Ces faux-amis qui vous veulent du bien…
Il y aura toujours, tant que nous n’en finirons pas avec ce monde, des contestataires de certaines extrémités de la domination, en fait, d’éternels défenseurs de l’ordre, infiltrés dans les mouvements de révolte. Mais quelle est donc l’intervention de ces faux-amis dans les mouvements, dans les luttes ? Parfois la favorisation du retour à la normalité, la pacification, toujours la médiation et la représentation des luttes, leur institutionnalisation, leur spectacularisation, mais surtout la récupération (…)
Depuis plus d’un mois la chape de plomb imposée par l’Etat avec l’état d’urgence en prime est secouée par des turbulences allant bien au-delà d’une énième loi. Des cortèges offensifs débordent l’encadrement des croque-morts syndicaux et politiques. Des manifs sauvages foutent le dawa dans le béton fait pour produire, consommer, s’entasser et crever à petit feu. Des groupes et des individus se lancent dans les rues, exprimant leur rage destructrice contre ce qui pourrit la vie. Et le souffle de la révolte s’accompagne d’un avant-goût de liberté qui en désire toujours plus.
Décidément, du côté de la place de la République, à Paris, rien ne nous est épargné, pas même des remontées nauséabondes de l’idéologie de Lénine, en la personne de Hazan, le maître d’œuvre des éditions de « La Fabrique ». La façon dont il aborde la question de la police et critique le cri des insoumis « Tout le monde déteste la police ! » est caractéristique de la reprise, sans la moindre distance, des conceptions étatistes du bolchevisme qui présidèrent à la constitution de l’Internationale communiste, dès 1920. (…)
Lundi de Pâques, deux militaires barrent l’entrée de l’escalier de la station de métro Comte de Flandres et fouillent les sacs de tous les gens qui veulent rentrer. Juste derrière eux, un photographe immortalise la scène. A une autre station, deux autres militaires empêchent en plus des personnes de sauter les portiques. Une station sur deux est fermée pour permettre un déploiement étendu d’uniformes. Un couvre-feu qui ne dit pas son nom a été instauré avec la fermeture des rames de métro à 19h. Dans leur bouche, c’est la « sécurisation du réseau souterrain ».
Un journal anarchiste (format A3, 4 pages) publié à Paris à l’occasion du “mouvement contre la loi travail”.
Pour tout contact, demande d’exemplaires, remarque et critique, contribution et témoignage, ou autre : toutpeutbasculer[à]riseup.net
http://www.non-fides.fr/IMG/pdf/tou…
[Repris de Contrainfo.]
Mentalités de bandes, défiance et repli sur le groupe… Drôles de situations : alors que la journée a offert de nombreuses opportunités aux individus pour exprimer de différentes manières leur rage, pour agir pour eux-mêmes et avec les autres, la misère n’a cessé de ressurgir dans de minables embrouilles pour un portable, une casquette, dix euros, etc. La journée a fourni des conditions de combat contre l’existant, et aussi certains de ses pires aspects, dans un méli-mélo ou l’un ne cessait de faire place à l’autre… Si bien qu’avec le recul, on est partagé-e-s entre le sentiment d’avoir vécu quelque chose de beau, de fort et de marquant, et celui d’un événement trop parasité par la frustration canalisée dans la violence contre les autres.
Anthologie de textes courts – Fredy Perlman
Ravage Editions, Paris
224 pages – format 11,8 cm x 17,5 cm
En guise de réponse à Eric Hazan pour son coin de nappe paru sur Lundi.am qui nous inciterait à rallier la police à nos rangs.
Ce petit volume fort intéressant et argumenté fait le tour d’une fausse question manipulée, qui est depuis maintenant une décennie un enjeu symbolique fort avec de multiples répercussions : celle du voile. Il apparait comme une possibilité de reconquête identitaire pour une certaine extrême droite, ou comme bouc émissaire d’une gauche "républicaine" décomposée, qui quelque soit le camp et la manière, ne se gène pour biologiser ou naturaliser le débat.
