Djamila de l'arabe «
Belle » est une commune du nord-est de l'
Algérie, situé dans
la wilaya de
Sétif, en bordure des régions de basse
Kabylie et les hauts plateaux.
La commune de Djamila abrite les vestiges de l'antique
Cuicul, cité romaine classée patrimoine mondial par l'
U.N.E.S.C.O.
Le site romain se trouve à quelques kilomètres au nord d'un autre lieu préhistorique, celui de Ain Lahnache « La source du serpent » découvert à Guelta zargua « le lac bleu », une des plus ancienne civilisation lithique (industrie humaine des sphéroïdes à facettes), datée de plus d'un million d'années.
La ville de Cuicul est bâtie dans les dernières années du Ier siècle de notre ère (96-97) par des vétérans d'une colonie Nervienne sous le règne de l'empereur
Nerva.
Les fouilles qui ont débuté en
1909 ont révélé le nom de
Titus Flavius Breucus , gravé sur une dédicace à
Mars, c'est un vétéran originaire de la région danubienne qui a occupé à Djamila les fonctions religieuses.
Mais vers le milieu du IIème siècle des personnes venues de
Carthage, de
Cirta et d'
Europe se sont installés à Cuicul tels les Cosinii , les Claudii, les Tulii , les Pomponii, les Domitii
... Qui ont poussé les limites de la ville primitive au-delà des remparts.
Les premières fondations de la cité étaient installées sur un terrain qui avait été choisi pour plusieurs raisons : techniques, stratégiques...Et surtout pour les richesses hydriques et agricoles de la région.
Cuicul est construite sur un éperon rocheux au pied duquel coulent deux oueds: Oued Betam à l'est et Oued Guergour à l'ouest qui se croisent au nord de la cité pour former plus au nord l'Oued El Kbir(Ce dernier était la limite entre le royaume de
Juba et la Numidie).
Elle est entourée de montagnes tels des miradors d'où on surveillait, jadis, l'horizon.
En plus, le terrain bâti est en pente, son
point le plus bas est au nord et le plus haut au sud de la cité.
Cette particularité avait plusieurs avantages, les plus remarquables sont l'adduction de l'eau de la source située au sud vers la ville primitive et l'évacuation des eaux usées par les égouts prévus sous les dalles du
Cardo. A vrais dire les reliefs de cette région ont rendu Cuicul une forteresse impénétrable et une ville vivable avec ses maisons luxueuses, ses édifices publiques modernes et ses thermes à l'eau courante et au chauffage central...
Les premiers romains ont voulu que Cuicul ressemble dans son style architectural à
Rome.
Ainsi et comme d'habitude ils ont construit un forum au centre de la cité, entouré de bâtisses publiques et religieuses telles la
Curie, le capitole, la basilique judiciaire, le marché et des temples... Les rues ont été tracées avec un souci de régularité la plus importante est le
Cardo Maximus, voie dallée à portique qui unie la porte méridionale à celle du nord par laquelle sortait la route de Djidjili.
Plusieurs demeures luxueuses situées des deux côtés du Cardo ont été révélées par les fouilles qui ont débutées en 1909 comme la maison de Castorius, la maison de l'âne vainqueur, d'Europe, d'
Amphitrite et celle de Bacchus.Ainsi q'un grand théâtre qui pouvait abriter plus de trois mille spectateurs et des thermes aux sud de la ville primitive
.
A mesure que le nombre des habitants de la cité augmentait, d'autres édifices publics et privés voyaient le jour. Ainsi vers
220 la place de Sévères et le temple sont élevés par la communauté de Cuicul, En 216 l'arc de
Caracalla, le quartier chrétien...
L'extension et l'épanouissement de la ville ont duré jusqu'à 553, la dernière date inscrite dans l'histoire de Cuicul romaine.
Il ne faudrait pas croire que cette date marque la fin de la ville mais juste la fin d'un chapitre de colonialisme qui avait duré plus de quatre siècles.
M.Meguelati
- published: 09 Jun 2012
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