *


Villes intelligentes et Normes de qualité :
Impacts sur les politiques publiques de sécurité

Rédacteur : chef d'escadron Jérôme LAGASSE
décembre 2014

Les espaces urbains concentrent 53% de la population mondiale. Ce chiffre devrait atteindre le seuil de 70% d'ici 2050. Pour mémoire, l'INSEE (1) définit la ville comme tout espace présentant une certaine continuité d'habitat, constituée soit d'une commune composée de plus de 2000 habitants, soit de deux ou plusieurs communes sur le territoire desquelles une zone agglomérée comprend plus de 2000 habitants. Les décideurs publics sont confrontés à des défis majeurs : la mobilité urbaine, la demande énergétique et la garantie de la sécurité des habitants. Tout naturellement, le développement de la ville intelligente va modifier de manière substantielle les politiques publiques de sécurité s'agissant aussi bien des systèmes d'information que du contrôle des flux. Parallèlement, ce développement va s'accompagner de la création d'indicateurs pertinents qui seront censés mesurer
les points de performance. Précurseur en la matière, la norme ISO 37120 : 2014 relative au

« Développement durable des collectivités -- Indicateurs pour les services urbains et la qualité de vie »

ITALIE | Urbanisme Sécuritaire





La revue italienne San Rocco, consacrée à l'architecture, publiait en décembre 2010, ces images contre les propositions du ministre de l'Intérieur de restreindre et de contrôler les accès des grandes places lors des manifestations ; grande idée suggérée à la suite des turbulentes manifestations étudiantesLe maire de Rome soutenait le projet, ainsi que nombre de personnalités politiques.

En illustrations ironiques San Rocco
reprend les dispositifs sécuritaires DASPO  [un acronyme pour Divieto di accedere alle Manifestazioni sportive] que l'on trouve aux abords des stades, ces barrières de sécurité équipées de tourniquets et autres dispositifs pour réglementer et hyper-contrôler leur accès. L'on songe aux propos du philosophe italien Giorgio Agamben qui écrivait après les émeutes survenues à Gênes en 2001 contre la grande réunion G8 :


" À Gênes, on a vu comment on peut élever des grilles et des portails, et transformer le tissu urbain vivant en un espace mort qui rappelle celui des villes pestiférées et des camps de concentration. " Voilà la ville, voilà le monde dans lequel nous allons vous faire vivre, dans lequel, même si vous ne vous en êtes pas encore rendus compte, vous vivez déjà " : c'est celui-là, le message qu'à Gênes, le pouvoir a lancé à l'humanité. C'est à l'humanité de l'entendre, ce message, c'est à nous de réussir à penser les réponses à lui apporter. Nous devons réagir à ce qui est peut-être, après le projet nazi d'un nouvel ordre mondial, le plan le plus invivable et fou qu'un pouvoir ait jamais imaginé pour ses sujets."
Giorgio Agamben
Genova e la peste [Gênes et la peste] 
Il Manifesto


GUERIN | FASCISME & GRAND CAPITAL



« Le pays ne sera sauvé que provisoirement par les seules frontières armées : il ne peut l'être définitivement que par la race française, et nous sommes pleinement d'accord avec Hitler pour proclamer qu'une politique n'atteint sa forme supérieure que si elle est raciale, car c'était aussi la pensée de Colbert et de Richelieu.»

Jean Giraudoux
Pleins pouvoirs | 1939

« D'autre part, le fascisme préfère susciter la foi plutôt que s'adresser à l'intelligence. Un parti soutenu par les subsides du grand capital et dont le but secret est de défendre les privilèges des possédants n'a pas intérêt à faire appel à l'intelligence de ses recrues... »

« Le fascisme n'hésite pas à séduire les masses au moyen d'une démagogie passe-partout. Il promet la lune à chaque catégorie sociale, sans se soucier d'accumuler les contradictions dans son programme.»

« Le fascisme, de quelque nom qu'on l'appelle, risque de demeurer l'arme de réserve du capitalisme dépérissant.»