Les quelques 150 pages posent, ceci indirectement, (…)
Ce qui alimente le show c’est le show lui-même, il n’y a rien en dehors de cela… “Le show doit toujours continuer” n’est pas la consigne de quelque vieil acteur manquant d’éthique, c’est la logique de fonctionnement et le sens du monde actuel. Dans un monde totalement médiatisé par l’image, celle-ci se transforme non seulement en véhicule par excellence de “tout ce qui se passe”, mais aussi en une vraie “nécessité”. Aujourd’hui, l’image c’est tout, ce que confirment y compris les défenseurs usés d’autres (…)
Plutôt que de vivre assis, ils passent la nuit debout, sans spotlights et sans caméras, sans citoyens-flics, sans chauvins, sans fachos, sans remords. Ils n’attendent pas le tracer de manifs déposées par les beaufs du SO de la CGT ou les boloss de l’UNEF, ils n’attendent pas d’être 300, ils n’ont pas besoin d’afficher leur « virilité » en criant « ahou » comme des CRS (laissons leur la virilité !), ils ne se lamentent pas sur le triste sort du mobilier urbain, ils nient en actes, ils renient en bloc, ils n’ont plus de foi, ne veulent plus des lois ni de leur esprit, n’ont plus de croyances, ils se foutent bien de savoir ce que le ciel pense d’eux, mais ils ont des perspectives et une projectualité claire :
OK ta vie quotidienne s’est construite et suit son cours dans un cadre autoritaire. Que ce soit dans ta famille, à l’école, au taf, à Pôle Emploi, chez le médecin et jusque dans ton salon, tu ploies sous les contraintes et les injonctions. On te martèle la tête avec ce que tu DOIS faire, les limites à NE PAS dépasser, jusqu’à ce que par conviction ou lassitude, tu fasses le choix de te résigner, de rentrer dans le rang.
Même masqués, les photos sont préjudiciables aux individus. Par divers recoupements, entre les divers médias (officiels comme alternatifs et "militants" - qui sont donc ces militants qui nous envoient au trou ?), les caméras de la ville, et les images prises avec de maudits téléphones sur de maudits réseaux sociaux, les flics réussissent à construire des parcours, des failles et des profils qui mènent potentiellement à des inculpations. Tout cela est très sérieux, il serait temps de le traiter avec adéquation.
C’est une bourrasque d’air chaud qu’on se prend ces jours-ci dans la face. Un de ces moments flous, confus, où tout ne sent pas toujours très bon, mais où l’atmosphère s’allège brutalement, et où se desserre la pression de la botte que la société nous tient habituellement écrasée sur la gueule. Ce n’est peut-être pas grand chose, mais il ne faut pas se leurrer : c’est déjà énorme. Et c’est même inespéré, quand on se remémore le climat d’apathie complète et de désespoir qui régnait il y a encore quelques semaines.
À 11h, deux rendez-vous simultanés se sont rencontrés sur la place de la République. Une trentaine de personnes sont allées bloquer l’entrée du Mc Donald’s situé sur la place, pendant au moins une heure (en mode « bloquons l’économie »). Pendant ce temps-là, une manif lycéenne est partie de la place en direction de la gare de l’Est.
Considérations « inactuelles » à usage de ceux et de celles qui se contentent de repousser l’actuelle loi travail, au nom de la défense du code du travail. Et qui ne comprennent pas le rôle de l’assignation au travail, au-delà de la seule recherche du profit, au bénéfice du capital et de l’Etat.
Lors d’une opération policière effectuée au petit matin ce mercredi à Barcelone, les Mossos d’Esquadra [police autonome catalane] ont arrêté une femme de 35 ans de nationalité italiano-autrichienne accusée d’être liée à des braquages de banques commis en Allemagne.
L’attaque avant tout. Comme discriminant, comme mot de passe, comme projet concret. Dans les faits. Même dans de petits faits. Pas dans les bavardages. Même si ce sont des bavardages habituels sur les grands systèmes. Si nous devons nous rencontrer, qu’on se rencontre à partir de cela. Dans les faits, contre les grands projets, les grands temples de la mort, les structures visibles de loin et qui attirent l’attention de tout le monde, même de ceux qui font tout ce qui est possible pour faire semblant de ne pas comprendre. Sur cela, nous sommes tout à fait d’accord. Mais pas seulement sur ça.
Alors que les mobilisations contre la loi travail peinent à faire naître le mouvement et à construire un rapport de force continu, alors que ce mouvement doit déjà faire face au gouvernement socialiste et à ses relais, à la démobilisation entretenue par les appareils syndicaux, aux matraques et aux services d’ordre, aux divers dispositifs anti-émeute, aux arrestations, gardes-à-vues, nasses et procès, à l’étiolement de toute culture de la lutte, aux intimidations des proviseurs et des flics de la bac lors (…)
Par Ramsès Younane (1949)
13 avrilPoussé par ses besoins, ses désirs et surtout par ses rêves, l’homme, depuis la découverte du feu, s’est toujours efforcé de transformer le visage du monde.
