Témoignages, textes et analyses collectés, recueillis et diffusés par des anarchistes du quartier pour que ce genre de choses n’arrivent plus et pour que d’autres émergent
28 maiLe 20 juin 2010, avait lieu dans le quartier de Belleville (Nord-Est de Paris) une manifestation pour la « sécurité », organisée par diverses associations censées représenter la « communauté asiatique » pour demander aux autorités le renforcement d’un arsenal répressif qui nous pourrit déjà la vie (plus de flics, de caméras, de sanctions etc.). Durant cette manifestation, des échauffourées ont éclaté dans le quartier entre des centaines de manifestants contre la police, accusée de mal faire son travail, puis après le départ programmé de celle-ci, contre quelques gamins isolés et identifiés par la vindicte populaire comme des « voleurs » à punir par des critères tels que la tenue vestimentaire et la couleur de peau.
Pour des raisons pas forcément toutes dépendantes de ma volonté, je me suis retrouvé embarqué avec Nuit Debout. Je n’avais aucune volonté de vouloir « radicaliser » la révolte des classes moyennes, mais on m’a dit que ça ne serait pas l’image que je m’en fais en tant qu’individualité révolutionnaire. Admettons.
Retranscription d’un piratage radio
28 mai[Émission radio pirate… entendue sur la bande fm sauvage le 27 mai dans l’après midi, de fréquences en fréquences, avec en arrière plan une agréable musique d’ambiance…C’est l’anniversaire de la "catastrophe de Tchernobyl", l’émission a été diffusée au moment où on apprenait les débrayages CGT dans les centrales nucléaires nationales… Joyeux anniversaire.]
Comme prévu, aujourd’hui (mercredi) en milieu d’après-midi tout était prêt au « centre de justice » pour célébrer la condamnation de notre compagnonne Tato. Comme c’est une habitude dans les fins de procès (surtout lorsque l’ennemi a quelque chose à fêter) le parquet et les tribunaux avaient donné une place de préférence à la presse, qui devait se charger de transformer cette « condamnation pour l’exemple » en un spectacle pour les citoyens. Ce que ces tristes sadiques ne savaient pas, c’est que Tato ne se prêterait pas à leur jeu médiatique et n’assisterait pas à l’audience où sa sentence serait dictée.
Que l’Etat n’ait pas la main mise sur les rebelles …
27 maiAprès plus de 30 ans déjà passés dans les geôles des Etats espagnol et allemand, il semble bien qu’enfin une lueur s’annonce au bout du tunnel pour le compagnon Gabriel Pombo Da Silva.
Ce texte entend répondre à ceux qui, parmi les communistes libertaires, sont engagés dans un combat contre « l’islamophobie » et, à ce titre, prétendent interdire toute critique de l’islam et promouvoir une théorie de la « race sociale », dans un climat pour le moins générateur de tensions, d’accusations de racisme, et même d’attaques caractérisées.
Suite à l’hypermediatisation d’une voiture de flics incendiée sous les yeux d’une bonne vingtaine de caméras, cinq personnes ont été arrêtées, dans la soirée ou le lendemain, accusées de cette attaque, somme toute, assez basique, puisque comme on l’entend beaucoup, tout le monde déteste la police, et c’est presque tous les jours qu’elle est attaquée sur le territoire de diverses manières. Notamment de cette manière là.
Rien ne se termine ici - Communiqué de Francisco Solar
24 mai“Les prisonnier-e-s anarchistes ne sont pas seul.e.s ” ou “s’ils touchent à l’une, ils nous touchent toutes” sont des slogans qui, une fois de plus, se sont incarnés en pratique, dans l’agir quotidien anarchiste, avant, pendant et aprèsle procès qui a eu lieu à notre encontre. Les cris de mépris envers l’autorité qui ont traversé les contrôles policiers et les murs des tribunaux ont provoqué une rage visible quoique contenue sur les figures des juges et procureurs et dessiné un sourire sur les nôtres. Au (…)
Par Nietzsche (1881)
24 maiIdée de la moralité des mœurs. — Si l’on compare notre façon de vivre à celle de l’humanité pendant des milliers d’années, on constatera que, nous autres, hommes d’aujourd’hui, vivons dans une époque très immorale ; la puissance des mœurs est affaiblie d’une façon surprenante et le sens moral s’est tellement subtilisé et élevé que l’on peut tout aussi bien le considérer comme volatilisé. C’est pourquoi, nous autres, hommes tardifs, pénétrons si difficilement les idées directrices qui ont présidé à la formation de (…)
Un récit des journées des 17 et 19 mai à Besançon et quelques éléments critiques sur leur déroulement.
