Il y a quelques jours dans le quartier d’Exárcheia, à Athènes, un homme de 35 ans, membre actif de la mafia albanaise et dealer connu du mouvement anarchiste pour des propos déplacés envers des compagnonnes et des attaques au couteau, a été exécuté. Touché par quatre balles, il meurt une heure plus tard à l’hôpital.
Ne la joue pas comme Mayotte…
13 juinChaque week-end depuis des semaines, des villageois mahorais se forment en milices et s’attaquent aux maigres moyens de survie de sans-papiers (dont la plupart viennent des Comores) en saccageant leurs baraques de fortune situées à la périphérie des villes et villages.
Plus précisément il est interdit aux personnes concernées d’être présentes dans les 5e, 6e, 7e, 13e, 14e et 15e arrondissements de Paris entre 10h et 20h mardi 14 juin et sur la place de la République aux alentours de 18h à 7h le lendemain matin.
Je suis libre, et visiblement, d’ici 45 jours ils vont essayer de m’emprisonner de nouveau, et ils lâcheront de nouveau leurs chiens. Évidemment je ne me livrerai pas et je ne participerai d’aucune façon à une quelconque sortie négociée avec la « vermine », par conséquent, je suppose que je n’ai pas d’autres solutions que de continuer comme toujours à lutter dans l’ombre, soutenant ces processus et projets anti-autoritaires que je considère nécessaire de promouvoir, soutenir, par tous les moyens à ma disposition dans la clandestinité qu’ils m’imposent.
Nous sommes actuellement face aux conséquences de la normalité des conditions existantes : fuites de masse, provoquées par la guerre, par l’exploitation et par l’ordre de ce monde. Des gens sont contraints d’endurer des conditions de vies hallucinantes, des trajets et la fatigue. Puis subir ici-même le nationalisme et le patriotisme, la peur de tout perdre caractérisée par le racisme, qui se solde par des centaines d’attaques et d’agressions contre les migrants et centres pour demandeurs d’asile. (…)
Hier, mercredi 8 juin, une manif se disperse dans le secteur Picpus après une action devant le meeting pro-loi travail du Parti socialiste à Cour Saint Emilion. Une demi-heure après, dans le métro Nation, au moins cinq flics en civil se jettent sur une personne pour l’interpeller. Cette personne a juste eu le temps de crier un nom aux témoins avant de se faire emmener. A noter que nous ne savons pas à ce stade si les policiers ont interpellé quelqu’un qui était à la manifestation dispersée à Picpus où s’ils se sont trompés de cible, mais en tout cas ils pensaient, d’après les témoins, s’en prendre à un manifestant.
[Contribution à la critique nécessaire de l’Appel à un cortège en commun contre les violences et l’impunité policière lors de la manifestation du 14 Juin 2016 contre la loi Travail, proposé et signé par divers militants du racialisme.]
Il y a à peine quelques jours, lorsque nous croyions que la compagnonne arrêtée le 13 avril allait être extradée, la nouvelle de l’Audiencia Nacional nous est arrivée, avec la décision de reporter d’un mois de plus sa remise aux mains de l’État allemand, répondant ainsi à une demande émise par la défense basée sur les démarches de mariage que la compagnonne avait commencé avant sa détention. Juste au moment de connaître cette décision la compagnonne a été transférée à la prison pour femmes de Brieva (Avila), (…)
Depuis quelques semaines, la France bourgeoise prend peur devant les épisodes de révolte les plus durs du mouvement contre la Loi Travail. Ici à Nice, le mouvement n’a pas pris. Victoire du Pouvoir et de l’autorité ? Pas si sûr !
