Parmi les films d’horreur réalisés par León Klimovsky dans la dernière décennie de sa carrière, trois prennent pour sujet le vampirisme. Dans La Saga de los Drácula (1973), la petite-fille de Dracula revient au château du comte mais ne se doute pas que l’enfant qu’elle attend sera l’héritier du trône des vampires. Dans La orgía nocturna de los vampiros (1974), un car de touristes tombe en panne, laissant ces derniers à la merci d’un village entier de vampires. Enfin, dans El extraño amor de los vampiros (1975), situé au XIXème siècle, une jeune fille gravement malade recouvre ses forces en échange d’une vie immortelle de vampire.
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Sex, Sadism, Spain and Cinema : The Spanish Horror Film de Nicholas G. Schlegel
Depuis une vingtaine d’années, les ouvrages universitaires sur le cinéma d’horreur se multiplient. Si la grande majorité de ceux-ci porte sur le cinéma d’exploitation italien, l’épouvante gothique britannique et bien sûr la production américaine, le fantaterror reste quant à lui peu exploré au sein de la recherche. Pour celles et ceux qui souhaiterai découvrir plus en profondeur l’histoire de ce cinéma d’exploitation éphémère mais ô combien passionnant (et lucratif), le choix demeure assez restreint. Qui plus est, la bibliographie disponible montre à quel point le sujet est devenu un objet d’étude très récent. Citons par exemple Spanish Horror de Victor Matellano (2009), Profanando el sueño de los muertos. La historia jamás contada del cine fantástico español de Ángel Sala (2010), La década de oro del cine de terror español , 1967-1976, de Javier Pulido (2012), Spanish Horror Film de Antonio Lazaro-Reboll (2012), ou encore Silencios de pánico. La historia del cine fantástico y de terror español, 1897-2010 de Diego Lopez & David Pizarro (2014). Des ouvrages qui apportent tous un éclairage approfondi sur le genre et des analyses convaincantes sur de nombreux films. L’intérêt de ces livres reste aussi leur ambition de réhabiliter un genre soit déprécié soit mal connu, et de ce fait participent d’un mouvement plus global de mélange entre la recherche universitaire et la cinéphilie déviante[1]. Lire la suite
- Pour une bibliographie plus développée, voir https://proyectonaschy.wordpress.com/2010/10/28/profanando-el-sueno-de-los-muertos-escribiendo-sobre-el-cine-fantastico-y-de-terror-espanol/. [↩]
Attendus et sous-entendus dans La Noche del terror ciego d’Amando de Ossorio (1971)
Ce texte est issu d’une communication intitulée « Sous-entendre dans le cinéma de genre espagnol sous le franquisme tardif : l’exemple de La Noche del terror ciego d’Amando de Ossorio (1971) », présentée le 1er avril 2015 à l’Université de Caen Basse-Normandie lors de la journée d’étude de jeunes chercheurs organisée par les doctorants du LASLAR sur le thème Sous-entendre dans les œuvres d’art : pratiques et techniques.
Cette communication se propose de voir quels sont les sous-entendus et la place de l’implicite dans ce film d’épouvante espagnol, propice à une lecture politique, réalisé sous le franquisme, et dont les techniques et pratiques découlent des contraintes liées au contexte politique et aux conditions de réalisation d’un film d’horreur de série B avec un faible budget.
Odio mi cuerpo (León Klimovsky, 1974) : questionner le corps dans l’Espagne franquiste
León Klimovsky (1906-1996) est bien connu des cinéphiles ayant un intérêt pour le cinéma espagnol. D’origine argentine et installé en Espagne dans le courant des années 1950, il réalise un grand nombre de westerns spaghettis dans la décennie suivante, puis devient l’un des principaux représentants du cinéma d’exploitation espagnol qui explose dans les années 1970, avec à son actif La Noche de Walpurgis (1971), le deuxième film consacré au personnage de Waldemar Daninsky, le lycanthrope créé et interprété par Paul Naschy, ou encore le giallo très sombre Una Libélula para cada muerto (1974). La même année que ce giallo qui comprend les aspects essentiels du genre, à savoir un mélange de violence et de nudité associé à une décadence politique et sociale nihiliste, il réalise un autre film significatif du courant d’exploitation des années 70 : Odio mi cuerpo / I Hate my body. Lire la suite
99 Women (Jess Franco, 1969) : un film politique ?
Dans la filmographie protéiforme et boulimique de Jess Franco, 99 Women constitue une étape importante pour plusieurs raisons. Il demeure encore aujourd’hui un film idéal pour aborder l’univers fantasmagorique du réalisateur espagnol, alors que bon nombre des films qu’il réalise après peuvent laisser dubitatif même le plus expert en matière de cinéma bizarre ou marginal. Retour sur ce parfait prototype du sous-genre dit du « Women in prison » (WIP), appelé à connaitre une carrière qui perdure encore de nos jours.
Synopsis :
Plusieurs jeunes femmes sont incarcérées à El Castillo de la Muerte, une prison pour femmes au milieu de l’océan. Cette prison n’est pas tout à fait habituelle car elle est tenue par la directrice Diaz (Mercedes McCambridge), une directrice sadique qui, avec le gouverneur de la région (Herbert Lom), abusent sexuellement des prisonnières, particulièrement de l’une d’entre elles, le numéro 99, Marie (Maria Rohm). Mais un événement inattendu vient bouleverser la prison : l’État vient de nommer un nouveau ministre de la justice qui ouvre une enquête sur les décès suspects à la prison. Il décide d’envoyer sur place une jeune femme (Maria Schell) chargée de lui faire rapport; celle-ci bouleverse la vie de la prison par sa gentillesse et son humanité envers les prisonnières. Diaz et le gouverneur décident alors de lui tendre un piège… Lire la suite