Indymedia Grenoble

Le collectif de modération rend son tablier

écrit le 07/06/2016, actualisé le 07/06/2016

Voilà un mois et demi qu’indymedia Grenoble ne fonctionnait plus. Le site est de nouveau opérationnel depuis quelques jours. Bonne nouvelle, puisqu’il est de nouveau possible d’accéder aux archives précieuses de 10 ans de luttes à Grenoble.

Cette coupure technique est apparu à un moment où nous, collectif de modération envisagions d’arrêter l’aventure depuis plusieurs mois. Cette pause a été l’occasion de faire le point. Nous avons écrit ce petit texte pour expliquer pourquoi selon nous Indymedia Grenoble ne répond plus aux exigences d’un site local d’information.

Pour que tout soit clair : nous ne sommes pas à l’origine des articles et affiches publiés ces derniers jours sur le site et faisant croire à la relance d’indymedia Grenoble. Nous quittons le navire. Ceci étant dit, ce site a toujours été considéré comme un outil collectif. Si certains veulent s’en emparer pour le faire revivre, ils savent où nous trouver ou peuvent nous contacter par mail pour en discuter.

Indy, c’est fini…

Grenoble, 2 juin 2016

Et dire que c’était le site de mes premières manifs...

Indymedia Grenoble a été un outil important pour nous. Nous l’avons lu, beaucoup. Nous y avons contribué de manière anonyme, publiant compte-rendus de manifs ou actions, appels à la grève, annonces de concerts, choses plus théoriques... Puis il y a plusieurs années, nous avons intégré le collectif – certains depuis 7 ans. On ne vous refait pas l’histoire : la grande époque, puis les plaintes et les perquisitions, puis un nouveau collectif qui s’est effiloché au fil des années.

Le collectif aujourd’hui

Aujourd’hui, malgré des sollicitations répétées auprès de camarades, nous sommes trop peu, et tous fortement impliqués au sein de luttes ou collectifs. Si nous sommes en vacances, malades ou trop occupés ailleurs, les articles s’empilent en attente de modération. Le site a perdu petit à petit de son sens, et nous ne sommes restés tout ce temps que par un certain sens du « devoir », parce que l’agenda continuait tant bien que mal à remplir son rôle.

Le faible nombre de personnes dans le collectif limite non seulement la profondeur des débats nécessaires à la modération, mais l’existence même de ces débats. De fait, il y a longtemps que nous n’avons plus de débats, ni en direct, ni par mail, sur la modération. D’où des ratés, des délais de modération à rallonge, des décisions pas toujours cohérentes ni compréhensibles vues de l’exterieur.

Nous passons parfois plus de temps à refuser les articles de Patrice Faubert, à « gérer » la polémique du moment, ou à nous demander si tel article rentre ou non dans la charte qu’à nous faire les passeurs d’expérimentations ou de questionnements politiques.

Cette faiblesse nous empêche de transformer cet outil pour en faire quelque chose de plus dynamique et qui réponde mieux aux exigences d’un véritable site d’infos. Elle ne nous incite pas à nous projeter vers l’extérieur pour y trouver de la force : il n’y a pas l’énergie pour organiser des soirées publiques pour parler des médias libres, pour retapisser la ville d’affiches et faire de la propagande pour inciter à la contre-information.

Le site ne répond plus aux attentes d’un site local d’information

Les articles s’empilent dans des « locaux » ou « non locaux », catégories tellement larges qu’elles ont plutôt tendance à noyer les informations qu’à les mettre en valeur. Les éditos ressemblent davantage à une compilation d’articles qu’à un ensemble structuré.

L’immense majorité des articles publiés sur indymedia Grenoble est constitué d’articles non locaux, copiés collés d’autres sites internet. Depuis longtemps avant que le site ne tombe en panne, la plupart des événements politiques importants à Grenoble ne donnaient même plus lieu à un compte rendu sur indymedia. Les articles locaux n’ont pas la pertinence, la qualité, le sens que nous attendrions d’un site d’information.

Le site ne permet pas d’intégrer des vidéos, fichiers sons. L’intégration des images n’est ni pratique, ni esthétique.

La publication ouverte a montré ses limites :

A mesure de son essouflement en terme d’informations, Indymedia Grenoble est devenu pour certaines personnes le lieu privilégié pour régler ses comptes au sein du milieu anti-autoritaire. Au point que parfois, les embrouilles virtuelles ont pris plus de place que les discussions dans la vraie vie. Nous ne souhaitons plus encourager ces fonctionnements

Autre effet pervers de la publication ouverte, la validation ou la censure d’un article par le collectif de modération est devenu un enjeu central des conflits entre tendances. La pression (par mail, par articles ou commentaires sur le site, plus rarement par des discussions dans la vraie vie) sur les modérateurs d’indymedia pour faire valider ou refuser un article est devenu une pratique courante. Comme si notre rôle était de définir la doxa du parti radical grenoblois, ce que les gens ont le droit de penser ou pas. Curieuse conception du débat politique.