Les crues en cours sont elles une manifestation du désarroi des valeurs de la république qui prennent l’eau sous les coups de butoirs assassins de la mouvance anarcho-autonome d’ultra-gauche francilienne et transcontinentale ? Cette multinationale du crime aurait elle encore frappée ? C’est le point de vue de la DGSI, qui dans une note confidentielle, révèle que des camps d’entrainements d’ultra-gauche ont été découverts au sud du Sahara par ses enquêteurs, dans lesquels « les militants les plus aguerris se livrent à des exercices de cannibalisme et de dégradation de chemises de cadres », avant d’ajouter que « cela n’est pas sans rappeler la radicalisation rapide de groupes mieux organisés comme Daesh ou la secte davidienne ».
À la fin du mois de février ils m’ont remis en liberté, mais dès le début on savait qu’ils allaient revenir sur cette décision maximum une semaine après pour ensuite me faire comparaître à un procès où je serais condamné à 3 ans de taule. Face à cela la décision, sans être sûr de moi, c’était la cavale.
Extrait de Des Ruines n°2
7 juin[Texte publié pour la première fois dans la revue anarchiste apériodique Des Ruines, n°2, automne 2015, à l’intérieur du dossier « Old-school ou post-modernes, les gauchistes nous emmerdent ». Il fut édité sous forme de receuil, avec d’autres textes de Cassandre, dans la brochure Nos « révolutionnaires » sont des gens pieux, De la complaisance envers la religion et les théories de la race dans les milieux radicaux, Ravage Editions, janvier 2016.]
Solidarité avec les anarchistes d’Azerbaïdjan
5 juinNous relayons par solidarité avec les militants anarchistes arrêtés, emprisonnés et torturés en Azerbaïdjan, un appel international à « faire du bruit » pour eux entre le 28 mai et le 5 juin, devant consulats ou ambassades.
Lors de la manifestation contre la loi travail du jeudi 26 mai à Paris, l’attaque de la devanture d’un concessionnaire Skoda est chaleureusement soutenue par des centaines de manifestant-e-s. Quelques minutes plus tard, des personnes qui applaudissaient la chute de la vitre du magasin automobile se mettent autoritairement en cordon devant une boutique Emmaüs Solidarité pour la protéger de celles et ceux qui peut-être auraient souhaité s’attaquer à sa vitrine. Ce petit épisode nécessite de refaire un (…)
A la prison de Korydallos, les ouvriers continuent d’installer des grilles épaisses et des barbelés dans la zone morte entre les cellules souterraines et les salles d’audience, dans le but d’occulter la petite ouverture qui permettait encore aux prisonniers de regarder le ciel. Ce confinement des prisonniers dans une cage de métal et de barbelés survient quelques jours après la conférence "Prisons, droits, transparence et responsabilité", organisée par le ministère de la Justice. Le 27 mai, les prisonniers révolutionnaires de la CCF et de Lutte Révolutionnaire ont annoncé dans une lettre (traduite sur Indy Nantes) au ministre de la Justice qu’ils lutteraient contre cette mesure :
Dans CamOver, vous jouez un groupe d’humains confronté à une invasion de caméras dans un quartier en pleine gentrification. La lutte contre les caméras est importante, mais votre propre survie est primordiale ! Pour gagner vous allez devoir nouer des alliances avec vos ami.es dans vos quartiers et détruire le plus de caméras possible. La partie se déroule tout au long de l’été. À la fin, le quartier qui totalise le plus de points remporte la partie. Que le vandalisme commence ! Rendons nos nuits d’été magiques et excitantes !
