Thierry Ardisson accueille Philippe Sollers - Archive INA
Arrivée de
Philippe Sollers, avec son immuable chemise bleue. Pour son roman publié chez
Gallimard : "une vie divine" (histoire d'amour entre un professeur de philosophie vieillissant et une jeune et belle écervelée dénommée Ludie vendeuse dans un magasin de prêt-à-porter dans le 8eme arrondissement.)Sollers évoque le destin de
Nietzsche. On note l'extrême tension attentive des invités du plateau : Lio, Klarsfeld, Alevêque,
Baffie.Sollers : "j'ai un narrateur qui vit d'une certaine façon qui s'intéresse aux choses fondamentales; il se demande comment on pourrait sortir du 20ème siècle; il tombe sur Nietzsche, il trouve ça très frais, très électrique, très actuel , très caustique, très au delà des lois, très par delà le bien et le mal
....puisque c'est ça votre discussion, le bien , le mal.... très loin de la morale
..qu'est-ce qui infeste à ce
point la vie humaine depuis
2000 ans , sinon la morale, le bien, le mal, la religion, qu'est-ce qui fait qu'on pourrait peut-être sortir de ce cauchemar....."
Petite passe d'armes entre Lio et Sollers qui finit par un bisou de Sollers sur le front de Lio.Idée générale : mettre le bordel dans la philosophie plutôt que la philosophie dans le boudoir.
Consensus apparent des invités sur la question......Allusion au personnage de
Daniel, calqué sur
Houellebecq.Sollers : "Houellebecq est un écrivain important de notre époque parce qu'il décrit exactement la misère sexuelle de notre époque. "
Brèves tensions sur le plateau à propos de Houellebecq.Sollers reprend : " y'a un romancier important d'aujourd'hui qui s'appelle
Michel Houellebecq; pas la peine de faire comme s'il n'existait pas.... et qui décrit de façon très précise et pertinente la misère sexuelle dans laquelle se trouve le monde contemporain; si vous voulez faire semblant d'être en dehors de la misère sexuelle, il faut venir nous le prouver, avec vos résultats, l'écrire et le publier; il faut que chacun parle de sa vie privée, il faut que chacun ose dire la façon dont il vit,; est-ce que ça va, est-ce que ça ne va pas; est-ce que vous frimez, est-ce que vous inventez....... le monde où nous vivons, un monde où le faux bonheur rutile de partout et où les masses frustrées, résignées peuvent allumer des bagnoles en banlieues ou bien se déprimer chez eux en se branlant sur n'importe quoi sans jouir".Eloge sulfureux du baiser par Sollers. ("on aspire l'âme de l'autre"). " Une femme qui ne vous embrasse pas vraiment ne vous aime pas".
Images d'archive
INA
Institut National de l'Audiovisuel
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