Le 12 décembre 1863,
naissance d'Edvard MUNCH à Løten (Norvège).
Ce célèbre peintre et graphiste norvégien,
pionnier de l'école expressionniste scandinave et allemande,
fréquentait aussi les anarchistes de Kristiania (Oslo).
Il naît dans une famille modeste qui sera frappée par la
maladie (tuberculose) et la mort (de sa mère alors qu'il n'a
que cinq ans puis ensuite d'une soeur et d'un frère). Il
abandonne en 1881 des études d'ingénieur pour suivre
des cours de dessins. Sa première exposition a lieu en 1883.
Vers 1885, il commence à fréquenter à Kristiania
le groupe anarchiste de Hans
Jaeger, dont il réalisera le portrait, et effectue un
premier séjour à Paris. En 1889 il est de retour en
France où il est un moment élève de Léon
Bonnat.
A l'automne 1892, à l'invitation du club artistique de Berlin,
il expose ses peintures dans la capitale allemande, mais l'exposition
est contrainte à la fermeture après avoir
provoquée un scandale retentissant, la "bonne
société" y voyant une provocation anarchiste.
S'y étant fait un nom, il se fixe à Berlin où il
fréquente l'intelligencia littéraire et artistique,
collabore à des revues et des cercles d'avant-garde et se lie
en particulier avec le dramaturge suédois August Strindberg,
et réalise une nouvelle exposition en 1893, année
où il peint son célèbre tableau
considéré comme le manifeste expressionniste du
désespoir et de la souffrance: "Le Cri". En 1896, il revient
à Paris où il se consacre particulièrement
à la gravure (eaux-fortes et lithographies), il
réalisera également deux affiches pour des
pièces de son compatriote Henrik
Ibsen, jouées à Paris. Dès le début
du siècle il est alors reconnu, et réalise de nouvelles
expositions, à Berlin (en 1902), puis ensuite à Prague,
Lübeck, Dresde, Vienne et Berne. Mais il est de plus en plus
sujet à des crises dépressives, alternant
séjours à l'hôpital et voyages. Dans les
années trente les nazis pourfendant "l'art
dégénéré" s'en prendront à ses
tableaux exposés dans les musées allemands.
Il meurt à Ekely près d'Oslo, le 23 janvier 1944
après avoir légué de nombreux tableaux et
dessins à la ville d'Oslo, qui construira un musée en
son honneur.
A noter que son portrait figure en effigie des billets de banque de
1000 couronnes norvégiennes.
Un film réalisé par le cinéaste libertaire Peter
Watkins lui est consacré : "Edvard Munch, la danse de la
vie."
"La Grève Générale Révolution"
Brochure du Libertaire par Ernest Girault (illustration de Jules Henault)
Le 12 décembre 1933,
mort d'Emile Ernest GIRAULT, à Paris.
Militant et propagandiste anarchiste et antimilitariste avant de
devenir communiste.
Fils d'un militant blanquiste, il
naît à Paris le 15 juin 1871. Ouvrier typographe, il
commence à militer au moment de l'affaire Dreyfus. Devenu
anarchiste et antimilitariste, il prend part à Amsterdam, en
1904, au congrès constitutif de
"l'Association Internationale
Antimilitariste". Bon orateur, il accompagne
Louise Michel et
André Lorulot lors de
tournées de conférences à travers le pays et
jusqu'en Algérie (avec Louise). Ses discours lui vaudront
à plusieurs reprises d'être inquiété par
la police et la justice. Le 1er mai 1906, il est avec Lorulot au
Vélodrome d'Alger où il participe, en tant que
secrétaire du "Comité confédéral de la
Grève générale", à un meeting devant plus
de cinq mille personnes. En octobre 1906, il fonde avec Lorulot et
d'autres compagn(es)ons une colonie communiste anarchiste à
Saint-Germain-en-Laye; expérience qui prendra fin en 1908.
Fiché en 1909 au "Carnet B"
comme antimilitariste et auteur de la brochure "Crosse en l'air"; il
est surveillé par la police mais renonce à toute
propagande durant la guerre. Fixé à Bezons (banlieue de
Paris), il devient, après guerre, directeur technique d'une
société d'assainissement des eaux. Mais bien que se
définisant encore comme communiste anarchiste en 1921, il
s'était rallié à la révolution
bolchevique dès 1919 en créant un groupe "Le Soviet
d'Argenteuil" et en collaborant à "l'Humanité". En
1923, il est à Moscou pour la "Conférence
internationale paysanne". En 1925, il est membre de la commission
exécutive du "Secours rouge international" et du "Conseil
paysan français". Il sera candidat du "Bloc ouvrier paysan"
(communiste) aux élections législatives de 1928. Il est
l'auteur de nombreuses brochures qu'il imprimait chez lui, ainsi que
d'une biographie de Louise Michel "La Bonne Louise" et d'un ouvrage
contre le colonialisme français "Une colonie
d'enfer."(1905)
Insigne de la Fédération des Auberges de Jeunesse
Le 12 décembre 1978,
mort volontaire de Christian LAGANT.
