Le 7 novembre 1913, naissance d'Albert
CAMUS, à Mondovi (Algérie).
Romancier, dramaturge, journaliste, et sympathisant libertaire.
Orphelin de son père (tué à la guerre en 1914),
il passe ses premières années à Belcourt
(quartier pauvre d'Alger). En 1930, il obtient son
baccalauréat, devient comédien dans une troupe de
théâtre et joue dans une équipe de football.
Mais, atteint de tuberculose, il est contraint de réduire ses
activités et ne peut se présenter à
l'agrégation de philosophie. Son désir de participer
à l'avenir du peuple algérien le pousse, en 1935,
à adhérer au parti communiste; il en est exclu 2 ans
plus tard, les communistes désapprouvant ses liens avec les
indépendantistes. Il crée une maison de la culture
à Alger, travaille comme journaliste au "Alger
républicain" où il dénonce les abus du pouvoir
colonialiste, et publie ses premiers textes. "L'Envers et
l'Endroit"(1937) "le Mythe de Sisyphe" et "L'Etranger (1942) qui
rencontre le succès. En 1943, il s'installe à Paris,
prend contact avec le réseau de résistance "Combat" et
fait partie de la rédaction du journal clandestin durant la
guerre, puis jusqu'en 1947, année où paraît "La
Peste".
Camus s'implique de plus en plus aux cotés des libertaires et
dénonce la répression franquiste en Espagne. Son
ouvrage majeur "L'homme révolté" (1950), éloge
de la révolte, remporte l'adhésion des anarchistes mais
suscite les critiques des staliniens. En 1957, il reçoit le
prix Nobel de littérature. Outre de nombreux textes et sa
collaboration à la presse libertaire, il crée en 1959,
la revue "Liberté", pour soutenir les objecteurs de
conscience. Il meurt dans un accident de voiture le 4
janvier1960.
"L'histoire d'aujourd'hui nous
force à dire que la révolte est l'une des dimensions
essentielles de l'homme."
Charles d'Avray
(couverture d'une partition)
Le 7 novembre 1960, mort de Charles
D'AVRAY (de son vrai nom Charles-Henri JEAN), à Paris.
Auteur-compositeur, poète et chansonnier anarchiste.
Né le 9 septembre 1878, à Sèvres (Seine-et-Oise) dans une famille aisée, il rompt avec elle au moment de l'affaire Dreyfus et rallie les anarchistes. Après avoir suivi les cours du Conservatoire de Musique, il va composer de nombreux chants révolutionnaires (plus de mille). Considérant que pour répandre l'Idée rien ne vaut la chanson, il entreprend des tournées de conférences chantées où il laisse libre cours à sa verve antigouvernementale, antimilitariste et anticléricale en exaltant la société libertaire future. Il se produit tant en province qu'à Paris et notamment à "La Muse rouge" cabaret fondé en 1900 par Victoir Méric et Maurice Doublier.
En 1911, il supplée Miguel Almereyda à la direction du journal socialiste révolutionnaire "La Guerre Sociale". Mobilisé d'août 1914 à mars 1919, il reprend après-guerre ses galas anarchistes. Véritable bohème, il trouvait toujours plus malheureux que lui à aider. Cette solidarité lui vaudra d'ailleurs d'être impliqué indirectement dans l'affaire liée à Philippe Daudet, (pour lui avoir prêté 35 francs). Il anima lui-même le célèbre cabaret montmartrois "Le Grenier de Gringoire" et fonda une école de Chant à Puteaux, tout en multipliant les tournées triomphales à travers la France, ce qui laissèrent pas indifférentes les autorités. Le 1er février 1928 il sera condamné par défaut (il s'était réfugié en Belgique) à un mois de prison et 200 francs d'amende pour "provocation directe au meurtre dans un but de propagnande anarchiste" condamnation qui sera ramenée en appel à du sursis.
Egalement Franc-Maçon, il conservera sa vie durant ses idéaux de jeunesse. En 1957 (trois ans avant sa mort), il publiera pour ses amis un recueil de poèmes "Le Livre du Souvenir". En 1964, ceux-ci réaliseront un disque 33 tours avec neuf de ses chansons et un poème.
"Tu veux bâtir des cités idéales
Détruis d'abord les monstruosités
Gouvernements, casernes, cathédrales,
Qui sont pour nous autant d'absurdité.
Dès aujourd'hui, vivons le communisme,
Ne nous groupons que par affinité.
Notre bonheur naîtra de l'altruisme,
Que nos désirs soient des réalités !
Debout, debout, compagnon de misère!
L'heure est venue, il faut nous révolter.
Que le sang coule et rougisse la terre
Mais que ce soit pour notre liberté.
C'est reculer que d'être stationnaire,
On le devient de trop philosopher,
Debout, debout, vieux révolutionnaire,
Et l'anarchie enfin, va triompher!"
Quelques vers extraits du : "Triomphe de l'anarchie".
Henri Roorda
Le 7 novembre 1925, mort volontaire d'Henri ROORDA Van EYSINGA, à Lausanne.
Pédagogue libertaire, écrivain, publiciste et grand humoriste.
