1968

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Icône de redirection Cette page concerne l'année 1968 (MCMLXVIII en chiffres romains) du calendrier grégorien. Pour les autres significations, voir 1968 (Chronologie de Dada et du surréalisme).

1968 est une année bissextile commençant un lundi.

Événements[modifier | modifier le code]

Afrique[modifier | modifier le code]

  • 16 janvier[1] : dissolution de l'Assemblée nationale au Mali. Le Président Modibo Keïta gouverne par ordonnances.
  • 31 janvier : évacuation anticipée de la base de Mers el Kébir en Algérie par les troupes françaises.
  • 12 mars : indépendance de l'île Maurice.
  • Mars : troubles au Tibesti (Tchad) entraînant une intervention française en août[2].
  • 18 avril[3] : coup d'État militaire en Sierra Leone.
  • Avril : un premier groupe de 150 experts chinois (sur 300 attendus) arrive en Tanzanie à bord du Yaohua. Ils sont chargés de commencer les travaux d'arpentage des 1 700 km de voies ferrés destinées à relier Dar es Salaam au Copperbelt, la région des mines de cuivre de Zambie. Le projet est financé par un prêt de 100 millions de £ à la Tanzanie et à la Zambie.
  • 2 mai : en Égypte, la population approuve par plébiscite la politique de Nasser : on compte 99,989 % de « oui »…
  • Mai :
    • Au Sahel, les pluies de mousson ne se produisent pas et lors de l'année 1968, les pluies seront inférieures de 17 à 45 % en Mauritanie : c'est le début d'une longue période de sécheresse qui ne s'achèvera réellement qu'en 1988.
    • Grèves ouvrières, étudiantes et lycéennes au Sénégal.
    • Grève des mineurs en Mauritanie[4].
  • Près d'un million d'Africains du Sud sont arrêtés en 1968 pour infractions.
  • Mise en eau du barrage de Kainji au Nigeria.

Amérique[modifier | modifier le code]

Articles détaillés : 1968 au Canada et 1968 aux États-Unis.
Manifestations d'étudiants à Mexico le 13 septembre
  • 1er mai[5] : constitution d'une zone de libre-échange (Carifta) aux Antilles britanniques.
  • 12 mai : élection présidentielle au Panama dans un climat exécrable, portant au pouvoir le candidat de l'opposition, le vieux dirigeant populiste Arnulfo Arias. Son élection n'est reconnue qu'à la suite de pressions exercées par les États-Unis et la Garde nationale.[réf. nécessaire]
  • 21 août : Fidel Castro approuve l'intervention des troupes du pacte de Varsovie en Tchécoslovaquie.
  • 26 août - 8 septembre : deuxième conférence de l'épiscopat latino-américain (CELAM) de Medellín (Colombie), qui affirme l'engagement de l'Église catholique auprès du peuple (théologie de la libération).
  • 2 octobre : massacre de Tlatelolco. L'armée tire sur les étudiants lors d'une gigantesque manifestation à Mexico - 48 morts - 100 blessés. L'agitation estudiantine au Mexique se poursuit jusque dans les années 1970.
  • 3 octobre : coup d'État réformiste au Pérou. Un groupe d'officiers dirigés par le général Juan Velasco Alvarado prennent le pouvoir dans le but d'appliquer une doctrine de « progrès social et développement intégral », nationaliste et réformiste, influencé par les thèses de la CEPAL sur la dépendance et le sous-développement. Six jours après le golpe, Velasco procède à la nationalisation de l'International petroleum corporation (IPC), la société nord-américaine qui exploite le pétrole péruvien, puis lance une réforme de l'appareil d'État, une réforme agraire et exproprie de grands propriétaires étrangers. Le Pérou souhaite s'affranchir de toute dépendance et mène une politique extérieure clairement tiers-mondiste.
  • 11 octobre : entré en fonction le 1er octobre, le Président de Panama Arnulfo Arias est renversé par une junte militaire qui se propose de rétablir la Constitution et d'organiser des élections. Elle est très vite contrôlée par le chef de la garde nationale, le général Omar Torrijos, un leader charismatique nationaliste et réformiste.
  • 16 octobre : Tommie Smith remporte le 200 mètres des Jeux olympiques avec un chrono de 19"83. Cet évènement est resté dans l'Histoire car il monte sur le podium, avec John Carlos (le troisième de la course), en chaussettes noires montantes et lèvant un poing ganté de noir, tête baissée pendant l'hymne américain. Ce geste est souvent associé aux Black Panthers, bien que Tommie Smith n'en ait jamais fait partie. Il fut, par la suite, menacé de mort par des spectateurs et exclu à vie des Jeux Olympiques.
  • 13 décembre[6] (Brésil) : l'Acte institutionnel no 5 permet l'instauration d'une véritable dictature qui durera près de dix années.
  • Décembre (Pérou)[7] : le régime entreprend de faire disparaître l'habitat précaire dans les vastes barriadas, les bidonvilles entourant Lima, rebaptisées pueblos jóvenes. Il favorise l'accession à la propriété et l'amélioration de la qualité de vie et crée un Bureau national de développement des villes nouvelles (ONDEPJOV) chargé d'encourager les habitants à s'auto-organiser et à les assister dans leur recherches de solutions à leurs problèmes.
  • Castro donne la priorité à la consolidation d'une économie socialiste à Cuba.

