Dream Team
La Dream Team (« équipe de rêve ») est le surnom donné à l'équipe nationale de basket-ball des États-Unis qui a participé aux Jeux olympiques de 1992 à Barcelone. Elle rassemblait pour la première fois les meilleurs joueurs du championnat professionnel nord-américain : la National Basketball Association (NBA), parmi lesquels Michael Jordan, Larry Bird, Magic Johnson, Charles Barkley, Scottie Pippen, David Robinson, Karl Malone etc, et a remporté la médaille d'or en gagnant tous ses matches avec un écart moyen de 43,75 points. Elle est généralement considérée comme la plus grande équipe de basket-ball de tous les temps et est entrée au Basketball Hall of Fame en août 2010 (Karl Malone et Scottie Pippen ont été intronisés le même jour)[1].
Sommaire
Le contexte[modifier | modifier le code]
Après qu'un premier vote, lors du championnat du monde 1986, a refusé l'entrée des professionnels américains par 31 voix contre et 27 pour, le Comité international olympique et la FIBA autorisent trois ans plus tard, avec un vote qui est désormais de 56 pour et 13 contre[2],[Note 1], les joueurs de basket-ball professionnel issus de la NBA à participer aux Jeux olympiques. Auparavant, les États-Unis étaient représentés soit par des joueurs universitaires soit par des joueurs évoluant en Europe.
L'équipe de Yougoslavie, championne du monde en titre et double détentrice des titres de championne d'Europe, dont le dernier lors de juin 1991 à Rome, est, selon de nombreux avis d'experts[réf. nécessaire], la seule équipe capable de pouvoir rivaliser avec les stars américaines.
Cette équipe d'exception, qui possède en la personne de Divac, Paspalj, Djordjević, Kukoč, Radja, Zdovc et Petrović certains des plus grands joueurs européens de l'histoire, habitués à jouer ensemble et possédant une connaissance du basket-ball FIBA, aurait pu, selon de nombreux avis d'experts,[réf. nécessaire] concurrencer cette Dream Team américaine. Mais la guerre en Yougoslavie sévissait, et seule l'équipe croate fut représentée (et gagna d'ailleurs la médaille d'argent). Ainsi, la confrontation USA–Yougoslavie de 1992, que de nombreux fans de basket attendaient[réf. nécessaire], n'eut jamais lieu.
Composition[modifier | modifier le code]
L'entraîneur des Pistons de Détroit, Chuck Daly, est nommé entraîneur en chef de cette sélection. Il est secondé par Mike Krzyzewski, entraîneur des Blue Devils de Duke, une des plus prestigieuses universités américaines, P.J. Carlesimo, entraîneur de Seton Hall et Lenny Wilkens, entraîneur des Cavaliers de Cleveland, l'un des entraîneurs ayant coaché le plus de rencontres NBA.
L'équipe composée compte déjà, au moment de son annonce en 1991, trois titres olympiques, avec Michael Jordan, Chris Mullin et Patrick Ewing vainqueurs du titre olympique de 1984 à Los Angeles, dix titres NBA, Jordan et Scottie Pippen[Note 2] sous le maillot des Bulls de Chicago, Magic Johnson avec les Lakers de Los Angeles et Larry Bird avec les Celtics de Boston. David Robinson a pour sa part remporté un titre mondial en 1986.
Cette équipe contient un seul universitaire, Christian Laettner, membre des Blue Devils de Duke.
La seule réelle surprise de cette équipe est l'absence d'Isiah Thomas, le meneur des Pistons de Detroit. Ce sont Magic Johnson et Larry Bird qui donnent en 2009 l'explication à cette absence. Magic, malgré l'amitié qui le lie à Thomas, fait partie des joueurs qui posent un véto à sa présence : « Personne dans cette équipe ne voulait jouer avec lui... Il ne comprend pas pourquoi il n'a pas été choisi pour cette équipe olympique et c'est vraiment dommage. Vous devez vous y attendre lorsque vous vous êtes aliéné plus de la moitié de la NBA »[Note 3],[3].
Magic, qui a annoncé sa séropositivité lors de l'automne précédent et l'arrêt de sa carrière dans la foulée, est le leader de cette équipe, malgré une seule rencontre disputée depuis son arrêt lors du NBA All-Star Game 1992. Il partage le capitanat avec son meilleur ennemi, Larry Bird[Note 4], Michael Jordan ayant refusé cette responsabilité de co-capitanat au profit de ces derniers.
- n°4 : Christian Laettner (Université de Duke, seul joueur universitaire membre de l'équipe)
- n°5 : David Robinson (Spurs de San Antonio)
- n°6 : Patrick Ewing (Knicks de New York)
- n°7 : Larry Bird (Celtics de Boston)
- n°8 : Scottie Pippen (Bulls de Chicago)
- n°9 : Michael Jordan (Bulls de Chicago)
- n°10 : Clyde Drexler (Trail Blazers de Portland)
- n°11 : Karl Malone (Jazz de l'Utah)
- n°12 : John Stockton (Jazz de l'Utah)
- n°13 : Chris Mullin (Warriors de Golden State)
- n°14 : Charles Barkley (Suns de Phoenix)
- n°15 : Magic Johnson (Lakers de Los Angeles)
L'encadrement sportif est composé de :
- Entraîneur: Chuck Daly (Detroit Pistons)
- Assisté de :
Compétition[modifier | modifier le code]
La Dream Team débute sa préparation à La Jolla, près de San Diego, par une rencontre face à une équipe composée de jeunes joueurs dont Grant Hill, Bobby Hurley, Chris Webber, Eric Montross et Jamal Mashburn[2]. Cette rencontre, disputée en vingt minutes, voit la seule défaite de la Dream Team sur le score de 62 à 54[2].
