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2013

Boltanski Buenos Aires

Thibault Comte
Boltanski Buenos Aires
Boltanski Buenos Aires

Buenos Aires : Universidad Nacional de Tres Febrero, 2013, 284p. ill. en coul. 25 x 20cm, fre/spa

Filmogr.

ISBN : 9789871889341

Textes de C. Boltanski, Clément Dirié, Catherine Grenier, Aníbal Y. Jozami, Jean-Hubert Martin, Diana B. Wechsler

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Texte intégral

1On trouve dans La Vie possible de Christian Boltanski une autobiographie à deux voix réalisée sous la forme d’un dialogue entre Christian Boltanski et Catherine Grenier. L'artiste y réfléchit sur son travail : « J’ai toujours pensé que l’art et la religion étaient proches, que c’est parallèle. Il y a une sorte de recherche similaire chez un mystique et chez un artiste. Le fonctionnement est semblable, on produit des objets magiques. […] Mon travail porte un questionnement sur la vie, sur la compréhension de ce que nous sommes, qui est proche des questions que peuvent se poser un philosophe ou un mystique. »

2Ce rapport mystique à l'art et à la vie, à l'Autre, à son être et son existence, Christian Boltanski le transcende dans la plasticité et la philosophie de son travail. Ce mouvement régulier entre une pensée personnelle et une existence collective, une mémoire individuelle et une mémoire interrelationnelle, son œuvre en rend compte comme le moyen d'entrer en connivence avec les émotions et les pensées aussi bien de l'artiste que des spectateurs. Ce sentiment face à l'oubli, face à la présence invisible d'une communauté d'êtres sensibles trouve une réalité dans ce qu'on pourrait nommer « l'intimité d'un vestige ». Intimus et vestigium (ou dans une traduction rapprochée intimus vestigi) désignent « le plus intérieur » et « l'empreinte de pas », « le passage » dont les œuvres de Christian Boltanski restituent l'intimité et l’intériorité. Des réalisations telles que son Hommage à Borges le donnent à voir, où les livres réunissent dans leur suspension et leur vibrance toutes les contemporanéités et les présences-absences des existences (Cf. le chapitre « Flying Books / Hommage à Borges », p. 57-82). Cela se retrouve également dans l'aura lumineux et la suspension vide des vêtements dans Migrants (p. 83-160), à travers lesquels on circule comme dans un vertige. Le travail de Christian Boltanski illustre un passage, la déambulation d'un passant dont on ne connaît rien, mais dont on ressent la présence dans sa merveilleuse absence. L’iconographie généreuse de ce livre et les textes issus de l'exposition Boltanski Buenos Aires donnent à voir tout cela, plus ce qui nous reste dans le retrait de l'image.

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Pour citer cet article

Référence électronique

Thibault Comte, « Boltanski Buenos Aires », Critique d’art [En ligne], Toutes les notes de lecture en ligne, mis en ligne le 25 juin 2015, consulté le 12 mai 2016. URL : http://critiquedart.revues.org/17491

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Auteur

Thibault Comte

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