On apprend par un communiqué qu’une énième flic en civil a été démasquée à Hambourg. Cette flic infiltrée, connue sous le faux-nom de „Astrid Schütt“, s’appelle en réalité Astrid Oppermann. Celle-ci a travaillé pour le compte du Landeskriminalamts (LKA) d’Hambourg et s’est infiltrée dans différents lieux du milieu autonome à partir de la fin de l’année 2006 jusqu’à avril 2013. A cette date, elle s’est retirée du milieu en prétextant vouloir partir en Italie avec son petit ami pour au moins 6 mois. Mais en réalité, (…)
Par Albert Libertad (1905)
22 maiDes hommes demandaient-ils une autre vie que celle menée dans les bagnes porcelainiers ? Voulaient-ils chambarder l’organisation qui les fait moutons ? et voulaient-ils garder leur laine sur le dos ? Que non point. Pour ces choses-là, les honnêtes ouvriers ont l’arme redoutable du vote… tous les autre ans.
En marge des manifestations pacifiques pour soutenir l’examen des cahiers de doléances, des groupes de casseurs ont attaqué la Bastille, se livrant à de nombreuses dégradations et se payant, de manière inadmissible, la tête du gouverneur. Ce sont les mêmes casseurs qui avaient auparavant brûlé les guichets des Fermiers Généraux et pillé les manufactures Henriot et Réveillon.
Par Victor Hugo (1834)
20 maiIl y a sept ou huit ans, un homme nommé Claude Gueux, pauvre ouvrier, vivait à Paris. Il avait avec lui une fille qui était sa maîtresse, et un enfant de cette fille. Je dis les choses comme elles sont, laissant le lecteur ramasser les moralités à mesure que les faits les sèment sur leur chemin. L’ouvrier était capable, habile, intelligent, fort maltraité par l’éducation, fort bien traité par la nature, ne sachant pas lire et sachant penser. Un hiver, l’ouvrage manqua. Pas de feu, ni de pain dans le galetas. L’homme, la fille et l’enfant eurent froid et faim. L’homme vola. Je ne sais ce qu’il vola, je ne sais où il vola. Ce que je sais, c’est que de ce vol il résulta trois jours de pain et de feu pour la femme et pour l’enfant, et cinq ans de prison pour l’homme.
Tous les jours, on les voit, nichés en civil au coin d’une rue, ou en force sur les boulevards, parfois planqués dans leur bagnole ou à l’abri dans leurs commissariats. Des fois on les aperçoit en train de courir après un vendeur à la sauvette, un voleur de pains au chocolat, une prostituée ou un fraudeur. Ils sont fiers de nous montrer leur force, de nous insulter, de nous menacer, de nous harceler, de nous embarquer. Ils sont fiers de leur puissance corporatiste qui leur permet de toujours s’en sortir, et de jouer avec les lois qu’ils nous imposent à coups de matraque. Si leur petit monde est à part, avec leur propre langage, leurs poses de machos, leur déhanchement de kékés, leur mentalité d’esclaves, leur travail est envahissant pour tous. C’est eux contre le reste du monde, hormis les riches qu’ils sont là pour protéger, et les citoyens-flics qui leur mâchent une partie du travail. Toujours épaulés par la justice, ils savent que sans eux elle ne serait rien, et les juges le savent bien aussi, au chaud dans leurs bureaux cossus, entre deux livraisons quotidiennes de bétail humain par les gros bras. Les politiciens et la bourgeoisie qu’ils représentent veulent nous civiliser à coups de carottes, et c’est la police qui tient le bâton pour les réfractaires.
