Michael Moorcock - Le cycle d'Elric
A l'occasion de sa venue sur le stand de la Librairie Sauramps à
Montpellier lors de la
Comédie du Livre
2013,
Michael Moorcock nous a accordé un entretien exclusif.
Petit retour sur sa vie ainsi que sur son œuvre majeure « Le cycle d'
Elric »
...
Michael John Moorcock est un écrivain britannique, auteur de nombreux romans fantastiques et de science-fiction ; il est né le 18 décembre
1939 à
Mitcham, près de Londres. Michael Moorcock est un grand amateur de
Edgar Rice Burroughs, ce qui le conduit en
1957 à devenir rédacteur en chef de la revue
Tarzan Adventures ; il n'a que dix-huit ans. Il y publie ses premières nouvelles en 1957-1958, autour du héros Sojan, puis une série de romans pastichant
Burroughs, le
Cycle du guerrier de
Mars, au début des années 1960.
Vers la même période, il crée son héros le plus fameux, Elric de Melniboné (le premier recueil de nouvelles d'Elric, The
Stealer of Souls, paraît en
1963), sur lequel il ne cessera de revenir au cours de sa carrière.
Moorcock devient directeur de la revue
New Worlds en mai 1964 et le restera jusqu'en avril
1968. Il sera alors rejoint a la direction par
James Sallis, puis en février
1969 par
Charles Platt. Un mois plus tard, James Sallis quitte la direction, et en avril c'est au tour de Moorcock de quitter la revue. Il reviendra en directeur unique pour les mois de septembre et octobre 1969.
Le Cycle d'Elric est une série de fantasy écrite par Michael Moorcock.
Elle met en scène les aventures de l'albinos Elric, dernier empereur de Melniboné, et prend place dans le Multivers, un ensemble d'univers parallèles. Elric y est l'une des incarnations du
Champion éternel, comme la plupart des héros de Moorcock.
Influencé par Pratt, Burroughs et
Howard, entre autres, Michael Moorcock a conçu Elric en réaction au cliché du héros de sword and sorcery représenté par
Conan le Barbare : il est albinos (trait inspiré d'un méchant de pulp, «
Zenith l'albinos »), faible et maladif, présente un caractère fortement romantique et désespéré, ne recherche ni gloire ni richesse (il abandonne de son plein gré le trône de Melniboné pour courir le monde), et s'adonne fréquemment à la sorcellerie.
Sa première apparition a lieu dans la nouvelle «
La Cité qui rêve », parue en juin
1961 dans le n° 47 de
Science Fantasy. Elle pose les fondements du mythe, avec la trahison et la ruine de Melniboné et la mort de Cymoril, la bien-aimée d'Elric, de ses propres mains. Apparaît également dans cette nouvelle
Stormbringer, l'épée noire d'Elric, qui boit les âmes de ses adversaires et transmet une partie de sa force à son maître.
Michael Moorcock écrit ensuite dix autres nouvelles avec Elric pour héros, introduisant son compagnon, Tristelune d'Elwher, et son ennemi juré, le sorcier Theleb K'aarna. Les quatre dernières, réunies dans Stormbringer (
1965), fournissent la conclusion du cycle, au terme d'une lutte mondiale entre Loi et
Chaos qui voit le monde d'Elric disparaître pour laisser place au nôtre.
Par la suite, Moorcock revient fréquemment à Elric en écrivant plusieurs romans et nouvelles qui se déroulent avant les événements du cycle principal (Elric des dragons,
La Forteresse de la perle, Le Navigateur sur les mers du destin) ou s'insérant entre deux nouvelles (
La Revanche de la
Rose). Il en profite également pour lier Elric aux autres incarnations du Champion éternel en lui faisant rencontrer
Corum,
Hawkmoon et Erekosë dans deux nouvelles.
De nombreux auteurs ont pastiché Elric. Un recueil de nouvelles,
Tales of the
White Wolf, est paru en
1994 (en deux tomes en français : Par-delà le multivers et
La Gloire d'Elric), avec notamment des contributions de
Tad Williams et
Neil Gaiman. Une anthologie similaire, Elric et la porte des mondes, est parue en français en
2006.
Plus récemment, Elric joue un rôle important dans une trilogie centrée sur la famille Von Bek : La
Fille de la voleuse de rêves (
2001), The Skrayling
Tree (
2003) et
The White Wolf's Son (
2005). En
2011 paraît Elric, les buveurs d'âmes, coécrit par Moorcock avec
Fabrice Colin.
Comme les autres ouvrages de « l'Hypercycle du Multivers, le cycle d'Elric est marqué par l'opposition des principes cosmiques de la Loi et du Chaos, inspirée du zoroastrisme4.
Le Chaos représente à la fois l'anarchie, le désordre et la magie, mais aussi l'attachement aux libertés individuelles et le bouillonnement créateur tandis que le Loi symbolise l'ordre, la justice, la technologie, mais également l'immobilisme et la conformité. Chacun des deux tente de prendre le dessus sur l'autre, mais une force supérieure, la
Balance Cosmique, entretient l'équilibre entre Loi et Chaos. Elric, tout d'abord au service d'
Arioch, un seigneur du Chaos, finit par se ranger derrière la Balance (ce qu'il est destiné à faire en tant que Champion éternel).
Réalisation :
Manuel Deiller / Artcam
Production
www.artcam-production.com