Souvent. Trop souvent. On apprend à abandonner. Parce qu’il faut pas rêver. Parce que c’est comme ça. Parce que c’est mieux que rien. Parce qu’on a trop l’habitude de se faire avoir…
Nuit debout, vie assise
A Paris, la révolte et la Nuit Debout ont bien du mal à être canalisées par les citoyennistes de tout poil, qui sont pourtant à la manœuvre. Les gens ont la rage, et des manifs sauvages s’enchaînent. Hier soir, des caméras de vidéosurveillance, des banques et un comico ont été visés. Une manif est même partie en pleine nuit vers le logement de Manuel Valls, avant d’être repoussée par les flics.
Contre l’ennui, la monotonie, des brèches s’ouvrent. Si nous sommes révoltéEs ça n’est pas contre cette loi mais contre toutes les lois, n’existant que pour nous cadenasser, nous infantiliser, nous priver. Elles seront toujours contre nous, il n’y aura pas de compromis possible entre l’appareil répressif et les amantEs de la liberté.
Par Albert Libertad (mai 1907)
8 avrilDe tous côtés, on sent comme un vague roulis, précurseur de tempête. Dans l’air lourd, un poison subtil flotte. A droite, à gauche on le sent peu à peu vous posséder. Il entre en vous par tous les pores. Ce poison terrible est innommé et innommable et c’est peut-être de là que vient sa puissance. C’est la lassitude, le dégoût de la vie ; c’est le désir d’être enfin en dehors des mille turpitudes, des milles souffrances qu’elle apporte. On ne sait quelle nausée monte au cœur en face de la société, on veut (…)
Nuit debout, vie assise
Nous vivons une époque difficile, c’est clair. À première vue on ne voit aucune lutte qui puisse nous convaincre et même si nous ressentons le mal-être et le mécontentement social dans toutes les sphères du quotidien, nous voyons aussi le panel de thérapies que le système nous propose pour supporter ce qui devient insupportable : l’aliénation du contrôle sur nos vies et la solitude à laquelle nous lie l’individualisme exaspéré. Cela nous affecte, provoque de la souffrance, nous détruit.
Les grands événements citoyens et médiatiques sont conçus pour réduire la révolte à une simple indignation démocratique et pour la faire rentrer dans les rangs de la politique et de la représentation. A l’inverse, s’attaquer directement à ce qui permet à ce système de fonctionner et de nous faire fonctionner ouvre à des possibilités d’arracher l’espace indispensable pour développer d’autres rapports.
Ni des lois supposées nous garantir, ni un quelconque travail supposé nous permettre de nous « réaliser ». Le travail n’est rien d’autre qu’exploitation, fatigue, ennui, humiliation. Toute loi n’est que l’expression de la domination de certaines couches sociales sur d’autres, qui constituent la majorité de la population. Nos fameux « droits » ne sont que le paravent du marchandage entre notre docilité et l’expropriation de nos vies.
Exclusif ! Vu à la TV !
5 avrilMais il semble aujourd’hui que rien ne puisse arrêter cette colonisation activiste et gauchiste de feu la mouvance autonome francilienne, enterrée au début des années 2010 par des scissions et quelques mises en examen ou procès (de l’affaire dite « mauvaise intentions » à celle de la solidarité avec les inculpés de l’incendie du centre de rétention de Vincennes). Rien, sauf peut être le temps. Après tout, il y a bien peu de gens dans ce petit milieu qui y restent après avoir entamé leurs carrières, et parfois, meilleure option possible, certains finissent par se lasser, parce que rien n’est plus fatiguant que de courir les rendez-vous sans même savoir pourquoi. Peut être alors que les plus sincères cesseront de nier l’histoire et les propositions du mouvement révolutionnaire réel, celui qui, jamais à la mode mais conséquent, n’a pratiquement pas connu de trêves depuis sa naissance malgré quelques coups de fatigue, comme en témoigne cette époque morbide sous le signe du néant.