Militant anarchiste français.
Ce révolté et éternel dissident est né en
1926. Après un passage par le surréalisme et le
mouvement des "Auberges de Jeunesse", il milite à Paris dans
le groupe du 18e arrondissement de la "Fédération
Anarchiste Française" (FAF) et collabore par la plume et le
crayon au "Libertaire". Lors
de la scission de 1953, il
intègre la nouvelle "Fédération Communiste
Libertaire" (FCL), mais rentre à nouveau en dissidence avec
Georges Fontenis et quitte cette organisation après
l'exclusion du groupe Kronstad. En 1955, il participe à la
création des "Groupes Anarchistes d'Action
Révolutionnaires" (GAAR) et collabore activement durant une
quizaine d'année à leur revue
"Noir et Rouge".
Le 12 décembre 1998,
mort à Livourne (Toscane, Italie) de Renato LACQUANITI.
Peintre anarchiste et antimilitariste italien.
Né à Naples en 1932, il suit, encore enfant, sa famille
qui se fixe à Livourne, ville de Toscane où il residera
jusqu'à sa mort. En 1963 il est un des menbres co-fondateurs
du groupe artistique "Atoma" (groupe créé dans les
locaux de la Fédération anarchiste de Livourne) et le
réalisateur en 1960 de la peinture "Composizioni
anarchiche".
"Les Lois Scélérates de 1893-1894"
Brochure de Francis Pressensé et
d'Emile Pouget
Editions de "La Revue Blanche" 1899
Le 12 décembre 1893,
à Paris, trois jours à peine après
l'attentat d'Auguste Vaillant, la Chambre des
députés vote dans la précipitation une des
premières lois liberticides, que l'on désignera sous le
terme générique de "Lois
scélérates". Cette première loi abroge
les garanties conférées à la presse et viole le
droit public en déférant les délits d'opinion
à la justice correctionnelle. Suivie par le vote de deux
nouvelles lois : le 18 décembre 1893, sur les associations de
malfaiteurs et le 28 juillet
1894 ayant pour objet de réprimer les menées
anarchistes, elle permettront une véritable chasse aux
sorcières, des milliers de perquisitions et d'arrestations
(voir: "Procès des
trente"). Elles réduiront à néant tous les
efforts de propagande en interdisant toute expression anarchiste.
A noter qu'elles ne seront abrogées qu'en
décembre 1992, vive la démocratie !
Le 12 décembre 1896,
à La Maison du Peuple de Paris, à l'appel d'un
"Comité révolutionnaire franco-espagnol", un meeting
rassemble plus de quinze cents personnes venues protester contre les
atrocités et autres tortures, dignes de l'inquisition,
perpétrées dans les prisons espagnoles (en particulier
au fort de Montjuich à Barcelone), contre les anarchistes ou
seulement supposés tels. Charles Malato y fera lecture de
divers témoignages de solidarité de
personnalités comme Henri Rochefort ou
Louise Michel. Outre les orateurs
socialistes, les militants libertaires,
Paule Minck, et
Joseph Tortelier
interviendront également à la tribune.
D'autres meeting importants auront lieu à Paris durant le mois
de janvier 1897, notamment au Tivoli-Waux-Hall (trois mille
personnes) où interviendront Malato,
Sébastien Faure,
Ernest Girault, Tortelier, Prost, etc. La
sortie de ce meeting donnera lieu à une manifestation
spontanée jusque devant l'ambassade d'Espagne aux cris de
"Vive la révolution ! A bas les
bourreaux, à mort Canovas !"
De nombreux meeting se tiendront dans des villes de province ainsi
qu'en Angleterre, en Hollande, en Autriche et en Allemagne.
Le 12 décembre 1969, Piazza Fontana à Milan, une bombe
explose au siège de la Banque Nationale d'Agriculture, faisant
16 morts et près d'une centaine de blessés. Cette
action se produit dans un climat social tendu, après un
automne très revendicatif. Ces bombes se
révéleront plus tard être d'origine fasciste, mais elles
permettront la répression contre les anarchistes servant de
bouc émissaires (voir le 15
décembre l'arrestation de
Valpreda et la
mort de
Pinelli).
En-tête du numéro un de décembre 1927 (doc. Mundaneum, Mons, Belgique)
En décembre 1927, sortie à Paris du premier numéro du journal "Accíon" Publication bimensuelle d'Art de Littérature et de Sociologie. La responsable de publication est Berthe Fabert, compagne de Francisco Ascaso qui vit alors clandestinement en France après en avoir été expulsé. Le journal publié en langue castillane s'intéresse particulièrement à l'actualité espagnole.
A noter que l'adresse du journal (72, rue des Prairies Paris 20e) n'est autre que celle de la Librairie Internationale créée par Ascaso et Durruti.