La chute de la monarchie française (1792) | 2000 ans d’histoire | France Inter
La journée du 10 août
1792, décisive pour la
Révolution française, est, après le
14 juillet 1789, la plus importante des grandes journées révolutionnaires. La plupart des historiens la qualifient de seconde
Révolution. La préparation de cette journée, lourde de conséquences pour l’avenir du pays et de la Révolution, est organisée et menée par la
Commune insurrectionnelle de Paris et par les sections parisiennes ; après plusieurs assauts, le peuple prend le palais des
Tuileries, siège du pouvoir exécutif.
Mais c’est aussi la première fois, depuis le début de la Révolution, qu’une journée révolutionnaire est dirigée également contre l’Assemblée.
Cette journée révolutionnaire consomme la chute de la monarchie constitutionnelle. Sa préparation est trop complexe pour qu’on puisse en attribuer la responsabilité à un individu ou à une faction.
C’est aussi le début de la première
Terreur, dont le
point culminant sera les massacres de
Septembre. Cette première période prend fin avec la réunion de la première session de la
Convention nationale le 20 septembre 1792 et la victoire de
Valmy, acquise le même jour et connue à
Paris le lendemain.
Cette insurrection et ses conséquences sont communément appelées par les historiens de la Révolution française simplement « le 10 août » ; les autres désignations sont « journée du 10 août », « prise des Tuileries », « insurrection du 10 août » ou « massacre du 10 août ».
La fin de la monarchie et le remplacement de l'Assemblée législative par la
Convention sont suivis de six semaines d'instabilité politique. Durant cette période, la commune parisienne insurgée concentre un plus grand pouvoir que l'Assemblée.
Elle exige et reçoit la garde de la famille royale, obtient un pouvoir illimité d'arrestation. Elle ne s’oppose pas aux massacres de Septembre au cours desquels 1200 à 1400 personnes arrêtées sont tuées en prison.
Le Conseil exécutif ad hoc de l'Assemblée n'a pas de statut juridique et un faible appui de l'opinion publique.
La Fayette, devant le refus de ses troupes à le suivre dans la défense de la
Constitution de 1791, choisit de s'exiler et est fait prisonnier par les Autrichiens.
Les élections pour la Convention sont faites au suffrage universel, mais la participation se réduit de 10 à 25 % selon les régions. Plusieurs des députés de l'
Assemblée nationale constituante et de la Législative sont reconduits. La Convention se réunit le 20 septembre et devient de facto le nouveau gouvernement français. Une de ses premières mesures est d'abolir la monarchie.
Mignet écrivit que le 10 août « marqua
... une insurrection de la multitude contre la classe moyenne et la monarchie constitutionnelle, de même que la
Prise de la Bastille vit l'insurrection de la classe moyenne contre la classe privilégiée et le pouvoir absolu de la couronne. Commença la période dictatoriale et arbitraire de la Révolution... La nature de la question fut entièrement changée ; il ne s'agissait plus d'un souci de liberté, mais de sécurité publique ; et la période de la Convention, de la fin de la Constitution de 1791 jusqu'au temps où la
Constitution de l'an III établit le
Directoire, fut seulement une longue campagne de la Révolution contre les partis et contre l'
Europe. »
Source :
http://fr.wikipedia.org/wiki/Journ%C3%A9e_du_10_ao%C3%BBt_1792
«
2000 ans d'histoire » sur
France Inter
« 10 août 1792, la chute de la monarchie », émission diffusée le 14 septembre 2009.
Patrice GÉLINET reçoit l'historien
Max GALLO.