Cité du pays d'Akkad (en
Iraq).
Ville de Mésopotamie dont les ruines se trouvent à 90 km au sud de
Bagdad (près de l'actuelle
Hilla), Babylone fut la capitale d'une vaste région de Mésopotamie. Arrosée par le
Tigre et l'Euphrate, elle connut l'une des plus brillantes civilisations du monde antique, qui se développa pendant près de douze siècles.
La ville de Babylone existe dès le xxiiie siècle avant J.-C., au temps de la splendeur d'Akkad.Le premier texte cunéiforme qui mentionne le nom de Babylone date du règne du roi d'Akkad Sharkali-sharri (v. 2185-2160 avant J.-C
.).Son entrée dans l'histoire ne débute véritablement qu'avec l'arrivée des Amorrites, ces Sémites occidentaux qui, à la fin du xxe siècle, submergent les pays de
Sumer et d'Akkad. Parmi ces envahisseurs, un certain Sumou-aboum s'installe à Babylone et y fonde une dynastie qui régne pendant trois siècles (1894-1595).
Toutefois, cette première dynastie babylonienne ne devient une puissance que sous le règne de son sixième roi Hammourabi (1793-1750), qui en fait la capitale de son empire. Hammourabi, connu surtout pour son œuvre de législateur, est aussi un grand conquérant.
Sous son règne, la Babylonie (pays de Sumer et d'Akkad unifiés) tient le devant de la scène mésopotamienne. Ses successeurs tentent en vain de refaire l'unité de l'
Empire mais en 1595, les Hittites s'abattent sur Babylone.
À la faveur de ce raid hittite, d'autres envahisseurs, les
Kassites, descendus des montagnes de l'
Est et du Nord-Est, s'emparent à leur tour de Babylone et y fondent leur propre dynastie.
Tout comme leurs prédécesseurs, les Kassites adoptent la culture suméro-akkadienne et tentent de rendre à Babylone tout son prestige.
Vers 1530, les Kassites récupèrent Sumer ; la Babylonie à nouveau reconstituée retrouve sa suprématie d'autrefois.
Mais, à partir du xive siècle, harcelé par l'Assyrie, le royaume babylonien décline ; en 1203, le roi d'
Assour Toukoulti-Ninourta Ier prend Babylone.
Dès lors, une dynastie locale prend la relève. Ses deux premiers rois reconduisent la politique de lutte contre l'hégémonie assyrienne. Avec
Nabuchodonosor Ier (v. 1127-1105), troisième roi de la dynastie, la ville atteint le faîte de sa puissance. À partir du xie siècle, le royaume babylonien, en butte aux invasions des nomades araméens, entre dans une très longue période d'instabilité.
Cette situation est habilement exploitée par les Assyriens qui parviennent, au viiie siècle, à annexer la Babylonie. Au siècle suivant, la ville de Mardouk, alors défendue par les Chaldéens – tribu d'origine araméenne –, est par deux fois saccagée, par les armées assyriennes de Sennachérib (689) puis d'Assourbanipal (648).
Le Chaldéen
Nabopolassar (626-605) fonde la Xe et dernière dynastie de Babylone. Allié des Mèdes dès 625, il attaque l'Assyrie, qui s'écroule en 612, rendant ainsi à Babylone son prestige. Son fils,
Nabuchodonosor II (605-562) – célèbre pour avoir pris Jérusalem et déporté l'élite juive sur les bords de l'Euphrate –, échoue à s'emparer de l'
Égypte mais réussit à dominer toute la Mésopotamie, la
Syrie et la
Palestine. La Babylonie, désormais maîtresse du couloir syrien et du nord de l'Arabie, détient le monopole du grand commerce. Les revenus considérables de l'empire sont en grande partie consacrés à l'embellissement des cités ; outre Babylone, Our, Ourouk, Nippour,
Sippar,
Kish,
Larsa et Barsippa connaissent une intense activité architecturale.
Parmi les successeurs de Nabuchodonosor, Nabonide (556-539) est le seul qui se maintienne quelque temps sur le trône, mais il ne peut repousser l'attaque du
Perse Cyrus II. En 482, Xerxès Ier, irrité par l'esprit « national » de ses sujets babyloniens, démantèle leur capitale et emporte la statue d'or de Mardouk. À partir du ve siècle, écartée du grand commerce, écrasée sous les charges fiscales, la Babylonie connaît un grand marasme économique. Sa situation culturelle est aussi peu brillante : les
Perses, accourus en grand nombre sous les règnes de Darios et de Xerxès, imposent dans les vallées du Tigre et de l'Euphrate les divinités iraniennes ; l'araméen, devenu la langue officielle de l'Empire achéménide, achève de supplanter le dialecte babylonien. La culture suméro-akkadienne ne survit que dans les cercles étroits des scribes et des savants.En 331, Babylone, amoindrie, opprimée et appauvrie, acclame
Alexandre le Grand, qui en fait la capitale de l'Asie et voudrait lui redonner sa splendeur ; mais il la délaisse pour d'autres conquêtes. De retour neuf ans après, il a tout juste le temps d'y mourir. Dès lors, Babylone continue à courir vers son déclin ; peu après
301, la fondation macédonienne de Séleucie du Tigre lui ravit son statut de capitale. Les Parthes, indifférents à son sort, la laissent décliner. Au ier siècle avant J.-C., le géographe grec
Strabon trouva le site désert.
- published: 12 Mar 2015
- views: 22709