A relire en ce moment
Dans ce renforcement somme toute récent du culte populaire du travail, de nombreuses charognes politiques ont une bonne part de responsabilité, syndicats, partis et organisations dites « radicales » en tête. Car l’ouvriérisme n’est pas pour rien dans la démocratisation de ce culte : les batailles pour le droit au travail (ça résonne comme un échos à la vieille rengaine « Mais il y a des gens qui sont morts pour que tu aies le droit de vote !! ») ont commencé avec la constitution de ce qui s’appelle encore aujourd’hui le Mouvement Social, lui-même ayant pris part à l’enterrement des mouvements insurrectionnels caractérisés par le cassage en règle de machines et d’usines. Aussi, après la "mort" de l’exploité révolté, surgit une autre « figure », avec la bonne imagerie du prolo musclé, qui sue courbé sur sa machine, plein de ténacité face à l’adversité et la douleur, les parades d’ouvriers pour le premier mai avec force banderoles « sauvez nos emplois et nos salaires », « sauvez notre profession », « l’industrie automobile doit survivre », ou encore « pour la défense de la métallurgie en Lorraine », « 3000 euros par mois dès maintenant c’est possible ! » et autres hymnes bien puants incitant à être fier de sa condition. Une imagerie où la faucille ne sert plus à égorger le contre-maître, ni le marteau à défoncer le métier à tisser, mais à représenter le travail dans toute sa splendeur.
Les massacres commis au nom d’Allah sont insupportables, comme le sont ceux commis au nom de toutes les religions, de vraiment toutes, qu’elles se nomment Argent et Economie, Nation et Etat, Science et Progrès. Tout ce qu’elles ont à offrir ce sont des vies insipides de soumissions.
Il est plus que temps de reprendre goût à la vie.
A relire en ce moment
En 1981, Jean était syndiqué CGT à Saulnier-Duval, l’une des principales usines métallurgiques de la région nantaise, au sein de laquelle il subsistait encore des rétifs parmi les damnés de la chaîne de montage, plus de dix ans après Mai 68. D’où l’ambiance faite de réticences au travail, de coulages larvés de la production, parfois même de sabotages. Avec quelques autres complices, Jean diffusa largement cette lettre ouverte devant bon nombre d’usines en Loire-Atlantique, en commençant par Saulnier-Duval, et après avoir expliqué les raisons de sa démission en assemblée générale, sous les cris de haine des staliniens.
Nous y voilà. Le 31 Mars approche. Le mouvement continue de commencer. Les organisations de gauche nous ont imposé cette date, avant le début du début, comme première journée de grève générale. Parce qu’avant cette date officielle, on pouvait toujours faire plier le gouvernement avec des pétitions. Eh oui, ça n’a jamais fonctionné mais qui sait ? Eh bien non, comme on pouvait s’en douter, ça n’a pas fonctionné.
Fin 2008, en pleine période d’hostilités diffuses déclenchées par la révolte en Grèce suite à l’assassinat d’Alexis par la police, le Parquet Fédéral belge lance une enquête visant des anarchistes et des anti-autoritaires. En 2010, sur base d’une liste d’actions que la police attribue à la « mouvance anarchiste » et alors que la lutte contre la construction d’un nouveau centre fermé à Steenokkerzeel se fraye un chemin, la juge d’instruction Isabelle Panou est affectée à l’enquête qui relève désormais de (…)
Aujourd’hui, le 30 mars 2016, le verdict de l’Audiencia Nacional a été notifié aux avocats des compagnons, condamnant les anarchistes Mónica Caballero y Francisco Solar à 5 ans de prison pour l’accusation de « blessure », ainsi que 7 ans pour « dommages avec un but terroriste », pour un total de 12 ans de prison chacun. Ils ont été acquittés des charges d’« appartenance à une organisation terroriste » et du projet d’attentat contre le monastère de Montserrat.
Au goût du jour, la pédagogie est son moyen d’arraisonner ses proies, de les coincer, pour la vie entière, dans le trou que le capitalisme leur réserve
30 mars[Ce texte accompagne la discussion proposée le 29 mars 2016 à la Discordia [voir Post-scriptum de cet article] autour d’un reportage diffusé sur France 2 dans l’émission Infrarouge, le 3 février 2016, et intitulé « les français, c’est les autres ». Il a été tourné en grande partie au lycée technique Théodore Monod de Noisy-le-sec. On y parlera de « l’école » pour désigner le système scolaire dans son ensemble, de la maternelle au lycée, souvent d’ailleurs il sera davantage question de la séquence collège lycée que de ce qui précède.]
