Simone de Beauvoir : la femme selon Simone de Beauvoir
Philosophe et femme de lettres,
Simone de Beauvoir (1908-1986) est l'une des plus célèbres féministes françaises.
Après la seconde guerre mondiale, son livre "
Le deuxième sexe" déchaîne passions et controverses.
Elle y dénonce, en termes très crus pour l'époque, toutes les formes de domination multiséculaire des femmes par les hommes. Elle analyse très lucidement la domination mâle comme relevant d'un prétexte et d'un réflexe naturaliste. Il serait dans la nature des choses que la femme soit soumise.
Mais, écrit-elle dans une phrase qui restera : "On ne naît pas femme, on le devient". Simone de Beauvoir exhorte donc les femmes à se révolter en construisant librement leur existence. Née dans une famille bourgeoise et catholique dont elle dénonce les conformimes, Simone de Beauvoir réussit le concours de l'agrégation de philosophie à la
Sorbonne en 1929. Elle est deuxième, juste après
Jean-Paul Sartre dont elle partagera la vie. Il la pare d'un surnom affectueux,
Castor. Ce couple mythique fait le pari de la liberté et de la vérité, dans la distinction entre les amours "nécessaires" et les amours "contingentes", leur amour fondament, les avantures secondaires. Elle n'hésitera qu'une fois, vivant une passion avec l'écrivain américain
Nelson Algren. Simone de Beauvoir a contribué au mouvement existentialiste incarné par
Sartre et a fait partie du comité de rédaction de la revue "
Les Temps modernes", très à gauche. A un de ses collaborateurs, l'écrivain
François Mauriac lance méprisant : "J'ai tout appris sur le vagin de votre patronne" Sartre et Beauvoir ne cessent de voyager : ensemble ou séparément. Ils séjournent aux Etats-Unis, en
Afrique, en Chine, à
Cuba, au
Brésil. Après la parution du "Deuxième Sexe" en 1949, Simone de Beauvoir participe activement au mouvement féministe en prenant notamment position pour le droit à l'avortement (manifeste des 343 "salopes" en
1971). Mais son oeuvre ne se réduit pas au féminisme. En
1954, Simone de Beauvoir reçoit le prix
Goncourt pour les Mandarins, un roman très "autobiographique", mettant en scène des intellectuels de sa génération confrontés à la guerre froide et à l'essor du stalinisme. La suite de l'oeuvre est plus ouvertement autobiographique. Dans les "Mémoires d'une jeune fille rangée", elle règle ses comptes avec sa jeunesse et raconte sa lutte pour s'émanciper.
Lors de sont enterrement, près de Sartre, au cimetière du
Montparnasse à
Paris, une foule immense défile. Elisabteh Badinter, bouleversée, s'écrie : "Femmes vous lui devez tout !"