Nous ne nous dédouanons pas de notre responsabilité. Par manque de temps, par habitude, par absence d’autres perspectives en terme d’informations locales, nous avons parfois contribué à ce jeu stérile.

Ecrire ne s’improvise pas. Cela s’apprend. « Dont hate the media, become the media » était le slogan du réseau Indymedia. Cela n’était possible que si l’équipe était prête à accompagner les contributeurs et contributrices, au travers d’ateliers réguliers par exemple. Nous n’avons jamais eu l’énergie pour le mettre en place.

Indymedia Grenoble repose sur une illusion : celle d’une unité du milieu anti-autoritaire grenoblois, l’idée qu’il y aurait un socle commun d’idées, définis par la charte, qui permettrait aux différentes tendances du mouvement de s’exprimer voire de dialoguer entre elles. Or, si nous nous retrouvons sur des pratiques ou sur des luttes, de profonds désaccords politiques existent ou sont apparus au sein de ce milieu. Ils ne permettent pas / plus de se mettre d’accord sur les textes à publier. Nous n’employons même plus les mêmes mots pour désigner les choses. Ces désaccords ne sont pas graves en soi. Mais ils rendent impossible de continuer à faire fonctionner ensemble un outil dont la vocation première est de produire des idées et du discours politique à des fins révolutionnaires.

Et maitenant ?

Voilà au moins 5 ans que le site végète. Le milieu anti-autoritaire grenoblois – nous y compris – s’est accommodé tout ce temps d’un outil de communication au ralenti. Par commodité, par habitude, par manque de temps et de motivation pour proposer autre chose. D’une certaine manière, la persistance d’indymedia a empêché la naissance d’autres initiatives plus dynamiques autour de l’information locale.

C’est pourquoi nous pensons qu’il faut mettre un terme à l’aventure d’Indymedia Grenoble.

Nous saluons tous celles et ceux qui ont contribué à faire vivre ce site et les luttes à Grenoble depuis tant d’années.

Le mouvement de ces derniers mois a montré qu’il était capable de s’organiser sans Indymedia Grenoble. Aussi, nous arrêtons aujourd’hui de modérer le site et laissons la place à d’autres initiatives :

http://www.lepostillon.org/ Amour, glaire et beauté
http://www.le-tamis.info/ Ce qu’il y a d’autre à Grenoble
http://www.ici-grenoble.org/ Un média pratique pour Grenoble et ses environs
http://nuitdeboutgrenoble.fr/ Automédia de Nuit Debout Grenoble
http://haro-grenoble.info Manifestation publique de réprobation
(liste non exhaustive)

Grève irréversible ! Retours sur la journée du 31 mars

écrit le 01/04/2016, actualisé le 04/04/2016

Premiers témoignages et photos sur la manifestation de jeudi 31 mars. D’autres suivront.

- EXCLUSIF : témoignage d’un policier présent à Grenoble durant la manifestation contre la loi El khomri ce jeudi 31 Mars.

-cold riot porn pour les nunuches ou l’indignation pour les nuls. une video dramatique...

- "Une journée normale à Grenoble" [Photos]

- "En 2015 ils sont Charlie, en 2016 ils sont Stasi" [Communiqué de Solidaire]

- Une seule casse : la casse sociale [Communiqué de la CNT]

- Communiqué du comité de mobilisation étudiant

- Témoignage de quelqu’un qui pense que la police devrait intervenir plus efficacement pour protéger les banques, mais s’offusque de la violence policière parc Paul Mistral (et quelques réponses)

- "Citoyenniste outrés, vous êtes des briseurs de grève" [Ou pourquoi des manifestants attaquent des banques pendant les manifs]

Bilan de la répression : douze arrestations et 4 blésséEs.

Pour eux un rendez-vous était donné ce vendredi 1er avril à 18h place de Verdun.

Pour la suite, les syndicats CGT, FO, FSU, SOLIDAIRES Isère donnent deux rendez-vous :

RASSEMBLEMENT Mardi 5 avril 12h30 place Robert Schumann à Grenoble (derrière la gare)

MANIFESTATION Samedi 9 avril 14h départ place Victor Hugo

D’autres rendez-vous suivront. Ce n’est que le début.

Contre la loi travail, la lutte continue !

écrit le 19/03/2016, actualisé le 01/04/2016

On ne demande pas le futur, on prend le présent.