Refusons le racialisme, ses assignations et sa morale à coup de marteau ! Solidarité avec la bibliothèque anarchiste La Discordia.
17 maiQue les autruches sortent la tête des trous dans lesquels elles se sont enfouies depuis trop longtemps, que les perroquets s’émancipent pour contribuer à élaborer la langue des révolutionnaires, dans laquelle on se parle, on travaille accords et désaccords, on construit et on confronte des hypothèses subversives pour comprendre le monde et le transformer, qu’on se retrouve, enfin, pour contrer les racialistes, leur monde et leurs arrières mondes, et tout le reste.
La police aimerait empêcher certaines personnes de manifester… Elle ne se contente pas d’arrêter pendant et après les manifs : elle le fait aussi avant.
A 20h00, il était prévu de partir en cortège de la place Granvelle en direction de la Place du 8 Septembre pour aller perturber le déroulement du conseil municipal qui se tient tous les jeudis soirs dans l’hôtel de ville : cette annexe de la mairie vient tout juste d’être rénovée suite à l’incendie volontaire du 25 juin dernier qui avait provoqué plus d’1.5 millions d’euros de dégâts.
CES Pailleron 1973 - Solidarité avec les lycéens en lutte
15 maiCette liasse est principalement centrée autour de l’affaire dite « du collège Pailleron ». Le 6 février 1973, des collégiens mettent le feu au CES de la rue Pailleron à Paris (en face de l’actuel lycée Bergson). Le lycée s’effondre en brûlant en moins de 20 minutes, et 20 personnes, exceptionnellement présentes tardivement ce soir-là, meurent. Très vite, Patrick et Marc, élèves de 4ème , sont mis en examen et incarcérés. Suite au drame une importante mobilisation se (…)
Je sais bien que la différence entre l’époque actuelle et celle où sévissait Deleuze est de taille. Premièrement, aujourd’hui, c’est en quelque sorte la gauche caviar au pouvoir qui a pris la place de la droite des lendemains de Mai 68 et, deuxièmement il n’y a pas de poussées subversives à liquider, mais, au mieux des manifestations d’effervescente à calmer et des poignées de jeunes rétifs à qui l’Etat a décidé d’inculquer le sens du devoir civique, par la force si nécessaire, comme nous le voyons ces dernières semaines. Pourtant, sans faire d’analogies faciles, il est nécessaire de rappeler ce que le deleuzisme, qui réapparaît place de la République et ailleurs, représente. Certes, « l’expérience n’est que la lanterne qui éclaire le chemin déjà parcouru », d’après le proverbe chinois. Elle ne peut en aucun cas servir de substitut à l’imagination créatrice au meilleur sens du terme, à l’imagination subversive, qui fait cruellement défaut aujourd’hui. Mais, au moins peut-elle servir pour ne pas retomber dans des ornières connues, trop connues. C’est dans cet esprit que j’ai rédigé ces quelques paragraphes. En espérant pouvoir les partager avec d’autres individus que le monde de la domination insupporte et qui désirent l’anéantir.
Bruxelles - Le 10 mai avait donc lieu la chambre du conseil qui devait statuer sur la tenue d’un procès en anti-terrorisme à l’encontre de douze anarchistes.
Mardi 10 Mai, assemblée générale exceptionnelle à la MC2, bastion temporaire des citoyennistes de Nuit debout Grenoble. Le gouvernement nous a fait un nouvel affront : en plus d’exister (ce qui en soit devrait entretenir la colère de toute personne pourvue d’une dignité), ce dernier a fait usage d’un article de la constitution lui permettant de faire passer « en force » son projet de réforme du code du travail. Bon.
