Quand la MONUSCO devient une force de maintien de la Guerre pour préserver ses emplois en RDC
Une vingtaine de personnalités internationales de haut niveau viennent de faire une déclaration massue, dénonçant le drame qui se joue dans la partie
Est de la
République démocratique du Congo : « Au
Kivu, on viole et massacre dans le silence », dénoncent-elles
Parmi ces personnalités figurent
Muhammad Ali,
Valérie Trierweiler,
Jacques Chirac,
Abdou Diouf,
Federico Mayor,
Yamina Benguigui,
Denis Mukwege,
... reconnaissant en outre que la Monusco, pourtant présente en Rd
Congo depuis bientôt 13 ans , regarde et constate ces atrocités faute d'application réelle de son mandat
Et comme la communauté internationale peut arrêter l'hémorragie à l'instant, par une simple résolution du Conseil de sécurité, lesdites personnalités proposent que l'ordre soit donné aux 17.
000 soldats de la mission onusienne de remplir leur mission de garantir la paix et la dignité des Congolais, en utilisant la force ; ce qui rime heureusement avec le chapitre 7 de la Charte des Nations-Unies
Qu'est-ce qui empêche la Communauté internationale à requalifier, toutes affaires cessantes le mandat de la
Mission des
Nations Unies pour la stabilisation du Congo (Monusco) afin que cesse la guerre qui sévit dans la partie Est la Rdc qui a atteint le seuil de l'intolérable ? Des voix montent de toutes parts pour dénoncer ce drame que vivent présentement les populations du grand Kivu, surtout avec le nouveau phénomène dit
M23. Ce mouvement rebelle sème terreur et désolation dans le coin depuis aujourd'hui 268 jours, et la communauté internationale le sait pertinemment bien.
Cette situation réveille tous les amis du Congo épris de justice et de paix. Les derniers en date, ce sont des personnalités internationales, issues du monde politique, social, culturel voire sportif.
Elles condamnent fermement l'attitude de la Communauté internationale dont elles font partie du reste, quant à la léthargie qu'elle semble acquiescer, traînant du pied, hésitant, pour statuer une fois pour toutes sur le drame congolais. Est-ce le moment d'aller dans le sens de celui qui a dit que celui qui ne dit mot consent ?
Ce que doit devenir la Monusco
Dans une déclaration rendue publique, 20 (vingt) personnalités et non des moindres, montent au créneau. Elles s'insurgent toutes contre la passiveté des Nations Unies et veulent que soit, à l'instant même, requalifié le mandat de la Monusco afin de mettre fin à la tragédie qui conduit à des millions de morts déjà enregistrés. Que celle-ci soit à pied d'œuvre en tant que soldat face à l'ennemi de la Rd Congo, où cette force onusienne est d'ailleurs appelée à garantir la paix et la stabilité. A moins que ce ne soit que des mots creux, l'enfer étant pavé de bonnes intentions.
La région des
Kivus, à l'Est de la République démocratique du Congo (
RDC) est à nouveau le théâtre de violents affrontements depuis la défection, début avril, de centaines de soldats qui ont rejoint le général mutin en fuite
Bosco Ntaganda, recherché depuis
2006 par la Cour pénale internationale (
CPI). Selon
Louise Arbour, la présidente d'
International Crisis Group (
ICG), l'histoire à tendance "à se répéter" dans cette zone. En 2008, déjà, un autre général rebelle,
Laurent Nkunda (dont
Ntaganda était l'adjoint) défiait par les armes
Kinshasa, au Nord-Kivu. En
2012, les combats entre les mutins de Ntaganda et du M23, un mouvement rebelle associé, ont provoqué la fuite de plus de
200.00 Congolais au cours des deux derniers mois. Le plus étonnant, c'est que ce drame se déroule devant la plus importante mission de casques bleus dans le monde, la Monusco, qui semble assister impuissante à la lente descente aux enfers des populations civiles.
Dans une lettre ouverte au Conseil de sécurité des Nations-Unies, Louise Arbour tire la sonnette d'alarme : "la Monusco a perdu sa crédibilité et a un besoin urgent de réorienter ses efforts". "
Sans approche nouvelle, la Monuco risque de devenir une coquille vide... à 1,5 milliard de dollars" explique la présidente d'ICG. Si Louise Arbour reconnait des progrès, notamment, dans la lutte contre la milice d'origine rwandaise des
FDLR, la stratégie de la Monusco n'est pas la bonne. Selon elle, la Monusco a surestimé "le rapprochement entre la RDC et le
Rwanda de 2009 pour contenir le conflit dans les Kivus". La mutinerie en cours est la preuve pour Louise Arbour, que "peu de progrès ont été accompli dans la stabilisation" de la région.
La présidente d'International Crisis Group (ICG) dénonce également "le soutien technique et logistique" de la Monusco dans l'organisation des "élections truquées en
2011 et l'incapacité à promouvoir avec succès le dialogue entre les parties". ICG demande des améliorations importante à la
Commission électorale congolaise (
CENI) et notamment la transparence dans la logistique du processus électoral.
Christophe RIGAUD