Enquête Spéciale 2016 Reportage Choc (Forces spéciales française VS Al Qaïda)
L'intervention militaire au
Mali est une opération militaire multinationale36 qui se déroule depuis le 11 janvier
2013, dont l'objectif est la mise en œuvre de la résolution 2085 du Conseil de sécurité des Nations unies.
Les noms donnés à cette intervention sont l'opération
Serval pour la
France, qui se termine le 15 juillet 2014, la MISMA pour l'
Union africaine et la
CEDEAO et forces armées tchadiennes d'intervention au Mali (
FATIM) pour le
Tchad (intégrées à la MISMA en mars 2013). La
MINUSMA, qui succède à la MISMA en juillet 2013, est prolongée, en juin 2014, puis en juin
2015, jusqu'en juin 2016.
Au cœur du conflit malien, la résolution 2085 du 20 décembre
2012 prévoit une aide à « reconstituer la capacité des forces armées maliennes » pour permettre aux autorités de reprendre le contrôle des zones du nord de son territoire, tout en préservant la population civile.
Depuis le 17 janvier 2012, un conflit armé oppose dans le nord du Mali l'armée malienne aux rebelles touaregs du Mouvement national pour la libération de l'
Azawad (
MNLA) et au mouvement salafiste
Ansar Dine, alliés à d'autres mouvements islamistes37. Le MNLA revendique l'autodétermination et l'indépendance de l'Azawad qui correspond aux trois régions maliennes de
Kidal,
Tombouctou et Gao. Le gouvernement malien refuse ces revendications, défendant l'intégrité du territoire malien. Le mouvement Ansar Dine de l'ancien combattant touareg
Iyad ag Ghali défend, lui, l'instauration d'une république islamique avec l'application de la charia.
Ce conflit s'inscrit dans une série de conflits généralement appelés « conflits touaregs », ou « rébellion touareg », bien que le MNLA démente tout caractère ethnique41. Il engendre des conséquences néfastes pour les populations de ces régions dont une partie se réfugie dans les pays voisins (
Mauritanie,
Algérie,
Niger et
Burkina Faso), avec d'autres conséquences pour les habitants déjà confrontés à des difficultés alimentaires.
La branche sahélienne d'Al-Qaïda AQMI joue également un rôle important dans l'insurrection malienne. Leurs intérêts convergents amènent Ansar Dine à rencontrer ses principaux dirigeants en mai 2012 à Tombouctou.
Cette alliance stratégique entre groupes islamistes exclut les rebelles touaregs et octroie aux jihadistes le contrôle des principales villes de l'Azawad, où la loi islamique est instaurée.
Le 15 novembre 2012,
François Hollande, président français reçoit le président nigérien à l'
Élysée pour discuter d'une intervention française et de la protection des exploitations française des mines d'uranium, au Niger, à la frontière avec le Mali
Le 11 janvier 2013 à 10 h 3058, lors de ses vœux au corps diplomatique, François Hollande indique que la France répondra présente, aux côtés de ses partenaires africains, à la demande des autorités maliennes, dans le cadre des résolutions du Conseil de sécurité des Nations unies, et se déclare « prêt à aider l'arrêt de l’offensive des terroristes »59 si elle devait se poursuivre60.
Avant le déclenchement de l'opération, François Hollande a consulté par téléphone des chefs d'État africains, dont le président sud-africain
Jacob Zuma, alors que ceux-ci ne l'avaient pas été lors de l'intervention de
2011 en Libye61.
Vers 11 h62, le président français après avoir réuni un conseil de défense63, donne l'ordre aux armées françaises d'engager les combats en appui de l'armée malienne dans le cadre de l'opération Serval, qui « durera le temps nécessaire »64,65.
À 11 h 45 un témoin indique à
RFI avoir assisté à un échange de tirs entre deux hélicoptères et des djihadistes à Konna58. Exigeant une enquête sur la mort de cinq civils,
Amnesty International s'appuiera, le 1er février, sur des témoignages de militaires et d'un ministre maliens pour affirmer que « les bombardements ont effectivement eu lieu dans la matinée du vendredi 11 janvier », ce que démentira le porte-parole de l'état-major français : « il n'y a pas eu d'intervention française dans la matinée du 11 janvier sur
Konna »66.
Vers 16 h, soit cinq heures après l'ordre d'engagement donné par le président de la République67, plusieurs hélicoptères d'attaque Gazelle du 4e
RHFS équipés de canon
M621 de calibre
20 mm ou de missiles
HOT, entrent en action et attaquent les colonnes de rebelles se dirigeant vers Konna, détruisant quatre véhicules et entraînant leur repli. Durant cette offensive, le lieutenant
Damien Boiteux, pilote d'une des Gazelle engagées, est mortellement touché à l’aine par une balle d'arme légère qui sectionne son artère fémorale.