Voilà, le gouvernement a réussi à nous pondre sa dernière merde, il a trouvé une nouvelle manière de faire la guerre à sa population. Et on peut même pas vraiment dire que ça nous étonne. On n’est pas plus surpris que ce soit un gouvernement de gauche qui propose cette réforme sur le travail. Ce n’est au final qu’une suite logique, l’application d’un programme entamé depuis plusieurs décennies. Pour ne citer que les exemples les plus récents, la loi renseignement, la loi Macron, l’état d’urgence, la déchéance de nationalité, les lois antiterroristes, le projet de réforme pénale, la loi travail : tout cela fait système. C’est une seule entreprise de mise au pas de la population. Pour quels résultats ? Un taux tragique de suicides au travail et le burn-out comme « épanouissement à travers le taf ». Une police toute puissante qui empile les arrestations et les assignations à résidence ; des militaires qui patrouillent dans nos rues – et c’est normal. Faut dire qu’on s’était largement habitué à ce qui était déjà là. La traque aux sans-papiers, une surveillance de plus en plus généralisée, l’installation des idées de l’extrême-droite, un quotidien aliénant, des fins de mois serrées, le moindre « divertissement » payant... On se dit alors que ce n’est pas une loi qui pose problème, c’est toute une société qui est au bout du rouleau. À partir de là, qu’est-ce qu’il peut bien encore nous rester à perdre ?

C’est pour ça que, des fois, ça ressemble à la goutte de trop. Celle qui qui fait que des facs sont occupées et des lycées bloqués. Celle qui entraîne les enragé-e-s à redescendre dans les rues. Celle qui répercute l’écho de travailleurs parlant de grève générale. On entend la rumeur d’un torrent qui cherche à interrompre le cours de ce monde.

Pour y parvenir, nous ne partons pas de rien, nous avons su tirer les leçons des défaites passées. Nous ne voulons pas les répéter. Nous savons qu’un mouvement qui désire, réellement, se donner les moyens de gagner, ne se pose pas la question de la massification comme on l’entend à toutes les sauces, mais celle de la justesse et de la détermination. Chacun sait que ce qui fait reculer un gouvernement, ce n’est pas le nombre de gens dans la rue, mais la puissance dont ils sont porteurs. La seule chose qui fasse reculer un gouvernement, c’est le spectre du soulèvement, la possibilité d’une perte de contrôle totale. Et c’est ce que nous désirons. Il est possible d’aller dans ce sens, ce n’est qu’une question de conviction. Cette conviction qui nous fait dire que nous sommes plein à ne plus vouloir de ce monde et que nous sommes capables d’en élaborer un autre. Un monde où ce n’est pas l’argent qui guide tous nos choix. Une vie où l’espoir d’un boulot de merde n’est pas la seule perspective. Une ville qui n’est pas aux mains de la police et des riches. Un quotidien dans lequel on ne passerait pas notre temps à y chercher un sens. Une existence hostile au pouvoir et à toutes formes de domination.

Mais au fait, il nous en faudra encore beaucoup des raisons pour nous révolter ? Nous avons fait un pas de côté. Il s’y dessine une révolution. Pour nous, ça sera le monde ou rien.

MANIFESTATION LE 31 MARS. RDV À LA GARE À 10H SOUS LE SQUELETTE. GRÈVE IRRÉVERSIBLE. BLOQUONS TOUT pour toujours.

« Dans pas longtemps on va tout déglinguer. » à lire avé l’accent marseillais. Fonky Family

Ci-joint, une video d’appel à tout bloquer, clique ici.

Et parce que ça vaut toujours le coup de lire d’autres bouts d’histoire et d’y trouver un peu d’inspiration, quelques lectures :

- sur le mouvement contre le CPE à Grenoble ici, et

- sur le mouvement lycéen de 2008, toujours à Grenoble.

manif contre la pose des compteurs Linky MERCREDI 24 FEVRIER à 15H30 (mairie de Pont-de-Claix)

écrit le 18/02/2016, actualisé le 18/02/2016

Parce que ces compteurs electriques soi-disant intelligents arrivent à Pont de Claix( et à Echirolles) avant de passer par chez vous.

Parce qu’on veut pas du monde connecté qu’ils préparent, de ces flicages (pour notre bien), de son controle social.

Parce qu’on a pas besoin de ces gadgets technologiques pour apprendre la sobriété ( n’est-ce-pas monsieur Piolle ?)

Parce qu’on a pas envie de vivre dans des micro-ondes.