Grues et engins de chantier s’agitent depuis plusieurs années. La prison qui existe depuis près d’un siècle était réputée pour être particulièrement surpeuplée, vétuste et insalubre, ce qui avait déclenché plusieurs « scandales » médiatiques. Le ministère de la justice, par le biais des encravatés de l’APIJ (la sinistre Agence pour l’immobilier de la justice) a décidé, après plusieurs revirements et une interruption des travaux, de rénover certains des bâtiments et d’en construire de nouveaux. Ces derniers (…)
Pourquoi rajouter « et son monde » ne fait rien au mouvement en cours
3 juinJe ne veux ni cracher, ni me hausser au dessus de tout ce qui se passe et ne se passe pas au cours de ce mouvement dit « contre la loi travail ». Parfois, les mots servent précisément cette fonction-là. Au final, il est vrai que dire et écrire est une mobilisation très limitée des fonctions corporelles et mentales. Il y en a d’autres qui ont autant d’importance : les bras qui font des gestes, les jambes qui savent courir, et les cœurs qui battent. Les premiers se détachent trop aisément de ces derniers et risquent ainsi de se constituer comme monde à part. Le risque, on le porte chaque fois qu’on ouvre la bouche ou qu’on se met à bouger nos petits doigts pour écrire. Et pourtant…
[Une énième édition du festival “Bien Urbain” – dont les organisateurs se vantent de sa renommée mondiale en matière d’art urbain – débute ce vendredi 3 juin et durera pendant plus d’un mois. C’est l’occasion pour nous de publier cet article tiré du journal ‘Séditions’ n°7 (mai 2016) et de rappeler ainsi que derrière son aspect culturel et artistique, cet événement est avant tout un rouage utile du pouvoir et du capital.]
Dans la nuit du 21 avril, les vitrines de la bibliothèque anarchiste la Discordia ont été brisées à coups de marteau. Les discordistes expliquent dans un communiqué que les positions qu’ils ont adoptées à l’égard de « l’islamophobie » sont la cause de cette attaque anonyme.
Le 7 mai 2012, à Gênes [Italie ; NdT], le PDG de l’époque d’Ansaldo Nucleare, Roberto Adinolfi, est blessé par balle à une jambe. Deux compagnons anarchistes, Alfredo Cospito et Nicola Gai revendiquent cette attaque et sont encore détenus dans la prison de Ferrara.
On se souvient encore de ces affreux méchants méchants qui en 2005, lors des trois semaines d’émeutes qui ont secoué les banlieues, avaient vandalisé « leurs » écoles. Des bandes de révolté-e-s fracassaient ce modèle éducatif, explosaient ce dispositif d’intégration sociale, foutaient le feu à ce symbole démocratique qu’est l’éducation nationale. Ces images firent le tour du monde et nombre de spectateurs-trices s’émurent devant ces scènes de guerre civile et les discours réactionnaires tenus par les (…)
A relire en ce moment
Il est des matins où l’on ferait mieux de rester au lit. Ainsi en alla-t-il de cette sinistre aube d’octobre 2010 où j’eus l’idée saugrenue de prendre le métro pour la mairie de Saint-Ouen, avec l’espoir de rencontrer quelques grévistes hors du commun, du côté de l’incinérateur d’ordures de la Tiru, installé dans la zone industrielle de la ville. Car, je l’avoue, il m’arrive de parcourir Indymédia et de me faire avoir, comme bien d’autres, par la présentation plus ou moins fantaisiste que de tels sites donnent des grèves et d’autres formes de luttes qui auraient, d’après eux, commencé à « bloquer l’économie » en automne 2010. De toute façon, sans trop me faire d’illusions sur la possibilité de rencontres étonnantes, aussi aléatoires qu’improbables, l’idée d’aller déguster quelques cafés calvas en compagnie de l’une de mes vieilles connaissances du coin, bête noire des syndicalistes depuis belle lurette, n’était pas pour me déplaire.
Dans la nuit du dimanche 22 au lundi 23 mai 2016, trois compagnons ont été arrêtés à proximité du parking du poste de police au sud de Varsovie. Les flics prétendent avoir trouvé un dispositif explosif sous une voiture de police. Tous les trois ont été placés en détention au commissariat et un d’entre eux a été sévèrement frappé. Les compagnons ont refusé de coopérer et ont nié toute accusation de “terrorisme”. Les trois ont reçu le soutien du milieu anarchiste et de trois squats de Varsovie (Przychodnia, Syrena, Radykalne Ogrody Działkowe), une représentation légale leur a été fournie.
