Challenges Soir

Cityscoot: pourquoi Paris se dote de scooters électriques

Cityscoot, un service de scooter en libre accès est disponible depuis ce mardi matin à Paris. 150 deux-roues sont disponibles. 3.000 le seront en 2020.

Cityscoot, un service de scooter en libre accès est disponible depuis ce mardi matin à Paris. 150 deux-roues sont disponibles avant 3.000 en 2020. AFPCityscoot, un service de scooter en libre accès est disponible depuis ce mardi matin à Paris. 150 deux-roues sont disponibles avant 3.000 en 2020. AFP

Il y avait le vélo avec Vélib, il y avait la voiture avec Autolib’. Mais il manquait à Paris un troisième maillon dans la chaîne de l’auto-partage. Celui du deux-roues à moteur électrique. Le vide est aujourd’hui comblé avec Cityscoot, un service de scooter en libre accès. Depuis, ce matin, 150 deux-roues sont disponibles dans la capitale sur un périmètre de 33 km2 allant de la Porte Maillot à Nation et de Montmartre à Denfert Rochereau. Au cours des prochains mois, la zone devrait s’élargir à la totalité de Paris et à certaines villes de banlieue.

Le patron de Cityscoot, Bertrand Fleurose, vise 500 scooters à l’automne, 1.000 au premier trimestre 2017 et 3.000 en 2020. Dotés de deux packs de batteries amovibles, les scooters électriques fabriqués en Pologne par l’entreprise allemande Govecs disposent d’une autonomie de 80 kilomètres. D’une puissance équivalente à un 50 cm3 thermique, leur vitesse est limitée à 45 kilomètres heure. Pour bénéficier du service, très simple, il suffit d’être majeur, d’avoir un permis de conduire si vous êtes nés après 1988 et de transmettre un scan de vos coordonnées bancaires et de vos documents.

25 centimes d’euro la minute

Avantage de la formule Cityscoot, il n’y a pas d’abonnement –la location est facturée 25 centimes d’euro la minute-  pas de bornes pour remettre le deux-roues, ni de stations de recharge. "C’est du free floating, indique Bertrand Fleurose. L’emprunteur dépose son scoot où il veut (dans les zones de restitution légales, NDLR) et le nouvel utilisateur le repère sur son smartphone via un service de géolocalisation. Après avoir composé un code à quatre chiffres sur le guidon du scooter, il prend possession de son deux-roues et récupère dans le coffre un casque ainsi qu’une charlotte pour l’hygiène". L’utilisateur ne se préoccupe pas de l’état d’avancement des batteries. Lorsque l’autonomie est inférieure à 10%, les scoots disparaissent des écrans radars. Ils ne sont plus disponibles à la location. Trois salariés de Cityscoot sur les quinze que compte la PME sont chargés de prélever les batteries usagées et de les remplacer par un nouveau pack. 

Cityscoot aurait-il trouvé la bonne martingale? Bertrand Fleurose, 50 ans, se veut confiant. "Pour le 21 juin, la seule chose que  je redoute, c’est qu’il fasse moche", nous disait-il hier en plaisantant. Ancien trader ayant officié à Londres et Paris, le patron de Cityscoot n’avait pas anticipé que la météo serait automnale en ce premier jour d’été. Ce mardi, seulement cinquante des 150 scoots disposent de tablier de protection. Ces cinquante deux-roues sont ceux qui ont été utilisés pendant les neuf mois correspondant à la période de tests. Bilan des 20.000 trajets effectués par quelque 1.500 cobayes: les utilisateurs ont en moyenne 30 ans, effectuent des trajets de 4 kilomètres pour une durée d’environ 18 minutes.

Cityscoot qui veut lever à terme 10 millions d’euros vise sa millionième location au premier trimestre 2017. La PME réaliserait alors un chiffre d’affaires proche de 4,5 millions d’euros. Société privée, l’initiative Cityscoot est soutenue par la mairie de Paris, qui il y a deux ans, avait son propre projet de scooters électriques, baptisé Scootlib. "C’était une promesse de campagne d’Anne Hidalgo, indique Bertrand Fleurose. La promesse, on l’a tenue à sa place". Avec Cityscoot, la mairie espère réduire la pollution émanant des deux-roues thermiques. Il y a environ 100.000 scooters dans la capitale. Les petits à deux temps qui émettent beaucoup de particules fines ne sont pas les moins nocifs. "On considère qu’une Autolib’ en service remplace trois véhicules, dit un conseiller du maire. Si Cityscoot pouvait avoir le même effet sur les scooters, ce serait parfait". La PME, elle, voit déjà la prochaine étape. Son objectif est d’essaimer comme le fait Autolib’. Lancer son service en province et dans quelques grandes agglomérations étrangères.


Challenges Soir
Bonne journée pour Carlos GhosnBrexit: méfions-nous, les jeux ne sont pas faits!Des soldes au beau fixe cette année en France?Pôle emploi fait peau neuve et part à la conquête des entreprises
A découvrir sur Sciencesetavenir.fr
L'Index des maladiesBien se nourrirL'actualité santéNouveautés High-TechEnvironnementTout sur l'Espace