Asie[modifier | modifier le code]

23 décembre : libération des marins du Pueblo
  • 530 000 soldats américains au Viêt Nam. 40 000 sont morts et 250 000 blessés depuis le début de la guerre.
  • Entre 65 000 et 70 000 personnes sont détenues au plus fort de la guerre dans les camps de prisonniers du Sud Viêt Nam. Les observateurs de la Croix-Rouge observent des brutalités continuelles et systématiques dans les camps de Phú Quốc et de Qui Nhon.

Proche-Orient[modifier | modifier le code]

  • 7 janvier : Johnson approuve la livraison à Israël des avions F-4 Phantom[11]. Il demande la signature du traité de non-prolifération nucléaire par Israël, qui refuse. Le 2 novembre, les États-Unis répondent par la proclamation du retrait israélien du Sinaï dans le cadre d'un règlement global. L'État hébreu favorise de son côté la constitution d'un lobby électoral pro-sioniste aux États-Unis.
  • 16 janvier[12] : la Grande-Bretagne annonce son intention de se retirer de la Péninsule arabique pour 1971. L'Iran développe immédiatement un discours expansionniste, revendique l'île de Bahreïn et une prééminence sur les affaires du Golfe. Les prétentions iraniennes inquiètent les États arabes de la région, qui invoquent la protection de l'Arabie saoudite.
  • 27 janvier : fondation du parti travailliste israélien.
  • 28 janvier : début d'une vague de terrorisme[13]. Multiplication des attentats contre l'occupation israélienne dans la bande de Gaza (FPLP).
  • Janvier : début de la Mission Jarring (fin en 1970)[14]. L'ambassadeur suédois Gunnar Jarring est nommé médiateur par l'ONU, mais Israël refuse de reconnaître sa légitimité et rappelle son refus de restituer les territoires occupés.
  • Février (Égypte) : manifestations populaires contre le régime accusé de trop de modération envers les responsables de la défaite dans la Guerre des Six Jours. Nasser réplique en faisant son autocritique. Il condamne la nouvelle classe de militaires politiciens qui a confisqué la révolution et s'est emparé des rênes du pouvoir.
  • 21 mars : en représailles contre les actions terroristes du Fatah, l'armée israélienne bombarde le camp de réfugiés palestiniens de Karamé en Jordanie. Elle est repoussée par les commandos palestiniens et l'armée jordanienne.
  • 30 mars : un programme de réforme est présenté en Égypte : élection des responsables de l'USA, éviction des militaires du gouvernement. Le régime reste secoué par les manifestations, en particulier dans les milieux étudiants.
  • Juin : guerre d'usure dans le Sinaï. Les échanges de tirs d'artillerie deviennent fréquents en été. Les populations des villages égyptiens proches du canal de Suez sont évacuées. L'armée israélienne multiplie les raids aéroportés, principalement sur les infrastructures économiques égyptiennes et consolide sa ligne de position devant le canal (ligne Bar Lev).
  • 1er juillet - 17 juillet : quatrième session du Conseil national palestinien, réuni au Caire. Elle durcit les termes de la charte de 1964. Priorité est donnée à la lutte armée révolutionnaire pour la libération de la Palestine. Le sionisme est un mouvement « fanatique et raciste ». Ses buts sont expansionnistes et coloniaux. Ses méthodes sont « fascistes et nazies ».