Dans le monde chimérique et restreint du militant politique, Les êtres devenus « sujets révolutionnaires » errent dans les limbes de l’inconscience jusqu’à ce que l’un d’eux, tel l’ange Gabriel, vienne les en soustraire par voie de conscientisation. La révélation, Le tract miracle, le choix des bons mots, la tactique infaillible, la théorie révolutionnaire scientifiquement prouvable sont autant de stratagèmes au service de l’envoûtement des masses ; car à ce niveau là de déshumanisation, on peut bien parler de « masses », ou encore de « peuples », de « races » ou de classes, ou de n’importe quelle autre catégorie socio-politique assujettissant l’individu à ce qu’il n’a pas choisi d’être ou à la pression d’un groupe social.
Bonjour, voici quelques commentaires critiques sur la nature révolutionnaire du processus qui se déroule au Rojava, mais aussi sur les campagnes de solidarité qui me semblent inconditionnelles.
Contre le racisme ou pour les races ?
Le 31 octobre 2015 a eu lieu, à Paris, la « Marche de la dignité et contre le racisme ». Cette marche a été une espèce de vitrine (et à servi à mesurer les capacités de mobilisation) de la galaxie racialiste qui sévit, depuis quelques temps et de façon plus visible, dans le champ politique/associatif français. Le comptage est vite fait : pas plus de 3500 personnes, tandis que les organisateurs en espéraient plusieurs dizaines de milliers. Signe que les prolétaires (…)
Trois AG par semaine (une le mardi à Bron, une le mercredi sur les quais, une le jeudi après la manif) pour faire quoi ? « il faudrait qu’on s’organise en AG pour… organiser la prochaine AG » ( entendu lors de l’AG de Bron du 22 mars). Des AG où le vide est de plus en plus puant. Sauvegarder le mécanisme qui tourne à vide, par amour des formes, mais aussi par peur de ce qui pourrait survenir.
Rappelons qu’il y a à Bruxelles plus de 15.000 logements vides pour 5.000 SDF . En Wallonie, la situation n’est guère meilleure, il y aurait plus de 30.000 logements vides pour 8.000 SDF. Pourtant, chaque année, des gens meurent de froid dans la rue. Des milliers d’autres gens vivent dans des taudis minuscules aux loyers élevés. Nombre de locataires consacrent la plus grande partie de leurs revenus à leur loyer, d’autres n’ont tout simplement plus la possibilité de le payer et se retrouvent face à des menaces d’expulsion ne pouvant faire qu’empirer leur situation.
Nous nous adressons ici aux exploités, mais à vrai dire nous nous foutons de votre classe sociale, de votre origine, de votre niveau d’étude atteint ou échoué. Mais nous nous adressons surtout à ceux et celles qui ont le malheur de bosser, qui y sont obligés par leur condition, qui ne touchent pas au RSA ou à la thune de papa toute leur vie.
Soyons clairEs ! Il ne s’agira pas dans ce texte de luttes pour « reprendre la ville » ou se « réapproprier nos quartiers ». Ces espaces n’ont jamais été nôtres, que ce soit individuellement ou collectivement. Ni les rues ou les places, ni les hôtels particuliers ou les HLM, ni les stades, les bars ou les salles de concert ne nous appartiennent. La ville a toujours été le terrain de jeu de prédilection du pouvoir ; l’urbanisme, la science qui élabore dans les moindres détails comment elle s’agence et se (…)
« Si tu te faisais violer tu serais bien contente de pouvoir porter plainte, non ? » Voilà le genre de phrase que j’ai pu entendre à plusieurs reprises dans des discussions où j’expliquais à des mecs que je rêve d’un monde sans flics. Même registre quand parfois j’ai exprimé mon dégoût profond de la prison : « Et qu’est-ce que tu ferais des violeurs alors ? »
Nous avons réalisé à l’occasion d’un retour réflexif sur le mouvement dit "anti-CPE" à La Discordia un petit document sur le CPE, dix ans jour pour jour après ses journées les plus intenses et rebelles.
Au delà du plaisir quelque peu masturbatoire de "pornographie émeutière", il s’agit aussi de se souvenir, alors qu’un nouveau mouvement éclate en France, qu’il est possible de ravager la normalité de l’État et du Capital. Aux révolutionnaires maintenant d’empêcher tout retour à la normalité.
Cette vidéo (…)
Si le mot « Idéal » a réellement un sens, il ne suffit pas d’y voir un simple désir du mieux, une languissante recherche du bonheur, une vague et mélancolique appétence d’un monde moins odieux que notre société contemporaine, mais il importe de lui trouver une valeur précise, de déterminer dans la plénitude de notre intelligence et de notre volonté l’objet de nos incessantes inspirations. Quel est donc cet Idéal ?