Car vous le savez, ou l’avez compris, et pour le dire froidement : nous pensons que l’administration qui se met en place aujourd’hui dans le nord de la Syrie, assure de fait dans cette zone les tâches d’un État défaillant, préservant du chaos les fondements de la société capitaliste (valeur, salariat, classes, propriété privée, production). Demain, sur les bases qui auront été négociées entre le Rojava et les autres États, elle assurera l’ordre, gérera la population et les classes. Aussi progressiste soit-elle, c’est bien cette administration que devront alors affronter les prolétaires kurdes et arabes. Les forces qui les réprimeront seront les Asayish et, s’il le faut, les YPG.
Une centaine de personnes se sont rassemblées ce samedi 7 mai 2016 devant le Centre de rétention de Nîmes, répondant à un appel lancé afin de protester contre les centres de rétention et l’enfermement des exilé.es en Europe.
On parle beaucoup ces temps-ci des privilèges "blanc" et "masculin". Mais peu finalement des grands privilèges induits par de petits détails anatomiques, issus de notre patrimoine génétique dans bien des cas. Nous traiterons aujourd’hui des yeux rapprochés. Nous sommes trop nombreux encore à avoir hérité de ce trait infâme, que d’aucuns, par des préjugés puérils, voudraient affilier à des comportements négatifs, une façon d’être, des états d’âmes, et voudraient nous cantonner (j’ai mesuré l’écart entre mes yeux,et j’en suis) à ces a priori.
« On est enfermés comme des rats. L’hygiène est déplorable, ça pue dans les cellules. » Depuis le début de la grève des gardiens, qui dure depuis 13 jours, les détenus ne sortent plus de leurs cellules. Pas de douches, pas de préau, pas de visites, pas d’activités, parfois même pas de repas ni de médicaments. Il y en a qui tombent malades, qui attrapent des infections, qui pètent les plombs. Enterrés vivants, 24h sur 24, on les laisse pourrir.
Comme à chaque fois, nous ne nous berçons pas d’illusions. Nous ne pensons pas que les chiens capturés, ou en passe de l’être, auront une vie heureuse, mais c’est tout le contraire. Comment le pourraient-ils s’ils ne sont plus libres ? Au contraire, ils vivront dans des cages, et personne ne pourra nous garantir que les plus rebelles et gênants d’entre eux, ou ceux pour qui il n’y aura plus de place dans la fourrière, ne seront pas abattus.
La journée du 9 mars a été le point de départ d’un mouvement de révolte contre la « loi travail », qui constitue une des nombreuses mesures offensives du capital et l’État à notre encontre. On ne détaillera pas le contenu de cette “loi travail”, ce qui en général est l’apanage des politiciens. C’est lorsque certains se penchent sur les points de cette loi qu’il faut commencer à se méfier. Nous n’avons pas besoin de détailler le contenu de cette loi de la domination pour renforcer la mainmise du capital sur nos (…)
Tout comme le 29 juillet 1900 le roi Humbert Ier d’Italie fut tué par Gaetano Bresci, ouvrier anarchiste rentré exprès de son exil aux États-Unis pour venger les ouvriers tués, Michele Schirru choisit, lui aussi, cette forme d’action.
1er mai 2016. Comme chaque dimanche c’est le marché de la Place des Fêtes. Comme chaque 1er mai c’est le super-marché des organisations libertaires. Toujours la même routine, les mêmes mines résignées, les mêmes slogans tristes, les mêmes banderoles mythomanes ("Kill capitalisme", "Grêve, pillage, sabotage"). Cette année quelques individus ont décidé de briser cette routine, et l’anarchisme s’est invité au cortège libertaire.
Manifestations sauvages, banques défoncées, barricades dans la rue, commissariats attaqués… ces dernières semaines, ni les énormes dispositifs policiers, avec leurs gaz, leurs matraques et leurs flashballs, ni les organisations politiques de gauche et les syndicats avec leurs services d’ordre, n’ont pu contrôler la rage et la joie de milliers de révolté-e-s. A Paris comme à Nantes, Rennes, Toulouse et dans bien d’autres villes en France, nous avons enfin goûté quelques instants de liberté. Dans cette (…)
Sur un air de contre-révolution…
2 maiDepuis plusieurs mois et notamment les attentats de quelques fanatiques religieux du 13 novembre 2015, la bibliothèque anarchiste ‘La Discordia’, située dans le 19ème arrondissement de Paris, est prise pour cible en raison de la teneur des discussions qu’elle organise régulièrement (contre la religion dans son ensemble, y compris l’islam). Par ailleurs, les compagnons qui tiennent le local s’efforcent de porter des voix discordantes contre la nouvelle mode racialiste qui bouffe peu à peu le milieu d’extrême-gauche et libertaire en France.
