Le 03 janvier
2015, l'émission “
Une vie une oeuvre” dirigée par
Martin Quenehen et diffusée sur les ondes de
France Culture, était consacrée à la figure et l'oeuvre du cinéaste français,
François Truffaut. Par
Mathilde Wagman. Réalisation : Ghislaine
David. Prise de son :
François RivalanIvan
Turk et Yves Le Hors.
Attachée d'émission :
Claire Poinsignon. Avec la collaboration d'Annelise Signoret de la Bibliothèque de
Radio France et d'
Annie Lauzzana, documentaliste
INA.
Le 11 décembre
1974, François Truffaut envoie une longue lettre à
Jean-Louis Bory, le célèbre critique de cinéma, parce qu’il n’arrive pas à digérer une phrase écrite par ce dernier dans
Le Nouvel Observateur, et qu’il rumine depuis une dizaine de jours. La phrase qui l’agite est celle-ci : «
Truffaut,
Chabrol,
Demy, Rohmer, se sont fait ramasser par le système ». Truffaut répond : « Mon cher Jean-Louis Bory, nous avons un
point commun : celui d’avoir débuté par notre plus grand succès.
Vous avez eu la joie d’être tout de suite édité et reconnu, moi aussi. (…) Je peux me tromper, mais j’ai l’impression d’être un metteur en scène de cinéma qui travaille dans le même esprit que vous comme écrivain : nous choisissons librement nos sujets, nous les traitons à notre idée et nous les mettons en circulation. (…) Bons ou mauvais, mes films sont ceux que j’ai voulu faire et seulement ceux-là
. ». Critique, François Truffaut s’était fait, au lendemain de la guerre, le pourfendeur du cinéma de « la qualité française ». Quelques décennies plus tard, il semblait en être devenu, par une étrange ironie de l’Histoire, son plus digne représentant. De l’auteur des “400
Coups”, de “
Jules et Jim”, de “
Baisers volés”, de “
La Nuit américaine” ou du “Dernier métro”, on peut avoir l’illusion rétrospective que le succès lui fût toujours acquis. C’est oublier les échecs et les bides, les difficultés ; c’est oublier la violence crue d’un cinéma longtemps regardé comme sage, ou académique. À la tête de sa maison de production, Les Films du Carrosse, Truffaut dédie sa vie au cinéma, dans un amour aussi définitif que celui auquel les personnages de ses films aspirent. « Vous adorez votre mère, je hais la mienne, même morte, comment pourrions-nous avoir deux idées en commun ? », écrit plus loin Truffaut à
Bory dans une parenthèse.
Amis, collaborateurs, cinéastes et connaisseurs de son œuvre éclairent pour nous la sauvagerie d’une vie et d’un cinéma traversés de contradictions.
Invités :
Jean Gruault, scénariste et ami de François Truffaut.
Claude de Givray, scénariste et ami de François Truffaut.
Carole Le
Berre, historienne du cinéma, auteur de "François Truffaut au travail" (Editions des
Cahiers du cinéma)
Serge Toubiana, biographe de François Truffaut, directeur général de la
Cinémathèque Française.
Noémie Lvovsky, comédienne et cinéaste.
Lionel Baier, comédien et cinéaste.
Thèmes : Arts & Spectacles| Cinéma| François Truffaut
Source : France Culture
- published: 21 Feb 2015
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