Daniel Guérin
Fascisme et grand capital
1936, complété en 1945

L'ouvrage Fascisme et Grand Capitalde Daniel Guérin, est le récit de la montée du fascisme en Europe, le fruit pourri d'une crise économique longue et destructrice, et l'expression de la décadence de l'économie capitaliste ; il n'est pas le produit du grand capital en tant que tel, mais il le devient à partir du moment où son hégémonie sur les masses - sincèrement convaincues ou réprimées et rendues muettes par la force - prend de l'amplitude. 

La percée des partis politiques nationalistes en ce début de 21e siècle se différencie ainsi de leurs ancêtres : pas de milices armées agissant en toute impunité, pas de programme politique radical appelant à une révolution totale, c'est-à-dire, utopique {1}, ni d'homme providentiel capable de soulever, réveiller l'enthousiasme d'immenses foules et guider leurs instincts les plus pervers, dont guerrier et xénophobe. En France, nul ne pouvait prétendre incarner cet homme providentiel - l'on tenta sans succès de faire accéder à ce statut de demi-dieu Léon Blum, puis Pétain.


BRUXELLES | SECOURS ROUGE


Le Secours Rouge de Belgique 
organise une exposition retraçant l'histoire du 
Secours Rouge International 
à Bruxelles 
du samedi 12 au mardi 15 décembre 2015.
Le programme des festivités


A l'orée d'un post-fascisme européen renaissant de ses cendres - et pas uniquement en France -, dont les philosophes - d'hier et d'aujourd'hui - nous disent qu'il est aussi LE produit d'un capitalisme mondialisé prédateur, à l'heure où certains états se dotent de lois liberticides - et ce bien avant et sous couvert de l’avènement de cet autre fascisme que représente le djihadisme -, la Résistance citoyenne contre ses dérives totalitaires politiques doit s'organiser, plus que jamais.  Cette exposition à propos des Secours Rouge est ainsi plus que bienvenue.

GARNIER | ESPACE INDÉFENDABLE




Jonathan Olley
Irlande
1999

Jean-Pierre Garnier

UN ESPACE INDÉFENDABLE

L’aménagement urbain à l’heure sécuritaire



“ La forme suit la frousse et vice-versa ”
Nan Ellin

L’image de la ville, “refuge des libertés ” et “havre de paix ”, image encore proposée par des auteurs complaisants qui refusent de considérer ces désordres et ces drames de la guerre civile, est sans doute l’une des plus flagrantes impostures de l’histoire de nos sociétés d’Occident.” En faisant la part des choses, cette appréciation de l’historien Jacques Heers, en conclusion de sa magistrale étude sur la ville médiévale (Heers J, 1990), semble pouvoir être transposée aux discours, doctes ou communs, que l’on entend ici et là aujourd’hui, célébrant ce “ lieu par excellence du vivre-ensemble ” que serait la “ ville de l’âge démocratique ”, alors qu’une guerre sociale rampante est en train d’en démentir l’avènement.

Europe | Urbanisme Sécuritaire



« La restriction de liberté découlant du manque de sécurité 
altère grandement la qualité de vie 
et pèse lourdement sur tous les citoyens. »


Ce catalogue présente les recommandations du projet européen Safepolis dont l'objectif est « d'orienter le travail des urbanistes et des responsables de projet urbains pour les aider à prendre en compte la sécurité des usagers tout au long de leurs réflexions. Il ne s’agit pas pour autant de formuler des recommandations normatives de formes urbaines, mais plutôt d'aider à comprendre en quoi les formes urbaines qui seront choisies dans un projet auront un impact, positif ou négatif, sur la sécurité. L’objectif de cet ouvrage est donc de présenter des principes d’urbanisme, de conception des espaces et de modes de gestion des espaces favorables à la sécurité. (...) Il se présente comme un document explicatif de l’Annexe D du rapport technique ''Prévention de la malveillance par l’urbanisme '' réalisé par le Comité européen de normalisation en 2007.» {1} Et, « Enfin et surtout, il faut une acculturation entre les acteurs de la production urbaine et le milieu professionnel de la sécurité. C’est tout le mérite de cette démarche européenne qui s'efforce, au delà des références culturelles nationales, d’améliorer la réflexion et la connaissance sur le lien entre l'urbanisme et la sécurité urbaine.»  