NdNF : Dans un conflit contre une entreprise, un employeur, un proviseur, contre la justice, ou contre toute autre forme de pouvoir, que faire lorsque la gréve, le piquet, les rassemblements ne suffisent pas ? Lorsque le rapport de force est nécessairement défavorable ? Plutôt que d’abandonner, lutter encore, par d’autres moyens, comme l’attaque directe, pour renverser le rapport par l’asymétrie. Et pourquoi pas, la proposition existe, commencer directement par l’attaque directe, en luttant. On pourrait citer l’exemple d’actualité des blocages de lycées, quand il n’y a plus moyen, il y a d’autres moyens qui apparaissent aux révoltés pour parvenir à leur fin, des barricades, des chaînes pour contrôler le blocage, et mieux encore, l’incendie pour faire fermer l’établissement comme dans de nombreux lycées de la région parisienne ces derniers mois. Voici un exemple parmi d’autres, pas si lointain, que nous transmettent des compagnons tchèques et dont nous traduisons un extrait ci-dessous.
Témoignages, textes et analyses collectés, recueillis et diffusés par des anarchistes du quartier pour que ce genre de choses n’arrivent plus et pour que d’autres émergent
28 maiLe 20 juin 2010, avait lieu dans le quartier de Belleville (Nord-Est de Paris) une manifestation pour la « sécurité », organisée par diverses associations censées représenter la « communauté asiatique » pour demander aux autorités le renforcement d’un arsenal répressif qui nous pourrit déjà la vie (plus de flics, de caméras, de sanctions etc.). Durant cette manifestation, des échauffourées ont éclaté dans le quartier entre des centaines de manifestants contre la police, accusée de mal faire son travail, puis après le départ programmé de celle-ci, contre quelques gamins isolés et identifiés par la vindicte populaire comme des « voleurs » à punir par des critères tels que la tenue vestimentaire et la couleur de peau.
Pour des raisons pas forcément toutes dépendantes de ma volonté, je me suis retrouvé embarqué avec Nuit Debout. Je n’avais aucune volonté de vouloir « radicaliser » la révolte des classes moyennes, mais on m’a dit que ça ne serait pas l’image que je m’en fais en tant qu’individualité révolutionnaire. Admettons.
Retranscription d’un piratage radio
28 mai[Émission radio pirate… entendue sur la bande fm sauvage le 27 mai dans l’après midi, de fréquences en fréquences, avec en arrière plan une agréable musique d’ambiance…C’est l’anniversaire de la "catastrophe de Tchernobyl", l’émission a été diffusée au moment où on apprenait les débrayages CGT dans les centrales nucléaires nationales… Joyeux anniversaire.]
Comme prévu, aujourd’hui (mercredi) en milieu d’après-midi tout était prêt au « centre de justice » pour célébrer la condamnation de notre compagnonne Tato. Comme c’est une habitude dans les fins de procès (surtout lorsque l’ennemi a quelque chose à fêter) le parquet et les tribunaux avaient donné une place de préférence à la presse, qui devait se charger de transformer cette « condamnation pour l’exemple » en un spectacle pour les citoyens. Ce que ces tristes sadiques ne savaient pas, c’est que Tato ne se prêterait pas à leur jeu médiatique et n’assisterait pas à l’audience où sa sentence serait dictée.
Que l’Etat n’ait pas la main mise sur les rebelles …
27 maiAprès plus de 30 ans déjà passés dans les geôles des Etats espagnol et allemand, il semble bien qu’enfin une lueur s’annonce au bout du tunnel pour le compagnon Gabriel Pombo Da Silva.
Ce texte entend répondre à ceux qui, parmi les communistes libertaires, sont engagés dans un combat contre « l’islamophobie » et, à ce titre, prétendent interdire toute critique de l’islam et promouvoir une théorie de la « race sociale », dans un climat pour le moins générateur de tensions, d’accusations de racisme, et même d’attaques caractérisées.