Casser les vitres d’une bibliothèque anarchiste comme un enfant casse un Rubik’s Cube qu’il ne parvient pas à résoudre, par inconséquence, par défaut d’intelligence et de maturité, et dans ce cas précis, on pourra parler de débilité légère, est bien l’attaque la plus glorieuse de l’année, même pas foutue d’être revendiquée, et donc expliquée, argumentée, assumée politiquement. On préfère racler les fonds de poubelles. Aujourd’hui, les idiots du village alternatif ont encore « frappés ». Leur lâcheté n’égale que leur impuissance chronique à développer la moindre analyse sérieuse pour contrer les perspectives de révolution internationaliste qu’ils craignent en gigotant bruyamment. La lâcheté de ne pas savoir défendre ses idées face à des visages qui peuvent répondre, plutôt que des vitres, qui ne feront que coûter des centaines d’euros à quelques galériens pour qui la lutte est toujours passée avant la subsistance. Était-ce le but ? Attaquer un projet anarchiste au portefeuille ? Pomper des centaines d’euros à des chômeurs et RSAstes déjà en plein dans le viseur de la répression ? Nos ennemis communs raffolent de vos envolées, et vous confirmez que, parfois, les ennemis de nos ennemis sont aussi nos ennemis (en effet, qu’est ce que des révolutionnaires auraient encore en commun avec des philo-religieux qui pensent que l’humanité se divise en « races » ? ).
1er Mai…
Par Aviv Etrebilal (2013)
29 avrilLes anarchistes exécutés n’étaient pas des enfants de chœur, qu’on se le dise. La plupart d’entre eux étaient de la tendance insurrectionniste (comme on disait à l’époque) et prônaient l’action directe et la violence révolutionnaire, tout en faisant l’apologie, comme le disait la chanson, de la « meilleure amie » du prolétaire : la chimie. Que ce soit leur main ou celle de Schnaubelt qui ait lancé la bombe n’a donc aucune importance, tous étaient complices et l’inauguration des hostilités n’était que la première étape d’une tension insurrectionnelle décomplexée. Laissons ces considérations à ceux dont c’est le métier, juges et flics auparavant et historiens aujourd’hui. Ce qui nous intéresse au contraire aujourd’hui, c’est de ne pas occulter la partie la plus importante de cette histoire. Cette attaque à la bombe n’était qu’un moment (certes culminant) parmi d’autres dans une tension pensée et exécutée de façon à faire éclater une insurrection violente contre l’État et le Capital dans les rues de Chicago. C’est pour cette raison que l’appel à cette journée chaude demandait précisément aux travailleurs de venir armed and ready (ce qui ne fut certes pas le cas de tous), certainement pas pour défiler pacifiquement en mangeant des gaufres.
Par Conrad Frölich (23 avril 1892)
29 avrilEncore une fois nous allons assister à l’ignoble plaisanterie dont les organisateurs idiots ou crapules, préparent la mise en scène dans tous les endroits où la crédulité populaire est bonne à exploiter ! Encore une fois peut-être, les balles bourgeoises iront trouer des poitrines humaines sans défense, pour le bon plaisir et par l’unique faute de ces même organisateurs de mouvement officiels à date et heure fixe ! Qu’en penseront à la fin, les miséreux chargés de fournir les victimes ???
[1] Il est admis que les conditions de vie ne peuvent s’améliorer. Voir qu’elles ne pourront que s’aggraver. Un monde de survie à arpenter ou à léguer. La crise comme un sésame pour nous résigner facilement. La refonte du mode de production, et le bouleversement des rapports de forces entre capitalistes, sont les vrais enjeux de cette période. Pour l’instant les capitalistes s’en sortent bien, très bien, les autres triment. Et en dernier ressort, le capitalisme prépare la guerre.