FRANCE | [Magnifique] VIEILLE VALETTE



La Vieille Valette

Ce village jadis abandonné, puis squatté - puis toléré - depuis 25 années est peut-être, sans doute même, la plus ancienne des "alternatives habitées" de France, la plus illustre car n'ayant pas perdue son âme libertaire, dans le sens large du terme, et son esprit communautaire, et, pour ne rien gâcher à l'histoire, la plus belle par ses demeures restaurées pas tout à fait à l'identique : sculptures et bas-reliefs, ferronneries artistiques soulignent l'originalité du lieu, et de leurs résidents permanents, qui se succèdent et laissent leurs demeures libres : pas de propriétaires ici !   Une pléiade d' "équipements communs" répondent aux habitations rebâties magnifiquement dont une grande scène extérieure, médiathèque, cuisine et cantine, salon, chambre d'hôtes, piscine, etc. L'autonomie recherchée est pratiquement faite : potagers, poulaillers, captage d'eau de source, et panneaux solaires assurent les besoins des résidents économes.


Alors la communauté de la Vieille Valette a-t-elle réussie là où tant d'autres, depuis plus d'un siècle, ont échoué ? Assurément oui, même si l'on reconnaît que la vie en communauté est un exercice quotidien difficile à gérer. 






NOTRE DAMES DES LANDES



Architecte Jacques Ferrier




Contre le projet du second aéroport (!) de Nantes, les arguments, les preuves accumulés par ses opposants interrogent les plus fervents partisans du bien commun, de sa nécessité, du bien-fondé de son utilité publique économique ; leurs conclusions mettent en grand défaut la pertinence des propos des politiciens favorables au projet, soulignent les erreurs, omissions, occultations et autres fantaisies des études prévisionnelles faites à la fois par les techno-ingénieurs de l'Etat et plus encore de la multinationale Vinci. Grossièrement, selon leur propre contre-expertise confiée à un société "neutre" et reconnue internationalement, le second aéroport de Nantes serait un gouffre financier - payé par les contribuables de France - dont les bénéfices attendus - la contre-étude démontre que cet aéroport serait en déficit structurel, donc à nouveau à la charge des contribuables - profiteraient à une société privée. Sans doute, la vérité doit se situer dans l'entre deux. Mais procéder de la sorte, en ces temps de contre-information, est la première erreur stratégique du couple Etat-Vinci, qui en fait, les accumulent, dont notamment le temps et l'espace "offerts" aux opposants.




Che GUEVARA | Arquitectura Socialista



Ernesto Che GUEVARA

Discurso del en la Clausura del Encuentro Internacional
de Profesores y Estudiantes de arquitectura.

La Habana | 29 de septiembre de 1963


Compãneros estudiantes y profesores de arquitectura del mundo entero : Me toca hacer el resumen -como se llama en Cuba-, o cerrar con unas palabras este Encuentro Internacional de Estudiantes.

Tengo que hacer una conclusión muy penosa para mi, como primera medida:
confesar una ignorancia atroz sobre estos problemas, ignorancia que llega al extremo de no saber que el Encuentro Internacional de Estudiantes que se celebró era apolítico. Yo creía que era un encuentro de estudiantes, y no sabia que era un organismo dependiente de la Unión Internacional de Arquitectos.

Por lo tanto, como político -es decir, como estudiantes que participan en la vida activa del país y además después de leer las conclusiones, se demuestra que la ignorancia era colectiva porque las conclusiones son muy políticas también...

GRUISSAN PLAGE







Les "chalets" de Gruissan-Plage rendus célèbres par le film 37,2 ° le matin forment un ensemble urbano-architectural unique en France : par la beauté du site, l'étendue et le nombre de baraques, près de 2000, et, surtout, par la tolérance ou complaisance architecturale que l'administration accorde volontiers aux habitants, les "chatelains". Trop certainement.