    • Les organisations de résistance entrent dans l'OLP et s'emparent de la majorité au CNP.
  • 17 juillet : une coalition de militaires et de ba'thistes s'empare du pouvoir en Irak et renverse Abdul Rahman Arif.
  • 30 juillet : après le renversement du général Aref, le Parti Baas, majoritaire, reprend le pouvoir en Irak. Ahmad Hasan al-Bakr devient Président et commandant en chef de l'armée. Les ba'thistes sont essentiellement sunnites et les dirigeants (Saddam Hussein, Hassan al-Bakr) sont tous originaires de Tikrit. Ils instaurent un régime de terreur pour renforcer l'État et mettre fin à la faiblesse politique du régime. L'opposition est éliminée (pronassériens, communistes). Les militaires dominent le parti et s'emparent des postes clés, sous la direction de Saddam Hussein.
  • 31 août[15] : un tremblement de terre de magnitude 7.4 fait 10 488 victimes au Khorassan en Iran.
  • 26 décembre : l'attaque d'un avion de la compagnie El Al sur l'aéroport d'Athènes par un commando palestinien marque le début du terrorisme lié à la situation géopolitique du Proche-Orient.
  • 28 - 29 décembre : opération Gift.
    • Manifestations dans les principales villes du Liban pour soutenir la cause palestinienne. Les Palestiniens établissent des représentations à Beyrouth. Les communiqués revendiquant les actions terroristes internationales émanent tous de la capitale libanaise. Israël multiple les actions de représailles sur le territoire libanais. Le 28 décembre, un raid aéroporté israélien détruit treize avions de ligne sur l'aéroport de Beyrouth. Les groupes palestiniens répliquent en installant des bases militaires dans le sud du Liban, destinées à attaquer le territoire israélien.
  • L'Égypte entreprend le réarmement de son armée avec du matériel soviétique et accueille de nombreux conseillers soviétiques.
  • 60 000 arabes à Jérusalem-Est.

Europe[modifier | modifier le code]

  • 14 janvier : mise en place d'un tarif douanier commun pour le commerce extra-communautaire par les 6 pays de la CEE[16].
  • Portugal : réforme électorale. La durée du service militaire est porté de 18 mois à 4 ans. Troisième plan de développement (1968-1973).
  • Les dépenses publiques représentent 35 % du PNB au Royaume-Uni (30 % aux États-Unis, 23 % au Japon).

Tchécoslovaquie[modifier | modifier le code]

21 août : écrasement du « Printemps de Prague. Plaque commémorative

Chronologies thématiques[modifier | modifier le code]

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Naissances en 1968[modifier | modifier le code]

Article détaillé : Naissances en 1968.

Décès en 1968[modifier | modifier le code]

Article détaillé : Décès en 1968.

Notes et références[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Mark Kurlansky, 1968 : L'année qui ébranla le monde, Paris, Presses de la Cité, 2005.
  • Patrick Rotman, Charlotte Rotman, Les années 68, Paris, Éditions du Seuil, 2008.
  • Collectif, Le bilan social de l'année 1968, Revue pratique de Droit social, 574 p.

Liens externes[modifier | modifier le code]