Issu d'une famille hollandaise de libres-penseurs, il naît le 30 novembre 1870 à Bruxelles. Il n'a que deux ans lorsque la famille vient s'établir en Suisse. Son père Sicco Ernst Willem Roorda qui est l'auteur d'un pamphlet anticolonial "Malédiction" se liera avec F.D. Nieuwenhuis, Pierre Kropotkine et Elisée Reclus, ce dernier étant leur voisin à Clarens. Henri subira à son tour son influence et indique "j'ai été élevé sur les genoux d'Elisée Reclus"; celui-ci guidera ses pas en anarchie. A 16 ans, il se lie avec le fils de Ferdinand Domela Nieuwenhuis venu étudier à Lausanne. En septembre 1892, Henri est nommé professeur de mathématiques et commence à enseigner à l'Ecole supérieure de jeunes filles de Villamont. En 1896, il écrit un article dans "Les Temps Nouveaux" de Jean Grave et collabore ensuite à "l'Humanité nouvelle" puis à la "Revue Blanche". Son champ d'action restera sa vie durant la pédagogie libertaire, il donnera à partir de 1903, à ce sujet, de nombreuses conférences. Il écrit dans le "Bulletin de l'Ecole moderne" de Francisco Ferrer plusieurs articles comme: "L'Ecole et le savoir inutile", "L'écolier est un prévenu". Il sera le représentant en Suisse de "La Ligue Internationale pour l'Education rationnelle de l'Enfance".
A partir de 1910, il s'engagera auprès de "l'Ecole Ferrer de Lausanne" créée par le docteur Jean Wintsch pour laquelle il rédigera la "Déclaration de principes.
A partir de 1917 il va travailler pour divers journaux comme "La Tribune de Lausanne" puis "La Gazette de Lausanne" où il signera du pseudonyme Baltasar des chroniques satiriques et désopilantes. La même année est publié par Les Cahiers Vaudois son ouvrage au titre volontairement provocateur: "Le Pédagogue n'aime pas les enfants" où il dresse un réquisitoire contre l'école autoritaire. Certaines de ses chroniques journalistiques seront publiées en recueils : "A prendre ou à laisser"(1919), "Le Roseau pensotant"(1923), "Le débourrage des crânes est-il possible" (1924), etc. De 1922 à 1925 il publiera quatre drolatiques "Almanachs Baltasar". En 1925 paraît encore l'ouvrage "Avant la grande réforme de l'an 2000", mais le 7 novembre, désabusé et endetté, celui qui professait "un pessimisme joyeux" met fin à ses jours en se tirant une balle dans le coeur. Un an plus tard paraîtra de façon posthume "Mon suicide".
"On oblige trop tôt l'écolier à parler la langue des adultes; on lui enseigne trop tôt la science et la sagesse des adultes; et on lui impose beaucoup trop souvent l'immobilité des vieillards."
in : "Avant la grande réforme de l'an 2000"
Le 7 novembre 1893, à Barcelone; pour venger
l'exécution de Paulino
PALLÁS (qui avait blessé le général Martínez
Campos et tué un garde civil lors d'un attentat le 24
septembre 1893), l'anarchiste
Santiago SALVADOR lance deux
bombes à l'opéra du Liceu. Une seule explose, mais elle
fera vingt morts et de nombreux blessés.
L'Etat de siège est aussitôt décrêté
dans la ville. Des centaines d'anarchistes sont arrêtés
et torturés au fort de Montjuich, par l'Armée.
L'attentat sera d'abord attribué à l'anarchiste
José CODINA, puis à Mariano CEREZUELA (qui seront tous
deux exécutés le 21 mai
1894) et enfin à Santiago SALVADOR qui est
exécuté le 21 novembre 1894.
Bombe non
explosée
Les 7 et 8 novembre 1918, révolution et conseils d'ouvriers
en Allemagne. La monarchie bavaroise est renversée et la
république est proclamée par le socialiste Kurt Eisner,
qui en devient le président. Il propose un ministère
à l'anarchiste Erich Mühsam,
mais celui-ci refuse, préférant lutter avec
Gustav Landauer,
Ernst Toller,
Ret Marut (B.Traven), etc. pour la
formation de conseils d'ouvriers et de coopératives
autogérées.
En-tête du numéro 14 (deuxième année) du 5 février 1926 (doc. Cira de Lausanne)
Le 7 novembre 1925, sortie à Barcelone, du premier numéro du journal "El Productor" Hebdomadaire anarchiste publié par le groupe du même nom, Manuel Buenacasa en sera le directeur. Le journal sera suspendu par les autorités et cessera de paraître après le 19 mars 1926. A noter qu'un journal portant ce titre avait été publié à Barcelone entre 1887 et 1893. Titre qui sera également repris en 19301936-37.
En-tête du numéro 353 du 28 juillet au 4 août 1939
Le 7 novembre 1931, sortie
à Paris à l'initiative de Victor
Méric, du premier numéro du grand hebdomadaire du
pacifisme intégral "la patrie
humaine". Après la mort de Victor Méric, c'est
Louis Loréal, puis Jean Girardin et enfin Robert Tourly qui en
assureront la gérance jusqu'à la déclaration de
guerre (dernier numéro paru le 25 août 1939).
Le 7 novembre 2004, à
Avricourt (Lorraine), mort de Sébastien BRIAT
écrasé par un train de déchets radioactifs
à destination de l'Allemagne, alors qu'il tentait avec
d'autres militants antinucléaires (par des actions autant
pacifiques que symboliques), de bloquer le train pour sensibiliser
l'opinion publique contre le danger du nucléaire et le
transport de ses déchets.
Militant antinucléaire et syndicaliste âgé de 21
ans, Sébastien Briat s'était également investi
dans la création de la section étudiante du syndicat
CNT-Education de Nancy.