[2] Parmi (…)
Le texte collectif qui est présenté ici devait être inclus dans le numéro 3, jamais publié, de l’éphémère revue « Subversion », éditée en Basse Loire dans la première moitié des années 1980. Dans la mesure où il aborde le rôle de la culture de masse, comme prothèse de la politique, en liaison avec celui des idéologies post-modernistes qui commençaient à être à la mode, il peut être utile de le diffuser aujourd’hui. Car ce qui était encore dans les langes dans l’Italie de la fin des années 1970 est, depuis belle (…)
Il est facile de convenir qu’il y a un tas d’autres choses à faire que des discussions en ce moment, ce qui explique la réduction d’activité de La Discordia en ce mois d’avril, et en même temps ce n’est pas complétement vrai. De nombreux événements, initiatives et pièges que nous voyons se reproduire à l’infini sont le résultat d’une absence d’expérience et de transmission, et donc aussi, de discussions. Le mardi 3 mai, La Discordia sera ouverte pour une discussion libre, sans présentation, pour échanger et (…)
Ce mardi 10 mai 2016, la chambre du conseil décidera si elle juge opportun de confirmer la tenue d’un procès pour terrorisme à l’encontre de 12 anarchistes et anti-autoritaires.
Il y aura toujours, tant que nous n’en finirons pas avec ce monde, des contestataires de certaines extrémités de la domination, en fait, d’éternels défenseurs de l’ordre, infiltrés dans les mouvements de révolte. Mais quelle est donc l’intervention de ces faux-amis dans les mouvements, dans les luttes ? Parfois la favorisation du retour à la normalité, la pacification, toujours la médiation et la représentation des luttes, leur institutionnalisation, leur spectacularisation, mais surtout la récupération (…)
Depuis plus d’un mois la chape de plomb imposée par l’Etat avec l’état d’urgence en prime est secouée par des turbulences allant bien au-delà d’une énième loi. Des cortèges offensifs débordent l’encadrement des croque-morts syndicaux et politiques. Des manifs sauvages foutent le dawa dans le béton fait pour produire, consommer, s’entasser et crever à petit feu. Des groupes et des individus se lancent dans les rues, exprimant leur rage destructrice contre ce qui pourrit la vie. Et le souffle de la révolte s’accompagne d’un avant-goût de liberté qui en désire toujours plus.
Décidément, du côté de la place de la République, à Paris, rien ne nous est épargné, pas même des remontées nauséabondes de l’idéologie de Lénine, en la personne de Hazan, le maître d’œuvre des éditions de « La Fabrique ». La façon dont il aborde la question de la police et critique le cri des insoumis « Tout le monde déteste la police ! » est caractéristique de la reprise, sans la moindre distance, des conceptions étatistes du bolchevisme qui présidèrent à la constitution de l’Internationale communiste, dès 1920. (…)
Lundi de Pâques, deux militaires barrent l’entrée de l’escalier de la station de métro Comte de Flandres et fouillent les sacs de tous les gens qui veulent rentrer. Juste derrière eux, un photographe immortalise la scène. A une autre station, deux autres militaires empêchent en plus des personnes de sauter les portiques. Une station sur deux est fermée pour permettre un déploiement étendu d’uniformes. Un couvre-feu qui ne dit pas son nom a été instauré avec la fermeture des rames de métro à 19h. Dans leur bouche, c’est la « sécurisation du réseau souterrain ».
Anthologie de textes courts – Fredy Perlman
Ravage Editions, Paris
224 pages – format 11,8 cm x 17,5 cm
Un journal anarchiste (format A3, 4 pages) publié à Paris à l’occasion du “mouvement contre la loi travail”.
Pour tout contact, demande d’exemplaires, remarque et critique, contribution et témoignage, ou autre : toutpeutbasculer[à]riseup.net
http://www.non-fides.fr/IMG/pdf/tou…
[Repris de Contrainfo.]