9 juin
1969
Interview du candidat à la présidence de la
République ALAIN POHER, entre les deux tours des élection présidentielles, par GEORGES MAMY, GEORGES SUFFERT,
JEAN FERNIOT et JEAN JACQUES PERET.
Le Président intérimaire a notamment déclaré au sujet de la situation économique et sociale et de ses intentions dans ce domaine :"Le problème est sérieux, il faut l'examiner secteur par secteur. Nos concurrents les pays voisins du Marché Commun ont eu le courage de se lancer dans des domaines moins spectaculaire mais plus directement rentables et s'ils ne peuvent pas faire connaitre de grandes réalisations en tout cas ils exportent. L'exportation c'est la possibilité de faire travailler. Je ne voudrais pas m'étendre trop, mais je pense que le moment est venu de prélever sur le budget tant sur les subventions que sur les dépenses de prestige, des sommes d'argent qui devront être investies dans l'industrie, l'industrie moderne. C'est ainsi qu'en
FRANCE nous n'avons pas une véritable industrie de machine-outil : c'est pourtant la base de tout.
Il nous faut une mutation considérable.
Cette mutation devra aussi se faire au plan régional car il ne peut y avoir et vous le savez bien une ou deux régions prospères et un grand désert". - QUESTION :"S'il y avait une poussée revendicative sérieuse à l 'automne, que feriez-vous ? " - A. POHER :" Il faudrait d'abord répond M. POHER examiner les possibilités de faire bénéficier les travailleurs de l'accroissement de productivité. Il me parait essentiel que les travailleurs se sentent concernés par la mutation dont nous venons de parler car il est de l'intérêt général que la FRANCE se transforme. Il faut pour demain de l'emploi pour les jeunes. Il est bien entendu que tout ceci ne peut se faire qu'au cours d'un plan de quelques années. Surtout il faut que les travailleurs participent c'est-à-dire que le dialogue avec les syndicats soit engagé. Pour le maintien du même salaire je pense que l'on pourrait faire un plan de quatre ou cinq ans pour réduire la durée du travail. En ALLEMAGNE on ne travaille que quarante-deux heures. Si l'on réduisait progressivement cette durée du travail, cela permettrait peut être d'employer davantage de jeunes.
Il y a toute une transformation d'esprit car finalement la FRANCE qu'on croit très avancée au
point de vue social - comme j'ai l'habitude et je voyais cela de BRUXELLES - est très souvent très en retard
...Libertés syndicales...fondamentale.
Tout ce que je propose ne peut se faire qu'en accord - c'est cela la participation avec les uns avec les autres il faut vraiment un engagement de tous - on discute cela ensemble et je dirais même on exécute cela ensemble." - Parlant de l'aide aux personnes âgées pour lesquelles estime-t-il :"Il est absolument intolérable qu'on n'ait pas dégagé les sommes suffisantes." - A. POHER pose le problème de la Sécurité Sociale et affirme son intention d'abroger les ordonnances de
1967, celles :"en particulier sur la participation des assurés au Conseil d'
Administration. Là encore il faut un accord général pour poser ce problème. Essayer de dégager les sommes qui doivent être dégagées dans le pays. C'est une question de solidarité nationale." - Pour faire rentrer les capitaux M. POHER accepterait-il un emprunt du type "emprunt PINAY" ? :"A première vuerépond-il je ne suis pas tellement favorable, mais si c'était indispensable pour réussir notre politique, il faut le faire". - LE
PLAN MANSHOLT : Au sujet du plan Mansholt il déclare :"Ce plan a eu au moins un mérite, il a posé un problème et c'est si vrai que les organisations syndicales françaises ont été amenées à
l'étudier. Si elles ont condamné ses conclusions, elles estiment que le plan a rendu service. Ayant été Président du Parlement Européen pendant trois ans, je sais très bien que le MANSHOLT ne verra pas le jour, car il n'y a pas que les
Français qui sont contre le plan MANSHOLT. Il est quand même exact qu'il faut que nous, en FRANCE nous considérions que l'agriculture mérite d'être au centre de nos préoccupations nationales et il faudra elle aussi, la faire évoluer". - L'
EUROPE :"Il faut avoir la volonté politique de faire l'EUROPE. Si nous avons vraiment le désir de mettre en commun même avec les britanniques un certain nombre de nos réalisations, il faut...choses en commun
. Car si c'est pour se se reprendre six mois 1 an après, ils n'accepteront pas. Il y a un exemple : l'
EURATOM ce qui s'est passé à ISPRA en ITALIE où les chercheurs étaient communs et ces gens là ont réussi à devenir de... politique; archive television; archive tv; ina; inna;
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- published: 06 Sep 2012
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