Frédéric Joulian
Après l’assassinat des dessinateurs de Charlie Hebdo par des intégristes et les jours de tristesse, de colère ou de communion collective que nous venons de vivre, il nous a semblé important de ne pas nous taire, sous prétexte de science et d’objectivité. Une revue n’existe vraiment que par les hommes et les femmes qui l’animent, et, même si la nôtre est consacrée aux rapports sociaux aux techniques et aux objets, elle ne peut se faire sans engagement, sans empathie, sans réflexion constante sur l’altérité et l’inter-culturalité, et sans mise en perspective du travail au regard d’événements extérieurs, à cet événement violent, à Paris, et à tous ceux qui se déroulent simultanément, mille fois plus meurtriers, au Nigéria ou en Syrie, au nom de croyances ou idéologies obscurantistes ; celles des extrémistes bien sûr, mais aussi de celles des politiques démagogues qui depuis des décennies préparent de façon parfois irresponsable le terreau de...