Suite à l’hypermediatisation d’une voiture de flics incendiée sous les yeux d’une bonne vingtaine de caméras, cinq personnes ont été arrêtées, dans la soirée ou le lendemain, accusées de cette attaque, somme toute, assez basique, puisque comme on l’entend beaucoup, tout le monde déteste la police, et c’est presque tous les jours qu’elle est attaquée sur le territoire de diverses manières. Notamment de cette manière là.
Rien ne se termine ici - Communiqué de Francisco Solar
24 mai“Les prisonnier-e-s anarchistes ne sont pas seul.e.s ” ou “s’ils touchent à l’une, ils nous touchent toutes” sont des slogans qui, une fois de plus, se sont incarnés en pratique, dans l’agir quotidien anarchiste, avant, pendant et aprèsle procès qui a eu lieu à notre encontre. Les cris de mépris envers l’autorité qui ont traversé les contrôles policiers et les murs des tribunaux ont provoqué une rage visible quoique contenue sur les figures des juges et procureurs et dessiné un sourire sur les nôtres. Au (…)
Par Nietzsche (1881)
24 maiIdée de la moralité des mœurs. — Si l’on compare notre façon de vivre à celle de l’humanité pendant des milliers d’années, on constatera que, nous autres, hommes d’aujourd’hui, vivons dans une époque très immorale ; la puissance des mœurs est affaiblie d’une façon surprenante et le sens moral s’est tellement subtilisé et élevé que l’on peut tout aussi bien le considérer comme volatilisé. C’est pourquoi, nous autres, hommes tardifs, pénétrons si difficilement les idées directrices qui ont présidé à la formation de (…)
Un récit des journées des 17 et 19 mai à Besançon et quelques éléments critiques sur leur déroulement.
On apprend par un communiqué qu’une énième flic en civil a été démasquée à Hambourg. Cette flic infiltrée, connue sous le faux-nom de „Astrid Schütt“, s’appelle en réalité Astrid Oppermann. Celle-ci a travaillé pour le compte du Landeskriminalamts (LKA) d’Hambourg et s’est infiltrée dans différents lieux du milieu autonome à partir de la fin de l’année 2006 jusqu’à avril 2013. A cette date, elle s’est retirée du milieu en prétextant vouloir partir en Italie avec son petit ami pour au moins 6 mois. Mais en réalité, (…)
Des hommes demandaient-ils une autre vie que celle menée dans les bagnes porcelainiers ? Voulaient-ils chambarder l’organisation qui les fait moutons ? et voulaient-ils garder leur laine sur le dos ? Que non point. Pour ces choses-là, les honnêtes ouvriers ont l’arme redoutable du vote… tous les autre ans.
En marge des manifestations pacifiques pour soutenir l’examen des cahiers de doléances, des groupes de casseurs ont attaqué la Bastille, se livrant à de nombreuses dégradations et se payant, de manière inadmissible, la tête du gouverneur. Ce sont les mêmes casseurs qui avaient auparavant brûlé les guichets des Fermiers Généraux et pillé les manufactures Henriot et Réveillon.
Il y a sept ou huit ans, un homme nommé Claude Gueux, pauvre ouvrier, vivait à Paris. Il avait avec lui une fille qui était sa maîtresse, et un enfant de cette fille. Je dis les choses comme elles sont, laissant le lecteur ramasser les moralités à mesure que les faits les sèment sur leur chemin. L’ouvrier était capable, habile, intelligent, fort maltraité par l’éducation, fort bien traité par la nature, ne sachant pas lire et sachant penser. Un hiver, l’ouvrage manqua. Pas de feu, ni de pain dans le galetas. L’homme, la fille et l’enfant eurent froid et faim. L’homme vola. Je ne sais ce qu’il vola, je ne sais où il vola. Ce que je sais, c’est que de ce vol il résulta trois jours de pain et de feu pour la femme et pour l’enfant, et cinq ans de prison pour l’homme.