Car trente années après 37,2°, le charme splendide de Gruissan-Plage est rompu, les chalets d'antan se sont modernisés pour leur plus grande majorité, et plus grave, pour nombre d'entre eux, les rez-de-chaussées ont été clos : on peut ainsi juger que ce n'est plus qu'un vaste zoo architectural placé sous l'égide du sam'suffit, du mauvais goût, ou au contraire, s'émouvoir de l'imagination des chatelains pour améliorer l'habitabilité et apprécier le décorum de leurs demeures, l'architecture populaire, ou "sans architecte". Une chose est certaine : l'excentricité n'est pas de mise ici, pas de baraques peintes en rose bonbon ou de formes architecturales "alternatives" : les belles villas luxueuses, les chalets reconstruits sans âme assurent une normalité, une banalité navrante contrevenant avec le genuis loci, le génie du lieu, et son histoire peu communs. 

Mais ce même charme, certes très endommagé, résiste encore car une règle interdit aux habitants de clôturer leur propriété - et en principe les dessous des pilotis - et de s'approprier l'espace autour de leur maisonnée : outre les zones de chalets situés sur les grandes rues extérieures périphériques, aucune barrière, clôtures, haies, etc., ne vient morceler l'espace, ou enfermer la propriété, cas ou typo-morphologie urbaine rare en France, renforcée, encore pour un temps, par les pilotis des chalets. En somme, c'est une zone pavillonnaire mais sans jardins clos où il est possible d'errer entre les constructions de toute sorte et de toute époque ; librement ! L'expérience est stimulante, au-delà des garden cities anglaises, des mobil homes town des USA.



Abraham Guillén | Guérilla Urbaine


Justement en 1965, quand j'ai publié « Stratégie de guérilla urbaine », les « Tupamaros » ont vu une lumière, puisque je disais que les « forêts de ciment sont plus sûres que les forêts d'arbres ». Et que les villes ont plus de ressources logistiques que la campagne. Et comme notre civilisation est capitaliste et qu'elle concentre le capital et les populations dans les villes à un rythme accéléré, dans des pays comme l'Uruguay avec plus de 80 % de population urbaine, il était absurde d'aller faire la guerre révolutionnaire à la campagne, où il y a plus de vaches et de moutons que de population rurale.

Abraham Guillén, anarchiste révolutionnaire inconnu en France, a été l'un des premiers théoriciens post guerre mondiale de la guérilla urbaine ; en 1965 est édité Stratégie de la guérilla urbaine qui inspira le révolutionnaire brésilien Carlos Marighela – Manuel de la guérilla urbaine paru en 1969 - et les Tupamaros en Uruguay – Nous les Tupamaros brochure éditée en 1971. Suivent ensuite, La guérilla urbaine et les Tupamaros (1972), The philosophy of the urban guerrilla (1973), La epopeya de la defensa de Madrid : combates homéricos de un pueblo invicto en 1975, Revalorización de la guerrilla urbana (1977), El error militar de las izquierdas. Análisis estratégico de la guerra civil española 1936-1939 (1980), et enfin, Stadt-guerrila in Lateinamerika paru en 1984. 

Habile théoricien, brillant économiste diplômé en Sciences Économiques, Abraham Guillén, né en Espagne en 1913, fut aussi un guérillero. Il s'engage dans la guerre civile d'Espagne dans les rangs anarchistes de la XIVème Division de l’armée républicaine, emmenée par l’anarchiste Cipriano Mera ; il est capturé par les franquistes en 1939, mais, exploit, s’évade en 1942 et intègre le Comité national clandestin de la CNT ; à nouveau capturé en 1943, il s’évade et gagne la France en 1944, puis l'Argentine en 1948 ; il s'engage alors dans le groupe révolutionnaire Uturunco, pratiquant la guérilla rurale et urbaine dans le Nord de l'Argentine entre 1959 et 1960. Capturé, emprisonné, puis libéré, on le retrouve en 1961 à Cuba en instructeur militaire, puis il se rend en Uruguay rendre visite aux Tupamaros, comme il fut le conseiller militaire d'autres groupes révolutionnaires d'Amérique du Sud. Il renonça à la lutte armée et aida plusieurs expériences sociales libertaires, notamment au Pérou durant la dictature de gauche du président Velasco,  puis plus tard en Espagne, avec le syndicat CNT et la Fondation libertaire Anselmo Lorenzo, sans renoncer à son poste d'expert international de l’Organisation Internationale du Travail. 

