Rassemblement Samedi 19 Décembre 2015
à 11 h à Saint-Girons, devant la Poste !
REFUSONS LA GUERRE ! REFUSONS L’ÉTAT D’URGENCE !
ENSEMBLE TOUTES et TOUS
Le lendemain des attentats du 13 novembre 2015 à Paris, le gouvernement a décrété l’état d’urgence, aussitôt prolongé de trois mois par l’Assemblée nationale. Initialement conçu en 1955 pour donner les pleins pouvoirs à la police afin de réprimer l’insurrection algérienne, il a ensuite été appliqué de 1958 à 1963 pour asseoir le pouvoir autoritaire du général de Gaulle, puis en 1985 face au soulèvement armé des Kanaks. Enfin, dans le prolongement de cette politique coloniale, il a été utilisé en 2005 pour mater les émeutes dans les quartiers populaires.
Au prétexte de « protéger les institutions de la République », l’état d’urgence permet la mise en œuvre d’un ensemble de mesures répressives : perquisitions en dehors de tout contrôle judiciaire, assignations à résidence arbitraires, autorisation faite aux policiers de porter leurs armes en dehors du service, interdiction des manifestations, etc. Bref, un régime où la police a tous les pouvoirs et se livre à un déferlement de violence.
Pendant ce temps, c’est à une tout autre forme de manifestation que nous devrions nous adonner, celle du patriotisme, où, vêtus de la mini-jupe réglementaire de « la femme libre », nous devrions nous empiffrer ab nauseam de saucisson trempé dans du vin rouge en écoutant La Marseillaise en boucle à la terrasse des buvettes des marchés de Noël.
Tout en s’abritant derrière un discours prétendument antiraciste refusant l’« amalgame », l’État s’en prend systématiquement aux musulman.e.s, réel.le.s ou supposé.e.s. Faisant feu de tout bois, il réprime violemment les manifestations, enferme à tout va et bastonne à domicile pour que, la bouche pleine de caviar bio, les seigneurs du monde puissent continuer à faire semblant de sauver la planète dans l’ordre et la discipline. Au nom de la « sécurité-des-Français », devenue magiquement « première-des-libertés », on porte aux nues une police omniprésente et ultra-violente, et on enjoint la population à une « vigilance citoyenne » accrue allant jusqu’à la délation et la constitution de milices de volontaires civils, comme à Béziers par exemple.
Un État ne protège pas sa population d’un attentat. Rien n’empêchera jamais n’importe qui de tirer dans la foule.
Loin de diminuer la menace terroriste, les interventions guerrières de la France (entre autres), ne font que l’alimenter : le 1er août 2014, l’État français a lancé l’opération Barkhane pour « lutter contre le terrorisme » en Mauritanie, au Mali, au Burkina Faso, au Niger et au Tchad, rien que ça. Le 20 septembre 2014, ce même État français a rejoint la coalition contre l’État islamique dans le cadre de l’opération Chammal. Moins de deux jours après les attentats de Paris, l’aviation française bombardait déjà massivement la ville de Raqqa en Syrie, ne tuant naturellement que des djihadistes triés sur le volet. Aux noms de la « liberté » et de la lutte pour la « civilisation », ce n’est pas un concept qu’on bombarde (le terrorisme), mais bien des populations civiles. Les seuls effets de cette politique sont d’attiser toujours plus des conflits régionaux que la France a contribué à créer, et de renforcer la haine contre l’arrogance des pays occidentaux qui prétendent encore régenter le monde.
Pour préserver la paix, on fait la guerre ; pour défendre les « libertés », on les supprime ; pour sauvegarder les « droits de l’homme », on met fin à « l’État de droit » ; pour sauver la démocratie, on vote l’état d’urgence.
L’ÉTAT D’URGENCE POUR FAIRE OUBLIER LES TAS D’URGENCES !