Tous les jours, on les voit, nichés en civil au coin d’une rue, ou en force sur les boulevards, parfois planqués dans leur bagnole ou à l’abri dans leurs commissariats. Des fois on les aperçoit en train de courir après un vendeur à la sauvette, un voleur de pains au chocolat, une prostituée ou un fraudeur. Ils sont fiers de nous montrer leur force, de nous insulter, de nous menacer, de nous harceler, de nous embarquer. Ils sont fiers de leur puissance corporatiste qui leur permet de toujours s’en sortir, et de jouer avec les lois qu’ils nous imposent à coups de matraque. Si leur petit monde est à part, avec leur propre langage, leurs poses de machos, leur déhanchement de kékés, leur mentalité d’esclaves, leur travail est envahissant pour tous. C’est eux contre le reste du monde, hormis les riches qu’ils sont là pour protéger, et les citoyens-flics qui leur mâchent une partie du travail. Toujours épaulés par la justice, ils savent que sans eux elle ne serait rien, et les juges le savent bien aussi, au chaud dans leurs bureaux cossus, entre deux livraisons quotidiennes de bétail humain par les gros bras. Les politiciens et la bourgeoisie qu’ils représentent veulent nous civiliser à coups de carottes, et c’est la police qui tient le bâton pour les réfractaires.
Que les autruches sortent la tête des trous dans lesquels elles se sont enfouies depuis trop longtemps, que les perroquets s’émancipent pour contribuer à élaborer la langue des révolutionnaires, dans laquelle on se parle, on travaille accords et désaccords, on construit et on confronte des hypothèses subversives pour comprendre le monde et le transformer, qu’on se retrouve, enfin, pour contrer les racialistes, leur monde et leurs arrières mondes, et tout le reste.
La police aimerait empêcher certaines personnes de manifester… Elle ne se contente pas d’arrêter pendant et après les manifs : elle le fait aussi avant.
A 20h00, il était prévu de partir en cortège de la place Granvelle en direction de la Place du 8 Septembre pour aller perturber le déroulement du conseil municipal qui se tient tous les jeudis soirs dans l’hôtel de ville : cette annexe de la mairie vient tout juste d’être rénovée suite à l’incendie volontaire du 25 juin dernier qui avait provoqué plus d’1.5 millions d’euros de dégâts.
Cette liasse est principalement centrée autour de l’affaire dite « du collège Pailleron ». Le 6 février 1973, des collégiens mettent le feu au CES de la rue Pailleron à Paris (en face de l’actuel lycée Bergson). Le lycée s’effondre en brûlant en moins de 20 minutes, et 20 personnes, exceptionnellement présentes tardivement ce soir-là, meurent. Très vite, Patrick et Marc, élèves de 4ème , sont mis en examen et incarcérés. Suite au drame une importante mobilisation se (…)
Je sais bien que la différence entre l’époque actuelle et celle où sévissait Deleuze est de taille. Premièrement, aujourd’hui, c’est en quelque sorte la gauche caviar au pouvoir qui a pris la place de la droite des lendemains de Mai 68 et, deuxièmement il n’y a pas de poussées subversives à liquider, mais, au mieux des manifestations d’effervescente à calmer et des poignées de jeunes rétifs à qui l’Etat a décidé d’inculquer le sens du devoir civique, par la force si nécessaire, comme nous le voyons ces dernières semaines. Pourtant, sans faire d’analogies faciles, il est nécessaire de rappeler ce que le deleuzisme, qui réapparaît place de la République et ailleurs, représente. Certes, « l’expérience n’est que la lanterne qui éclaire le chemin déjà parcouru », d’après le proverbe chinois. Elle ne peut en aucun cas servir de substitut à l’imagination créatrice au meilleur sens du terme, à l’imagination subversive, qui fait cruellement défaut aujourd’hui. Mais, au moins peut-elle servir pour ne pas retomber dans des ornières connues, trop connues. C’est dans cet esprit que j’ai rédigé ces quelques paragraphes. En espérant pouvoir les partager avec d’autres individus que le monde de la domination insupporte et qui désirent l’anéantir.