Carlos MARIGHELLA | Manuel de GUERILLA URBAINE


Carlos MARIGHELLA

Ação Libertadora Nacional



En 1964, au Brésil, un coup d'Etat militaire instaure une dictature. Carlos Marighella, né en 1911 est un politicien, alors membre officiel du parti communiste brésilien. Il se rapproche des théories de Fidel Castro et de Che Guevara, est attentif aux mouvements révolutionnaires en Uruguay et en Argentine, ainsi que du Front populaire de libération de la Palestine, ce qui lui vaut, en 1967, d'être expulsé du parti qui oeuvrait pour la paix sociale et une légitimisation parlementaire. Comme dans la plupart des pays du monde, un grand nombre de jeunes étudiants, convaincus de la nécessité d'une lutte armée et contre l'immobilisme du parti communiste vont rejoindre les rangs des organisations politiques de la Gauche extraparlementaire et des groupes révolutionnaires armés. Carlos Marighella fonde ainsi en 1968 l'ALN, Ação Libertadora Nacional, (Action de Libération Nationale) en recrutant notamment dans les milieux universitaires. L'ALN deviendra une des principales forces révolutionnaires du pays, avec la VPR (Vanguarda Popular Revolucionaria) et le MR-8 (Movimento Revolucionario 8 de Outubro). Les premières actions de guérilla urbaine furent ainsi lancées ( hold-up de banques, contrôle d'une station de radio et diffusion de son manifeste-, attaque des postes de police, dynamitage de casernes de l'armée, etc.). Ses actions les plus spectaculaires sont les enlèvements de diplomates étrangers, dont notamment l'ambassadeur américain. Le gouvernement adopte des mesures répressives (rétablissement de la peine de mort, exil d'opposants politiques, censure des journaux, nouvelle Constitution amendée pour procéder à des arrestations en cas de menace à la sécurité nationale, etc). La Central Intelligence Agency (CIA) collaborera en infiltrant les mouvements de guérilla. Marighella fut finalement tué dans une embuscade policière en novembre 1969. 8000 personnes seront arrêtées, et les escadrons de la mort, formés au sein des forces policières, feront environ 1000 morts. La guérilla sera écrasée dès la fin de 1971.

Manuel Legarda | PEROU | CHRONIQUES DE LA VRAE



Manuel Legarda 
PEROU | CHRONIQUES DE LA VRAE  (Vallée des fleuves Apurímac et Ene)
Février 2015

Je me souviens de mon voyage dans la région de la VRAE des années auparavant, depuis Puerto Ocopa jusqu’à Puerto Cocos, à travers le fleuve Ene. Nous travaillions alors sur un projet de documentaire sur les campagnes de stérilisations forcées effectuées au Pérou. J’avais été très impressionné par la militarisation de la région, les nombreuses bases militaires et les contrôles que nous avions subis tout au long du voyage qui avait duré deux jours. Nous arrivions dans les villages dans la pénombre de la tombée du jour pour repartir avec les premiers rayons du soleil. Dans certains d’entre eux, un générateur électrique faisait parfois fonctionner un téléviseur autour duquel s’agglutinaient les enfants mais, en général, nous n’entendions que les concerts nocturnes de la faune infinie de la région. Je me demandais contre qui combattaient tous ces militaires. C’était en 2007 et à la capitale on parlait de l’existence de « derniers foyers subversifs ». La plupart des gens que je connaissais à Lima me disaient qu’il s’agissait d’ « actions très isolées des derniers narcoterroristes ».