Les Américains disputent le tournoi des Amériques à Portland du 26 juin au 5 juillet 1992. Lors de cette compétition, ils remportent leurs six rencontres avec un écart moyen de 51,5 points[4].
Lors des Jeux de Barcelone, la Dream Team gagne tous ses matchs, avec un écart moyen de 43,75 points. Le tournoi olympique commence par un match contre l'Angola. Ce match n'est pas seulement connu pour l'écart incroyable de 68 points, mais aussi pour un coup de coude de Charles Barkley directement dans l'abdomen de Herlánder Coimbra. Les seules équipes ayant mené dans une rencontre contre la sélection américaine sont l'Espagne, en phase de poule (après quelques phases de jeu), et la Croatie, en finale. La supériorité de la Dream Team est telle, que le coach américain, Chuck Daly, ne demande aucun temps mort pendant toute la compétition[5] (il ne prend également aucun temps mort durant le tournoi des Amériques).
Résultats[modifier | modifier le code]
Matchs contre Sparring-partners[modifier | modifier le code]
- États-Unis - Universitaires Américains : 54 - 62
- États-Unis - Universitaires Américains : 72 - 39 (sur vingt minutes)
Tournoi préolympique[modifier | modifier le code]
- États-Unis - Cuba : 136 - 57
- États-Unis - Canada : 105 - 61
- États-Unis - Panamá : 112 - 52
- États-Unis - Argentine : 128 - 87
- États-Unis - Porto Rico : 119 - 81
- États-Unis - Venezuela : 127 - 80
Match amical[modifier | modifier le code]
- États-Unis - France : 111 - 71 à Monte-Carlo
Tournoi olympique[modifier | modifier le code]
Tour préliminaire[modifier | modifier le code]
- États-Unis - Angola : 116 - 48
- États-Unis - Croatie : 103 - 70
- États-Unis - Allemagne : 111 - 68
- États-Unis - Brésil : 127 - 83
- États-Unis - Espagne : 122 - 81
Quart-de-finale[modifier | modifier le code]
- États-Unis - Porto Rico : 115 - 77
Demi-finale[modifier | modifier le code]
- États-Unis - Lituanie : 127 - 76
Finale[modifier | modifier le code]
- États-Unis - Croatie : 117 - 85
Statistiques[modifier | modifier le code]
Charles Barkley termine meilleur marqueur de la sélection américaine lors du tournoi olympique avec une moyenne de 18 points par match, devant Michael Jordan, deuxième avec 14,9[6]. Barkley possède le meilleur pourcentage de réussite avec 71,1 %, tout comme le pourcentage de réussite pour les tirs à trois points, 87,5 % avec un sept sur huit[6]. Christian Laettner termine meilleur marqueur aux lancers francs avec 90 %[6]. La statistique du rebond est dominée par Karl Malone et Chris Mullin qui terminent avec une moyenne de 5,3[6]. Le meilleur intercepteur de la sélection américaine est Michael Jordan avec un total de 37 sur l'ensemble de la compétition, son coéquipier des Bulls de Chicago Scottie Pippen terminant meilleur passeur avec un total de 47[6]. Patrick Ewing est le meilleur contreur avec un total de 15[6].
La Dream Team, qui s'était imposée avec un écart moyen de 51,3 points lors du tournoi pré-olympique, s'impose avec un écart de 43,9 points, la Croatie subissant l'écart le plus faible avec 32 points[6]. Les Américains terminent avec un pourcentage de réussite de 57,8 %, le pourcentage de leurs adversaires étant de 36,5 %[6]. Le score moyen est de 117,3[6].
Voir aussi[modifier | modifier le code]
Annexes[modifier | modifier le code]
Bibliographie[modifier | modifier le code]
Source utilisée pour la rédaction de l'article :
- Jean-Luc Thomas, Planète basket, Éditions de La Sirène, , relié, 151 p. (ISBN 2-84045-076-3)
- (en) Jack McCallum, Dream Team: How Michael, Magic, Larry, Charles, and the Greatest Team of All Time Conquered the World and Changed the Game of Basketball Forever, , 384 p. (ISBN 9780345520500, lire en ligne)
Sources[modifier | modifier le code]
Notes[modifier | modifier le code]
- Les Américains, représenté par la Fédération amateur des États-Unis, font partie des treize votants contre cette entrée. Cette Fédération, qui n'intervient en rien dans la National Basketball Association ni dans la NCAA, perdrait ainsi le seul pouvoir qu'elle possède dans le basket-ball américain
- Jordan et Pippen remportent leur second titre NBA en juin 1992 face à un autre membre de la Dream Team, Clyde Drexler, des Trail Blazers de Portland.
- « Nobody on that team wanted to play with him... He doesn't understand why he wasn't chosen for that Olympic team and that's really too bad. You should be aware when you've ticked off more than half of the NBA. »
- Après une finale universitaire remportée par Magic, les deux hommes sont opposés trois fois en finale de NBA, avec deux victoires pour Magic en 1985 et 1987 et une pour Bird en 1984.
Références[modifier | modifier le code]
- (fr) « La Dream Team honorée », L'Équipe,
- Planète basket op. cit. p. 57-64
- (en) « Isiah 'hurt' by Magic's comments », (consulté le 19 février 2010)
- (en) « Men's tournament of the Americas -- 1992 », sur usabasketball.com (consulté le 19 février 2010)
- Christophe Remise, « Dream Team : ils ont tout changé », sur lefigaro.fr,
- (en) John Hareas, « 1992 Dream Team: By the Numbers »