Parce que Pont de Claix c’est la ville dont monsieur Christophe Ferrari est maire à mi-temps. (son autre mi-temps étant d’être président de la Metro)

Parce qu’il y’a deja une vingtaine de villes en France qui ont refusé ce compteur mais qu’en Isére, ce sera la première manif sur ce sujet à notre connaissance. Une des principales usines "linky" se trouve à Fontaine.

Pour toutes ces raisons, venez nous rejoindre à 15h 30 devant la mairie de pont de claix ce mercredi 24 Février.

plus d’infos sur la page facebook du groupe : stop-compteur-linky

État d’urgence, nouveau round : on est encore là !

écrit le 06/01/2016, actualisé le 07/01/2016

« Cette époque est en décomposition, elle pue. » Klaus Mann, Mephisto, 1936.

Cette époque pue, oui… il suffit de scander les exemples pour en avoir la nausée. Elle pue, quand Wauquiez, élu depuis à la Région, clame qu’il faut envoyer en camps ceux à qui les flics ont collé une fiches S. Elle pue quand le gouvernement socialiste instaure la déchéance de nationalité. Elle pue quand Valls fait inscrire dans la loi des pouvoirs étendus à la police issus des mesures d’exception. Pendant qu’on regarde s’instaurer l’état d’urgence comme s’il était temporaire, c’est tout ce monde qui se crispe, et répand des relents de puanteur. Mais ne soyons pas naïfs : l’état d’urgence n’est pas le fond du problème, ce n’est que le début du processus. Tirant profit d’une situation imprévue (catastrophe naturelle ou épidémie, accident ou attentat), l’État instaure des mesures d’exception. Ensuite, lentement mais sûrement, il prolonge, il étend, il fossilise le niveau de contrôle ainsi atteint, comme avec vigipirate instauré après les attentats de 1995, et jamais levé : présences policières et militaires accrues, extension des systèmes technologiques de surveillance. Et la peur entre nous. L’état d’urgence n’était qu’une étape, l’alibi pour réunifier le corps social autour du cadavre décomposé de la République. Aujourd’hui, l’enjeu est le maintien du nouveau niveau de contrôle sans que nous nous y opposions. Qui te fait la misère te promet l’azur : d’une mesure exceptionnelle censée nous protéger du terrorisme, nous seront soumis aux interdictions de manifester, sous la menace de perquisitions et autres mesures arbitraires. Et cela va durer, car à travers l’état d’urgence, c’est le rêve de tout gouvernement qui se réalise.

Ce rêve de gouvernement, c’est de parvenir à nous maintenir dans une forme de léthargie et de passivité totale à même de nous faire accepter moins de libertés, que ce soit sur le plan légal ou sur le plan sensible et quotidien. Qu’importe le malaise que nous pouvons ressentir, l’essentiel est que nous fermions notre gueule, malgré l’absurde de la situation. Qui n’a pas éprouvé un certain malaise à attendre son bus à côté de militaires l’arme au poing ? Et que répondre au vigile qui nous fouille à la recherche d’explosifs quand on entre à la Poste ? Trop souvent, on baisse la tête, on se replie sur nous, chez nous, et l’on s’accoutume de ce cloisonnement dans la sphère privée, de cette privatisation absolue des rapports humains. Accepter la situation qui nous est faite, et les formes de cohabitation sordides que cela suppose (plus de flics, plus de militaires, plus de vigiles, plus de délation…), c’est déjà une forme de collaboration passive.

Nous voulons au contraire affirmer collectivement que la vie que nous propose l’état d’urgence n’est rien d’autre qu’une mort sous contrôle, une vie triste. Faisons alors un pari et une proposition. Faisons le pari qu’il est possible de sortir du cadre dans lequel on tente de nous enfermer et qui voudrait faire de nous soit un flic, soit une victime, soit un terroriste. Au sein de ce spectacle malsain, il existe d’autres positions. Un autre parti, celui des déserteurs de l’ordre établi, de ceux et celles pour qui la vie n’est pas qu’une réalité morne et triste. Le parti de la joie et de la révolution. C’est pourquoi nous faisons aussi la proposition de continuer à descendre ensemble dans la rue, pour faire la fête, nous retrouver, déverser notre colère, occuper l’espace public et en faire le champ d’une bataille où nous pouvons choisir qui être, et comment agir.

Il y a déjà eu des manifestations à Grenoble et ailleurs, qui ont marqué une rupture dans le consensus généralisé et une reprise de la rue : les infos sur Indymedia Grenoble. Cette fois, rendez-vous avec trompettes, masques et cotillons...

Le tract en version pdf :

PDF - 199 ko

POUR SUIVRE LA MOBILISATION ICI ET AILLEURS :
pasdurgence.facebook.com
pasdurgence[arobase]riseup[point]net


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